Éphéméride du 2 septembre
1792 : Début des Massacres de septembre. Le 14 juillet 1789, on avait promené des têtes au bout des piques...: dès cet épisode, la Terreur est en gestation, "la culture politique qui peut conduire à la Terreur est présente dans la révolution française dès l'été 1789", et la prise de la Bastille inaugure "le spectacle de sang, qui va être inséparable de tous les grands épisodes révolutionnaires"...(François Furet)
1667 : Louis XIV, à l'origine de l'expression "Paris, Ville lumière"...
Les premiers essais de l’éclairage public commencèrent à Paris en 1524 (sous le règne de François premier) : cette année-là, le 24 mai, le tiers de la ville de Meaux fut détruit par un incendie allumé par des malfaiteurs. C’est pour prévenir un semblable désastre qu’un arrêt du parlement, du 7 juin de cette année, ordonna de nouveau aux bourgeois de Paris de mettre des lanternes à leur fenêtre et de tenir chaque soir, près de leur porte, un seau rempli d’eau "...pour éviter aux périls et inconvénients du feu qui pourraient advenir en cette ville de Paris, et résister aux entreprises et conspirations d’aucune boutefeux étant ce présent en ce royaume, qui ont conspiré mettre le feu en bonnes villes de ce dit royaume, comme jà (déjà, ndlr) ils ont fait en aucunes d’icelles villes; la cour a ordonné et enjoint derechef à tous les manants et habitants de cette ville, privilégiés et non privilégiés, que par chacun jour ils aient à faire le guet de nuit... Et outre icelle cour enjoint et commande à tous les dits habitants et chacun d’eulx qu’ils aient à mettre à neuf heures du soir à leurs fenêtres très répondantes sur la rue une lanterne garnie d’une chandelle allumée en la manière accoutumée, et que un chacun se fournisse d’eau en sa maison afin de remédier promptement au dit inconvénient si aucun en survient..."
En 1525, une bande de voleurs appelés mauvais garçons commença d’exercer à Paris des pillages que l’autorité demeurait impuissante à réprimer. Elle détroussait les passants, battait le guet, volait les bateaux sur la rivière, et, à la faveur de la nuit, se retirait hors de la ville avec son butin. Le 24 octobre, le parlement fit publier de nouveau l’ordonnance des lanternes et du guet, "pour les aventuriers, gens vagabonds et sans aveu qui se viennent jeter en cette ville." Par une nouvelle ordonnance du 16 novembre 1526, il fut enjoint "que, en chacune maison, y eut lanternes et chandelles ardentes comme il fut fait l’an passé, pour éviter aux dangers des mauvais garçons qui courent la nuit par cette ville."
Mais rien n'y faisait... Par un arrêt rendu le 29 octobre 1558, la chambre du conseil donna au guet de Paris une organisation nouvelle. On ordonna que dans toutes les rues où le guet était établi, un homme veillerait avec du feu et de la lumière, "pour voir et escouter de fois à autre" ; il fut en même temps prescrit, qu’au lieu des lanternes que chaque habitant était tenu, avant cette époque, de placer à sa fenêtre, il y aurait au coin de chaque rue un falot allumé depuis dix heures du soir jusqu’à quatre heures du matin : "Ordonne la dite chambre, qu’en la maison où se devra faire le guet, y aura un homme veillant dans la rue ayant feu et lumière par devers lui, pour voir et écouter de fois à autre s’il apercevra ou ouïra aucuns larrons ou voleurs, effracteurs de portes et huis, et à cette fin aura une clochette que l’on puisse ouïr par toute la rue, pour d’icelle sonner et éveiller les voisins quand il apercevra ou ouïra aucuns larrons et voleurs, effracteurs de portes et huis. Et sera tenu celui qui fera le guet à la maison de l’autre côté de la rue, lui répondre de sa clochette, et ainsi les uns aux autres de rue en rue et de quartier en quartier, afin s’il est possible de surprendre les dits larrons et voleurs et les mener en justice. À cette fin permet à chacun habitant, à faute de sergent, les mener en prison ou autres lieux, pour les représenter à justice le lendemain... Plus ordonne la dite chambre que au lieu des lanternes que l’on a ordonné aux dits habitants mettre aux fenêtres, tant en cette dite ville que faubourgs, y aura au coin de chacune rue ou autre lieu plus commode, un falot ardent depuis les dix heures du soir jusque à quatre heures du matin, et où les dites rues seront si longues que le dit falot ne puisse éclairer d’un bout à l’autre, en sera mis un au milieu des dites rues, et plus suivant la grandeur d’icelles, le tout à telle distance qu’il sera requis et par l’avis des commissaires quarteniers (chefs d’un quartier, ndlr) dixainiers (chefs de dix maisons, ndlr), de chacun quartier, appelés avec eux deux bourgeois notables de chacune rue pour aviser aux frais des dits falots."
Comme tous ces règlements successifs manquaient à chaque fois leur but, il se créa un service composé d’un certain nombre de personnes, appelées porte-flambeaux ou porte-lanternes, qui se chargeaient, moyennant rétribution, de conduire et d’éclairer par la ville les personnes obligées de parcourir les rues pendant la nuit.
C’est l'abbé Laudati de Caraffa qui avait créé cette entreprise, après avoir obtenu du roi, au mois de mars 1662, des lettres patentes qui lui en accordaient le privilège. Le 26 août 1665, le parlement enregistra ces lettres, en réduisant à vingt ans le privilège, qui était perpétuel, "aux charges et conditions que tous les flambeaux dont se serviraient les commis seraient de bonne cire jaune, achetés chez les épiciers de la ville ou par eux fabriqués et marqués des armes de la ville." Ces cierges étaient divisés en dix portions, et l’on payait cinq sous chaque portion pour se faire escorter dans les rues. Les porte-lanternes étaient distribués par stations, éloignées chacune de cent toises (une toise équivalait à quasiment deux mètres; très exactement : 1,949 mètre, ndlr); on payait un sou pour aller d’un poste à l’autre. Pour se faire éclairer en carrosse, il fallait payer aux porte-lanternes cinq sous par quart d’heure; à pied, on payait seulement trois sous pour le même temps.
C’est le succès de cette entreprise particulière qui amena l’établissement de l’éclairage public de la capitale, décrété le 2 septembre 1667 par Louis XIV.
Le Grand Roi fut si satisfait qu'il ordonna la frappe d'une médaille URBIS SECURITAS ET NITOR (La Sécurité et la propreté de la Ville : la ville de Paris, personnifiée par une femme debout, tient une lanterne rayonnante et une bourse) :
N'est-il pas logique, somme toute, que le Roi-Soleil soit à l'origine de l'expression : "Paris, Ville lumière" ?
1792 : Début des massacres de Septembre, à Paris
Tout va très vite depuis le 10 août dernier (voir l'Éphéméride du 10 août) : c'est ce jour-là qui marque la "fin finale" des derniers restes de pouvoir que conservait encore Louis XVI, et qu'il pouvait conserver, s'il l'avait voulu, même ce jour-là : "Louis XVI a pu sauver vingt fois son trône et sa vie" écrira, avec raison, Chateaubriand.
Mais, pénétré de l'idée fausse et perverse que l'homme est bon - idée mise à la mode par Jean-Jacques Rousseau, entre autres - Louis XVI ne voulait pas se défendre, en tout cas pas par la force, et ne voulait pas faire couler le sang de quelques agitateurs et factieux.
Moyennant quoi, il a "permis" la Révolution qui, elle et ses conséquences calamiteuses sortant sans fin les unes des autres jusqu'à nos jours, a fait couler le sang de dizaines de millions d'hommes, innocents, eux.
Dès le lendemain du 10 août, le Roi, réfugié à l'Assemblée, est suspendu (comme le disait Bainville, cela revenait à "la déchéance moins le mot") et l'Insurrection révolutionnaire, grosse du terrorisme, a, de fait, les pleins pouvoirs à Paris, alors que l'immense majorité du pays est monarchiste.
• dans trois semaines, en ce début de septembre, le Roi sera enfermé au Temple, avec toute la famille royale;
• dans trois mois s'ouvrira son pseudo-procès;
• et, dans moins de cinq mois, il sera assassiné : les terroristes révolutionnaires ne perdront pas de temps, eux, et n'auront pas, vis-à-vis de lui, la pusillanimité et les pudeurs d'humaniste qu'il eut, lui, vis-à-vis d'eux !
• enfin, dans un an et un peu plus d'un mois, ce sera à la reine d'être assassinée, alors que l'abject infanticide lent, sur la personne du petit roi sans défense Louis XVII, a commencé : il durera deux ans...
Ayant pris le pouvoir par la force et l'émeute, l'insurrection va le conserver par les mêmes procédés, qui iront s'amplifiant, jusqu'à la proclamation de la Terreur : ainsi, trois semaines à peine après ce funeste 10 août, les massacreurs vont se déchaîner contre tout ce qu'ils appellent, un peu vite, les contre-révolutionnaires.
Pour frapper les esprits, annihiler toute velléité de résistance et asseoir encore mieux leur pouvoir à Paris, où ils sont les maîtres absolus, les terroristes révolutionnaires vont massacrer 1.400 personnes; l'horreur durera quatre jours.
Le peuple français commence à peine à payer le funeste aveuglement de Louis XVI, et sa bonté dénaturée et dévoyée, qui n'aura profité qu'au crime, au meurtre, à la violence sans bornes, à la Terreur.
Chateaubriand a été le témoin oculaire de ces monstrueux massacres de septembre :
"Les scènes des Cordeliers, dont je fus trois ou quatre fois le témoin, étaient dominées et présidées par Danton (ci dessous), Hun à taille de Goth, à nez camus, à narines au vent, à méplats couturés, à face de gendarme mélangé de procureur lubrique et cruel. Dans la coque de son église, comme dans la carcasse des siècles, Danton, avec ses trois furies mâles, Camille Desmoulins, Marat, Fabre d'Eglantine, organisa les assassinats de septembre. Billaud de Varennes proposa de mettre le feu aux prisons et de brûler tout ce qui était dedans; un autre Conventionnel opina pour qu'on noyât tous les détenus; Marat se déclara pour un massacre général. On implorait Danton pour les victimes. "Je me f... des prisonniers", répondit-il. Auteur de la circulaire de la Commune, il invita les hommes libres à répéter dans les départements l'énormité perpétrée aux Carmes et à l'Abbaye...
Danton, plus franc que les Anglais, disait : "Nous ne jugerons pas le Roi, nous le tuerons." Il disait aussi : "Ces prêtres, ces nobles, ne sont point coupables, mais il faut qu'ils meurent, parce qu'ils sont hors de place, entravent le mouvement des choses et gênent l'avenir." Ces paroles, sous un semblant d'horrible profondeur, n'ont aucune étendue de génie : car elles supposent que l'innocence n'est rien, et que l'ordre moral peut être retranché de l'ordre politique sans le faire périr, ce qui est faux. Danton n'avait pas la conviction des principes qu'il soutenait; il ne s'était affublé du manteau révolutionnaire que pour arriver à la fortune.
"Venez brailler avec nous" conseillait-il à un jeune homme; "quand vous vous serez enrichi, vous ferez ce que vous voudrez". Il confessa que s'il ne s'était pas livré à la cour, c'est qu'elle n'avait pas voulu l'acheter assez cher: effronterie d'une intelligence qui se connaît et d'une corruption qui s'avoue à gueule bée..."
(Mémoires d'Outre-Tombe, La Pléiade, Tome 1, pages 298/299).
Les deux rencontres avec Louis-Philippe eurent lieu en Normandie, au château d'Eu, résidence d'été du Roi. La reine Victoria n'avait que 24 ans, en 1843. Les négociations entre les ministres des Affaires Etrangères d'Angleterre et de France, Lord Aberdeen et François Guizot, qui devaient permettre cette visite, étaient engagées depuis deux ans. Le 2 septembre, dans l'après-midi, le yacht à vapeur Victoria et Albert, avec à son bord la reine, le prince Albert, son époux, et 300 hommes d'équipage, arriva au Tréport.
Louis Philippe voulut accueillir la reine d'Angleterre dans une ambiance joyeuse, intime mais éclatante. Dès le premier soir, un banquet de 60 couverts ouvrit les festivités; puis, ce fut une succession de concerts, de promenades en char à bancs, de spectacles, de pique-niques dans le parc et les environs d'Eu. Enchantée et ravie, la reine Victoria revint à Eu deux ans après...
De Jacques Bainville, Histoire de France, chapitre XX, La Deuxième République et le Second Empire :
"...Cette guerre, bien peu de Français avaient compris ce qu'elle signifiait, deviné ce qu'elle allait être. On pensait n'avoir à combattre que la Prusse (l'aigle prussien, ci contre, ndlr), puissance malgré tout de second ordre, à qui l'on en voulait encore plus de son ingratitude que de son ambition, et de petits États germaniques, ses alliés, qu'on ne prenait pas au sérieux.
La France entrait en conflit avec le peuple allemand tout entier quand elle croyait n'avoir affaire qu'aux Prussiens. On n'imaginait même pas ce qui allait fondre sur nous. La défaite, l'invasion n'étaient entrevues par personne. Si la France avait été envahie deux fois, en 1814 et en 1815, c'était par une coalition écrasante et après de longues années de victoires. Toutes les campagnes du second Empire avaient encore eu lieu au loin. Une victoire de la Prusse paraissait invraisemblable.
On comprend le choc terrible que la France reçut d'événements auxquels rien n'avait préparé ni ceux qui n'avaient pas observé les progrès de l'unité allemande sous l'influence et la direction de l'État prussien, ni ceux qui regardaient le mouvement des nationalités comme légitime et pacifique, ni ceux qui annonçaient qu'il n'y aurait plus de guerres ou que, s'il y en avait encore entre les monarchies, il ne pouvait y en avoir de peuple à peuple.
La première déception vint de notre solitude. Nous n'avions pas une alliance. La Russie, par rancune, laissait faire la Prusse (ci contre, caricature de Daumier sur la Prusse annexant, un à un, ses voisins). L'Angleterre craignait qu'après une victoire la France n'annexât la rive gauche du Rhin et peut-être la Belgique. L'Italie n'attendait que notre défaite pour achever son unité et entrer à Rome. L'Autriche était intéressée à prendre sa revanche de Sadowa, mais elle n'avait pas confiance en nous et elle connaissait la force de la Prusse.
Toutes les fautes de la politique des nationalités se payèrent alors. Cette politique, Napoléon III avait cru habile de l'exécuter par étapes. S'il avait évité la coalition que Louis-Philippe redoutait, il n'avait réussi à la fin qu'à nous laisser seuls et affaiblis en face de l'Allemagne organisée et commandée par la monarchie prussienne.
La défaite fut d'une soudaineté effroyable. L'ennemi, prêt avant nous, était entré en Lorraine et en Alsace. Le 3 août, nous avions perdu les batailles de Frœchwiller et de Forbach. Douze jours plus tard, l'armée du Rhin était bloquée dans Metz. Une autre armée, formée à Châlons, s'étant mise en marche pour la délivrer, fut prévenue et arrêtée par les Allemands. Elle ne tarda pas à être enfermée dans la petite place de Sedan avec l'empereur lui-même qui l'accompagnait. Il ne lui resta plus qu'à se rendre. Le 2 septembre, Napoléon III et cent mille hommes étaient prisonniers..."
Berlin, Porte de Brandebourg, 1871 : la Prusse célèbre le triomphe de Sedan...
Dans notre album L'aventure France racontée par les cartes , voir les trois photos "1870 : L'Alsace, une partie de la Lorraine perdues" , "La nouvelle carte des frontières Est après 1870", et "1871 : Strasbourg, glacis anti-français"
1903 : Naissance de Gustave Thibon
De Charles Maurras (L’Action française, 10 juin 1942, page 2) :
"Gustave Thibon est sans conteste le plus brillant, le plus neuf, le plus inattendu, le plus désiré et le plus cordialement salué de nos jeunes soleils !"
(tiré de notre Catégorie Grandes 'Une" de L'Action française) :
• Retrouvez deux des Discours de Gustave Thibon aux Rassemblement Royaliste des Baux, qui constituent deux de nos Grands Textes :
GRANDS TEXTES (IV) : Le suprême risque et la suprême chance
GRANDS TEXTES (X) : La paille des mots remplace le grain des choses
Au Rassemblement Royaliste des Baux, dont il fut sans conteste l'un des piliers, par la régularité et la qualité de sa participation
"Vous êtes, vous et vos amis, les héritiers spirituels de Charles Maurras. Mais vous savez bien qu'un héritage n'est pas un talisman ni une baguette magique : c'est un outil. Et un outil qu'il faut savoir manier et adapter en fonction du mouvement de la vie qui ramène toujours le semblable, jamais l'identique. Épouser la pensée d'un maître, cela veut dire s'unir à elle pour lui faire des enfants et non pas la stériliser sous prétexte de lui conserver je ne sais quelle intégrité virginale. Il n'y a pire trahison qu'une certaine fidélité matérielle et littérale qui, en durcissant les principes en système, n'aboutit qu'à congeler ce qui était le jaillissement d'une source vive. Les exercices de patinage qu'on peut faire sur cette glace ne m'intéressent pas. La vraie fidélité est celle qui prolonge, qui corrige et qui dépasse. Et le meilleur héritier n'est pas celui qui fait de son héritage un musée ou une exposition rétrospective. "Le bien gagné reste à défendre" : le capital de la sagesse que Maurras vous a légué, vous ne le conserverez qu'en le fécondant, en le récréant sans cesse".
• 193 courtes citations, "Au fil de mes lectures"... : http://www.gilles-jobin.org/citations/?au=290
1930 : Création du Parc national des Cévennes
http://www.cevennes-parcnational.fr/
http://www.franceolympique.com/art/267-pierre_de_coubertin.html
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Commentaires
Merci de ces rappels, en particulier de celui sur les massacres de septembre. Quand on va à" la catho" qui jouxte ces massacres il n'y a pratiquement rien qui rappelle ces massacres de prêtres en particulier, le cimetière n'est pas mis en valeur. Il serait intéressant que questionner les étudiants qui fréquentent" la catho iet de leur demander" ce qu'ils connaissent de ces événements! Combien ont lu " Dialogue des Carmélites ou vu?
Rappelons aussi que cette œuvre de Bernanos " est directement inspiré de la nouvelle de Gertrud von le Fort " la dernière à l'échafaud ." Dans cette nouvelle son héroïne Blanche de la Force qui , elle, n'a jamais existé, contrairement aux autres carmélites assiste" en direct au massacre de son père le marquis de la Force dans ces journées sanglantes et voit aussi Mademoselle de Sombreuil sauver héroïquement son vieux père d'une mort infamante, épisode,lui, historique, relaté par Lenôtre. Biens sûr dans la nouvelle Blanche de la Force sort définitivement brisée de l'épreuve, bouleversée, mais elle trouvera finalement la force de suivre ses sœurs à l'échafaud à Picpus.Tout l'art de Gertrud von le Fort est dans cette transfiguration, cette reviviscence aussi de cette période trou bel apocalyptique de notre histoire, transfiguration reprise par Bernanos, qui certes en gomme ces aspects, notamment l'épisode des massacres de septembre, mais dont 'la dernière œuvre " Dialogues des Carmélites", reprend cette nouvelle inspirée sur ces Carmélites de Compiègne, les tirant définitivement de l'oubli volontaire de notre histoire, ( grâce à l'opéra de Poulenc aussi ) et qui culmine dans ce combat entre la grâce et la peur de la mort, qui ne laisse personne , croyant ou agnostique, indifférent, et signe de ce fait la victoire des Carmélites de Compiègne sur la révolution. . Donc indirectement ou directement ce lieu de mémoire à Paris rue de Vaugirard est lié à notre combat spirituel d’aujourd’hui, et reste toujours d'une actualité brûlante. Merci de nous le remémorer;