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  • 20 Octobre 1914 ... Quand on pense que M. Millerand a été l'avocat de la société Maggi contre L'Action française !

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    Je suis venu passer quarante-huit heures en Normandie. La population est d'un calme magnifique et accepte  la guerre et les sacrifices en hommes avec une vaillance d'autant plus digne d'être admirée que la région a beaucoup souffert et que nombreux sont les morts, les blessés et les prisonniers. Cependant Perrette travaille et, avec ses vaches, son beurre et ses oeufs, reconstitue de la richesse. Il est bon de voir cette France rurale à l'oeuvre, tandis que les hommes se battent, pour comprendre comment notre pays a pu soutenir des efforts peut-être encore plus rudes que celui-ci.

    Le juge de paix m'apprend qu'il est chargé par le parquet de Saint-Lô d'une enquête sur les biens que la société Maggi pourrait posséder dans le canton. Maggi a en effet acheté dans ces derniers temps un terrain tout près du chemin de fer : c'est la confirmation éclatante de la campagne de Léon Daudet, le triomphe de son Avant-Guerre.

    - Et quand on pense que M. Millerand a été l'avocat de la société Maggi contre L'Action française ! s'écrie mon juge de paix, consterné...

    Evidemment il y aura des explications assez embarrassantes à fournir pour un certain nombre de personnes. Ainsi Marcel Sembat (cet ironiste et qui aime les plaisanteries même amères) vient, en sa qualité de ministre des Travaux publics, d'ordonner la mise sous séquestre des mines de Diélette*, propriété du conseiller de Guillaume II, Thyssen, solennellement inaugurées par son collègue dans le ministère actuel, Fernand David*. Diélette, Thyssen et Fernand David font également les frais d'un chapitre de L'Avant-Guerre.  

    Même aventure pour les mines de fer de Caen... Faut-il que nous ayons raison pour avoir à ce point raison ?  u  

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    * Les mines de fer de Diélette, dans le Cotentin, aujourd'hui site de la centrale nucléaire de Flamanville.

    ** Fernand David, ministre successivement des Travaux publics, du Commerce et de l'Agriculture entre 1913 et 1914.

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  • Le prince Gaston inaugure une aire de jeux à Dreux

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    A Dreux où il réside avec ses parents le duc et la duchesse de Vendôme et avec ses sœurs, la princesse Antoinette et la princesse Louise-Marguertite, le prince Gaston a inauguré en compagnie du maire, Gérard Hamel, une nouvelle aire de jeux. u  

     

    Source : Blog La Couronne – Copyright photo : mairie de Dreux / E.Kolecki 

  • Prochaine émission « Secrets d’Hisoire » : cardinal Jules Mazarin (mardi prochain)

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    Mardi 21 octobre à 20h45, France 2 propose un numéro inédit de l’émission « Secrets d’Histoire » consacré au cardinal Jules Mazarin. Sa vie et son parcours jusqu’à la Cour de France et auprès de la régente Anne d’Autriche, mère de Louis XIV ainsi que son imposante collection d’oeuvres d’art seront passés en revue. u  

      

  • Le Louvre lance une souscription pour acheter la table de Teschen

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    Appel à souscription - Paris, Musée du Louvre - Le 28 septembre 2012, la Tribune de l'Art concluait un article consacré à la très belle exposition que la galerie Kugel consacrait à l’orfèvre Johann Christian Neuber, par ces mots : « On ne voit guère qui d’autre que le Louvre pourrait se porter acquéreur de ce meuble-bijou extraordinaire, une pièce unique au monde dont l’intérêt à la fois historique et artistique est considérable ». Il s'agissait bien sûr de la table dite « de Teschen » que Frédéric-Auguste III, prince-électeur de Saxe, avait offerte au baron de Breteuil pour le remercier de son rôle dans la signature du traité entre l’Autriche et la Prusse, qui marquait la fin de la guerre de succession de Bavière, et dans la défense des intérêts de la Saxe dans la succession bavaroise.

    Cet objet, dont il n’existe rien d’équivalent, a bien failli être perdu pour notre pays. Alors qu’il avait fait l’objet d’une interdiction de sortie le 1er juin 2010, trente mois plus tard, le 1er décembre 2012 rien ne s’était passé et la table pouvait sortir de France. Elle n’intéressait manifestement pas Henri Loyrette (ni Versailles, qui n’a rien tenté non plus). Celui-ci était prêt à la laisser partir, au grand dam de la famille du propriétaire qui souhaitait la voir rester en France.

    Heureusement, Jean-Luc Martinez a su comprendre son importance insigne et a entamé les négociations nécessaires pour que le Louvre puisse l’acquérir. Mais l’œuvre reste chère, 12,5 millions d’euros, un prix cependant justifié étant donné sa qualité et son caractère unique. Le musée n’a donc pas encore réuni les fonds nécessaires mais, tout en recherchant par ailleurs le soutien du mécénat d’entreprise, il lance une nouvelle opération « Tous mécènes », en sollicitant les donateurs particuliers afin de réunir la somme de un million d’euros (jusqu’au 31 janvier 2015)

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    La table est exécutée en bronze doré sur une âme de bois. Son plateau est incrusté de 128 pierres fines, toutes différentes et numérotées, qui constituent une véritable collection de minéralogie, et décoré de plaques de porcelaine de Meissen. Chaque pierre est identifiée dans un livret qui est depuis l’origine conservé dans un de ses tiroirs.

    C’est tout naturellement que ce meuble devrait trouver sa place dans les nouvelles salles consacrées au mobilier du XVIIIe siècle. On ne peut, à vrai dire, envisager que cette œuvre échappe au Louvre et il faut souhaiter de nombreux participants à cette souscription, d’autant que, comme pour toute opération de ce genre, 66 % de la somme donnée vient en réduction de l’impôt sur le revenu (dans la limite de 20 % du revenu imposable). Pour donner, il suffit de se rendre sur le site dédié à cette opération.

    Ces dernières semaines le nombre de souscriptions lancées par différents musées était très important, ce qui risquait d’entraîner une lassitude du public. Une chose est sûre : si une souscription doit réussir, il faut absolument que ce soit celle-là. u 

     

    Photo 1 Johann Christian Neuber (1735-1808) - Table Teschen, 1780-1789
    Pierres de Saxe, plaques de porcelaine de Meissen, bronze doré, âme de bois - 71 x 57,4 x 81 cm
    Château de Breteuil - Photo : Philippe Fuzeau/Musée du Louvre 

     
    Photo 2 Plateau de la Table Teschen - Photo Philippe Fuzeau/Musée du Louvre 
     
     
    Source : La Tribune de l'Art - Repris d'un article de Didier Rykner
     
  • 19 Octobre 1914 ... Les Allemands sont allés à Meaux et ils ne sont pas entrés à Nancy

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    Pierre Lasserre* fait devant moi cette remarque :

    "Rien de ce qu'on avait coutume d'annoncer ne s'est réalisé et les choses qui sont arrivées, ce sont toutes les autres. La prise de Nancy par l'ennemi dans les huit premiers jours de la guerre était un  dogme : or les Allemands sont allés à Meaux et ils ne sont pas entrés à Nancy. On considérait que la République ne pouvait résister ni à une guerre heureuse ni à une guerre malheureuse, et jusqu'ici elle supporte très bien une guerre mélangée de succès et de revers. Ainsi du reste."

    Ce qu'évidemment personne n'aurait pu annoncer, c'est que, quatre-vingt jours après le début des hostilités, la bataille se livrerait entre Lille et Ostende. Nous aurons bien d'autres surprises sans doute encore : les guerres de coalition en réservent toujours. N'a-t-on pas vu sous la Révolution les soldats russes de Souvarof se battre en Suisse ? Cette extension du théâtre de la guerre fait même peut-être qu'on ne doit pas trop désirer l'entrée en scène des neutres comme l'Italie ou la Roumanie. Qui sait jusqu'où leur participation n'entraînerait pas ? Quieta non movere, disait Bismarck.

    Symptôme à noter : tandis que l'opinion générale, parmi les non-combattants, est que les choses vont bien, tandis que le sentiment est de satisfaction, tant a été forte l'évidence du péril pour Paris et pour la France, une certaine lassitude, visible dans quelques lettres, se manifeste chez ceux qui sont au front. Il semble que l'immensité de la tâche qu'il leur reste à accomplir leur apparaisse seulement. D'autre part, chez les populations envahies, il y a l'impression persistante de la force écrasante de l'ennemi, qui a cherché en effet à en imposer par un déploiement, quelquefois tapageur, de ses ressources en hommes et en matériel...

    Pour le moment, personne en réalité, personne au monde ne saurait entrevoir avec netteté le cours que prendront les évènements ni la façon dont finira la guerre. A vue humaine, on peut seulement redouter un ralentissement des opérations pendant la période d'hiver et une reprise des hostilités au printemps. Les Allemands paraissent vouloir tenir leurs adversaires éloignés de leur territoire aussi longtemps que possible. Et, sur le front occidental, les alliés (Anglo-Franco-Belges) devront d'abord leur reprendre la Belgique, assiéger Namur, Anvers et Liège, entreprise qui constitue une guerre à elle toute seule.  u  

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    * Pierre Lasserre (1867-1930), agrégé de philosophie, professeur à l'Ecole des hautes études, auteur d'une thèse sur le romantisme, s'éloignera de l'Action française en 1914.

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  • Escapade à Prague, par Danièle Masson, dans Réseau Regain

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    On pourrait dire de Prague ce que Rainer Maria Rilke disait de Rome: elle jouit et souffre de la « multitude de ses passés ». 

    Débarqués à l’aéroport – Vaclav Havel bien sûr – après vingt kilomètres de campagne et de banlieue, Prague nous apparaît comme un bijou solitaire, qui concentre en lui toute l’histoire et la beauté tchèques, si bien que la plupart des touristes de la République tchèque, ne connaîtront qu’elle. Pourquoi Prague ? 

     

    Pour comprendre comment la capitale du baroque – baroquissime, dit Borek Sipek – peut-être aussi terre élue de Mozart qui la préférait à Vienne, patrie de Kafka, et, après 6 années d’occupation nazie et 40 ans d’occupation communiste, demeurer « la ville d’or aux cent tours», comme intacte. 

     

    En arpentant Prague à pied – mais nous usons aussi gratuitement, privilège de l’âge ou souvenir du communisme, des transports en commun, et c’est un vrai plaisir, traversant la ville en tramway, d’apercevoir ses clochers, ses palais, ses ponts, ses coupoles – nous sommes submergés par l’histoire et l’entrechoc des passés.

     

     

    Prague baroque

    Notre première visite est pour l’église Saint Nicolas de Malá Strana (la ville mineure). En bas de la tour Saint Nicolas – un escalier de 215 marches conduit à son sommet – on peut lire: « depuis le début des années cinquante jusqu’à la chute du régime communiste, c’était un observatoire de la Police secrète d’Etat qui observait d’ici les murs dans les ambassades des pays de l’Ouest ».

    Quant à l’église – Mozart joua sur les 2 500 tuyaux de son orgue – nous en admirons la grandiose tempête de stucs et de dorures, exemple triomphant de la Contre – Réforme et du baroque qui l’accompagne, en écoutant un de ces multiples concerts dont la publicité assaille le touriste. En 1625, les jésuites, chargés de recatholiciser Prague largement acquise au protestantisme, reçoivent de Ferdinand II de Habsbourg, une église gothique fondée en 1283. En 1653, des architectes italiens restructurent ce qui est devenu le joyau du baroque pragois.

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  • Il l'a dit ...

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  • Conseils de lecture de ce week-end

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    Certains se sont divertis à réunir les idées reçues, les lieux communs ou les sottises de leurs contemporains. L'auteur de ce petit livre, lui, s'est amusé à collectionner les impostures. Académicien aveuglé par sa passion put acheter, au XIXe siècle, les lettres de Jules César à Vercingétorix, écrites en bon français ; comment, émue par le drame des Poldèves, la Chambre des députés française enjoignit la SDN d'arrêter le génocide commis contre un peuple qui n'existait pas ; ce qui permit à un marchand rusé de vendre la tour Eiffel à des acheteurs moins malins que lui.
    Mythiques ou ignorées, poignantes parfois (les faux survivants de la Shoah), drôles le plus souvent, ces histoires ont un point commun : elles se dévorent. u

    Le collectionneur d'impostures
    Frédéric Rouvillois.
    Éditions Flammarion 384 pages, 2010.

    16,00 euros

     

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    Dans ce texte écrit au sortir de la guerre à trente ans, le philosophe et théoricien politique Pierre Boutang (1916-1996) annonce et introduit à toute son uvre à venir en évoquant d´abord « la vie qu´il (lui) fut donnée d´avoir, enfant, dans un grand jardin », son « étonnement devant la consistance, la solidité des choses » et « ce jeu absurde » de leur découvrir et surtout de leur inventer des noms : « Toute forme que j´interrogeais, et qui me donnait sa réponse en se déroulant devant moi me conduisait au seuil de la joie ». C´est donc la réminiscence éclatante des débuts d´un grand nom de la métaphysique française du dernier siècle (un de ceux que George Steiner dans un essai fameux nommera « les logocrates »), mais aussi l´exploration de cette relation commune et originaire à l´être et au langage que la vie enfantine autorise. Ces pages magnifiques - dans un genre comparable aux Confessions de saint Augustin - constituent l´un des plus saisissants classiques de notre littérature, le récit de l´éveil d´une enfance heureuse qui va connaître vite « les constellations de la pauvreté et de l´échec » puisque de « cette maison, avec ce jardin, j´allais être chassé par des gens plus riches que nous » et, boursier dans un lycée, apprendre « par contact, quelle dérision c´était que l´égalité humaine proclamée par cette société » libérale et bourgeoise autour de 1928. u

    La politique
    Pierre Boutang.
    Éditions Les Provinciales, 159 pages, 2014.

    15,00 euros

     

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    La bataille de Camerone, combat qui opposa une compagnie de la Légion étrangère aux troupes mexicaines le 30 avril 1863 lors de l'expédition française au Mexique est encore fait encore aujourd'hui la gloire et l'honneur de la légion. Soixante-deux soldats de la Légion, assiégés dans un bâtiment d'une hacienda du petit village de Camarón de Tejeda, résistèrent plus d'une journée à l'assaut de 2 000 soldats mexicains. À la fin de la journée, les six légionnaires encore en état de combattre, à court de munitions, se rendent à leurs adversaires à condition de garder leurs armes et de pouvoir secourir leurs camarades blessés. u

    Camerone
    Par P.Glogowski et G.Lehideux.
    Éditions du Triomphe, 48  pages.

    14,70 euros 

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  • 18 Octobre 1914 ... On entretient comme on peut la gaieté française

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    On entretient comme on peut la gaieté française et déjà courent, bons ou mauvais, les "mots de la guerre". Maurice Donnay* est l'auteur de celui-ci, qui date de ces derniers jours, quand les aéroplanes allemands - les taubes - venaient tous les matins jeter des bombes sur Paris : "Comment voulez-vous que les Parisiens soient effrayés ? Ils ont l'habitude de prendre leur taube."

    Alfred Capus raconte ce trait, tout à fait caractéristique de la guerre. A l'ambulance, le médecin, avec toutes sortes de précautions, avise un de nos artilleurs blessés que, faute de place, il sera obligé de lui donner un Allemand pour voisin de lit. 

    - Un boche ? Chouette, alors ! s'écrie l'artilleur. Je n'en avais pas encore vu !

    Et c'est très vrai que nombre de blessés n'ont jamais vu l'ennemi, qui tire de loin ou caché dans les tranchées et ne tient pas au contact direct. u  

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    * Maurice Donnay (1859-1945), auteur de théâtre, recevra Jacques Bainville à l'Académie française le 7 novembre 1935.

  • Bientôt chez nous, par Hilaire de Crémiers

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    L’otage français, Hervé Gourdel, a été décapité. Un de plus ! La guerre entamée sera totale. Le gouvernement et les institutions de la France ne sont plus au niveau des risques encourus. 

    La guerre est là, maintenant, dans le monde ; la guerre est là chez nous, en France. Ceux qui nous gouvernent n’auront cessé d’en susciter et d’en alimenter l’embrasement. 

    Alors même que la France entre en guerre, que la mort frappe à nos portes, que la débâcle économique et sociale ravage le pays, ils ne changent pas, ils sont toujours les mêmes. Un moment d’émotion et d’unanimité, puis les habitudes reviennent.

    Le pouvoir, les places, c’est tout ce qu’ils veulent, qu’ils y soient installés ou qu’ils cherchent à les reconquérir. Tous se les disputent, à gauche, à droite, au centre : c’est le seul objet de leur calcul, trouver la combinaison gagnante. Et quel pouvoir ? Quelle conception du pouvoir ? Des gamins qui jouent et qui réduisent la politique à leur médiocre ambition. La France n’est qu’un mot dans leur bouche. 

    Malfaisance du régime

     

    Aucun d’entre eux n’est à la hauteur de la situation, aucun. Plus ils le prétendent, moins ils le sont. à cause de leur conception même, à cause essentiellement du régime qu’ils servent, dont ils se servent et qui les sert. Ce régime de faiblesse insigne, que la France a subi à plusieurs reprises dans sa longue histoire, bien connu dans son habituel fonctionnement et que les grands esprits de notre pays, à toutes les époques, ont su et déclaré malfaisant, est plus que jamais le nôtre aujourd’hui : le régime des partis. Il n’est point fait pour la France ; il n’est fait que pour les gens qui en vivent, pour eux, uniquement pour eux ; ils se l’inventent et se le réinventent tous les jours, en l’habillant d’une rhétorique nouvelle qui n’est nouvelle que de leur intérêt du moment mais qui est aussi vieille que la plus vieille démagogie : celle dont un Aristophane, il y a vingt -cinq siècles, se gaussait en la représentant en marchand de saucisses qui flatte les Athéniens en les menant à la ruine, plus gravement celle dont usait un Créon, le type de l’homme de pouvoir si bien dessiné par Sophocle et qui bafoue les lois sacrées de la famille et de la cité, ou encore celle d’un Thersite, chez Homère, à l’âme basse et lâche qui fait le matamore et excite au renversement de l’ordre naturel des sociétés ; mais plus personne aujourd’hui pour le faire taire d’un coup de sceptre ! Ces types de malfaiteurs politiques sont éternels ! Ce qu’on appelle la République française n’est plus qu’un ramas de cet acabit.

     

    Malgré leur titre et leur gloriole, ils sont profondément inaptes à la direction du pays ; leur prétendue habileté de politiciens n’est d’aucune utilité dans les circonstances dramatiques où la France risque le pire. Pas de vision historique – il la récusent toujours –, pas même d’épaisseur psychologique dans la compréhension de ce qui se passe, se comportant comme des barbares qu’ils sont, de la façon dont Démosthène – eh oui, il y a vingt-cinq siècles ! – reprochait en son temps aux dirigeants de la démocratie athénienne de se comporter, allant tels des sots là où ils étaient attaqués, sans jamais anticiper, se rendant sur le terrain même que leurs adversaires avaient choisi pour y prendre leurs coups. Ainsi sont nos pitoyables hommes politiques, inconsistants en tout. Aucune intelligence des questions de fond qui se posent dans le monde, dans notre société, en France, et dont ils sont en grande partie responsables par leur incurie et leur incompétence : il est vrai que pour eux un ministère est un but de carrière, un lieu de pouvoir politique et idéologique, et non un lieu de service. Quels méfaits ont provoqué leur sectarisme idéologique stupide, leurs choix personnels de vie qui entraînent la fausseté de leur jugement, la vacuité de leurs illusions, car, s’agissant de la France et de ce qui lui reste de capacité, ils s’attribuent les mérites de ce qui fait encore, mais pour combien de temps, la force de la nation, à l’intérieur et à l’extérieur. Oui, il est encore une excellence française, dans un certain nombre de domaines, en particulier dans les armées, et ils se l’approprient, mais pour en faire quoi ? Car ils agissent de telle façon que demain tout peut s’écrouler d’un seul coup. Devant le désastre, que feront-ils ? Iront-ils supplier le Sacré-Cœur à Notre-Dame comme leurs prédécesseurs en 1940 ? 

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    Trop fragile

     

    Des échéances redoutables se bousculent en chaos sous les regards impuissants de ces politiciens en désarroi : impossibilité absolue dans le cadre actuel de sortir de la crise financière et budgétaire devenue structurelle, ce qui était prévisible ; dépression économique concomitante, en vérité récession que le vocabulaire officiel plus anodin maquille en déflation ; chômage et misère sociale qui minent le pays dans tous ses états, des cités jusqu’au fond des campagnes, où les pauvres gens n’en peuvent plus ; immigration sans fin, dramatique pour tous, destructrice des liens sociaux ; inefficacité gouvernementale démontrée et archi-démontrée, le gouvernement ne s’acharnant, pour complaire à quelques « lobbies » de son électorat et à quelques financiers qui mènent la danse, qu’à démolir la société française, l’éducation, les mœurs, la civilisation qu’au fond ces gens-là qui en sont pourtant les profiteurs, haïssent ; et maintenant, dans ce contexte, une guerre qui commence, prévisible elle aussi, aboutissement de décennies d’inepties politiques et diplomatiques, guerre multiforme où la terreur devient une arme, dont nul ne peut appréhender le véritable champ de bataille ; car où s’arrête ce prétendu califat qui s’en prend à tout dans un radicalisme absolu, celui d’un djihad qu’aucune autorité ne contrôle, qui frappe partout et dont nos dirigeants dans leur inconséquence et dans leurs postures qui ne sont qu’impostures, ont favorisé le déclenchement, l’explosion et la diffusion ? Et sous pareille menace, nous voilà presque partis en guerre contre la Russie, sans tenir compte des intérêts français, prenant des décisions de plus en plus graves qui nous coûteront et nous coûtent déjà extrêmement cher, car les rétorsions seront terribles. Et le tout dans un environnement de guerre généralisée, non déclarée, économique, monétaire, politique, bientôt militaire, de l’Atlantique au Pacifique.

     

    Il faudrait à la France un chef de l’état digne de ce nom, un gouvernement de combat, resserré sur ses fonctions essentielles, une représentation qui ne soit plus celle des seuls partis et des hommes de partis ; il n’est, pour ainsi dire, pas un Français qui a encore le sens de son pays, qui ne soit intimement persuadé de cette nécessité. Plus Manuel Valls dit qu’il doit tenir, plus chacun comprend qu’il ne tiendra pas. Plus Hollande proclame qu’il ira jusqu’au bout de son mandat, plus l’incertitude ébranle l’institution.

     

    De même que Valls et Hollande feront exploser la gauche, de même Sarkozy fera exploser la droite, et ce sera alors que tout explosera ! Et Marine Le Pen ? Ne prétend-t-elle pas sauver le régime, en apportant ses recettes ? Mais qui ne voit que ce n’est plus une question de recettes ? C’est le régime lui-même qui est le problème. L’évidence est là.   u

     

    Source : Politique magazine

     

  • Comme Unamuno se sent l'âme médiévale et comme Baudelaire méprise la modernité, Verlaine rêve d'un temps revenu à "la chose vitale" ...

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    Non. Il fut gallican, ce siècle, et janséniste !

     Non. Il fut gallican, ce siècle, et janséniste !
    C'est vers le Moyen Age énorme et délicat
    Qu'il faudrait que mon coeur en panne naviguât,
    Loin de nos jours d'esprit charnel et de chair triste.

    Roi, politicien, moine, artisan, chimiste,
    Architecte, soldat, médecin, avocat,
    Quel temps ! Oui, que mon cœur naufragé rembarquât
    Pour toute cette force ardente, souple, artiste !

    Et là que j'eusse part - quelconque, chez les rois
    Ou bien ailleurs, n'importe, - à la chose vitale,
    Et que je fusse un saint, actes bons, pensers droits,

    Haute théologie et solide morale,
    Guidé par la folie unique de la Croix
    Sur tes ailes de pierre, ô folle Cathédrale ! 

     

    Paul Verlaine 

    Sagesse, 1874

    Portrait : Paul Verlaine en 1890 (Eugène Carrière, musée d'Orsay)

     

  • Cercle Vauban : colloque annoncé pour le samedi 6 décembre, à Paris ... une date à retenir !

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    Des précisions suivront, prochainement : programme, intervenants, etc..