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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • (Une fois de plus !...) D'accord avec.;. : L’analyse du désastre éducatif faite par Vincent Laarman, de SOS Education...

                Nos lecteurs le savent d’expérience : prenant modèle sur Montaigne, qui ne cherchait pas à redire ce qui avait été fort bien dit déjà et ailleurs, nous n’hésitons pas -et sans vergogne car c’est pour la bonne cause !...- à piller allègrement tout ce qui passe sur le Net et qui nous partaît aller dans le bon sens.

                C’est aussi une bonne façon de mener la quête des convergences avec toutes les intelligences de l’époque, un état d’esprit qui nous est cher et auquel nos lecteurs sont, également, habitués de notre part….

                Aujourd’hui, donc, nous sommes, une fois de plus,  "d’accord avec"... Vincent Laarman. Et même beaucoup plus : "totalement d’accord avec", et en tous points, sans restriction aucune, ni d'aucune sorte, avec son excellente analyse qui, dans un texte court et percutant, résume et ramasse, sous une forme accessible au grand public, l’ensemble des causes du « désastre éducatif dans lequel nous sommes entrés ».

               C’est dans le toujours excellent Blog de SOS Éducation ( http://www.soseducation.com/ ), que nous citons régulièrement.

               Pour tout commentaire, nous nous contenterons de redire que la toute première mesure à prendre -lorsqu'on décidera d'en sortir...- sera de ramener la scolarité obligatoire à quatorze ans (au lieu des seize actuellement), comme elle l'a été pendant longtemps; et de rétablir un examen d'entrée en sixième: on luttera ainsi efficacement à la base contre la surpopulation à l'école: ce n'est pas en fin de Terminale -ou en première année de Faculté !...- qu'il faut se rendre compte que des dizaines de milliers de jeunes sont à l'école alors qu'ils ne devraient pas y être, mais c'est en début de parcours qu'il faut éviter de les faire entrer dans ce qui ne peut que se réveler une impasse pour eux, après plusieurs années de gâchées pour tout le monde.....  

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    « Des retraités, des étudiants… », pour remplacer les professeurs ?

    L’annonce de Luc Chatel de faire appel à « des retraités, des étudiants… » pour remplacer les profs absents devrait sonner l’alarme dans tout le pays, et en particulier chez les parents et grands-parents d’enfants scolarisés.

    Car cette « solution » révèle l’ampleur du désastre éducatif dans lequel nous sommes entrés : notre pays ne dispose tout simplement plus de personnel qualifié et en âge de travailler pour faire cours à nos enfants.

    La plupart des secteurs de notre économie, on le sait, sont ravagés par le manque de main-d’oeuvre qualifiée : artisanat, restauration, professions médicales, ingénierie… Mais la vérité qui éclate au grand jour, c’est que le métier de professeur ne fait pas exception.

    En réalité, depuis vingt ans, pour maintenir les quotas de recrutement d’enseignants, en particulier dans les matières scientifiques, il a fallu diminuer sans cesse les critères de sélection. On accorde aujourd’hui le CAPES à des candidats ayant 6/20 de moyenne au concours, et qui maîtrisent à peine les règles de base de l’orthographe.

    Cette situation a été dénoncée par plusieurs ministres, dont François Bayrou, Claude Allègre, et Xavier Darcos lorsqu’il était ministre délégué à l’enseignement scolaire, en 2002. La solution de Xavier Darcos était alors d’augmenter considérablement le salaire des professeurs, pour parvenir à attirer de meilleurs candidats, solution que les difficultés budgétaires de l’État français ont rendue impossible.

    Pourquoi une telle pénurie de talents pour exercer « le plus beau métier du monde » ? D’abord parce que l’Éducation nationale fait mal son travail. Elle ne forme plus assez de candidats potentiels corrects.

    Après avoir imposé la « méthode globale » et imposé les « maths modernes », pédagogistes et syndicalistes militants, qui ont un poids considérable au ministère, ont supprimé le « Certif’ », dévalué le Brevet des Collèges, cassé les filières professionnelles, démoli le baccalauréat et fait de notre Université une vaste usine à chômeurs. Ils ont maintenant aussi déclaré la guerre à nos Grandes écoles, toujours au nom d’un égalitarisme fanatique, qui ne supporte pas que quiconque échappe au naufrage collectif.

    Le résultat aujourd’hui est que même le recrutement de professeurs « au rabais » devient difficile. Il faut donc avoir recours aux « étudiants et aux retraités » pour boucher les trous. En attendant de proposer des postes de professeurs à des métallurgistes au chômage ???

    L’autre cause, tout aussi importante, de la pénurie de professeurs qualifiés, est que le métier d’enseignant est devenu épouvantable sous le coup des réformes imposées depuis les années 1970, par ces mêmes dirigeants syndicaux et pédagogistes.

    Ils ont retiré aux professeurs la liberté de prononcer les redoublements, tout en leur interdisant de faire des classes de niveau. Comment faire cours efficacement à trente enfants dont certains sont en avance sur le programme, alors que d’autres ne savent ni lire ni écrire ?

    Ils leur demandent de faire de la discipline sans récompenses (bons points, classements), ni cours de morale (dépassés) ni lignes d’écriture ou zéro de conduite (trop humiliant). Comment imposer son autorité à des enfants dont certains ne sont même pas éduqués par leurs parents ?

    Ils imposent aux professeurs, surtout, des méthodes pédagogiques toujours plus « innovantes » et « participatives ». Les instituteurs qui ont la sagesse de s’accrocher aux méthodes éprouvées sont tournés en dérision dans les IUFM, traités de « dinosaures » par beaucoup de conseillers pédagogiques, et mal notés par les inspecteurs. Comment peut-on supporter d’être maltraité parce qu’on fait bien son travail ?

    Pour l’instant, le ministre de l’Éducation nationale Luc Chatel traite le problème du manque de professeur par des mesures administratives et techniques, en réorganisant les « procédures d’alerte » au rectorat lorsque l’absence d’un professeur est annoncée. De fait, il agit comme la direction de France Télécom qui, pour lutter contre les suicides au travail… équipe ses bureaux de barrières plus élevées aux fenêtres.

    Car à moins d’une véritable refondation de notre système scolaire d’une part, qui permettrait de former de meilleurs candidats au métier d’enseignant, et de restaurer des conditions décentes de travail pour les professeurs, le « manque de profs » ne va faire que s’aggraver dans notre pays, avec des conséquences malheureusement incalculables pour nos enfants.

    Vincent Laarman, Délégué général

  • Les étudiants préfèrent les écoles de commerce à la fac. Ou : le bon sens contre l'idéologie...

                C'est une bonne nouvelle que nous apprend l'AFP dans l'une de ses dépêches récentes. Bonne, parce qu'elle montre que le bon sens et le réalisme d'un nombre croissant de jeunes français sont, finalement, le meilleur remède aux errements dûs à l'idéologie.

                Et que, si les illusions -et les mensonges...- peuvent être officiellement maintenus sur l'état réel de notre enseignement, les jeunes étudiants en tout cas -eux qui sont les premiers concenés- sont de moins en moins dupes.

                Et ils le font savoir, en votant avec leurs pieds. C'est-à-dire en quittant ces facs souvent bidons. C'est leur variable d'ajustement à eux, la seule arme qui leur reste pour protester contre le gâchis qu'on leur sert et qu'on voudrait continuer à leur imposer: ils s'en vont....

                Mais commençons par lire la dépêche:

                "La désaffection pour les études à l'université entamée en 2004 se poursuit. C'est ce que révèle une note d'information du ministère de l'Enseignement supérieur. Les effectifs universitaires diminuent de 1,1 % en 2008-2009 par rapport à l'année précédente, pour un total de 1 203 300 étudiants. Le cursus en sport (Staps) et les disciplines littéraires sont les plus affectées par la baisse : respectivement 6,5 % et 4,7 % d'étudiants en moins en 2008, un recul toutefois moins marqué que ceux des années précédentes. Les sciences sont moins concernées par la baisse (-1,5 %).....

                 Toutes les autres formations de l'enseignement supérieur profitent de ce déclin de l'université depuis dix ans. Les écoles paramédicales et sociales, les écoles artistiques et culturelles, d'architecture, les classes prépara­toires aux grandes écoles ont connu des hausses d'effectifs atteignant, cas extrême, jusqu'à 94,6 % pour les écoles de commerce ! De fait, alors que l'enseignement public fait grise mine, l'enseignement supérieur privé prospère et rassemble désormais 370 300 étudiants. De 1998 à 2008, le nombre d'étudiants du secteur privé a augmenté de 46,6 % !"

                   D'autres notes -émanant du Ministère celles-là...- constatent avec tristesse et déchirement que... les filières sélectives attirent maintenant un bachelier sur deux ! Et la tendance ne fait que se confirmer : de plus en plus de lycéens, après le bac, évitent soigneusement l'université, dans laquelle le taux d’inscription est en baisse régulière, singulièrement dans les facultés les plus contestataires: pour Rennes II et Toulouse Le Mirail -championne toutes catégories de la contestation (!)- les pertes ont pu aller ces derniers temps, et selon les années, jusqu'au quart de la population estudiantine, d'après Educpros !-     

               Certains, au Ministère, avouent leur perplexité, car cela revient tout simplement à voir le sjeunes choisir -horresco referens...- l'horreur des horreurs, la monstruosité la plus épouvantable que la terre ait jamais portée, l'abomination de la désolation: la sélection

               Cachez cette sélection que je ne saurais voir !.... Tel n'est-il pas, et depuis des décennies, "le" credo majeur et incontournable de tous ces démagogues et pédagogistes de salon, le fondement de toutes leurs rêveries insensées, qui aboutissent au désastre que l'on constate quotidiennement ? Alors que la vie, précisément, est sélection, qu'elle est un combat (et un dur combat) de tous les instants, les idéologues du Ministère de l'Education ont imaginé un faux monde, mensonger et faussement rassurant pour l'enfant, dans lequel la sélection n'existait pas.

               Elle qui existe au contraire à chaque instant, chaque seconde, dans la dure et parfois cruelle réalité, l'enfant qui entre en maternelle ne la rencontrera quasiment pas jusqu'à son bac ! "On" a tout fait pour le faire vivre dans une fausse vie, ce qui est précisément le contraire de l'éducation, non ? "On" a tout fait pour qu'il ne soit surtout jamais brimé, jamais contredit, jamais empêché dans ses rêves (!!!!!!!). Bref, qu'il soit bien "au centre", bien "le roi": mais "au centre" de quoi ? Et "le roi" de quoi ? Au final, de l'Anpe, après tant de temps perdu, de capacités irrémédiablement gâchées, d'argent gaspillé....

                Oui mais voilà: les faits sont têtus, et les gens, à la longue, finissent par ouvrir les yeux. Et c'est tant mieux. Le bon sens et le réalisme d'un nombre de plus en plus grand de jeunes...- sont en train de devenir en quelque sorte la limite des idéologies mortifères. Et comme la variable d'ajustement, si l'on peut dire, des ados au sortir du bac, des jeunes en quête d'un avenir vrai. 

               Evidemment, c'est un dur réveil pour les idéologues du ministère qui ont choyé ces poupons tout au long d'une scolarité appauvrie, déformante et des-éduquante. Les voilà lâchés par ces mêmes enfants qu'ils couvent de leur(s) idéologie(s) depuis si longtemps ! Pour eux, qui perdent là tous leurs repères, il faut avouer que c'est dur à vivre.

               Pensez : ces enfants, ces ados "ils" veulent de la sélection ! Les ingrats ! Tout çà, pour cà ? C'est plus que dur à admettre: c'est une révolution copernicienne.....

               Mais c'est tant mieux ! Vive le bon sens et le réalisme !....

  • « Le PS est une maison morte » (Bernard-Henry Lévy) ? Mais c'est toute la gauche idéologique qui est un vaste cimetière

                Oui, nous pensons qu’il  a raison, BHL (1). Mais ce n’est pas seulement le PS qui est mort. On a bien vu récemment la mort du PC. En fait, c’est toute la gauche idéologique qui est morte. Morte de l’échec et de la mort de la révolution d’octobre,quintessence de la grande Révolution originelle, mère et matrice de toutes celles qui ont suivi, jusque dans l’extrême-orient  de Mao et de Pol Pot.

                 Le tsunami, né à Paris en 1789, a atteint sa limite extrême. Il est fini, il est mort. La vague reflue. C’est ce que BHL ne sait pas, ne peut pas ou ne veut pas voir.    

                 Pourtant, cela apparaît et apparaîtra de plus en plus comme une évidence aveuglante à tous, y compris dans les rangs de la gauche idéologique.

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                 Il y a une trentaine d’années, Thomas Molnar, alors que les Partis communistes nationaux (France, Italie…) gardaient intacte, en apparence,  leur immense puissance ; et alors que l’URSS était – ou du moins semblait - plus forte et plus expansionniste que jamais ; Thomas Molnar, donc, à contre-courant de  ces apparences, nous avait expliqué que le communisme était mort, et qu’il n’était plus, comme ces coquillages au bord de la mer abandonnés par leur occupant, qu’une « coquille vide ».  Nous devons à la vérité de dire que, ce jour-là, au cours du repas qui nous réunissait – quelques amis et lui - nous ne l’avons tout simplement pas cru ; et nous avons pensé, d'ailleurs à l'encontre de sa tendance habituelle, qu’il pêchait par un excès d’optimisme, et nous le lui avons dit. Bien peu d’années après, son diagnostic s’avérait exact. L’empire marxiste s’effondrait… C’est Molnar qui avait raison ! 

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    On en est là aujourd’hui. Et c’est, tout simplement ce qui explique les soubresauts de la gauche idéologique. Après le PC, c’est au tour du PS de disparaître du fait de n’avoir plus rien à dire lui non plus.

    Après tout, la Révolution n’a pas plus qu’une autre idéologie les promesses de l’éternité. Comme les virus ou les épidémies, les idéologies peuvent, elles aussi, s’épuiser, finir leurs cycles, cesser pour un temps (ou pour quelques siècles) d’être virulentes. Les XIXème et XXème siècles révolutionnaires – où les peuples se sont épuisés à l’expérience désastreuse des idéologies – ne pourraient-ils pas en avoir épuisé les forces, la puissance dynamique ? Il semble que c’est ce que nous sommes en train de vivre : la fin d’un cycle. Les Lumières, qui avaient fait un premier naufrage historique dans la Terreur , font cette fois leur naufrage définitif, par la fin finale des idéologies insensées et monstrueuses qu’elles ont engendrées. Nul ne s’en plaindra, en tout cas pas nous….

    Cela, BHL, pour l’instant du moins, ne le voit pas. Il n’en voit que la conséquence (« Le PS est une maison morte ») sans voir la cause profonde. Ce qu’on vit doit être trop énorme pour eux. Trop dur. Il doit leur falloir un peu de temps…. Mais ils seront bien obligés d’y venir, et d’ne convenir. Comme nous avec Molnar !.....

    Mais si le règne des idéologies, en notre temps, devait ainsi prendre fin, il faut aussi se demander par quoi elles seront remplacées. A ce jour, la réponse n’est pas brillante : ce qui semble leur succéder c’est le « monde absolument plat » dont parle Georges Steiner dans son Château de Barbe Bleue, quelque chose qui ressemble à peu près au « rien », le « rien » contemporain qui n’est même pas un « nihilisme, » au sens classique, qui avait encore quelque chose à voir avec la culture, la civilisation, la société auxquelles il s’affrontait. Il reste donc à espérer que ce qui subsiste, encore, aujourd’hui, en France et en Europe, de traditions, de vraie culture, d’intelligence, d’institutions, de volonté et, en dernier ressort, de courage, nous évitera de tomber ainsi, peut-être pour plusieurs siècles, dans un tel état d’inculture et de barbarie « en nous permettant de retrouver », selon le vœu de Jean-François Mattéi,  en conclusion de son Regard Vide (3), selon une image ancienne reprise de Platon, « le chemin qui conduit chez nous ». (Platon, Philèbe, 62 b)    

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    (1) : Interview parue dans le Journal du Dimanche, 19 juillet 2009. A rapprocher du Pdf "Jacques Julliard, la Gauche, le PS" mis à votre disposition (rubrique "Documents", en dessous des "Commentaires"), mais Julliard est plus profond que BHL.

               (2) : Il y est presque, pourtant. Il est à deux doigts de dire, comme le commissaire Bourrel, "Bon sang, mais c'est bien sûr !". Il lui faut peut-être juste encore un peu de temps...

            Ainsi, il n'hésite pas à faire la comparaison avec l'effondrement du Parti communiste. «A quoi bon se voiler la face ? On est à la fin d'un cycle. Le PS est dans la situation du PCF de la fin des années 1970, quand la désintégration s'amorçait et qu'on tentait de la conjurer par des formules incantatoires sur - déjà - la refondation, la rénovation.....On essaie de réanimer un cadavre». Et, plus loin, dans son article : «Le PS va mourir ? Non. Il est mort. Personne, ou presque, n'ose le dire. Mais tout le monde, ou presque, le sait....Il est comme le cycliste d'Alfred Jarry qui pédalait alors qu'il était déjà mort. Ou comme le chevalier d'Italo Calvino dont l'armure était vide. Il est mort....Tout a commencé avec le déclin du communisme. On était pour. On était contre. Mais on se déterminait par rapport à lui. En sorte que, quand l'astre s'est éteint, quand il n'a plus brillé que de l'éclat des étoiles mortes, c'est toute la gauche, toute la galaxie, qui a commencé de pâlir à son tour."

             Armure vide, coquille vide : BHL reprend presque la comparaison de Molnar !....

             (3) : Jean-François Mattéi, Le Regard Vide, Essai sur l’épuisement de la culture européenne, Flammarion, 292 pages, 20 €.

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    Sic transit... Quelle dérision ! Tout ça, pour "ça" ?.....
  • Pourquoi il est vain de croire à une véritable reprise, par Jean-Michel Quatrepoint

                Journaliste, Jean-Michel QUATREPOINT a travaillé au Monde pendant onze ans, puis dirigé les rédactions de l’Agefi, de La Tribune et du Nouvel Économiste avant d’animer, quinze années durant, la Lettre A. Il a donc observé et commenté la vie économique à des postes de premier plan et sa longue expérience lui a permis de publier un premier livre qui annonçait en 2008 la Crise globale - ce qui lui a valu le Prix de l’excellence économique.

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                Dans le nouvel ouvrage qu’il vient présenter, dans le cadre des Mercredi de la NAR (1), La dernière bulle, Jean-Michel Quatrepoint explique le déroulement de la crise et montre pourquoi il est vain de croire à une véritable reprise. Au cœur de son analyse, le démontage du « Piège de Wall Street » dans lequel Barack Obama est tombé et qui l’empêche d’organiser la refonte générale du système qui a provoqué la crise. L’analyse, passionnante, conduit à envisager une nouvelle politique économique et financière...

    (1) : mercredi 9 décembre, 17, rue des Petits-Champs, Paris 1er, 4e étage. La conférence commence a 20 heures très précises.

     

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    Le service librairie de la NAR vous propose le livre de Jean-Michel Quatrepoint, "La dernière bulle " 

    au prix promotionnel de 17,50 euros (frais de port inclus).

    Commande et chèque a adresser a Royaliste, 17 rue des Petits-Champs, 75001 Paris 

    ou bien commande en ligne (paiement securisé) en cliquant sur ce lien.

     

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    Voici l'entretien de Jean-Michel Quatrepoint avec Ivan Radja, paru le 26 septembre 2009, dans Le Matin Dimanche:

    Le G20 est impuissant et les banques s'enrichissent déjà sur le dos des Etats qui les ont sauvées, avertit l'économiste Jean-Michel Quatrepoint

    Auteur de «La crise globale» (Ed. Mille et un nuits, 2008), et de «La dernière bulle», qui vient de paraître, l'économiste français Jean-Michel Quatrepoint déplore que le sommet du G20 à Pittsburgh se tienne sur fond de fausse reprise, purement financière.

    Jean-Michel Quatrepoint, vous dénoncez les lobbies financiers américains qui auraient organisé une fausse reprise. De quelle façon?
    Après la faillite de Lehman Brothers il y a un an, la Fed ( Réserve fédérale américaine, ndlr ) et les banques centrales européennes ont «fait l'hélicoptère». Rien qu'aux Etats-Unis, la Fed a arrosé le marché financier de 5000 milliards de dollars pour éviter une panique. Les grandes banques commerciales reçoivent donc de l'argent à taux zéro, qu'elles reprêtent, uniquement aux bons risques, à des taux qui vont de 4% à 25%.

    A qui prêtent-elles?
    Mais aux Etats, qui se sont endettés lourdement pour les sauver! Résultat, elles mettent sur le marché de nouveaux produits à caractère spéculatif, des nouvelles variantes de «subprime» qui panachent un peu de dette italienne, un peu de dette allemande pour faire bien, de la dette russe, garantie par des richesses naturelles considérables, le tout saupoudré d'un peu de dette grecque. C'est la titrisation de la dette.

    Comment ont-elles réussi ce tour de passe-passe?
    Un faisceau de facteurs leur a été favorable: elles ont pu se débarrasser de leurs actifs toxiques, garantis par l'Etat. Ensuite la concentration a placé les survivantes dans une situation de puissance jamais égalée. Goldman Sachs et JP Morgan sont les piliers de Wall Street. Avec d'autres, elles ont organisé leur propre reprise sur le marché boursier, lorsqu'il était à son point le plus bas, en mars, et qu'elles en étaient les seuls acteurs. Elles ont fait remonter les cours de la bourse, et le mécanisme s'est enclenché. Goldman Sachs a engrangé des bénéfices, puis d'autres banques, et tout le monde fait semblant de croire à une reprise, car aucun gouvernement ne veut prendre le risque d'affirmer le contraire. Or il ne s'agit que d'une reprise financière, et non d'une reprise économique.

    Barack Obama est pourtant dur envers les milieux financiers...
    Dans ses discours, oui. Et je le crois sincère. Mais le problème est que Tim Geithner (le secrétaire d'Etat au Trésor, ndlr) ou Lawrence Summers ( conseiller économique, ex-secrétaire au Trésor dans les années 1990, ndlr ) sont proches de Hillary Clinton. Lawrence Summers a été le chantre de la dérégulation sous Clinton et fait exploser le Glass-Steagall Act ( acte de 1933 interdisant à une banque de cumuler activités de dépôt et d'investissement, ndlr) . Il faut savoir que Wall Street est davantage tenu par les Démocrates que par les Républicains. Avec ces relais, le lobby financier a pris Obama en otage en lui promettant une reprise pour 2010 afin qu'il puisse faire passer sa réforme du système de santé, à condition qu'il ne nationalise pas les banques, même temporairement, et ne touche pas aux fondamentaux de Wall Street. Obama a fait le mauvais choix en privilégiant la finance à l'économie réelle, en punissant Detroit (siège de General Motors, ndlr) et non Wall Street. Il aurait dû cogner et virer les banquiers qui ont failli.

    La sphère financière dicte sa loi?
    Dans l'économie occidentale, et anglo-saxonne en particulier, oui. La finance a remplacé l'économie basée sur la production de biens. Aux Etats-Unis, elle représente 21% du PIB, 40% de la totalité des profits des sociétés, mais seulement 6% de l'emploi... La Chine produit à des coûts incroyablement bas, ce qui profite un peu aux Chinois qui développent une petite classe moyenne, mais surtout aux grandes multinationales, qui engendrent des profits considérables, réinjectés aux Etats-Unis via des centres offshore. Ce sont aujourd'hui les opérateurs qui font le marché. Prenez le pétrole: la chaîne compagnies-pays producteurs-acheteurs est court-circuitée par les opérateurs des «places spots», qui fixent les cours. Il leur suffit d'anticiper, par exemple un hiver rigoureux, pour acheter du gasoil et le revendre le moment voulu. La seule manière de rogner les ailes des financiers est de taxer les transactions sur les produits dérivés.

    Le retour de la fameuse taxe Tobin, prônée par Nicolas Sarkozy?
    En quelque sorte. La taxe imaginée par James Tobin ( Prix Nobel d'économie, ndlr ) dans les années 1970 visait plutôt les changes. Taxer les produits dérivés, même sur de petits écarts, freinerait un peu la dérive spéculative car les volumes sont énormes.

    A vous entendre, le G20 ne se réunirait que pour la galerie?
    Son principal mérite est d'exister. Il ne peut pas être un échec, car ce genre de sommet doit être habillé de quelques mesures, sur les bonus, les mesures prudentielles, ou l'augmentation des fonds propres.

    Et les garde-fous censés éviter que la faillite d'un maillon n'entraîne toute la chaîne, voulus par l'UE et son projet de Conseil européen du risque systémique?
    Qui serait composé de 40 représentants de la Banque européenne et des banques centrales... Comment vont-ils surveiller que telle banque commerciale n'ait pas inventé tel nouveau produit financier? Ce n'est pas très sérieux.

  • La Russie n'a jamais été l'ennemie de l'Europe : une interview d'Hélène Richard Favre par le journaliste Arkadij Beinens

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    Une intéressante interview que nous publions pour alimenter le débat. (A retrouver sur notre page Facebook, pour les titulaires d'un compte).  

     

    Quatre questions m'ont été posées par le journaliste Arkadij Beinenson.  

     

    - Vous participez à des groupes de discussion de soutien au Donbass. Quelle est votre motivation ?

     

    Plusieurs raisons expliquent mon engagement face à la situation en Ukraine. 

    Tout d’abord, en tant qu’écrivain et slaviste, il m’est impossible de demeurer insensible à ce qui concerne la Russie. 

    Ensuite, en tant que Suissesse, sachant que mon pays a présidé l’OSCE durant toute cette année 2014, il m’était à nouveau impossible de ne pas suivre avec la plus grande attention les événements qui se sont déroulés en Ukraine.  

    Enfin, vous savez qu’en cette année 2014, la Suisse et la Russie ont célébré le bicentenaire de leurs relations diplomatiques. Pour toutes ces raisons, j’avais de quoi ne pas me détourner de ce qui se passe en Ukraine. 

    Comme vous l’avez constaté, j’ai en effet suivi les publications de différents groupes de soutien au Donbass car j’ai estimé indispensable de m’informer autrement qu’à travers le seul biais des médias occidentaux. 

    Et puis, aussi, j’ai compris le sens du combat mené par ceux que l’Occident a appelés « pro-russes » ou « séparatistes ». 

    Ici, en Occident, les enjeux de cette lutte n’ont pas toujours été bien expliqués, c’est pourquoi j’ai eu à coeur de transmettre à mes compatriotes un autre point de vue que celui qui domine la plupart des médias.

     

    -Estimez-vous objective, la manière dont les médias européens rendent compte de la situation dans le Donbass ? 

     

    Rares sont les média occidentaux qui présentent la situation en Ukraine de manière objective. Il en existe, toutefois, qui osent se démarquer du regard porté par la majorité des journalistes ou autres chroniqueurs. 

    Ainsi trouve-t-on des sites d’information où s’expriment des spécialistes de questions liées à l’économie, à la finance ou à la géopolitique. De nombreuses personnes s’y réfèrent, qui comprennent que la manière dont la plupart des médias rendent compte de la situation est le plus souvent orientée. Dans ce sens, il est piquant de relever que la Russie est sans cesse accusée de livrer sa « propagande » tandis que l’Occident détiendrait à lui seul, la vérité de l’information. 

    Ce sont ces préjugés que je tente de combattre. Encore une fois, je ne suis ni politicienne ni journaliste. Je suis juste animée par le refus de diaboliser la Russie comme s’y emploient trop de commentateurs. 

    En effet, la perception de la Russie par l’Occident se limite très et trop souvent à des clichés, des approximations ou alors à des analyses qui visent à démontrer qu’elle est aux mains d’une clique d’oligarques inféodés à leur président tout puissant. Ainsi ne parle-t-on plus que de « la Russie de Poutine » alors que l’on sait qu’elle est celle de bien d’autres personnalités dont celle de l’ancien et dernier président de l’URSS, Mikhaïl Gorbachev. Je l’ai rappelé dans un de mes derniers sujets de blog qui a aussi été publié comme courrier par « La Tribune de Genève » et par « Le Temps ». 

    Cela dit, des débats contradictoires sont tout de même organisés par les médias et permettent des échanges de points de vue. 

     

    - A votre avis, quelle serait la « recette » à envisager pour résoudre la crise ukrainienne ?

     

    Pour ma part, je ne puis plus qu’espérer que la diplomatie vienne au secours d’une situation qui ne peut plus durer tant la souffrance et la violence y sont dévastatrices. 

    Là encore, je me suis exprimée et mes propos ont été relayés par « La Tribune de Genève » 

     

    - Des divers points de vue émis sur le déclenchement de la crise en Ukraine, lequel vous    paraît déterminant ?

     

    Ce qui apparaît comme principal facteur ayant déclenché cette crise, est la pression exercée sur le Président Viktor Ianoukovich pour qu’il signe un accord avec Bruxelles.  

    Suite au refus qu’il y a opposé, de violentes manifestations se sont déroulées à Kiev, sur le Maïdan. 

    Les interprétations de ces troubles meurtriers ont été controversées. En effet, les lectures des uns et des autres sur la destitution du Président Viktor Ianoukovich ont divergé et c’est de cela que j’ai voulu rendre compte sur mon blog. 

    Il me tient à coeur, en effet, de refuser le seul angle de vue de l’auto-proclamée, « communauté internationale » qui n’a de cesse de charger la Russie et de la rendre responsable de tous les tragiques événements qui se sont déroulés par la suite en Ukraine. 

    Cette attitude de la part de l’Occident n’échappe toutefois pas à nombre d’observateurs et c’est tant mieux. Cependant, ceux-ci sont souvent et aussitôt vus comme victimes naïves de la « propagande » russe. Tout est bon pour stigmatiser la Russie.  

    Cela est parfaitement regrettable et n’apporte rien qui vaille tandis que tant d’appels au dialogue avec la Russie ont en même temps été lancés. 

    L’un d’eux date d’il y a plus d’un an et concerne la Syrie. L’autre a été émis cette année dans le cadre de la crise ukrainienne. 

    Puissent ces appels être entendus car la Russie n’a jamais été l’ennemie de l’Europe. Cette vision-là est insensée et mérite qu’on la combatte avant qu’il ne soit trop tard si ce ne l’est déjà. 

     

  • VOYAGES • «Voyager, c'est vaincre !...» Par Péroncel-Hugoz

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    En reportage dans le Sultanat d’Oman, à la fin du XXe siècle, Péroncel-Hugoz y rencontra un négociant bourlingueur revenu au pays après avoir commercé de Zanzibar à Kinshasa, de Beyrouth au Pakistan. Ce personnage à la Blaise Cendrars apprit à l'auteur de cette chronique un vieux proverbe arabe...

    Au cours de mes périples à travers les continents, je pensai souvent à cet adage arabe que je plaçai même en exergue d’un de mes livres de voyages, « Villes du Sud »*. J’y pensais, encore tout récemment à l’aéroport Mohamed-V, en attendant debout dans les courants d’air, entre les cris d’enfants énervés et les mines exténuées de touristes étrangers du troisième ou quatrième âge… Sur la dizaine de guichets pour le contrôle des passeports, six seulement étaient pourvus de fonctionnaires… Ajoutons que le nouveau mur de publicités devant lequel nous attendîmes plus d’une demi-heure est entièrement rédigé en anglo-américain, alors que les langues majoritairement utilisées, et de loin, dans cet aéroport, sont l’arabe et le français… Passons. Le contrôle enfin franchi, je dus descendre dans un lointain sous-sol (avec escalier roulant en panne…) où tous les sièges étaient déjà occupés.

    Quelques minutes avant l’heure d’embarquement, une bouillie verbale, en deux ou trois idiomes, jaillit soudain d’un haut-parleur mal réglé (j’avais constaté les mêmes grésillements, il y a trois mois, et apparemment aucun remède n’avait été apporté entretemps à cette exécrable sonorisation… Passons encore), pour nous prier de gagner une autre porte, à l’opposé de celle où nous étions… Aussitôt galopade affolée des passagers avec nourrissons, bagages à main excédentaires, parapluies, boîtes de gâteaux, etc. (mais que font les agents à l’enregistrement des bagages ?) vers la bonne porte, et ainsi de suite jusqu’à l’affalement dans un fauteuil de l’avion pour enfin se reposer un peu. Mais non, car aussitôt se déclenche la même insupportable musiquette que dans l’aéroport… Et ça, pour moi, ça ne passe pas… Rien de pire qu’une musique non-choisie, imposée, comme dans les supermarchés où les parc-autos souterrains… Bref, à l’américaine !

    Je ne caricature pas, ô que non, et les témoignages d’utilisateurs plus fréquents que moi de Mohamed-V m’ont conté des péripéties allant presque toutes dans le mauvais sens. L’éditeur Guillaume Jobin, installé au Maroc où il est marié avec la fameuse styliste salétine Fadila El Gadi, me disait : « Le pire c’est la crasse des toilettes, et en plus, depuis sept ans je subis dans cet aéroport une fouille systématique de mes bagages, sans d’ailleurs qu’on y trouve jamais rien de répréhensible… » Ca, mon cher Jobin, je l’ai connu moi aussi mais à l’aéroport d’Alger sans parler de ceux de Khartoum, Dakar ou Hanoï, autour des années 2000.

    Oui, mais ces obscurs aéroports n’ont pas l’ambition affichée, comme Casablanca, de devenir un « hub » international – un «pivot » en bon français, si vous préférez – quand le Maroc aura réussi son légitime pari de recevoir dix puis vingt millions de touristes par an ; lorsque Casa parlera d’égal à égal avec Johannesbourg ou Singapour comme centre d’affaires. Alors il ne faudra pas égarer les bagages de telle ou telle personnalité de haut rang, comme en 2014, à Mohamed-V, les valises du président ivoirien et de la très difficile Madame Ouattara… Quelqu’un me souffle que, sur ce chapitre, l’aéroport de Marrakech ne vaut guère mieux, avec la disparition de la malle d’un invité d’honneur, le célébrissime (en Asie) acteur indien Abhichek Bachham, au Festival du cinéma de 2014… Ca a fait un très médiocre effet, du Sénégal à Bombay ou Calcutta…

    Début novembre 2014, Si Najib Boulif, ministre délégué, chargé des Transports a rompu quelques timides lances en faveur de l’aéroport de Casa, y attribuant pagaïe et retards aux surcroît de passagers « durant la période estivale en saison d’Omra (« petit pèlerinage ») et en Ramadan… ». C’est-à-dire, M. le ministre, pratiquement la moitié de l’année ?…

    En contrepoint de ce tableau aéronautique, somme toute pas très engageant, relevons quant même que la Royal Air Maroc, donnée il y a peu d’années encore pour moribonde, vole de nouveau de ses propres ailes, si j’ose dire, avec un bénéfice net de 15 millions d’euros en 2013 et des attentes prometteuses pour 2014. Bravo donc au patron de la RAM, tandis que l’ancien responsable en chef de l’aéroport Mohamed-V va, lui, être jugé pour divers graves dysfonctionnements financiers ! … J’ai quand même un petit reproche à formuler envers la RAM ; à deux reprises, en 2014, la feuille informative relative à mon billet électronique, m’invitait à me présenter au terminal 1 alors que l’enregistrement était en fait prévu au terminal 2… Avec la longueur et l’encombrement des couloirs entre les deux terminaux, ce ne fut pas une partie de plaisir, non plus…

    Mais « Voyager, c’est vaincre ! », n’est-ce pas ? 

     

    * Villes du Sud, Balland, Paris, 1990, 404 p. avec 50 photos de divers auteurs. Réédition : Payot, coll. « Petite bibliothèque voyageurs », Paris, 1992, 404 p. Nouvelle édition : Éditions Payot et Rivages, coll. « Petite bibliothèque voyageurs », Paris, 2001, 454 p.  

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    Le360 - Péroncel-Hugoz

  • François Lenglet : Avec Trump et le Brexit, c'est la mondialisation du protectionnisme !

     

    Par Alexandre Devecchio

    Le libre-échange tous azimuts est le vestige d'un ancien monde, explique ici François Lenglet [Figarovox, 29.07]. Dans les économies d'après la crise de 2008, le protectionnisme soutenu par les « populistes » l'emporte, selon lui, partout, notamment dans le monde anglo-saxon. Nous étions très critiqués jusqu'à récemment - sans-doute le serons-nous encore - lorsque nous disions que le libre-échange, favorable à certains pays, à certaines époques, défavorable à d'autres ou aux mêmes en d'autres époques, ne pouvait être ni considéré ni imposé comme idéologie ou religion ayant valeur universelle. C'est ce que François Lenglet déclare et démontre dans ce très remarquable entretien. Comme il nous est déjà arrivé, nous le dédions à ceux qui croient que les choses vont toujours dans le même sens.  Nous en aurons d'ailleurs de nouveau l'occasion dès demain à propos d'un semblable entretien sur la nouvelle politique de réindustrialisation du Royaume-Uni que Theresa May vient d'annoncer ... On nous excusera d'y insister mais ce qui est souligné dans ces entretiens, ce sont des évolutions ou révolutions d'une grande importance que notre Ecole de pensée active ne peut ni ne doit ignorer. Elles comportent leur dose d'incertitudes mais surtout d'espoir. Ce n'est pas si courant.   Lafautearousseau

     

    Donald Trump multiplie les prises de position protectionnistes, que cela vous inspire t-il ?

    Il témoigne bien de l'esprit des temps qui est à l'oeuvre. Derrière l'outrance et la caricature, c'est une puissante montée du protectionnisme qui est à l'oeuvre. Je note qu'Hillary Clinton elle-même a pris ses distances avec le libre-échange et la négociation de grands accords commerciaux. Quant à Theresa May, le nouveau Premier ministre britannique, elle pointe elle aussi la nécessité de protéger l'industrie nationale, alors que c'est une conservatrice en principe héritière de Thatcher! C'est une révolution idéologique considérable qui se produit dans le monde anglo-saxon, un changement de logiciel qui rompt avec le libéralisme et le libre-échange. Trump, c'est l'anti-Reagan, et May semble devoir être l'anti-Thatcher. Le besoin de protection s'est substitué au désir de liberté, et encore une fois, le monde anglo-saxon est à la pointe de la mode idéologique. Exactement comme le libéralisme dans les années 1980, le protectionnisme est en train de se mondialiser.

    Qu'est-ce qui explique ce retournement ?

    La crise financière, qui a donné le sentiment que les règles de l'économie mondialisée n'étaient pas les mêmes pour les petits et les gros. Le besoin de frontières, après une longue période de forte mondialisation, qui a exacerbé les particularismes, qui a accru les inégalités entre ceux qui profitent de l'ouverture, les plus qualifiés et les plus mobiles, et les autres, qui en ont subi les conséquences en terme de revenu et d'emploi; la critique des élites et de tout ce à quoi ils croient. Et enfin un tout bête effet de balancier, qui fait qu'on brûle les valeurs de l'ancien monde, celle de l'ancienne génération, les baby-boomers, au profit de nouvelle valeurs, celle de la génération montante.

    Ce sont alors les populistes qui vont profiter de cette révolution idéologique ?

    Ce sont toujours les populistes qui repèrent les premiers ces changements dans la demande politique, avant les partis traditionnels. C'était le cas dans les années 1930, et dans les années qui ont suivi le krach de 1873, dans la période dite de «Grande stagnation», consécutive elle aussi à un long cycle libéral, et elle aussi marquée par la réapparition des frontières. Mais en général, les partis traditionnels finissent par comprendre le messages des électeurs, et ils se réapproprient le thème de la protection, avec leurs valeurs humanistes. C'est exactement ce qui se passe au Royaume-Uni, avec la nouvelle orientation des Conservateurs, depuis le Brexit. Ce n'est pas encore le cas en Europe continentale, où la droite et les sociaux-démocrates restent sur leurs options libérales et hostiles aux frontières. C'est pour cela que le populisme continue à marquer des points dans nos pays. Et ce n'est pas fini, en Allemagne particulièrement, où il a une forte marge de progression après les attentats récents.

    Les différents traités de libre-échange comme le TAFTA, qui sont en cours de négociation, ont-ils une chance d'aboutir ?

    Absolument aucune. Tout cela est mort, ce sont les vestiges de l'ancien monde, comme une ville engloutie. A supposer même que le traité soit signé, il faudrait le faire ratifier dans tous les pays concernés, c'est impensable. L'OMC ne parvient plus à conclure ses grands cycles, et même les accords régionaux sont devenus problématiques: l'âge d'or du commerce mondial est derrière nous. J'observe que la part des échanges dans le PIB mondial n'augmente plus, elle diminue même légèrement. Et la Chine, qui était une machine à mondialiser, va être contrainte de recentrer son économie. Cet âge d'or reviendra sans aucun doute un jour, dans 20 ou 30 ans. Il réapparaît à intervalles réguliers depuis la première mondialisation, lors des Grandes Découvertes du 15ème siècle. Et à chaque fois il est éclipsé, à cause des inégalités et des désordres qu'il provoque.

    Sur le fond, le libre-échange est-il meilleur pour l'économie que le protectionnisme ?

    C'est très difficile à dire, chaque situation est particulière, tout comme chaque époque l'est. Lorsque les Britanniques abolissent les Corn Laws, en 1846, qui protégeaient le secteur agricole ce n'est ni par philanthropie ni par amour du libéralisme, c'est par pur intérêt: ils choisissent le libre-échange parce qu'il maximise leurs profits, et ils ont raison. A l'inverse, la Chine moderne s'est développée dans un cadre protectionniste à l'extrême, protégeant son marché intérieur. Elle aussi a choisi le système qui maximisait son avantage, qui était très différent de celui des Britanniques au même stade de développement, parce que le monde n'était pas le même qu'au 19ème. En économie, pour parodier une formule britannique célèbre, il n'y a pas de loi éternelle, mais rien que des intérêts éternels. Et des rapports de forces entre les groupes sociaux et lobbys, plus ou moins bien arbitrés par le politique. Chaque option, protectionnisme ou libre échange, a ses victimes et ses rentiers, aucun n'obtient de victoire définitive.   

    François Lenglet est éditorialiste économique. Le 1er septembre 2016, il publiera Tant pis, nos enfants paieront ! chez Albin Michel.

    picture-2540921-61yhv5dr.jpgEntretien par

    Journaliste au Figaro et responsable du FigaroVox. Twitter : @AlexDevecchio

          

  • Alain de Benoist - « Front national : pourquoi Florian Philippot a raison »

     

    Nous avons été intéressés - comme souvent - par ces réflexions d'Alain de Benoist dans Boulevard Voltaire. En soi, elles nous paraissent pertinentes et justes; elles constatent une situation et en tirent des conclusions du point de vue de la logique des partis, dans le cadre du Système. Il sont ce qu'ils sont. Alain de Benoist les consdère en l'état. Simplement, même si un certain nombre des positions du Front National concordent avec les nôtres - mais c'est aussi vrai d'autres hommes et mouvements politiques de bords bien différents - comme nous l'avons souvent exprimé ici, et comme c'est notre raison d'être, nous ne croyons pas qu'aucun parti politique intégré, de fait, au Système, soit capable de restaurer profondément et durablement la France. Ce dernier objectif, le seul pour nous qui vaille vraiment, appelle un tout autre engagement. LFAR

     

    Jean-Marie Le Pen privé de sa présidence d’honneur, puis exclu du groupe que le Front national vient de former au Parlement européen, après s’être déclaré « en guerre contre Florian Philippot ». C’est le conflit familial qui repart ?

    Les journalistes et les gens de droite ont un point commun : leur irrésistible tendance à transformer les sujets politiques en sujet « people ». Avec la guerre des générations au FN, ils s’en sont donné à cœur joie : le père contre la fille, la fille contre le père, la comparaison avec les Atrides, avec le roi Lear de Shakespeare, avec Dallas, et que sais-je encore. Après quoi, chacun s’est amusé à distribuer les bons et les mauvais points : « Marine la parricide », la « gentille Marion », le « méchant Philippot », le « fidèle Gollnisch », etc. Autant d’enfantillages, alors que l’on était devant une question de principe assez simple. Aucun parti politique ne peut admettre que l’un de ses membres tienne des propos de nature à nuire à la ligne qu’il a adoptée. Cela vaut pour les simples adhérents comme pour les dirigeants. Si Marine Le Pen ne s’en était pas tenue à ce principe, ce n’est pas de piété filiale qu’elle aurait fait preuve, mais de népotisme. Jean-Pierre Chevènement, quand il a quitté le gouvernement, disait qu’« un ministre, ça ferme sa gueule ou ça s’en va ». Si Jean-Marie Le Pen était en désaccord avec les orientations du parti qu’il a fondé, il aurait mieux fait d’en démissionner. Cela lui aurait épargné d’inutiles humiliations. S’en tenir aux questions de personnes est l’une des pires façons de concevoir la science politique.

    Et que nous dit la science politique ?

    Elle nous dit d’abord que le grand phénomène politique de ces dernières années est l’apparition d’un populisme du peuple, que les partis populistes s’efforcent aujourd’hui de capter. Et que le populisme n’est pas l’« extrême droite », comme le répètent paresseusement les tenants de l’idéologie dominante. Dans les années 1930, les ligues nationalistes opposaient des idées de droite aux partis de gauche. Le populisme oppose le peuple aux élites, ce qui n’est pas du tout la même chose. Comprendre en quoi le Front national a changé, c’est comprendre qu’il a cessé d’être un mouvement nationaliste pour se muer peu à peu en parti populiste. Bien entendu, il y avait déjà du populisme dans l’ancien FN, comme il y a encore du nationalisme dans le nouveau. Mais l’accentuation n’est pas la même. Qu’une certaine droite ne s’y reconnaisse plus est tout à fait normal. Cela explique les réactions de Jean-Marie Le Pen, tout comme celles de Gollnisch, car leur logiciel a fait son temps. Ils restent attachés à des formes et des thématiques que la vague de populisme actuel a complètement dépassées.

    Le fait est que le FN n’a pas que des amis à droite…

    Depuis la disparition de Ras l’front, les deux journaux les plus hostiles au Front national sont Rivarol et Minute, ce qui devrait quand même donner à penser. Quant à Valeurs actuelles, qui vient d’être vendu à l’affairiste franco-libanais Iskandar Safa, l’homme le plus riche du Liban après la famille Hariri, contre qui un mandat d’arrêt international avait été lancé en 2002 et qui fut interdit de séjour sur le territoire français pendant plusieurs années, son directeur général, le « Young Leader » Yves de Kerdrel, grand ami d’Emmanuel Macron, a bien l’intention d’en faire dans les mois qui viennent le journal de campagne de Sarkozy.

    On évoque un FN qui serait de gauche dans le nord de la France et de droite dans le sud. Cela implique-t-il des stratégies contradictoires ou complémentaires ?

    Ces distinctions sont elles aussi dépassées. Les nostalgiques de l’ancien Front national n’ont pas non plus compris à quel point la sociologie électorale a changé. Le cœur de cible du FN, c’est la « France périphérique » (Christophe Guilluy), la France « déconnectée », celle des territoires ruraux, urbains et périurbains qui, loin des grandes métropoles où continue de se créer la richesse, abrite les « perdants de la mondialisation », autrement dit les catégories populaires socialement les plus vulnérables : ouvriers, employés, retraités, jeunes, etc., soit 60 % de la population. Ces gens-là, qui subissent de plein fouet les effets du chômage, de la désindustrialisation, de la déflation salariale, des « plans sociaux » et de la précarité, se fichent éperdument du clivage droite-gauche et des divergences réelles ou supposées entre Marion Maréchal-Le Pen et Florian Philippot.

    Contrairement à ce que l’on dit, ce ne sont pas des gens qui rejettent la politique, mais qui rejettent la classe politique actuelle (les partis dits « de gouvernement », aux électorats protégés), ce qui est bien différent. Et ce contre quoi ils réagissent, ce n’est pas tant les menaces pesant sur leur identité que la décomposition de la sociabilité, de la communauté de mœurs qui leur est propre sous le triple effet de la mondialisation, de l’« intégration européenne » et de l’immigration – à quoi s’ajoutent encore des réformes « sociétales » inspirées par un individualisme profond (« la gauche ne défend plus guère que des valeurs individualistes », remarquait récemment Jacques Julliard). Comme le dit Vincent Coussedière, l’un des rares auteurs actuels (avec Guy Hermet, Marco Tarchi et quelques autres) à avoir compris sa véritable nature, le populisme « correspond à ce moment de la vie des démocraties, où le peuple se met à contrecœur à faire de la politique, parce qu’il désespère de l’attitude des gouvernants qui n’en font plus ». Tout est là. 

    Boulevard Voltaire

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  • Du big-bang au matin de Pâques (11), par Jeunesse si tu savais et Poussières d'étoiles.

    En contact avec les mouvements Jeunesse si tu savais et Poussières d'étoiles; voici les liens de leur page FB, de leurs sites officiels et de leur chaîne youtube :

     

    JEUNESSE SI TU SAVAIS

    https://www.facebook.com/jeunessesitusavais/

    https://www.jeunesse-si-tu-savais.fr/

     

    POUSSIERES D'ETOILES

    https://www.poussieresdetoiles.fm/

    https://www.youtube.com/channel/UCvYtt4Ws_Uc4Cj0LeLCoEJQ/videos

     

    Et voici le onzième article (aussi en vidéo/audio) qu'ils nous ont adressé, en attendant la suite...

    Des débuts de la Création, aux étoiles ... de la Création de l'Homme à la Résurrection du Christ à Pâques. Un voyage qui nous mène il y a 13,8 milliards d'années à nos jours.

    https://www.poussieresdetoiles.fm/uploads/newscast/0/0/54/479ed528-c381-406e-b66a-988c5d71eee1.mp3

    Que sommes-nous face à l’immensité de l’Univers, face à l’immensité de la Nature et puis face à Dieu. Dieu qui est Créateur et qui est Infini.

    Nous ne sommes que petites poussières, des poussières comme de la cendre. Mais par contre cette cendre peut redevenir ce qu’elle est à l’origine, nous sommes des étincelles de cet Amour de Dieu. Toute la Création est une étincelle de l’Amour de Dieu. Cette énergie qui se transforme en matière n’était pas plus grande qu’une tête d’épingle - selon la théorie du Big-Bang. Energie comme issue de l’Esprit Saint. Et de cette explosion d’énergie, il y a 13,8 milliards d’années, nait l’univers entier. Toujours encore en expansion. En donnant des galaxies et des milliards d’étoiles et autour de ces étoiles des planètes. Planètes comme la Terre. Et sur la Terre, 4 milliards et demi d’années après, une profusion de plantes, d’animaux qui vont partout dans les mers, sur terre, sous terre, dans les airs.

    Et au sommet de la Création, voici l’Homme (« Ecce Homo »). L’Homme qui est cette étincelle de Dieu, à la fois étincelle de la nature par la matière qui le compose- lui qui est composé également d’atomes. Mais aussi étincelle de Dieu par l’esprit et par l’intelligence qui sont donnés par Dieu. Et aussi par cette étincelle de l’Amour de Dieu, Amour qui vient de la Communion des trois personnes la Sainte Trinité, toujours débordant comme une source inépuisable. Donnant le meilleur qui est à l’image de Dieu-Trinité, " Dieu créa l’homme à son image ... homme et femme, il les créa " (Gn 1, 27) c’est ce que nous rappelle la Genèse dans la Bible.

    Mais que sommes-nous, si nous sommes simplement matière ? Nous sommes poussières, nous sommes des cendres (comme nous le rappelle le mercredi des cendres en reprenant la Genèse : « Oui, tu es poussière et à la poussière tu retourneras » (Gn 3, 19). Mais de cette poussière, de cette glaise Dieu a façonné un Homme, un Homme à son image, auquel il a insufflé son Esprit.

    Que sommes-nous si nous n’avons pas, jour après jour, la lumière de Dieu, la chaleur de Dieu qui nous réchauffe comme le soleil réchauffe la terre. Nous sommes comme un homme vivant dans une caverne, dans une grotte bien profonde. Pour ceux qui ont fait de la spéléologie, vous en avez peut-être fait l’expérience. Vous descendez dans une grotte, même pas trop profonde, lorsque vous êtes suffisamment éloigné de l’entrée, vous éteignez la petite lumière que vous avez sur votre casque et vous écoutez et vous regardez. En fait vous ne voyez rien, que l’obscurité, vous n’entendez rien, que votre propre respiration. Vous n’avez plus de chaleur, vous n’avez pas de nourriture, vous n’avez pas de plantes, vous n’avez pas de beauté autour de vous.

    Et bien c’est un peu comme nous : sans Dieu nous ne sommes que poussières. Sans Dieu nous sommes comme enfermés, comme abandonnés dans une grotte, sans rien. Quand nous sortons nous voyons, à nouveau, la lumière du soleil qui nous éclaire. Qui éclaire aussi le monde autour de nous, qui donne des couleurs à la vie, qui nous permet de voir la beauté des plantes et des fleurs, des montagnes et des rivières. Qui nous donne la chaleur pour nous réchauffer. Qui nous donne aussi les fruits de la terre, car sans le soleil il n’y aurait pas de plantes qui se développeraient, il n’y aurait pas de plantes et de graines, il n’y aurait pas de fruits, il n’y aurait rien à manger (ni pour nous, ni pour les animaux), rien même pour nous habiller. C’est là le don de Dieu dans sa Création, c’est ça le don de la Grâce, le don de l’Amour et de l’Esprit-Saint à la fois.

    C’est comme pour l’homme (déjà pour « l’homme des cavernes »), un homme dans une grotte obscure, sans le son, sans la lumière (comment un jeune d’aujourd’hui pourrait vivre sans les lumières scintillantes de la ville et des écrans et le son en permanence des écouteurs et des médias !), sans la chaleur, sans la nourriture. Ou alors un homme qui sort de sa caverne et qui reçoit la Grâce. La Grâce, c’est le Don de Dieu. Comme le soleil nous donne lumière, chaleur, beauté visible, nourriture, tout cela qui nous permet de vivre. Nous vivons de cette étincelle de Dieu qui a donné la Création, nous vivons de cette étincelle de Dieu qui nous donne l’Amour- nous sommes créés par Amour- nous sommes Vie, parcelles de Vie de Dieu. Et si nous sommes poussières, nous sommes en fait poussières d’étoiles. De ces étoiles sont issus le soleil, la terre, la Création toute entière. Et l’Homme à son sommet. Et nous brillons, non pas dans une grotte (dans l’obscurité on ne voit rien) mais nous brillons – poussières d’étoiles - de la Grâce de l’Amour qui nous est donné par Dieu. Jour après jour, en temps et en heure.

    Et quand une fois, nous n’avons pas autant de grâce qu’il nous faut, c’est comme dans la grotte, nous pouvons alors prendre conscience de notre faiblesse, du fait que nous ne soyons que poussières, poussières qui ressemblent à de la cendre. C’est un chemin d’humilité. Car sans cette brillance qui nous vient des étoiles, qui nous vient de cette lumière, qui nous vient de la lumière infinie de l’Amour infini, nous ne sommes que poussière noire et obscure. Nous ne brillons que par la Grâce, que par le don de Dieu qui jour après jour, nous permet de vivre et nous permet de rayonner. Des rayons de l’Amour et de la Vie que sont ces dons de la Grâce et de l’Esprit-Saint.

    Pour le salut des hommes aussi tout commença dans une Grotte. La Grotte de Bethléem. Au milieu de la nuit, au cœur de l’hiver, dans l’obscurité naquit, par la Grâce de Dieu, le Messie, celui qui allait devenir la « Lumière du Monde » pour éclairer les hommes et l’Univers entier. Et son Chemin de Vérité et de Vie allait passer aussi par une autre grotte, celle du caveau et de la mort. Et là encore de la grotte de ce sépulcre et des ténèbres de la mort allait rouler la pierre pour laisser passer la Grâce de la Résurrection. Avec le soleil et sa lumière, c’était le matin de Pâques. Matin de la victoire de la Vie, et de la Lumière qui éclaire le monde.

    Des ténèbres à la Lumière. De la Grotte à la Grâce.


  • L’Occident mort de peur : que n’a-t-on pas sacrifié à notre affolement devant le Covid-19? par Jérôme Blanchet-Gravel.

    Le 20 avril à Madrid, Madame Sara Maria Dineiro Carrera réagit après la minute de silence consacrée à son mari, un chirurgien décédé du Covid-19 à l'hôpital La Paz © Manu Fernandez/AP/SIPA Numéro de reportage: AP22448814_000016

    Source : https://www.causeur.fr/

    Déni de la mort: après le déclin, la fin de l’Occident?

    La crise du Covid-19 n’aura pas seulement fait ressurgir les frontières dans une civilisation où elles étaient souvent présentées somme le dernier vestige de la xénophobie. C’est notre rapport conflictuel à la mort qui est remonté à la surface qui doit être vu ailleurs dans le monde comme le principal signe de notre déroute ! Jamais les Occidentaux n’avaient manifesté une crainte aussi intensément révélatrice de leur mal-être collectif. 

    2.jpgLes esprits religieux n’ont pas manqué de voir une faillite spirituelle dans notre hantise diffusée sur tous les écrans du monde. Et si certains d’entre eux avaient raison cette fois ?

    Tout d’un coup, la plus riche et puissante civilisation de la planète est apparue fragile, chétive, traumatisée par une réalité pourtant inhérente à la vie. Le roi de l’univers s’est présenté nu comme un ver au balcon doré de sa désillusion. 

    Mesures quasi-maladives

    Le malaise a notamment pris la forme de mesures de confinement presque maladives, quoique nécessaires dans la perspective individualiste et à court terme qui est la nôtre.

    Comme l’a soulevé le philosophe Robert Redeker, l’Homo occidentalis aura choisi le suicide économique au lieu d’affronter la réalité de sa finitude. « La mise entre parenthèses de la liberté et les destructions imposées à l’économie signent la pathologie de ce retour du refoulé », écrivait-il dans Marianne le 21 avril dernier. 

    Une civilisation abritant des nations aussi troublées est inapte à faire la guerre et à traverser des crises plus importantes

    Nous vivons dans des sociétés privées de leur vitalité. À quoi bon blâmer nos dirigeants pour des phénomènes qu’ils ont encouragés mais dont ils ont perdu le contrôle ? Nos sociétés sont atomisées et désenchantées : ce sont les mêmes que Michel Houellebecq a dépeintes. Nous vivons dans des sociétés rongées par l’anxiété et la dépression, où des millions de gens se droguent légalement pour survivre. Nos pays sont divisés par des intérêts syndicaux, professionnels et de classe que nous pensions avoir réussi à harmoniser. N’en déplaise à la gauche identitaire : les inégalités sont encore économiques avant d’être culturelles ou raciales. 

    Crise spirituelle, crise civilisationnelle 

    Ce grand vide spirituel s’est manifesté de manière assez brutale au Québec. Lorsque la crise a débuté, le Québec a eu l’impression de retrouver son sens de la collectivité, mais le corporatisme et la désertion de milliers de travailleurs de la santé ont vite eu raison de cette euphorie du début. Le Premier ministre québécois, François Legault, a dû plusieurs fois supplier le corps hospitalier de participer à « l’effort de guerre » dans les résidences pour personnes âgées, toujours gravement touchées par le virus. Comme d’autres, les Québécois ont découvert l’état lamentable de leur système d’hébergement des vieillards. À travers les vieux, c’est leur propre fin qu’ils entrevoyaient mais qu’ils ne voulaient plus voir. 

    Une civilisation abritant des nations aussi troublées est inapte à faire la guerre et à traverser des crises plus importantes, ce dont sont plus que jamais conscients les empires de l’Est à commencer par la Chine. D’abord une crise sanitaire, le Covid-19 aura surtout été une crise civilisationnelle à l’Ouest du globe. Depuis déjà plusieurs années, les nations occidentales refusent de sacrifier des hommes dans les conflits armés : chaque mort est vue comme une tragédie à ne jamais répéter. C’est le règne des opérations télécommandées et des drones. 

    La créativité et l’innovation sont hélas loin d’être garantes de la survie des empires qui restent par définition mortels. De rappeler que les sociétés modernes ne savent plus stimuler le sens du devoir est un truisme : seule prévaut la logique des droits et son double, l’individualisme sacré. Combien de personnes la Chine est-elle prête à lâcher sur ses 1.4 milliard d’âmes pour devenir le maître du monde ? Quels pays occidentaux seraient prêts à instaurer ou réinstaurer le service militaire obligatoire ?

    Toujours des droits, jamais des devoirs

    Il faut lire le général chinois à la retraite Qiao Lang pour comprendre notre propre déroute et la manière dont elle est interprétée par Pékin. Dans un entretien récent accordé à la revue chinoise Bauhinia et traduit en français par Conflits, Lang explique que l’élévation du niveau de vie est en train de se retourner contre l’Occident (contre les États-Unis surtout) à travers la désindustrialisation et la délocalisation. Les Occidentaux voudraient continuer à dominer les autres tout en leur déléguant les tâches qu’ils ne veulent plus faire. À quoi bon concevoir de la haute technologie si vous ne voulez plus la produire ? À quoi bon avoir une armée puissante et la bombe nucléaire si votre pays est peuplé de pacifistes ? 

    Au Québec, où les Chinois possèdent d’ailleurs de nombreuses terres agricoles, un mouvement en faveur de l’agriculture locale a été lancé pour revenir à la souveraineté alimentaire alors que la chaîne d’approvisionnement pourrait être rompue. Le hic, c’est que les producteurs ne parviennent plus à embaucher des Québécois acceptant de travailler au champ dans des conditions difficiles. Des centaines de migrants viennent donc chaque année cueillir les fruits et légumes produits localement. Comme quoi les beaux discours patriotiques et écologistes ne suffiront pas à éviter le naufrage.

     
    Jérôme Blanchet-Gravel est essayiste, journaliste et chroniqueur québécois. Spécialiste des idéologies, il est l'auteur de plusieurs essais et a collaboré à différents médias dans les dernières années, tant au Québec qu’en France. Son dernier ouvrage, La Face cachée du multiculturalisme, a été publié en février ...
     
  • Ce libéralisme sans frein qui écrase les pays et les producteurs.

     
    Par Jean-Philippe Chauvin
     

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    Le libéralisme mondialisé paraît aujourd'hui si dominateur que rien ne semble devoir l'ébranler, et la cinglante réplique de Margaret Thatcher aux partisans du keynésianisme, « There is no alternative », a désormais valeur d'idéologie officielle à la tête de l'Union européenne, si bien incarnée par la rigidité technocratique d'un Pierre Moscovici qui s'en prend aujourd'hui aux États espagnol et italien parce que ceux-ci, après des années d'austérité, souhaitent redistribuer plus justement (même si l'on peut discuter des aspects de cette redistribution) les fruits des efforts précédents : après tout, il n'est pas injuste de vouloir redonner un peu d'air à des populations « de base » sur lesquelles ont longtemps reposé les politiques de restriction budgétaires tandis que les grandes sociétés multinationales locales, elles, se sont avérées parfois fort généreuses avec leurs actionnaires... Mais la Commission européenne ne l'entend pas de cette oreille, arguant que les dettes publiques de ces deux États sont trop élevées pour se permettre de faire des « cadeaux » aux contribuables espagnols et italiens, et elle a même rejeté le budget de l'Italie ce mardi. La France pourrait bien, d'ailleurs, faire les frais de cette intransigeance européenne, au risque d'accentuer encore un mécontentement social et populaire qui ne se limite pas aux seuls retraités. La « promesse de l'Europe » semble bien s'être noyée dans les considérations comptables, celles-la mêmes que méprisait de Gaulle, non pour les nier mais pour les remettre à leur place qui ne doit pas être la première. 

    euro-ombre.jpgLe libéralisme actuel de la Commission européenne a, il y a quelques années et encore aujourd'hui, empêché les États de défendre efficacement leurs industries nationales, au nom des droits des consommateurs qui, en définitive, s'apparente plus à ce « devoir de consommation » qui s'impose en société de consommation au détriment, souvent, des producteurs comme de l'environnement. La mondialisation est souvent vantée comme le moyen d'avoir les prix les plus bas, au risque d'en oublier la justice sociale et l'intérêt national bien compris, ce que le royaliste social et corporatiste La Tour du Pin a, dès la fin XIXe siècle, dénoncé avec vigueur à travers articles et publications nombreux. Son monarchisme était « illibéral », non par idéologie mais par souci social, et il serait peut-être encore plus sévère avec un libéralisme contemporain qui, comme hier, veut absolument s'émanciper de toute contrainte et refuse toute notion de limites, au seul profit de l'égoïsme individuel et oublieux de toute réalité environnementale. 

    Bien avant que la mondialisation libérale soit devenue la « norme », La Tour du Pin avait discerné les risques de celle-ci pour les activités productives de notre pays et pour les conditions de travail comme de vie des exploités de ce système qui, en définitive, s'avère l'un des plus grands dangers pour l'équilibre des sociétés et la justice sociale, malheureusement si négligées désormais par les oligarques qui gouvernent l'Union européenne. 

    En quelques lignes, parues dans les années 1880, tout, ou presque, est dit et annoncé : « Le système de la liberté sans limites du capital a-t-il développé la production, comme on le prétend, aussi bien qu'il l'a avilie? Nullement. Il l'a laissée dépérir sur le sol national, en émigrant lui-même, là où il trouvait la main d’œuvre (...) à meilleur marché (...). Les conséquences du système lié à la multiplicité des voies de communication (...) seront de ne plus pourvoir le marché que par les produits des populations les plus misérables; le coolie chinois deviendra le meilleur ouvrier des deux mondes, parce qu'il n'aura d'autre besoin que ceux de la bête. Puis, comme l'ouvrier, l'ingénieur, l'agent commercial, le banquier lui-même seront pris au meilleur marché. (...) Voilà comment une décadence irrémédiable attend, dans l'ordre économique,la civilisation de l'Occident au bout de cette voie de la liberté du travail où elle s'est engagée avec la doctrine de ses philosophes pour flambeau, la science de ses économistes pour guide, et la puissance de ses capitalistes. » 

    la tour du pin gar.jpgExtrait du livre "Vers un ordre social chrétien", rédigé par René de La Tour du Pin, qui fût toute sa vie un ardent défenseur de la Cause monarchique sociale, et qui voyait loin, ce texte paraît aujourd'hui prémonitoire... Pour autant, il n'est pas un appel au fatalisme mais, au contraire, un appel à réagir en condamnant ce capitalisme libéral, règne d'une « fortune anonyme et vagabonde » : réagir, non par l'imposition d'un étatisme tout aussi, bien que de manière différente, dévastateur pour les libertés des producteurs ; réagir par la renaissance du politique qui doit imposer, de par sa présence tutélaire et de par son essence publique, le nécessaire esprit de « devoir social » aux forces économiques et financières de ce pays, et à celles qui prétendent y faire affaire...   

    Le blog de Jean-Philippe Chauvin

  • La manif du comité Traoré à Paris, c’est oui, la procession de la Lunade en Corrèze, c’est non !, par Gabrielle Cluzel.

    Source : https://www.bvoltaire.fr/

    Si l’on ne devait retenir qu’un symbole, terrible et grotesque, de cette France à deux vitesses – celle que l’on verrouille et celle que l’on redoute – en cette période post-Covid, ce serait celui-là : la procession de la , à Tulle, a été interdite.

    La Lunade, selon les mots du vicaire général du lieu, l’abbé Nicolas Risso, est « l’une des plus vieilles ostensions limousines et peut-être même de France ». Eu égard à son nom, et au culte que les Gaulois portaient à l’astre de la nuit, d’aucuns affirment que l’Église a pu, ici comme en d’autres endroits, sanctifier une cérémonie païenne dont elle n’avait pu obtenir l’abandon. Quoi qu’il en soit, en juin 1347, un moine du diocèse aurait eu une apparition de saint Jean-Baptiste lui commandant de défiler autour de la cité pour en éloigner la maladie. « La Lunade était née et la peste [avait] disparu. »

    1.jpgIl faut lire la description qu’en font les vieux livres, quelque part entre Sire et L’Anneau du pêcheur : « Après le coucher du soleil et dès que la lune paraît, à l’horizon, le clergé de la cathédrale et des trois autres paroisses de la ville, les confréries des pénitents blancs et bleus, les congrégations religieuses, suivis d’un nombreux concours de fidèle, sortent de l’église cathédrale, portant en grande pompe la statue du Saint-Précurseur. Cette statue en bois de chêne, grossièrement sculptée et noircie par le temps, est vêtue comme une madone italienne, d’une robe ou plus exactement d’un riche manteau de soie, noué au cou et ne laissant paraître ni les bras ni la taille. La tête est ceinte d’un diadème en argent ou cuivre doré. »

    Pour l’abbé Risso – qui avait bien prévu tous les gestes barrières d’usage -, elle « [trouvait] tout à fait son sens cette année dans le cadre de l’épidémie du Covid ». « Ce qui est assez étonnant, glisse-t-il, c’est que l’on a quand même été épargné en Corrèze. »

    De fait, la Corrèze n’a vraiment rien d’un cluster c’est le moins que l’on puisse dire : de rapides recherches dans la presse locale indiquent que seuls deux cas positifs ont été dépistés dans le département, ces quinze derniers jours, aucun en EHPAD, « le nombre de passages aux urgences concernant des suspicions de coronavirus est pratiquement nul ». Autant dire que l’on a plus de chance d’y mourir d’un accident de la route.

    Mais comme on n’est jamais trop prudent… la préfecture a interdit la procession (pas la voiture). Est-il utile de rappeler que, dans le même temps, en Île-de-France, les manifestations du comité Adama Traoré rassemblent des milliers de personne et, dans les grandes métropoles, dimanche dernier, la fête de la Musique a provoqué le déferlement d’une marée humaine ?

    La Lunade n’a connu qu’une seule interruption, en 1896, par un maire laïc et franc-maçon, Jean Tavé. « Une décision qui a provoqué un mini-tremblement de terre, dont les secousses ont été ressenties dans la cité pendant plusieurs années », rapporte La Montagne, exhumant les archives locales : « Douze gendarmes à cheval encerclant le porche empêchent les fidèles de sortir de la cathédrale avec la statue de saint Jean-Baptiste. Un deuxième cordon de soldats ceinture la place. » Il y a aussi « quatre régiments d’infanterie tenus à l’écart, prêts à intervenir ». Il faut dire que « la foule est compacte sur le parvis » et crie « Vive la liberté ! » Dans la nuit du 24 au 25 juin, certains s’introduisent dans la cathédrale et enlèvent la statue, pour faire procession au petit matin. À leur retour dans la cathédrale retentit le Magnificat

    Rien de tout cela, aujourd’hui. L’abbé Risso regrette que « l’État [fasse] décidément peu de cas des libertés publiques », et les fidèles, qui viennent chaque année, se déclarent « consternés ». Les catholiques sont devenus si bien élevés… trop bien élevés ? « On pourrait braver la loi », lance une certaine Christiane, à la sortie de la messe, devant un journaliste de La MontagneLa Voix de Christiane – il y a bien eu Les Yeux d’Irène – aurait pu être le titre du prochain roman de Raspail. Mais Raspail est mort, et Christiane n’a pas osé.

    L’honneur est cependant sauf : pour respecter le vœu, la statue de saint Jean a été malgré tout portée de croix en croix par l’abbé Risso et une poignée de paroissiens sur les hauteurs de la ville au crépuscule. Il suffit parfois de Sept cavaliers… Reste à savoir si les innombrables dévotions populations ancestrales, aux quatre coins de la France rurale, qui émaillent d’ordinaire l’été vont faire l’objet des mêmes iniques brimades. Et si nous allons le supporter.

  • SOLIDARITÉ KOSOVO !... : RÉNOVATION DES ÉCOLES : DES INAUGURATIONS TARDIVES...

    Site officiel : Solidarité Kosovo

    lafautearousseau "aime" et vous invite à "aimer" la page facebook Solidarité Kosovo :

    https://www.facebook.com/solidarite.kosovo/

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    RÉNOVATION DES ÉCOLES : DES INAUGURATIONS TARDIVES

    Les trois écoles que nous avons rénovées l’hiver dernier n’avaient pas pu être inaugurées officiellement à cause du Covid-19, les travaux ayant pris fin juste au moment du début du confinement. Début octobre, le Père Serdjan, responsable du bureau humanitaire de Solidarité Kosovo, a enfin pu visiter ces écoles et découvrir le résultat de ces travaux.

    « Vous auriez dû venir dans 10 jours, oce (« père ») : ce week-end, nous allons abattre la cabane avec quelques parents, et alors l’école sera comme neuve ! » Par la fenêtre, en effet, on aperçoit une vieille cabane toute de guingois, posée dans le coin de la clôture le plus éloigné du bâtiment. Cette cabane, c’était les toilettes des XX élèves de l’école de Prekovce jusqu’au début du printemps 2020. Aujourd’hui, ces élèves disposent de toilettes flambant neuves au sein même du bâtiment de l’école. Ils n’ont plus besoin de ressortir dehors, dans le froid ou sous la pluie. « Certains élèves se retenaient toute la journée parce qu’ils avaient peur d’aller tout seul là-bas », continue d’expliquer le directeur de l’école au Père Serdjan. Entre l’école et la cabane, un beau gazon dont le vert vif trahit le jeune âge : il a été entièrement replanté après qu’une fosse sceptique a été enterrée en-dessous.

    La visite se continue dans le reste du bâtiment, dont l’installation électrique a été entièrement refaite. Le réseau électrique de l’enclave est déjà souvent sujet à des coupure en raison de sa vétusté et de l’indifférence des autorités, qui ne font rien pour l’entretenir, mais même quand l’électricité arrivait jusqu’à l’école, il n’était pas rare que certaines classes restent plongées dans le noir. « C’est du passé, ça ! Maintenant, au moins, si on est dans le noir, on sait que tout le reste du village l’est aussi », plaisante le directeur, avec cet humour un peu noir qui bien souvent permet aux habitants des enclaves de supporter les difficultés de leur quotidien.

    La visite est finie. Le directeur emmène le Père Serdjan dans la cour, où tous les élèves ont été réunis par leurs professeurs. Un chant s’élève, un chant traditionnel serbe du Kosovo que tous les enfants connaissent dès leur plus jeune âge. Les adultes, eux aussi, le connaissent par cœur ; pourtant, entendre ces enfants le chanter avec enthousiasme les touche à chaque fois, bien plus qu’ils n’oseraient se l’avouer.

    Les mêmes scènes se sont répétées quelques jours plus tard dans l’école de Silovo, que nous avons vue l’an dernier dans un état déplorable : les canalisations, rongées par la rouille, faisaient apparaître presque sur chaque mur et chaque plafond de larges tâches sombres. Ces fuites multiples avaient fini par rendre totalement inexistante l’isolation des classes ; en hiver, le froid mordait les doigts des enfants, malgré les poêles installés dans chaque classe, qui diffusaient autant de fumée que de chaleur. Aux jours de pluie, une odeur de moisie imprégnait les murs et les vêtements, tandis que des flaques se formaient ici ou là au sol. Les élèves travaillaient courageusement dans ces conditions dantesques, mais l’équipe de l’école reconnaissait tristement qu’il n’était pas rare que la moitié de l’effectif manque à l’appel. « Comment pourrions-nous continuer à exiger de nos enfants qu’ils viennent à l’école si c’est pour risquer d’y tomber malades ? », demandaient-ils au Père Serdjan dans le dossier qu’ils lui avaient envoyé pour nous faire leur demande de travaux.

    Le jour de l’inauguration, tous les élèves étaient là, en pleine forme malgré le temps gris et humide qui régnait sur la région. Ils attendaient le Père Serdjan sur l’escalier de l’école. Sur une grande feuille, ils avaient dessiné deux mains se rejoignant au-dessus d’un coeur dont une moitié était couverte du drapeau français, l’autre du drapeau serbe ; la phrase « Merci pour tout ce que vous avez fait pour notre école » était écrite dans les deux langues.

    Puis les élèves sont retournés travailler dans leur classe, pendant que le directeur faisait visiter les travaux au Père Serdjan. Dans chaque classe, celui-ci a échangé avec les élèves et recueilli leurs impressions, unanimes : « Nous travaillons beaucoup mieux maintenant que nous sommes au chaud », « Avant je n’aimais pas trop aller à l’école, maintenant c’est mieux » ou « Ça fait du bien d’être dans une école qui est belle, ça donne le sourire et ça donne envie de travailler ».

    La troisième école, située en pays Gorani, n’a pas encore pu être visitée en raison de son éloignement de Gracanica et de son isolement dans cette région montagneuse, mais nous avons pu avoir son directeur au téléphone. Là aussi, les travaux ont été importants : il a fallu refaire une partie du toit, qui commençait à s’effondrer ; installer un chauffage central pour l’ensemble du bâtiment ; et même acheter une certaine quantité de meubles (tables et chaises) pour remplacer ceux sur lesquels les élèves travaillaient auparavant, qui étaient pour la plupart tellement usés qu’ils tenaient à peine d’une seule pièce. Le directeur nous a remerciés pour ces travaux au nom de toute son équipe et de ses élèves. Les Goranis, vivant à l’extrême Sud du Kosovo, tout près de la frontière avec l’Albanie, ont conservé leur attachement à la Serbie à travers les siècles et ont souffert pour cela de nombreuses persécutions. Seul l’extrême isolement de leurs villages les a protégés, et les protège relativement encore aujourd’hui. « Nous sommes heureux de voir que nous ne sommes pas totalement oubliés, a déclaré le directeur de l’école au téléphone. C’est très important pour nous et pour nos élèves de voir que nous comptons encore pour le peuple serbe et pour le peuple français. » Nous irons bien entendu les visiter dès que possible… sans doute après l’hiver, qui risque comme chaque année de les isoler presque intégralement du reste du Kosovo pendant plusieurs mois.

    Début novembre, Serdjan, Milovan et Arnaud se sont retrouvés à Belgrade pour étudier les dossiers des écoles et choisir celles qui seront rénovées cet hiver.

     

    À peine rentré de ces visites, le Père Serdjan s’est immédiatement replongé… dans les dossiers des écoles pour la campagne de rénovations de l’hiver 2020-2021 ! À l’heure où vous lirez ces lignes, nous aurons normalement sélectionné les écoles qui bénéficieront de ces travaux pendant l’hiver. Comme chaque année, nous accorderons à cette opération un budget de 100 000 euros. Et nous espérons que nous pourrons inaugurer ces écoles au printemps, comme les années passées !

  • Alain Fischer « Monsieur Vaccin » Avoue qu'on ne sait rien ! (L’Imprécateur), par Marc Le Stahler.

    PSEUDO-VACCINS : « ON NE SAIT PRESQUE RIEN ! » DIT « MONSIEUR VACCIN »

    Le 3 décembre, Alain Fischer a été nommé « Monsieur Vaccin », président d’un « Conseil d’orientation de la stratégie vaccinale » nouvellement créé et placé auprès d’Olivier Véran, ministre de la Santé par protection du président.

    9.jpgAlain Fischer, épidémiologiste renommé couvert de diplômes, a occupé des postes prestigieux. Son seul défaut, mais nul n’est parfait, est d’avoir soutenu Martine Aubry lors de sa candidature à la présidentielle. Une erreur de jeunesse, peut-être.

    Enfin un homme compétent pour gérer le plan du Premier ministre : vaccination à marche forcée de tout le peuple réfractaire, dont moins de 10 % de l’effectif a eu affaire au méchant coronavirus et moins de 1 pour 1000 en est mort. Pour les uns, ce virus annonce la fin du monde, et pour quelques autres, comme le président du Forum de Davos, Klaus Schwab, c’est une merveilleuse opportunité de tout foutre en l’air en détruisant les économies, les monnaies, les sociétés occidentales, les religions, les bourses, les idéologies et les pangolins, bref tout ce qui empêche depuis des décennies les gourous et les ayatollahs de la mondialisation de construire enfin le Nouveau Monde modèle Orwell-1984 révisé Intelligence Artificielle.

    LA PRÉSIDENTIELLE APPROCHE, IL FAUT VACCINER TOUT LE MONDE. ET VITE !

    C’est pourquoi, dit le Premier ministre, il faut faire vite et vacciner tout le monde sans exception. Dès janvier on commencera par les vieux des EHPAD, cobayes désignés volontaires pour tester l’efficacité des vaccins. Les cobayes ne sont que des cobayes « à durée de vie résiduelle » (Laurent Alexandre), peu importe si beaucoup ne survivent pas, on saura grâce à leur sacrifice s’il faut apporter quelques petites retouches aux formules des vaccins.

    Une seconde vague au printemps, les soignants et tous les gens utiles seront vaccinés à leur tour. S’il en manque quelques uns à la fin, ce ne sera pas grave non plus puisque la lourde charge hospitalière représentée par les vieux aura été préalablement allégée. Voyez le génie du plan du Premier ministre. Tout est prévu.

    Troisième vague à l’été 2021. On vaccinera en masse « les inutiles », « les gens de rien », « les déplorables, » le bétail quoi ! Et  même peut-être les Suisses afin que les valeureux Français ne reviennent plus de leurs escapades skieuses en Suisse sales et contaminés comme le craint Jean Castex, par des maladies honteuses (« Je crains qu’au retour de Suisse ils soient contaminés« ). En plus d’être vaccinés, ils seront marqués aux nanoparticules pour pouvoir repérer les indociles, les éternels râleurs, les contestataires qui seraient à la merveilleuse société future ce que les grains de sable sont à une montre suisse.

    MONSIEUR VACCIN SAIT QU’IL FAUT DES ANNÉES POUR AVOIR UNE THÉRAPIE GÉNIQUE

    Mais catastrophe ! « Ô rage ô désespoir, ô vieillesse ennemie », a-t-on entendu le Premier ministre gémir, à genoux sur la tapisserie d’Aubusson de son bureau, ses petits poings crispés couverts de larmes, il venait d’entendre la trahison du président du Conseil de la stratégie vaccinale. Ce vaurien, ce brise-tout à peine nommé depuis quarante-huit heures à son poste prestigieux a déclaré « Oh, mec ! Mollo avec ton plan à la mords moi-le-nœud… Pardon, ce n’est pas ainsi que le professeur Fischer s’est exprimé, mais cela synthétise exactement ce qu’il voulait dire et vous comprendrez mieux ce qui suit, qui n’est pas toujours simple, si l’on manque des connaissances médicales nécessaires.

    Alain Ficher a l’expérience des thérapies géniques. Il sait donc que les prétendus vaccins proposés par les laboratoires industriels ne sont pas des vaccins mais des thérapies géniques puisqu’on modifie l’ADN. Et il sait par expérience qu’il faut des années pour en mettre une au point.

    En 1999, il a obtenu les premiers succès cliniques au monde de thérapies géniques pour une dizaine d’enfants-bulles (1), dont deux développèrent des leucémies après quelques mois, et l’un en mourut. Le programme fut arrêté en 2002. Des mois de recherches permirent de découvrir que le gène médicament avait été introduit de façon aléatoire dans un proto-oncogène (2). Le programme reprit en 2004 après modification des protocoles, et fut à nouveau arrêté en 2005 en raison d’effets secondaires non prévus. Finalement, les 15 enfants survivants furent guéris, au bout d’une une dizaine d’années de tâtonnements.

    Fort de cette expérience et d’autres du même type, Alain Fischer à déclaré :

    « Pour l’instant, nous ne disposons que des communiqués de presse de la part des industriels ; nous attendons avec impatience des publications scientifiques.  Le recul, à ce jour, sur l’évaluation de la sécurité et l’efficacité de ces vaccins ne dépasse pas deux à trois mois, c’est donc encore bref, même si c’est très significatif. Les données ne sont pas encore complètes non plus, pour savoir jusqu’à quel point ces vaccins sont efficaces sur les personnes les plus à risque. Enfin, dernier point qui est critique, dont la solution prendra du temps, c’est de savoir si le vaccin, d’une part protège l’individu vacciné contre l’infection et, espérons-le, contre l’infection grave, mais aussi protège contre la transmission. Cette stratégie n’a jamais été expérimentée sur l’homme, etc.« . 

    En fin de discours – une fin qui se veut rassurante, et on le comprend, c’est pour ça qu’il a été recruté – vous noterez la phrase  » il faut avoir confiance, mais la confiance ne peut pas venir d’une injonction verticale« . Ce qui signifie : « laissez moi faire, pas de discours autoritaires de Jupiter ou de ses sous-fifres ».

    Véran a commandé pour des millions d’euros de pseudos-vaccins, il faut les conserver à -80°C, Castex et Macron ont donné leur accord, les camions-frigos arrivent et ces pseudos-vaccins sont peut-être inutilisables. Bon, on peut toujours faire des essais sur les vieux des EHPAD, ça ne mange pas de pain, mais si les français l’apprennent, ils refuseront la vaccination. On peut secouer la presse à nos ordres, elle ne refusera pas de publier quelques fake-news de plus, mais il y a ces p… de blogs qui vont tout raconter, qu’on s’est encore plantés, qu’on a fait la même bêtise que Joe Biden, annonçant prématurément notre victoire sans savoir si c’en est une, qu’Agnès Buzin à côté de Véran, c’était Sainte Jeanne de France…
    On ne peut même pas renvoyer Fischer, ça deviendrait un scandale national. On va être accusés d’avoir une fois de plus pris des décisions coûteuses et inutiles sans savoir.
    Et ça nous tombe dessus à 17 mois de la présidentielle !

    L’Imprécateur
    7 décembre 2020

    1 : les enfants-bulles ont leur système immunitaire très faible ou inefficace et ne peuvent survivre qua dans des bulles en plastique avec de l’air soigneusement filtré.

    2 : Les protooncogènes sont souvent des gènes qui stimulent la croissance. À l’inverse, il existe des gènes suppresseurs de tumeur, dont l’expression a tendance à ralentir la croissance des cellules. Certains rétrovirus ont un effet oncogène.

    Source : https://www.minurne.org/

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  • EXCLUSIF : Un journaliste parle : « la censure est permanente dans les médias mainstream ».

    La une de Libération, attaquant et le projet de rapprochement avec Europe 1 avec, pour titre, « Le spectre de la bande FN », démontre, si c’était nécessaire, à quel point certains médias et certains journalistes se pensent détenteurs et gardiens de la seule vérité, depuis des années. La réalité est tout autre : plus sectaires qu’eux, tu meurs.

    Sous couvert d’anonymat, pour éviter les représailles démocratiques, un de nos confrères, qui au cours de ces trente dernières années a travaillé pour les plus grands médias, nous dévoile le dessous des cartes.

     

    « Comment parler du Front national sans inviter un de ses représentants ? »

    En 1998, encore jeune journaliste, cette question lancée à la cantonade par le directeur de la rédaction d’une radio périphérique lors de la « conf du matin » m’a tétanisé. Sans aucune précaution oratoire, sans justifier à un seul moment ce choix éditorial d’une gravité, quand on y songe, extrême, un « faiseur d’opinion » décidait qui avait le droit ou non de passer sur son antenne. À l’époque, déjà, c’était les régionales. Personne n’a moufté, chacun y allant de sa solution : faire parler les associations antiracistes, inviter un politologue ou un démissionnaire critique du parti de Jean-Marie Le Pen. Finalement, après quelques minutes d’échanges surréalistes, seul le chef du service politique osera dire que « tant que ce parti est autorisé, nous sommes en , il faut recevoir ses candidats ». L’intervieweur attitré refusant l’exercice, comme tous les anchormen et présentateurs, il s’y collera à sa place

    Phillippe Ballard, ancien journaliste vedette de LCI et, aujourd’hui, tête de liste du à , me racontait récemment avoir vécu exactement la même chose à plusieurs reprises, au cours de sa carrière. Et avoir été le seul à accepter, lui aussi, de réaliser l’interview de Jean-Marie Le Pen sur une autre radio nationale, dont les journalistes étaient eux aussi adeptes du boycott démocratique. En réalité, cet épisode a été rejoué 100 fois dans la plupart, ou plutôt,dans toutes les rédactions, au cours des vingt à trente dernières années.

     

    Un mot de travers dit ou écrit par un journaliste de droite, et c’est la porte

    À France Inter, le grand chroniqueur judiciaire François Foucart, chevalier de la Légion d’honneur, du Mérite, et croix du Combattant, se faisait bâcher des jours durant par ses confrères avant et après un passage à l’antenne de Le Pen. Un autre journaliste, soupçonné de sympathies pour « l’extrême droite » par le chef du service politique de son média, qui recevait sans états d’âme au bureau la prose du PS dont il était adhérent, passait dans son dos en lui glissant à l’oreille « Nous, les fachos, on leur coupe les couilles ».

    Plus sournoisement, que ce soit en « conf de rédac », que ce soit dans les brèves, papiers, flashs radio, le choix du mot juste, entendez du mot politiquement correct, est un impondérable depuis que je fais ce métier. Une fois, en 48 heures, j’ai vu comment toute une rédaction pouvait se mobiliser pour faire virer un pigiste qui avait parlé de « manifestants pro-vie » pour désigner des manifestants anti- ! La doxa, c’est de dire au minimum « les opposants à la loi Veil », « des militants d’extrême droite », des « adversaires du droit des femmes à disposer de leur corps ». Mais pas des « manifestants pro-vie ».

     

    90 % d’apprentis journalistes se disent à gauche, dans les écoles

    Bien évidemment, dans les rédactions « mainstream », cette autocensure est permanente. Et si un pigiste a le malheur de mettre un pied de côté, soyez certains que la des rédacteurs et les syndicats ne se battront pas pour lui sauver sa place mais pour exiger son départ !

    Le plus fou, c’est la présidentielle, à chaque fois. À ce moment-là, il faut redoubler de vigilance pour ne pas se faire « cramer ». Et quand on organise un simulacre d’élections à la cafèt’, le résultat est connu d’avance. Quelques rares voix se portent sur le candidat de la droite parlementaire, mais l’essentiel vote à gauche, à l’extrême gauche ou écolo. Une fois, un bulletin Front national a été glissé dans l’urne. Tout le monde a traqué celui qui était derrière ce vote. Démasqué, il a été sauvé par le fait qu’il était de notoriété publique homosexuel et que son lynchage pour des raisons politiques aurait pu être transformé en lynchage homophobe. Pour se justifier, il a expliqué que c’était ce que votait sa famille. Dans les écoles de journalisme, qui organisent aussi des élections pour s’amuser, les scores sont sans appel. 90 % pour les candidats de gauche.

    Alors, aujourd’hui, que les « gardiens du temple » agonissent d’injures sans plus aucune retenue leurs confrères dévoile leur vraie nature. Et au final, la sanction, c’est l’audience. Libé n’a plus de lecteurs depuis longtemps, ses journalistes sont payés à la fin du mois par le grand capital qu’ils feignent de détester mais qui remplit leur frigo. Le de Fogiel dévisse. Souhaitons longue vie à Europe 1, qui va manifestement revenir bientôt à ses origines : une radio impertinente, libre et populaire !

     

    Témoignage

    Source : https://www.bvoltaire.fr/