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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Éric Zemmour face à Patrick Weil (1/2) : Un débat détonnant portant sur des sujets essentiels

    Centenaire de la Grande Guerre

     

    blue-wallpaper-continuing-background-wallpapers-bigest-images - Copie.jpgLe débat que nous mettons en ligne aujourd'hui (1ère partie, 25 mn)) porte sur des sujets absolument essentiels, qu'ils soient historiques ou d'actualité : les deux guerres mondiales, Pétain et De Gaulle, la Résistance, l'immigration et les menaces qui pèsent sur l'identité française, les sujets dits sociétaux. En tous domaines, l'on mesurera combien la pensée d'Éric Zemmour est pétrie des thèses - parfois même d'expressions - maurrassiennes et bainvilliennes. Zemmour redresse ainsi avec un remarquable courage intellectuel des opinions reçues, manichéennes et simplistes par ignorance ou pure mauvaise foi. Quand on a lu La Cause du peuple de Patrick Buisson, quand on écoute ou qu'on li Zemmour, on se rend un compte exact de l'influence que les idées d'Action française continuent d'exercer sur l'Intelligence française. En ce sens, l'on ne peut parler ni de leur échec, ni de leur malédiction. Et surtout, l'on constate quels signalés services elles ne cessent de rendre à la France d'aujourd'hui. Regardez, écoutez, donnez vos avis...  ■  Lafautearousseau  (2ème partie, demain) 

     

     

    La présentation de BFM

    Éric Zemmour face à Patrick Weil (2/2)

    Le journaliste et essayiste Éric Zemmour, en tête des ventes de livres en septembre avec son ouvrage Destin français (Éd. Albin Michel), a débattu face à l'historien Patrick Weil, directeur de recherche au CNRS, président de « Bibliothèque sans frontières » et auteur du livre Le sens de la République, réédité en collection Folio. - Débat animé par Nathalie Levy, dans News et Compagnie, ce mardi 23 octobre 2018, sur BFMTV.

    En début de soirée, News et compagnie présenté par Nathalie Levy offre une dynamique différente en matière de rendez-vous d'information. Retour durant une heure entière sur les principaux faits d'actualité dans la voix d'une personnalité people, intellectuelle, politique ou encore sportive. Entourée des chroniqueurs Laurent Neumann, éditorialiste politique et Emmanuel Lechypre, éditorialiste économique, Nathalie Levy décrypte l'actualité avec son invité sur un ton décalé placé sous le signe de la bonne humeur.  

    Mise en ligne le 23/10/2018
  • L'aventure France en feuilleton : Aujourd'hui (192), La marche vers l'Est : la France et le Rhin (II)

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    On ne refait bien sûr pas l'Histoire, et Bainville mettait sagement en garde contre ce qu'il appelait l' "uchronie".

    Cependant, rien n'interdit, comme le font couramment les Britanniques, de se poser la question : " What if ?...". Que se serait-il passé si ?...

    Dans le cas où, par exemple, le cours des choses n'aurait pas été interrompu par la Révolution, et où, comme le disait Maurras, "Louis XVI aurait eu quatre ou cinq successeurs...", comment imaginer "ce mouvement vers l'Est, cette action d'influence et d'assimilation qui est la raison d'être et comme la loi de toute l'histoire de France." dont parle Bainville, dans l'extrait précédent ?

    On ne peut que constater que, disons depuis l'avènement de la dynastie des Bourbons, et surtout à partir de Louis XIV, la "marche vers l'Est et le Nord-Est", c'est-à-dire vers le Rhin, la mythique "frontière naturelle", s'accompagnait d'une influence française toujours croissante dans ces régions.


    Les Bourbons continuaient d'ailleurs la politique initiée par Henri II qui occupa "les trois Evêchés", en 1552, avant leur réunion définitive lors des Traités de Westphalie en 1648....

    Ils sont nombreux, les exemples de cette attraction française, de l'influence qu'exerçait la France sur les populations et les élites des territoires de la rive gauche du Rhin qui, aujourd'hui, sont hors de nos frontières alors qu'ils auraient pu, et dû, faire partie du territoire national :

    * Everard Jabach, banquier natif de Cologne, vient se fixer à Paris, où il meurt, naturalisé Français, après avoir vendu à Louis XIV sa somptueuse collection de Peintures et Desseins.

    * Les Liégeois Arnold de Ville et Rennequin Sualem viennent de Wallonie, pour construire "la machine de Marly" qui doit approvisionner en eau les jardins et fontaines de Versailles.

    * Jean-François Oeben, natif d'Aix-la-Chapelle, vient lui aussi à Paris - où il mourra - pour exécuter, à la demande de Louis XV, le meuble qui est certainement "le plus beau meuble du monde", eu égard à la quantité d'heures qu'il a nécessité et à l'ingéniosité de son mécanisme, qui font de lui un meuble unique au monde; c'est son élève Riesener, natif de Gladback, en Westphalie, qui terminera l'ouvrage : il deviendra l'ébéniste préféré de Marie-Antoinettte et mourra, lui aussi, à Paris, comme tous ces artistes qui considéraient la France, et Paris, comme "leur" pays...

    * Adam Lux, aux premiers jours de la funeste Révolution, quittera sa Mayence natale pour venir demander le rattachement du Palatinat à l'Assemblée nationale. Les choses allant vite, en ce temps-là, il sera rapidement dépassé par les subtilités des intrigues partisanes, et finira... sur l'échafaud ! La nouvelle République traitait bien mal ceux qui ne demandaient qu'à devenir français, souhaitant concrétiser par là le voeu de Danton, d'atteindre nos frontières narurelles !

    * Le représentant le plus surprenant, peut-être, de ces "élites" rhénanes francophones et francophiles de la rive gauche du Rhin, qui "regardaient vers la France", à l'époque, est Jean-Baptiste du Val-de-Grâce, baron de Cloots. Férocement anti-catholique, il s'était lui-même "rebaptisé" Anacharsis Cloots...
    Il était né au château de Gnadenthal, près de Clèves, le 24 juin 1755.
    Féru d'antiquité - comme la plupart des révolutionnaires... - il avait tiré ce nom d'Anacharsis d'un philosophe grec et, comme lui, il voulait réformer les peuples et les États selon les modèles et les visions de la démocratie antique.
    Toujours modeste - là aussi, comme beaucoup d'autres révolutionnaires - il s'octroya, en toute simplicité, le surnom d' "orateur du genre humain" : rien de moins !
    Ardent révolutionnaire, il s'opposa à Robespierre, d'abord, par son athéisme virulent; puis, par son amitié avec Hébert.
    Robespierre le fit guillotiner - avec les Hébertistes - le 24 mars 1794.
    Connu, dès avant la Révolution pour ses opinions francophiles, dès 1786, dans un ouvrage intitulé "Vœux d’un Gallophile", il demandait le rattachement de la rive gauche du Rhin à la France...

    * Et aussi bien d'autres, dont deux que nul ne peut ignorer :

    - Jacques Ignace Hittorff, natif lui aussi de Cologne, qui nous a donné la sublime urbanisation du quartier de l'Etoile, à Paris, sans laquelle, on en conviendra, il manquerait bien... "quelque chose" à la Capitale !

    - et, bien sûr Gustave Eiffel. Qui imaginerait, aujourd'hui, Paris sans "sa" Tour. Or, la famille Eiffel a porté longtemps le nom double "Bönickhausen dit Eiffel", ce deuxième nom ayant été ajouté par un ancêtre allemand qui s’était installé à Paris au début du XVIIIème siècle, à l'époque où l'Europe parlait français. Cette famille était originaire de l'Eifel, à Marmagen, aujourd'hui en Allemagne, mais "sur la rive gauche du Rhin", où toutes les élites, à l'apoque, "regardaient vers Paris", qui était ce que l'on pourrait appeler l'horizon naturel des Rhénans des XVIIème et XVIIIème siècle. 

    Malheureusement, le processus qui prévalut pour l'Alsace et Strasbourg - par la "francisation" des esprits, des mentalités, des moeurs, des goûts... - fut brisé net par la Révolution... 

    Et la vérité est que - comme le dit Bainville - l'on peut légitimement penser que si le cours des choses n'avait pas été interrompu comme il l'a été, et surtout de la façon dont il l'a été, c'est toute la rive gauche du Rhin, de la frontière nord de l'Alsace jusqu'à Cologne, qui serait peut-être française aujourd'hui...

    On peut comprendre que la sauvagerie et la bestialité de la Révolution, et la guerre d'un quart de siècle qu'elle a déclenchée, aient refroidis les sentiments d'estime et d'admiration qu'éprouvaient pour la France et sa Civilisation les populations rhénanes, sous Louis XIV, Louis XV et Louis XVI...

    La détestation des Anglais et des Prussiens fit le reste, eux qui craignaient tant cette sorte d'accroissement indéfini de l'Empire continental français : ils ont érigé une "barrière, en 1815, pour empêcher la France de poursuivre et d'achever sa séculaire "marche vers l'Est", vers sa limite naturelle du Rhin. C'est bien connu, la France est séparée de l'Espagne par les Pyrénées, de l'Italie par les Alpes, et de la Wallonie par... les Anglais !

     

    Pour retrouver l'intégralité du feuilleton, cliquez sur le lien suivant : L'aventure France racontée par les Cartes...

     

    lafautearousseau

  • Éphéméride du 6 septembre

    Tombeau de Colbert à l'église Saint-Eustache de Paris, par Antoine Coysevox

     

     

     

    1683 : Mort de Colbert   

     

    Chargé en premier lieu de veiller à la gestion des finances de l'État sous Louis XIV, Colbert, qui meurt à 64 ans, avait exercé peu à peu son pouvoir dans tous les domaines.  

    De Michel Mourre :

     

    "...C'était un travailleur acharné, épris d'ordre et de méthode, un homme de cabinet, aux dossiers bien tenus, un fonctionnaire sérieux, incontestablement dévoué à l'État..." 

     

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    "...Pendant près de vingt cinq ans, Colbert porta la responsabilité de toute la vie économique et financière de la France. Il fut un des plus grands ministres de la monarchie, le principal artisan de la puissance de Louis XIV. Son action réformatrice s'exerça dans les domaines les plus divers, financier, économique, commercial, maritime, intellectuel, avec le souci constant de la richesse et de la gloire du Roi, c'est à dire de l'État. "Nous ne sommes pas en un règne de petites choses", disait-il, dès 1664...

    L'aspect positif du Colbertisme, c'est le puissant encouragement donné à l'industrie, c'est une politique d'investissement menée par l'État pour susciter dans tout le pays des entreprises nouvelles, des "manufactures", qui permirent d'accroître rapidement le volume des exportations. Colbert sut comprendre que la France, ne disposant pas comme l'Espagne des mines d'or et d'argent de l'Amérique, ne pouvait s'enrichir que par une puissante expansion industrielle et commerciale..."

     

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    Tombeau de Jean-Baptiste Colbert, église Saint Eustache, quartier du forum des Halles, Paris. Œuvre d’Antoine Coysevox (1640-1720) et Jean-Baptiste Tuby (1635-1700)

            

     

    En 1954, 78 maisons françaises de luxe et 14 institutions culturelles, qui œuvrent ensemble au rayonnement international de l'art de vivre français, ont uni leurs efforts et ont fondé le Comité Colbert. Soucieuses de partager et de promouvoir ensemble en France et sur la scène internationale un certain nombre de valeurs : l'alliance de la tradition et de la modernité, du savoir-faire et de la création, de l'histoire et de l'innovation, elles se sont comme naturellement placé dans le sillage du grand ministre...

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    http://www.comitecolbert.com/internet/index.php?lang=fr .

     

     

     

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     1900 : Naissance de Julien Green

     

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      Rien ne ressemble plus à des vies ratées que certaines réussites.

      Tout ce qui est triste me paraît suspect.

      Si Dieu cessait de pardonner une seconde, notre terre volerait en éclats.

      Le grand péché du monde moderne, c'est le refus de l'invisible. (Journal)

      Ignorer le passé, c'est aussi raccourcir l'avenir. (Julien Green en liberté avec Marcel Jullian).

     

    http://www.academie-francaise.fr/les-immortels/julien-green

     

     

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    1839 : Naissance de Sully Prudhomme
     
     
    De son vrai nom René Armand François Prudhomme, il fut le premier lauréat du Prix Nobel de Littérature, en 1901.

    Son premier recueil, Stances et Poèmes (1865) lança sa carrière : il renferme son poème le plus célèbre, Le Vase brisé, métaphore du cœur brisé par un chagrin d'amour :

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    Par Paul Chabas...

    Sully Prudhomme fut l'un des premiers à répondre à L'Enquête sur la Monarchie, lancée en 1900 par Charles Maurras (qui a, alors, trente-deux ans) : "Oui ou non, l’institution d’une monarchie traditionnelle, héréditaire, antiparlementaire et décentralisée est-elle de salut public ?"

     

     

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    1914 : Début de la première Bataille de la Marne 

     

    Par un coup de main hardi et couronné de succès, Joffre, exploitant le défaut de couverture du flanc droit de l'armée allemande de Von Kluck, fait attaquer cette aile à l'improviste par l'armée Maunoury (comprenant les troupes de la garnison de Paris, rassemblées par Galliéni et amenées sur le front par les taxis réquisitionnés de la capitale...).

    C'est le début de la première Bataille de la Marne...

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     Les deux adversaires : Jofrre et Moltke 
     
     

    De Michel Mourre, Dictionnaire encyclopédique d'Histoire, article Taxis de la Marne, page 4391) :

         

    "Le 6 septembre 1914, alors que l'armée Maunoury déclenchait la Bataille de la Marne en attaquant le flanc de l'armée Von Kluck entre Nanteuil-le-Haudouin et Meaux, le général Galliéni, gouverneur militaire de Paris, ordonna la réquisition des taxis de la capitale afin de transporter des troupes sur le front: dès le lendemain matin, 7 septembre, des agents de police arrêtèrent tous les taxis circulant dans paris, en firent descendre leurs occupants et ordonnèrent aux chauffeurs de prendre la direction de Meaux.

    Arrivés à Gagny, les taxis prenaient en charge les troupes pour les acheminer dans le secteur de Nanteuil. Les convois de taxis se succédèrent pendant toute la journée du 7 et la nuit du 7 au 8 septembre 1914. Au total, cinq bataillons d'infanterie - environ 4.000 hommes - furent ainsi transportés en quelques heures à une cinquantaine de kilomètres au nord-est de Paris. La course des taxis fut immédiatement payée aux chauffeurs selon le tarif normal."

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    Joffre ouvre ainsi la série de manoeuvres aboutissant à la victoire décisive de la Marne. Il sera fait Maréchal de France en 1916 (membre de l'Académie Française en 1918).

     

    Von Kluck a écrit de cette offensive française :

     

    "Que des hommes ayant reculé pendant dix jours, que des hommes couchés par terre et à demi-morts de fatigue puissent reprendre le fusil et attaquer au son d

  • Patrimoine • Paris, Arche du Temps : un film qui parlera aux lecteurs de LFAR, c'est certain !

    Notre-Dame qui brûle c'est Paris qui est frappée au cœur.

    Il y a mille chemins pour approcher une ville aussi riche que Paris. Ce documentaire extraordinaire de Paul Barba Negra et Jean Phaure consacré à la ville-lumière choisit l’angle traditionnel, à travers une étude de sa géographie sacrée.

     

    53 minutes - Merci à Rémi Hugues.

    Paris, ville fluviale par excellence, dont l’emblème est un navire « secoué par les flots mais qui ne coule pas ». Sa devise, Fluctuat nec mergitur, montre l’importance que représente la Seine pour Paris. Ce fleuve, qui coule entre l’Orient et l’Occident, contient dans son sein deux genres de poissons. Ceux qui, éveillés, luttent contre le courant, et porteurs de la mémoire de l’âge d’or, remontent vers la source, c’est-à-dire vers l’Orient, et ceux qui, endormis, se laissent pousser vers l’Occident, jusqu’à à l’océan de la dissolution et de l’oubli. D’où peut-être le tumulte permanent de la capitale de la France…   

    Réalisé par Paul Barba Negra. Texte : Jean Phaure. Lu par Michel Bouquet. 1981.
  • Vingt ans après le 11 septembre, que faire ?, par Jean-Philippe Chauvin.

    Il y a vingt ans, le mardi 11 septembre, j’ai assisté comme tant d’autres et par médias interposés à l’attaque de New-York par les islamistes et à l’effondrement des deux tours qui surplombaient, encore triomphantes la veille, la capitale économique du monde :

     jean philippe chauvin.jpgle premier jour du XXIe siècle, en somme, comme l’assassinat de l’archiduc François-Ferdinand le 28 juin 1914 l’avait été pour le XXe siècle, pour ce siècle que Eric Hobsbawm avait baptisé « l’Âge des extrêmes » et qui fut celui d’un mélange de violences et de contraintes mais aussi de pacifications et de détentes, entre démocraties libérales et démocraties totalitaires, dans une sorte de reprise élargie et mondiale de ce qu’avait été la courte période de la Révolution française. La chute du communisme européen, en 1991, chute qui avait suivi celle du Mur de Berlin a, un temps, pu laisser croire à une possible « fin de l’histoire » vantée par quelques idéologues états-uniens (comme Francis Fukuyama) qui avaient tout simplement oublié les leçons de cette dernière… et qui auraient sans doute gagné à lire Jacques Bainville, à la fois plus prudent et plus lucide : Cassandre a trop souvent raison !

    Car l’histoire ne s’arrête jamais, en définitive, et le feu couve sous la cendre des histoires passées. L’orgueil démocratique des États-Unis, persuadés d’être, par eux-mêmes et leur modèle de société démocratique de consommation, cet « empire du Bien » que tout le monde devrait aimer, est le même que celui qui a perdu l’Athènes de Périclès ou la Rome de Caracalla : bien sûr, la « déroute occidentale » en Afghanistan au mois d’août n’est pas forcément une défaite pour les Etats-Unis qui ont atteint, pour l’heure, leur principal objectif : éloigner guerre et terrorisme international du « Mainland » depuis 2001 tout en refilant les soucis et les conséquences de leur propre stratégie à leurs vassaux européens… Mais les États-Unis devraient se souvenir de l’antique formule : « Tout empire périra », formule qui appelle à l’humilité ces géants géopolitiques qui, parfois, deviennent trop imposants pour survivre… « Son embonpoint cache ses pieds », dit une autre formule moins connue et pourtant si explicite ! D’ailleurs, les États-Unis ne sont plus cette « hyper-puissance » que l’ancien ministre Hubert Védrine évoquait il y a quelques années, et ils ne font plus vraiment peur à des adversaires ragaillardis par la prise (sans combats) de Kaboul le jour de l’Assomption quand, à l’inverse, ils inquiètent ceux qui se sont placés (parfois bien imprudemment) sous leur protection, en particulier en Europe. La chance de la France, dans cette affaire, est d’avoir gardé les moyens d’une indépendance française, à défaut de toujours savoir ou vouloir les utiliser et les valoriser.

     

    Vingt ans après le 11 septembre, il faut bien reconnaître que la situation n’est guère joyeuse et la crise sanitaire participe de cette ambiance particulière et, parfois, désespérante ou défaitiste. Partout dans le monde, les forces islamistes semblent progresser et paraissent pouvoir « frapper où et quand elles veulent », y compris au sein de nos sociétés sécurisées et pacifiées (ou pacifiques), et la France est sur la défensive qui, il faut bien le reconnaître, n’est pas la meilleure position pour affronter les défis de l’avenir avec les meilleures chances. Quand, depuis 2015 et les attentats qui ont frappé la France de la plus horrible des façons, notre pays vit le plus souvent en état d’urgence ou suivant des mesures dites d’exception mais qui deviennent la règle, il est possible de penser que, si les islamistes n’ont pas gagné (et Dieu merci !), ils ont au moins remporté une manche en provoquant une restriction des libertés en France, restriction qui nous prive de quelques aspects de notre civilisation si particulière et joyeuse. Il faut bien admettre aussi que l’actuelle pandémie est une terrible alliée (pour nos ennemis) qui, ironie du sort, masque les visages que ces mêmes islamistes veulent, pour les femmes, couvrir, tout en fermant, dix mois sur les dix-neuf qui viennent de s’écouler, ces lieux si caractéristiques de notre art de vivre « à la française », des théâtres aux restaurants dont les terrasses furent, hier, les cibles des tueurs de l’automne 2015…

     

    Faut-il désespérer ? Non, car cela serait reconnaître, ou accepter, le triomphe du Mal, et s’empêcher de vivre et transmettre aux générations suivantes le trésor français. Encore faut-il prendre les moyens de combattre efficacement et il me semble que c’est un double combat, politique et civilisationnel, qu’il faut mener. Maurras évoquait le « politique d’abord » parmi les moyens : « Faîtes-moi une bonne politique, je vous ferai de bonnes finances », s’écriait le baron Louis au roi du moment. Je reste persuadé que ce moyen-là est le premier à mettre en œuvre pour préserver et entretenir ce que nous sommes et aimons (même s’il est possible de préférer tel ou tel aspect plutôt que tel autre, mais c’est la pluralité enracinée qui fait, aussi, notre unité et notre être français), et c’est pour cela que je mène, encore et toujours, un combat royaliste qui n’est pas que celui de l’instauration monarchique, mais qui a comme idée principale que c’est bien un pouvoir dynastique, à la fois central et fédérateur (fédératif, diraient certains), qui peut être le plus efficace dans cette contemporanéité troublée. Quant au combat civilisationnel, dont Georges Bernanos fut un chantre passionné, il paraît plus que jamais, dans le même temps, nécessaire : la France n’est pas une simple société de consommation et les « valeurs de la République », dont la définition se fait de plus en plus floue (d’où les malentendus autour de la laïcité, devenue largement inopérante dans un monde qui ne croit plus au politique et qui prône l’individualisme tout en se communautarisant…), sont impuissantes face aux idéologies religieuses ou impériales, de plus en plus mondialisées dans un monde qui se veut « global ». Notre civilisation française mérite toute notre attention, non comme pour un trésor caché, mais comme un trésor vivant aux multiples aspects, un trésor à transmettre, certes, mais aussi à utiliser, à valoriser, à faire prospérer, sans nostalgie inutile mais avec l’espérance de l’avenir.

     

    Du haut de nos cathédrales, tant de siècles nous contemplent… et nous contemplons tant de siècles, passés et à venir…

    Source : https://jpchauvin.typepad.fr/

  • La jeunesse de notre fidélité, l’éditorial de François Marcilhac dans la revue : « Le Bien Commun ».

    Com­ment le spec­tacle déso­lant offert par la classe poli­tique fran­çaise, qui se tra­duit par une aug­men­ta­tion expo­nen­tielle de l’abstention, ne don­ne­rait-elle pas à réflé­chir à nos conci­toyens même les moins impli­qués dans la vie de la nation ?

    françois marcilhac.jpgOn peut cher­cher tous les pré­textes pos­sibles et ima­gi­nables à une telle désaf­fec­tion — sani­taires, météo­ro­lo­giques, exis­ten­tielles : il n’en reste pas moins que les Fran­çais tra­duisent ain­si un dégoût légi­time. Oui, nos com­pa­triotes ne croient plus dans nos ins­ti­tu­tions, tant le visage offert par la répu­blique les révulse.

    Nul besoin de nous appe­san­tir : plus aucune pro­messe d’un monde meilleur, plus aucun souffle d’émancipation, plus aucune lueur de pro­grès humain n’anime la répu­blique. Certes, nous ne le regret­te­rons pas, sachant com­bien ces pro­messes d’hier, ce souffle gran­di­lo­quent, cette lueur fac­tice ont été payés de dés­illu­sion et de maux pour le pays. Métho­di­que­ment, depuis un siècle et demi, la répu­blique, de manière qua­si inin­ter­rom­pue, a détruit le pays, sa civi­li­sa­tion, sa cohé­sion sociale, jusqu’à son visage. Nulle nos­tal­gie dans ces pro­pos, encore moins cette ido­lâ­trie du pas­sé qui est, comme Maur­ras nous l’a ensei­gné, le contraire d’une concep­tion saine de la tra­di­tion, dont la seule légi­ti­mi­té est de trans­mettre les richesses d’une civi­li­sa­tion. Mais nous avons aujourd’hui affaire à un pays divi­sé, mor­ce­lé, même, dans lequel, aux ten­sions clas­siques entre classes sociales se super­posent des ten­sions eth­niques, où les ten­sions de classes elles-mêmes ont pris une autre dimen­sion, n’opposant plus sim­ple­ment les « pos­sé­dants » aux « exploi­tés », mais une oli­gar­chie déna­tio­na­li­sée, et ses idiots utiles, à des Fran­çais cou­pables de vou­loir conti­nuer de vivre digne­ment de leur tra­vail, en France, dans leur région, dans leur « pays », sans être agres­sés ni par des cou­tumes exo­gènes qui viennent heur­ter une socié­té poli­cée depuis des siècles ni par la décons­truc­tion sys­té­ma­tique d’un ordre anthro­po­lo­gique qui est le seul garant de l’équilibre social et, tout sim­ple­ment, de l’épanouissement personnel.

    La répu­blique est morte, du moins dans les cœurs des Fran­çais. Marianne ne fait plus rêver. Aucun Fran­çais, aujourd’hui, ne vit déjà plus pour elle et, demain, pour elle, plus aucun ne vou­dra mou­rir. Mais cela est insuf­fi­sant à nous réjouir. Car elle meurt aus­si de cet indi­vi­dua­lisme qu’elle a elle-même ins­til­lé dans l’esprit de nos com­pa­triotes, notam­ment dans celui d’une jeu­nesse qui a per­du ses repères. Ne jugeons pas cette der­nière, cepen­dant : un rien suf­fit à faire cra­quer le ver­nis de son indif­fé­rence. Encore faut-il lui pré­sen­ter le vrai com­bat. L’Action fran­çaise lui a tou­jours fait confiance : c’est même le secret de sa durée. Tou­jours, elle a su appe­ler à elle les meilleurs élé­ments d’une jeu­nesse fran­çaise qui ne demande qu’à ser­vir. Chaque été, au camp Maxime Real del Sarte, l’université de notre mou­ve­ment, tou­jours plus nom­breuse, elle est là, dési­reuse d’apprendre et de ser­vir, de mettre au ser­vice de la France et du Roi son dyna­misme et son désintéressement.

    Le Roi : car il faut reve­nir à l’essentiel. Et l’essentiel, par-delà le dégoût qu’inspirent aujourd’hui la vie poli­tique fran­çaise, l’arrogance aveugle d’une classe de pri­vi­lé­giés hors sol, la tra­hi­son des élites, c’est la per­ma­nence du prin­cipe à l’origine même de notre nation, de son édi­fi­ca­tion patiente, et c’est la jeu­nesse de ce prin­cipe qui, durant mille ans, a su s’adapter à la suite des géné­ra­tions. Car la Répu­blique n’est qu’un acci­dent de l’histoire ; un acci­dent qui pour­rait, tou­te­fois, se révé­ler mor­tel pour la France si nous ne sommes pas tou­jours plus déter­mi­nés d’en finir avec elle. Car le temps presse : ce n’est plus de l’extérieur que la France est mena­cée, mais de l’intérieur. Ce prin­cipe s’incarne aujourd’hui dans le prince Jean, héri­tier des qua­rante rois qui ont fait la France. Nous lui offrons ce que Cha­rette appe­lait « la jeu­nesse de notre fidélité ».

    Fran­çois Marcilhac

    Source : https://www.actionfrancaise.net/

  • Aujourd'hui, parution du 200ème épisode de notre Feuilleton Léon Daudet...

    Tout se poursuit comme prévu, et se passe bien, pour ce deuxième volet de notre trilogie consacrée à Maurras, Daudet, Bainville, et voici aujourd'hui que paraît le 200ème épisode de ce deuxième feuilleton :

     Feuilleton 200ème !

    Tous les autres épisodes sont déjà "placés" : le dernier paraîtra le 30 Juin prochain...

    Il ne restera alors plus qu'à attendre le troisième, qui sera consacré à Jacques Bainville (et qui paraîtra fin février 2025, pour célébrer notre anniversaire) : ainsi , tous ceux qui ne connaissent pas, ou mal, ou trop peu, ces trois figures majeures de la vie politique et de la pensée française pourront se faire leur propre opinion sur chacun d'entre eux.

    Comme, aussi tous ceux à qui l'on a tant menti, à qui l'on n'a présenté qu'une vérité officielle qui n'est, très souvent, qu'un grossier mensonge...

    Voici donc les liens conduisant aux deux premiers feuilletons disponibles sur lafautearousseau :

    Une visite chez Charles Maurras (86 épisodes, intégralement publié);

    "Qui n'a pas lutté n'a pas vécu" (245 épisodes, en cours de publication, jusqu'au 30 juin prochain);

    Bonne lecture !

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  • Bernard Lugan : « En Afrique, tout est toujours à recommencer… »

    Crédit photo : Institut Iliade 

     

    Par Bernard Lugan,

    historien et spécialiste de l’Afrique ♦ Découvrez ci-dessous l’éditorial du numéro 104 de L’Afrique Réelle (août 2018), lettre d’information proposée par Bernard Lugan. 

    Alors qu’ils sont inscrits dans la longue durée, les conflits africains sont paradoxalement analysés à travers une trilogie idéologique étroitement contemporaine : « déficit de développement », absence de « bonne gouvernance » et manque de démocratie. 

    Prisonniers de ces trois concepts européocentrés, journalistes et « experts » sont incapables de prendre la véritable mesure des crises africaines. Emblématiques à cet égard, les exemples de l’Ituri et du Mali sont étudiés dans ce numéro de l’Afrique Réelle.

    En Ituri, le 13 juillet 2018, l’ONU a dénoncé des « violences barbares » commises, entre autres, par les miliciens Lendu. 

    Quinze ans après l’opération française Artemis (juin à septembre 2003), en dépit de la présence de plusieurs milliers de casques bleus, et après les procès devant la CPI de La Haye de chefs miliciens impliqués dans les massacres des années 2000, tout a donc recommencé… 

    Comment aurait-il d’ailleurs pu en être autrement quand les tueries inter-ethniques y sont d’abord la reprise de mouvements précoloniaux ? La lutte pour les richesses naturelles n’est en effet pas la cause des actuels massacres, mais un facteur aggravant se surimposant à la longue durée historique régionale.

    Voilà donc pourquoi aucun intervenant extérieur ne pourra régler la question de l’Ituri puisque c'est celle des relations séculaires entre les Lendu, les Héma, les Alur et les Bira. Voilà également pourquoi le « remède » électoral y sera sans effet.

    Au Mali, les jihadistes ont perdu leurs sanctuaires sous les coups de boutoir de l’armée française. 

    Contraints de réduire leurs capacités d’action, pourchassés nuit et jour et incapables de lancer des opérations coordonnées d’ampleur notable, il ne leur reste plus que le terrorisme. 

    Ayant échoué à constituer un califat régional, eux qui voulaient dépasser les ethnies, sont tout au contraire contraints d’enraciner leur survie sur elles. Mais, ce faisant, ils ont réveillé les chaînes de solidarités et d’inimitiés séculaires dont ils se trouvent désormais prisonniers…

    A supposer que les jihadistes soient définitivement éliminés, aucune paix durable ne sera pour autant instaurée au Mali puisque le problème de fond, celui de l’incompatibilité nord-sud, n’y sera pas réglé. Tous semblent avoir oublié qu’en 2012, c’est en effet sur la permanence de l’irrédentisme touareg que s’est opportunément greffé l’islamo-jihadisme.

    En Ituri comme au Mali et en bien d’autres parties de l’Afrique, les interventions étrangères sont sans issue. Parce qu'elles ne sont pas en mesure de régler la question de la cohabitation de populations que tout sépare  et qui sont condamnées à vivre ensemble dans des Etats artificiels. Elles peuvent donc éteindre des incendies, mais, comme elles sont incapables de s'attaquer à leurs causes, tout est donc toujours à recommencer...   

    Au sommaire du numéro :

    Dossier : Sahel, pourquoi la France n’est pas en mesure d’apporter une solution

     La nouvelle géopolitique sahélienne

     Comment Les Touareg du Mali ont permis aux islamo-jihadistes de sortir du néant

     Les alliances tribales expliquent l’instabilité de la région dite des «trois frontières »

    Dossier : RDC, la nouvelle guerre de l’Ituri

     L’Ituri, un espace convoité

     Un insoluble conflit ethnique

    Débat : Rwanda : qui avait intérêt à assassiner le président Habyarimana ? 

    Source :  L’Afrique Réelle

  • Vous pouvez de nouveau nous aider, pour faire progresser les idées que vous aimeriez voir triompher : les vôtres !

    3053309136.3.jpgL'Association lafautearousseau gère le quotidien lafautearousseau et ses finances, au moyen du CCP lafautearousseau (déjà ouvert) et du Paypal lafautearousseau (qui sera utilisable dans les jours qui viennent).

    Vous vous en doutez : nous devons, d'une part, couvrir nos frais de fonctionnement annuel (qui ne sont ni très importants, ni négligeables) mais surtout préparer des actions pour les semaines et les mois à venir, et, pour cela, il nous faut disposer d'un minimum de moyens financiers.

    Si chacun de nos lecteurs nous offrait ne serait-ce que 5 euros une fois l'an, nous pourrions dormir sur nos deux oreilles. Jusqu'à présent, vous avez toujours répondu à nos appels, en nous envoyant des chèques compris entre 5 et 100 euros. Bien entendu, ceux qui le peuvent et le souhaitent peuvent renouveler leur aide plusieurs fois dans l'année...

    Prenons un exemple : nous avons lancé une campagne au sujet de la Maison de Maurras, que la richissime Mairie de Martigues a fermé au public, derrière un invisible mais bien réel Mur de Berlin, et qui finira par s'effondrer si personne ne fait rien. Notre campagne, qui n'en est qu'à ses débuts, prendra forcément de l'ampleur avec les prochaines municipales. A ce moment-là, il faudra bien inventer diverses formes d'actions (classiques : affiches, tract... ) ou de plus grande envergure (déplacements de personnalités, location de salles équipées...). Il nous faudra pour cela disposer de sommes, pas forcément considérables, mais bien réelles, que vous seuls pouvez-nous donner.

    Des militants travaillent quotidiennement pour vous offrir, chaque jour, gratuitement, un quotidien qui diffuse les idées royalistes et rend compte des efforts de chacun, partout en France.

    Leur refuserez-vous l'aide qu'ils vous demandent ?

    Je suis sûr que non, et je vous en remercie par avance...

    François Davin, Blogmestre

    Vous pouvez nous aider financièrement de deux façons :

    1. Soit en utilisant notre Paypal (qui sera mis en route très prochainement) ou en nous envoyant un chèque : le libeller à l'ordre de "lafautearousseau", et l'envoyer à l' "Association lafautearousseau" (nouvelle Association, adresse inchangée, colonne de droite de notre page d'accueil)

    2. Soit, pour ceux qui souhaiteraient matérialiser plus fortement leur appartenance aux amis de lafautearousseau mettre en place un prélèvement automatique (par exemple de 5 ou 10 euros, au rythme qui leur convient : mensuel, un mois non l'autre, trimestriel ou même annuel...); dans ce cas, écrivez-nous... Courriel : CONTACTEZ NOUS 

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  • Et pourquoi pas Bainville dans La Pléiade ?...

               Le 22 janvier 2010, Raphaël Stainville publiait, dans Le Figaro Magazine, un très intéressant article sur la collection de La Pléiade, justement nommée "bibliothèque de l'admiration" par André Malraux : le titre, bien choisi, en est Il était une fois... Sa Majesté La Pléiade....

                Sa Majesté la Pléiade.pdf

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    Seul maître à bord, Antoine Gallimard -dit la légende, illisible ici-
    veille avec un soin tout particulier sur La Pléiade,
    le joyau brut des Éditions qu'il préside.

               Une réflexion, à la (re)lecture de cet article: cette bibliothèque de La Pléiade, si évidemment remarquable en tous points, et qu'on pourrait tout aussi bien - à la façon du dix-septième siècle - appeler bibliothèque de l'Honnête Homme; cette bibliothèque de La Pléiade, donc, pourquoi, et au nom de quoi, Jacques Bainville en est-il, et aussi en resterait-il, absent ?

                Elégance de style, esprit de synthèse, intuitions pénétrantes : même si une pensée officielle a voulu punir Bainville, après 1945, et lui faire payer son appartenance à l'Action française et son amitié avec Charles Maurras et Léon Daudet, il n'en demeure pas moins que les qualités intrinsèques de Bainville sont celles de tant d'autres auteurs publiés par la Collection. 

                Une Collection qui n'a pas hésité, de toutes façons, à briser des tabous, puisqu'elle a, par exemple, "pléiadé" - pour reprendre son expression... - Louis-Ferdinand Céline.....

                Stainville note, d'ailleurs, à la fin de son article, qu'Antoine Gallimard a publié des "textes difficiles", et qu'il a, "sans craindre la polémique"..."lancé un volume consacré à Drieu La Rochelle....

                Alors ?.....

  • Médias & Idées • Où « Le Monde » expose sur une pleine pagne signée Jean Birnbaum que « Boutang reprend le pouvoir »  

    Le Monde du 1.04.2017, p. 7, avec photo de Pierre Boutang, vers 1955  [Jean-Marie Marcel]
     
     
    auton10-869de.jpgCe long et intéressant article, bourré de faits, de noms, de citations puisées à différents livres de et sur Pierre Boutang, mérite l'attention et appellera sinon une réponse du moins différentes observations et réflexions de la part de ceux, dont nous sommes, qui, d'une manière ou d'une autre, se situent dans le sillage, la filiation directe de Pierre Boutang et, somme toute, appartiennent à la même école que lui, fût-ce de façon plus ou moins libre, plus ou moins proche. Mais l'auteur de l'article a raison d'écrire que la vraie fidélité de Boutang à Maurras fut toujours empreinte de liberté.        
     
    Si, selon Jean Birnbaum, Boutang reprend le pouvoir, c'est évidemment au sens de son livre de 1977 réédité l'an dernier, ce qui signifie, pour ce qui est de sa pensée et de son œuvre, un retour en force de son influence, dans le cercle de ses amis, de ses disciples et de ses successeurs, mais aussi bien au delà, au cœur de la politique et, au sens maurrassien, de l'intelligence françaises, ce que l'article signale à différentes occasions.
     
    Nous aurons certainement à discuter plusieurs des interprétations assez personnelles que Jean Birnbaum livre sur la pensée, l'œuvre, l'action, la vie de Pierre Boutang. Certaines d'entre elles sont contredites ou nuancées par différents articles parus dans le numéro spécial que La Nouvelle Revue Universelle a consacré à Boutang à l'automne dernier à l'occasion du centenaire de sa naissance.
     
    Ce grand article - d'ailleurs repris le même jour dans l'édition numérique du Monde - n'appelle toutefois nulle polémique, plutôt un débat, et quelle qu'en soit la forme, nous aurons, après l'avoir simplement signalé aujourd'hui comme important, à y revenir prochainement. Et, sans-doute, à le publier. 
     
    Lafautearousseau
  • NOTRE FEUILLETON ESTIVAL : UN ETE AVEC JACQUES BAINVILLE...

    A partir du vendredi 19 juillet, et jusqu'à la fin du mois d'août, nous vous proposerons de découvrir, ou de mieux connaître, mais aussi de faire découvrir à d'autres (par le jeu des partages) l'immense Jacques Bainville, par le biais d'une photo quotidienne tirée de notre "Album Jacques Bainville" (lafautearousseau vous propose également un "Album Léon Daudet" et un "Album Charles Maurras").

     

     

    Aujourd'hui : 28. On vient d'assassiner Philippe Daudet...

    On vient d'assassiner Philippe Daudet...

     

    (Tiré de "La vie et la mort de Philippe", par Madame Léon Daudet - surnommée "Pampille" - page 183) :



    "J'ai vu naître Philippe. 
    Je l'ai vu grandir. 
    Je l'ai vu jouer dans le sable au bord de la Loire et s'appliquer à ses premiers thèmes latins. 
    Il devenait un petit jeune homme tout semblable à ce qu'il était petit garçon. 
    Il n'était pas compliqué du tout. C'était un enfant bon, dévoué et consciencieux.
    Parfois, il venait à l'Action française. 
    On le trouvait lisant dans le bureau de son père et levant les yeux de son livre dès qu'il s'agissait d'autre chose que de la "cuisine" du journal. 
    C'était pour lui une récompense de passer une heure dans la maison où son père a attaché sa vie. 
    Et Léon Daudet était à envier d'avoir un fils qui participait à ses idées et qui marchait à ses côtés comme un jeune lionceau. 
    Il y a chez l'enfant une chose qui ne trompe pas. C'est le regard. 
    Le regard de Philippe se posait sur son père comme sur un ami menacé et qu'il eût aimé à défendre. 
    On sentait au fond de lui un besoin de dévouement, de sacrifice, de chevalerie.
    Et c'est, j'en ai bien peur, ce qui l'a conduit au lieu tragique où, un sombre dimanche, je l'ai revu pour la dernière fois, une tache sanglante au front..."

     

    Tiré de notre Album "Maîtres et témoins"... (II) : Jacques Bainville" (186 photos)

  • NOTRE FEUILLETON ESTIVAL : UN ETE AVEC JACQUES BAINVILLE...

    A partir du vendredi 19 juillet, et jusqu'à la fin du mois d'août, nous vous proposerons de découvrir, ou de mieux connaître, mais aussi de faire découvrir à d'autres (par le jeu des partages) l'immense Jacques Bainville, par le biais d'une photo quotidienne tirée de notre "Album Jacques Bainville" (lafautearousseau vous propose également un "Album Léon Daudet" et un "Album Charles Maurras").

     

     

    Aujourd'hui : 34. Prévision de la guerre civile espagnole...

    Prévision de la guerre civile espagnole...

    Bainville écrit les lignes suivantes dans L'Action française du 16 janvier 1936, juste avant les élections espagnoles.
    Il lui reste 24 jours à vivre; la Guerre civile qu'il "annonce" commencera 6 mois et 2 jours plus tard, avec le "Soulèvement national" du 18 juillet.
    Jusqu'au bout, jusqu'aux derniers instants, il aura gardé ses facultés et sa lucidité, ainsi que son engagement à "servir", par sa plume...



    "...Un bloc de droite d'un côté, un bloc de gauche de l'autre, les partis du centre écrasés entre ces deux blocs, Gil Robles en face de Largo Caballero, les radicaux de Lerroux réduits à l'état de fossiles, le canapé républicain conservateur de Miguel Maura encore rétréci; tel est l'aspect sous lequel se présentent les prochaines élections d'Espagne.

    Le journal La République s'en alarme à Paris. Tout cela, dit-il, ne peut finir que de deux manières. Ou bien un dictateur de la réaction, ou bien un dictateur de la révolution, et aucun des termes de l'alternative ne vaut mieux que l'autre pour la France qui n'a pas besoin de ces exemples à ses portes.

    Etant donné ce qu'on sait de leur caractère et de leur tempérament, il est peu probable que les espagnols subissent sans révoltes une dictature bolchéviste qui appliquerait les procédés de l'insurrection socialiste et communiste dans les Asturies (en 1934, ndlr). Il y aurait pour la guerre civile de grandes probabilités...
    ...Supposons maintenant qu'il existe à Paris un gouvernement de Front populaire, un vrai. Il serait conduit à prendre parti dans les affaire d'Espagne en faveur de ses frères de Révolution..."

     

     

    Tiré de notre Album "Maîtres et témoins"... (II) : Jacques Bainville" (186 photos)

  • En réponse au commentaire de ”Toulonnais” sur Clemenceau...

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    Comme l'expliquait, en vain, Bainville dans L'Action française, à partir du moment où on signait "avec l'Allemagne", la Victoire était perdue, et c'était la guerre "pour dans vingt ans"... Il ne fallait pas "signer avec", il fallait faire disparaître l'Allemagne unie...

    Clemenceau ? Responsable et coupable !

     

    Bonjour cher ami, et merci pour votre commentaire. Nous avons attendu quatre jours pour y répondre, car notre Ephéméride d'aujourd'hui parle du désastreux Traité de Versailles, voulu, mené et signé par Clemenceau, qui devait reconnaître plus tard : "nous n'avons pas obtenu tout ce que nous pouvions et devions obtenir".

    Mais, pourquoi donc ? La France était victorieuse, et Clemenceau par anti catholicisme bête et borné a bien démoli l'Empire austro-hongrois, par pure haine idéologique du catholicisme. Or, cet Empire nous aurait bien servi, justement, "après", pour contrer Hitler. Ce n'était pas l'Empire austo-hongrois qu'il fallait démolir et démembrer, mais bien l'Allemagne.

    Seulement, voilà : contrairement à ce que vous semblez croire, Clemenceau était croyant et religieux, mais croyant et religieux de la religion démocratique, laïque et révolutionnaire. Il a fait ce qu'il a voulu avec l'Autriche-Hongrie (destruction) mais il n'a pas touché à l'Allemagne, persuadé qu'il suffisait de renverser un Roi (en l'occurrence, un Empereur) et d'installer Sainte Démocratie à sa place pour que l'Allemagne devienne une Nation civilisée, guide avec nous des autres nations du monde.

    Il était pénétré du préjugé prussophile des Encyplodistes, pères de la Révolution, de cette même Révolution, des Républiques et des deux Empires, qui ont tous oeuvré en faveur de la désastreuse unification allemande, en contradiction frontale avec la politique traditionnelle des Rois de France, qui triompha dans les Traités de Westphalie : l'émiettement de l'Allemagne.

    Ce faisant, tous, des Encyclopédistes à Clemenceau - chef et maître du Système en 1918 - ont agi en intelligence avec l'ennemi.

    Maurras avait raison avec son jeu de mots : Clemenceau c'est bien le "Perd la Victoire". Il ne voulait pas le démembrement de l'Allemagne, que la France pouvait facilement imposer (comme elle a imposé le stupide démembrement de l'Autriche-Hongrie).

    Ce faisant, il nous a donné Hitler et toutes les horreurs qui allèrent avec...

  • Feuilleton : ”Qui n 'a pas lutté n'a pas vécu”... : Léon Daudet ! (81)

     

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     (retrouvez l'intégralité des textes et documents de ce sujet, sous sa forme de Feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

    Aujourd'hui : Les sièges du mouvement : 12/14 rue de Rome...

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    ndlr : ce sujet a été réalisé à partir d'extraits tirés des dix livres de souvenirs suivants de Léon Daudet : Paris vécu (rive droite), Paris vécu (rive gauche), Député de Paris, Fantômes et vivants, Devant la douleur, Au temps de Judas, l'Entre-deux guerres, Salons et Journaux, La pluie de sang, Vers le Roi...

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    De "Paris vécu", Première série, rive droite, pages 172/173 :

    "...Cette fois nous voici sur la Place de Rome, où nous installa, en 1917, dans l'immeuble du 12 et du 14, au-dessus du restaurant Scossa, notre secrétaire général de l'administration et bien cher ami René Theeten.
    Nous quittions la rue Caumartin, devenue trop étroite.
    L'Action française était maintenant une puissance avec laquelle la République - et donc sa police politique - devaient compter. Nous entrions dans la zone vraiment dangereuse..."

     

    Rue de Rome (III)...

     


    C'est en effet rue de Rome que l'anarchiste Germaine Berton, qui voulait tuer Maurras ou Daudet, ou à défaut Marius Plateau, assassina celui-ci, dans le dos...
    C'est rue de Rome aussi, qu'après l'assassinat de son fils Philippe, âgé de quatorze ans, par les anarchistes, Daudet, condamné par la "justice" (?) se retrancha, dans un immeuble devenu un véritable "Fort Chabrol", avant de se rendre, après plusieurs jours, et d'être incarcéré puis "libéré" d'une façon rocambolesque - et qui mit les rieurs de toute la France derrière lui - mais contraint à un long exil en Belgique : dans la banlieue Est de Bruxelles, à l’angle des avenues de l’Yser et de Tervueren, s’élevait jadis l’hôtel particulier de la marquise de Radigues, où Léon Daudet séjourna durant son exil belge de vingt-neuf mois (1927 – 1929)...

    On lira plus bas les récits de l'assassinat de Marius Plateau, et les documents consacrées à l'assassinat de Philippe Daudet...

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