La déglobalisation, un nouveau paradigme
Perçu comme une catastrophe par les milieux bancaires, le retour du protectionnisme et du contrôle des capitaux pourrait procurer un sursaut inespéré aux pays développés. Les agents économiques commencent à s’y préparer.
En l’espace de six mois, la « déglobalisation » est devenue un mot à la mode dans les milieux bancaires. La victoire des partisans d’une sortie de la Grande-Bretagne de l’Union européenne, puis celle de Donald Trump aux États-Unis, avec un programme censément protectionniste, ont soulevé énormément de questions. Longtemps, les économistes de banques ont rivalisé en prévisions très négatives en cas de vote contraire aux intérêts financiers. Leur crainte ? Celle du précédent.
« Il faudra trouver et définir une dynamique commune pour éviter que le référendum britannique ne soit pris comme un précédent. Car très rapidement, on doit s’attendre à de multiples demandes de référendums partout en Europe », écrivait ainsi l’économiste en chef de Natixis l’été dernier, résumant le sentiment répandu dans la plupart des grandes banques occidentales. Que craignent les établissements financiers ?
Qu’une rétractation globale en Europe mette fin aux projets visant à créer une dette fédérale sur le continent : celle-ci (gérée par la Commission européenne qui se financerait directement par émission de dette) pourrait grimper à terme à 15 000 milliards d’euros selon certaines estimations, au plus grand bénéfice des créanciers.
Au contraire, des mesures protectionnistes peuvent ouvrir la voie à des contrôles de capitaux spéculatifs, à l’image de ce qu’a fait l’Islande pour sortir de sa faillite à partir de 2010. « La question est de savoir si la libre-circulation des marchandises et des capitaux va continuer ou pas. Cela pourrait s’arrêter, si ce n’est pas déjà le cas… », lançait en septembre dernier Abdallah Nauphal, l’un des gérants de fonds de la Bank of New York Mellon.
La catastrophe n’a pas eu lieu
La déglobalisation sera-t-elle catastrophique pour l’économie et les populations ? La réponse est loin d’être évidente. Ainsi, alors même que la Grande-Bretagne a vu la sortie massive de capitaux spéculatifs depuis le référendum sur le Brexit, son économie se porte plutôt bien : hausse de la production industrielle sur six mois, baisse légère du chômage. Aux États-Unis, les bourses d’actions ont atteint un nouveau record historique après la victoire de Donald Trump.
Les messages très anxiogènes lancés par les banquiers avant le référendum italien du 4 décembre ont également été contredits par les faits : la victoire du « non » suivie de la démission du Premier ministre transalpin n’a pas suscité de panique. « Les marchés absorbent de plus en plus rapidement les événements politiques. Il leur a fallu deux semaines pour le Brexit, deux heures pour l’élection de Donald Trump et là, quelques minutes pour le référendum italien », soulignait un stratégiste obligataire de la BNP Paribas devant l’AFP.
C’est que, à rebours des anticipations, la déglobalisation pourrait relancer les économies les plus avancées, et soulager par là même les difficultés du système bancaire. « Est-ce qu’on révise nos projections de croissance pour les États-Unis et la Grande-Bretagne ? Oui, car des mesures annoncées dans leurs programmes seront appliquées. On peut s’attendre à une hausse supplémentaire du PIB de 0,2 à 0,4 points », affirme Christian Parisot du cabinet Aurel BGC.
Relocalisation, inflation, croissance
Outre-Atlantique, le programme protectionniste de Donald Trump et sa volonté de réorienter les financements vers les grands travaux d’infrastructure devraient tirer la croissance et générer de l’inflation. En Grande-Bretagne, la baisse de 15 % de la livre sterling face aux autres grandes monnaies favorise le dynamisme local.
En effet, cette baisse du taux de change abaisse le prix des produits britanniques et augmente celui des produits achetés à l’étranger ; elle facilite donc les exportations et incite les entreprises locales à produire davantage chez elles.
Davantage de croissance, davantage d’inflation : le diptyque magique pourrait fournir un répit bienvenu aux grandes banques. En leur absence, les établissements financiers ne voyaient en effet plus comment rééquilibrer leurs bilans remplis de créances irrécouvrables. La déglobalisation pourrait-elle constituer un modèle gagnant pour tout le monde ? C’est ce que suggère l’économiste Christian Parisot : » La déglobalisation pourrait inciter les entreprises des pays avancés à relocaliser des usines chez eux « .
Dans les économies émergentes, comme la Chine, elle pourrait inciter les acteurs locaux à faire reposer davantage l’activité sur la demande intérieure pour être moins dépendant des exportations. Tout ceci commence à être pris en compte par les agents économiques. Mais il existe des incertitudes car pour l’instant rien n’a encore été fait ». •
Une bande venue d'Athis-Mons a semé la terreur samedi soir dans un quartier calme de Juvisy. Ce type de violence semble s'installer dans le pays. Est-ce le cas ?

La France vit actuellement en République : cela paraît indéniable si l'on se réfère, non seulement au titre de l’État, à son affirmation d'être une République et de sa répétition rituelle, faite d'habitudes et de commémorations qui rappellent l'histoire du régime républicain ou qui lui sont rattachées, de façon parfois abusive d'ailleurs : le cas de 1789, par exemple, pourrait bien lui être disputé, comme le feront d'ailleurs les « monarchiens » (monarchistes constitutionnels et centristes) de ce temps et les partisans du roi Louis-Philippe ensuite, les uns et les autres se référant à la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen rédigée par les monarchistes Mounier et La Fayette (et dénoncée, en 1793, par les républicains Saint-Just et Robespierre...). En revanche, sa gêne (dans le meilleur des cas) à l'égard de certains événements historiques nationaux, comme la commémoration de Bouvines en 2014, est révélatrice d'une volonté de ne pas remettre en cause le mythe de Valmy, plus « républicainement correct »...
Avez-vous écouté la première Conférence de presse du « président élu » ? Si oui, vous l'avez entendu, si non, on vous le dit ici : au cours de cette longue mais jamais ennuyeuse prestation, celui qui n'est pas encore Président des Etats-Unis a évoqué deux fois Dieu. Et, lors de son installation officielle à la Maison Blanche, le 2O janvier prochain (date de la prise de fonction effective du Président des USA depuis 1937) il lancera son premier - et surement pas dernier - « God bless America » officiel, « Que Dieu bénisse l'Amérique... ». Rituel immuable...
Sept fantômes du PS se sont disputés, jeudi soir à la télévision, la place de candidat à la présidentielle. Les Français les verront apparaître deux fois encore avant le premier tour de leur primaire, le 22 janvier: ce court délai devrait suffire pour faire le tour des programmes. Le manichéisme de Vincent Peillon, la démagogie de Benoît Hamon, la suffisance d'Arnaud Montebourg sont les vieux restes qui rappellent ce que fut le progressisme du temps de sa splendeur. Manuel Valls, qui avait ouvert le procès de ce socialisme infatué, ne cesse depuis de se renier pour tenter de rassembler une armée des ombres. L'entendre rejeter le libéralisme après avoir déclaré son « amour» de l'entreprise est une incongruité parmi d'autres. Lundi, un sondage du Figaro donnait l'ancien premier ministre perdant au second tour face à Montebourg, soutenu par les « socialos » morts-vivants. Valls se perd à vouloir séduire des zombies.
Un rapport sénatorial fait état d’un fait que le ministre Najat Valaud-Belkacem s’est bien gardée de diffuser : la démission massive des candidats au poste d’instituteur et de professeur. Mais que sont devenus les avantages de la fonction publique, si protecteurs en cette période de chômage de masse ?
Dans Bagages pour Vancouver, où il livrait quelques souvenirs,
Anecdotique en apparence, la multitude de fautes d'orthographe constatées dans les tweets présidentiels à l'occasion du passage à l'an 2017 ne sont pas des accidents. Ils s'inscrivent au contraire dans une lignée d'innombrables petites attaques contre la langue française dont François Hollande, à la suite de son prédécesseur à l'Élysée, et à l'image d'une foule de politiciens, de journalistes et d'artistes de variétés, s'est rendu coupable.