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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Notre feuilleton : Une visite chez Charles Maurras (69)

     

    (retrouvez l'intégralité des textes et documents de cette visite, sous sa forme de feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

     

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    Aujourd'hui : La courte "entente" entre Maurras et André Gide...

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    Durant la Grande Guerre, Gide se rapprocha de Maurras, dans le contexte particulier de l’Union sacrée.

    En juillet 1914, il déclare lire "avec le contentement le plus vif la lettre de Barrès invitant au ralliement". Il se réjouit alors de "voir, devant cette menace affreuse, les intérêts particuliers s’effacer, et les dissensions, les discordes."

    Chez Gide comme chez d’autres, le patriotisme se conjugue avec une volonté diffuse de réagir contre le déclin national. En septembre 1916, il évoque par exemple "la lente décomposition de la France", ou encore "l’abominable déchéance où reculait peu à peu notre pays", à laquelle la guerre lui semble pouvoir remédier.

    Avec de telles dispositions, il se réjouit logiquement que les lettres du lieutenant Dupouey, mort au champ d’honneur, lui donnent "enfin l’occasion d’écrire à Maurras". Le 2 novembre 1916, il écrit à ce dernier : "Le temps est venu peut-être de se connaître et de se compter, vivants ou morts", en lui envoyant par la même occasion un mandat destiné à payer son abonnement à L’Action française. Maurras lui répond chaleureusement, le 5, jour où la lettre de Gide est publiée dans L’Action française.

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    Durant la guerre, dans son journal ou sa correspondance, Gide ne cessa de saluer l’excellence des articles de Maurras et plus généralement de L’Action française. Gide déclare ainsi lire "chaque jour" L’Action française "avec une approbation presque constante".

    Par delà le patriotisme, il y a bien adhésion idéologique, Gide célébrant "l’organisation de résistance que travaille à former l’Action française", qu’il présente non comme le meilleur, mais comme le seul rempart possible contre ce danger : "L’Action française est, somme toute, le seul journal en France qui se soit bien tenu pendant la guerre.", écrira Gide...
    Ce sera dans les deux années qui suivent la fin de la guerre, que la position de Gide à l’égard de Maurras et de l’Action française évoluera rapidement, jusqu'à la rupture définitive, mais ce court moment d'entente entre les deux hommes méritait d'être rappelé...

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    C'est en page 2 du numéro du Dimanche 5 novembre 1916 que Maurras donne le contenu de la lettre d'André Gide commençant par "Mon cher  Maurras" et que le Maître annonce ainsi :

    "...Les troisième et quatrième textes arrivés ensemble nous viennent de plus loin. L'un d'outre-tombe. L'autre d'une région philosophique et littéraire où nous n'espérions nullement conquérir cette rare amitié. Un nom propre la définit pour tous les lettrés, il suffit de nommer notre confrère le poète, romancier et moraliste A. Gide. Des cahiers d'André Walter aux Caves du Vatican, la carrière littéraire d'André Gide dessine une courbe brillante mais dont les contacts avec l'Action française ont été jusqu'ici rares ou fugitifs, et  nos relations personnelles, datant de notre plus ancienne jeunesse à l'un et à l'autre, furent aussi clairsemées qu'il était possible. Cependant, à travers les contradictions, ni l'estime ni la sympathie n'ont manquées, et voici la lettre datée du jour des Morts par laquelle l'auteur de La Porte étroite me communique ce témoignage d'un héros de la guerre arrivé du pays de l'ombre :..."

    Vous pouvez lire le court texte de cette lettre dans la première colonne de gauche de la page 2, dont elle occuppe le deuxième tiers, central; elle s'achève par un P.S. : "...Ci-joint un billet pour le meilleur usage, sur lequel vous voudrez bien prélever le montant d'un abonnement à l'AF..."

    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k7592450/f2.item.zoom

     

    À connaître également, cette très courte lettre de Gide à Maurras, publiée de façon anonyme dans L’Action française du 21 décembre 1917, en page quatre : elle se trouve en haut de la première colonne (de gauche), à la 39ème ligne, après le sous-titre "les timides"

    Maurras la présente ainsi :

    "Immédiatemment à la suite de cette lettre, nous sommes heureux de pouvoir publier les lignes que nous adresse un de nos écrivains les plus subtils et les plus raffinés, que tout, avant la guerre, séparait et même éloignait de l'Action française, mais qui y est venu en toute loyauté et qui, vrai conducteur d'âmes, s'efforce d'y incliner les Français qui suivent ses directions..."

    le texte de cette courte lettre ici :

    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k7596381/f4.item.zoom

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    Pour lire les articles...

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  • Action Française Picardie Lettre N°396 du 14 juillet 2020.

    af.picardie@free.fr 

     

     

    COURRIER N° 396  (14 juillet 2020)

     

     

     

    Toujours ignares et bornés, souvent faméliques et corrompus, voilà les maîtres de la France.  On nous dit qu’on les changera.  Changer le personnel ne servira à rien.  De pareilles institutions corrompent leurs hommes quels qu’ils soient.

     

    Charles MAURRAS

     


     

    14 JUILLET

    Une imposture partisane devenue pseudo fête nationale

     

    Symbole du despotisme et de l’arbitraire selon l’imagerie républicaine, la Bastille ne comptait que sept détenus le 14 juillet. Elle ne fut pas « prise par le peuple » mais déclarée ouverte par son gouverneur Bernard de Launay. C’est l’anniversaire de cette journée de massacre et de guerre civile que l’on nous impose chaque année.      

     

    Prison en voie de désaffection

     

    La Bastille était un vieux bâtiment militaire, dont la destruction était prévue. C’était une ancienne forteresse, édifiée quatre siècles auparavant pour la protection de Paris et devenue prison d’État en voie de désaffectation. Du 1er janvier 1789 au 14 juillet, il n’y était entré qu’un seul prisonnier. Le Grand Larousse du XXe Siècle, en six volumes, précise : « D’autre part, à cause du confort dont les prisonniers étaient entourés et à cause des traitements élevés des officiers de l’état-major, la Bastille coûtait très cher au gouvernement… »

    Le 14 juillet il y avait sept incarcérés en tout, mais aucun prisonnier politique. Quatre détenus de droit commun furent libérés par la populace au milieu des réjouissances, et réincarcérés par la suite. Deux fous, dont un Anglais qui fut porté en triomphe puis renfermé à l’asile de Charenton ; l’autre fou étant transféré cinq jours plus tard dans le même asile d’aliénés. Le septième interné était un jeune noble du Languedoc, dévoyé et débauché, enfermé provisoirement à la demande de sa famille, qui s’empressa de disparaître.

     

    Les «vainqueurs de la Bastille»

     

    La garnison était composée de 82 invalides de guerre, avec un renfort récent de 32 soldats. Le soir du 14 juillet, ces militaires sont menés sous escorte à l’hôtel de ville proche. En chemin, les menaces et les injures pleuvent sur eux. Le gouverneur de la Bastille est assassiné en cours de route. On confie le soin de décapiter son cadavre à un boucher, qui s’escrime d’abord avec un sabre qu’on lui a tendu, mais doit finir à l’aide de son couteau de poche. La tête fixée au bout d’une pique est promenée à travers la ville pendant deux jours. Trois officiers et trois invalides sont également mis à mort par la populace. Les auteurs de ces forfaits se déclarèrent « vainqueurs de la Bastille ».

    Près d’un siècle après, la IIIe République décide d’en faire la fête nationale de la France, que les Américains appellent le « Bastille Day » (le jour de la Bastille). À partir du 14 juillet 1880, cet épisode particulièrement sanguinaire de la Révolution – cette émeute dont l’anniversaire fut déjà stupidement célébré en 1790 sous le nom de Fête de la Fédération – devient la fête nationale avec la paradoxale obligation de service pour les militaires de parader à cette occasion.

     

     

    Bayonne/Agression 

     

    Depuis son lynchage par 4 "français de plastique", il était en état de mort cérébrale. Après une opération de la dernière chance, sa famille lui a courageusement dit au revoir.

     

    La France d'aujourd'hui ? 66 millions de victimes potentielles de la délinquance !  Par la faute du Système, responsable et coupable qui poubellise notre société depuis près d'un demi-siècle, nous sommes tous en danger, nous sommes tous des Philippe potentiels, nous risquons tous de croiser, à tout moment, en tous lieux, en toutes circonstances, des Selim, des Moussa, des Mohamed...

     

    SOURCE :  lafautearousseau

     

     

    Pendaison de la Gueuse par l’AF-Toulouse

     

    Le torchon Libération est choqué par le manque de " diversité" au sein des écoles militaires.  Mais ce même torchon est rédigé par une rédaction avec un taux de diversité proche de zéro.  Hâte que ce journal ne soit plus financé par le contribuable sur lequel il crache à longueur de journée.

     

     

     

    Le contribuable c'est le Français oublié, le #GiletsJaunes méprisé, le soignant sous-payé, l'ouvrier exploité, l'artisan assommé d'impôts, le petit patron qui se démène.  C'est le peuple et le petit peuple de #France, qui n'a pas vos obsessions raciales, et qui ne vous lit pas.

     

    SOURCE : https://www.facebook.com/action.francaise.restauration.nationale

     

    La bourde !!!

     

    Comme Macron en 2017, Castex a parlé de la Guyane comme d'une île !Depuis, il est rentré en Métropole.  Plus précisément, en Île de France.   Pour... nous mener en bateau ?

     

    SOURCE :  Lafautearousseau

     

     

     

     

    VIDEO :  https://www.youtube.com/watch?v=kinlHDJXMsM

  • Sur la page facebook Action française : magnifique texte de Charles Péguy...

    ⭕️ Hier en 1914, mourrait au champ d'honneur, Charles Péguy, frappé d'une balle en plein le front, au début de la première guerre mondiale. Cette immense catastrophe qui fera perdre à la France et à l'Europe entière, toute une génération, et avec elle bien des génies :

     

    L’image contient peut-être : 1 personne, barbe

    « Pour la première fois dans l'histoire du monde l'argent est seul devant Dieu.
    Il a ramassé en lui tout ce qu'il y avait de vénéneux dans le temporel, et à présent c'est fait. Par on ne sait quelle effrayante aventure, par on ne sait quelle aberration de mécanisme, par un décalage, par un dérèglement, par un monstrueux affolement de la mécanique ce qui ne devait servir qu'à l'échange a complètement envahi la valeur à échanger.
    Il ne faut donc pas dire seulement que dans le monde moderne l'échelle des valeurs a été bouleversée. Il faut dire qu'elle a été anéantie, puisque l'appareil de mesure et d'échange et d'évaluation a envahi toute la valeur qu'il devait servir à mesurer, échanger, évaluer.

    ▶️ L'instrument est devenu la matière et l'objet et le monde.

    C'est un cataclysme aussi nouveau, c'est un événement aussi monstrueux, c'est un phénomène aussi frauduleux que si le calendrier se mettait à être l'année elle-même, l'année réelle, (et c'est bien un peu ce qui arrive dans l'histoire); et si l'horloge se mettait à être le temps; et si le mètre avec ses centimètres se mettait à être le monde mesuré; et si le nombre avec son arithmétique se mettait à être le monde compté.

    De là est venue cette immense prostitution du monde moderne. Elle ne vient pas de la luxure. Elle n'en est pas digne. Elle vient de l'argent. Elle vient de cette universelle interchangeabilité.
    Et notamment de cette avarice et de cette vénalité que nous avons vu qui étaient deux cas particuliers, (et peut-être et souvent le même), de cette universelle interchangeabilité.
    Le monde moderne n'est pas universellement prostitutionnel par luxure. Il en est bien incapable. Il est universellement prostitutionnel parce qu'il est universellement interchangeable.

    Il ne s'est pas procuré de la bassesse et de la turpitude avec son argent. Mais parce qu'il avait tout réduit en argent, il s'est trouvé que tout était bassesse et turpitude.

    Je parlerai un langage grossier. Je dirai : Pour la première fois dans l'histoire du monde l'argent est le maître du curé comme il est le maître du philosophe. Il est le maître du pasteur comme il est le maître du rabbin. Et il est le maître du poète comme il est le maître du statuaire et du peintre.
    Le monde moderne a créé une situation nouvelle, nova ab integro. L'argent est le maître de l'homme d'Etat comme il est le maître de l'homme d'affaires. Et il est le maître du magistrat comme il est le maître du simple citoyen. Et il est le maître de l'Etat comme il est le maître de l'école. Et il est le maître du public comme il est le maître du privé.
    Et il est le maître de la justice plus profondément qu'il n'était le maître de l'iniquité. Et il est le maître de la vertu plus profondément qu'il n'était le maître du vice.

    Il est le maître de la morale plus profondément qu'il n'était le maître des immoralités. »

  • MARITAIN - MAURRAS : oublier les querelles du passé ?, par Axel Tisserand...

    (Sur le Blog du CRAF)

            Ne conviendrait-il pas de réexaminer à nouveaux frais le « lâchage » par Maritain, de Maurras en pleine condamnation de l’Action française, à Noël 1926 et partant les rapports entre les deux hommes ? Tel est le sens de la démarche d’Yves Floucat, spécialiste internationalement reconnu de Saint Thomas et de Jacques Maritain dans un article, il convient de le préciser, d’une objectivité d’autant plus remarquable que les passions ne sont pas mortes avec leurs protagonistes ou leurs témoins.

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    Yves Floucat, "Maritain adolescent, l’itinéraire politique d’un philosophe thomiste" dans Liberté politique, n°55, décembre 2011, p. 163-190. (83 rue Saint-Dominique - BP 50 455- 75366 Paris Cedex 08 ou http://www.libertepolitique.com/)

    PS, rappel : Axel Tisserand sera à Marseille le samedi 1O mars (où il animera le Café politique de lafauteraousseau : Le royalisme, le Prince, une autre vision du monde) et à Levallois-Perret le vendredi 23 mars (où il animera un Dîner-débat avec Nicole Maurras : Maurras, soixante ans après...)

            C’est justement pour dénoncer le travestissement de l’itinéraire intellectuel de Maritain qu’Yves Floucat a tenu à remettre les choses au point, en critiquant la présentation, dans les Cahiers Jacques Maritain, par Florian Michel, d’un « jeune Maritain » révolutionnaire, en vue de minimiser, au nom d’on ne sait quelle correctness démocrate-chrétienne, son passage par l’Action française et tout ce qui a pu, à un moment donné, rapprocher Maritain de Maurras, voire, tout ce que le premier doit au second. « Il est [...] certain, écrit Yves Floucat, qu’après sa conversion, [Maritain] développera [...] des arguments antidémocratiques philosophiquement précis, et c’est bien ce Maritain qui nous intéresse, car il est déjà l’auteur d’ouvrages majeurs, jamais reniés, et qui marquent à jamais profondément son œuvre ultérieure en même temps que le thomisme du XXème siècle. » Du reste, « c’est sous l’influence de leur parrain Léon Bloy, catholique intransigeant s’il en fut — antidémocrate et antirépublicain selon le témoignage même de Raïssa — que les Maritain sont venus au catholicisme » et « Maritain s’était également très vite lié d’amitié avec le troisième abbé de Solesmes, dom Paul Delatte, lequel était [...] un admirateur passionné de Maurras ».

            L’intérêt de l’article d’Yves Floucat, qu’on ne saurait résumer en quelques mots, est bien de dépasser les oppositions aveuglantes - trop aveuglantes, car elles sont encore douloureuses -, pour aller au fondamental : « Il ne s’agit certes pas de faire de Maurras un thomiste, et de Maritain l’ “idéologue de l’Action française”. Mais « tout lecteur attentif d’ Une opinion sur Charles Maurras et le devoir des catholiques (1926) comme de Théonas (1921), d’Antimoderne (1922) ou des Trois Réformateurs : Luther, Descartes et Rousseau (1925), ne peut pas ne pas y discerner des positions substantiellement communes avec celles de Maurras et qui n’ont rien d’une “collusion contre nature” », Yves Floucat n’hésitant pas à affirmer que Maritain, en dépit des apparences, ne réussit jamais à se déprendre tout à fait de l’influence maurrassienne. 

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    Plon, 1926, 76 pages

     

            Ecartelé entre le désespoir et l’obéissance au Pape, comme le prouve une lettre du 24 décembre 1926 à Henri Massis, Maritain développa par la suite une philosophie de la cité qui ne sut jamais se stabiliser et où il tenta de recouvrer, en vain, la cohérence de la pensée contre-révolutionnaire. « De l’antidémocratisme dressé contre le mythe rousseauiste, Maritain était passé à une forme de démocratisme qui, sans doute, frôlait dangereusement le précipice d’une possible interprétation sécularisatrice, mais sa rigueur spéculative l’en préservait. Avec les Principes d’une politique humaniste et L’Homme et l’État, le politique et son autonomie — parce que, selon la célèbre distinction d’ Humanisme intégral, on y agit alors « en chrétien » et non « en tant que chrétien » (« Maritain est ici plus près de Maurras que de Pie XI » note Poulat) — reprennent pleinement leurs droits ».

            D’heureux rappels de l’abbé Victor-Alain Berto, disciple et ami intime du père Henri Le Floch, lequel, proche de l’Action française sans lui appartenir, dut démissionner, à la demande de Pie XI, de son poste de supérieur du séminaire pontifical de Rome, confirment également le contresens, que nous avons déjà noté ici, de François Huguenin dans sa nouvelle histoire de l’Action française, qui avance gratuitement que « le catholicisme d’un certain nombre de maurrassiens était en grande partie formel ». Au contraire, selon l’abbé Berto, « les neuf dixièmes des adhérents catholiques de l’Action française n’étaient pas seulement de doctrine irréprochable, ils étaient des hommes “religieux”, souvent parmi les meilleurs chrétiens de leur paroisse, parmi les plus fervents, parmi les plus zélés ». Et c’est précisément leur zèle politique et religieux qu’à la fois craignait et voulait récupérer Pie XI. On connaît le gâchis qui s’ensuivit...

            Ne serait-il pas temps, dès lors, d’oublier les querelles du passé pour essayer de discerner ce qui peut être sauvé d’une commune aventure intellectuelle interrompue par les aléas de l’histoire ? « Il est légitime (audacieux, hasardeux ou utopique diront peut-être certains) de se demander si le moment n’est pas venu, pour les disciples du “Paysan de la Garonne” comme pour ceux de l’auteur de l’ Enquête sur la monarchie, de renoncer à tous les apriorismes réciproques et de revisiter avec discernement et un juste esprit critique l’œuvre de leur maître. [...] Face à la dérive subjectiviste et relativiste programmée des démocraties selon un horizon idéologique « droit-de-l’hommiste », ils pourraient trouver, dans le seul souci de la justice sociale et du bien commun, quelques points d’entente essentiels », comme un antilibéralisme et un antidémocratisme conjuguant « harmonieusement » les principes d’autorité et de légitimité. Ils s’accorderaient sur un antilibéralisme et un antidémocratisme « qui, tout en revalorisant les principes d’autorité, de légitimité, de souveraineté, de représentation de la nation dans ses diverses composantes, et d’incarnation du pouvoir, les conjugueraient harmonieusement aux libertés concrètes, attribuant ainsi « comme un Pierre Boutang, authentique disciple fidèle et inventif de Maurras, avait su le faire, sa véritable place au consentement populaire ».

            Un beau programme en perspective : le dialogue avec Yves Floucat ne fait que commencer.

    Axel Tisserand 

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  • L'Action Française Chalon-Sur-Saône : Résistance !

    Des militants de L'Action Française Chalon-Sur-Saône sont allés à Alise-Sainte-Reine, au nord de la Bourgogne dans l’oppidum d’Alésia. Un lieu important d'une période qui a façonnée notre histoire, symbole de la glorieuse résistance des Gaulois à l'oppression et à l'invasion étrangère.

    Cependant notre histoire de France est très largement rejetée par le système républicain et plus particulièrement par l'éducation nationale et les historiens universitaires. Il faut comprendre que le processus républicain depuis 1789 entend créer un homme nouveau sur une terre nouvelle, avec de nouvelles mœurs, de nouveaux symboles, de nouvelles croyances, de nouvelles peurs, un nouveau Mal et un nouveau Bien.

    Rappelez-vous en 58 avant Jésus-Christ, Jules César a reçu du Sénat romain la mission de conquérir la « Gaule chevelue » (la Gaule non romaine).
    Jouant de la rivalité entre les peuples gaulois, après quatre ans de campagne Jules César soumet la plupart d'entre eux.
    Mais durant l'année 53 avant Jésus-Christ, le jeune Vercingétorix (dont le nom signifie « roi de la guerre »), devient le chef des Arvernes (un peuple du Massif Central), et fomente une coalition secrète de tous les peuples de la Gaule.

    En mai 52 avant Jésus-Christ, le chef gaulois remporte la bataille de Gergovie. Vercingétorix est plébiscité par tous les représentants de la Gaule chevelue et se fait proclamer roi, et projette d'attaquer la Province (la Gaule narbonnaise). Vercingétorix dans sa marche vers la Narbonnaise, lance une attaque de cavaliers gaulois contre l'armée romaine, mais ils sont repoussés par des cavaliers germains alliés à César et battent en retraite.

    Leur fuite oblige Vercingétorix à se réfugier avec 80.000 hommes dans Alésia, un oppidum bien fortifié dans l'est de la Gaule, ici même à Alise-Sainte-Reine au nord de la Bourgogne.
    Jules César organise un siège méthodique, il fait construire une double ligne de fortifications qui relie entre elles les différentes collines qui entoure l'oppidum.
    Cette tactique porte ses fruits, après un affrontement avec les légions, l'armée de secours est obligée de battre en retraite et se fait battre par la cavalerie germaine au service de César. La famine contraint Vercingétorix à se rendre.

    Enchaîné, le chef Gaulois va suivre pendant quatre ans son vainqueur au cours de ses campagnes militaires. Il sera ensuite emprisonné à Rome, et sera étranglé dans sa cellule le 26 septembre de l'an 46 avant Jésus-Christ.

  • Vœux du bureau politique de l’Action française

    Jamais peut-être, dans l’histoire récente, une nouvelle année n’aura été aussi grosse d’incertitudes. Car si, contrairement à ce qu’on croit, le peuple français est un peuple patient, trop peut-être, il ne manque jamais de se révolter lorsqu’un pouvoir, oublieux de ce qui constitue sa légitimité, ne prend même plus les formes pour lui témoigner son mépris.

    La morgue et l’arrogance, la seule recherche de l’intérêt privé et la prévarication, la trahison ouverte de l’intérêt national et la soumission décomplexée aux intérêts étrangers, notamment par la cession aux Américains de nos industries stratégiques, la volonté de brider les libertés fondamentales, dont le droit d’expression, l’abus de pouvoir et une répression qui a franchi les limites du tolérable et ne s’encombre même plus du respect de la légalité, la sottise aussi, puisque le pouvoir ne tient plus que par le soutien d’une police qu’il méprise ouvertement : il aura suffi de moins de trois ans pour que la macronie affiche son vrai visage.

    En provoquant délibérément la haine du pays réel, elle croit pouvoir sortir victorieuse du bras de fer qu’elle a engagée avec les Français, afin de les soumettre à la mondialisation. Et si, pourtant, la macronie n’était qu’un château de cartes ? Si l’histoire n’attendait que l’élément déclencheur de notre libération nationale et les Français l’occasion propice pour éradiquer ce corps étranger du corps de la nation ?

    Parce que le désespoir en politique n’est qu’une sottise absolue, l’Action française adresse ses vœux, en premier lieu, à tous nos compatriotes qui croient définitivement fermées les portes de l’espérance. La France vit, encore pleine de promesses, forte d’une jeunesse qui n’attend qu’un chef pour lui montrer la voie. Ses cadres, ses techniciens, ses savants, son peuple dans son ensemble, chaque jour, assure sa pérennité, en dépit d’un pouvoir qui ne vise qu’à les détourner du Bien commun. Or, ce chef, nous l’avons : il est l’héritier des quarante Rois qui, en mille ans, firent la France. La plus vieille dynastie d’Europe est aussi celle qui n’a jamais démérité de son devoir, même lorsque la République a cherché à couper les liens historiques entre les Français et sa famille royale.

    Nous adressons à Mgr le comte de Paris, au Dauphin Gaston, à Madame et, à travers eux, à la France qu’ils incarnent et aux Français dont ils ont la mission historique d’assurer le Bien commun, tous nos souhaits pour 2020 : que la nouvelle année soit celle de notre renouveau.

    Le bureau politique de l’Action française

  • Dans notre Éphéméride de ce jour : le ”Kiel et Tanger” de Maurras...

    1905 : Guillaume II débarque à Tanger
     
        

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    Ce "Coup de Tanger" (qui sera suivi, en 1911, du "Coup d'Agadir") est directement à l'origine de l'un des livres majeurs de Charles Maurras, Kiel et Tanger....
     
    Dans son remarquable L'Âge d'or du Maurrassisme, Jacques Paugam situe bien les choses (Livre III, chapitre IV, pages 207 et suivantes...) :
     
    "C'est une période de tension internationale, qui consacre, selon l'Action française, le renforcement de la puissance de l'Allemagne en même temps qu'un dangereux affaiblissement de l'Europe..
    Guillaume II se livre à un véritable coup de poker diplomatique dont l'issue ne lui est pas aussi favorable qu'il ne l'espérait. En mars 1905, il se rend à Tanger et se pose en protecteur de l'indépendance du Maroc face aux convoitises françaises. Ce geste s'insère dans un jeu diplomatique assez compliqué, les objectifs généraux de sa politique étant de détruire ou l'alliance franco-russe ou l'entente cordiale...
    ...(Kiel et Tanger) commence à paraître dans la Revue à partir du 1er septembre 1905... Il y a dans cette étude deux parties. Ce que l'on y a vu le plus souvent : le bilan d'une politique menée depuis qu'à Kiel, le 18 juin 1895, jour du quatre-vingtième anniversaire de Waterloo, les vaisseaux français rencontrèrent les vaisseaux russes avec les escadres allemandes...
    Mais il y  a autre chose dans cette étude; c'est la définition du rôle que la France aurait à jouer dans le monde du XXème siècle. Il y a là, en particulier dans une section XVIII, l'un des plus grands textes de Maurras, l'un des plus actuels..."
     
     
    Pierre Lafarge a parfaitement résumé tout ceci : 
     
     
     

    henri ii,claude de france,francois premier,saint denis,chateaubriand,bourbons,bonaparte,napoléon,tour eiffel,saint john perse

    "Un acquis pour la suite des temps..." disait Boutang...

     

    Dans la section XVIII, dont parle Paugam, se trouve le chapitre XXIV, qui forme - intégralement - notre deuxième Grand Texte :

    Que la France pourrait manoeuvrer et grandir..." :

     

    Dans notre Album Maîtres et témoins (III) : Léon Daudet, voir également les cinq premières photos de la partie 7, "L'Avant-guerre (I), les débuts du journal..."   

    • Et aussi cet excellent article de Benjamin Fayet, paru le 19 novembre 2014 sur le site Histoire Philit :

    Kiel et Tanger de Charles Maurras : essai géostratégique visionnaire et source intellectuelle de la Vème République

  • Action française : Don du sang. Solidarité nationale.

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    En ces temps d'épreuve, nous devons faire corps avec toute la nation.

    Parmi nos compatriotes, certains se battent contre la maladie, d'autres sont accidentés, etc.

    Comme Hugues, donnez votre sang pour sauver des vies. Agissons concrètement pour les nôtres.

  • Action française • Présence de Gérard de Gubernatis, gentilhomme et patriote

     

    Les obsèques de Gérard de Gubernatis ont été célébrées le lundi 14 mars à Nice. Nous les avons évoquées le lendemain ici-même. [Les obsèques d'un gentilhomme et d'un patriote].

     

    109639185_o.jpgUne dizaine de jours se sont passés et nous voudrions rappeler aujourd'hui la mémoire de Gérard de Gubernatis de deux façons : en reprenant le message adressé, le jour de ses obsèques, à sa famille et à tous les nombreux présents, par le prince Jean de France. Message dont Jean Sévillia a donné lecture. Et en publiant à la suite le texte de l'intervention de Pierre de Meuse, en la cathédrale de Nice, lors de la cérémonie. 

     

    Message de S.A.R. le prince Jean de France

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    Domaine Royal de Dreux, le 12 mars 2016 

     

    david-niviere5.jpgChers Amis,

    Je ne connaissais pas le Bâtonnier Gérard de Gubernatis aussi bien que beaucoup d’entre vous.

    Je l’avais croisé à plusieurs occasions et il m’avait reçu en famille, chez lui dans l’arrière pays, lors d’un de mes déplacements à Nice. Je garde de cette rencontre plus intime un beau souvenir.

    Mes pensées vont d’abord à l’ensemble de sa famille, dont je connais certains à qui j’ai pu exprimer de vive voix mes condoléances et qui se feront mes interprètes auprès de vous, à ses proches et amis et aux défenseurs de la cause royale, incarnée par la Maison de France, à laquelle il était si attaché.

    J’aurais souhaité être présent, mais ce n’était pas possible, je le regrette.

    Soyez assurés de mes pensées et de mes prières en ces moments particulièrement douloureux.

    Avec mes sentiments attristés.

    De Gubernatis G (003) v.jpg

    L'Intervention de Pierre de Meuse 

     

    109639187_o.jpgMa tâche est aujourd'hui de témoigner pour tous ceux qui, dans cette assistance, ont partagé les engagements de Gérard de Gubernatis durant sa longue vie. Royalistes, nationalistes, patriotes, venus de toutes parts, et au premier rang desquels je salue Mgr le Prince Sixte Henri de Bourbon-Parme. Je remercie également Mgr le Prince Jean, Duc de Vendôme, qui, ne pouvant se déplacer a envoyé un message amical et réconfortant. De même je salue le Président Le Pen, ami de toujours sur le plan personnel comme sur le plan politique de notre cher défunt.  

    Car si Gérard de Gubernatis fut un grand avocat et un père exemplaire, il n'a jamais renoncé, jusqu'à son dernier souffle, à défendre ses convictions avec tout son talent et toute sa liberté. Certes, il savait que ses combats n'étaient pas toujours à la mode. Il savait même que le succès pouvait n'être pas au rendez-vous, au moins à vue humaine. S'il a défendu avec fidélité la mémoire du Maréchal Pétain, il se doutait que des années seraient nécessaires pour que l'Histoire lui rendît justice. En ce qui concerne l'Algérie française, elle n'est plus qu'un souvenir. Quant au rétablissement de la monarchie traditionnelle, il n'est pas encore sur le point de se réaliser. Mais Gérard de Gubernatis, qui a formé des générations de militants, dont je suis, nous avait appris que l'échec devait rendre plus fort celui que le subissait et non le laisser à terre. Maxime de raison et maxime d'éthique. Nous continuerons donc à poursuivre l'oeuvre commune. Puisqu'il nous a quittés, qu'il me soit permis de lui adresser ce message: « Gérard, tu fus un brillant avocat et un grand orateur. Plaide notre cause auprès du Tribunal de Dieu. Demande que la Victoire - la Victoire Aptère, celle qui ne s'enfuit jamais - descende sur nous et y reste pour de bon ».  

  • ”Lettres de prison”, de Charles Maurras (1)

    Première "Lettre de prison" de la longue série de notre album consacré à ces remarquables correspondances que le Maître entretint tantôt avec ses Camarades qu'avec "son cher Jacques" ou "sa chère petite Ninon", nous vous proposons ce jour une lettre datée du 25 mars 1950 depuis la Maison Centrale de Clairvaux à Xavier Vallat...Oui, le nom de Vallat peut inspirer le pire, à juste titre ; néanmoins, nous avons voulu publier cette lettre en ce qu'elle est particulièrement révélatrice de l'anti-germanisme de Charles Maurras et de l'Action française. 

    En d'autres termes, cette lettre est conforme à ce qu'écrivait Charles Maurras dans "Devant l'Allemagne éternelle", qui selon son auteur est "le bréviaire de sa pensée sur l'Allemagne", ouvrage dont il ne renie, ni ne retranche rien comme il l'a dit devant ses accusateurs devant la Cour de Sureté de l'Etat à Lyon.

    Voici la dite lettre...

    " À Xavier VALLAT, le 25 mars 1950.

    Segne Xavier VALLAT, 

    Gramaci en touti e le personne ! 

    Réglée par toute l'Histoire de France et d'Europe, la préséance du Royaume sur l'Empire est assurée encore par la Fontaine de Tourne et le bas-relief aux deux faces de Bourg Saint Andéol. Reste seulement à savoir de quel côté l'olivier monte (et fait ses olives) le plus haut : Si l'olivier actif le plus septentrional est sur la rive gauche, le bras de la balance se relève un peu. 

    Mais, sinon ?... 

    Ne pourrait-on pas dire à vos amis, non seulement pour le projet Adenauer, adopté d'enthousiasme par les bayeurs aux grues des deux églises  (rappelez-vous que c'était pour l'Union Franco-Britannique en 1940 !) mais pour tous les projets d'Europe - Europe, pseudonyme d'Allemagne pour tous les hitlériens de Paris, de Lyon en 1943-1944 - Ne pourrait-on pas dire que ce n'est plus de la polémique, mais de l'arithmétique ?

    Nous formons deux contenants distincts, à peu près égaux. Ils avaient même population en 1870...L'Allemagne aujourd'hui nous double pour le moins ! Tant que ça ne communique pas, va bien ! Mais sinon (s'il y a fusion, union, intégration, par la loi des vases communicants : 70 + 40 millions font 110, 10 divisés par 2, puisque les territoires sont à peu près égaux font 55) c'est une invasion pacifique forcée de 15 000 000 d'Allemands que tous ces imbéciles là nous préparent. 

    Ils réalisent le programme d'Hitler ! 

    Et au moment où nous nous montrons déjà embarrassés des quelques centaines de milliers de gosses nés depuis 1940 ! Ils sont fous, fous, fous ! La canaillerie ne suffit pas à expliquer cela.

    Folie ! Folie ! Qui le criera ? 

    N'avons-nous pas assez de boches juifs ! 15 000 000 de boches aryens !...

    Mes amitiés et encore un coup mi gramaci en touti. 

    Oumerrage a Dono Vallat, tous mes beaux souvenirs mon cher ami !"

    Charles MAURRAS
    Matricule 8321

  • Dans notre Ephéméride de ce jour : de Charette à Maurras...

    1796 : Charette est fusillé 

     

    Il avait 33 ans...         

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    Napoléon, qui devait par ailleurs qualifier la guerre de Vendée de Guerre de Géants, a dicté de lui à Las Cases :

    "Il me laisse l'impression d'un grand caractère... Je lui vois faire des choses d'une énergie, d'une audace peu communes, il laisse percer du génie...

    ...Mais si, profitant de leurs étonnants succès, Charette et Cathelineau eussent réuni toutes leurs forces pour marcher sur la capitale... c'en était fait de la République, rien n'eût arrêté la marche triomphante des armées royales ; le drapeau blanc eût flotté sur les tours de Notre-Dame..." (Mémoires pour servir à l'histoire de France sous Napoléon, écrits à Sainte-Hélène, tome 6, 1825, Paris : Firmin Didot, pp. 221-222.)

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    Drapeau de Charette

     

    Dans notre album Totalitarisme ou Résistance ? Vendée, « Guerres de Géants » voir la photo Charette fusillé et les neuf photos - précédentes et suivantes - qui lui sont consacrées. 

    Pour Philippe de Villiers, Charette, c'est, tout simplement, "l'anti Robespierre"  : 

    Philippe de Villiers Charette.pdf

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    De Charette à Maurras : la continuité...

    1. De Charette :

    "Notre patrie à nous, c’est nos villages, nos autels, nos tombeaux, tout ce que nos mères ont aimé avant nous. Notre patrie, c’est notre foi, notre terre, notre roi. Leur patrie à eux, qu’est-ce que c’est ? Vous le comprenez, vous ? Ils veulent détruire les coutumes, l’ordre, la tradition. Alors qu’est-ce que cette patrie narguante du passé, sans fidélité et sans amour. Cette patrie de billebaude et d’irreligion ? Beau discours, n’est-ce pas ? Pour eux la patrie semble n’être qu’une idée : pour nous, elle est une terre… Ils l’ont dans le cerveau, nous nous l’avons sous les pieds : c’est plus solide. Et il est vieux comme le diable leur monde qu’ils disent nouveau et qu’ils veulent fonder en l’absence de Dieu… Vieux comme le diable… On nous dit que nous sommes les suppôts des vieilles superstitions… Faut rire. Mais en face de ces démons qui renaissent de siècle en siècle, nous sommes une jeunesse. Messieurs, nous sommes la jeunesse de Dieu, la jeunesse de fidélité ! Et cette jeunesse veut préserver, pour elle et pour ses fils, la créance humaine, la liberté de l’homme intérieur…" (Charette)

     

    2. De Maurras : 

    "Une patrie, ce sont des champs, des murs, des tours et des maisons...", répond Charles Maurras, un siècle et demi après, sinon exactement avec les mêmes mots, du moins exactement avec la même tonalité. Dans ce très beau texte (notre Grand Texte XXXVIII), aux accents très "vendéens" et que l'on voit bien directement inspiré de Charette, Maurras condamne le modèle d'une France hors sol, d'une société liquide, multiculturelle et diversitaire, noyée dans le grand marché mondial, tout cela induit par la Révolution, et la République idéologique qui en est issue.

    Et, comme Charette, avec les mêmes accents, Maurras oppose à cette « politique » une conception radicalement autre : la France réelle, fait d'histoire, fait de naissance et, avant tout, dit-il, phénomène de l'hérédité...

    Ce rapprochement de textes, à un siècle et demi d'intervalle, n'est-il pas puissamment "parlant", comme on dit aujourd'hui, dans le jargon ?...

     

                

    Le 25 juillet 1926, au Mont des Alouettes, l'Action française organisa un immense Rassemblement royaliste : plus de 60.000 personnes...

    Léon Daudet, dans "Une campagne de réunions" (Almanach de l'Action française 1927, page 60) a raconté la journée, consacrant ces quelques mots à Charette :

     

    "...A l'horizon, dans la plaine immense de la Vendée militaire, étincelaient sous le ciel ensoleillé de l'ouest, - mais que modifie à chaque instant le vent venu de la mer - brasillaient les clochers et les villages. Là-bas, c'était le bois de la Chabotterie, que traversa Charette blessé, et prisonnier, Charette, personnification de cette race sublime dont la résistance étonna le monde et continue à étonner l'histoire..."

     

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    La statue du général, dans sa ville et devant sa maison natale de Couffé. Elle porte l'inscription :


    Général François-Athanase Charette de la Contrie, né le 2 mai 1763 à Couffé - Exécuté à Nantes place Viarme le 29 mars 1796 -


    Avec sa devise :


    "Tant qu'une roue restera, la Charette roulera".

     

     

    • chabotterie.vendee.fr/ 

     

    gvendee.free.fr/

     

     Le jeune Charette reçut une solide formation de marin, et fut nommé Lieutenent de vaisseau : dans notre Album Drapeau des Régiments du Royaume de France, voir la photo "Charette, officier de marine..." et la précédente, "Apparition des Régiments de Marine..."...

  • Notre feuilleton : Une visite chez Charles Maurras (83)



    (retrouvez l'intégralité des textes et documents de cette visite, sous sa forme de feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)


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    Aujourd'hui : Michel Déon, le dernier Secrétaire...

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    Message transmis aux participants du Colloque "Maurras, 60 ans après", le samedi 27 octobre 2012 :



    Chers amis,

    En recevant la liste des interventions prévues pour "Maurras soixante ans après", il m’a semblé que les principaux thèmes seront éclairés par plus doctes que moi et que, s’il reste quelque chose à dire, c’est peut-être sur "l’Homme Maurras" que j’ai approché à une cruciale époque de son existence où tout ce qu’il avait bâti durant sa vaillante jeunesse et sa maturité risquait de s’effondrer.
    En politique il y a ceux qui assument au péril de leurs vies et ceux qui prennent la fuite.
    En 1940 Maurras misa sur une politique à grands risques qu’il soutint jusqu’à la dernière heure.
    À Lyon où on m’avait démobilisé en 1942, j’ai vu un Maurras se battre sur tous les terrains même les plus dangereux, pour sauver ce qui pouvait encore l’être dans des temps confus.
    Pied à pied, il a défendu un gouvernement dont il était loin de toujours partager les sentiments politiques, mais il n’en était pas d’autre pour lui si enraciné dans cette terre de France qu’il aimait au-dessus de tout.
    Nous savons ce que, des années après, le slogan de L’Action Française pouvait présenter d’ambiguïté : "La France, la France seule", mais c’était la mise en garde contre les concessions et les perches tendues par l’ennemi installé au coeur même du pays vaincu.
    Ces deux années passées près de Maurras, je les considère encore, soixante-dix ans après, comme les plus riches et les plus passionnantes de ma vie.
    J’étais là, comme dans une citadelle dont la garnison ne se rendrait jamais et notre commandant en chef, avant de tirer le canon sur les hérétiques, arrêtait un instant la bataille pour se rire des mauvais poètes ou se griser de Racine et réciter un poème qu’il venait de composer.
    Dans les derniers mois, après les virgulages des dépêches du matin à la rédaction du journal, je suis souvent allé chercher moi même son article rue Franklin, dans un modeste logis horriblement meublé mais où une gouvernante montrait assez d’autorité pour veiller un peu sur lui.
    Elle tirait les rideaux de sa chambre pour y laisser entrer le jour et s’en allait discrètement, me laissant seul avec lui qui avait, selon son habitude, travaillé jusqu’aux premières lueurs de l’aube.
    Dormant au fond d’une alcôve, il fallait habituer mes yeux pour découvrir, dans le fouillis des couvertures et de l’édredon, son mince visage triangulaire si beau dans sa jeunesse et maintenant creusé par l’âge, les veilles et les brûlants soucis de la vie.
    Il dormait sur le dos en paix sans un tressaillement, les mains à plat sur le drap, la chemise de nuit au veston rouge boutonné sur son cou impérieux.
    Il m’est arrivé de rester ainsi un moment sans oser le réveiller quand l’actualité ne pressait pas.
    Son éditorial était prêt sur la table devant la fenêtre, un vingtaine de pages, vraiment difficiles à lire, arrachées à un cahier d’écolier parcouru d’une écriture quasi illisible.
    Au bout d’un moment je touchais sa main et il se réveillait d’un coup comme ces dormeurs sans rêves qui retournent à la réalité.
    Nous parlions de grands tout(s) et de petits rien, il jetait un coup d’oeil sur l’édition du matin, corrigeait un article pour l’édition de l’après-midi. Je me demandais quelles forces transcendantes habitaient cet homme, en apparence grêle – je dis, "en apparence" puisqu’il s’est battu je ne sais combien de fois en duel, en passant sans une faiblesse les jours les plus sombres de sa vie et renaissant de cendres comme le Phénix.
    À l’Académie, ne participant pas aux débats intérieurs et au travail du dictionnaire, il a peu marqué.
    Son successeur fut le Duc de Lévis-Mirepoix qui a écrit sur la vie singulière et en somme assez tragique de Charles Maurras ces lignes que je veux citer :


    "Il connut sans fléchir les pires vicissitudes et la plus cruelle de toutes. Un nom vient naturellement à mes lèvres. Il eut à subir comme Socrate la colère de la cité.
    Sans sortir, messieurs, de la sérénité qui s’impose en ce lieu sans se mêler aux luttes intestines au-devant lesquelles il s’est lui-même toujours jeté, on ne pourrait loyalement évoquer la mémoire de cet homme sans apercevoir au-dessus de tous ces tumultes son brûlant civisme, son indéfectible amour de la patrie."


    Michel Déon, de l’Académie française

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  • Documents pour servir à illustrer une histoire de l'URP (65) : Dans L'Almanach d'Action française pour 1929, présentatio

     

    (retrouvez notre sélection de "Documents..." dans notre Catégorie "Documents pour servir à une histoire de l'URP"...)

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    (De la page 497 à la page 501)

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    DIXIEME ZONE


    LE MIDI


    I. LE GARD


    FÉDÉRATION DES SECTIONS D'A.F. DU GARD
    Président : M. Louis SENTUPERY, 6, me de la Maison-Carrée, NÎMES.

    LOUIS SENTUPERY (ici, une photo absolument impassable, le représentant, occupe la moitié gauche de la liste des noms)

    NÎMES.— Président : M. Henri de REGIS. Permanence : 15, rue Régal.
    ALÈS.— Président : M. Jean
    LAUNE. - Permanence : 66, rue Fabrerie.
    UZÈS.— Président: M. PICHON, 41, rue d'Alès.
    CHUSCLAN. — Président : M. Clément FAYE.
    AUBAIS.—Correspondant : M. Fernand JEAN.
    BEAUCAIRE.—Président : M. Pierre BOUILLARD, avenue de la
    Plaine.
     GÉNÉRAC. — Président : M. Hervé TRONC.
    LAGRAND'COMBE. — M. Y. MOULIERE. Permanence : rue Mas Chazelle, Maison Lacombe.
    LE VIGAN. —Président : M.J. RAYNAUD, rue s/s le Quai.
    REDESSAN. — Président : M. VIDALENCE.
    SAINT-AMBROIX. — Président : M. Maurice FAURE.
    SAINT-HIPPOLYTE DU FORT.—Président: M. Jean BRUGNEROLLES.
    AVÈZE. — Correspondant: M. Edmond CAUSS.
    SOMMIÈRES. — Président : M. A. CARRIERE-CAVORET. Permanence : Calé de l'Univers.
    BEZ.— Correspondant : M, Emile BRUN.
    SUMÈNE. — Président : M. Pierre SALLE, au Plan, Par Sumène

    ---------------

    498 ALMANAÇH D'ACTION FRANÇAISE


    II. L'HÉRAULT


    FÉDÉRATION DES SECTIONS D'A.F. DE L'HÉRAULT


    Président : Commandant de PORTALON,
    1, rue Sainte-Aphrodise, BÉZIERS


    MONTPELLIER. — Président : M. Rémy de CAMPEAU. Permanence:
    rue des Augustins.
    ASPIRAN. — Président : M. Louis BARRAL, à Aspiran, Jeu de
    Ballon.

    BÉZIERS. — Président : Commandant de PORTALON. Permanence :
    8. rue Montmorency.
    CETTE.— Président : J. GAUTIER, négociant, 19 rue Pascal.
    CLERMONT-L'HÉRAULT. — Président : M. L. LACOMBE,15, avenue du
    Maréchal-Foch.
    COURMONTERRAL. — Président : M. Jean CELLIER.
    ÇOURNONSEÇ. — Président : M. LAVINAUD.
    FABRÈGUES. — Président ; M. Jean CASTEL. Permanence : rue du
    Presbytère.
    GANGES. — Président : M. POURTAL, Maison Goullyon.
    LUNEL.— Président : M. Paul de LAJUDIE, Mas de Besson.
    MAUGUIO. — Président : M. Marcel-Pierre BERTRAND.
    MONTAGNAG. — Président : M. Louis GELLY.
    MONTPEYROUX. —Président : M. Emile REVEL, propriétaire,
    MAUREILHAN.—Président : M. Marius GAUCH;
    PICNAN. — Président : M. Pierre GROLLIER, secrétaire de mairie.
    NURVIEL-LES-BEZIERS.—Président : M. Joseph GUY, agriculteur.
    MONTAUD. — Président : M. Gustave COMBETTES.
    PÉZENAS. — Président : M. Henri l'EPINE, château du Parc, par
    Pézenas. 
    POUSSAN. — Président : M. Paul HERAN, propriétaire.
    QUARANTE. — Président : M. Louis PAULET.
    SAINT-ÀNDRÉ DE SANGONIS. - Président : M. Henri SERIN.
    SAINT MARTIN DE LONDRES. — Correspondant : Bernard de BERNIS,
    Notre-Dame de Londres.
    VACQUIÈRES. —Président : M. Jean CAVALIER, propriétaire.
    CLARET. — Président : M. Albert CARRIERE, propriétaire,
    SATURARGUES. — Président : M. Eugène ARNAUD.
    SERVIAN. —Président : M. Emile BLANC.
    VIAS. :—Président : M. Charles BOUNIOL. Permanence : Maison
    Nicolas, rue Saint-Jean, ,
    VlLLEVEYRAC. — M. Louis Prunac.
    VENDARGUES. — Président : M. P. SABATIER, agriculteur.
    BOUZIGUES. — Président, M. Armand ÇOSTE, rue Sainte.
    POMEROLS. — Vice-président :  M. Aristide Pomarède, viticulteur.
    GICEAN, — André DELOUR, propriétaire

    --------------------

    DIXIÈME ZONE 499


    III. PROVENCE, COMTÀT, NICE, CORSE


    (Bouches-du-Rhône, Var, Vaucluse, Drôme, Basses-Alpes, Hautes-Alpes, Alpes-Maritimes, Corse)


    FÉDÉRATION PROVENÇALE.—Président : le Commandant DROMARD,
    2, boulevard Rabateau, à MARSEILLE

    LOUIS DROMARD (ici, une photo absolument impassable, le représentant, occupe la moitié gauche de la liste des noms, jusqu'à Graveson)

    MARSEILLE. - Président ; Commandant Dromard. Permanence : 60, rue Grignan.
    ARLES. - Président : Me DOUTRELEAU, avocat, rue des Arènes. 
    BOULBON. - Président, M. BORRELLY, négociant. 

                               CHATEAURENARD. — Président : M. Jacques de BRION.
    ROGNONAS. — Président: M. Régis
    d'OLEON, maire de Rognonas.
    AIX. - Président : M. Paul ÀLLARD-THEUS, avocat. Permanence : 10,rue Mazarine.
    BARBENTANE. - Président : M. Jean-Baptiste RAOULX, expéditeur.
    GRAVESON. - Président : M. François MILLET, au Mas de
    Julien par Graveson.
    PORT SAINT-LOUIS DU RHÔNE. — President : M. Gaston BERTHELOT,
    ingénieur-industriel, directeur des Usines de Produits chimiques
    de Gerland.
    SAINT-REMY DEPROVENCE. — Président : le marquis de LAGOY,
    château de Lagoy par Saint-Remy.
    MARTIGUES. — Président : M. Félix SALOMON, négociant en huiles.
    MAILLANE. •—Président : le Colonel des PORTES de la Eosse, à
    Notre-Dame.


    VAR


    TOULON. — Président : M. Albert RIÇHARD. Permanence : 3, place
    de la Liberté.
    BRIGNOLES. — Président : le Colonel des PORTES de îa FOSSE, à
    Bessé-sur-Jsole.
    DRAGUIGNAN. — Baron de LAVAl, château de Sainte-Roseline, par Les Arcs.                                                                                                       HYÈRES. — M. G. GAILLARD, avenue Gambetta. Permanence : Çafé
    du Siècle, avenue de Belgique.

    --------------------

    500  ALMANACH, D'ACTIONFRANÇAISE

    (la page débute par un croquis sommaire, comme pour toutes les zones, un peu "fouillis", et absolument impassable)


    VAUCLUSE


    AVIGNON. — Président : M. Joseph AMIC, avocat. Permanence :
    5, rue du Collège-de-Roure.
    CARPENTRAS. — Président : M. CARTOUX, chapeaux, villa des
    Tilleuls.
    CAVAILLON. — Commandant FRAISSE, directeur de la Maison
    Fraisse, confiserie. Permanence : Café de l'Univers(1er étage), Cours
    Gambetta.
    MONTEUX. — Président : M. ARNAUD fils, menuiserie-ébénisterie.
    ORANGE. — Président : M. Léon MAZADE Hôtel Terminus, avenue
    de la Gare. Permanence : chez M. Léon Mazade, Hôtel Terminus.
    APT.— Président : M. Maurice RAMBAUD, rue Jardin-de-l'Evêché.
    AUBIGNAN. _ M. Félix COLOMBET, cultivateur à La Serre par
    Aubignan.


    DROME


     Président départemental : le comte de CHIVRE,
    LA PLAINE, par SAILLANS.
    VALENCE. — Permanence : chez M. ROUX, 46, rue Pêcherie.
    ROMANS. — Correspondant : M. André VENIN, 36, rue Jacquemart.
    NYONS. — Correspondant : M. RIVAROL, à la Maladrerie.
    MONTÉLIMAR. — Correspondant : M. CHARETON, 25, boulevard
    Desmarais

    --------------------

     

    DIXIÈME ZONE 501


    BASSES-ALPES et HAUTES-ALPES


    Secrétaire pour les deux départements : le comte Jean de SAPORTA,
    château du Rousset, par GRÉOUX-LES-BAINS (Basses-Alpes)


    DIGNE.— M. Pierre SANSENACQ,. 6, place du Marché.
    MANOSQUE. — M. Pierre AUBERT, pharmacien, Grande-Rue.
    PEYRUIS. — M. Auguste TEYREL-GAUBERT.
    BANON. — Le docteur Henri D1VOL. 
    CHATEAU-ARNOUX. — M. CHASTEL, ingénieur à Saint-Auban.
    EMBRUN. — M. CLER, scierie du Martinet.


    ALPES-MARITIMES


    NICE.—Président : M. de la BORDE-CAUMONT. Permanence : 49,
    rue Gioffredo.
    CANNES. — Président : M. Henry BAUDRAN. Permanence : 42,rue
    d'Antibes.
    MENTON. — M. Daniel LONG, 9, rue de la République.
    ANÏIBES.— M. Michel GAUTHIER, chalet Pampille, la Bastide du-Roi.


    CORSE


    Présidant départemental : le docteur J. da PASSANO
    25, Cours Napoléon, AJACCI0

     
  • Notre feuilleton : Une visite chez Charles Maurras (79)

     

    (retrouvez l'intégralité des textes et documents de cette visite, sous sa forme de feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

     

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    Aujourd'hui : L'art poétique de Maurras (I/II), remarquable réflexion sur l'art poétique - et politique - de Charles Maurras, par Luc-Olivier d'Algange :

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    "Le Dieu t’encoche à l’arc de la mer" (Charles Maurras)

    Charles Maurras est un illustre méconnu.
    On retient de son œuvre des idées générales, transmises par des historiens hostiles ou des vulgarisateurs.
    Quelques formules suffisent à l’intellectuel qui se targue de culture générale.
    Il parlera d’empirisme organisateur, de nationalisme intégral, de germanophobie et d’antisémitisme, et la démonstration lui semblera faite de la désuétude et de l’inanité de l’œuvre.
    Ces méthodes expéditives, que l’on applique également à Gobineau et qui trahissent l’inculture croissante de nos contemporains, n’expliquent rien de l’influence profonde que l’œuvre de Maurras exerça sur des hommes aussi divers que Maurice Blanchot, Jean Paulhan, Paul Valéry, Marcel Proust, Robert Brasillach, Daniel Halévy, Pierre Boutang ou Georges Bernanos, – auquel nous devons aussi la critique la plus forte, sinon féroce, de l’Action française.
    La lecture est un art qui diffère presque insensiblement de l’art d’écrire.
    Autant dire que nos censeurs modernes ne lisent plus : ils compulsent, classent, étiquettent, en se fiant le plus souvent à des lectures secondaires, le recours à l’original étant considéré comme une perte de temps.
    On oublie trop que le droit à la critique dépend de la fréquentation des oeuvres et non seulement de compte-rendu ou de fiches de police plus ou moins sommaires.
    Dans l’histoire de la philosophie politique et de la littéraire, la place de Charles Maurras, n’en déplaise à certains, est irrécusable.
    Dans la mouvance de l’Action française, il est permis, certes, de lui préférer le « libre réactionnaire » Léon Daudet, auteur de l’admirable Voyage de Shakespeare ou Jacques Bainville dont la pertinence historiographique n’a cessé d’être corroborée par les événements qui suivirent sa disparition prématurée, mais ni l’un ni l’autre n’eussent trouvé le centre de gravitation de leur pensée sans l’influence de Charles Maurras.
    Il est certes légitime d’être accablé par l’immense masse de ses éditoriaux quotidiens souvent répétitifs, et parfois fallacieux, dont on ne peut se défendre de penser qu’ils dissipèrent son talent et défavorisèrent son cheminement de poète et de philosophe, mais dans cette masse, les incidentes lumineuses ne manquent pas et la langue française y trouve un de ses beaux élans combatifs .
    À celui qui aborde l’œuvre de Charles Maurras sans préventions excessives, maintes richesses sont offertes, à commencer par celles du style, beaucoup moins froid et sec qu’on ne le prétend, chargé d’images, de saveurs et de lumières provençales, mais aussi de nuits vaincues, de ferveurs musiciennes. Le poète Charles Maurras n’est pas moins présent dans sa prose que dans ses prosodies.
    Son écriture n’est pas seulement le procès-verbal d’une pensée figée, elle poursuit sa propre aventure à la fois résolue et inspirée.
    Maurras, et c’est là toute sa philosophie politique, ne croit pas au sujet insolite, à l’individu interchangeable.
    Sa politique provient de la poésie du Chœur tragique :

    "Suivis avec art et science, écrit Maurras, les beaux mystères de la langue des poètes ont la vertu fréquente d’ajouter aux idées d’un rimeur isolé le chœur universel de l’expérience de tous ; les moindres paroles y gagnent on ne sait quel accent de solidité séculaire ; l’antique esprit qu’elles se sont incorporé multiplie saveur, résonance et portée d’ensorcellement…"


    Si Maurras fut un grand raisonneur, avec la nuance légèrement péjorative qui s’attache à ce mot, il fut aussi poète et c’est ne rien entendre à ses écrits, c’est ignorer la nature même de ses raisons que de s’en tenir à une seule lecture rationaliste ou « empirique ».
    La raison, que Maurras vénère, compose selon les mêmes mesures que la poésie.
    Pour cet esprit guerrier, et même belliqueux, et dont les Principes valent sans doute mieux que les stratégies, il importe d’abord de vaincre "l’informe et le bâclé, le vague et le diffus".
    Poésie et politique s’accordent en ce dessein formateur.
    L’Art politique, n’est plus alors que l’expression d’un Art poétique : "Emporter dans sa tête un certain nombre de ses ébauches, d’abord informes, aspiration confuse à un conglomérat de sonorités et de rêves tendus vers un beau plutôt pressenti que pensé; puis, quand les mots élus abondent, en éprouver la densité et la vitesse au ballet des syllabes que presse la pointe du chant; en essayer, autant que le nombre matériel, le rayon lumineux et l’influx magnétique; voir ainsi, peu à peu s’ouvrir et se fermer la gerbe idéale des voix; élargir de degrés en degrés l’ombelle odorante; lui imposer la hiérarchie des idées qui sont des principes de vie; lever en cheminant les yeux vers le ciel nu, ou garni de pâles étoiles, pour y goûter le sentiment de la légèreté du monde et de la puissance du cœur…"

    Pour Maurras, la clarté, la certitude, la forme ne sont point les adversaires des "mots élus" ni de "la gerbe idéale des voix".
    L’ordre classique qu’il entrevoit n’est pas une représentation préalable à la création, une administration vétilleuse du langage, un purisme dépourvu de sève, mais "une ombelle odorante".
    L’art poétique de Maurras nous redonne à penser que la nature même du classicisme naît de "la densité et de la vitesse", de "l’influx magnétique".
    La perfection des rapports et des proportions que chante le poète roman n’est pas schématique mais éprouvée, elle n’est point l’abstraite vérité détachée de l’aventure poétique, mais la "pointe du chant" ! Le sentiment précède l’harmonie prosodique et intellectuelle ; il n’est pas seulement un effet de l’art, mais son origine.
    La différence majeure entre Maurras et, par exemple, André Breton (dont la prose "Grand Siècle", et fortement ordonnancée était, au demeurant, fort loin de respecter les préceptes d’automatisme et d’anarchie qu’elle énonçait) tient à ce que, pour Maurras, l’origine n’est jamais belle en soi, qu’elle ne brille de la platonicienne splendeur du vrai qu’au terme de son accomplissement dans la précision de l’intellect.
    L’écriture de Charles Maurras, plastique, surprenante, saisie d’incessantes variations de vitesse et d’humeur est bien loin d’avoir livré tous ses secrets.
    Cet auteur qui, jeune homme, fut mallarméen, pythagoricien et proudhonien porte dans son style une puissance libertaire sans cesse contrariée et renaissante.
    Sa fougue exigeait d’être jugulée pour mieux se dire.
    Quelque profond sentiment d’effroi n’est pas à exclure, dont ses premières œuvres gardent la trace, – contre lequel il éprouva le besoin d’armer son intelligence. Peut-être eût-t-il trop d’ardeur à contenir le vertige de l’étoile dansante du chaos dont parle Nietzsche ?
    Mais qui peut s’en faire juge ?

    Serviteur des Muses et de l’Idée, "chanteur et songeur" selon la formule de Pierre Boutang, Maurras poursuivit toute sa vie une méditation sur les limites de la raison et de la poésie.
    La limite idéale n’est pas une limite prescrite, imposée de l’extérieur mais une limite inscrite par le heurt et par la rencontre nuptiale de la poésie et de la raison.

    Maurras n’oppose point à l’infini romantique un plat réalisme mais une pensée de la forme nécessaire et salvatrice.
    Ainsi, la France sera pour lui une forme, au sens grec, une Idée :

    "N’être point un profane, entendre le mystère de conciliation que suppose une chose belle, sentir avec justesse le mot du vieux pacte conclu entre la savante fille du ciel et le tendre enfant de l’écume, enfin de rendre compte que ce parfait accord ait été proprement la Merveille du Monde et le point d’accomplissement du genre humain, c’est toute la sagesse qu’ont révélée successivement à leurs hôtes la Grèce dans l’Europe, l’Attique dans la Grèce, Athènes dans l’Attique, et, pour Athènes, le rocher où s’élève ce qui subsiste de son cœur."


    Le dessein poétique de Maurras, dont découle sa volonté politique, étant de "rétablir la belle notion du fini", la Merveille est ce qui précise et se précise.
    Le propre du poème sera d’être "ce rocher où s’élève ce qui subsiste" et qui rend perceptible et le ciel et l’écume.
    Dans la forme, qui consacre la finitude, la raison et la poésie s’accordent.
    Toute l’œuvre de Maurras consistera à décliner ces accords et à en sauvegarder les nuances et les gradations :
    "Il est bien de sentir qu’une belle colonne dorique, c’est le beau parfait. Il est meilleur de le sentir et de savoir la raison de son sentiment".

    (à suivre...)

     

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  • Notre feuilleton : Une visite chez Charles Maurras (8)

     

    (retrouvez l'intégralité des textes et documents de cette visite, sous sa forme de feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

     

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    Aujourd'hui : Une visite mouvementée des Daudet et des Bainville...

     

    Une visite mouvementée des Daudet et des Bainville

     

    Voici un extrait de Charles Maurras et son temps (Ernest Flammarion, 1930) dans lequel Léon Daudet restitue quelque chose de l'amitié qui réunissait les trois figures de proue de l'Action française : Bainville, Maurras et lui-même, Daudet.
    Une amitié intellectuelle, certes, fondée sur l'accord des esprits, mais aussi, on va le voir, une amitié qui ne se limitait pas à l'intellectuel.

    Cet extrait a le mérite de rendre un peu de la réalité vivante, de la chaleur de ce que fut l'entente de ces trois amis.
    Et, au-delà des habituels développements sur leurs qualités et leur intelligence propres, de nous les restituer dans ce qu'ils avaient d'humain, de bien vivants, en chair et en os, si l'on peut dire...

    "...En septembre 1925, nous avions décidé, nos amis Bainville, ma femme et moi, de nous rendre à l’invitation de Maurras à Martigues et de lui amener, comme il le désirait, Hervé Bainville, jeune homme de quatre années et son très jeune filleul François Daudet. Cette mémorable expédition commença mal : le train rapide faillit télescoper, près de Sens, un expresse qui le précédait, et, à partir de là, tel le bateau ivre, dériva de Sens à Saint-Germain-des-Fossés, à Montluçon, à Bourges, à Ganat, à Tarare, à Lyon et vers quelques autres villes encore; si bien qu’au lieu d’arriver à Marseille le matin à neuf heures, comme il se doit, nous n’y parvînmes, après mille détours et péripéties, qu’à onze heures du soir. Soit quatorze heures de retard, et pas de pain, ni de victuailles dans le wagon restaurant ! Ma femme eut une inspiration très heureuse :

    - Je suis sûre, nous dit-elle, que Maurras aura préparé à souper. Ne restons pas ici. Sautons, avec nos bagages, dans ces deux automobiles, et allons tout de suite à Martigues !

    Sitôt dit, sitôt fait. Après quarante kilomètres avalés dans la nuit chaude et blanche de poussière, nous débarquions, vers minuit, dans la célèbre demeure du chemin de Paradis. Maurras, balançant une grosse lanterne, nous conduisit aussitôt dans la salle à manger, au milieu des rires et des cris d’appétit des enfants bien réveillés.

    Une jeune dame de beaucoup d’esprit a défini ainsi Maurras : "Un maître de maison". Ce grand politique, ce poète admirable, ce redresseur de l’ordre français s’entend comme personne à régaler ses amis. Son hospitalité fastueuse avait combiné, ce soir-là, un festin de Pantagruel ou de Gamache, lequel commençait par une bouillabaisse classique, exhaussée de la "rouille" traditionnelle, qui met la soupe de soleil à la puissance 2 ; se continuait par des soles "bonne femme" et des loups grillés ; atteignait au grandiose et au sublime avec un plat d’une douzaine de perdreaux de Provence, demeurés tièdes et dorés, sur des "lèches" de pain, comme on ne les obtient que dans la vallée du Rhône – pardonne-moi, ô Bresse – et arrivés à la consistance du baba. Chaque enfant mangea son perdreau. Celui qui écrit ceci, comme disait Hugo, mangea deux perdreaux, pécaïre, toute une sole, le tiers de la bouillabaisse, et le reste à l’avenant, suivi de près par Jacques Bainville, romancier, journaliste, historien et financier des plus gourmands.

    Maurras ne cessait de nous encourager et de nous verser à boire, car j’aime autant vous dire tout de suite que sa cave est à la hauteur de sa table et qu’il est un des très rares amphitryons de France sachant vider, dans les grands verres, quelques bouteilles de vin du rhône. Il nous en ouvrit, cette nuit-là, de prodigieuses. La conversation roula sur la poésie, le langage et la Provence, dans une atmosphère à la Platon. Les enfants, gonflés de nourriture et de sommeil, étaient allés se coucher, bien entendu, et dormirent douze heures d’affilée.

    Le lendemain, Maurras nous emmenait tous faire quelque deux cents kilomètres en automobile dans cette région enchantée qui est entre les Alpes et la mer, où l’on ne peut faire dix pas sans rencontrer un grand souvenir, un vers de Mistral, ou une belle fille élancée, au teint mat et aux yeux noirs.
    Ainsi passaient et couraient les douces heures claires de l’amitié et de la fantaisie.
    Ne croyez pas ceux qui vous diront que les gens d’A.F. sont des censeurs ou docteurs moroses; ou qu’ils ont mauvais caractère. Depuis vingt-trois ans que je vois quotidiennement Maurras, je n’ai cessé de découvrir de nouvelles raisons de l’admirer et de l’aimer..."

     

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