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LAFAUTEAROUSSEAU - Page 1606

  • LA SATIRE MENIPPEE : O Paris, qui n'es plus Paris !

     

    Nous aurons un Roi qui donnera ordre à tout, et retiendra tous ces tyranneaux en crainte et en devoir, qui châtiera les violents, punira les réfractaires, exterminera les voleurs et pillards, retranchera les ailes aux ambitieux, fera rendre gorge à ces éponges et larrons des deniers publics, fera contenir un chacun aux limites de sa charge, et conservera tout le monde en repos et tranquillité.

    Enfin, nous voulons un Roi pour avoir la paix, mais nous ne voulons pas faire comme les grenouilles, qui, s'ennuyant de leur Roi paisible élurent la cigogne qui les dévora toutes. Nous demandons un Roi et chef naturel, non artificiel; un Roi déjà fait, et non à faire; et n'en voulons point prendre le conseil des Espagnols, nos ennemis invétérés, qui veulent être nos tuteurs par force, et nous apprendre à croire en Dieu et en la foi chrétienne, en laquelle ils ne sont baptisés, et ne la connaissent que depuis trois jours. Nous ne voulons pour conseillers et médecins ceux de Lorraine, qui de longtemps béent après notre mort. Le Roi que nous demandons est déjà fait par la nature, né au vrai parterre des fleurs de lis de France, jeton droit et verdoyant du tige de Saint Louis. Ceux qui parlent d'en faire un autre se trompent, et ne sauraient en venir à bout. On peut faire des sceptres et des couronnes, mais non pas des Rois pour les porter; on peut faire une maison, mais non pas un arbre ou un rameau vert: il faut que la nature le produise, par espace de temps, du suc et de la moelle de la terre, qui entretient le tige en sa sève et vigueur. On peut faire une jambe de bois, un bras de fer et un nez d'argent, mais non pas une tête. Aussi pouvons-nous faire des Maréchaux à la douzaine, des Pairs, des Amiraux, et des Secrétaires et Conseillers d'État, mais de Roi point ; il faut que celui seul naisse de lui-même, pour avoir vie et valeur. Le borgne Boucher, pédant des plus méchants et scélérés, vous confessera que son œil, émaillé d'or d'Espagne, ne voit rien. Aussi un Roi électif et artificiel ne nous saurait jamais voir, et serait non seulement aveugle en nos affaires, mais sourd, insensible et immobile en nos plaintes...

    En un mot, nous voulons que Monsieur le Lieutenant sache que nous reconnaissons pour notre vrai Roi légitime, naturel, et souverain seigneur, Henri de Bourbon, ci-devant Roi de Navarre. C'est lui seul, par mille bonnes raisons, que nous reconnaissons être capable de soutenir l'Etat de France et la grandeur de la réputation des Français, lui seul qui peut nous relever de notre chute qui peut remettre la Couronne en sa première splendeur et nous donner la paix.  

    Relation burlesque des États Généraux de 1593 manipulés par la Ligue et les Espagnols. Le titre évoque le philosophe cynique grec Ménippe (III° siècle av. J.-C.). Cette œuvre collective est surtout rédigée par le juriste Pierre Pithou. Elle défend la paix, l'indépendance nationale et l'hérédité dynastique française.

    Principal auteur, P. Pithou (1594)

  • 12 septembre 1914 ... L'armée du général Von Kluck s'en va...

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    C'est le succès. C'est même la victoire. Les Allemands battent en retraite et l'armée du général Von Kluck, la plus redoutable, s'en va... Nos chefs et nos troupes sont venus à bout de la horde... Quelle meilleure preuve que le caractère de nos institutions et notre désorganisation politique nous avaient mis jusqu'ici en état d'infériorité ! "De toute façon, cette expérience suprême condamne la République", m'écrit quelqu'un avec raison...

    Le plus gros du péril passé, chacun avoue ses craintes. Albert de Mun lui-même, qui a tenu vaillamment le coup depuis le début et affirmé un optimisme inébranlable, convient aujourd'hui qu'il a cru pendant quelques jours à la catastrophe sans remède. On pouvait le craindre, quand on voyait les populations du Nord et du Nord-Est fuir devant l'invasion. Il est vrai que l'ennemi arrêté, ayant même dû reculer sur certains points de 40 à 75 kilomètres, rien n'est fini. Il faudra le forcer à la retraite, le "bouter hors de France" et le poursuivre sur son propre territoire. C'est une nouvelle campagne qui commence et qui, si elle n'est pas moins dure, sera plus encourageante et plus exaltante à mener que la première. Toutefois, en se retirant, les Allemands vont encore faire chez nous de terribles ravages. Auguste Avril, le rédacteur parlementaire du Figaro, remarquait l'autre soir que le département de la Marne souffrait cruellement de la guerre (une récolte magnifique y a été saccagée) et que pourtant, il y a six mois, tous les députés du cru étaient à la conférence franco-allemande, à la fameuse duperie de Berne... Souvenir lamentable à évoquer !

    On pense que le gouvernement aura à cœur de rentrer à Paris le plus tôt possible. Son hégire a produit un effet déplorable. A Bordeaux même, tout ce qui l'a suivi par nécessité, non seulement les journalistes, comme nous, demande un prompt retour. Bordeaux finit par prendre l'aspect d'une cité de carnaval, d'une vaste foire aux célébrités, des célébrités dont les unes sont douteuses, dont les autres s'amusent sans vergogne. La presse parisienne dénonce les petits scandales du Chapon fin. Dans un restaurant plus modeste, mais à ce point rempli de dîneurs que je n'ai pu me faire servir qu'une soupe et du fromage, j'ai dîné avant-hier soir entre Camille Pelletan (1) et un comédien du Palais-Royal. Tout à l'heure, un autre pitre, des comédiennes étaient table à table avec des dignitaires. Il est temps que ce spectacle prenne fin et que le ruisseau parisien retrouve son lit.

    Cependant la crise économique se fait sentir, et le tapeur est devenu une des sept plaies de Bordeaux. u  

     

    (1) : Camille Pelletan (1846-1915), rédacteur en chef de La Justice, organe de Clemenceau, ministre de la Marine sous Combes puis président du parti radical depuis 1902. A la fin du Second Empire le père de Jacques Bainville avait soutenu la candidature d'Eugène Pelletan, père de Camille, ancien ministre.  

      

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  • Sauver l'Etat, pas la République ! Par Jean-Philippe Chauvin

    CHAUVIN 15.jpgLa République est-elle en phase terminale ? M. Hollande pourra-t-il tenir ? Va-t-on vers la dissolution de l’Assemblée nationale ? La France peut-elle s’effondrer comme la Grèce ? Autant de questions que je ne cesse d’entendre depuis quelques jours, parfois sous la forme d’affirmations péremptoires, le point d’interrogation se transformant de plus en plus fréquemment en un point d’exclamation : au comptoir des cafés, dans la salle des professeurs, sur un bout de trottoir, dans une librairie encombrée où les clients demandent, d’une voix parfois forte, comme provocatrice, le livre de Mme Trierweiler, véritable succès – un peu ambigu et plutôt inattendu - de la rentrée littéraire 2014…

    Alors ? Je pense que nous vivons, en cette semaine et peut-être en celles qui vont suivre, un véritable emballement et que les Français « se lâchent » dans leurs réactions, comme pour surmonter ce terrible sentiment d’impuissance politique qui les mine et qui les fait de plus en plus douter de la Cinquième République elle-même au point d’en demander une « Sixième », cette dernière n’étant rien d’autre que le retour de la Quatrième, entre parlementarisme et partitocratie… En fait, nous y sommes déjà, comme me le faisait remarquer un collègue : « La Cinquième avec des hommes et des pratiques de la Quatrième »… Heureuse formule pour une réalité qui l’est beaucoup moins ! 

    La République dans le brouillard...

    Effectivement, le spectacle actuel rappelle les pires heures de la Quatrième, morte dans la douleur et le déshonneur faute d’avoir surmonté ses contradictions et ses propres principes quand il aurait fallu plus d’audace et de liberté face aux événements d’alors. Aujourd’hui, la monocratie, sinistre village Potemkine d’une autorité défaite par les hommes que le suffrage populaire avait appelé à les représenter, cache de moins en moins les ruines de la Chose publique, et le monocrate du moment, M. Hollande, semble inconscient de sa responsabilité dans cette désolation française qui ne peut que m’attrister, moi le royaliste soucieux de la pérennité et de l’indépendance d’un Etat que je juge nécessaire pour incarner celles de la nation elle-même. 

    Je ne souhaite pas que l’Etat s’effondre car les conséquences en seraient d’abord terribles pour la France et ses habitants, et parce que je ne suis pas partisan de « la politique du pire qui est la pire des politiques » comme le disait avec justesse Charles Maurras, souvent incompris pour ce qui n’était pas frilosité mais, au contraire, souci politique de la France. Mais pour éviter cet effondrement, encore faudrait-il que nos gouvernants et ceux qui aspirent à le devenir prennent conscience que la France ne peut et ne doit plus être le jeu de leurs combinaisons et petits arrangements, et qu’ils retrouvent le sens de l’Etat, celui qui animait un Richelieu ou, même, un Talleyrand. En sont-ils capables ? Personnellement, j’en doute, au regard de leurs discours et attitudes, à droite comme à gauche… D’ailleurs, la droite vaut-elle et ferait-elle mieux que la gauche actuellement aux affaires (sans même penser au mauvais jeu de mots qu’un Cahuzac ou un Thévenoud pourraient susciter…) ? Là encore, je ne suis pas le seul à en douter, au regard des sondages des derniers jours et des déclarations embarrassées des ténors d’une UMP en déroute.

     

    Vivement que la fleur de lys flotte sur l'Elysée... 

    Il m’apparaît de plus en plus nettement que la Cinquième République, malgré les fondations monarchiques voulues par son géniteur et premier président, le général de Gaulle, n’est plus à même de relever les défis de la contemporanéité ni de répondre aux attentes de ceux qui, pourtant, croyaient en elle avec une sincérité, voire une foi quasi-religieuse, que je ne moquerai pas, même si j’en soulignerai les limites et les illusions. Je leur dirai que s’ils veulent conserver l’Etat et ce qu’ils appellent, de façon sans doute inappropriée, la République (ce que, pour ma part, je nomme « Chose publique » ou « Cité »), il n’y a d’autre solution que de passer par le moyen institutionnel monarchique, royal, qui redonnera à la magistrature suprême une durée et une indépendance que le quinquennat ne lui permet pas de recouvrer, comme le montrent à l’envi et de façon presque outrancière les deux dernières présidences, si désastreuses qu’elles ne suscitent plus, dans le souvenir comme dans l’actualité, que rejet électoral et dégoût politique… u

     

  • 11 septembre 1914 ... D'après les militaires, c'est de la grande guerre, de la plus grande guerre

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    Journée décisive. En haut lieu, on nous dit d'espérer. Tout promet que l'invasion sera arrêtée, l'offensive allemande brisée sur les bords de la Marne. D'après les militaires, c'est de la grande guerre, de la plus grande guerre, selon les plus hautes lois de l'art, qui s'est faite, dans les deux camps, depuis l'ouverture des hostilités. Et l'on croit que Von der Goltz aurait repris à notre usage le mot que Napoléon avait prononcé en 1813 après Leipzig, ne reconnaissant plus les Prussiens qu'il avait battus à Iéna : "Ces animaux-là ont tout de même appris quelque chose !" Telle est l'étonnante vanité de ces Allemands, ces parvenus du monde moderne...   u

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  • Courrier des lecteurs : Ecole...

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    Je ne sais plus compter. Je m'inquiète sur mon état mental. Merci par avance de me communiquer le bon résultat.
    Tous les journaux (TV radio papier) nous indiquent que  12 125 300 élèves
    (écoliers, collégiens, lycéens) sont  entrés en classe, accueillis par 849.647 professeurs.
    Pauvres enfants, ils seront en moyenne 30 par classe !
    Fort de mon certificat d'études primaires, j'ai divisé 12 125 300 par 30 et j'obtiens 404.177 professeurs.
    Dubitatif, je divise 12.125.300 élèves par 849 647  professeurs et j'obtiens 14,27 élèves par classe.
    Je commence à avoir des doutes sur la valeur de mon certificat d'études primaires,
    ou alors, que deviennent les 445.470 professeurs manquants ?  
    S'agit-il de planqués syndicaux, de malades professionnels, d'adeptes des stages de
    poterie ou de macramé au lieu de faire des cours aux jeunes ?
    Et le président "normal" qui veut embaucher 60.000 nouveaux enseignants (pour que les élèves ne soient plus que 13,3 par classe ?)
    C'est sûr qu'à ce moment là, ces enseignants pourront vraiment s'occuper de nos petits et, enfin, leur apprendre à lire, écrire et compter !
    Car il faudra qu'ils sachent compter pour payer tous ces enseignants pendant 70 ans (40 ans de carrière + 30 ans de retraite, au bas mot) ! 
    Quelqu'un pourrait-il m'apporter une réponse claire, intelligente et sans langue de bois à cette question ? Je lui en serais bougrement reconnaissant !
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  • Ce que cache le remaniement, par Hilaire de Crémiers

    Cliquez sur l'icône rectangle pour agrandir.

     

    Hilaire de Crémiers, directeur de Politique magazine, analyse les dessous du remaniement du gouvernement Valls et ce que révèle la promotion de Najat Vallaud-Belkacem et la nomination d'Emmanuel Macron. u

     

  • 10 septembre 1914 ... Journée d'espoir

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    Journée d'espoir et, pour les moins optimistes, de confiance renaissante. On se bat sur l'Ourcq, sur la Marne, c'est vrai. Mais on se bat avec les meilleures chances de succès de notre côté. Joffre cunctator a eu raison. Les Allemands, qui ont reculé hier de quarante kilomètres, essaient bien de renouveler la tactique de l'écrasement et, quand dix-mille de leurs hommes ont échoué ou même ont été anéantis quelque part, d'en envoyer aussitôt quarante. Mais leurs réserves s'épuisent, leurs munitions aussi. Toutes les voies de communication ont été détruites (chemin de fer et routes) devant eux, et, au contraire, nos armées se ravitaillent avec la plus grande facilité, le reste de la France étant intact derrière elles. Voilà la très grande raison d'espérer... Il y a sans doute encore de grandes batailles en perspectives et de durs combats à affronter. Une nouvelle campagne sera nécessaire pour rejeter l'envahisseur au-delà de la frontière quand son échec sera confirmé. Et, en se retirant, il fera le désert derrière lui, comme nous-mêmes l'avons déjà fait. De nouvelles ruines s'entasseront dans l'Est et le Nord-Est. Dure nécessité. Mais le salut est à ce prix.

    D'ailleurs, l'espérance qui revient peint tous les aspects de la situation des couleurs les plus favorables. Il n'est plus vrai, aujourd'hui, que tant de villes aient été brûlées. Senlis, notamment, n'a pas souffert de la présence de l'ennemi. "J'y étais voilà quatre jours", confirme un réfugié. Un autre dit que Fourmies n'est nullement détruite de fond en comble. Un troisième assure que l'incendie de Compiègne est une fable. Le bruit avait couru que les Allemands (pour donner une preuve de leur goût) avaient mis la main sur les incomparables pastels de La Tour à Saint-Quentin : Guillaume II, conformément à la tradition frédéricienne, se pique d'être amateur de l'art français du XVIIIème siècle. On annonce maintenant que les La Tour sont en lieu sûr. De même Lille, occupée à peine quelques heures, s'en est tirée avec une contribution de guerre de 500.000 francs, le bénéfice moyen d'un seul de ses grands industriels...  

    Devant cette marée de nouvelles heureuses, le gouvernement est un peu honteux de sa retraite précipitée sur Bordeaux. Marcel Sembat prépare ostensiblement son bagage pour retourner à Paris. Les autres ministres se tournent les pouces ou bien font la fête. Seuls Delcassé et Millerand travaillent quatorze heures par jour. "Millerand prend la figure du grand Carnot" me disait hier soir Alfred Capus... Oui, sans doute, on voit bien les Conventionnels. Mais on ne voit ni l'épuration ni la guillotine...  

    A la dernière heure, il paraît que la situation militaire est encore plus favorable que les communiqués officiels ne le disent. Le général Pau a totalement rétabli nos affaires sur l'aile gauche. Un combattant, revenu du front en mission, que j'ai rencontré hier, rapporte ceci : le général Pau aurait réussi à attirer l'ennemi dans les tourbières autour d'Amiens. 15.000 Allemands, cernés, exposés au feu de notre artillerie, demandent à se rendre à la tombée de la nuit. "Il est trop tard. Je n'ai plus le temps de parlementer", répond le général Pau. Et la canonnade continue.

    Quant à Paris, dont les barbares se sont détournés, Paris, sauvé par miracle, Le Temps en donne cette image :  

    Paris, lundi 7 septembre. 

    Le brusque départ du Président et du gouvernement a surpris la population parisienne que rien n'avait préparée à cet évènement. Les commentaires les plus divers se produisent, mais on se dit que la victoire finale justifiera tout.

    Les administrations civiles sont en plein désarroi, les fonctionnaires qui sont restés à Paris ayant été laissés sans ordres. Nulle instruction ne leur a été donnée. Mais la vie administrative est, pensons-nous, concentrée à Bordeaux.

    A Parsi, il n'est plus question de politique.

    Plus de couloirs ni d'antichambres d'où puissent sortir des bruits alarmants; partout le calme, la dignité, la confiance.

    Gallieni travaille, on le sent, on le voit.

    C'a même été une déception d'apprendre que les Prussiens négligeaient de nous faire une visite..."

    Ces vingt lignes, tout en épigrammes, et qui ont paru dans Le Temps, donnent la mesure du discrédit dont les institutions sont frappées.      

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  • Livraison de septembre du Réseau-regain

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    Entre autres excellentes lectures qu'offre cette parution de septembre du Réseau-regain, nous avons relevé un reportage sur le vif qui, sous la plume de Danielle Masson, vous transporte comme si vous y étiez au festival d'Avignon. Festival à haut risque s'il en fut ! Et, par ailleurs, différents textes de Charles Maurras sur l'idée d'Europe, datant de 1928 et 1931, mais qui sont d'une pertinence et d'une actualité surprenantes. Ajoutons que cette livraison propose encore un grand nombre de notes de lectures de Georges Leroy, à notre avis tout à fait remarquables. Et bien d'autres lectures.

    Pour accéder au site du Réseau-regain, cliquer sur l'image (ci-dessus).    

  • Chrétiens d’Orient, que la France parle ! par Christian Tarente *

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    Singulier renversement de perspective. On attache trop souvent aux Chrétiens d’Orient l’image honnie d’un « colonialisme » dépassé et condamné par l’Histoire. On les perçoit comme une cinquième colonne de l’impérialisme occidental. Pourtant, rappelait récemment le P. Pascal Gollnisch, directeur de l’Œuvre d’Orient  – avec une éloquence que renforçait une situation de plus en plus dramatique –, la ville biblique de Ninive, aujourd’hui Mossoul, est chrétienne depuis 2000 ans. Bon gré, mal gré, au fil des siècles, les conquérants arabes ont toujours respecté cette population dynamique et respectueuse des autres : contrainte d’accepter l’ordre islamique, soumise aux humiliations de la dhimmitude, elle est restée, en dépit des schismes qui l’ont affectée, unie par sa force d’âme que soutenait la solidité de ses traditions. Aujourd’hui, à Mossoul, la communauté chrétienne est écrasée, chassée, ou tuée.

    Sans doute n’est-elle pas la seule victime. Le nouvel « état islamique » sunnite, installé dans le nord de l’Irak et le nord-est de la Syrie par le « calife » autoproclamé Abou Bakr al-Baghdadi, suit les règles connues du totalitarisme actif. Il élimine tout ce qui n’est pas lui. On sait qu’il a cruellement frappé les Yézidis, cette communauté kurde syncrétiste qui lui résistait. Mais c’est à d’autres musulmans qu’il s’attaque d’abord : son principal adversaire est l’état irakien, dominé par les Chiites appuyés par l’Iran. Mais il n’a pas hésité à exécuter les 700 membres d’une tribu sunnite de Deir es-Zor, en Syrie, dont il convoitait le pétrole. Al-Baghdadi est un dissident d’Al-Qaida. Il joue la même carte que Staline face à l’internationalisme « trotskiste » de l’organisation de Ben Laden : la construction de l’islamisme dans un seul état. Son « califat » gagne du terrain et entend bien imposer son existence. Son avenir reste sans doute incertain tant de puissants intérêts ne manqueront pas de se coaliser contre lui. Mais entre-temps, que de dégâts !

    C’est naturellement une souffrance pour les Chrétiens de voir des lieux historiques de la première Chrétienté ainsi dévastés par la barbarie. Nous ne sommes pourtant pas des gardiens de musée. Mais nous sommes bouleversés par les appels à l’aide d’un peuple martyrisé. Nous sommes aussi terriblement angoissés par le déséquilibre qui gagne une région si proche de nous à tant d’égards. 

    Au Vatican, dans un communiqué du 12 août, le Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, présidé par le cardinal Tauran, a demandé aux responsables musulmans une « prise de position claire » sur les « actions criminelles indicibles » perpétrées par l’État islamique. « Tous doivent être unanimes dans la condamnation sans aucune ambiguïté de ces crimes, et dénoncer l’invocation de la religion pour les justifier, (sinon) quelle crédibilité pourrait encore avoir le dialogue interreligieux patiemment poursuivi ces dernières années ? » On n’en reste pas moins fondé à s’interroger sur le sens profond de la rencontre de Shimon Peres et Mahmoud Abbas autour du pape François. Même si sa fonction est « prophétique », pour engager l’avenir, comme elle semble de peu d’effet sur l’évolution tragique de la situation tant à Gaza qu’en Irak !

    Que les hordes fanatisées d’al-Baghdadi ait peu d’oreille pour les propos du pape ne saurait surprendre. Mais ce sont les consciences occidentales assoupies devant les drames causés par les migrations que François a voulu « secouer » par son appel à la compassion pour les naufragés de Lampedusa. Ces mêmes consciences occidentales, ne convient-il pas de les réveiller aussi devant le drame des Chrétiens d’Orient ? Et, en tout premier lieu, les consciences françaises ? Depuis que François Ier a eu la courageuse audace de conclure, à partir de 1528, des accords avec Istanbul, la France, aux termes des fameuses « Capitulations », s’était faite la protectrice des Chrétiens d’Orient. Pendant plusieurs siècles, elle a tenu ce rôle que n’ont désavoué ni la Convention, ni la IIIe République dans ses moments les plus antichrétiens. Aujourd’hui, tout cela est remisé dans les oubliettes du quai d’Orsay. On peinerait à entendre dans les bafouillages de M. Fabius, seulement intéressé à ce qu’on pense à Washington et à Doha, quoi que ce soit qui ressemble à la voix de la France.

    C’est à la France, pourtant, qu’il appartient aujourd’hui de parler haut et clair. Les Chrétiens d’Orient, et le monde, attendent qu’elle fasse à nouveau entendre sa voix.

     

     Source Politique magazine 

  • 9 septembre 1914 ... Un fait certain, c'est que le Nord et le Nord-Est de la France sont dévastés

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    La grande bataille continue de se livrer sur l'Ourcq et sur la Marne, et - l'imagination se refuse encore à le croire - l'on se bat de Nanteuil-le-Haudouin à Verdun, en pleine France. Notre centre résiste, et c'est l'essentiel : qui qu'il arrive, dit-on ce matin, nos armées ne peuvent plus être cernées. Fussent-elles battues, elles ont la voie libre derrière elle et pourraient se retirer vers Lyon ou la Franche-Comté. Di omen avertant... Au gouvernement, on respire, on est sans craintes quant à l'issue de la bataille. On eût peut-être mieux fait de ne pas quitter Paris si vite, car ce départ est sévèrement jugé dans le pays et, si les pouvoirs publics doivent regagner bientôt la capitale, ce sera sous les risées sinon sous les sifflets de Bordeaux.

    Un fait certain, c'est que le Nord et le Nord-Est de la France sont dévastés. Ce matin, La Dépêche de Toulouse annonce que Valenciennes est aux mains des Allemands, et que le député socialiste de l'endroit, un certain Henri Durre, pris par l'ennemi comme otage est allé sur parole à Paris demander de l'argent. On dit que Senlis est en cendres, que nos troupes ont brûlé la forêt de Compiègne, où elles aveint cerné une division allemande, et que, par représailles, les Allemands ont incendié la ville de Compiègne. Tous ces bruits sont, pour le moment, invérifiables, mais il n'est pas douteux que la partie la plus riche et la plus industrieuse de la France a été dévastée, de sorte que la ruine et la faillite menacent l'Etat français, si, à l'issue de la guerre, et après la victoire, nous n'obtenons pas de l'Allemagne une énorme indemnité.

    Quoi qu'il arrive, le gouvernement de la République aura la responsabilité de l'envahissement et de la dévastation de toute la partie la plus peuplée et la plus opulente de la France. Et c'est une responsabilité lourde à porter. Dans la bibliothèque de l'hôte qui a bien voulu m'accueillir et me reçoit avec la bonne grâce bordelaise, j'ai pris Montesquieu, comme il sied à Bordeaux. L'Esprit des lois se donne bien du mal pour définir le meilleur des gouvernements. En vérité, la définition est aussi simple que celle du véritable Amphitryon, d'après Molière : le meilleur des gouvernements, c'est celui qui agit en sorte que le territoire ne soit pas envahi. Hier, au café, je causais avec Parsons, un ancien secrétaire de Briand, demeuré le confident du garde des Sceaux. Je lui ai dit : "La République n'avait qu'un seul titre à la reconnaissance des esprits sérieux : c'était d'avoir conservé la paix et de ne s'être pas lancée dans les entreprises guerrières pour lesquelles elle n'est pas faite. Elle n'aura même plus cela." Mon interlocuteur m'a répondu : "Mais, si la République n'avait pas soutenu la Russie, elle ne trouvait plus d'alliances en Europe. - Croyez-vous, ai-je repris, qu'elle en trouve beaucoup après qu'elle a laissé écraser la Belgique ?"

    Nul n'ignore plus, en effet, qu'Albert 1er a fait les plus violents reproches au gouvernement de la République pour n'être pas intervenu plus vite et pour avoir laissé ravager son royaume. La scène avec Klobukowski (1), notre ministre à Bruxelles, a été pénible.

    On apprend à l'instant que, des cinq armées qui se proposaient d'envahir la France, une seule est entrée jusqu'au cœur du territoire, celle du général Von Kluck, un roturier anobli. Une autre a réussi à avancer sérieusement : celle du général Von Hausen. Les trois armées qui restent à peu près contenues à nos frontières sont celle du Kronprinz, du prince héritier de Bavière et du prince héritier de Wurtemberg (2). Toutefois, Von Kluck n'est pas une figure bien marquante. Ce qui frappe, dans cette vaste bataille des nations, c'est la médiocrité persistante des protagonistes. Ni parmi les chefs d'Etat, ni parmi les militaires, ni parmi les diplomates - Albert 1er, presque un jeune homme, excepté - on ne voit se lever de génie. Nulle part on n'entend une voix qui domine les autres, nulle part on ne sent une intelligence ni une volonté directrice. Les hommes de 40 à 70 ans qui gouvernent le monde ne sont peut-être pas tout à fait les imbéciles dont Oxenstiern (3) parlait à son fils, mais c'est en tout cas une génération très ordinaire. Il me semble tous les jours plus évident que les gouvernements ont été entraînés, les uns comme les autres, par leurs systèmes d'alliances, qu'ils n'ont plus été les maîtres de la mécanique qu'ils avaient montée. "A la fin nous devenons les esclaves des créations que nous avons faites." Goethe l'a dit. Et son mot s'applique à l'alliance austro-allemande, à l'alliance franco-russe, à l'Entente cordiale.      

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  • La Dizaine de Magistro

    magistro nouveau.jpgPar-delà le discours dit de droite, dit de gauche ou d'ailleurs, l'essentiel touche aux fondamentaux... un choix de civilisation ! 

    MAGISTRO, une tribune libre et indépendante d'information civique et politique, en ligne depuis 2008.  

     

     =  Anne COFFINIER  Directeur général de La Fondation pour l'école :
          L'Education nationale au bord du naufrage
          Gouvernement Valls : sergent recruteur pour l"école privée
    =  Jean-Baptiste GIRAUD   Directeur fondateur d'Ecomoniematin.fr :
         Il va falloir du courage à Emmanuel Macron
    =  Michel SEGAL  Professeur de mathématiques :
         Qui entoure le Président ?
         Réflexion sur les sanctions (Ukraine)
    =  François JOURDIER   Officier, contre amiral :  
         La "machine" ukrainienne"
         Voici venu "Le Camp des saints"
    =  Jacques BICHOT  Economiste :  
         En finir avec la crise ukrainienne
    =  Mezri HADDAD   Philosophe et ancien ambassadeur à l’UNESCO :  
         Réponse à Bernard-Henri Lévy
    =   Jean SALVAN   Officier, général de corps d'armée :
          Si nous faisions un bilan ?  (situation au Moyen-Orient)
    =  Marc DUGOIS  Avocat :
          Le sacré

  • Coup de mistral, par Louis-Joseph Delanglade

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    Mercredi 3, veille du sommet de l’OTAN, la France fait savoir qu’elle diffère la livraison du « Vladivostok » à la Russie, la subordonnant à une double condition (cessez-le-feu et accord politique en Ukraine). Mélange d’alignement évident sur la position anglo-américaine (Londres et Washington, partisans déclarés de la plus grande rigueur vis-à-vis de Moscou, affichent immédiatement leur satisfaction) et de « coup de com » en forme de rodomontade (Paris comptant sur un arrêt des hostilités déjà programmé par les belligérants et officialisé dès le surlendemain – mais pour combien de temps ?). Une chose est sûre : une « suspension », a fortiori une annulation du contrat, constituerait un désastre social (pour les chantiers de St Nazaire), commercial (pour le crédit de la France à l’export), financier (remboursement et pénalité de plus de deux milliards d’euros) et sans doute politique.  

    En effet, à ceux qui veulent croire benoîtement que notre pays a agi en toute souveraineté, il faudrait demander quelle est notre stratégie. L’Elysée et le Quai d’Orsay prétendent que l’attitude russe en Ukraine contrevient « aux fondements de la sécurité en Europe ». Peut-on sérieusement considérer que nous sommes menacés par une Russie expansionniste, alors que celle-ci prétend simplement ramener dans le giron national certains territoires et populations manifestement « russes » en réponse à l’insupportable pression de l’Otan à ses frontières ? 

    M. Guetta lui-même admet qu’il faut donner à la Russie « l’assurance formelle que l’Ukraine s’interdira d’entrer dans l’Otan » (France Inter, 5 septembre). Problème : le même engagement concernant les ex-pays satellites de l’U.R.S.S. n’a pas été respecté. Il faudrait donc aller plus loin, s’orienter vers une « finlandisation » et/ou une fédéralisation de l’Ukraine.

    Or, comme le rappelle régulièrement M. Védrine, la politique « occidentale » n’est faite, depuis la fin de l’U.R.S.S., que de mépris et de provocations, jusqu’à la diabolisation insensée de M. Poutine. 

    A l’intérieur même de l’OTAN, par ailleurs totalement inféodée aux Etats-Unis d’Amérique, à côté de quelques « modérés » (la France en serait pour qui « la dissuasion fonctionne ») sévissent beaucoup de va-t-en-guerre (essentiellement les ex-satellites de l’Union Soviétique – pays baltes, Pologne, Roumanie, Bulgarie – plus sûrs soutiens de la stratégie anglo-américaine). Ainsi, face au « défi russe », un « Readiness Action Plan » permettra de déployer une force de réaction rapide de plusieurs milliers d’hommes en moins de trois jours grâce au pré-positionnement des troupes et de leur matériel. On n’en serait évidemment pas là si « l’Alliance » ne s’était pas étendue, de façon agressive, jusqu’aux frontières de la Russie.

    Un accord de fond, de coopération et de sécurité, est non seulement souhaitable mais nécessaire. L’Europe occidentale – la France la première, et la seule s’il le faut – doivent cesser de voir dans la Russie un ennemi latent mais bien plutôt la considérer comme une grande puissance potentiellement amie, voire alliée.

     

  • 8 septembre 1914 ... La cinquième partie de la France est envahie et dévastée

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    La situation est la suivante : la cinquième partie de la France est envahie et dévastée. On se bat aux portes de Paris, sur l'Ourcq et la Marne, et cette bataille décidera peut-être de la ruine ou du salut de la capitale... Cependant la confiance est universelle. La presse donne un mot d'ordre d'optimisme qui prévaut contre toutes les lamentations. Il faut que cela dure, d'autres revers dussent-ils nous atteindre. Si la France venait à se démoraliser, tout serait perdu quand tout peut encore être sauvé. On a le sentiment que Guillaume II a escompté cette démoralisation, qu'il l'attend, que, si elle ne se produit pas, une partie de ses plans tombe. La France a très bien compris que toute la politique allemande était fondée sur une mauvaise opinion de notre pays, gouvernement, armée, peuple. Et les Français se font un plaisir de déjouer les calculs de l'empereur barbare dont ils imaginent avec plaisir les déceptions et les fureurs. Ainsi les Athéniens se moquaient de Xerxès faisant battre la mer indocile dont les flots avaient dispersé sa flotte.    

    Le pacte de Londres, qui a été signé avant-hier, nous est une garantie non moins précieuse. Voilà les Français protégés contre les faiblesses possibles, les découragements et les sautes d'humeur de l'opinion et du gouvernement. La France, l'Angleterre et la Russie se sont solennellement engagées à ne pas conclure de paix séparée. C'est probablement la détermination la plus grave qui ait été prise depuis le commencement des hostilités. L'avenir des belligérants s'en trouve engagé pour des mois, peut-être des années. Pour ce qui concerne la France seule, un changement de régime ou une transformation du régime, qui n'étaient pas certains avec une guerre courte, même malheureuse, deviennent plus probables avec une guerre prolongée qui bouleversera tout l'état social et entraînera  de profondes révolutions dans les idées.

    Le gouvernement de la République va de plus en plus à la dérive, entraîné par des évènements qui dépassent ses capacités de prévision et ses moyens d'action. "Une certaine entente des choses de la guerre est indispensable à la direction politique des Etats", a dit Clausewitz (1)... Je n'ai qu'à voir, tous les soirs, sur les coups de cinq heures, Aristide Briand qui se promène la cigarette aux lèvres dans la rue Sainte-Catherine, pour me rendre compte que l'entente des choses de la guerre est totalement absente des manières de penser et de vivre des chefs de l'Etat républicain. En réalité, le véritable gouvernement de la France est en ce moment aux mais du grand état-major.     

    Le nouvel ambassadeur d'Espagne, général de Los Esteros, vient de présenter ses lettres de créance au Président. On me dit confidentiellement, de source espagnole, que l'ambassadeur précédent, marquis de Villa-Urrutia, a été rappelé par Alphonse XIII, qui a désapprouvé l'attitude de son représentant au mois d'août. Le marquis de Villa-Urrutia se serait chargé d'apporter au gouvernement de la République de la part de l'Allemagne des propositions de paix au moment où les armées allemandes approchaient de Paris. Ces propositions - ignominieuses et dont le premier point était l'abandon de nos alliés - étaient soutenues par Joseph Caillaux et ses amis (2). Elles auraient été repoussées dans un grand conseil de gouvernement auquel prenaient part, avec le général Joffre, plusieurs anciens ministres et parlementaires en vue.  

    C'est à la suite de ce conseil, où la résistance fut décidée, que s'est reconstitué le ministère. On dit aussi que le voyage de Lord Kitchener (3) à Paris eut pour objet de peser sur le gouvernement de la République, de l'empêcher de faiblir et de débarquer Messimy. Ces rumeurs sont encore invérifiables.

     

    (1) : Karl von Clausewitz (1780-1831), général prussien et célèbre stratège. Son ouvrage fondamental De la guerre (1832) a été redécouvert par Raymond Aron.

    (2) : Joseph Caillaux (1863-1944) était président du Conseil en 1911 au moment de l'affaire d'Agadir qu'il conclut par un arrangement franco-allemand. Dès le début de la guerre, il est partisan d'une paix de compromis. Après une campagne de L'Action française, Clemenceau le fera arrêter en 1918. Il sera condamné à trois ans de prison en 1920. 

    (3) : Lord Kitchener (1850-1916), le vainqueur de Khartoum et chef d'état-major de la guerre des Boers avait été appelé en 1914 comme ministre de la Guerre.   

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  • La France face au mondialisme, de Jean-Yves Dufour par Louis Anders*

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    La pensée politique française peut se retrouver dans des plis insoupçonnés. C'est en auto-édition qu'un jeune auteur a décidé de publier un ouvrage documenté sur la souveraineté, qui s'effrite en France année après année. Mais rien ne se perd jamais...

    « Le souverainisme n'est pas spécialement une idéologie mais simplement l'état politique d'une authentique nation libre ». Ces mots de Jean-Yves Dufour éclairent le but de La France face au mondialisme : montrer que le pays est de moins en moins souverain et que des forces travaillent à prendre ses pouvoirs. Livre militant qui appelle dans sa conclusion à la résistance dans tous les domaines possibles, mais ouvrage argumenté, détaillé de beaucoup d'anecdotes et d'informations vérifiées. Et développé à la manière d'une dissertation particulièrement travaillée.

    Qui sont et que veulent les mondialistes ? Rien de moins que la création de grands blocs continentaux unifiés dans l'optique d'un gouvernement mondial, affirme l'auteur qui cite toutes ses sources. Qu'a-t-on à y gagner ? Des dangers, essentiellement, à cause de l'éloignement des pouvoirs, estime-t-il. « Nous nous adressons à tous ceux qui ont senti que quelque chose clochait dans les décisions politiques nationales et internationales mais sans parvenir à définir exactement quoi ». Ce livre permet d'y voir plus clair.

    La France face au mondialisme, le nouveau paradigme, de Jean-Yves Dufour (livre auto-édité sur http://autres-talents.fr/, 9 euros). 

    Source Politique magazine (Site)

     

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