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Le témoignage de Marie Balmary Abandonner la science comme religion, par Gérard Leclerc.

Il y a plus de quarante ans, la psychanalyste Marie Balmary faisait paraître un ouvrage sur Freud, dont l’actualité est frappante aujourd’hui avec la révélation de la gravité de l’inceste. Mais à l’époque l’auteur n’était pas du tout la bienvenue !

gerard leclerc.jpgEn écrivant hier ma chronique, je ne me doutais pas qu’au même moment un texte important paru dans l’hebdomadaire L’Obs m’apporterait la confirmation de ce que je tentais d’exprimer. Marie Balmary, psychanalyste et essayiste, y montrait comment Freud avait pu égarer la pensée moderne, en niant ce qu’il avait pourtant découvert en premier lieu, c’est-à-dire la responsabilité du père incestueux dans l’origine des troubles chez les enfants atteints dans leur intimité. C’est pour avoir défendu cette thèse qu’elle avait été récusée par l’université : « Dans cet air des années 1970-1990, écrit-elle, il ne faisait pas bon de ramener des mots comme “interdit” ou “faute”. Ni de présenter une thèse sur la réalité des abus sur les enfants. »

Ce rappel m’a rajeuni, si je puis dire, parce qu’il a ranimé un souvenir auquel je suis très attaché. Car c’est Maurice Clavel, quelques jours avant sa mort, dans la dernière conversation que j’ai eue avec lui, qui m’avait signalé l’importance du livre de Marie Balmary, qu’il avait fait paraître chez Grasset : L’homme aux statues. Freud et la faute cachée du père. Il m’avait même proprement intimé de le lire toutes affaires cessantes et d’en rendre compte, car il considérait qu’il s’agissait d’un événement culturel considérable.

Ce n’est donc pas sans émotion que j’ai retrouvé hier Marie Balmary avec la leçon qu’elle tire rétrospectivement de sa découverte, qui ne fut guère la bienvenue à l’époque : « Il convient aujourd’hui de ramener la science à la raison modeste. Abandonner la science comme religion, écouter le cœur humain. Il a ses raisons le cœur. Il est plus fort pour démasquer le mal. »

Chronique diffusée sur radio Notre-Dame le 28 janvier 2021.

Sources : https://www.france-catholique.fr/

https://radionotredame.net/

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