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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Histoire • Quand la cour survit aux rois

     

    Par Jean Sévillia

    Disparue en 1789, la cour du roi ? Un passionnant ouvrage montre au contraire, comment, de Napoléon à la IIIe République, le système de cour a perduré pendant tout le XIXe siècle, en jouant un rôle politique et culturel fondamental. [Le Figaro 15.04]

     

    XVM06e8d676-796d-11e5-ba18-c49418e196fb.jpgLorsqu'on évoque la cour des rois de France, on pense à Louis XIV ou Louis XV à Versailles, plus rarement aux Valois au Louvre ou dans un château de la Loire, presque jamais à ce qui s'est passé après la Révolution. Or Louis XVI (même après les journées d'octobre 1789), Louis XVIII, Charles X et Louis-Philippe ont eu une cour, de même que Napoléon Ier et Napoléon III. C'est le sujet étudié par un jeune historien, Charles-Eloi Vial, conservateur à la Bibliothèque nationale de France où il est chargé des manuscrits modernes et contemporains. Son ouvrage, appuyé sur de patientes recherches dans les archives et sur une bibliographie impressionnante, est un modèle car l'auteur fait partie de ces nouveaux universitaires qui ont compris, contrairement à tant de leurs prédécesseurs, qu'il ne sert à rien d'écrire dans un style austère : les lecteurs d'aujourd'hui étant pressés, les ennuyer, c'est s'exposer à ce qu'ils abandonnent définitivement leur livre.

    Cette étude, illustrée par de nombreuses historiettes et anecdotes, se lit donc avec bonheur. Elle n'en est pas moins extrêmement sérieuse, car ce que montre Vial, c'est que le système curial a joué un rôle politique et culturel fondamental dans la France du XIXe siècle.

    La cour de Louis XVI, à Versailles, est le reflet d'un régime bloqué qui finira par emporter la monarchie. C'est Napoléon qui recrée une cour évoquant l'Ancien Régime par certains aspects extérieurs, mais dont le but profond est d'assurer le contrôle des élites par le pouvoir, et de donner une légitimité aux institutions nouvelles par le mélange de l'ancien et du nouveau monde. La Restauration, contrairement à une idée reçue, puis la monarchie de Juillet et enfin le Second Empire ne dérogent pas à ce principe. Dans son dernier chapitre, l'auteur expose comment la IIIe République, à ses débuts, tente de perpétuer la tradition de la cour, notamment à travers les voyages présidentiels, les grands dîners et les réceptions à l'Elysée. Le budget du palais, son mobilier et ses cuisines son un héritage lointain de la liste civile du roi. « La cour, observe Charles-Eloi Vial au terme de cette passionnante rétrospective, projette dans tous les esprits comme une ombre sur l'histoire de notre pays: son souvenir hante encore les Français. »   

    Jean Sévillia           

  • Dans notre Éphéméride de ce jour (1/2) : Jacques Bainville élu à l'Académie française !...

    1935 : Jacques Bainville est élu à l'Académie française

     

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    Dans notre Catégorie "Grandes "Une" de L'Action française", voir :

    Grandes "Une" de L'Action française : Jacques Bainville élu à l'Académie française...

                    

    Il vient d'avoir 56 ans : il lui reste un peu moins d'un an à vivre, le cancer de l'oesophage dont il souffre ne lui laissant aucun espoir. Cette élection à l'Académie est la récompense du travail acharné d'un génial touche-à-tout, aussi doué pour les affaires économiques que pour les questions de politique internationales, mais capable également d'écrire en une langue très pure des Contes remarquables ou de s'exercer à la critique théâtrale...

    Sans oublie28 mars,guerre de crimée,alma,sébastopol,malakoff,mac mahon,hydravion,ionesco,charles x,napoléon iii,henri favrer, bien sûr, sa lucidité et sa clairvoyance qui, si elles lui permettaient d'analyser le présent et d'en induire le futur, ont fait de lui l'un des plus grands maîtres, et peut-être le plus grand, de l'Histoire.

    Deux fêtes seront organisées par son épouse pour célébrer cette élection : l'une pour les amis de l'extérieur, car Jacques Bainville était le trait d'union entre l'Action française et le monde politique; l'autre, pour les amis de l'intérieur, ceux de L'Action française, dans les locaux du journal, rue du Boccador (ci contre, qui devait, d'ailleurs, être le dernier siège de L'Action française, jusqu'à son interdiction, en 1944 : voir l'Éphéméride du 11 mai...).

    Il y prononça le très émouvant petit discours suivant, "Vertu de l'amitié", qui explique bien ce qu'était l'amitié d'Action française :

    BAINVILLE VERTU DE L'AMITIE.pdf

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    http://www.academie-francaise.fr/les-immortels/jacques-bainville

     

    Voir notre Album Maîtres et témoins...(II) : Jacques Bainville

  • Après le La Fontaine de Secrets d'Histoire, lire ou relire le La Fontaine politique, de Boutang...

    Stéphane Bern nous a donné un très bon "La Fontaine", hier soir, dans ses Secrets d'Histoire. Très bon, car, on le sait maintenant, lorsqu'il parle de sujets "anciens", culturels ou même politiques (par "ancien" nous entendons "d'avant la Révolution"), Stéphane Bern propose toujours de remarquables choses : sur Fouquet, La marquise de Sévigné, même Louis XIV... il fait oeuvre de culture et de civilisation, et tire son public vers le haut. Ce qui n'est déjà pas si mal. A cela, il convient d'ajouter le remarquable travail qu'il accomplit en faveur du Patrimoine : voilà pourquoi nous lui décernons  à chaque fois les compliments qu'il mérite dans l'un comme dans l'autre cas.

    C'est lorsqu'il parle de la Révolution (comme il y a peu de temps, avec Lorànt Deutsch) ou des totems du Système, comme Clemenceau, que, là, Stéphane Bern, malheureusement, est "politiquement correct" jusqu'à l'extrême, jusqu'à la nausée. Il faut le savoir, il faut s'y faire : c'est probablement le prix qu'il doit payer pour obtenir ces larges plages horaires que le Service public lui octroie aussi régulièrement que généreusement...

    Laissons donc de côté cet aspect peu reluisant des choses, et concentrons-nous sur la Culture, la Civilisation : et, à propos du La Fontaine de jeudi, proposons à nos lecteurs de lire - ou relire - le La Fontaine politique de Boutang.

    A l'occasion de sa ré-édition, fin 2018, nous avions donné ici-même deux notes : la  courte mais excellente recension qu'en avait faite Axel Tisserand et, plus long, plus étoffé, la non moins excellente explication de Bérénice Levet. 

    Lisez ces deux textes : ils vous donneront, nous l'espérons, l'envie d'aller à la source...

     

    En 1981 - et il avait été vivement encouragé par Charles Maurras à écrire cet ouvrage... - Pierre Boutang fit paraître un magistral La Fontaine politique. A l'occasion de la ré-édition de cet ouvrage, fin 2018, la philosophe Bérénice Levet lui consacra le très bel article suivant : Pour Boutang, les Fables de La Fontaine proposent une sagesse de la limite...

     

    On lira également avec profit la courte mais très intéressante note de lecture d'Axel Tisserand sur la ré-édition :

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2019/01/19/la-fontaine-et-boutang-6121849.html

  • Lu sur le Blog du CRAF, et à lire : Jean-Paul Gourévitch à L’Action Française : ”L’islamisme, c’est la confusion volonta

    A l’occasion de la sortie de son livre "La Croisade islamiste", Jean-Paul Gourévitch, qui est déjà venu présenter à l’Action française ses travaux sur l’immigration et nous a déjà accordé un entretien, nous a fait le plaisir de répondre à nos questions sur la nature et les risques de l’islamisme. Qu’il en soit remercié.

    L’Action Française : La Croisade islamiste pourrait paraître un titre contradictoire, quand on sait combien les islamistes vouent aux gémonies les Occidentaux assimilés à des « croisés »...

    Jean-Paul Gourévitch : C’est exact et c’est la raison du choix du titre. Les Islamistes traitent régulièrement leurs adversaires de "croisés" alors que ce sont eux qui aujourd’hui se sont lancés dans une croisade pour faire triompher leurs idées sur toute la planète. Ceci dit, le mot de croisade ayant historiquement un sens guerrier, il faut distinguer dans l’islamisme deux formes de croisade, l’une qui est "soft" et qui vise à conquérir les esprits et les coeurs, l’autre qui est "hard" et qui utilise la violence et le terrorisme pour assurer son succès.

    gourevitch,craf,islam,banlieues

     Éditions Pascal Galodé - 280 pages, 21,90 euros

    AF : Vous avez tenu à sous-titrer l’ouvrage : « Pour en finir avec les idées reçues »... Pourquoi ? Par crainte d’être accusé d’islamophobie ou... d’islamophilie ?

    J-P G : Le titre de l’ouvrage peut faire l’objet d’interprétations diverses, comme vous l’avez vous-même indiqué. Mais, sur ce sujet, l’opinion publique est perpétuellement confrontée à la désinformation des media qui ne vont parfois pas chercher l’information à la source mais répètent comme des perroquets ce que leurs confrères qui n’ont pas plus vérifié leurs assertions ont déclaré. Il fallait essayer d’être clair sur le nombre de musulmans en France, en Europe et dans le Monde, le nombre de pratiquants parmi des musulmans, le nombre d’islamistes parmi ces pratiquants, les diverses formes de l’islamisme, l’évolution statistique de ces trois cercles concentriques, les ressources financières de l’islamisme, leurs combats prioritaires et leurs stratégies, sujets sur lesquels on entend tout et son contraire. Bien entendu je n’échapperai pas aux accusations diverses- c’est déjà fait- de personnes qui n’ont pas lu le livre et qui m’accusent déjà de "stigmatiser les musulmans" comme si tous les musulmans étaient islamistes. Mais je ne me situe pas comme islamophobe ou islamophile. J’ai constitué un dossier documenté pour permettre à chacun de construire son opinion en connaissance de cause, et à ceux qui veulent combattre l’islamisme de le comprendre pour ne pas se tromper de cible.

    AF : Quelle définition donneriez-vous de l’islamisme ? Vous cherchez à le distinguer de l’islam (comme religion et comme culture) tout en reconnaissant que l’un et l’autre sont pluriels... L’islamisme est-il toujours à vos yeux la "maladie infantile de l’islam" ?

    J-P G : Il y a plusieurs définitions et j’explique justement la différence entre wahhabites, salafistes, fondamentalistes, Frères musulmans...etc. Mais il y a trois points communs aux différentes formes d’islamisme : la confusion volontaire du religieux avec le politique, la volonté de faire triompher leur cause partout dans le monde, l’application de la charia dans les pays où ils tiennent le pouvoir. J’avais effectivement écrit il y a dix ans, en démarquant une citation célèbre que l’islamisme était "la maladie infantile de l’islam". Je maintiens sur le fond cette opinion. Mais je constate que ce sont les malades qu’on entend et qu’on voit le plus et que la majorité des bien portants peine à faire entendre sa voix.

    AF : Distinguant les stratégies de l’islamisme, vous notez que « quand la population musulmane dépasse un étiage de 10 à 15% sur son territoire, et qu’elle est majoritaire dans certaines villes ou régions, [...] il ne s’agit plus de faire reconnaître son existence mais d’affirmer sa représentativité, voire sa prééminence » : n’est-ce pas précisément le cas de la France, ce qui donnerait raison à ceux qui craignent, à terme, une islamisation de la société française, ou du moins, la perspective de graves dissensions ? Vous notez du reste aussi que "le problème de l’islam conjugué à celui de l’immigration peut constituer un facteur de déstabilisation"...

    J-P G : L’islamisation progressive de la société française n’est qu’un des scénarios possibles et ne peut se produire qu’à long terme puisque l’islam n’est pas aujourd’hui la religion majoritaire même s’il n’est pas exclu qu’elle le devienne à la fin du XXIe siècle si les courbes inversées du christianisme et de l’islam poursuivaient leur trajectoire. L’augmentation du nombre de musulmans est due à trois phénomènes : la présence d’une immigration qui vient très majoritairement de régions musulmanes, l’expatriation de Français qui sont dans leur quasi-totalité non-musulmans, le différentiel de fécondité entre la population d’origine étrangère et la population autochtone.

    Parmi les divers scénarios du futur qui sont développés dans l’ouvrage et parmi lesquels je me garde bien de choisir, un des plus vraisemblables est celui de la frontière. A savoir la coexistence dans un même pays de zones de plus en plus musulmanes et où la précarité, la rage et le désir de vaincre pousseront à la radicalisation, et de zones qui le seront de moins en moins et où se regrouperont justement ceux qui souhaitent échapper à cette forme de pression et de contrôle social. Bref le contraire du métissage. Cette logique de territoire a des effets sur le plan national où des enjeux comme la politique migratoire, la politique d’éducation, la lutte contre la fraude sociale et/ou fiscale et contre l’islamo-business, la gestion de l’économie informelle, peuvent conduire à scinder la communauté nationale et à réveiller des ferments de haine, quelles que soient les bonnes volontés qui de part et d’autre appellent à la raison.

     

    Propos recueillis par François Marcilhac

  • L'Université d'été de l'Action française/CMRDS 2019 vient de commencer avec une conférence d'Antoine de Crémiers sur les

    Court extrait de l'intervention d'Antoine de Crémiers : 

     

     

     

  • Sur le site officiel de l'Action française : Ter­ro­risme isla­mique : tout sauf une « tragédie », l’éditorial de Franço

    Le nou­vel atten­tat isla­mique qui a endeuillé la France, ven­dre­di der­nier, n’est que le der­nier d’une longue série qui, mal­heu­reu­se­ment, n’est pas près de s’achever. Mais com­ment son carac­tère insup­por­table en soi — le lâche assas­si­nat d’une fonc­tion­naire de police au sein du com­mis­sa­riat de Ram­bouillet — ne serait-il pas redou­blé par le carac­tère, tout aus­si insup­por­table, même s’il est d’un autre ordre, des pro­pos de Cas­tex qui n’a su, à la sor­tie du com­mis­sa­riat, que débi­ter sur un ton méca­nique : 

    françois marcilhac.jpg« Notre déter­mi­na­tion à lut­ter contre le ter­ro­risme sous toutes ses formes est plus que jamais intacte », tan­dis qu’Emmanuel Macron twee­tait : « Du com­bat enga­gé contre le ter­ro­risme isla­miste, nous ne céde­rons rien », avant de se rendre, le len­de­main, auprès du mari de la vic­time ? Croient-ils faire encore illu­sion en mar­te­lant à chaque assas­si­nat, tels des robots, la même ren­gaine pré­en­re­gis­trée ? Quant à Dupond-Moret­ti il ne lui aura fal­lu que quelques heures pour ins­tru­men­ta­li­ser l’attentat contre son prin­ci­pal enne­mi, à savoir… le Ras­sem­ble­ment natio­nal ! Après avoir, de manière par­ti­cu­liè­re­ment labo­rieuse, adres­sé « ses pen­sées émues à la famille, aux proches et aux col­lègues de la fonc­tion­naire de police lâche­ment assas­si­née dans l’exercice de ses fonc­tions », il a accu­sé Marine Le Pen, qui dénon­çait le laxisme du Gou­ver­ne­ment, « d’exploiter cette tra­gé­die » à son pro­fit. Quant à l’emploi, pré­ci­sé­ment, du mot « tra­gé­die », il ne laisse pas d’inquiéter sur le déni de réa­li­té qu’il tra­duit de la part du garde des sceaux, ministre de la jus­tice, car il dis­sout les res­pon­sa­bi­li­tés indi­vi­duelles. Mais peut-être est-ce le mes­sage que le gou­ver­ne­ment veut envoyer aux Fran­çais : le ter­ro­risme isla­mique s’impose à nous comme une fata­li­té à laquelle nous ne pou­vons pas échap­per. C’est pour­quoi, Valls, en son temps, nous avait pré­ve­nus : il fal­lait apprendre à vivre, et à mou­rir, avec lui.


    Une « tra­gé­die », donc, à laquelle ni la vic­time, ni le cri­mi­nel ne peuvent échap­per puisque, par défi­ni­tion, cha­cun, dans une tra­gé­die, ne fait que réa­li­ser son des­tin : l’islamiste, auquel la Répu­blique est cou­pable de ne pas avoir su ensei­gner ses valeurs, vic­time, aus­si, de l’islamophobie ambiante, voire de la dis­cri­mi­na­tion struc­tu­relle de la socié­té fran­çaise ; la fonc­tion­naire de police, vic­time expia­toire de cet état de fait, qu’elle incarne en tant que telle. Quant au Gou­ver­ne­ment ? Dupond-Moret­ti a ven­du la mèche : les mâles pro­pos de Cas­tex et de Macron, débi­tés de manière auto­ma­tique à chaque atten­tat, ne sont que de l’affichage, car ils ont choi­si l’impuissance, dans l’espoir de maî­tri­ser ce que la tra­gé­die leur laisse de lati­tude : pré­ve­nir suf­fi­sam­ment d’assassinats pour don­ner l’illusion qu’on fait quelque chose et, sur­tout, pour lais­ser le ter­ro­risme se déve­lop­per dans des pro­por­tions accep­tables par la socié­té fran­çaise, et on a vu, après Char­lie Heb­do, le Bata­clan, la pro­me­nade des Anglais à Nice, Saint-Etienne-du-Rou­vray, Samuel Paty, les chré­tiens assas­si­nés tou­jours à Nice — nous ne sommes pas exhaus­tifs —, que la socié­té fran­çaise était, comme on dit aujourd’hui, « rési­liente », c’est-à-dire, en bon fran­çais : pas­sive. Oui, nos com­pa­triotes ont appris à vivre, et à mou­rir avec le ter­ro­risme isla­mique. Et à accep­ter l’impuissance reven­di­quée de nos gou­ver­nants, d’abord Hol­lande, ensuite Macron. Ils ont appris à accep­ter qu’au nom des « valeurs » répu­bli­caines, il soit impos­sible de lut­ter effi­ca­ce­ment contre l’islamisme, ce qui sup­po­se­rait des mesures de police, de jus­tice et de poli­tique étran­gère qui décoif­fe­raient nos bonnes consciences. Au lieu de cela, Macron, après avoir joué tan­tôt au repen­tant vis-à-vis de l’Algérie, tan­tôt au mata­more sur les cari­ca­tures de Maho­met, laisse le gou­ver­ne­ment algé­rien ou le par­le­ment pakis­ta­nais humi­lier notre pays. C’est ain­si que le ministre du Tra­vail et de la Sécu­ri­té sociale algé­rien, Hache­mi Djaâ­boub, a qua­li­fié la France « d’en­ne­mi éter­nel et tra­di­tion­nel » de l’Algérie devant les séna­teurs algé­riens ; de même, le gou­ver­ne­ment pakis­ta­nais pro­pose au Par­le­ment de voter l’ex­pul­sion de notre ambas­sa­deur, accé­dant ain­si à la prin­ci­pale reven­di­ca­tion d’un par­ti isla­miste qu’il pré­tend pour­tant inter­dire ! Dans l’un et l’autre cas, aucune réac­tion de Paris. Il avait pour­tant fal­lu bien moins, et bien peu, pour que Macron rap­pelle notre ambas­sa­deur à Rome, en 2019 !

    Insup­por­table indé­cence de gou­ver­nants qui croient pou­voir finas­ser avec un ter­ro­risme isla­mique, qu’ils peuvent d’autant moins com­battre qu’ils en favo­risent le ter­reau : immi­gra­tion incon­trô­lée, zones dite de « non-droit », en fait de droit isla­mique, favo­ri­sées par une éco­no­mie paral­lèle au vu et au su de tous, dis­cri­mi­na­tion posi­tive, haine de soi et repen­tance, pro­mo­tion du com­mu­nau­ta­risme, attaque fron­tale contre la liber­té reli­gieuse visant prin­ci­pa­le­ment les chré­tiens et, à tra­vers eux, l’identité natio­nale…  Le prin­ci­pal n’est-il pas que le ter­ro­risme isla­mique n’interdise pas les affaires ? Ni la dilu­tion des nations dans le mon­dia­lisme ? Il pour­rait même la favo­ri­ser en hâtant la dis­pa­ri­tion com­plète de notre iden­ti­té natio­nale. Après tout, l’oumma ne serait-il pas une forme encore archaïque du mon­dia­lisme ? Pour­quoi ne pas parier, ensuite, sur la force d’attraction et de dis­so­lu­tion du consu­mé­risme ? Le prin­ci­pal défaut de nos élites est de croire que les isla­mistes sont per­méables à leurs schémas.

    Fran­çois Marcilhac

    Source : https://www.actionfrancaise.net/

  • Grandes ”Une” de L'Action française (5/8 - 2/2) : Du 10 au 17 février 36, la semaine tragique : mort de Bainville, misér

     

    (retrouvez notre sélection de "Une" dans notre Catégorie "Grandes "Une" de L'Action française")

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    Voici donc à nouveau la "Une" du Vendredi 14 février, pour parler - cette fois-ci - de l'énorme machination de Blum, que le journal qualifie de "crime de lèse-majesté :

    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k766243n/f1.image

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    Cette misérable et odieuse provocation/machination va être dénoncée en  "Une" mais aussi dans la page trois (sur un peu plus de quatre colonnes sur six) sous le titre :

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    1. Commençons donc par la "Une" qui dénonce la machination et en détaille le déroulement... :

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    La chose est avérée : Blum, qui ne pouvait ignorer que l'on procédait aux obsèques de Bainville ce jour-là, et à cet endroit-là, voulut ignominieusement "fendre" le cortège : la faute morale est évidente, et la préméditation ne fait aucun doute, sauf pour ceux qui ont des yeux pour voir mais refusent de voir; des oreilles pour entendre mais refusent d'entendre...

    Et, malgré cette odieuse provocation :

    "...un mauvais parti aurait été fait au chef socialiste si, à ce moment, les ligueurs et Camelots du Roi présents ne d'étaient interposés pour arrêter la fureur du public..."

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    Et, en effet, "comme on le verra, l'incident provoqué par Léon Blum, voulant faire couper par sa voiture le cortège funèbre de Jacques Bainville, a été aussitôt exploité à la Chambre et démesurément grossi..."

    C'est tout simplement que Léon Blum et le Pays légal - qui gouverne si mal mais se défend si bien ! - avaient un plan, dont ce machiavélique "incident" n'était que la première partie : ils voulaient abattre l'Action française... et ils parvinrent, ce jour-là, avec leur ignoble machination, à lui porter un rude coup, pour lequel ils étaient prêts à tout, comme on le voit dans ce numéro du journal :

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    2. "La suite en troisième page", racontée par Georges Gaudy... :

    • d'abord, les deux colonnes de gauche... :

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    (ici, bien entendu, après "aux Quatre Co-" il faut remonter à la deuxième colonne de la première photo : "lonnes s'indignait") 

    • ...puis les deux colonnes trois et quatre... :

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    •...enfin, les dernières lignes de l'article, tout en haut de la colonne cinq :

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    Pour lire les articles...

    En bas de page, une courte "barre de tâches" vous permet d'utiliser le zoom (tout à gauche de la barre) et de changer de page (flèche tout à droite); une fois appuyé sur "zoom", vous aurez, cette fois tout en haut de la page, une autre "barre de tâches" : en cliquant sur le "+", il ne vous restera plus, avec votre souris, qu'à vous promener sur la page, puis passer à la deuxième pour lire la suite...

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  • Grandes ”Une” de L'Action française (5/8 - 1/2) : Du 10 au 17 février 36, la semaine tragique : mort de Bainville, misér

     

    (retrouvez notre sélection de "Une" dans notre Catégorie "Grandes "Une" de L'Action française")

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    Voici la "Une" du Vendredi 14 :

    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k766243n/f1.image

    Voilà, c'est fait ! Ce que nul n'attendait, ce à quoi personne n'aurait osé même penser, s'est produit !

    Alors que "l'hommage de Paris" a bien eu lieu... :

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    ...la provocation impensable et misérable a eu lieu, elle aussi :

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    Il y a beaucoup trop de choses dans ce numéro pour les livrer en une seule fois;  nous donnerons donc dans notre prochaine livraison le compte-rendu  du "crime de lèse-majesté" perpétré par Blum, ainsi que les décrets de dissolution de la Ligue d'Action française et des Camelots du Roi, pris "dans la foulée" du pseudo attentat, grossière machination imaginée et montée de toute pièce par Blum et sa clique...

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    Commençons donc, aujourd'hui, par le très bel et très émouvant hommage de la foule à l'immense Jacques Bainville... (qui occupe toute la première colonne de gauche et plus de la moitié de la deuxième, et se poursuit sur les quatre colonnes centrales de la deuxième page; cliquez sur les images pour agrandir) : c'est Daudet qui parle, d'abord, brièvement; puis viennent les informations sur le déroulement de la cérémonie (10.000 personnes !) et "l'incident"...

    "...L'ensemble saisissait par une simplicité sévère et majestueuse..."

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    (ici, on remonte à la deuxième colonne de la première photo...)

    La suite est donc, comme indiqué, "en page deux" : voici d'abord les deuxième et troisième colonnes centrales... :

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    ...et, maintenant, les quatrième et cinquième... :

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    ...le compte-rendu s'achevant en haut de la sixième colonne :

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    • En page quatre, Pierre Tuc consacre le premier des huit sujets de sa Revue de presse à Bainville :

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    Pour lire les articles...

    En bas de page, une courte "barre de tâches" vous permet d'utiliser le zoom (tout à gauche de la barre) et de changer de page (flèche tout à droite); une fois appuyé sur "zoom", vous aurez, cette fois tout en haut de la page, une autre "barre de tâches" : en cliquant sur le "+", il ne vous restera plus, avec votre souris, qu'à vous promener sur la page, puis passer à la deuxième pour lire la suite...

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  • Grandes ”Une” de L'Action française : 26 Avril 1926, Léon Daudet fait l'éloge de Bernanos : ”On se demandait : ”Quel ser

     

    (retrouvez notre sélection de "Une" dans notre Catégorie "Grandes "Une" de L'Action française")

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    Voici le lien qui conduit à la "Une" de ce numéro du Lundi 26 Avril 1926, dont l'essentiel est constitué par le très bel article de Daudet sur Bernanos.

    On nous permettra, malgré tout et juste avant de donner cet article, de passer la manchette qui - si elle n'a strictement rien à voir avec Bernanos -  n'en reste pas moins d'une très étonnante actualité aujourd'hui, un siècle après ! :

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    Cet utile rappel étant fait, passons à l'essentiel, pour ce jour d'avril 26 : le très bel éloge de Bernanos, par Daudet :

    "...Une étoile est apparue au firmament littéraire, et les astronomes vont braquer leurs télescopes..."

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    (ici, bien entendu, il faut remonter à la deuxième colonne de la toute première image, juste avant "lire la suite"...)

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  • GRANDS TEXTES (17/2) : Naissance d’une nation : Clovis et les principes fondateurs de l’identité française, d'Hilaire de

    En ces temps de crise globale -qui bien plus que simplement économique est une crise anthropologique et ontologique- les instances du Pays Légal ont voulu un débat sur l'identité nationale; ce débat a permis -au moins en partie- l'expression des inquiétudes et, parfois, des doutes et du découragement d'un très grand nombre de nos concitoyens, à propos justement de cette identité nationale.

    Hilaire de Crémiers a quelque chose à dire à tous ceux qui doutent ou qui sont dans l'angoisse. Il le fait dans un texte fort, qu'il est bon de lire et dont il est bon de méditer la leçon :

    Naissance d’une nation : Clovis et les principes fondateurs de l’identité française.

     

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    Cet article a été publié dans Renaissance Catholique (http://www.renaissancecatholique.org/ ).

               

    Dans une ample vision de notre Histoire, avec le recul que lui donne le survol des siècles, Hilaire de Crémiers redonne le sens profond de l'aventure de Clovis, dont il situe bien le caractère éminemment politique -au sens fort et noble du terme- et ouvre à ces sentiments d'espérance qu'évoquait Jacques Bainville, lorsqu'il écrivait "Pour des renaissances, il est encore de la foi..."

    On écoutera la version orale, si l'on peut dire, de ce Grand Texte en cliquant sur le lien ci-après, qui restitue le discours prononcé par Hilaire de Crémiers aux Baux de Provence, lors du Rassemblement Royaliste de 1996  :

                   http://vimeo.com/11860504

    Du Rhin aux Pyrénées, l’unité est faite, l’ordre civil est rétabli, la loi proclamée, la loi salique revue et corrigée, la justice rendue. La loi ecclésiastique, avec le concile d’Orléans, sous l’autorité du roi, fils de l’Église catholique —tel est son titre octroyé par le concile lui-même !— garantit la foi et la paix, l’ordre social et hiérarchique. Si l’on veut dénoncer ce que l’on appelle l’intrusion du pouvoir royal dans les affaires ecclésiastiques, il faut remonter à Clovis et d’ailleurs plus haut.

     

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    Si Rémy baptisa lui-même Clovis, il confia à Gaston (ou Vast, ou Vaast) le soin de parfaire son éducation morale et spirituellle

               

     

    Cette œuvre est unique, naturelle et surnaturelle. Toute l’élite de l’époque en a conscience et Clovis tout le premier. Cette œuvre, il l’a placée lui-même sous le patronage de Martin, le patron de cette Gaule aimée et auquel il vient, comme il se doit, en rendre l’hommage légitime. Clovis, roi des Francs, est devenu le roi des Gallo-Romains, de cette population dont le professeur Dupâquier a montré d’une manière remarquable la permanence constitutive de notre histoire. Il est le roi catholique des évêques catholiques. Revêtu des insignes du consul, de la chlamyde, il est le représentant actuel de l’antique ordre romain. L’Empire, la civilisation se trouvent un successeur en lui. Si Sidoine l’avait su, il en aurait pleuré de joie, comme tous ses confrères. Clovis est le nouveau Constantin. Cela ne fait aucun doute pour les contemporains cultivés. Enfin, il est le roi de Paris, de la Lutèce de Geneviève ; il y tient. C’est là qu’il vient résider dans le palais de Constance Chlore. C’est de là qu’il commence à rendre justice. C’est là qu’il meurt. Il se fait enterrer à côté de Geneviève, sur la sainte montagne, dans cette basilique qu’avec son épouse Clotilde il a fait construire pour montrer sa fidélité romaine en l’honneur des apôtres Pierre et Paul.

    La légende naquit aussitôt. Pourquoi ? Non pas parce que la nation France serait née à cette date. Les historiens nous mettent en garde contre cette trop facile assertion, et ils ont raison. Mais parce que les contemporains ont compris ce que nous comprenons encore à 1500 ans de distance : que c’était une histoire extraordinaire, une rencontre merveilleuse. Eh quoi ! Une si longue et si juste aspiration qui trouve en quelques années une satisfaction dans la réalisation d’un projet politique dont l’intelligente conception contente le cœur de tout un peuple ! C’est si vrai que Clovis est devenu un modèle ; oui, Clovis est le modèle du projet royal français. Son nom y est associé à tout jamais. Ça ne sera plus, ou du moins, ça ne pourra plus être, mais il faudra encore des années, des siècles pour le confirmer, ça ne pourra plus être pour la Gaule, pour la France qui naît de la Gaule, le modèle impérial. C’est fini. Il y aura encore des hésitations, certes, mais l’idée nouvelle est lancée, qui triomphera de l’ancienne.

    Le modèle impérial est intégré dans le modèle royal de Clovis, modèle nouveau, forme politique pour cette Gaule qui va devenir la France. Et, pour passer les siècles, pourquoi croyez-vous que nos rois Valois, nos rois Bourbon jusqu’à Louis XVI se sont faits représenter en empereurs romains ? Au-delà du modèle sculpté à l’antique, il y a cette volonté de manifester encore et toujours que le véritable successeur de l’ordre romain, de l’empire romain, d’Auguste, de Constantin et du grand Théodose, c’est le roi de France, le successeur de Clovis et non..., non l’autre, le Germanique !

     

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    Louis XIV, en Empereur romain, sur la promenade du Peyrou, à Montpellier

               

     

    Et ce modèle royal ne serait plus, non plus, la royauté des peuples barbares, celles des coutumes germaniques, des partages, des règlements de comptes. Mais, là aussi, il faudra des années et des siècles pour que la notion nouvelle s’impose. Clovis reste un modèle. Ce sera le modèle d’un nouveau type de roi uni à son peuple dans une composition harmonieuse, répondant à son aspiration profonde d’unité, d’ordre, de paix, de dignité dans la civilisation, d’exactitude dans la foi.

    Modèle ! C’est tellement vrai qu’il sera la référence dans toutes les époques troublées de notre histoire. Les Français, à chaque fois qu’il faudra de nouveau se rassembler, se réunir pour survivre, auront toujours l’impression de revivre quelque épisode de leur vieille histoire ! C’est toujours la même chose : arrêter les invasions, faire les frontières, rejeter l’étranger, aller à Reims faire le roi condition du salut, reconquérir le royaume, le pacifier par la justice. Ainsi faudra-t-il faire de crise en crise, de siècle en siècle.

     

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    "aller à Reims faire le roi condition du salut..."
     

               

    Oui, combien de fois faudra-t-il le faire et le refaire ! Et puis, cette vieille Bourgogne, cette Armorique, cette Aquitaine, ce Midi, cette Provence, la “provincia” par excellence de cette Gaule romanisée dont elle garde le nom, les ramener dans la mouvance française sous l’autorité du roi de Paris ! Ils le savent bien, les politiques, les clercs, les légistes qui travaillent pour le roi, les hommes d’armes aussi.

    Et chacun affûte ses arguments, et puise dans la légende. Elle est comme un arsenal de preuves. Les siècles ont aménagé cette légende et c’est bien compréhensible. Il y a des sots et des sots savants pour s’en étonner. Laissons-leur leur étonnement et leur science.

    Oui, l’histoire façonna cette légende. Grégoire Florent, le fameux évêque de Tours, gardien du tombeau de saint Martin, un siècle après les événements, rédige la première Historia Francorum. Dès qu’il arrive à l’histoire de Clovis, son récit quelque peu ennuyeux se relève d’un style particulier ; il a des images éclatantes, des phrases frappées. Déjà des enjolivements. Pourquoi ? Il veut exprimer la signification que l’événement a revêtue. L’association d’idées l’amène à raconter les événements selon des schémas anciens, et par exemple il façonne l’image de Clovis sur celle de Constantin.

    Autre exemple : Grégoire de Tours raconte que, lors de la bataille de Vouillé, des éclairs jaillirent de la basilique Saint-Hilaire qui abattirent l’armée wisigothique. L’a-t-il entendu dire ? L’a-t-il lu ? Peut-être. Fort bien. Mais surtout, il veut montrer par là à quel point Clovis dans son entreprise d’Aquitaine se trouvait être le successeur d’Hilaire dans sa lutte contre l’arianisme : Clovis parachevait sur le plan militaire l’œuvre spirituelle d’Hilaire de Poitiers.

     

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    Saint Hilaire de Poitiers (à gauche) en compagnie de Saint Athanase, tous deux farouches opposants à l'arianisme.
    En choisissant Nicée contre Arius, Clovis "se trouvait être le successeur d’Hilaire dans sa lutte contre l’arianisme : Clovis parachevait sur le plan militaire l’œuvre spirituelle d’Hilaire de Poitiers..."

               

     

    Frédégaire, continuateur et compilateur de Grégoire de Tours, amplifie encore quelques récits. Les premiers rédacteurs des vies des saints des Gaules, de saint Vaast à sainte Geneviève, rajoutent des éléments. Les historiens sérieux font le tri évidemment. Ils discernent et ils voient fort bien sous le récit la réalité vraie. Le livre de Michel Rouche est remarquable à ce point de vue et surtout dans sa deuxième partie, consacrée à l’étude critique des textes ; il les scrute et il en montre la véracité, chef-d’œuvre de critique, de critique à la française, pleine de science mais supérieure à la science, où triomphe l’esprit de finesse.

    Ainsi se maintint dans la tradition le mystère d’une origine prodigieuse de la royauté franque alors que les Mérovingiens s’entre-déchiraient dans des meurtres abominables et donnaient un spectacle scandaleux. La notion d’État avait disparu. Les Pépinides, habilement, s’employèrent à le restaurer. Ils reformèrent le territoire, ils le protégèrent de l’invasion, ils rendirent la justice.

    La légende sainte s’attacha alors naturellement à leur race. Ce ne furent pas seulement les évêques qui les soutinrent ; les papes de Rome en difficulté les appelèrent à leur secours. Les Vicaires de Jésus-Christ firent pleuvoir sur leurs têtes et sur leurs peuples les bénédictions divines. Le pape Zacharie, pour écarter définitivement les derniers Mérovingiens, déclara “qu’il valait mieux que celui-là fût appelé roi qui avait la puissance effective”. Autrement dit, ce qui compte, c’est l’œuvre. Le roi est fait pour l’œuvre. L’œuvre royale ! C’est celle de Clovis !

     Clovis avait été baptisé et confirmé du saint-chrême comme roi. Maintenant, les rois, déjà baptisés et confirmés, sont oints en tant que rois pour exercer leur charge. Pour la première fois, l’onction royale est donnée à Pépin et à ses fils. Le pape Etienne II viendra les oindre encore lui-même du saint-chrême à Saint-Denis en 754. A partir de cette date, les souverains pontifes, dans leurs actes publics, marqueront une déférence spéciale au roi de France. Il est le “compère spirituel” du pape. Nouveau David, le roi de France est le successeur des rois de Juda. Le peuple des Francs est le peuple de Dieu, la nation sainte.

    Mais le modèle n’est pas encore fixé. L’histoire hésite encore. Charlemagne restaure l’unité de l’Occident en unité temporelle et unité spirituelle. Il garantit un territoire au pape, qui le couronne empereur à Rome. L’histoire revient-elle en arrière ? Est-ce encore un modèle impérial ? Les héritiers se disputent de nouveau. 843, le traité de Verdun divise l’Empire en trois États, l’origine de presque toutes nos guerres. La Germanie à l’est, la Lotharingie coincée au centre et, à l’ouest, la vieille Neustrie qui s’appellera bientôt “Francia”. Où sont les promesses ? Où les bénédictions ? Sur quelles têtes vont retomber les grâces ? A qui sont dévolues en héritage les merveilles ? Qui est le véritable successeur de Clovis ?

     

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    "(Hincmar) Il rapporte pieusement le fait merveilleux de l’irruption de la colombe tenant dans son bec la sainte ampoule..."

               

     

    Alors, apparut le plus avisé politique de son temps, Hincmar, moine de Saint-Denis, devenu archevêque de Reims. Les évêques réfléchissaient sur la personne du roi en cette époque troublée du IXe siècle. Hincmar, dans un but politique certain, se fit le défenseur du privilège rémois, et en même temps de la légitimité que l’on pourrait qualifier déjà de nationale en la personne de Charles le Chauve face au Germanique. Il en avait écrit lui aussi son traité sur “la personne du roi”. C’est dans sa Vita Remigii, tout à l’honneur de Remi et de la ville de Reims, ville de la consécration royale, qu’en racontant le baptême de Clovis, il rapporte pieusement le fait merveilleux de l’irruption de la colombe tenant dans son bec la sainte ampoule.

    Les rois de France sont donc oints du saint-chrême et de plus d’une huile céleste. C’est encore Hincmar qui le premier donne à saint Remi la voix d’un prophète. Il rapporte ce qu’on est convenu d’appeler le grand testament de saint Remi, le pacte entre Dieu et Clovis, entre Dieu et la France, entre Dieu et les rois de France, texte tout inspiré du Deutéronome.

    Mais les derniers Carolingiens ne sont pas à la hauteur de cette destinée. L’héritage se disloque et de nouveau l’invasion ravage le territoire. Les Normands se livrent à leurs pillages. Alors les Robertiens accèdent au trône en s’appropriant la doctrine d’Hincmar, la grâce de Reims. C’est qu’ils s’identifient au royaume : ils le défendent, ils gardent jalousement son territoire et ils préservent l’unité et la durée du pouvoir en assurant la succession. Ils s’appuient sur l’Église, sur Cluny. Ils rendent la justice. La doctrine royale s’affermit. Ils sont les successeurs de Clovis. Leur titre est : le Roi Très Chrétien, titre donné par les pontifes, confirmé par Urbain II, l’ancien chanoine de Reims.

     

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    "L’héritage se disloque et de nouveau l’invasion ravage le territoire. Les Normands se livrent à leurs pillages..."

               

     

    Les volumineuses Chroniques de France, rédigées sur les ordres de saint Louis et de Philippe le Hardi, reprennent tous les vieux récits. “Gesta Dei per Francos”, est-il écrit. Les légistes de Philippe le Bel s’en emparent. Ils affirment l’indépendance et la sacralité du pouvoir royal. “Le roi de France est empereur en son royaume”. La théorie s’établit de ce qui fut nommé la religion royale : le sacre de Reims, le sacrement de la monarchie, le miracle de Clovis. Les Valois, après les Capétiens directs, se situent dans la suite de la légende de Clovis qui ne cesse de se répéter et de s’amplifier de chroniqueurs en légistes, de Guillaume Le Breton en Nicolas Gilles, de Vincent de Beauvais en Jean Golein et Robert Gaguin, du XIIIe au XVe siècle. Charles V, le roi sage et si fin, en une période difficile s’en fait le prophète et le législateur. Cette religion royale est le Droit par excellence, le garant de la légitimité royale et nationale. Dans les affres de la guerre de Cent Ans, elle maintient la fidélité des esprits français. Jean de Terrevermeille s’en fait le docteur, le professeur Barbey en a parlé admirablement.

    Mais pourquoi vous citer tant de légistes et d’historiens ? Pourquoi ne pas parler aussi des p

  • Famille de France • Prince Jean : « Un moment de répit dans une année bien entamée »

     

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    2018 a démarré à toute allure. 

    Après l’enterrement de mon frère le Prince François et la réponse aux condoléances et aux voeux qui se poursuivent encore, il y a eu à l’Institut la remise des prix de la Fondation Stéphane Bern. Stéphane Bern que je retrouvais chez nous à Dreux, pour une partie du tournage d’un « Secrets d’Histoire » consacré au Roi Louis-Philippe, qui passera sur nos écrans sans doute au printemps. 

    Puis avec Gens de France, la reprise des visites pour des élèves des écoles de Dreux et d’autres groupes, malgré la pluie incessante et le vent que nous avons de façon quasi continue depuis le début de l’année. La Sainte Geneviève célébrée dans notre chère Chapelle Royale avec la Compagnie de gendarmerie de Dreux, suivie lors de la réception d’un échange de discours sur les perspectives sécuritaires de Dreux et de sa région. Enfin les vœux du Maire avec de beaux projets comme la fête des plantes début avril et le départ de la 8ème étape du tour de France le 14 juillet. 

    Dans les nouvelles nationales, c’est l’histoire des « fausses nouvelles » qui a retenu mon attention. Là où il y a information, il y a désinformation et ce qu’on appelle désinformation peut se révéler être de l’information comme ce qu’on appelle information peut tout à fait se révéler être de la désinformation … vous me suivez ? Dans un monde de la bien-pensance comme le nôtre, difficile de faire la distinction, à moins d’avoir une tête bien faite et un jugement libre. Et de toute façon, pour le chrétien que je suis, il n’existe qu’une seule Bonne Nouvelle. 

    Pour terminer sur une note moins solennelle, il a neigé aujourd’hui. Le domaine s’est couvert de sa blanche parure qu’il sort pour certaines occasions. Les « petits princes » en ont bien profité. Un moment de répit dans une année bien entamée.     

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    Jean de France, duc de Vendôme
    Domaine Royal de Dreux le 5 février 2018

    Le site officiel du Prince Jean de France

  • Depuis 1945 et la soviétisation d'une partie de la société et de l'économie française, l'histoire, dans le port de Marse

            Pour parler comme chez Molière, On dit toujours la même chose parce que c'est toujours la même chose; si c'était pas toujours la même chose, on dirait pas toujours la même chose...

            On a vu récemment le conflit d'un autre âge du Livre, voulu par une CGT qui, si elle a perdu de sa superbe, n'a rien perdu et n'entend rien perdre de son pouvoir de nuisance hérité de 45. Revoici, pour la énième fois, une grève des Ports. Tant qu'on n'aura pas liquidé les derniers résidus empoisonnés de la soviétisation d'une partie de la société française imposée par les révolutionaires au sortir de la deuxième Guerre, les choses continueront à mal marcher. Évidemment, il faut pour cela prendre les Bastilles (Ports, Transports, EDF, Livre, Enseignement....) et supprimer les privilèges, défendus becs et ongles par les privilégiés de notre actuel ancien régime. Bref, il faut être - ce que nous sommes... - révolutionnaires de fait de ce Système, autant bloqué que corrompu, dont il n'y a rien à conserver.....

            BEST JOB Fevrier 2011-2 BD.pdf

            Pour lire le dernier rapport de la Cour des Comptes :  

            http://www.lefigaro.fr/assets/pdf/rapport%20Cour%20des%20Comptes-port%20de%20Marseille.pdf

            Et pour lire l'article du Figaro qui le commente :

            PORT.pdf

  • A la découverte de l'homme Maurras : Poursuivons notre ”lecture” du Mur des Fastes, pour parler de l'immense victoire de

    C'est donc à une sorte de feuilleton, à la découverte de l'homme Maurras, que nous allons vous entraîner, d'ici les prochaines élections municipales.

    Celles-ci, nous l'avons dit, seront peut-être décisives pour l'avenir de la Maison du Chemin de Paradis, fermé aux Français aujourd'hui par le dernier Mur de Berlin d'Europe : celui, invisible, du sectarisme haineux de la Mairie communiste, qui préfère laisser fermée (en attendant qu'elle ne s'écroule ?) une belle demeure qui pourrait être intégrée au réseau des Maisons des Illustres, et devenir un centre national et international de recherches et débats intellectuels de haut niveau sur Maurras, sa vie, son oeuvre; un lieu culturel vivant et rayonnant...

    Aujourd'hui : Poursuivons notre "lecture" du Mur des Fastes, pour parler de l'immense victoire de Denain...

    "...Vainqueur à Denain des ennemis du royaume, le maréchal de Villars fut prince de Martigues...".

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    La bataille de Denain, qui eut lieu le 24 juillet 1712, est un épisode décisif de la guerre de Succession d'Espagne.


    Elle se solda par une victoire des armées françaises commandées par le maréchal de Villars sur les Austro-Hollandais du Prince Eugène.


    Alors que tout semblait perdu, elle permit - après plusieurs défaites françaises - de négocier une paix favorable.

     

    Sur cette bataille, ses causes et ses conséquences - fort heureuses pour la France puisqu'elle lui permit de gagner le terrible Guerre de Succession d'Espagne - lire (de Jacques Bainville) : Un Bourbon sur le trône d'Espagne : le bon choix...

    lafautearousseau

  • A propos du ”Kiel et Tanger” de Maurras... écrit en 1910, mais, semble-t-il, pour aujourd'hui (I/II)...

     Notre éphéméride de ce jour évoque les origines du livre de Maurras Kiel et Tanger. Nous en profitons donc, aujourd'hui et demain pour donner 2 documents d'importance :

    aujourd'hui, un très intéressant article de Benjamin Fayet; et, demain, le chapitre 24 de cet ouvrage, qui compose le IIème de nos grands textes...

    Voici pour commencer l'excellent article de Benjamin Fayet, paru le 19 novembre 2014 sur le site Histoire Philit :

    Kiel et Tanger de Charles Maurras : essai géostratégique visionnaire et source intellectuelle de la Vème République

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