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Michel Onfray réactionnaire ? Non, sans-doute mais il exprime, sur des sujets importants, nombre d'idées justes

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Michel Onfray répondait vendredi dernier (12 septembre)  aux questions des nouveaux clercs de France Inter, dans l'habituelle  « matinale ». Invité de Patrick Cohen, il n'a pas mâché ses mots sur différents sujets. Sujets frivoles ou, au contraire, sujets de fond. Si bien que nous croyons utile de reproduire ceux de ses propos que nous avons remarqués. Aurions-nous, désormais, des points d'accord avec ce philosophe hors normes ? C'est notre impression. On jugera !

1. Sur le déballage intime de Valérie Trierweiler dans son livre Merci pour ce moment

À la question : « Le titre de votre ouvrage pourrait admirablement s'appliquer au débat public de ces derniers jours, avec ce déballage de rancœur et de vengeance autour du président de la République. Qu'est-ce que ça dit de notre époque à vos yeux  ? », Michel Onfray, répond : 

« L'idée que François Hollande aurait dit, en parlant des pauvres, que c'étaient des “sans-dents”, on n'a pas l'impression que le discours vienne de quelqu'un en particulier mais que c'est une vérité. Or cela vient de quelqu'un qui se venge, qui est jaloux, qui est méchant dont on connaît le trajet de Rastignac. Ce n'est pas une oie blanche, on sait que la libido lui a beaucoup servi dans son trajet. (...) il faut arrêter de croire que dès qu'elle dit quelque chose, c'est la vérité révélée ».

2. Sur la crise morale et politique que traverse la France

A ce propos, Michel Onfray, qui vient de publier La Passion de la méchanceté aux éditions Autrement, émet un premier jugement de fond; sur notre société :
 
« Il y a une espèce de civilisation de la transparence qui fait qu'aujourd'hui on ne peut plus rien dire, rien faire sans que cela soit filmé, montré, photographié et surtout commenté par n'importe qui, par des gens qui ne s'autorisent que d'eux-mêmes; il y a aujourd'hui pour n'importe qui la possibilité de donner son avis et d'être un expert. C'est le délire narcissique et subjectif de chacun. Il s'agit de dire n'importe quelle bêtise et que ça devienne une vérité ».

3. Sur l'école

Contrevenant à toutes les  normes du discours médiatique autorisé, dans une critique qualifiée, par certains medias, d'authentiquement réactionnaire, Michel Onfray déplore qu’on enseigne aujourd’hui aux élèves « le tri des déchets ou la théorie du genre, au lieu de leur apprendre à lire, écrire, à compter et à penser. Ce n'est plus le cas. Parce que c'est une école qui a décidé qu'il était réactionnaire d'apprendre à lire, à écrire et à compter ». 

4. Sur la théorie du genre

Onfray s'étonne que l'existence même de la théorie du genre puisse être niée et il en refuse les présupposé. Nous sommes, ici, dans une position de fond :

« La théorie du genre nous vient des Etats-Unis et je suis toujours très étonné qu'on puisse nous dire que la nature n'existe pas et que nous ne serions que des êtres de culture. On est les deux ! On naît naturellement un homme ou une femme et puis, après, on devient un homme ou une femme. On ne le fera pas en considérant que la nature n'existe pas 

Le lendemain, un article pédagogique et comminatoire du Monde reprenait ces propos et expliquait « pourquoi c’est faux »... 

5. A propos d'Alain Finkielkraut 

On lit alors le message d’un auditeur-citoyen qui compare Onfray à un « BHL en chemise noire », et se demande s’il a « mangé Alain Finkielkraut » avant de venir à l’antenne. Le philosophe pour tous aggrave considérablement son cas en s’élevant, non sans panache, contre l’ostracisation de Finkielkraut, « qui n’est pas le diable, que je sache ». u   

Commentaires

  • Sa critique du monothéisme est d’inspiration typiquement nietzschéenne. Nietzsche disait que "la notion de “Dieu” a été inventée comme une antithèse de la vie". Onfray reprend exactement la même idée en faisant l’éloge de la "grande santé ", en prônant un "grand oui à la vitalité ", en considérant la religion comme une "castration des énergies" : "Les religions monothéistes communient dans une même foi : la vie sur terre est une fiction, seul compte un arrière-monde [...] Intolérants, jaloux, exclusifs, arrogants, sûr d’eux-mêmes et dominateurs, les monothéismes s’érigent en loi pour autrui [...] Les chrétiens paraissent plus doués pour le ressentiment et la haine que pour l’amour du prochain [...] Les trois monothéismes professent fondamentalement une même détestation des femmes, des désirs, des pulsions, des passions, de la sensualité et de la liberté, de toutes les libertés ".

  • "Les dieux des Grecs par la diversité de leur caractère, convenaient mieux à la diversité des esprits des hommes. Ces dieux vivaient en harmonie sans s'accorder sur rien. Dans la Guerre de Troie, ils prirent parti les uns pour les Grecs, les autres pour les Troyens. Par là même ils enseignèrent aux Grecs à penser largement.
    Il y en avait pour toutes les complexions. Une Aphrodite pour ceux qui aiment la volupté, une Pallas Athéna pour ceux qui recherchent la sagesse.
    Aucun de ces dieux n'était sans défaut, mais leurs défauts se corrigeaient les uns par les autres.
    En tous, plus de beauté et de mesure que de puissance et de grandeur. Ils n'écrasaient pas leurs adorateurs par leur immensité.
    Ils étaient "humains".
    Leur histoire était croyable et l'on n'était pas obligé de la croire. Et l'on nous force de croire en un incroyable Dieu.
    Le grand avantage du polythéisme des Grecs : il n'y avait pas de dogmes. On pouvait penser librement même des dieux, sans avoir à craindre autre chose que la violence passagère des intérêts menacés ou des passions émues. Mais la suite dans l'intolérance était impossible.
    Zeus avait des faiblesses; mais il montrait de la sagesse. Quant au dieu des chrétiens... il lui reste de son origine juive une férocité effroyable et toutes sortes de petitesses. Durant son séjour sur le Sinaï il ne s'est pas complètement poli ; il est tatillon et chauffe-la-couche, il s'occupe beaucoup trop de cuisine et d'amour. Et puis il a un défaut terrible : il ergote. Pour un mot, pour une syllabe, il mettrait la terre à feu et à sang".
    (Anatole France)

  • Quel blog captivant ! C'est un réel plaisir de venir vous lire chaque semaine. En espérant que vous continuerez encore longtemps vos rubriques, car une réelle pertinence ressort de vos articles.

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