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Patrimoine, Racines, Traditions - Page 39

  • L'église de Longefont sauvée...

    La renaissance d’une église, plus belle restauration de l’année

    REPORTAGE - Murée pendant 170 ans, l’église du prieuré de Longefont revit depuis 2015 grâce à l’obstination de ses propriétaires. Ils ont été récompensés par le Grand Trophée de la plus belle restauration, décerné par Propriétés Le Figaro, Le Figaro Magazine, la Fondation pour les Monuments Historiques, en partenariat avec La Demeure Historique.

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    Source Le Figaro Magazine

    C’était le 5 août 2015. Agnès et François Chombart de Lauwe avaient fait signe à leur entourage, à l’occasion de la dédicace de Notre-Dame de Longefont, l’église du prieuré fontevriste dont ils sont propriétaires, dans l’Indre, entre Saint-Gaultier et Le Blanc, près d’Oulches. Après huit ans de travaux, le bâtiment, érigé au début du XIIe siècle, à une époque où la France, animée d’un puissant regain de foi, se couvrait d’un blanc manteau d’églises romanes, avait enfin retrouvé toute sa beauté. Jouant avec les vitraux de l’abside, le soleil estival faisait danser ses rayons de joie sur la pierre claire, tandis que les chantres de la cathédrale de Bourges louaient le Seigneur en grégorien et que l’abbé de Notre-Dame de Fontgombault, venu tout spécialement pour l’occasion, célébrait l’Eucharistie. Puis ce fut au tour d’Irène, l’une des filles d’Agnès et François Chombart de Lauwe, d’entamer, seule, l’Ave Maria de Caccini. Sa voix de soprano juste accompagnée au piano, en sourdine, montait comme une prière dans l’église. Ce jour-là, un vent d’allégresse souffla sur le prieuré de Longefont. Ne dit-on pas que celui qui construit une église sur la terre a droit à un appartement au paradis?

    Construire une église, ou plutôt la reconstruire, pierre par pierre…

    C’est le défi qu’Agnès et François Chombart de Lauwe ont entrepris de relever en 2007. A cette époque, Notre-Dame de Longefont était loin de présenter le même aspect qu’aujourd’hui. Il ne restait finalement pas grand-chose de l’église de l’Abbatia Longi Fontis(abbaye de la Grande-Fontaine), prieuré féminin fondé dans les années 1110 par Isambert, seigneur de Cors, qui le donna à Robert d’Arbrissel, fondateur du puissant ordre de Fontevrault. Epargnée par les guerres de Religion puis par un incendie criminel qui ravagea le prieuré en

    1638, l’église accueillit les prières ferventes des religieuses durant près de sept cents ans avant d’être brutalement fermée en 1792, à la suite de la Révolution française. Certaines des moniales retournèrent dans leur famille ; d’autres, moins fortunées, prêtèrent serment à la République, en échange d’une rente qui leur permettait de vivre. Triste époque! Pour Notre-Dame de Longefont, c’était le début de la fin. Certes, des offices y furent encore célébrés de temps à autre mais par manque de soins, le bâtiment ne tarda pas à se détériorer. La voûte finit par s’effondrer en 1830. On combla alors l’église, jusqu’au sommet des colonnes extérieures, avec des monceaux de terre et de gravats. Ses portes furent murées. La pluie, le vent, la végétation et les arbres achevèrent de condamner l’édifice à l’état de ruine, attendant, telle la Belle au bois dormant, le réveil de son prince charmant.

    C’est un coup de gel, durant l’hiver 2005,qui changea la donne

    La partie haute de l’une des deux portes romanes donnant accès à l’église s’effondra subitement. François Chombart de Lauwe ne put résister plus longtemps à l’envie qui le taraudait depuis toujours de dégager le passage et de voir ce qui se trouvait derrière ces murs qu’il avait toujours connus. Et puis, une petite voix intérieure, mystérieuse et insistante, ne cessait de lui répéter: «Papa, il faut creuser l’église!» Aidé de son fils et de quelques-uns de ses amis, il commença à creuser dès l’été 2006, s’improvisant expert dans le maniement de la pioche et de la truelle. Drôle de reconversion pour ce centralien, ancien dirigeant d’entreprise!

    Les premiers coups de pioche sont fructueux: la joyeuse équipe découvre, enfouis sous la terre, 19 chapiteaux romans. Une trouvaille totalement inattendue! «Il a fallu porter les chapiteaux un à un, avec des méthodes d’Egyptiens, pour les mettre à l’abri. Chacun d’eux pesait 200 kilos! raconte François Chombart de Lauwe. Conscients d’être tombés sur de véritables merveilles, nous avons décidé de faire appel à une entreprise spécialisée. Il y avait 600 m3 de terre à extraire de l’église. Si nous avions voulu tout dégager par nous-mêmes, en y consacrant toutes nos vacances, cela nous aurait pris plus de vingt ans…» A l’aide de piolets, de pelles et de brosses, les artisans de l’entreprise de maçonnerie Christian Polo (venue du sud de Poitiers) s’attaquent au chantier.

    Et là, stupeur: ils découvrent 26 autres chapiteaux

    Soit un total de 45 avec ceux trouvés précédemment, superbement sculptés de serpents, dragons, monstres et autres créatures hybrides. Certains d’entre eux présentaient même des traces de polychromie. Tous avaient été soigneusement démontés et placés sous quelques centimètres de terre à la suite de l’effondrement de la voûte. «Autant de chapiteaux romans réunis, c’était de l’inédit total, s’exclame François Chombart de Lauwe. Une véritable merveille!» Les travaux de déblaiement mettent au jour la beauté de l’intérieur de l’église, finalement beaucoup mieux conservé que les parties extérieures: outre des fresques, 36 colonnes sont découvertes dans le chœur et l’abside, en place et en bon état ; certaines sont même marquées de la croix de consécration. L’emmarchement du chœur est dégagé, de même que les voussures romanes des deux portes.

    Puis un beau jour, on découvre l’autel maçonné, et sa table que quelqu’un avait un jour délicatement déposée le long du mur. «Mon beau-père répétait toujours qu’il fallait trouver le trésor de Longefont, raconte Agnès Chombart de Lauwe. Il tapotait sur les pierres en disant à ses petits-enfants: “Creusez donc, cela sonne creux!” Il n’avait pas totalement tort…»

    Pierres de taille, moellons, tailloirs sont soigneusement répertoriés, analysés et stockés à même le sol dans un espace baptisé le «lapidaire». Un minutieux travail d’anastylose est alors mené durant deux mois: les pierres sont étudiées une à une, méthodiquement, en vue d’identifier l’ajustement des différents éléments architecturaux, et de restituer chaque partie de l’église avec ses pièces d’origine. «Nous n’avions aucun plan, aucun dessin, aucune archive permettant de reconstituer les pièces de ce gigantesque puzzle, rappelle Agnès Chombart de Lauwe. Ce sont les pierres, vieilles de 900 ans, qui ont parlé!»

    Un vieux clou de fer forgé retrouvé au sommet d’une colonne permet de déterminer avec précision la hauteur à laquelle replacer les chapiteaux et, par déduction, l’ensemble de la restitution. Mais selon quel ordonnancement? «Très vite, on s’est aperçus que chaque chapiteau trouvait sa place dans la construction par la géométrie de la pierre dans laquelle il avait été sculpté, reprend-elle. En effet, si la partie sculptée est disposée au sommet d’une colonne, son prolongement dans la maçonnerie doit correspondre au mur situé derrière.»

    Au total, huit années ont été nécessaires

    Huit années pour mettre en valeur cet ensemble architectural superbe, au terme d’un gigantesque travail de restitution que récompense Le Grand Trophée de la plus belle restauration remis cette année à Agnès et François Chombart de Lauwe. Le montant des travaux qu’ils ont entrepris s’élève à plus d’un million d’euros, dont 70 % apportés par leurs soins (735 980 euros), le reste de la somme provenant de la Direction régionale des affaires culturelles (Drac) et du conseil général (10 %).

    On peine à croire, en voyant cette paisible église romane du XIIe siècle nichée dans son écrin de verdure, qu’elle était à terre il y a encore quelques années. En 2015, l’édifice avait retrouvé toute sa pureté, son élégance… et même une protectrice en la personne de sainte Philomène, à qui sont attribués nombre de

    grâces et miracles. Depuis un peu plus d’un an, cette princesse grecque martyrisée à l’âge de 13 ans sous le règne - terrible pour les chrétiens persécutés - de l’empereur Dioclétien (284 à 305 après J.-C.), veille sur l’église de Longefont, ses reliques, offertes par des amis des Chombart de Lauwe, y ayant été religieusement déposées sous la pierre d’autel.

    Il ne manquait plus à l’édifice que des vitraux. Leur réalisation a été confiée au maître verrier Pierre Le Cacheux, qui a suivi de près les souhaits des propriétaires des lieux. La Drac leur a laissé carte blanche, estimant que c’était une affaire qui regardait la famille.

    «Nous voulions de la couleur, expliquent ces derniers. Et aussi ajouter une note personnelle au projet.» La Samaritaine au puits, le miracle de la tempête apaisée, le baptême du Christ… Comme un fil conducteur, l’eau et le bleu sont omniprésents dans les vitraux, comme un écho à la Grande Fontaine ou «Font-Bleue» qui jaillit en contrebas de l’abbaye et, après avoir cheminé en minces ruisselets dans la prairie, tel le sang dans les veines, va rejoindre la Creuse. «L’eau, c’est la vie, résume Agnès Chombart de Lauwe. La vie de l’homme qui jaillit de la Font-Bleue et parcourt les vitraux ; mais aussi la vie divine qui nous est offerte par le baptême. L’eau, comme la vie, nous est donnée. Elle s’écoule. Un jour ou l’autre, elle nous est reprise, mais avec le Christ qui tient le gouvernail dans la tempête, nous n’avons pas d’inquiétude à nous faire!»

    L’un des vitraux, situé derrière l’autel, attire tout particulièrement l’attention.

    On y voit une jeune fille dans les bras de la Sainte Vierge, accueillie avec tendresse et une infinie douceur:

    c’est Mathilde, la troisième fille des Chombart de Lauwe, brutalement décédée en janvier 1998, à l’âge de 17 ans et demi. «Ce vitrail, nous l’avons baptisé Le Songe d’Evrard,explique François Chombart de Lauwe. Evrard est l’un de nos gendres. Le 26 décembre 1997, il s’est réveillé en nous disant qu’il avait rêvé que Mathilde avait la tête posée sur les genoux de la Vierge. Quelques jours après, elle tombait dans le coma.»

    Sur la cheminée du salon, une photo de Mathilde. Ravissante, gaie, intelligente. Née avec une malformation cardiaque qui la condamnait d’avance (elle ne vivrait que sept semaines, pensaient les médecins à l’époque), elle mordait la vie à pleines dents, trouvant le temps, entre ses études au lycée Saint-Louis (en Maths sup), de sortir avec ses amis, de visiter Rome, d’assister aux JMJ lors de la venue du pape Jean-Paul II à Paris… Un événement qui l’avait bouleversée. Elle aimait aussi particulièrement venir à Longefont. «C’est un lieu que j’adore, confiait-elle à son journal intime dont elle noircissait les pages avec passion, allant jusqu’à écrire sept volumes entiers. J’aimerais beaucoup amener des amis ici et leur faire partager ce sentiment de bonheur et de bien-être qui m’étreint quand je me promène au soleil dans le potager ou que je m’assieds un instant au pied de la chapelle.» Un jour, alors qu’elle était perchée sur le haut des vieilles fortifications de l’ancienne abbaye, qui domine superbement la Creuse, elle avait dit à ses

    parents, en regardant l’église de Longefont caressée par la lumière du soir qui semblait vouloir réveiller ses vieilles pierres de leur torpeur: «Un jour, je voudrais me marier ici.» Le sort en a décidé autrement: «J’ai été prévenue de son décès quelques mois auparavant,confie Agnès Chombart de Lauwe. J’étais à Lourdes où je m’occupais des malades, dans le cadre du Pèlerinage national. Un soir, je suis allée prier seule à la grotte et tout à coup, j’ai ressenti une impression étrange. Une voix m’a murmuré: “Prépare-toi, Agnès, la vie va basculer.” Deux jours plus tard, alors que j’étais rentrée à Longefont, Mathilde s’effondrait dans ma chambre, victime d’un malaise. Ah non, pas déjà! ai-je supplié le Seigneur.» Mathilde est morte quelques mois après.

    C’est pour elle, en sa mémoire, que les Chombart de Lauwe ont entrepris de redonner vie à leur église. Habitant le manoir prieural (XVIIIe) situé à quelques mètres, ils s’y rendent désormais tous les jours ; et l’été, lorsque leurs 17 petits-enfants les rejoignent pour les vacances, c’est ici, après avoir nagé dans les eaux généreuses de la Creuse, que l’on vient se ressourcer le soir et prier. En famille.


    Le Grand Trophée de la plus belle restauration

    Le Grand Trophée de la plus belle restauration est décerné pour la cinquième année consécutive par Propriétés Le Figaro, Le Figaro Magazine et la Fondation pour les Monuments Historiques, en partenariat avec La Demeure Historique. Il récompense un projet exceptionnel de restauration d’un monument, d’un parc ou d’un jardin privé bénéficiant d’une protection au titre des Monuments historiques. Un chèque de 30 000 euros est remis au lauréat. Le jury, présidé par Alexis Brézet, directeur des rédactions du Figaro, est composé d’experts et de passionnés du patrimoine: Benoît Bassi (président de la Fondation pour les Monuments Historiques), Antoine Courtois (directeur de l’atelier Mériguet-Carrère), Frédéric Didier (architecte en chef du château et de la ville de Versailles), Dominique Flahaut de la Billarderie (membre du comité exécutif de la Fondation pour les Monuments Historiques), Jacques Garcia (architecte, décorateur, propriétaire du château du Champ-de-Bataille), Jean de Lambertye (président de La Demeure Historique), Yves Lecoq (humoriste, auteur de Fou de châteaux, Editions du Chêne), Olivier Marin (rédacteur en chef de Propriétés Le Figaro), Jean-Louis Remilleux (producteur de l’émission «Secrets d’histoire») et Jean-René Van der Plaetsen (directeur délégué de la rédaction du Figaro Magazine).


    La Fondation pour les Monuments Historiques voit loin

    Créée en 2008, sous l’égide de la Fondation de France, la Fondation pour les Monuments Historiques est un acteur récent, mais puissant, dans le monde du patrimoine architectural et paysager français. La vocation de cette fondation que préside Benoît Bassi peut être résumée ainsi: assurer la pérennité des monuments historiques pour les transmettre aux générations futures. Depuis 2009, la Fondation a attribué 1,2 million d’euros à près de 100 projets de restauration de monuments et de jardins privés et publics, ainsi qu’une soixantaine de bourses d’études à des étudiants en métiers d’art de la restauration et en recherche.

    Fondation pour les Monuments Historiques, hôtel de Nesmond, 57, quai de la Tournelle, 75005 Paris (01.55.42.60.04 ; www.fondationmh.fr ).

  • TRADITIONS • Buvons pour fêter ça ! Les vignobles de Champagne et Bourgogne au patrimoine mondial

     

    Les coteaux, maisons et caves de Champagne, ainsi que les "climats" du vignoble français de Bourgogne sont désormais inscrits au Patrimoine mondial de l'Humanité.

    Ce n'est pas qu'ils aient attendu la décision onusienne pour pratiquer l'excellence, en prolonger la tradition multiséculaire, jouir d'une renommée universelle et bénéficier d'une diffusion mondiale, mais si cette distinction peut leur être utile, servir le renom français, réjouissons-nous pour les régions et les vignobles ainsi une fois de plus distingués. Ils sont notre patrimoine bien avant d'être celui de l'Unesco.

    Quant à nous, nous les apprécierons, aimerons et en dégusterons les vins, très tranquillement, très naturellement, comme il se fait dans nos familles et communautés diverses, si l'on peut dire depuis toujours.

     

     

     

  • Lecture pour cette fin de vacances : Odysseus, les rêves d'Ulysse, de Valerio Manfredi

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    par Ludovic Greiling

    On peut s'agacer de la manie du monde moderne à personnaliser systématiquement les récits les plus épiques de notre civilisation. Mais dans son roman Odysseus, qui narre à la première personne les aventures du grand Ulysse, Valerio Manfredi réussit à faire rêver dans le respect du cycle homérique.

    Le livre est une invitation au voyage dans le temps, dans l'espace et dans le rêve. Il s'ouvre sur une grande carte de la Grèce et de l'Asie mineure, se poursuit par une courte préface par laquelle l'auteur réussit à nous entraîner dans les temps reculés. Odysseus - le nom grec d'Ulysse - nait dans l'une des nombreuses royautés de la Grèce archaïque. Il n'a jamais connu son géniteur. Le ton est donné dès la première page. « Le soir, avant de m'endormir, je demandais à ma nourrice :

    - Mai, il est où, mon père ?

    - Il est parti avec d'autres rois et des guerriers à la recherche d'un trésor, loin, très loin.

    - Et il revient quand ?

    - Je ne sais pas. Personne ne le sait. Quand on part en mer, on ne sait pas quand on revient ».

    Des années plus tard, Odysseus sera engagé, de l'autre côté des flots, dans une guerre épique. La bataille de Troie immortalisée par Homère montre avec une force exceptionnelle l'amour, la beauté, l'honneur, la destinée, mais aussi la mort et la souffrance. Le roman de Valerio Manfredi - archéologue de formation - ne déroge pas à la règle.

    Le texte, traduit de l'italien, a été travaillé pour rendre (ou du moins donner à penser) l'atmosphère archaïque. Il a du souffle. « La langue que j'emploie vise à transporter le lecteur dans le respect de la tradition homérique. Dans la mesure du possible, elle privilégie une syntaxe simple, renonçant aux constructions sophistiquées et aux concepts trop abstraits », décrit-il dans une postface bienvenue.

    Le roman se termine par la chute de Troyes et les préparatifs du retour. Mais l'histoire est loin d'être terminée. On attend la suite.

    Odysseus - les rêves d'Ulysse, de Valerio Manfredi (éd. JC Lattès,  21,50 euros)

     

    Source Politique magazine (Site)

  • 15 Août 2014

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    « C’est elle qu’on voit de la mer, première et dernière sur son sommet tout de lumière ourlé de bleu, dominant sa Provence grecque qui sait ou ne sait plus qu’elle l’est, mais le reste. Qui manquera, croyant ou non, de monter à la Bonne Mère ? »  Marie Mauron

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    Ce 15 août 2014, à l'occasion des fêtes de son huitième centenaire, la Messe de l'Assomption sera "captée" à Notre-Dame-de-la-Garde, à Marseille, pour l'émission "Le Jour du Seigneur", et diffusée dans six pays...

  • Racines chrétiennes de la France : demain, 15 Août (comme pour Noël et le jour de Pâques) pas de notes sur lafautearousseau ...

    ASSOMPTION 1.jpg...à l'exception des Ephémérides. Nous publions ces trois jours-là trois documents de qualité illustrant Pâques, l'Assomption, la Noël, manifestant par cette "pause" que tous les jours de l'année ne se ressemblent pas; et qu'il est nécessaire, au moins trois fois par an, de manifester publiquement que nous savons qui nous sommes, ce que nous sommes et d'où nous venons :

    "Pour moi, l’histoire de France commence avec Clovis, choisi comme roi de France par la tribu des Francs, qui donnèrent leur nom à la France. Avant Clovis, nous avons la préhistoire gallo-romaine et gauloise. L’élément décisif pour moi, c’est que Clovis fut le premier roi à être baptisé chrétien. Mon pays est un pays chrétien et je commence à compter l’histoire de France à partir de l’accession d’un roi chrétien qui porte le nom des Francs... C'est très bien qu'il y ait des Français jaunes, des Français noirs, des Français bruns. Ils montrent que la France est ouverte à toutes les races et qu'elle a une vocation universelle. Mais à condition qu'ils restent une petite minorité. Sinon la France ne serait plus la France. Nous sommes quand même avant tout un peuple européen de race blanche, de culture grecque et latine, et de religion chrétienne..." (Charles de Gaulle) 

  • France, mère des arts, des armes et des lois

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     France, mère des arts, des armes et des lois,
    Tu m'as nourri longtemps du lait de ta mamelle :
    Ores, comme un agneau qui sa nourrice appelle,
    Je remplis de ton nom les antres et les bois.

    Si tu m'as pour enfant avoué quelquefois,
    Que ne me réponds-tu maintenant, ô cruelle ?
    France, France, réponds à ma triste querelle.
    Mais nul, sinon Écho, ne répond à ma voix.

    Entre les loups cruels j'erre parmi la plaine,
    Je sens venir l'hiver, de qui la froide haleine
    D'une tremblante horreur fait hérisser ma peau.

    Las, tes autres agneaux n'ont faute de pâture,
    Ils ne craignent le loup, le vent ni la froidure :
    Si ne suis-je pourtant le pire du troupeau.

    Johachim Du Bellay, Les Regrets, Paris, 1558

  • Une impressionnante évocation : Bouvines, 27 juillet 1214, par Pierre de Meuse (3)

    Il s'agit, en vérité, de bien davantage qu'un récit - quoique tout y soit décrit par le menu - et de bien davantage que d'une évocation. Mais, outre tout cela, d'une étude politique, militaire, historiographique de la bataille de Bouvines, dont la France commémore les 800 ans. Compte-tenu de son importance, nous publierons cette étude en trois parties, dont voici la troisième et dernière.  Signalons encore que ce texte est repris du numéro 36 de La nouvelle revue universelle (avril-mai-juin) - que nous recommandons de lire en totalité *. 

     

    AG DREUX 026.JPGLES LEÇONS D'UNE VICTOIRE

    Quelle leçon nous apporte aujourd'hui le souvenir de Bouvines ? D'abord la preuve de l'épigénèse dans l'Histoire, c'est-à-dire l'imprédictibilité des évènements. Les hommes qui décidèrent de l'issue de la bataille (Tristan, Montigny, des Barres, bien davantage que les sergents ou les milices communales) étaient des personnages de second plan, des chevaliers sans puissance, mais animés d'une volonté de fer. Montigny avait gagé son fief pour pouvoir s'acheter un cheval avant de suivre l'ost. Si Tristan avait été moins prompt à réagir ou à sacrifier sa vie, Philippe Auguste aurait été tué, les coalisés se seraient retrouvés à Paris, la France n'existerait peut-être que comme une hypothèse historique écartée par les faits, exactement comme la Suède impériale rêvée par Gustave-Adolphe ou la Bourgogne lotharingienne du grand-duc Charles. De plus, Jean sans Terre aurait réalisé son projet d'une France anglaise ; les gains de la victoire lui auraient permis d'échapper aux contraintes qui l'obligèrent à signer la Grande Charte, et la Grande-Bretagne n'aurait peut-être jamais connu le parlementarisme. Ni d'ailleurs la Réforme de Wyclif, due pour l'essentiel à l'emprise de la papauté sur la monarchie anglaise. Tout est possible, rien n'est écrit. Maxime terrifiante, mais aussi roborative, car génératrice d'énergie et de volonté.

    Un autre enseignement est la capacité des Français, à la condition qu'ils ne soient pas dégénérés, à agir admirablement lorsqu'ils sont bien commandés. Philippe Auguste n'était nullement sûr de la victoire, et sa retraite prudente devant des forces supérieures (pas autant qu'on I'a dit) résulte d'une appréciation lucide des faits. Cependant, à aucun moment il ne s'explique sur ses motivations, de sorte que lorsqu'il constate que le projet qu'il avait conçu est impraticable, il peut en changer sans susciter aucune incertitude de la part de ses subordonnés. Bien au contraire, les contemporains laissent entendre qu'il savait, et que c'est intentionnellement qu'il a entraîné derrière lui les poursuivants afin de mieux les prendre au piège. Tel est le résultat d'une autorité tranquille et incontestée. Le pouvoir, comme le dit Joseph de Maistre, est toujours solitaire et absolu dans son exercice.

    On peut aussi considérer les évènements de 1214 comme un exemple de situation assez rare, mais récurrente, dans laquelle la France n'a pas d'alliés et ne doit compter que sur ses seules forces. Dans ces momnts-là, le besoin principal est l'unité, une denrée qui fait malheureusement défaut à l'état naturel dans notre pays celtique, toujours prêt à se diviser en factions. À Bouvines, ce sont nos ennemis qui sont divisés et la France qui obéit à son pouvoir légitime incontesté. Car il ne suffit pas d'être un chef talentueux, et même génial, pour triompher dans l'adversité. Il faut aussi que la dévotion au pouvoir « aille de soi », selon l'expression de Burke. C'était le « charme séculaire de la monarchie » que d'offrir aux Français un civisme simple et digne, ne nécessitant pas de calcul ni de raisonnements, mais une simple acceptation des évidences. Ce charme, assemblé par les siècles, ne peut être retrouvé sans de dures épreuves surmontées. Notre avenir ne manquera pas d'épreuves, certes, mais nous aurons bien besoin des exemples donnés par les preux des temps engloutis pour y faire survivre la patrie déchue.

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    Gisant de Richard  Cœur de Lion, à l'abbaye de Fontevraud

    Enfin, le rappel de ces temps si différents du nôtre ne doit pas nous tromper. Les hommes de ce IIIe siècle semblent rudes et brutaux, ils pratiquent le pillage et le rançonnage, ils portent des surnoms dignes de soudards, et pourtant ils se complaisent à composer des poésies, comme Richard Cœur de Lion, grand poète occitan, ou Pierre Mauclerc ; ils trouvent la mort dans les tournois mais pratiquent en permanence l'hospitalité et le pardon. Après Bouvines, aucun des prisonniers, même soupçonné de félonie, ne sera exécuté, encore moins jugé comme les vaincus des guerres modernes. La brutalité du XIIIe siècle est douce au regard des violences d'aujourd'hui. 

     

    La nouvelle revue universelle, 7 rue Constance, 75018 PARIS - 4 numéros par an - Tarif : m Normal, 1 an, 70 €  m Soutien, 1 an 100 €  m Normal, 2 ans, 130 € m Réduit, 1 an (étudiants, chômeurs) 40 €. 

  • Une impressionnante évocation : Bouvines, 27 juillet 1214, par Pierre de Meuse (2)

    Il s'agit, en vérité, de bien davantage qu'un récit - quoique tout y soit décrit par le menu - et de bien davantage que d'une évocation. Mais, outre tout cela, d'une étude politique, militaire, historiographique de la bataille de Bouvines, dont la France commémore les 800 ans. Compte-tenu de son importance, nous publierons cette étude en trois parties, dont voici la deuxième. Signalons encore que ce texte est repris du numéro 36 de La nouvelle revue universelle (avril-mai-juin) - que nous recommandons de lire en totalité *.  

     

    AG DREUX 026.JPGUNE BATAILLE BIEN MENÉE, MAIS JUSQU'AU BOUT LE DESTIN HÉSITE

     

    La bataille de droite ouvre les hostilités. D'un côté le corps flamand, chevaliers et milices, sans compter les routiers, qui est le premier au contact, et que commande le comte Ferrand. Il se trouve face à face au corps du duc Eudes de Bourgogne, accompagné de la Bannière de Montmorency. C'est lui qui ouvre l'engagement avec une furieuse charge de cavalerie, qui fait fléchir la chevalerie flamande. Elle réagit tout de même tardivement par une attaque ciblée d'une douzaine de Flamands contre le duc de Bourgogne, qui est jeté à bas de son cheval. Le sort vacille à ce moment. Pourtant, la garde du duc réussit à le rallier et à le remettre en selle. Le voyant repartir au combat, les chevaliers flamands mollissent, s'enfuient en laissant leur comte blessé aux mains de trois chevaliers qui tiennent avec lui la perspective d'une somptueuse rançon. Routiers et milices d'Ypres et de Gand quittent le champ de bataille, comme ils le peuvent. On ne constate aucun ralliement par l'aile vaincue des autres corps de bataille coalisés. D'ailleurs, le déroulement de l'action n'en laisse pas le temps aux rescapés.

    En effet, le même scénario se produit sur la gauche mais inversé. C'est la chevalerie anglaise qui charge les chevaliers français. Les milices communales sont dans un premier temps bousculées, leurs lignes traversées par l'ennemi. Salisbury cherche à atteindre le pont sur la Marque, afin de bloquer toute retraite avant de repartir ravager les lignes françaises. Derrière lui sont les fantassins brabançons, commandés par Renaud de Dammartin. Ce sont les meilleurs soldats de pied de l'époque,  admirablement commandés et animés par un esprit de corps incomparable. Cependant, lorsqu'il arrive avec ses bandes, Guillaume Longue-Epée se heurte à Philippe de Dreux, l'évêque de Beauvais, que Philippe a chargé de lui barrer la route. La chevalerie anglaise est bloquée inopinément par la cavalerie lourde de l'évêque, qui résiste et contre-attaque avec son frère Robert. L'évêque ne peut tirer l'épée, en vertu du précepte évangélique. Qu'à cela ne tienne ! Il manie la masse d'armes avec force et compétence, et se fraie un chemin jusqu'à Salisbury qu'il gratifie de trois coups sur son heaume, l'aveuglant et l'assommant, de sorte qu'il est fait prisonnier. Désorganisée, l'ost anglaise laisse le champ de bataille en désordre. 

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  • Une impressionnante évocation : Bouvines, 27 juillet 1214, par Pierre de Meuse (1)

    Il s'agit, en vérité, de bien davantage qu'un récit - quoique tout y soit décrit par le menu - et de bien davantage que d'une évocation. Mais, outre tout cela, d'une étude politique, militaire, historiographique de la bataille de Bouvines, dont la France commémore les 800 ans. Compte-tenu de son importance, nous publierons cette étude en trois parties, dont voici la première. Signalons encore que ce texte est repris du numéro 36 de La nouvelle revue universelle (avril-mai-juin) - que nous recommandons de lire en totalité *.  

     

    AG DREUX 026.JPGLa France capétienne a bénéficié tout au long de son histoire, d'un avantage considérable : celui d'être le pays le plus peuplé d'Europe. Cette supériorité démographique, notre pays la conservera jusqu'au XIXème siècle, au cours duquel l'Angleterre et l'Allemagne la dépasseront lorsque les règles fiscales issues de la Révolution viendront briser le dynamisme familial issu de l'Ancien régime. Il est donc logique que les concurrents de la France n'aient pu envisager de la vaincre, lorsqu'elle était unie, que par une coalition. Il arrive que ces coalitions triomphent, comme à Waterloo, ou qu'elles échouent, comme à Denain. Dans tous les cas, c'est un grave danger pour la nation française. Il y a huit cents ans cette année que la première de ces grandes coalitions européennes fut formée, et qu'elle vint se disloquer à Bouvines. Voilà un anniversaire plein de sens, puisque depuis quelques années l'héritage français se trouve menacé de submersion. Il convient donc de se remémorer les circonstances de cet évènement capital, qui est la deuxième grande bataille livrée par les rois depuis la fondation de la dynastie.

    À l'origine de ce conflit, il y a, comme ce fut souvent le cas au cours des âges, l'hostilité de l'Angleterre et de Jean sans -Terre, son roi. Les motifs de cette hostilité sont patents : Philippe Auguste, roi intelligent et calculateur, a habilement su récupérer dans son Domaine royal la plus grande partie de ce que son père Louis VII (1120-1180) avait perdu à cause de la répudiation de son épouse Aliénor d'Aquitaine : pratiquement toute la partie ouest de la France, c'est-à-dire la moitié du royaume.  Normandie, Bretagne, Maine, Saintonge, Angoumois, etc... Philippe s'est appuyé avec diplomatie sur les dissensions familiales de la dynastie anglaise. D'abord entre Henri II Plantagenet et son fils cadet, Jean sans Terre, puis entre les deux frères Richard Cœur de Lion et le même Jean sans Terre, enfin sur les révoltes causées par la paillardise et le manque de qualités guerrières de ce roi Jean après la mort de Richard, tué au siège de Châlus en 1199. Jean, qui a succédé à son frère mort sans postérité légitime, décide donc de reconquérir ses territoires perdus. Il noue alors une coalition avec tous les ennemis potentiels du roi de France, le comte de Flandre Ferrand (qui est en fait portugais) et celui de Boulogne, le duc de Brabant ainsi que le titulaire du Saint Empire Romain Germanique, Otton IV de Brunswick, tous unis dans un désir commun d'en finir avec la puissance de la monarchie capétienne. Chacun reproche au roi de France, soit de lui avoir pris des villes ou des territoires, soit de soutenir ses ennemis. Il y a aussi la forte dépendance entre l'économie drapière flamande et l'Angleterre. Il faut préciser que Philippe soutient le pape Innocent III qui vient d'excommunier Otton, et ils soutiennent tous deux le petit-fils de Barberousse, Frédéric de Souabe, un Hohenstaufen, alors qu'Otton est un représentant de la dynastie concurrente des Welfes. L’excommunication est à l'époque un procédé de pouvoir, et n'a rien de doctrinal : les seuls conflits que le pape sanctionne sont des questions de fiefs non cédés, d'indemnité non réglées ou de dîmes arriérées.

     

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  • JOYEUSES PAQUES !

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    Evangile de Jésus-Christ selon saint Marc (Marc 16, 1-9) :

     
    "...Le sabbat terminé, Marie Madeleine, Marie, mère de Jacques, et Salomé achetèrent des parfums pour aller embaumer le corps de Jésus... En entrant dans le tombeau, elles virent, assis à droite, un jeune homme vêtu de blanc. Elles furent saisies de peur. Mais il leur dit :

    "N'ayez pas peur ! Vous cherchez Jésus de Nazareth, le Crucifié ? Il est ressuscité : il n'est pas ici. Voici l'endroit où on l'avait déposé. Et maintenant, allez dire à ses disciples et à Pierre : 'Il vous précède en Galilée. Là vous le verrez, comme il vous l'a dit."..."

  • Jouons un peu, avec cette chère langue française !...(II)

    Le saviez-vous ?...

    1.  Le plus long palindrome de la langue française est « ressasser » (un palondrome est un mot que l'on peut lire dans les deux sens). 

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  • Patrimoine, Racines, Traditions : Balade en France: Provence verte....

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  • JOYEUX NOËL !

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    Carte de Noël 2014 de l'AED (Aide à l'Eglise en détresse), 29 rue du Louvre, 78750 Mareil-Marly; www.aed-france.org - 01 39 17 30 10

  • Patrimoine, Racines, Traditions : Balade en France : Marseille, la Grotte Cosquer

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