Élections : quelle gifle, quel échec cuisant pour le Système et le Pays légal !...
.... Oui : échec surtout, sur tout, pour le Système !
Tout à fait exact ! Deux questions, alors :
1. Est-ce que "ça" va pouvoir tenir lieu d'Institution ?
2. Combien de temps "ça" peut-il durer ?
54% d'abstention ! À ajouter aux trois millions de "non inscrits" et aux bulletins blancs... Il y a en France, "à la louche", 48 millions d'électeurs inscrits : ce qui veut dire que, toujours "à la louche", 26 millions et demi de nos concitoyens n'ont pas voté hier; plus trois millions de non inscrits; plus un million deux cent mille bulletins blancs (dont ceux des membres de la Rédaction de lfar : ayant tous le choix entre un "NUPES" et un "Ensemble", hors de question pour nous tous de voter Macron ou Mélenchon : "Blancs" nous sommes, "blanc" nous avons tous voté !...) ... Ceux qui ont été élus ont donc dépassé les 50% de votants, certes, mais ce "50%" représente la moitié de largement moins de la moitié des citoyens en âge de voter ! Où est la légitimité, là-dedans ? N'est-il pas convenu que, dans une Démocratie, le Pouvoir est confié à qui obtient la confiance de la moitié des citoyens, plus un : là, on est très largement très loin du compte. Et, avec un retrait si massif des citoyens, les élus ne sont, tout simplement, pas représentatifs, pas légitimes...
Nous vivons, de toute évidence, la troisième chute du Pays légal, du Système : après celle de la Troisième République, en 39, et celle de la Quatrième, en 58. Semblable à ces deux chutes, elle ne leur est pas identique, et n'en prend pas les mêmes formes : il s'agit plutôt d'un lent, mais continu, affaissement sur lui-même du Système; d'un lent, mais continu blocage des Institutions, par le retrait de fait de la participation citoyenne aux élections, quelles qu'elles soient. Que représentent des Maires ou des Députés élus par si peu d'électeurs ? Quelle légitimité ont-ils ? Aucune !
Le Système n'est plus qu'une apparence légale, une illusion d'Institutions. Il n'a plus, pour seule force, que la force d'inertie, et pour seul avantage le fait d'être installé, d'être en place. Il ne tient plus que comme cela : par habitude, par l'habitude.
On a rarement vu, dans l'Histoire, des Institutions se maintenir longtemps, une fois qu'elles sont devenues des coquilles vides.
Ceci étant dit, quelques remarques générales...
1. Le coup de poker (ou, plutôt, de bluff...) de Mélenchon a lamentablement échoué. Son invraisemblable bricolage hétéroclite, sa brocante aux faux airs d'union, son mareiage forcé des carpes et des lapins a fait "pschitt" et les sourires forcés des NUPES masquent mal leur désenchantement. On peut, de toutes façons, être assurés que les quatre restes de partis formant cette grotesque soi-disant "union" ne vont pas tarder à prendre, chacun de leur côté la poudre d'escampette...
2. Le Centre et la Droite, mots vidés de sens, sont en déconfiture totale : matérielle mais surtout intellectuelle, morale, mentale, si tant est que l'on puisse encore employer ces mots pour parler des représentants à bout de souffle de cette "chose" informe...
• Macron-le-destructeur-de-tout a, en effet, réussi à dynamiter des deux côtés de l'échiquier politique. Sauf que dynamiter les autres est une chose, construire quelque chose de sérieux autour de soi en est une autre. Tel un virus qui tue un organisme, on peut lui appliquer l'adage "morte la bête, mort le venin" : il "tue" partout, mais à ce petit jeu-là il se tue aussi lui-même et, en tout cas, ni cette fois-ci, ni la précédente, il n'a obtenu un vote d'adhésion vraie. Et il n'aura pas de majorité absolue pour gouverner (?) vraiment...
• La seule surprise véritable vient du Rassemblement national, le seul qui tire son épingle du jeu. Un pays majoritairement désireux de réagir face à la décadence que crée et que lui impose le Système et son Pays légal va donc trouver, dans une Assemblée largement acquise aux idées inverses, un fort pôle de résistance, chose dont on ne peut que se féliciter. Cependant, instruits par l'expérience ("notre maîtresse, en politique", disait Maurras...) nous ne savons que trop que l'opinion est versatile, malléable, influençable, et que ce qu'a fait une élection, une suivante peut le défaire. La France sera tirée d'affaire seulement quand le problème institutionnel sera résolu, c'est-à-dire quand elle aura retrouvé sa royauté originelle, qui lui est consubstantielle, qui l'a faite et qui a fait d'elle la première puissance du monde, en menant une authentique politique de civilisation...
Prenons donc cette péripétie électorale pour ce qu'elle est, réjouissons-nous du positif qu'elle apporte (mauvais candidats battus : Montchalain et surtout Castaner et Ferrand !; Macron et Mélenchon battus, fausse droite battue...) sans qu'une euphorie superficielle nous cache le négatif, et ne cessons pas une seconde d'appeler nos concitoyens à mener la seule action politique qui vaille, bien plus qu'une élection :
"une action réellement d'opposition, c'est-à-dire prônant ouvertement la subversion du Régime" (Léon Daudet)