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  • CALAIS POUR TOUS

     

    Par François Marcilhac

    Qui livre ici une analyse de la situation du pays - notamment électorale - sur la quelle on pourra débattre et réfléchir. LFAR 

     

    500021990.3.jpgAlors que la situation générale, économique (Alstom, notamment), sociale (le chômage qui n’en finit pas de grimper) et internationale (la Syrie, la Libye) s’aggrave chaque jour, c’est donc à l’heure des différentes primaires qu’il nous faut désormais vivre : « Républicaines », socialistes, écologistes... 

    Comme si le pays pouvait perdre quasiment une année en la consacrant à la précampagne des élections présidentielle et législatives puis à la campagne elle-même début 2017. Chez les Républicains, Juppé, qui s’appuie sur le centre gauche, voire une partie de l’électorat socialiste (ainsi que, sur sa droite, sur Mariton qui a échangé ses électeurs virtuels contre un plat de lentilles tout aussi virtuelles) est donné vainqueur contre Sarkozy, tandis qu’au parti socialiste, c’est Montebourg qui devancerait Hollande, si celui-ci se représentait et acceptait de participer au pré-scrutin organisé par la rue de Solferino.

    Ce qui en dit long sur l’affaiblissement de la fonction présidentielle, qui s’est accéléré depuis 2012, mais auquel les mandats de Chirac et de Sarkozy avaient largement concouru du fait de l’incapacité des deux prédécesseurs d’Hollande d’habiter pleinement leur fonction — une fonction que Mitterrand, il est vrai, avait cyniquement déjà affaiblie par le traité de Maëstrichit. Mais comment en serait-il autrement, alors que les media de l’oligarchie nous présentent les primaires, du moins du côté de l’ex-UMP, comme devant désigner le futur président de la république s’il est vrai que le second tour de l’élection elle-même devrait se gagner, plus ou moins facilement, mais sûrement, contre Marine Le Pen ?

    LE CAS POISSON

    Alors que la gauche n’a jamais été aussi affaiblie dans le pays, à tel point qu’elle est donnée perdante dès le premier tour, le plus étrange est que nous ayons affaire à une droite toujours aussi dépourvue de personnalité et d’audace, qui ne cesse de surenchérir sur des principes qui ne sont pas les siens, ou qui ne devraient pas l’être si, du moins elle en avait encore, que ce soit en matière sociétale ou d’identité plus ou moins béatement heureuse. On dira que Sarkozy la joue, au contraire, encore plus « identitaire » qu’en 2007 ? Mais qui peut le croire alors qu’il n’a cessé, le plus souvent avec un cynisme éhonté, de trahir ceux qui avaient pris au sérieux par le passé ses rodomontades patriotiques, souverainistes ou sécuritaires ? Je ne perdrai ni mon temps, ni celui de mes lecteurs, à rappeler pourquoi il me sera de toute façon impossible, à aucun moment, d’appeler à voter Sarkozy au nom d’une politique du « moindre mal » qui, dans ce cas, serait celle du mensonge — ces mensonges qui nous ont déjà fait tant de mal dans notre histoire.

    Des primaires de l’UMP, l’Action française ne saurait être partie prenante, tout simplement parce qu’elle ignore ce que sont ces étranges « valeurs républicaines de la droite et du centre » qu’il faudrait partager pour choisir entre Jean-Frédéric Poisson et Nathalie Kosciusko-Morizet — auraient-ils donc des « valeurs » en commun ? Quant à « s’engager pour l’alternance afin de réussir le redressement de la France », que cette « alternance » ne soit pas qualifiée en fait un OPNI — objet politique non identifié — du plus haut comique. Car passer de Hollande à Montebourg ou à Marine Le Pen représenterait une alternance bien plus significative que de passer de Hollande à Juppé, voire à Sarkozy. 

    Ce qui ne signifie pas que nous nous désintéressions du résultat de ces primaires, en raison même de leur impact sur la teneur du débat politique. Plus Jean-Frédéric Poisson fera de voix, plus les questions anthropologiques, qui ne sont pas les seules à être essentielles « pour le redressement de la France » mais le sont, elles aussi, seront au centre des préoccupations de tous les candidats à la présidentielle, y compris Marine Le Pen et Nicolas Dupont-Aignan. Toutes les voix sont bonnes à séduire. Autant que ce soit pour la bonne cause.

    LE GRAND REMPLACEMENT VALIDÉ PAR L’INSEE

    Une bonne cause que la gauche, avec son arrogance coutumière, continue a contrario de définir en diabolisant ses adversaires, ce qui en dit long sur la résilience du gène stalinien, même chez des socialistes qu’on dit passés au libéralisme. Pour Taubira, « le vote FN, chez les jeunes, c’est une déviance » (sic) (déclaration à Sciences-Po Nancy le 29 septembre dernier). La Croix, le quotidien des cathos de gauche, a, quant à lui, décidé d’inviter « les catholiques séduits par le FN » — qui sont de plus en plus nombreux — « à réfléchir ». Devront-ils aller à confesse s’ils votent « mal » ? Et promettre de se rendre en pénitents à genoux rue de Solférino ? Car La Croix, en revanche, ne voit aucun mal à ce que des catholiques votent pour un PS qui, non seulement, a légalisé la parodie de mariage et la validation en France des GPA réalisées à l’étranger, mais s’apprête, de plus, par une proposition de loi après l’échec de Laurence Rossignol, ministre des familles (sic) sur le même sujet au Sénat, à créer un nouveau délit d’opinion, celui d’entrave numérique à l’infanticide, en vue d’interdire, sur la Toile, toute information politiquement incorrecte sur l’avortement.

    Quant à Cazeneuve, ce qu’il a décidé, lui, c’est d’interdire tout référendum local sur sa politique migratoire, qu’il veut imposer au pays contre la volonté des maires, pourtant seuls vrais élus d’un pays réel condamné à rester muet devant la submersion. Une politique qui ne manquera pas de disséminer partout en France les joies vécues par les Calésiens depuis tant d’années — merci Chirac, merci Sarkozy ! Car les faux réfugiés seront bientôt remplacés à Calais par d’autres, qu’il faudra, évidemment, de nouveau disséminer dans tout le pays. Cette « politique de peuplement », voulue par Valls, et reposant sur des appels d’air successifs, ne vise qu’à accélérer un grand remplacement dont l’INSEE, institut démographique d’ordinaire pourtant très docile, reconnaît dans son dernier rapport la terrifiante réalité [1] — un grand remplacement qui s’est accéléré selon l’institut, depuis 2011, consécutivement aux politiques migratoires de Sarkozy et de Hollande.

    LE SALUT DANS LE RÉFÉRENDUM ?

    Toutefois, ceux qui croient que le salut se trouverait dans un quelconque référendum national devraient méditer la leçon hongroise. Car seuls les thuriféraires de Viktor Orban crient à son triomphe parce que, dimanche 2 octobre, 98,5 % des Hongrois ont refusé le diktat européen sur les quotas de migrants. Certes, la légalité bruxelloise ne saurait prévaloir sur la légitimité du pays réel hongrois. Toutefois, au regard même de la constitution hongroise, ce référendum n’a aucune valeur, le quota... des électeurs (50%) n’ayant pas été atteint. Orban a péché par une trop grande assurance, entre ceux qui, croyant la victoire certaine, ne se sont pas déplacés, les abstentionnistes professionnels et les opposants qui savaient que s’abstenir était le seul moyen d’invalider un scrutin sinon perdu d’avance. Certes le peuple hongrois est majoritairement derrière son premier ministre pour défendre sa liberté et refuser, soixante ans après les « événements » de Budapest, que sa politique soit dictée par Bruxelles et Berlin comme hier par Moscou. Mais même si un tel quota n’existe pas en France — sinon ni le bradage programmé de la Nouvelle-Calédonie ni le quinquennat n’auraient été adoptés —, toutefois, jouer l’avenir de son pays, comme l’envisage certain, à la roulette référendaire, pourrait se révéler contre-productif. L’Europe est désormais morte dans les cœurs. Ne prenons pas le risque de la relégitimer par la voie des réflexes conditionnés. 

    L’ACTION FRANÇAISE 2000

    * A lire ici : http://www.insee.fr/fr/themes/detai...

  • Jean Sévillia : « L'intérêt des hommes politiques pour l'histoire dure le temps d'une campagne »

    Succès des émissions d'Histoire à la télévision - Photo : Franck Ferrand, L'Ombre d'un doute  

    Par Alexis Feertchak        

    A droite notamment, les candidats à la primaire font assaut de références historiques, parfois jusqu'à la polémique. Jean Sévillia, considère que ce besoin d'histoire répond au déracinement d'une société qui perd ses repères. On lira vec intérêt l'entretien qu'il vient de donner au Figarovox [7.10] sur ce sujet qu'il relie à l'actualité politique - ou politicienne - et au Politique tout court rappelant à cet égard quelques définitions et distinctions essentielles. Mathieu Bock-Côté, le brillant jeune sociologue québecquois, a désigné Jean Sévillia comme « un dissident de la première heure contre le terrorisme intellectuel ». Il a raison. Et les patriotes royalistes que nous sommes en savent gré à Jean Sévillia.  LFAR 

     

    XVM512bf016-8cad-11e6-b076-4c98042c7b75.jpgNicolas Sarkozy a suscité une vive polémique en reprenant à son compte le mythe de « nos ancêtres les Gaulois ». François Fillon souhaite quant à lui demander à trois académiciens de réécrire les manuels d'histoire en les inscrivant de nouveau dans le récit national. Comment expliquez-vous que l'histoire soit au cœur de ce début de campagne présidentielle, notamment à droite ?

    Permettez-moi de rappeler que la formule « Nos ancêtres les Gaulois » ne relève pas que du mythe. Les travaux de l'historien-démographe Jacques Dupâquier ont montré que les vagues migratoires qui se sont étalées entre le IIIe et le Xe siècle sur le territoire français n'ont représenté qu'un apport de 50 000 à 100 000 personnes pour 7 à 8 millions d'autochtones gallo-romains. La population, ensuite, n'a quasiment pas bougé, jusqu'à l'apparition d'un courant migratoire européen à partir du XIXe siècle et extra-européen à partir du XXe siècle. Ce qui signifie que tout un fond de la population française, encore aujourd'hui, compte des Gaulois parmi ses lointains ancêtres, même s'il a d'autres ascendances, et même si des Français tout aussi français que les autres n'ont pas une goutte de sang gaulois. La part du mythe relève évidemment du récit national élaboré entre la fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle qui a fait des Gaulois les ancêtres de tous les Français. Alors que l'identité nationale est source de questionnements et de débats, alors que la France connaît une immigration sans précédent, les Gaulois sont donc sollicités dans cette polémique.

    Ultimement, deux visions s'opposent. Celle de la nation-contrat, héritée de Rousseau, conception préférée à gauche, qui ne prend en compte que la volonté d'être français comme signe d'appartenance à la nation. Et une conception qui mêle la nation-héritage, intégrant les données de l'histoire, et la nation choisie, à laquelle on peut s'agréger en adoptant les règles et les codes majoritaires, tout en conservant des traditions et une mémoire particulière. Cette conception équilibrée, qui est celle de Renan, a plutôt cours à droite. Ainsi un débat historique a-t-il des résonances très contemporaines dont s'emparent les politiques de droite qui savent quelles sont les préoccupations de leurs électeurs. Mais cet aspect politique et même politicien donne les limites du genre, car on peut prévoir qu'après l'élection présidentielle, ce sujet quittera l'esprit des hommes au pouvoir. Si la droite avait fait mieux que la gauche pour l'enseignement de l'histoire, cela se saurait…

    Quant à la proposition de François Fillon, elle postule que tous les académiciens soient indemnes d'une influence par l'idéologie du politiquement correct, ce que je trouve optimiste. Trouvons de bons historiens indépendants du ministère de l'Education nationale pour écrire les manuels scolaires, ce sera déjà bien.

    Les hommes politiques ne sont pas les seuls à se passionner pour l'histoire. Les Français de manière générale apprécient de plus en plus les émissions de radio, de télévision et les ouvrages consacrés à l'histoire. D'où vient ce besoin ?

    Dans une société en perte de repères, les gens cherchent des explications et des modèles, et ils les trouvent aussi dans le passé. La réduction de la place accordée à l'histoire à l'école et les torsions idéologiques auxquelles on assiste dans l'enseignement n'échappent pas non plus aux parents qui n'ont pas envie que leurs enfants apprennent n'importe quoi ou n'apprennent rien. Et d'une manière générale, dans un monde qui se globalise et s'uniformise, la quête de racines est très forte. Ce besoin d'enracinement se manifeste aussi par ce succès de tout ce qui touche à l'histoire.

    Vous avez écrit l'essai Historiquement correct. Cette réaction d'une partie de la classe politique et des Français en général est-elle une réaction à une histoire passée sous les fourches caudines du politiquement correct ?

    Pour partie, oui. Les Français sentent bien que l'école, et l'histoire à l'école, peuvent être le champ d'une manipulation des esprits. Pour reprendre l'exemple des Gaulois, il est assez sidérant de constater que la mention d'une hérédité qui est un fait pour une grande part de la population française est stigmatisée comme si elle trahissait une conception ethnique de la nation et un regard raciste sur la société. L'ascendance gauloise - terme d'ailleurs historiquement imprécis - est une donnée pour certaines familles. Pourquoi cette donnée historique devrait-elle être occultée ? Qu'est-ce qu'elle enlève aux Français qui n'ont pas le moindre ancêtre gaulois ? Le problème, c'est que le politiquement correct voudrait se débarrasser du passé. Mais faire de l'histoire en se débarrassant du passé, cela s'appelle du mensonge. Or beaucoup de Français sont las qu'on leur mente. 

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    Essayiste et historien, Jean Sévillia est chroniqueur au Figaro Magazine et membre du comité scientifique du Figaro Histoire. Il vient de publier Ecrits historiques de combat (Perrin).  

    Alexis Feertchak           

  • Viry-Châtillon, suite...

     

    Mur-bleu gds.jpgCe mardi 11 septembre, l'écoute de la matinale de France info, et plus particulièrement du 7-9 de Fabienne Sintès, s'est révélée extrêmement instructive.

    Pour les pessimistes, les défaitistes, les dépressifs et tous ceux qui ont mal au foie, c'était mi-hallucinant, mi-terrifiant d'entendre ces personnes qui parlaient de la « prison à ciel ouvert » qu'était cette monstruosité de Cité de la Grande Borne (au passage, quel architecte et quel gouvernement insensés ont-il pu concevoir, et laisser construire, une horreur criminogène pareille ?)

    Pour nous, qui ne sommes pas « optimistes » mais, plus sérieusement, hommes et femmes de foi et d'espérance en l'avenir de notre pays - qui en a vu d'autres - la tentative d'assassinat perpétrée contre les policiers ne fait que nous donner raison, et montrer la justesse de notre analyse.

    Une analyse que, d'ailleurs, le précédent roi du Maroc, Hassan II, avait faite, en nous prévenant, lui qui était - comme aujourd'hui son fils, Mohammed VI - « Amir-el-Moumini », « Commandeur des Croyants », et qui savait donc de quoi il parlait lorsqu'il parlait de l'Islam et des musulmans : vous n'intégrerez pas les marocains, peut-être la première génération, mais la deuxième, la troisième, vous n'y arriverez pas, dit-il en substance dans les deux très courtes vidéos* que nous vous suggérons d'écouter (2'41 et 0'57) ...

    L'erreur première vient de 1975, du regroupement familial, et de l'erreur-folie initiale de Chirac Premier ministre et de Giscard président. Dès ces sinistres "Décrets Chirac", plus de 700.000 étrangers sont entrés en une seule année, leur nombre grimpant à 200.000 puis, maintenant, 300.000 par an. Sans compter, bien sûr, les clandestins. Il y a 31 ans entre 1975 et 2016 : le compte d'étrangers reçus est facile à faire.  Mais, pourquoi les reçoit-on, pour « quoi faire », puisque, dans les cités où ils vivent, le chômage - notamment des jeunes - dépasse les 60% ? Sauf dans les activités très lucratives des divers trafics (drogue, armes, oeuvres d'art, autos-motos, prostitution...), qui génèrent - à la cité  La Castellane de Marseille par exemple - mais partout en France aussi - un chiffre d'affaires de 90.000 euros PAR JOUR : les immigrationnistes vont-ils nous dire encore longtemps que ces étrangers-là - à qui on a follement donné un petit rectangle de plastique, croyant que cela  en faisait des Français - sont « venus faire les travaux que les Français ne veulent pas faire » et que ce sont eux qui « vont payer nos retraites » ? Si tel était le cas, à 90.000 euros de gain par jour dans chaque cité de Marseille et de France, ni le gouvernement ni plus personne ne devrait avoir la moindre inquiétude sur l'état de nos finances, de nos Caisse de Retraites, de Sécu et autres...

    Il n'y a qu'une seule chose à faire : traiter la cause du mal, et pas seulement, dans l'urgence,  ses conséquences; remonter aux sources, et reconnaître que l'on s'est dramatiquement trompé en 1975; que Chirac et Giscard ont mené le pays sur une voie qui conduit à sa désintégration; arrêter toute nouvelle importation d'étrangers, à qui l'on n'a de toute façon rien à offrir; changer nos lois et entamer, sans délai, une politique de déchéance massive de nationalité pour tout acte de délinquance, quel qu'il soit, commis par une personne dont l'acquisition de la nationalité s'est faite à partir de 1975; déchéance suivie d'une expulsion immédiate, et bien sûr définitive, du territoire.

    Cela videra nos prisons et règlera le problème de la sur-population carcérale; cela mettra fin à l'explosion exponentielle de toute sorte de trafics évoqués plus haut : ils continueront, certes, jusqu'à la fin du monde, mais avec une intensité et une ampleur qui auront tellement diminué que les forces de police « normales » et les moyens de justice « normaux » suffiront à les « traiter »; cela fera également diminuer d'intensité le risque terroriste, qui ne disparaîtra pas, lui non plus, comme par enchantement, mais qui redeviendra moins difficile à combattre, alors que, si l'on continue comme cela, dans peu de temps, l'état d'urgence deviendra la norme et la « vie normale » ne sera plus qu'un lointain souvenir. 

    * Hassan II donne les raisons de son opposition à l'intégration

     
  • La défense, une volonté politique

     

    par Jean-Marie Faugère 

    Dans un monde en mutation où les foyers de tensions se multiplient, les armées européennes se trouvent dans une situation de grande fragilité, comme elles le furent rarement dans leur histoire. à la France appartient le rôle historique de prendre l’initiative d’une restauration effective de nos capacités opérationnelles.

     

    Jean-Marie-Faugère-600x339.jpgL’actualité des engagements de nos armées, qu’elles soient déployées sur des théâtres extérieurs ou en intervention sur le sol métropolitain (opération Sentinelle), les soumet à une pression croissante dans l’exécution de missions toutes aussi différentes les unes que les autres. Pression qui ne saurait diminuer, sauf à considérer que la lutte contre l’état islamique trouverait un terme heureux auquel nul ne croit. Ou que le désordre mondial en expansion s’évanouirait miraculeusement !

    Nos forces militaires sont ainsi engagées dans un quotidien que les gouvernements successifs n’ont pas su, ou pas voulu, envisager. Pas plus qu’ils n’ont su, ou voulu, anticiper les crises à venir. Mais l’un était prévisible et les autres auraient dû faire l’objet d’une analyse prospective sans tabous. Car nos armées sont aujourd’hui contraintes de se préparer pour des crises, des guerres ou des affrontements jusque sur le sol national, qui leur demandent une adaptation permanente à un environnement de plus en plus hostile.

    Or, depuis vingt-cinq ans, un vent continu de réformes a affaibli, dans des proportions déraisonnables, non seulement leurs capacités opérationnelles et leur effectif, mais aussi leur fonctionnement quotidien – aussi bien dans la vie en garnison que dans la préparation opérationnelle.

    Restaurer nos capacités

    L’urgence est donc maintenant à la restauration de leurs capacités. Cette initiative, politique, sera-t-elle prise sous la pression des événements dramatiques qui nous ont touchés jusqu’au cœur de la cité ? Les quelques décisions présidentielles de 2015 pourraient le laisser penser. Il manque cependant ce véritable sursaut qui demanderait des efforts importants dans la durée, notamment budgétaires. Mais ce n’est visiblement pas encore une priorité gouvernementale.

    Car l’état islamique ne saurait représenter l’horizon indépassable des menaces à venir. Certes, il est aujourd’hui le principal défi lancé à nos armées. Mais, il serait irresponsable de ne pas envisager la question militaire à plus long terme, avec des échéances qui nous verraient contraints d’intervenir à l’extérieur de nos frontières. Sur celles de l’Union européenne par exemple, mais en Afrique plus sûrement et, pourquoi pas, au Proche-Orient si l’on veut traiter à la source les racines des conflits en gestation.

    Répétons-le : depuis vingt-cinq ans, les armées vivent au jour le jour. Elles naviguent à vue. Soumises aux pressions budgétaires, fruit de l’irénisme des « dividendes de la paix » et de la nécessité de réduire en partie sur leur dos les déficits publics, elles n’ont jamais été en mesure de stabiliser un modèle qui réponde aux nécessités du moment et qui n’obère pas le futur. Les Livres blancs sur la Défense se succèdent au rythme des changements de majorité. Mais les lois de programmation militaire ne sont jamais entièrement exécutées.

    La faute à des lois de finances toujours estropiées dans leur exécution : la Défense offre en effet de faciles variables d’ajustement au budget de l’état. Dans de telles conditions, il lui est impossible de mettre en œuvre une politique cohérente de ressources humaines et une planification stable de réalisation et de renouvellement d’équipements. Manquent, enfin, des procédures adaptées au besoin croissant de réactivité et de disponibilité dû à l’évolution rapide des nouvelles formes de combat et aux natures changeantes des missions.

    Le rôle de la France… et de son gouvernement

    A l’exception des Etats-Unis qui, contrairement aux discours convenus, peuvent se satisfaire de cette faiblesse européenne endémique, le monde occidental ne sait plus quoi défendre. Et encore moins pourquoi il faudrait qu’il réponde à cette obligation. à cet égard, l’état de nos armées n’est pas une singularité au sein d’une Europe qui néglige sa protection en s’en remettant à l’Alliance atlantique. Autrement dit, à un hypothétique retour américain en cas de nécessité.

    C’est bien pourquoi la prise de conscience doit être collective en Europe. Notre avenir commun, notre histoire et notre civilisation la réclament impérieusement. Mais il serait hasardeux d’attendre cette prise de conscience sans la provoquer. à condition que ses responsables cessent de n’avoir pour horizon que le court terme des échéances électorales, cela pourrait être le rôle – historique – de la France. Elle en possède les capacités. Par chance, plus que toutes autres en Europe, nos armées ont conservé, en dépit de leur dégradation, un large spectre de capacités opérationnelles, comme le prouvent la qualité de la tenue de nos troupes en opérations, leurs facultés d’adaptation aux modes d’action d’adversaires variés et leur aptitude à combattre sous toutes les latitudes.

    Les bases saines d’une restauration de capacités opérationnelles sont là. Mais, il ne faut pas méconnaitre qu’un appareil militaire se construit dans la durée : plus de vingt ans pour former des chefs, dix ans pour développer un programme d’armement et au moins autant pour le produire. Ces cycles longs ont besoin de stabilité. Stabilité des ressources financières, stabilité des hommes et des femmes qui encadrent les flux de soldats, marins et aviateurs qu’impose l’impératif de jeunesse des unités combattantes.

    Les mesures arrêtées en 2015 – arrêt de la déflation d’effectif, abondement budgétaire pour modeste qu’il soit, renforcement des capacités de renseignement et de lutte cybernétique – ne s’apparenteront à une politique de restauration de forces et de moyens pour les armées que si elles sont poursuivies – et amplifiées – dans les années qui viennent. Actuellement, le taux d’engagement sur les théâtres extérieurs et leur implication sur le sol national dans des tâches de sécurité – à contre-emploi, il faut le souligner – asphyxient chaque jour davantage les armées, et plus spécialement l’armée de terre, la plus sollicitée, au détriment de leur entraînement et de l’exécution de leurs vraies missions militaires.

    Ces questions de défense et de sécurité seront-elles sérieusement débattues lors de la campagne pour l’élection présidentielle de 2017 ? Nous serons bientôt fixés. Les candidats devront montrer à nos concitoyens que ces domaines, régaliens par essence, sont au cœur de la raison d’état. Il en va de l’avenir de notre Défense. Et on sait que la Constitution française confie pour cet exercice un rôle éminent au président de la République. 

    A noter que le général Faugère donne ce soir, à Paris,  une conférence sur ce même sujet dans le cadre des mardis de Politique magazine  [Voir plus loin] 

    Général d'armée (2s), ancien inspecteur général des armées, spécialiste de défense et de sécurité.

    A lire aussi, dans Lafautearousseau ...

    Les Rafales décollent du Charles de Gaulle : notre budget militaire lui aussi doit décoller... à 4% !

  • Policiers brûlés à Viry-Châtillon : Passé un certain seuil de violence, autoriser la police à tirer. A balles réelles ...

    Les deux fonctionnaires les plus gravement blessés effectuaient leur mission de surveillance lorsque « une dizaine d’individus s’en sont pris à eux avec des jets de cocktails Molotov » sur leur voiture de police.  Photo AFP

     

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    Trop, c'est trop ! Deux riveraines du carrefour où a eu lieu la tentative d'assassinat des policiers ont été interrogées sur BFM : l'une explique que pour aller à la grande surface d'à côté, elle fait un grand détour en partant d'abord vers l'autre côté de la ville, pour ne pas utiliser « son » carrefour ; la seconde dit simplement « on a peur ». Voilà, non pas la France, mais l'état dans lequel le Système a mis la France ; nuance ! Pour ce qui est des policiers, l'un des deux brûlés a été plongé dans un coma artificiel, et son pronostic vital est engagé.

    Bien évidemment, aucun nom, aucun visage, à part celui des deux riveraines : les autres personnes interrogées ont un accent qui dit suffisamment leur origine ; et on parle de « jeunes ». On a compris...

     

    On ne peut plus continuer comme cela. On ne peut plus continuer à entendre le sinistre trio Hollande-Valls-Cazeneuve débiter leurs rodomontades aussi grandiloquentes qu'inutiles : « rien ne sera toléré », mais chaque jour c'est pire ; « les coupables seront arrêtés », mais de plus en plus de violences se produisent, maintenant presque chaque jour; « tout sera fait », mais tout empire...

     

    Pour que cela cesse, il n'y a pas trente-six mille solutions : les voyous, délinquants, terroristes-assassins doivent être prévenus et recevoir ce genre de message : attention, au-delà d'un certain seuil de violence - par exemple s'il y a jet de cocktails Molotov ou blocage de portières pour empêcher les policiers de sortir d'un véhicule en feu - la police, les policiers tireront. Ils tireront à balles réelles. Ils tireront pour mettre hors d'état de nuire. C'est ce qu'ils font déjà, d’ailleurs, en face des terroristes : ils tuent des assassins avant que les assassins ne les tuent.

     

    Et que ceux qui ne veulent pas de cette mesure ne viennent pas se plaindre, après, si la violence augmente et si, d'aventure, ils en sont un jour victimes.

     

    Réagissons, ou ne nous plaignons pas ! 

     
     
  • Quand la République de Créon est aussi celle de Vinci...

     

    Par Jean-Philippe Chauvin

    Réflexions qui font suite et complètent - dans la même ligne anti-aéroport - notre grain de sel, publié hier lundi*.

     

    1345578492.jpgLa manifestation de samedi à Notre-Dame-des-Landes contre la construction d’un aéroport Vinci a été un beau succès de participation mais la détermination du gouvernement, qui ressemble plutôt à de l’obstination dans le mauvais sens du terme, ne semble pas faiblir, loin de là, et cela malgré la demande répétée de la Commission européenne d’effectuer une étude d’impact environnemental globale de ce projet déjà vieux d’un demi-siècle. N’étant pas un chaud partisan de cette Commission et de cette « Europe-là », je n’en suis que plus à l’aise pour constater la contradiction de ce gouvernement qui, tous les jours et dans la bouche même du président actuel de la République, vante « l’Europe, l’Europe, l’Europe ! » mais s’en émancipe sans ambages quand icelle ne va pas dans le sens de ses délires aéroportuaires (entre autres)… Tout comme je peux pointer du doigt l’autre contradiction qui consiste pour ce gouvernement à valoriser la COP 21 et ses préconisations, et, dans le même temps, à ne pas vouloir, concrètement, les mettre en œuvre : sacrée hypocrisie ! 

    L’actuel comte de Paris, il y a quelques années déjà, dénonçait ce projet absurde en rappelant quelques autres grands travaux qui, en Espagne ou au Brésil, avaient été inutiles et, parfois, abandonnés, neufs, sans avoir jamais été exploités : les contribuables et l’environnement en avaient été les victimes, non consentantes, et la cupidité coupable des promoteurs de ces projets n’a pas toujours été sanctionnée comme on aurait pu légitimement l’espérer. La République française qui, à défaut d’avoir construit la France, la bétonne allégrement, poursuit sa misérable œuvre d’enlaidissement du pays quand, dans le même temps, elle cède certains de nos joyaux patrimoniaux à quelques grandes fortunes ou à quelques groupes de financiers avides : cette politique de Gribouille, si elle ne me surprend pas, me désole. Il y aurait tant à faire, pourtant, dans le meilleur sens du terme ! 

    69730_nddl-9janv206-pape2.jpgCe dimanche matin, le garde des sceaux, M. Urvoas, n’a pas hésité à menacer de sanctions judiciaires, au nom du « délit d’opposition à l’exécution de travaux publics », ceux qui oseraient encore entraver ce projet d’aéroport : cette véritable criminalisation de la liberté d’expression et de manifestation n’a provoquée aucune réaction visible au sein de la classe politique ni des « ligues de vertu » qui, d’ordinaire, s’émeuvent du moindre « dérapage » de quelques polémistes qui croient encore au pamphlet et à ses vertus éducatrices. En écoutant, puis en réécoutant les propos de M. Urvoas, j’avoue avoir été abasourdi devant une telle violence légale (puisque conforme au Droit, à défaut, à mon sens, d’être légitime dans ce cas-là) et devant l’apathie de journalistes qui n’ont rien relevé de choquant dans cette diatribe qu’ils n’auraient peut-être pas manqué de relever en des temps plus apaisés. 

    Ainsi, Créon parle, et c’est la République qui parle par sa bouche ! 

    Il faudra bien, pourtant, que le royaliste que je suis en appelle à l’esprit d’Antigone : quand la légalité oublie ce qu’elle doit à la légitimité, il est bon de la dénoncer ou, du moins, de ne pas la respecter… 

    En ce sens, le chouan ou le zadiste qui manifeste pour préserver le bocage de Notre-Dame-des-Landes est et sera toujours plus légitime à mes yeux que les décisions de cette République des bétonneurs estampillée Vinci…

    Le blog de Jean-Philippe Chauvin

     

    * A lire aussi dans Lafautearousseau ...

    L'Ayraultport de Notre-Dame-des-Landes ? Non, non et non...

  • Paris, ce soir ... Conférence du général (2s) Jean-Marie Faugère : « Sécurité et défense »

     

    Les mardis de Politique magazine

    Conférence le mardi 11 octobre 2016

    Sécurité et défense
    dans la France d’aujourd’hui

    par Jean-Marie Faugère
    général (2s), ancien inspecteur général des armées

    Rendez-vous à partir de 19h00 - Conférence à 19h30 précises
    Participation aux frais : 10 euros -  Etudiants et chômeurs : 5 euros

    Salle Messiaen
    3, rue de la Trinité  75009 Paris  Métro: La Trinité, Saint-Lazare

    Renseignements :  Politique magazine, 1, rue de Courcelles, 75008 Paris

    Tél. 01 42 57 43 22

  • Le retour du peuple

     

    par Hilaire de Crémiers

    L’univers tel qu’ont voulu le façonner les dirigeants mondiaux au cours des dernières décennies, est en train de changer. Non sans conséquences.

     

    2771589182.jpgIl n’est pas douteux que le monde est traversé de nouveaux courants. Après la chute du communisme, il était de bon ton de croire que la planète était destinée à s’unifier et à s’uniformiser dans un vaste ensemble libéral où le commerce, en libre échange de plus en plus ouvert, serait l’âme d’une mondialisation heureuse, bénéfique à tous et à chacun, et où les progrès technologiques suffiraient à assurer une croissance continue. Bien sûr, les États-Unis qui avaient gagné la guerre froide, tenait un leadership naturel dans cette configuration en raison de son hégémonie, en tant que seule puissance mondiale capable d’interventions aussi bien militaires que financières sur l’ensemble du monde.

    Ils préservaient ainsi leurs intérêts, mais, apparemment, c’était au départ sans se douter des graves conséquences qui pourraient en résulter pour eux. L’interventionnisme tous azimuths fut, dans la plupart des cas, malheureux et terriblement coûteux. Les peuples n’entraient pas dans les schémas préconçus des stratèges américains et des technocrates mondiaux.

    Les citoyens des États-Unis, eux-mêmes, subirent peu à peu les contrecoups des crises mondiales, les destructions systématiques d’un libre-échangisme aux effets pervers, les réactions violentes d’une guerre monétaire qui devenait primordiale, les suites dramatiques d’une incapacité à contrôler les flux migratoires, enfin les folies d’une société où l’argent est devenu roi. Attentats, désastres financiers, échecs militaires, guerres indéfinies devinrent le lot de la grande puissance qui était censée imposer au monde son modèle démocratique. Toutefois, sous Bush comme sous Obama, le premier sous forme guerrière, le second sous forme pacifique, le même but restait en ligne de mire.

    La mondialisation heureuse

    L’Europe suivait dans cette voie et attelait son char au char américain. Elle adhérait a priori à tous les traités internationaux qui la contraignait à s’ouvrir toujours plus aux marchés mondiaux, c’est-à-dire essentiellement aux grandes multinationales, en espérant elle-même jouer à jeu égal avec de telles mastodontes. La concurrence devenait la règle universelle. L’Europe devait, toujours selon le même schéma, s’unir davantage, offrir des marchés de plus en plus vastes. La monnaie unique entraînerait à coup sûr l’union budgétaire, bancaire, financière, économique et politique, accélérant ainsi les processus commerciaux et donc augmentant la richesse.

    Telle était la pensée qui s’imposait et qui devenait par le fait même unique. Hollande, disciple de Jacques Delors, était le type même de ceux qui avaient appris cette leçon et la répétait par cœur indéfiniment. Tout était fait, bien sûr, pour le bonheur des peuples. L’Europe s’approfondirait en même temps qu’elle s’élargirait… jusqu’à la Turquie, pourquoi pas ?

    Le rêve bushien

    Il ne fallait pas désespérer du Proche et du Moyen-Orient. Le rêve bushien d’en faire un grand espace démocratique avait, certes, échoué ; l’important était de soutenir tous les printemps arabes, toutes les rébellions qui revendiquaient la justice et l’égalité. L’islam se pacifierait en s’adaptant au goût nouveau qui lui viendrait nécessairement, de la liberté religieuse et politique. C’en serait alors fini des querelles intestines et des volontés expansionnistes, sunnites autant que chiites.

    L’Asie serait bien obligée d’entrer dans la danse. Après quelques ajustements, ce serait chose faite. Le Japon sortirait de sa stagnation. Barack Obama veillait à ce que les États-Unis fussent à la tête de ce nouvel ensemble économique asiatique auquel il convenait de donner une tournure démocratique. L’Afrique, quand elle sortirait de ces luttes tribales d’un autre âge, ne pouvait que comprendre l’intérêt pour son continent entier de cette conception universaliste. Ses richesses, sa démographie lui préparaient une position exceptionnelle.

    Henry Kissinger fut en son temps l’apôtre de ces plans grandioses qui lui valurent le prix Nobel de la paix. Jacques Attali chez nous se fait le prophète de ce monde nouveau, d’au-delà des nations, où le nomadisme sera la condition naturelle de l’homme et le progrès son unique but.

    Restent la Russie et la Chine qui, incontestablement, échappent à ces visées. C’est la grande préoccupation des penseurs et des stratèges de cette mondialisation. Tout est donc fait pour contenir la Russie, par OTAN interposée, s’il le faut, pour la déstabiliser, l’acculer, la culpabiliser aux yeux de l’opinion mondiale en espérant là aussi fomenter une révolution « orange » dans le peuple conscientisé.

    De la même façon, l’idée est d’isoler la Chine tout en l’amadouant par le commerce, en attendant que les progrès démocratiques suscitent de l’intérieur les évolutions nécessaires.

    Tel était, tel est toujours le rêve.

    Le réveil des nations

    Et puis, voilà que la réalité se fait tout autre. Les peuples se mettent à aimer leurs frontières ; ils veulent retrouver leur histoire ; plus que la démocratie mondiale, ils cherchent leur identité ; ils aspirent à l’unité intérieure ; ils souhaitent un État protecteur et qui soit le garant de leurs libertés. Ils en ont assez des prétendues élites mondialisées, des systèmes de connivence des partis officiels et des hommes de pouvoir, de la verbeuse morale de ces immoralistes qui se sont hissés sur les chaires d’autorité et qui usent de leur pouvoir pour imposer leur conception et leur intérêt.

    On feint de s’étonner des succès d’un Donald Trump qui, peut-être, malgré tous les pronostics, sera le prochain président des États-Unis. La bien-pensance universelle le rejette. Il n’empêche que le milliardaire à la gouaille quelque peu vulgaire répond à un appel de l’Amérique profonde. Il exprime publiquement ce que le petit peuple pense. N’est-ce pas un signe des temps ? Aux États-Unis aussi ?

    Et, en Europe, il en est de même. Le Brexit fut un coup de tonnerre. Theresa May a décidé de « gérer ses frontières ». L’Angleterre veut rester une nation. En Allemagne, les coup de semonce électoraux ne cessent d’avertir Angela Merkel qui décide, du coup, d’installer des contrôles. La Bavière ne veut pas disparaître ni être submergée. L’Italie proteste après le faux accord de Bratislava ; elle ne veut pas être le pigeon de la politique allemande. Pas plus que la Grèce.

    L’Europe du Nord pareillement. L’Autriche a une résistance populaire énergique qui, peut-être, balaiera un gauchisme viennois irresponsable. La Hongrie brandit son identité ; tous les pays de l’est européen font de même. Pourquoi les peuples seraient-ils condamnés à disparaître pour faire plaisir aux hurluberlus de Bruxelles et de Washington, qui eux, bien payés et à l’abri des menaces, ne connaissent pas la crise ? Il n’est pas dit que l’Amérique du sud aussi ne puisse se retrouver dans des États dignes de ce nom.

    L’Asie, l’Afrique même, en dépit des rouleaux compresseurs du capitalisme mondial, n’échappent pas à ce besoin identitaire. La Russie poursuit sa course et retrouve sa puissance avec le régime qui lui convient. La Chine saura s’adapter mais défendra toujours sa singularité. Le Proche et Moyen-Orient, bien que bouleversé et déchiré par l’islam, n’a d’espoir de paix que dans des équilibres historiques qui se nouent sur des États. D’où l’erreur coupable de ceux qui cherchent à les renverser et qui ne font qu’aggraver les drames.

    L’œil qui parcourt la planisphère, en suivant de jour en jour l’actualité, ne peut être que surpris par les changements qui l’affectent en ce moment. Certes, ils ne sont pas exempts de dangers, mais ils signifient clairement la fin d’une certaine ère. Il convient de repenser la politique et la diplomatie. La France y sera contrainte, elle aussi, au risque de disparaître si elle ne fait pas elle-même la vraie et seule réforme qui s’impose, celle de son État qui n’est plus à la hauteur des enjeux du monde. 

  • La Russie, puissance musulmane ?

    Mosquée d'Akhmad Kadyrov à Grozny

     

    Par Péroncel-Hugoz

    Le rôle grandissant joué par Moscou sur la scène arabo-musulmane conduit notre chroniqueur à rappeler certains chiffres, faits et vérités un peu trop négligés, selon lui.

     

    peroncel-hugoz 2.jpgOn sait bien sûr que diplomates et militaires russes s’activent de plus en plus autour du dossier proche-oriental, notamment dans son volet syrien, et que cet interventionnisme choque ou étonne nombre de gens en Occident et en Arabistan. On connaît moins certaines données justifiant aux yeux des Russes eux-mêmes leur présence de plus en plus visible sur le théâtre musulman. 

    En effet : l’actuelle Fédération de Russie est historiquement et démographiquement une puissance mahométaine : 20 à 25 millions de musulmans autochtones, soit environ 15% de la population russe totale, vivent en 2016 dans la Fédération. Et c’est à noter, en bonne intelligence avec des non-musulmans, surtout depuis que s’est terminée la guerre de Dix-Ans, en Tchétchénie, en 2009. 

    LE CONGRÈS DE GROZNY 

    C’est précisément dans le chef-lieu tchétchène, Grozny, où se trouve désormais la plus vaste mosquée de toute la Fédération russe et à l’ombre de ses minarets, que s’est discrètement tenu en août 2016 un « Congrès sunnite » international, convoqué par les autorités russo-tchétchènes ; ce Congrès a réuni quelques 200 savants religieux reconnus, tous dûment enturbannés ou encalottés, venant de divers pays du Sunnistan : Turquie, Jordanie, Soudan, Yémen, Syrie, Russie, Egypte, Europe occidentale, etc. Le maréchal Sissi avait envoyé rien de moins que le grand-mufti d’Egypte et un ancien prestigieux grand-imam d’El Azhar, tandis que Damas en pleine guerre civile avait néanmoins délégué son grand-mufti. Si Bachar El Assad est né dans la minorité chiito-noçairie (ou alaouite, sans rapport avec la dynastie marocaine), il a épousé une compatriote sunnite et il va prier dans des mosquées sunnites. 

    Le Maroc n’était représenté à Grozny qu’à « titre privé » et cela a un peu étonné car c’est la pensée aâcharite, dont l’ « Islam de Juste Milieu » du Maroc se réclame plus que jamais, qui a été à l’honneur au Congrès. L’imam médiéval irakien Aboul Hassan El Aâchari est, tout de suite après son aîné le grand juriste arabe Malik Ben Anas, l’inspirateur du sunnisme marocain réputé donc malékite aâcharite. 

    Cependant Rabat, proche allié de Ryad, ne pouvait officiellement être représenté à un Congrès dont le but avoué était de décréter « non orthodoxe » la doctrine wahabite*, en vigueur depuis le XVIIIe siècle au sein du sunnisme séoudien ; les congressistes ont qualifié le wahabisme de « non-conforme » avec la pensée musulmane classique et ils l’ont accusée d’être à présent «  dangereusement proche » de Daech, quant à l’idéologie. 

    En tout cas, sur le terrain maghrébin, nul n’ignore que le rigorisme wahabite est en contradiction avec le bienveillant soufisme nord-africain, populaire ou littéraire. Pareillement, en Fédération russe, Tchétchénie et Daguestan sont de vieilles terres soufies. 

    KAZAN « LA BELLE MUSULMANE » 

    A 700 km de Moscou, la superbe ville de Kazan, présentée par les voyagistes russes du XXIe siècle comme « la Belle Musulmane », fait figure de métropole de l’Islam de Russie. C’est souvent de Kazan que partent livres, films et idées vers les 8000 actuelles mosquées russes (12 000 avant la Révolution bolchévique de 1917, 343 seulement à la chute du communisme en 1989). 

    C’est en pensant à cet Islam-là que Vladimir Poutine, lui-même s’affichant comme « croyant » (chrétien orthodoxe), a proclamé en août 2012 : « les traditions de notre Islam sont basées sur les valeurs éternelles de bonté, miséricorde et justice ». Rappelons pour finir que la Russie est depuis 2005 un très présent membre observateur à l’Organisation de la coopération (ex-conférence) islamique (OCI), institution née au Sommet islamique de Rabat en 1969 et siégeant depuis lors à Djeddah. La France, qui a à peu près le même pourcentage de musulmans que la Russie parmi ses habitants, n’a pas eu l’idée d’emboîter le pas à Moscou sur la question de l’OCI. Sans doute par manque d’audace et aussi parce que Paris n’a plus de vraie politique islamique depuis 30 ou 40 ans.   

    * Par refus des modes et en accord avec la graphie française classique des mots arabes, j’écris wahabite avec un seul « h » et Séoudite et non pas Saoudite. 

    Péroncel-Hugoz

    Repris du journal en ligne marocain le360 du 07.10.2016

  • L'Ayraultport de Notre-Dame-des-Landes ? Non, non et non...

     

    Pour ou contre l'aéroport de Notre-Dame des Landes ? Ce Grain de sel est contre. Résolument contre. L'affaire est d'importance. Importance régionale et, en un sens, sociétale. Mais faut-il en cette matière particulière avoir une position arrêtée ? Il serait intéressant d'en débattre.  LFAR 

     

    Mur-bleu gds.jpgNous sommes opposés à l'aberrant projet de bétonisation qu'impliquerait la construction de l'inutile et ruineux aéroport de Notre-Dame-des-Landes, en plus du désastre écologique qu'il signifierait. Nous sommes donc favorables à toute manifestation ou opposition intelligente et efficace à ce projet insensé.

    Le problème est que l'état d'esprit de certains des opposants, leur façon d'agir et l'essence même de certaines de leurs actions ne peuvent que nous être étrangères.

    Nous dirons donc de l'opposition à l'Ayraultport de Notre-Dame-des-Landes ce que nous avons dit des propos du FLNC aux terroristes islamistes, lors de « l'affaire de Sisco », en Corse.

    Le 1er août 2016, Lafautearousseau écrivait ceci :

    « Non, nous ne soutenons pas l'indépendantisme corse, ni le FLNC. Face au terrorisme, il y a pourtant des choses qui, en certaines circonstances, sont bonnes à dire, qui avertissent les tueurs, qui leur signifient la détermination d'un peuple à se défendre, à répliquer aux agressions. Après tout, peut-être la mise en garde des Corses, dont on sait qu'elle doit être prise au sérieux, évitera-t-elle les drames que nous avons connus, sur le continent. Ou quelques-uns d'entre eux. Cela sera sans-doute plus efficace que les larmes, les fleurs, les bougies et les hommages dont les médias organisent systématiquement et continûment le concert, pour empêcher toute réaction populaire digne de ce nom. »

    On pourrait paraphraser cette prise de position : non, le boboïsme et la violence gratuite de casseurs extrémistes de gauche ne nous conviennent pas; et nous ne les appuyons pas, ne les acceptons pas. Ces groupes ne font plus de la Politique mais ont sombré depuis longtemps dans la voyoucratie, la délinquance et le terrorisme : cet aspect-là des manifestations, non merci ! Très peu pour nous !

    Par contre, la saine révolte et le soulèvement bienvenu de tous ceux qui sont attachés à la Terre - à « leur » terre... - et qui refusent que pour des questions de profits et de gains financiers (qui restent, de toute façon, à prouver, mais c'est une autre histoire...), on bétonne encore et toujours, encore plus et toujours plus la terre de France : cette saine révolte-là, nous la comprenons, nous la partageons, nous l'appuyons...

  • Samedi : L'Action Française Provence a réussi sa réunion de rentrée malgré les violences de la gauche radicale

     

    14231802_957264514383641_1070260225951636539_o.jpgLa réunion de rentrée d'Action Française Provence s'est tenue avec succès, à Marseille, samedi dernier, 8 octobre.

    C'est ce qui importe et que l'on retiendra de ce week-end par ailleurs agité et violent à raison des menaces et agressions des soi-disant « antifas », en réalité une sorte de gauche extrême radicale constituée d'une population agressive, interlope, plus ou moins marginale, rompue à toutes les formes de violences, jusqu'aux plus extrêmes. Les mêmes auxquelles on assiste en ce moment un peu partout en France. Dès l'annonce de la réunion d'Action Française Provence, ils avaient appelé à une contre-manifestation, délibérément prévue et organisée pour être agressive et violente, y compris contre les forces du maintien de l'ordre, comme on le verra [Photo]. Ainsi une agression contre le local d'Action Française Provence s'est produite dans la nuit du vendredi 7 au samedi 8, au cours de laquelle un certain nombre de militants d'A.F. ont été blessés, entraînant, pour certains, une hospitalisation.

    Malgré ces graves incidents, la réunion a été un succès. Remarquablement organisée et dirigée, son bon déroulement assuré par des équipes de militants dont l'efficacité et le dévouement doivent être salués, elle a été suivie, rue Navarin, par plus d'une centaine de personnes, qui auraient été certainement le double ou davantage sans la présence et les vociférations menaçantes des contre-manifestants d'extrême-gauche et le quadrillage du quartier par les forces de l'ordre.

    La réunion a permis de détailler dans le calme le plan d'action et les principaux axes de campagne d'Action Française Provence pour l'année à venir : la lutte contre l'Union européenne et l'idéologie immigrationniste, notamment. 

    Ce fut aussi l'occasion d'évoquer Lafautearousseau - quotidien d'Action Française de large audience - et d'en recommander la lecture quotidienne à tous les présents.  

    Enfin - moment important de la journée - lecture a été donnée du message de soutien du  Prince Jean de France adressé aux organisateurs et aux participants à cette réunion. Le Prince avait transmis ce message à Stéphane Blanchonnet, président du Comité directeur de l'Action Française, lui-même participant à cet après-midi militant.

    Sa réussite aura été le fruit d'une implantation méthodique, d'activités constantes et d'une progression significative, sur le plan local et national, des convictions royalistes.  

    Signalons que des images de cette réunion ont été données sur FR3 et que La Provence lui a consacré hier dimanche une machette à la Une et un bon quart de sa page 4. Naturellement, avec ses tics de langage habituels, ses amalgames tendancieux, ses approximations et - dans le fond - sa préférence marquée pour les agresseurs-casseurs de la gauche radicale, plutôt que pour les patriotes et les royalistes. Rappelons tout de même à ce grand quotidien régional d'information [?] au cas où il ne l'aurait pas compris, que ce n'étaient pas les identitaires qui faisaient leur rentrée ce samedi, mais l'Action Française de Provence. Les Identitaires sont une chose. L'Action Française en est une autre, même si la survie de l'identité française - comme pour une large majorité de Français - est l'un de ses soucis premiers. 

     

    Photos 

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        La contre-manif de l'ultra gauche - Marseille, rue de Lodi

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    La réunion d'Action Française, devant le 14 rue Navarin

     

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    Service d’Ordre en place

  • Message du Prince Jean de France aux participants de la réunion de rentrée d'Action Française Provence

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    Domaine Royal, le 7 octobre 2016


    Chers Amis,

    Vous vous réunissez, aujourd'hui, pour votre rentrée. Je suis par la pensée et par le coeur avec vous.

    Notre pays ne se porte pas bien. L'idée monarchique fait son chemin, grâce à vous. Continuez. Elle est incarnée par la Maison de France. J'agis, à la place qui est la mienne, à Dreux déjà. En temps voulu, j'agirai plus largement.

    Il faut renouer le pacte national. Travaillons dans ce sens au service du bien commun, de la France et des Français.

    Votre affectionné,

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  • Paris ce lundi 10 octobre : Conférence d’Anne Bernet sur Cadoudal

     

    « Cadoudal et l’épopée chouanne », conférence d’Anne Bernet à Paris, le 10 octobre à 19h30.

    Institut Universitaire Saint-Pie X

    21, rue du Cherche-Midi, 75 006 Paris

    Métro : Sèvres-Babylone ou Saint-Sulpice

    Droit d’entrée : 7 euros (étudiants : 3,50 euros) ; Renseignements : 01.42.22.00.26

  • Traditions • Culture • Loisirs ...