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  • Sur Sud Radio, SamuelPaty Comment en finir avec la haine en ligne ? Les actus qui font bouger la France.

    Jean-Marie Bordry avec Maxime Thiébaut, docteur en droit, auteur de « Gilets Jaunes : vers une démocratie réelle ? » (VA Press) et Tom Connan, artiste, écrivain, auteur de « Radical » (Albin Michel).

  • Sur Sud Radio, variant, Covid : faut-il reconfiner d’urgence ?

    Jean-Marie Bordry avec Philippe Bilger, Laura Ténoudji, Tom Connan et  Philippe POINDRON , Virologue et professeur honoraire de virologie à l'université de Strasbourg.

  • Sur Sud Radio, Didier Raoult mérite-t-il d’être poussé vers la sortie ?

    Les Vraies Voix avec Michel Pouzol, Caroline Pilastre, Hala Oukili et Pascal Charbonnel, Médecin généraliste et membre de la Fédération des médecins de France au micro de Jean-Marie Bordry.

  • Sur Sud Radio avec André Bercoff : Frédéric Paya : ”Il y a 400 000 normes en France: cela coûte 60 milliards d’€”.

    André Bercoff a reçu Marie de Greef-Madelin, rédactrice en chef adjointe à Valeurs Actuelles et Frédéric Paya, rédacteur en chef du service Economie-Finance de Valeurs Actuelles, auteurs du livre : « Normes, réglementations… Mais laissez-nous vivre ! » (Plon).


  • Sur Sud Radio, faut-il continuer à développer l’éolien ? - Les Vraies Voix.

    On en débat avec :
    Jean-Louis Butré, président de la Fédération Environnement Durable
    Jean-Yves Grandidier, président fondateur de Valorem, société productrice d’électricité à partir d’énergies renouvelables
    Jean Marie Bordry est accompagné par : Xavier Denamur, Philippe David, Maxime Thiébaud

  • Sur Sud Radio, Macron a-t-il renoncé au ”Quoi qu'il en coûte” ?

    Jean-Marie Bordry avec Guillaume Bigot, Politologue, auteur du livre "Populophobie - Pourquoi il faut remplacer la classe dirigeante française" (Plon) et Nicolas Corato, Fondateur du think tank Place de la République, auteur du livre "Grandes plaidoiries et grands procès - L'art de l'éloquence depuis le XVe siècle" (Hérédium).

  • Sur Sud Radio, comment le travail va-t-il évoluer après l'heure du Covid ?

    Les voix des entrepreneurs avec Jean-Marie Bordry et Denis Jacquet.

    Pascal Picq, anthropologue, membre du collège de France, auteur et conférencier.
    Nicolas Vera, PDG et cofondateur de Corefortech et Cedric Segal, fondateur de STAR BEVERAGES

  • Sur Sud Radio, sécurité routière : les Français sont-ils plus prudents sur les routes ?

    Maître Eric De Caumont, avocat et président de l'association des avocats de l'automobile

    ️ Emmanuel Renard, directeur éducation/formation à l'Association Prévention Routière

    Jean-Marie Bordry est accompagné aujourd'hui par Nadir Kahia, Michel Benezet, et Jean Doridot

  • Sur Sud Radio, Vendanges, Moissons: le travail agricole est-il trop difficile pour les Français saisonniers ?

    On en débat avec Eric Becker, secrétaire fédéral FO transports et logistique, Christophe Pernet, vigneron et président de la délégation des employeurs au sein du Syndicat Général des Vignerons de la Champagne et Joris Niachon, arboriculteur dans la Drôme et responsable de la section à la Confédération paysanne

    Jean Marie Bordry est accompagné par : Julien Leclerc, Emmanuel Jaffelin, José Espinosa

  • Sur Sud Radio, les régionales vont-elles décider de la Présidentielle de 2022 ?

    Jean-Marie  Bordry avec Guillaume Bigot, politologue, auteur du livre "Populophobie - Pourquoi il faut remplacer la classe dirigeante française" (Plon)  et  Nicolas Corato, fondateur du think tank Place de la République, auteur du livre "Grandes plaidoiries et grands procès - L'art de l'éloquence depuis le XVe siècle" (Hérédium).

  • ”Quelqu'un de très important” sur Radio Courtoisie : Nicole Maurras, Stéphane Giocanti et Axel Tisserand ont présenté le

                                        A unmaurras,giocanti,tisserand,cahier de l'herne,nicole maurras moment, Giocanti en arrive au fait "provençal", et fait remarquer que "la culture provençale est rebelle à l'idée d'enfer" et que, en Provence, la grande fête c'est Noël, plus que Pâques...  

            La discussion revient vers Nicole Maurras : "J'ai beaucoup hésité"... "Maurras, les femmes, l'amour, je ne voulais rien dire..." Elle déclare que Giocanti l'a poussée, au contraire à en parler, alors que Déon le lui a franchement déconseillé (elle y reviendra une deuxième fois : Déon craignait que les gens n'achetassent le bouquin croyant y trouver des détails intimes et plus ou moins scabreux...).

            Nicole Maurras prend alors l'exemple de cette "Marie-Thérèse" du Mont de Saturne qui s'est refusée à lui, à la différence de tant d'autres, ce qui a littéralement choqué Maurras; il lui écrivit des centaines de lettres, dit Nicole Maurras, et n'eut plus jamais, après cet échec,  la même attitude qu'avant de la connaître....

            Les trois intervenants sont d'accord sur ce point : ces épisodes, loin d'être superflus ou anecdotiques montrent un Maurras "plus humain", moins "statue du Commandeur"...

              Ce n'est certainement pas faire injure aux autres contributeurs que de le maurras,giocanti,tisserand,cahier de l'herne,nicole maurrasremarquer : les intervenants ont tenu à signaler combien les deux contributions de Thibon ("éclatante") et de Mattéi étaient remarquables : elles n'eclipsent pas la contribution signalée de Frédéric Rouvillois, sur le fédéralisme, d'Olivier Dard (organisateur de trois Colloques passés et du Colloque à venir sur le Maurrassisme et l'Action française....), l'intérêt de la Lettre de Drieu la Rochelle à Maurras, expliquant pourquoi lui, Drieu, n'est pas maurrasssien; ou ce texte de Joseph Kessel, voyant deux Maurras : un chien triste (!), c'est-à-dire Maurras à Paris; et un Maurras rayonnant, épanoui, lorsqu'il est chez lui, en Provence ("...Mon Martigues plus beau que tout...") 

            Vers la fin de l'émission, l'intérêt croît encore. On en arrive au procès, et aux années de l'avant-guerre, puis de la guerre. Comment a-t-on pu accuser Maurras d' "intelligence avec l'ennemi" ? On sait bien que c'est un faussaire qui a dressé l'acte d'accusation... Maurras accusé de haine ? En prenant comme preuve la Lettre à Schrameck, de 1925 ? Mais Maurras, qui a, certes, "connu des colères immenses", ne haïssait personne : dans cette lettre à Schrameck, effectivement violente dans le ton, il voulait en fait calmer les Camelots du Roi qui en avaient assez de se faire assassiner, et il prenait sur lui leur colère, pour éviter qu'ils ne commettent, eux, des actes violents : cette Lettre est "un chef d'oeuvre de haine raisonnée"....

            De même, on rappelle que si Maurras a été aussi calme pendant le 6 février, et même pendant la guerre, c'est que le danger de guerre civile était bien réel : après le 6 février 34, il y a eu des centaines de milliers, peut-être plus d'un million, de gens de gauche et d'extrême-gauche dans la rue...

           Et puis on rappelle aussi, et c'est bienvenu, que dès 1924, Maurras a alerté sur maurras,giocanti,tisserand,cahier de l'herne,nicole maurrasHitler, parlant très tôt de lui et du nazisme comme "le chien enragé de l'Europe". Bainville note dans son Journal que "l'energumène" a gagné les élections (Journal, Tome III, note du 1er février 1933; sans compter le nombre de notes où il le traite de "barbare" de "forcené" et autres...) : il est dommage, même si cela est un peu normal - l'émisssion portant sur Maurras - que les intervenants n'aient pas, au moins, mentionné ce mot de Bainville; ni le fait que, dès 1930, Daudet arreta toute attaque antisémite dans L'Action française, voyant ce qui se faisait jour outre-Rhin....

            Par contre, on a bien rappelé - et on a bien fait... - que Maurras a toujours fermement rejeté la métaphysique de la race, Gobineau etc... et qu'il comparait le nazisme à l'Islam ou le rapprochait de Fichte.... En somme, là où les pacifistes de la Troisième République rêvaient, refusant les crédits militaires, Maurras et l'Action française avertissaient...

             On redit aussi pourquoi - par intérêt national et non par idéologie - l'AF critiquait la République qui poussait Mussolini dans les bras de Hitler - alors que, de fait, les deux hommes ne s'appréciaient guère... : Maurras était pro mussolinien "statégiquement, et pas idéologiquement".....

              On conclut, parce que, hélas, l"heure tourne, avec deux choses : d'abord Nicole Maurras revient sur une photo de Maurras à Lyon en 43 (la photo numéro 36). Maurras ne voulait pas de photo; on l'a convaincu d'en faire; on lui a demandé de sourire, mais il a répondu que, vu les circonstances, sourire.....

            La dernière chose sera dite par Giocanti : "Le roi n'est pas une idée..." rappelant l'attachement sans faille de Maurras aux Princes de la Maison de France.

            Nous ne cessons de le dire, dans ce Blog, répétant sans cesse que notre Cause - si elle se fonde sur des doctrines et des idées - a surtout un visage, et que c'est celui du Chef de la Maison de France, et celui du Dauphin, le Prince Jean et de la Famille de France qui, on le sait, va s'agrandir en janvier.... 

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  • Affaire Sud Radio : ”Rokhaya Diallo piégée par la violence du nouveau discours racial”, par Guylain Chevrier.

    Rokhaya Diallo
    © PHILIPPE HUGUEN / AFP 

    Guylain Chevrier, docteur en histoire, formateur, enseignant, consultant et ancien membre de la mission laïcité du Haut conseil à l'intégration, revient sur les propos racistes dont a été victime Rokhaya Diallo et sur sa responsabilité concernant la racialisation du débat public.

    3.jpgLa journaliste Rokhaya Diallo a annoncé, ce lundi 21 décembre 2020, sur Sud Radio avoir porté plainte contre une auditrice de la station Sud Radio qui avait livré à son encontre un propos injurieux à caractère racial lors d’une des émissions d’octobre dans la série Les Vraies Voix. Les chroniqueurs Philippe Rossi, Philippe Bilger, Jean Doridot et Céline Pina débattaient autour du sujet : « Diallo, Bruckner, les indigénistes ont-ils une part de responsabilité dans les attentats ? » Intervenait alors une auditrice : « Madame Diallo se plaint de la France, elle se plaint des blancs, mais si aujourd’hui elle est journaliste […] elle le doit à l’ouverture d’esprit de notre éducation et de notre pays (…) Parce que Mme Diallo, elle n’aurait pas bénéficié de tout ce que donne la France, je crois qu’il y a de fortes chances qu’elle serait en Afrique, avec 30 kg de plus, 15 gosses en train de piler le mil par terre et d’attendre que son mari lui donne son tour entre les 4 autres épouses. »

    Le poison du retour de la race dans le débat public

    Par-delà la tournure du propos moralement condamnable, et condamné de toutes parts, quelles qu’en soient les suites juridiques, on relèvera particulièrement l’aspect racial de celui-ci. L’auditrice dit réagir au fait que Mme Diallo se plaigne « des blancs ». Aussi, cet aspect racial d’une violence symboliquement certaine, viendrait-il de la seule imagination de l’auditrice, voire d’un racisme français, ou d’un climat sur ce sujet qui met le feu aux poudres ?

    Madame Rokhaya Diallo est l’une des chefs de file d’un retour de la « race » dans le débat public, que l’on croyait rayé de l’histoire depuis la victoire sur le nazisme. Elle participe d’un courant qui entend rabattre sur la question des discriminations toute analyse, traitant comme des races les couleurs de la peau, la différence des sexes, l’orientation sexuelle, l’origine géographique, telle ou telle filiation culturelle… C’est le propre d’un discours indigéniste, racialiste ou décolonial, qui s’est imposé à la faveur de médias complaisants et mêmes d’institutions officielles, mettant en accusation la France comme raciste. On justifie cette accusation par le fait qu’être « blanc » serait être l’héritier d’une domination coloniale qui perdurerait dans les rapports sociaux par des privilèges, ayant pour pendant la discrimination des autres. Les blancs seraient ainsi consciemment ou inconsciemment des racistes. Certains opposent ainsi aujourd’hui à la « lutte des classes » ce qui serait le seul vrai combat, celui de la lutte des « races ».

    L’affirmation d’un privilège blanc est sans fondement et dangereux

    Tout d’abord, s’il y a des discriminations qu’il faut combattre sans concession, cette généralisation d’un « privilège blanc » n’a aucun fondement, à moins de tirer un trait sur l’existence de classes sociales qui reste la réalité structurante des inégalités dans les sociétés développées, dont la France. Rappelons ici que selon l’Observatoire des inégalités, à classe sociale égale les enfants d’immigrés et de non-immigrés réussissent aussi bien. Ceci indiquant combien ce sont les classes sociales qui demeurent le critère essentiel en matière d’inégalités.

    On peut être discriminé pour sa condition sociale, son sexe, le fait d’être en surpoids, d’être handicapé, d’être âgé, d’être syndicaliste, et qu’on soit « blanc » ou pas, il n’y a là à attendre aucun privilège. Les personnes blanches, qui constituent une large partie des personnes sous le seuil de pauvreté, il suffit d’observer celles qui s’inscrivent et se rendent aux restaurants du cœur pour s’en apercevoir, de quel héritage colonial relèvent-elles, et de quels privilèges ? Bien des migrants venus d’Europe de l’est, qui sont en situation précaire, ont la peau blanche, cela en fait-il des privilégiés ? Et ces ouvriers désignés avant tout ainsi comme « blancs », qui subissent les licenciements régulièrement pour raison économique, comme les autres, en chômage de longue durée, des centaines de milliers vivant dans des régions industriellement sinistrées, des privilégiés ? On voit déjà combien cette assignation de chacun à une « race » est un fantasme, un tour de passe-passe pour alimenter un fonds de commerce idéologique, une hystérie identitaire, l’ambition d’un pouvoir politique qui a son projet : En montant les uns contre les autres, on cherche à instaurer des fractures poussant au renoncement à l’égalité républicaine, pour justifier le passage au multiculturalisme et à la discrimination positive !

    L’essentialisation du blanc, un renversement de l’antiracisme en son contraire

    Cette assignation des « blancs » à un statut de privilège est une essentialisation raciale, jetant à la vindicte des autres un groupe humain en raison de sa couleur de peau. Et donc, susceptible de l’exposer à une hostilité violente. N’est-ce pas là le renversement de l’accusation de racisme au regard de ce l’on prétend combattre ?

    Pour l’ONU, l’expression « discrimination raciale » « vise toute distinction, exclusion, restriction ou préférence fondée sur la race, la couleur, l’ascendance, ou l’origine nationale ou ethnique, qui a pour but ou pour effet de détruire ou de compromettre la reconnaissance, la jouissance ou l’exercice, dans des conditions d’égalité des droits de l’homme et des libertés fondamentales dans les domaines politique, économique, social et culturel, ou dans tout autre domaine de la vie publique… » Autrement dit, en essentialisant les blancs comme privilégiés, on exclut ceux qui dans la réalité ne le sont pas d’une prise en compte des inégalités qui les frappent, on les y livre ainsi par un traitement racial de la question sociale.

    Cette mise en procès générale pour racisme des « blancs » tend d’ailleurs à devenir un véritable terrorisme intellectuel, car l’accusation de racisme est sans doute moralement l’une des plus dégradantes. C’est aussi un instrument d’intimidation puissant, régulièrement brandi pour faire taire des voix contraires.

    Le racialisme, une voie sans issue, incendiaire et fratricide

    N’est-ce pas là ce qui enflamme aujourd’hui les esprits, cette outrance sur l’argument de « la race » qui pousse à ne se voir que chacun dans un camp, son présumé ghetto selon telle ou telle différence, au lieu de se penser en citoyens, travaillant à faire évoluer une société qui nous est commune vers plus d’égalité pour tous ? De plus, cette vision raciale tous azimuts divise les forces sociales dont l’unité est pourtant la seule à pouvoir, comme elle l’a fait par le passé, créer un rapport de force permettant de combattre les inégalités. Elle n’a rien de la gauche dont elle se réclame cette idéologie, elle est au contraire réactionnaire, en faisant resurgir du passé innommable le concept de « race » et le culte des tribus.

    La communauté scientifique s’accorde sur le fait qu’il n’y a qu’une race humaine, tous les êtres humains appartenant à une seule et même espèce, tous naissant égaux car avec les mêmes propriétés. Les sociétés ensuite leurs donnent des destins différents susceptibles d’évolutions. On voit ce que représente de recul le racialisme, au regard de cette vision universelle de l’Homme, au sens de ses droits naturels, affirmés par la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen, repris dans les principes et valeurs fondamentaux de la République. C’est une voie sans issue, incendiaire et fratricide.

    Source : https://www.marianne.net/

  • Avec Mistral, Paul Gilbert (pour la ré-édition du Soliloque du prisonnier), et Motte et Soutou, sans oublier Radio Court

                Cette année, la date du 20 avril -naissance de Charles Maurras- est en quelque sorte célébrée en fanfare par l'actualité: en l'espace de même pas deux mois, on vient juste d'avoir la ré-édition du Soliloque du prisonnier, succédant à la parution, il y a quelques semaines à peine, du très interéssant Entre la vieille Europe et la seule France, Charles Maurras, la politique extérieure et la défense nationale, de Georges-Henri Soutou et Martin Motte. Lesquels sont passés à la radio (chez Radio Courtoisie) pour présenter leur ouvrage (vous aurez le lien permettant d'écouter l'émission plus bas).....

                La proximité de cette date-anniversaire du 20 avril est donc, de toute évidence, l'occasion rêvée de faire une petite pause dans l'actualité de ce qui passe, pour en revenir à ce Maurras dont le printemps, la jeunesse, l'actualité -dans ce qu'il a de meilleur...- ne passe, justement pas.... 

                Voici donc la réflexion de Paul Gilbert, sur le Soliloque du prisonnier; à laquelle nous avons joint la présentation -publiée le 1er mars- de l'étude de Motte et Soutou....

                Et puis, comme un peu de fantaisie -mais fantaisie sérieuse, ô combien !...- ne fait jamais de mal, nous mettrons également, dans une sorte de troisième partie, cette Ode à la race latine de Frédéric Mistral, que Maurras appréciait tant: elle s'insère merveilleusement dans ce contexte, et ce d'autant plus que -ne l'a-t-on pas dit mille fois, à juste raison ?...- la beauté sauvera le monde.

                Encore plus quand elle est poésie pure, et qu'elle tire vers le haut, en convoquant les hommes à la quête des sommets. Comme le dit "l'enchanteur de Bretagne", que cite Maurras dans le Soliloque "...l'homme ne se compose pas absolument de calculs positifs pour son bien et pour son mal, ce serait trop le ravaler; c'est en entretenant les Romains de l'eternité de leur ville, qu'on les a menés à la conquête du monde, et qu'on leur a fait laisser dans l'histoire un nom éternel....."

               Et que fait Mistral, dans cette poésie éminemment politique, si ce n'est entretenir les Latins de l'eternité de leur Héritage, et de leur mission ?....

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     I : Soliloque du prisonnier.

    Quel esprit étonnant que Charles Maurras ! Et comme il sait séduire ! On a beau être prévenu contre le maître d'école, le faiseur de doctrines, ses dérives, ses égarements et ses obsessions, on a beau avoir pris ses distances avec son action et avec ses idées, le hasard des relectures ou la découverte d'un texte à nouveau publié sont presque toujours des émerveillements. On comprend pourquoi Maurras a été l'un des hommes les plus adulés, mais aussi les plus haïs, de sa génération. Tout comme Barrès, parfois même mieux que Barrès parce qu'il est moderne, c'est un enchanteur. Le charme de sa pensée agit puissamment lorsqu'elle parle à notre intelligence, au meilleur de nous-même. Quand cette pensée s'élève au-dessus des contingences de la vie politique et des disputes du moment, elle porte haut, très haut.

    En rééditant tout récemment le Soliloque du prisonnier (1), les Editions de l'Herne nous donnent l'occasion de retrouver le pouvoir d'envoûtement de Maurras. C'est un texte singulier, ni un écrit de combat, ni un essai littéraire, mais une sorte de témoignage, un fragment de testament politique que le vieux prisonnier écrit d'une plume presque allègre du fond de sa geôle de Clairvaux. Nulle diatribe contre les hommes de son temps, nul plaidoyer passionné pour ce qui fut fait, ce qui fut écrit dans les années sombres, à peine quelques allusions au détour d'une page à l'actualité récente. Le Soliloque est un livre d'idées, d'idées politiques mais d'idées pures, c'est un discours qui renoue avec l'esprit des oeuvres de jeunesse - on y retrouve le charme d'Athinéa, la profondeur de l'Avenir de l'intelligence -  mais écrit avec la sûreté, la fermeté et l'expérience de l'homme mûr. Tous les grands thèmes de la pensée maurrassienne y sont présents: la Nation, cellule vivante de la civilisation, la France et son destin singulier d'héritière de la Grèce et de Rome, l'alliance des producteurs dans une nouvelle aristocratie. On y trouve également une superbe défense de la Latinité, cet espace de grande et d'antique liberté, de dialogue des hautes cultures, espace d'aventure et de rêve héroïque, que Maurras oppose à "l'abonimable utopie d'une Europe confédérée sous la direction de l'Allemagne", de ses banquiers, de ses marchands  et de ses casernes.

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    Pour Maurras, le propre de ce monde latin, c'est qu'il vit sans frontière, au gré des fleuves, des villes et des poètes qui les ont chantés. "Je suis un drôle de Méditerranéen; ma Méditerranée ne finit pas à Gibraltar, elle reçoit le Guadalquivir et le Tage, elle baigne Cadix, Lisbonne et s'étend, bleue et chaude, jusqu'à Rio de Janeiro. Elle atteint le cap Horn, salue Montevideo, Buenos Aires et, sans oublier Valparaiso ni Callao, elle s'en va, grossie de l'Amazone et de l'Orénoque, rouler dans la mer des Caraïbes, caresser amoureusement nos Antilles, puis Cuba et Haïti, ayant reçu le Meschacébé du grand enchanteur de Bretagne; elle court au Saint-Laurent et, sauf de menues variations de couleur ou de température, va se jeter dans la baie d'Hudson où elle entend parler français. Le caprice de cette Méditerranée idéale le ramène alors à notre hémisphère, mais non pas nécessairement pour revoir Balèares, Cyclades, Oran ou Alger, car ni Anvers ni Gydnis ne lui sont plus étrangers que les Polonais et les Belges ne lui apparaissent barbares: ma Méditerranée ne demande pas mieux que de devenir nordique ou baltique pourvu qu'elle rencontre, ici ou là, les deux lucides flammes d'une civilisation catholique et d'un esprit latin."

    L'union des Latins est-elle possible ? Elle le sera, nous dit Maurras, il faut faire que ce rêve devienne réalité car le monde en a besoin pour revivre. "L'humanité à venir exigera, pour condition primordiale, ce noyau actif, attractif, organisateur. (...) Ainsi tendrait à se reconstituer le Koinon du règne humain, conscience de cette grandeur dans cette unité qui est déjà exprimée de Virgile à Mistral avec une force fière, modérée et douce; les plus amples généralités de l'esprit y sont vivifiées par la généralité de l'âme, tant pour servir l'ensemble que pour l'utiliser sans en exclure personne ni rien". Difficile de rester insensible à de telles perspectives auxquelles le vieux prisonnier au fond de sa cellule donne la couleur des prophéties !

    Optimiste, Maurras ? Incorrigible optimiste ! Oui, nous dit-il, les désordres du monde auront une fin, la raison finira par l'emporter, il existe dans l'univers - pour qui sait les voir - tant de signes  de ce retour à la lumière. "Nos plus amers dépôts stagnants d'inintelligence ne sont pas immortels; La face du monde a vu flotter sur elle d'autres flaques d'aliénation mentale et morale, plus fortes que des modes, épidémies ou endémies. Elles n'ont eu qu'un temps..." Et notre Martégal d'annoncer, avec la sereine tranquillité des serviteurs d'Apollon, la fin du jacobinisme, de l'étatisme et du démocratisme, l'avènement de nations fortes et confiantes, organisées en corps et communautés libres, l'union des producteurs dans une nouvelle aristocratie de l'intelligence et du travail, une autre organisation du monde fondée sur des jeux d'alliance souples entre les Etats et sur le retour à des formes d'association plus pérenne, celles que Montesquieu appelait les "républiques éternelles" : "ce sont les plus fixes possibles, les plus capables de tenir pour former des supernations, donc recherchées, trouvées, conclues selon la loi des parentés de corps et d'esprit les plus prochaines et conduites de proche en proche selon les concordances et les raisons primordiales des affinités de naissance et de formation". La première de ces alliances, selon Maurras, sera naturellement celle des Latins.

    Certains s'étonneront de la part faite dans le Soliloque aux questions internationales et il est vrai que le livre fait alterner des vues brillantes sur la physique des nations avec des considérations particulières à tel ou tel pays, Suisse, Allemagne ou Amériques. On s'étonnera à tort car Maurras s'est toujours passionné pour la politique étrangère et Kiel et Tanger comme Le Mauvais Traité figurent parmi ses meilleurs livres. Il va même jusqu'à rappeler, avec un léger sourire, que "plusieurs années avant Bainville et Poincaré, il était correspondant de la Nacion de Buenos Aires" et que dans plusieurs pays, les cercles Charles Maurras coexistaient avec les cercles Bainville. Non, semble nous dire Maurras, et quelque soit la tendresse qu'il éprouvait pour son ami historien, le disciple n'a pas étouffé le maître et le maître revendique la paternité du plan d'ensemble, de la vue générale qui sous-tend ce que l'on appelle "la politique étrangère de l'Action française". Un autre livre, lui aussi paru très récemment, confirme cette fascination de Maurras pour la scène internationale, l'originalité de ses thèses et la constance avec laquelle il y revient dans toute son oeuvre. Il s'agit de l'ouvrage publié sous la direction du professeur Georges-Henri Soutou, de l'Institut, Entre la vieille Europe et la Seule France. Charles Maurras, la politique extérieure et la défense nationale (2). Les auteurs y mettent en lumière les différents thèmes de la géopolitique maurrassienne, comment Maurras les extrait de sa philosophie politique et comment ils les composent en visions de l'avenir. L'autre mérite de ce livre, c'est de confirmer, de la façon la plus argumentée qui soit, l'existence d'un fil rouge de la politique extérieure française qui relie Maurras, Bainville, de Gaulle, Pompidou et que nous retrouvons aujourd'hui chez Hubert Védrine.

    Livre d'idée, disions nous du Soliloque, mais livre qui donne aussi envie d'agir, malgré les inerties et les pesanteurs du monde, avec l'assurance que le juste, le bien et le bon finiront, d'une manière ou d'une autre, par prendre l'avantage. Enthousiasme et lucidité sont les deux marques de fabrique de cet ouvrage dont on sort plus fort. Ce ne sont pas les moindres ruses du séducteur Maurras. 

    Paul Gilbert

    (1): Charles Maurras, Soliloque du prisonnier. (Editions de l'Herne, mars 2010, 96 pages).

    (2): Sous la direction de Georges-Henri Soutou, de l'Institut, Entre la vieille Europe et la seule France. Charles Maurras, la politique extérieure et la défense nationale. (Economica, novembre 2009, 438 pages).

                                                                           ----------------------------------------------

    II : Nous remettons ici la note du premier mars, que nous avons consacrée à cet ouvrage: avec, en prime, et comme cerise sur le gâteau, l'émission du 6 avril de Radio Courtoisie, qui reçoit les deux auteurs, Georges-Henri Soutou et Martin Motte:

    http://vieilleeurope.free.fr/?p=850

     

    MAURRAS SOUTOU.jpg

    Editions Economica, Institut de stratégie comparée, 432 pages, 39 euros.

    Présentation de l'éditeur :

                Si le rôle de Charles Maurras dans la politique intérieure française reste connu (et très controversé), on oublie généralement qu'il existe un autre Maurras, celui dont le Président Pompidou disait en 1972 qu'il avait "prévu le monde actuel" avec soixante ans d'avance.

                Quelles furent ses thèses sur les relations internationales et les problèmes de défense ? Dans quels postulats s'enracinaient-elles ? Ont-elles connu une évolution entre Kiel et Tanger (1910) et sa mort en 1952 ? Furent-elles unanimement acceptées au sein de l'Action française ou des divergences s 'y exprimèrent-elles ? Les analyses de Maurras supportent-elles la confrontation avec les acquis de l'historiographie actuelle ? Quelle fut leur influence sur les décideurs politiques et militaires du XXe siècle, en particulier Charles de Gaulle ? Autant de questions qui, à ce jour, n'ont pas assez retenu l'attention des chercheurs.

                Aussi le présent ouvrage a-t-il l'ambition de faire oeuvre pionnière. Au carrefour de la philosophie politique, de la diplomatie, de la géopolitique et de la stratégie, les thèmes qu'il aborde ouvrent des perspectives inattendues sur l'histoire contemporaine.


    Table des matières

    Introduction par Georges-Henri Soutou et Martin Motte

    I - CHAMP DE L’ENQUÊTE


    - Martin Motte : Kiel et Tanger

    - Charles Maurras : Que la France pourrait manœuvrer et grandir.

    - Georges-Henri Soutou : La réflexion de Charles Maurras sur les relations internationales, de 1896 à 1952 : entre la vieille Europe et la seule France.

    - Martin Motte : Maurras et l’ordre du monde.

    MAURRAS KIEL ET TANGER.jpg


    II - MAURRAS ANALYSTE DES RELATIONS INTERNATIONALES

    - Stéphanie Burgaud : Maurras et le triangle Paris-Berlin-Pétersbourg.

    - Patrick Louvier : Les fondements de la puissance britannique dans Kiel et Tanger : racines et prolongements d’une lecture institutionnelle de l’Angleterre édouardienne.

    - Frédéric Le Moal : Maurras et l’Italie, heurs et malheurs d’une nécessaire amitié.


    III - LES ARMES DE LA FRANCE


    - Dimitry Queloz : L’Action française et les questions militaires avant la Première Guerre mondiale.

    - Olivier Lahaie : A propos des jugements portés par Charles Maurras sur l’affaire Dreyfus, l’armée française et ses services de renseignements dans Au signe de Flore.

    - Anne-Aurore Inquimbert : La pensée maurrassienne dans les écrits d’un « officier de fortune » : Henri Morel (1889-1944).

    - Jean-Baptiste Bruneau : La marine et le monde : l’Action française face au désarmement naval (1921-1930).



    IV - DISCIPLES ET CONTINUATEURS


    - Jérôme Grondeux : Charles Benoist et l’attraction maurrassienne.

    - Christophe Dickès : Maurras-Bainville : une influence réciproque ?

    - Christophe Réveillard : La critique maurrassienne de la fédération politique européenne et son influence.

    - Georges Pompidou : Discours prononcé à l’occasion du centenaire de l’École libre des Sciences politiques, 8 décembre 1972 (extraits).


    Conclusion par Georges-Henri Soutou

     

     

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    MAURRAS AVENIR.jpg
    Oui, la pensée de Maurras a bien "saisi de nombreux problèmes de son temps"...
    Et notamment celui de l'Argent devenu Roi.
     C'est par la grâce de la Révolution -qui a supprimé le pouvoir du Sang- que l'Or règne aujourd'hui sans partage ...
    Si une part de l'oeuvre de Maurras a péri -mais c'est le lot commun de tout écrivain-
    une autre forme ce Printemps de Maurras, qui ne passe pas,
    qui reste d'une actualité et d'une présence inaltérables,
    car l'essentiel est toujours neuf.... 

              Le point de vue de Frédéric Le Moal (14 décembre 2009, lelitteraire.com):

    Une étude scientifique et novatrice sur la pensée de Charles Maurras en politique étrangère

                Maurras avait tellement raison qu'il en est devenu fou. Cette phrase prêtée au général de Gaulle suffirait à elle-même à révéler l'impact qu'a eu la pensée du chef de l'Action Française sur une bonne partie de la société de son temps. En 1972, Georges Pompidou reconnut qu'il avait prévu le monde actuel. Le livre dirigé par Georges-Henri Soutou et Martin Motte, fruit d'une journée d'études tenue à l'université Paris-IV Sorbonne, consacrée à la pensée de Charles Maurras sur la politique extérieure et les problèmes de défense, vient combler un vide historiographique. Nombreuses sont en effet les études consacrées à la pensée politique du chef de l'Action française, mais rares sont celles à s'être penchées sur les conceptions maurrassiennes en matière de politique étrangère. Maurras a pourtant traversé tout le premier XXème siècle, depuis la Belle Époque jusqu'à la Guerre froide (il meurt une année avant Staline !) et les débuts de la constructions européenne, via les deux guerres mondiales.

                 Les contributions sont rassemblées par thème : après une analyse générale de la pensée maurrassiennes, on passe à des études de cas (Allemagne, Russie, Italie, Royaume-Uni), puis aux questions de défense et enfin aux disciples et continuateurs de Maurras. Son ouvrage, Kiel et Tanger, sert d'axe structurant à l'ensemble du livre puisque Maurras y a rassemblé ses analyses de politique étrangère, constamment approfondies lors des différentes rééditions. Comme l'écrit Martin Motte, Kiel et Tanger vise à démontrer la responsabilité de la République parlementaire dans les échecs essuyés par la diplomatie française et établir la nécessité d'une restauration monarchique. A partir de là, Maurras construit toute une pensée dont les échos se font sentir pendant un demi-siècle. Maurras, à la fois européen et nationaliste n'est certes pas facile à comprendre pour les esprits de notre temps.

                  Et c'est tout le mérite de cette étude universitaire de le rendre intelligible. Les contributions dressent le portra

  • Le témoignage de Marie Balmary Abandonner la science comme religion, par Gérard Leclerc.

    Il y a plus de quarante ans, la psychanalyste Marie Balmary faisait paraître un ouvrage sur Freud, dont l’actualité est frappante aujourd’hui avec la révélation de la gravité de l’inceste. Mais à l’époque l’auteur n’était pas du tout la bienvenue !

    gerard leclerc.jpgEn écrivant hier ma chronique, je ne me doutais pas qu’au même moment un texte important paru dans l’hebdomadaire L’Obs m’apporterait la confirmation de ce que je tentais d’exprimer. Marie Balmary, psychanalyste et essayiste, y montrait comment Freud avait pu égarer la pensée moderne, en niant ce qu’il avait pourtant découvert en premier lieu, c’est-à-dire la responsabilité du père incestueux dans l’origine des troubles chez les enfants atteints dans leur intimité. C’est pour avoir défendu cette thèse qu’elle avait été récusée par l’université : « Dans cet air des années 1970-1990, écrit-elle, il ne faisait pas bon de ramener des mots comme “interdit” ou “faute”. Ni de présenter une thèse sur la réalité des abus sur les enfants. »

    Ce rappel m’a rajeuni, si je puis dire, parce qu’il a ranimé un souvenir auquel je suis très attaché. Car c’est Maurice Clavel, quelques jours avant sa mort, dans la dernière conversation que j’ai eue avec lui, qui m’avait signalé l’importance du livre de Marie Balmary, qu’il avait fait paraître chez Grasset : L’homme aux statues. Freud et la faute cachée du père. Il m’avait même proprement intimé de le lire toutes affaires cessantes et d’en rendre compte, car il considérait qu’il s’agissait d’un événement culturel considérable.

    Ce n’est donc pas sans émotion que j’ai retrouvé hier Marie Balmary avec la leçon qu’elle tire rétrospectivement de sa découverte, qui ne fut guère la bienvenue à l’époque : « Il convient aujourd’hui de ramener la science à la raison modeste. Abandonner la science comme religion, écouter le cœur humain. Il a ses raisons le cœur. Il est plus fort pour démasquer le mal. »

    Chronique diffusée sur radio Notre-Dame le 28 janvier 2021.

    Sources : https://www.france-catholique.fr/

    https://radionotredame.net/

  • Sur Sud Radio, Prof de Sciences Po : ”L'islamophobie n'est pas sur le même plan que l'antisémitisme et le racisme”.

    Jean-Marie Bordry avec Philippe Bilger, Caroline Pilastre, Stella Kamnga et Sabine Rubin, Députée La France insoumise de Seine-Saint-Denis.