Quelques dizaines de corps de migrants clandestins au large de l’île italienne de Lampedusa relancent le lancinant débat sur l’immigration sauvage. Le pape François clame sa « honte » et sa « douleur ». Peut-être de tels propos sont-ils ceux qu’on est en droit d’attendre du chef d’une Eglise qui a vocation à l’universel. Mais, du coup, et une fois de plus, ce sont ceux qui n’en peuvent mais, c’est-à-dire les divers pays et peuples d’Europe, qui se trouvent collectivement stigmatisés et culpabilisés.
C’est bien pour cela que l’Eglise a immédiatement été relayée par les « humanistes » de la presse bien-pensante. Ainsi, Le Monde titre sur « l’indifférence coupable de l’Europe ». De même, M. Demorand, directeur de Libération, fait de Lampedusa le « tombeau d’une illusion, celle d’une vie meilleure dans un espace géographique qu’ils [les migrants africains] savent plus prospère et où ils croient trouver leur place, saisir eux aussi la chance que la vie normalement offre à chacun ».
Mais M. Demorand ne se demande pas d’où leur vient cette illusion. C’est que lui-même fait partie de la coterie immigrationniste : on n’en fait jamais assez pour les immigrés, même – et surtout – clandestins : nous avons le devoir de les soigner, de scolariser leurs enfants, de les assister matériellement et financièrement, etc. ; et, ajouterait le pape François, conformément aux valeurs évangéliques, de les aimer. Comme tout se sait, on ne doit pas s’étonner des conséquences.
Paradoxe : chrétiens et « humanistes » se font ainsi les complices objectifs de ces pays d’Afrique, à la corruption quasi institutionnelle, potentiellement très riches, et bien plus que nous indiqués pour accueillir en priorité leur prochain, mais aussi des passeurs, ces nouveaux négriers africains, héritiers de ceux qui, en leur temps, vendaient déjà leurs « frères » comme esclaves.
Lampedusa apparaît comme un révélateur, sur le plan strictement politique, de l’alternative entre deux visions du monde, celle des nations et celle du « village planétaire ». Les partisans de celle-ci pensent, avec le pape François et M. Demorand, que ces Africains misérables sont chez eux partout, a fortiori dans la riche Europe ; les tenants de celle-là sont des résistants, qui pensent, comme nous, que la misère ne donne en aucun cas le droit – à qui que ce soit - d’envahir nos territoires.
La petite Europe occidentale, les projections démographiques en attestent, est une proie tentante pour un continent beaucoup plus jeune et beaucoup plus peuplé. La voici, de facto, transformée en citadelle assiégée, citadelle minée de l’intérieur par la cinquième colonne immigrationniste.