Défilé de Jeanne d'Arc à Paris, au 1er rang (de gauche à droite) : Bernard de Vésins, président de la Ligue d'Action Française, Charles Maurras, Léon Daudet, Robert de Boisfleury, un autre responsable du Mouvement
Par Gombert
A Paris, dûment relayé par « Le Quotidien » de Yann Barthès (le même qui, il y a quelques jours, laissait une de ses collaboratrices en manque de sensationnel affirmer que l’Action française faisait l’apologie du régime de Vichy), M. Jean-Luc Mélenchon, pseudo insoumis, alias le « Bolivar de carnaval », expliquait à une de ses admiratrices que Jeanne d’Arc n’était ni plus ni moins qu’une illuminée atteinte de démence « entendant des voix » …
Sans pour autant nous lancer dans un article de fond, qui ne serait pourtant pas immérité, nous nous bornerons à interroger M. Mélenchon sur la cohérence de ses allégeances comme de sa doctrine.
Jean-Luc Mélenchon fut enseignant puis journaliste dans « La dépêche du Jura » avant de collaborer dans le journal catholique « La voix jurassienne » passant à « La tribune du Jura » pour enfin gravir les degrés de la gauche de l’hémicycle comme de la Franc-Maçonnerie française. Initié au Grand Orient de France (G.O.D.F.) en 1985, « Méluche » semble avoir pris des vacances intellectuelles quelque peu anticipées.
Rien d’étonnant en somme : Qui dit « G.O. » dit Club Med’.
Mais que l’Amiral (rouge) de bateau-lavoir (1) ne se méprenne pas ! Loin de nous l’envie de faire de l’ « antimaçonnisme primaire », nous cherchons simplement à comprendre notre Bolivar d’opérette.
Petit rappel historique :
Le 10 juillet 1920 – sous la présidence Deschanel – le Parlement adopte la « Loi instituant une fête nationale de Jeanne d’Arc, fête du patriotisme » ; cette loi sera publiée au Journal Officiel de la République Française le 14 juillet 1920. Le législateur républicain semble on ne peut plus clair : « La République Française célèbre annuellement la fête de Jeanne d’Arc, fête du patriotisme. » (2).
Précisons que cette fête du patriotisme est toujours en vigueur : « A Paris, une cérémonie est organisée traditionnellement Place des Pyramides dans le 1er arrondissement, avec la participation de moyens militaires. L’usage veut qu’elle soit placée sous la présidence du ministre des anciens combattants et victimes de guerre et qu’une gerbe soit déposée par le représentant de l’Etat. Enfin, le secrétaire général du Gouvernement rappelle, chaque année, aux ministres que les édifices publics doivent être pavoisés aux couleurs françaises à cette occasion. (…) Le Gouvernement veillera, comme par le passé, à ce que la Fête de Jeanne d’Arc, fête du patriotisme, continue d’être célébrée à l’avenir conformément aux dispositions de la loi… » (3).
Ce n’était que l’article 1 de la loi de 1920 et une réponse d’Edouard BALLADUR, Premier Ministre à une question posée au Sénat. Le deuxième article risque de donner des sueurs froides au chef de la France insoumise : « Cette fête a lieu le deuxième dimanche de mai, jour anniversaire de la délivrance d’Orléans. » (4).
Surprise ! C’est typiquement le jour que choisit l’Action française (depuis 1920) pour célébrer la fête de la « Sainte de la Patrie » ; fête pour laquelle les Camelots du Roi ont payé cher : 10 000 jours de prison.
Las, la « femme sans tête », ayant des penchants pour l’« Anti-France » rendit les armes face à la « Chambre Bleu Horizon » de Maurice BARRES et Léon DAUDET. Oui, M. MELENCHON, la fête de Sainte Jeanne d’Arc comme héroïne nationale est l’un des plus vieux et des plus nobles combats de l’Action française. Charles MAURRAS en parle avec émotion, c’était pour la « Jeanne » de 1929 : « Avec PUJO et ses premiers lieutenants, PLATEAU, Maxime REAL DEL SARTE et Lucien LACOUR, les hommes de l’Action française avaient été les initiateurs de cette œuvre de paix publique : Il nous est impossible de ne pas ressentir jusqu’au fond de l’âme la force et la chaleur de cette joie commune. » (5).
Ne vous en déplaise « Camarade MELUCHE » : « Il sera élevé en l’honneur de Jeanne d’Arc, sur la place de Rouen, où elle a été brûlée vive, un monument avec cette inscription : ‘A JEANNE D’ARC – LE PEUPLE FRANÇAIS RECONNAISSANT’ » (6).
Dès lors, qu’en conclure ? Tout simplement que Jean-Luc MELENCHON s’oppose sans doute à l’héroïne nationale dans la mesure où « L’essentiel esprit de la mission de Jeanne d’Arc est que le Salut National s’opère par l’œuvre du Roi. » (7).
Un homme initié au Grand Orient de France devrait se rappeler que le respect des lois de SA république constitue la base de son engagement. Même Jules MICHELET n’était pas aussi idiot et dogmatique : Piètre historien mais vrai républicain, l’auteur avait compris qu’un pays et une nation ne sauraient être coupés de leurs racines.
Il ne reste plus à notre champion de la pseudo justice sociale, les législatives approchant, qu’à postuler pour le titre de Garde des Sots… •
1. Se reporter à ALGOUD (Albert), Le Haddock illustré – L’intégrale des jurons du Capitaine, Casterman, Collection « Bibliothèque de Moulinsart », Tournai, 1991, p. 18. Notre Bolivar de carnaval s’est sans doute inspiré de ce juron et de ce (si riche) recueil pour le « capitaine de pédalo », immortalisé pendant la campagne présidentielle de 2012 lorsqu’il voulut désigner François Hollande.
2. Voir en ce sens le Bulletin des lois de la République Française pour l’année 1920, p. 2810. La loi nous intéressant en l’espèce est référencée sous le numéro 17067.
3. Journal Officiel du Sénat, 10e législature, 8 septembre 1994, p. 2196. Réponse du Premier Ministre à la question n° 06430 posée par M. le Sénateur Albert Voilquin (Vosges – R.I.). La question est publiée au Journal Officiel du Sénat, 10ème législature, 2 juin 1994, p. 1317.
4. Bulletin des lois de la République Française pour l’année 1920, op. cit.
5. MAURRAS (Charles), Méditation sur la politique de Jeanne d’Arc, 1929. Edition électronique réalisée par maurras.net et l’Association des Amis du Chemin de Paradis, 2006.
6. Bulletin des lois de la République Française pour l’année 1920, op. cit.
7. MAURRAS (Charles), Méditation sur la politique de Jeanne d’Arc, op. cit.