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LAFAUTEAROUSSEAU - Page 1604

  • 21 septembre 1914 ... "cette guerre était inutile et pouvait être évitée ..." ?

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    D'une nouvelle conversation de X... avec Denys Cochin (1), il résulte que celui-ci aurait pu être ministre dans le cabinet de réconciliation nationale s'il n'avait déclaré que cette guerre était inutile et pouvait être évitée. Denys Cochin affirme que le baron de Schoen a cherché à joindre toutes sortes d'hommes politiques français pour arriver à empêcher l'alliance franco-russe de jouer. 

    Paul Souday m'apprend la mort du musicien Albéric Magnard, survenue dans les circonstances suivantes. Magnard se trouvait à la campagne, dans le Valois, avec sa famille. On apprend que les Prussiens approchent. Il déclare qu'il veut rester seul pour empêcher le pillage de la maison. Un matin, deux uhlans se présentent : Magnard, qui avait un fusil, les vise et fait coup double. Quelques instants après, d'autres uhlans arrivent en force, s'emparent du musicien et le fusillent... Albéric Magnard - le fils du célèbre Magnard du Figaro - était un homme de grand talent, mais un méditatif, un doux. Pourtant il n'a pas pu supporter ça. Et ça, c'était de voir les Prussiens chez lui.

    Le Temps quitte Bordeaux demain. Nous aussi. Mon ami Capus est reparti déjà. Le gouvernement va rester seul dans sa  capitale provisoire ayant l'air de ne pas avoir confiance dans les nouvelles favorables qu'il donne et qui, officieuses, sont encore meilleures qu'officielles. Il semble cependant que les Allemands, avec des forces accrues,  et des troupes fraîches ou reposées, tentent un suprême effort pour revenir sur Paris. u   

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    1. Denys Cochin (1851-1922), député de Paris de 1893 à 1919, catholique libéral, entrera au gouvernement comme sous-secrétaire d'Etat en novembre 1915 jusqu'à sa démission en juillet 1917.

     

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  • 20 septembre 1914 ... Mort héroïque au champ d'honneur de Charles Péguy et destruction de la cathédrale de Reims

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    Nous avons appris presque en même temps la mort héroïque au champ d'honneur de Charles Péguy et la destruction de la cathédrale de Reims.

    Ce Péguy !

    Il était avant-hier une espèce de dreyfusard tout à fait vulgaire, un professeur radical-socialiste qui faisait une littérature forcenée. Il ressemblait à Jean-Jacques Rousseau par l'insociabilité, par la farouche vertu.

    Et puis la mystique du nationalisme l'avait saisi. Il s'était retrouvé paysan de France, tout près de la terre, de la glèbe, du sillon. Cet universitaire s'était mis à vénérer Sainte Geneviève et Sainte Jeanne d'Arc avec la ferveur et la simplicité d'un homme du Moyen-Âge. Il était devenu un des mainteneurs et un des exalteurs de la tradition. Il a été de ce mouvement profond, de ce mouvement de l'instinct qui, dans les mois qui ont précédé la guerre, a replié les Français sur eux-mêmes, a conduit l'élite intellectuelle et morale de la nation à des méditations, souvent d'un caractère religieux, sur les origines et l'histoire de la nation...

    Chose étrange que Péguy soit mort d'une balle au front au moment où commençait à brûler la cathédrale où Jeanne d'Arc, pour le sacre de Charles VII, avait mené son oriflamme à l'honneur.

    La guerre de 1914 a fait de beaux symboles. Péguy aura dans notre histoire littéraire et nationale la place de ces poètes soldats de l'Allemagne d'il y a cent ans qui tombaient dans la guerre d'indépendance

    En s'acharnant contre la cathédrale de Reims, les Allemands savent bien ce qu'ils font. Nul peuple n'a plus qu'eux l'esprit historique et le sens de la symbolique historique. Détruire la cathédrale où étaient sacrés les rois de France, c'est une manifestation de même nature que la proclamation de l'Empire allemand dans le palais de Louis XIV à Versailles.   u   

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  • Nouveauté BD, de ce week-end ....

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     Alexandre l’Epopée

    Nous sommes en 336 avant Jésus Christ. Le roi Philippe II de Macédoine vient de mourir. Son fils, le jeune Alexandre qui n’a que 20 ans est appelé à lui succéder. Il va régner sur un vaste royaume qui, sous l’impulsion de son père, s’est étendu jusqu’à la Grèce classique. C’est l’armée, réunie à Pella capitale de la Macédoine, qui acclame et proclame Alexandre roi. Deux de ses proches amis, Karanos et Méléagre assistent à son couronnement. Ils sont chargés de veiller sur Pyrrhus et Eurydice qui ont les faveurs d’Alexandre. Mais Pyrrhus et Eurydice se sont vus dépouillés de leurs titres et de tous leurs biens par feu le roi Philippe II…

    Assassinats, complots et manipulations vont alors entrer en jeu pour déstabiliser le jeune monarque, qui se voit contraint et forcé d’éliminer tous ses rivaux potentiels. Le trône est à ce prix…

    Superbement dessiné, ce péplum historique est très documenté, peut-être un peu trop parce que le non initié à l’histoire antique peut se trouver dérouté et parfois un peu perdu dans le flot d’informations qu’il doit engranger. Certes le lexique en fin d’album se révèle utile, éclairant le lecteur sur les expressions précises. De même l’album contient une carte de référence qui permet d’appréhender l’étendue du royaume d’Alexandre entre sa prise de pouvoir (-336) et sa disparition (-323).
    Il n’en reste pas moins que le scénario aurait mérité d’être un peu plus simple, moins alambiqué même si l’on image bien que la succession de Philippe II n’a pas été de tout repos pour Alexandre.
    Et même si l’imagination permet de suppléer à une vérité historique qui fait cruellement défaut par certains moments, ce premier tome s’affirme comme un opus d’une grande qualité. Il faut simplement prendre le temps de le lire, de s’en imprégner et au préalable, de réviser ses cours d’histoire ! u 

    Alexandre l’Epopée –Tome 1 – « Un roi vient de mourir » – Chauvel/Le Galli/Java – Editions Glénat – 64 pages – 14,95 euros

     

    Source : Site de Politique magazine - Par 16 septembre 2014

     

  • Politique magazine lance son nouveau site !

    Nous signalons la mise en ligne du nouveau site de Politique magazine - qui correspond bien mieux que le précédent à ce que doit être la présence sur le Net d'un mensuel de sa qualité. C'est la bonne nouvelle du week-end !

    Politique magazine a annoncé cette nouvelle parution par le communiqué que nous reproduisons ci-dessous.

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     www.politiquemagazine.fr

    Découvrez le nouveau site de Politique magazine, mensuel de référence de l’actualité politique depuis plus de 10 ans.

    Fier du succès de son site actuel, Politique magazine entend donner un élan plus puissant à la diffusion de ses idées. Son objectif est clair : faire entendre une voix discordante dans le paysage médiatique monocorde d’aujourd’hui. Au cœur de sa réflexion, la question de la légitimité républicaine. Elle se pose, gravement, face à la succession des échecs des différents gouvernements.

    Pensé pour la commodité et l’agrément de ses lecteurs, vous retrouverez sur ce nouveau site :

    Une information régulièrement mise à jour, autour de trois axes principaux :  

    « Le meilleur des mondes », où figurent des articles sans concession centrés sur l’actualité politique, sociale et économique ;

    « Idées » où sont rassemblés les textes les plus représentatifs de Politique magazine, qui pense que la politique, au sens vrai du terme, fait la sagesse des gouvernements ;

    « Civilisation » où se retrouvent des critiques et commentaires de l’actualité culturelle. 

    L’ensemble des articles publiés dans Politique magazine, accessibles gratuitement pour tous les abonnés grâce à un identifiant et un mot de passe personnel.

    - La liberté d’organiser votre lecture. En cliquant sur les « tags » (thèmes sur fond rouge sous chaque titre d’article), vous obtenez en un instant tous les articles autour d’un même sujet !

    - La possibilité de vous exprimer en laissant des commentaires sous chaque article.

    - La possibilité de passer des annonces et des publicités sur les pages du site.

    Pour tout renseignement sur les nouvelles possibilités du site de Politique magazine, écrivez-nous à cette adresse contact@politiquemagazine.fr ou appelez au 01 42 57 43 22.  u  

     

  • Editorial de François Marcilhac, dans l'Action française 2000 : Retour à la IVe !

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    Le vote de confiance de ce mardi 16 septembre a marqué le retour aux institutions de la IVe république. Fragilisé par des frondeurs que seule la peur des risques encourus a modérés — ne pas être réélus en cas de dissolution —, Manuel Valls sait qu’il doit désormais compter avec les humeurs de députés socialistes qui ne se font plus aucune illusion sur l’échec du quinquennat de François Hollande.  

    Triste fin pour un parlementarisme qu’on prétendait avoir définitivement « raisonné » !

    Si pour l’heure le risque d’une victoire du FN en cas d’élections anticipées est largement fantasmé — Valls est un habitué de la dramatisation : il y voit un moyen, d’ailleurs de moins en moins efficace, de contenir des troupes de plus en plus maigres —, il n’en reste pas moins que, affaiblie par le quinquennat, la Ve république n’a plus aucun anticorps à opposer à la résurgence du régime de partis dont les responsables, paniqués, ne savent plus que crier « Sauve qui peut ! ». D’autant qu’ils assistent, impuissants, à la débandade généralisée de leurs électorats traditionnels, devant leur double complicité dans l’abandon de notre souveraineté politique à des instances supranationales et la décomposition économique, sociale et morale de la nation.

    Le mépris des Français pour leur classe politique n’a jamais été aussi profond. Comme la rouille finit par tenir le fer qu’elle ronge inexorablement, le jeu des partis, qui ronge nos institutions, permet encore à la Ve république de maintenir les apparences de la stabilité, avant l’effondrement final. Un seul devoir : ne pas nous laisser surprendre. u 

     

    Source : L’Action Française 2000 - n° 2893 - Jeudi 18 septembre 2014

     

  • George Steiner : « Donner à quelqu'un tout ce qu'il veut, c'est pour moi l'insulte suprême à la dignité humaine »

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    « Notre système de capitalisme libéral nous dit qu'en aucun cas il ne se fait d'illusions sur nous, le mieux étant de nous donner ce que nous désirons. Et donner à quelqu'un tout ce qu'il veut, c'est pour moi l'insulte suprême à la dignité humaine. S'il n'y a vraiment pour alternative que l'Islam fondamentaliste, s'il n'y a plus pour alternative ce judaïsme perverti qu'était le communisme, nous nous trouvons devant un gouffre béant. Et ceci d'autant plus que nous vivons déjà dans une vacuité du monde. La drogue, le kitsch sont autant de vides si présents en nous que je ne vois en aucun cas une bénédiction sans ambages dans cette pseudo-libération mais au contraire une accusation contre nous-mêmes, une sorte d'autocritique que nous ne ferons jamais, alors qu'il nous incombe de refuser que la loi du marché devienne une loi pour l’homme. L'odeur de l'argent empeste chaque pays, la France, l'Allemagne occidentale, l'Angleterre. Le cri de l'argent et ses exigences dominent les universités, l’art, la production théâtrale et littéraire. Tout est dans le mot « rentabilité » : Cela est-il rentable, demande-t-on à chaque coin de rue. La réponse est négative. Aucune pensée, aucune poésie dignes de ce nom n’ont été rentables ne serait-ce qu'une seule fois. Au contraire, elles ont toujours basculé vers un déficit. Si sonne l'heure où l'on doit faire les comptes des profits et des pertes, pensons au notaire qui en anglais s'appelle bokkeeper, le gardien des livres. Ironie de l'Histoire, c'est l’inspecteur des finances qui fait les comptes, c'est lui le gardien des livres et force est de constater que le seul livre qui reste ouvert c'est celui des banques, que l'on examine bien plus que les versets bibliques. Il est au centre du Temple. (…) Je sais que Ie communisme a été une horreur et que ce qu'il en reste ne sont que vestiges absurdes d’une grande défaite. Quelques heures après la destruction du mur de Berlin, les Allemands de l’Est ont acheté des vidéos pornographiques ; une semaine plus tard, s'ouvraient à l’Est des sex-shops. Une semaine après, il faut le voir pour le croire ! Un libéral conséquent doit me répondre en ces termes : « Monsieur Steiner, c'est ce que veut l'humanité.» Et il aura raison. Quant à moi, je sais qu'avoir raison de telle sorte, c'est avoir tort. »  u 

     

    George Steiner, Entretiens avec Ramin Jahanbegloo, Edition du Félin, Paris, 1992

     

     

  • De la responsabilité des élites, par Hilaire de Crémiers

     Pensez à cliquer pour agrandir

    Dans la suite de ses remarquables vidéos, Hilaire de Crémiers, directeur de Politique magazine, revient ici, sur la crise des élites, ou présumées élites, françaises. u   

     

  • Monarchie républicaine en échec ... ou monarchie royale pour une France forte, digne et unie ?

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    Jour J pour François Hollande - qui tient aujourd'hui, devant 400 journalistes, une conférence de presse dont il est facile de prévoir qu'elle ne changera rien à sa situation politique et n'éteindra pas la crise de régime. u   

     

  • 18 septembre 1914 ... D'ici quarante-huit heures nous aurons certainement quitté Bordeaux

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    Il y a une affaire Castelnau. Une dépêche de félicitations adressée le 10 septembre au général de Castelnau par le général Joffre n'a été communiquée à la presse qu'aujourd'hui et arrêtée par la censure de Bordeaux aussitôt qu'elle a été communiquée. Elle a paru pourtant dans L'Homme libre de Clemenceau, qui s'imprime à Toulouse et a pu être reproduite après cela partout. La vérité est que le gouvernement a peur du général de Castelnau, peur de sa popularité, de son influence, de ses idées. On m'assure que le président Poincaré ne cache pas ses alarmes à ce sujet : il a peur d'être fusillé par la réaction. Le personnel républicain, les gens de la rue de Valois ont la même crainte. Il est cependant parmi eux des hommes qui ont du bon sens. Comme on disait l'autre jour devant le sénateur Perchot, un des chefs du parti radical-socialiste que les généraux seraient bien dangereux pour la République après la victoire, Perchot répondit : "Ayons d'abord la victoire."   

    En passant tout à l'heure rue Vital-Carles, j'ai vu Millerand qui sortait à pied, sans aucune cérémonie, du ministère de la Guerre. A..., un de nos confrères de la presse parisienne, l'a abordé au même moment et lui a demandé des nouvelles de la guerre. Le ministre a confirmé que la situation était bonne, autorisait l'espérance. 

    D'ici quarante-huit heures nous aurons certainement quitté Bordeaux. Le décret qui ordonne la révision des exemptés et réformés et la retraite de l'ennemi me donnent l'espoir d'être employé à l'administration militaire des territoires ennemis occupés par nos armées. A la lecture quotidienne des admirables faits d'armes dont nos soldats sont les héros, le non-combattant, l'oisif, a un sentiment de honte qui va, comme me le disait très justement tout à l'heure Vaugeois, jusqu'au sentiment de la culpabilité. 

    Lawrence Jerrold, correspondant du Daily Telegraph, un des plus grands journaux anglais, qui arrive d'Angleterre par mer, m'assure que la plus grande partie du cabinet libéral était hostile à la guerre. Ce sont sir Edward Grey, un patricien whig qui a les vieilles traditions politiques anglaises dans le sang, et Winston Churchill, un descendant des Marlborough, un conservateur fraîchement rallié au radicalisme, qui ont décidé Asquith et LLoyd George. Sans ces deux aristocrates comme sans le roi des Belges, la démocratie française était abandonnée, livrée à elle-même en face de l'impérialisme allemand.  

    D'ailleurs les démissions de sir John Morley, vieux, très vieux radical gladstonien, et de John Burns, le ministre "travailliste", plus doux, en disent long à cet égard. u   

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  • A lire, demain ... George Steiner

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    Dans notre nouvelle série Grands auteurs ou acteurs de l'Histoire, vous aurez à lire, demain, des réflexions de Georges Steiner qui débutent par cette affirmation singulière et paradoxale : « Donner à quelqu'un tout ce qu'il veut, c'est pour moi l'insulte suprême à la dignité humaine ».

    A ne pas manquer ! u   

  • Michel Onfray réactionnaire ? Non, sans-doute mais il exprime, sur des sujets importants, nombre d'idées justes

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    Michel Onfray répondait vendredi dernier (12 septembre)  aux questions des nouveaux clercs de France Inter, dans l'habituelle  « matinale ». Invité de Patrick Cohen, il n'a pas mâché ses mots sur différents sujets. Sujets frivoles ou, au contraire, sujets de fond. Si bien que nous croyons utile de reproduire ceux de ses propos que nous avons remarqués. Aurions-nous, désormais, des points d'accord avec ce philosophe hors normes ? C'est notre impression. On jugera !

    1. Sur le déballage intime de Valérie Trierweiler dans son livre Merci pour ce moment

    À la question : « Le titre de votre ouvrage pourrait admirablement s'appliquer au débat public de ces derniers jours, avec ce déballage de rancœur et de vengeance autour du président de la République. Qu'est-ce que ça dit de notre époque à vos yeux  ? », Michel Onfray, répond : 

    « L'idée que François Hollande aurait dit, en parlant des pauvres, que c'étaient des “sans-dents”, on n'a pas l'impression que le discours vienne de quelqu'un en particulier mais que c'est une vérité. Or cela vient de quelqu'un qui se venge, qui est jaloux, qui est méchant dont on connaît le trajet de Rastignac. Ce n'est pas une oie blanche, on sait que la libido lui a beaucoup servi dans son trajet. (...) il faut arrêter de croire que dès qu'elle dit quelque chose, c'est la vérité révélée ».

    2. Sur la crise morale et politique que traverse la France

    A ce propos, Michel Onfray, qui vient de publier La Passion de la méchanceté aux éditions Autrement, émet un premier jugement de fond; sur notre société :
     
    « Il y a une espèce de civilisation de la transparence qui fait qu'aujourd'hui on ne peut plus rien dire, rien faire sans que cela soit filmé, montré, photographié et surtout commenté par n'importe qui, par des gens qui ne s'autorisent que d'eux-mêmes; il y a aujourd'hui pour n'importe qui la possibilité de donner son avis et d'être un expert. C'est le délire narcissique et subjectif de chacun. Il s'agit de dire n'importe quelle bêtise et que ça devienne une vérité ».

    3. Sur l'école

    Contrevenant à toutes les  normes du discours médiatique autorisé, dans une critique qualifiée, par certains medias, d'authentiquement réactionnaire, Michel Onfray déplore qu’on enseigne aujourd’hui aux élèves « le tri des déchets ou la théorie du genre, au lieu de leur apprendre à lire, écrire, à compter et à penser. Ce n'est plus le cas. Parce que c'est une école qui a décidé qu'il était réactionnaire d'apprendre à lire, à écrire et à compter ». 

    4. Sur la théorie du genre

    Onfray s'étonne que l'existence même de la théorie du genre puisse être niée et il en refuse les présupposé. Nous sommes, ici, dans une position de fond :

    « La théorie du genre nous vient des Etats-Unis et je suis toujours très étonné qu'on puisse nous dire que la nature n'existe pas et que nous ne serions que des êtres de culture. On est les deux ! On naît naturellement un homme ou une femme et puis, après, on devient un homme ou une femme. On ne le fera pas en considérant que la nature n'existe pas 

    Le lendemain, un article pédagogique et comminatoire du Monde reprenait ces propos et expliquait « pourquoi c’est faux »... 

    5. A propos d'Alain Finkielkraut 

    On lit alors le message d’un auditeur-citoyen qui compare Onfray à un « BHL en chemise noire », et se demande s’il a « mangé Alain Finkielkraut » avant de venir à l’antenne. Le philosophe pour tous aggrave considérablement son cas en s’élevant, non sans panache, contre l’ostracisation de Finkielkraut, « qui n’est pas le diable, que je sache ». u   

  • 17 septembre 1914 ... Le général Joffre a de l'estomac et de l'autorité

     

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    Encore une journée de flottement. On m'assure que, de nouveau, pendant ces dernières vingt-quatre heures, le gouvernement a été démoralisé, le président Poincaré lui-même donnant de mauvaises nouvelles à ses visiteurs. Le général Joffre a de l'estomac et de l'autorité pour conserver son sang-froid et sa méthode, et ne pas se laisser influencer par les alarmes d'en haut - à moins qu'à ses yeux le gouvernement ne compte plus.

    La vérité sur la situation est, dit-on, que les Allemands avaient préparé des retranchements très sérieux derrière eux et qu'ils ont pu se mettre à l'abri des lignes puissamment fortifiées après avoir dû battre en retraite. En ce moment, ils prépareraient dans les mêmes conditions d'autres défenses (ils y feraient travailler de force nos populations), en sorte qu'il faudra livrer plusieurs batailles pour les chasser de France. L'insuffisance de notre grosse artillerie rendrait cette suite d'opérations plus lente et plus pénible. 

    En somme, nous nous trouvons toujours en présence d'un ennemi que sa longue et minutieuse préparation à la guerre et s préparation rendent redoutable et qui par là réussit à tenir en échec une armée d'une qualité infiniment supérieure. La preuve est faite et refaite désormais.

    Il est évident aussi que nous n'avons échappé à la catastrophe complète que grâce à la résistance de la Belgique. Le plan de l'Allemagne en a reçu un coup dont il ne s'est pas relevé, parce que l'Allemand ne sait pas improviser, parce qu'il n'a pas de génie. Il supplée à ces lacunes par l'ordre, l'autorité, la régularité, l'action de l'autorité. Mais, que les projets préparés de longue main soient dérangés, personne n'y est plus. Jusqu'ici cette guerre de 1914 aura consisté, de leur part, dans une irruption en France, accompagnée de la dévastation de dix ou douze départements; dans une marche sur Paris subitement détournée vers le sud-est; dans une retraite sur l'Aisne et la Meuse; enfin ils en sont à l'heure qu'il est à faire une guerre défensive - dans l'Argonne : une "promenade militaire" qui a coûté à l'Allemagne des milliers et des milliers d'hommes et son prestige de peuple invincible.  

    Ce soir, dans un groupe, le sénateur Lintilhac, dont le visage rasé, puissant et expressif d'Auvergnat fait songer au masque de Guitry, citait ce mot d'un commandant qui à un combat de ces derniers jours, voyant son bataillon hésiter, avait prononcé, le révolver au poing, ces paroles dignes de Tacite : "Ici, la gloire; là, la honte. Ici et là, la mort si vous reculez."

    Parmi beaucoup d'autres choses, le sénateur Lintilhac expliquait encore que notre aile droite et notre aile gauche faisaient al manœuvre dite du volet, en se refermant sur el centre allemand, qui allait être obligé de reculer. Il affirmait que, aujourd'hui 17 septembre, le nombre des blessés français soignés en France était de 85.000 et que nos pertes avaient été si importantes à la bataille de la Marne qu'il avait fallu ensevelir à la hâte une grande quantité de nos morts sans retirer leur médaille d'identité. Enfin il ajoutait que le gouvernement de la République était résolu à ne pas faire la paix que la bête allemande ne fût abattue.

    Lintilhac confirme les nombreuses défaillances des municipalités et des autorités civiles dans les régions envahies. C'est autour de leurs évêques et de leurs curés que se sont groupées les populations, à Meaux notamment où Mgr Marbot, resté seul, a été admirable. A Soissons, c'est une femme, Mme Macherez, qui a pris les fonctions de maire. Maurras a fait à ce propos un article très fortement intitulé : "Récit des temps mérovingiens". En effet nous avons fait un bond de plus de mille ans en arrière dans l'histoire. Et une dépêche des Catalans espagnols félicite le général Joffre d'avoir vaincu les barbares aux champs catalauniques. u   

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  • La Dizaine de Magistro, une tribune d'information civique et politique

    magistro nouveau.jpgPar-delà le discours dit de droite, dit de gauche ou d'ailleurs, l'essentiel touche aux fondamentaux... un choix de civilisation ! 

    MAGISTRO, une tribune libre et indépendante d'information civique et politique, en ligne depuis 2008.  

     

    = François JOURDIER, Officier, contre amiral : De l'autocratie

    = Ivan RIOUFOL, Journaliste politique :  
        Face à M. Le Pen, A. Juppé se trompe
        Le vrai clivage politique passe par l'islam

    = Arnaud TEYSSIER, Haut fonctionnaire, historien : Politique et médias

    = Marc DUGOIS, Avocat : L'ineprocratie

    = Jean-Luc BASLE, Economiste : Livrer ou ne pas livrer les Mistral

    = Maxime TANDONNET, Haut fonctionnaire : Le suicide de la classe politique

    = Malika SOREL-SUTTER, Ancien membre du Collège du Haut Conseil à      l'Intégration : Les partis et l'immigration

    = Jacques BICHOT  Economiste, Professeur émérite à l'Université Lyon 3 :
        Les limites des banques centrales

  • Alain Finkielkraut a imaginé le discours de démission de François Hollande ... Ce n'est pas une défense du Président mais une charge contre la stupidité de notre société

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    Si j’étais François Hollande, j’irais, dans les tout prochains jours, au journal télévisé de 20 heures et je prononcerais, après les premières notes de la Marseillaise, l’allocution suivante : 

    « Mes chers compatriotes,

    Il est vrai que vous en apprenez de belles sur mon compte. Non seulement, je maltraite les femmes mais je hais les pauvres. Ils me dégoûtent. Je les appelle même les "sans-dents" en pouffant de rire à ma bonne petite blague. Vous croyez vraiment à ça ? Et êtes-vous restés adolescents au point de considérer que la classe politique se divise entre ceux qui aiment les pauvres et ceux qui veulent les empêcher d’aller chez le dentiste par tous les moyens ? Et comment prouver son amour des pauvres sinon en prenant la pose ? La pose du nouveau pape faisant monter les petits enfants dans sa papamobile. La pose de l’homme politique qui va dans les "quartiers" pour montrer qu’il est solidaire de ses habitants et qu’il souffre avec eux. L’amour en politique, c’est l’image de l’amour, et l’image ne doit pas tenir lieu d’action. Certes, celui qui exerce le pouvoir se doit à son prochain comme tout un chacun, mais il a affaire à la pluralité humaine, et donc la question ne cesse de se poser : qui, dans ce cas précis, est mon prochain ? Il ne vit pas dans un monde d’effusions, mais dans un monde de problèmes et de dilemmes, parfois tragiques, parfois inextricables. Est-ce tendre la main aux jeunes gens issus de milieux modestes que de supprimer les bourses au mérite à l’université et de les remplacer par des bourses sur critères exclusivement sociaux ou est-ce au contraire les pousser malignement à se prévaloir de leur origine et à demander réparation au lieu de faire l’effort nécessaire pour accéder à la culture et à un avenir meilleur ? La justice, qui est l’objet par l’excellence de la politique, requiert le discernement. Je m’interroge tous les jours pour savoir si le discernement me guide ou s’il me fait défaut. Mais visiblement vous vous en fichez. Les problèmes, ce n’est pas votre problème. Vous voulez de l’amour. Le monde, disait Chesterton, est plein d’idées chrétiennes devenues folles, et cette folie est en train de tuer la politique. J’aurais gardé un peu d’espoir dans cette tourmente si je n’avais vu, à gauche comme à droite, des Mélenchon et des Apparu s’adosser au livre de Valérie Trierweiler pour continuer d’instruire mon procès. Ils ne savent pas, les inconscients, que nous sommes, eux et moi, dans le même bateau et que ce bateau coule.

    Dans la Tache, un roman qui se déroule en pleine affaire Clinton-Lewinsky, Philip Roth écrit qu’il rêve d’une banderole tendue d’un bout à l’autre de la Maison Blanche, et qui proclamerait : "Ici, demeure un être humain". Je suis un être humain : tout aux délices de l’indiscrétion et à la volupté du sarcasme, vous n’avez pas l’air de vous en rendre compte. J’ai donc décidé de tirer ma révérence. Malgré Mediapart, je n’irai pas sur une autre planète. Mais je vous laisse, chers little big brothers et chères little big sisters. Amusez-vous bien.

    Vive la République ! (mais elle est morte et ce n’est pas un nouveau numéro qui la ressuscitera). Vive la France ! (mais cette patrie littéraire n’est plus qu’un vague souvenir). A bas les réseaux sociaux ! (mais cette hydre infernale a gagné la guerre). » u 

     
    Tribune publiée dans Libération, le 9.09.2014
     
    Dernier ouvrage paru :«l’Identité malheureuse», Stock, 2013
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