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  • Civilisation • Robert Redeker : « La langue française malmenée par François Hollande, ou l'héritage disloqué »

     

    Par Robert Redeker           

    TRIBUNE - Les tweets de l'Élysée rendant compte des vœux du président, le 31 décembre, ont été émaillés de fautes de français grossières. Robert Redeker pointe ici [Figarovox - 4.01] cette stupéfiante désinvolture. C'est celle d'un Système déliquescent auquel aucune indulgence n'est due.  LFAR  

     

    17178152.2.jpgAnecdotique en apparence, la multitude de fautes d'orthographe constatées dans les tweets présidentiels à l'occasion du passage à l'an 2017 ne sont pas des accidents. Ils s'inscrivent au contraire dans une lignée d'innombrables petites attaques contre la langue française dont François Hollande, à la suite de son prédécesseur à l'Élysée, et à l'image d'une foule de politiciens, de journalistes et d'artistes de variétés, s'est rendu coupable.

    François Hollande s'adresse au peuple de la plus détestable des manières : en usant et abusant redoublement du sujet. Exemple : «la police, elle a ma confiance ». Cette mauvaise manie puérilise (Malraux emploie le verbe puériliser dans L'Espoir) aussi bien son propos que ceux à qui il s'adresse. À travers cette horreur syntaxique, le chef de l'État parle aux Français comme à des enfants de grande section de maternelle, voire à des demeurés.

    De leur côté, les journalistes audiovisuels, à commencer par ceux des chaînes tout-infos, ignorent la concordance des temps, ne savent pas que le subjonctif présent existe, accordent le verbe avoir avec le sujet (« l’erreur que le candidat à la primaire de la droite a fait »). Ils emploient supporter comme en anglais, ne sachant pas qu'en français il signifie souffrir : « souffrez ma présence… », « supportez ma présence… ». Les journalistes du matin sur France Info, pourtant chaîne publique, emploient un français si fautif qu'un professeur de lettres digne de ce nom ne l'accepterait d'aucun de ses élèves de seconde.

    La quasi-totalité de ceux qui font profession de parler, «la caste palabrante » stigmatisée par Donoso Cortes, a sombré, paradoxalement, dans l'oubli de ce qu'est la langue. De l'essence de la langue. Cet oubli témoigne de la généralisation d'un état d'esprit utilitariste. Les mots, supposent ces gens, sont des instruments à mettre au service de la pensée ou de l'ambition. Voici la langue confondue avec un outil à double face : exprimer sa pensée (quand on en a une, richesse devenue rarissime dans les milieux politiques et médiatiques), et influencer l'opinion (opération confiée à la «com », entraînant la soumission servile de la langue aux impératifs de la communication). Or, la langue n'est pas qu'un outil. Elle est la chair de la nation. Maltraiter la langue est blesser cette chair - la déchirer toujours plus.

    Chacun sent battre en lui la nation et son histoire lorsqu'il parle sa langue avec attention et fidélité. L'idée d'attention - parler et écrire avec attention - met en lumière le soin que la langue exige de chaque Français. L'objet de ce soin n'est pas seulement de maintenir notre langue en vie ; il est aussi de maintenir dans l'existence un ensemble de significations qui lui sont liées : l'histoire, la nation, le regard. La grammaire est le liant des idées. Elle lie aussi les hommes entre eux, les unissant en une nation et à leur histoire. La grammaire est politique. L'histoire de la France et de son peuple se condense dans sa langue, qui en est le précipité. Les liant à leur histoire, cette langue lie les Français entre eux : elle est une certaine façon d'être ensemble. Et enfin, elle est, à travers son vocabulaire et sa syntaxe, un certain regard sur le monde. L'ensemble de ces significations forme ce qu'on appelle la civilisation française.

    Comme la France n'est pas une nation ethnique, ce n'est pas la naissance qui fait l'unité, mais l'histoire et la langue. L'inconscient tapi derrière la dislocation de la langue mise en œuvre par les « élites » de notre pays est celui de la dislocation nationale. Faute morale et politique : disloquer la langue, comme s'y est accoutumé François Hollande, c'est disloquer aussi l'histoire et la nation, rendant vide le regard. Mépriser la langue c'est mépriser l'histoire. C'est mépriser le peuple. C'est mépriser la nation.

    L'orthographe est le rapport d'un peuple à son passé. Les mots sont des monuments. Ils sont l'existence dans le présent d'états passés de la langue. À travers eux continuent de subsister des façons de voir le monde qui se sont effacées. Leur écriture et leur lecture est toujours un voyage dans le temps. Les mots sont des fenêtres ouvertes sur le passé. Maintenir l'orthographe est aérer le présent en ouvrant ces fenêtres. L'intransigeance dans la juste graphie des mots est la signature des intelligences ouvertes qui refusent le cloisonnement de la langue dans la prison du présent.

    Ni François Hollande ni de nombreux journalistes ne parlent plus français. Ils parlent un ersatz de français, misérable en vocabulaire et rachitique en syntaxe. Aucune idée ni pensée de peut naître en pareil désert. Remplacement il y a : une néolangue prend peu à peu la place du français. Dans les écoles elles-mêmes, le prétendu enseignement du français vise à la destruction de la langue française puisque, comme la presse vient de le révéler, selon la parole officielle la grammaire « est négociable » !

    Cette dislocation de la langue - qui, à la suite des élites, verse chaque Français dans la catégorie des syntaxiquement pauvres - est l'expression dans le domaine verbal d'une dislocation plus généralisée : celle de la pensée et celle de la politique. Cette décomposition traduit un projet politique et anthropologique : couper les Français de leur histoire, les muter en zombies. N'étant plus héritiers de leur langue, ils ne le seront plus de leur histoire ni de leur nation. Dans ce gel d'héritage tient - les tweets fautifs le manifestent piteusement - la seule « réussite » du quinquennat de François Hollande. 

    « Mépriser la langue c'est mépriser l'histoire. C'est mépriser le peuple. C'est mépriser la nation. »

    Robert Redeker

    Dernier ouvrage paru de Robert Redeker : « L’École fantôme » (Éditions du Rocher, septembre 2016). 

    Robert Redeker   

  • Manuels scolaires : après l’apologie du migrant, l’éloge du confinement, par Frédéric Sirgant.

    Éducation nationale et idéologie : vaste sujet, énorme programme. Iris Bridier rappelait, d’ailleurs, ici à quel point le matraquage idéologique, notamment sur les questions écologiques et sociétales, était d’une redoutable efficacité

    5.jpegAprès la vague migratoire de 2015, le migrant avait envahi tous les programmes, tous les EPI [enseignements pratiques interdisciplinaires, NDLR] de l’époque Najat : anglais, histoire-géographie, français, et jusqu’à un manuel de latin présentant Énée comme un migrant. Pour la contextualisation (comme ils disent quand ça les arrange), l’esprit critique, le recul, il fallait aller chercher ailleurs qu’à l’école.

    En cette rentrée, les éditeurs qui connaissent ce tropisme idéologique d’une grande partie des enseignants et du gouvernement ont de nouveau répondu à l’appel. Depuis quelques jours circule, sur les réseaux sociaux, la double page d’un manuel Belin d’Histoire-Géographie-Éducation civique de 6e intitulée Coronavirus et confinement : je comprends ce qu’est l’intérêt général. Au passage, le même manuel intitule sa première partie d’Histoire La longue histoire de l’humanité et des migrations. Idéologie cumulative. La problématique du chapitre est la suivante : « Comment certaines libertés peuvent-elles être suspendues au nom de l’intérêt général ? » Le message et l’angle sont clairs : aux nouveaux collégiens qui subissent depuis deux ans le ballet délirant des protocoles, des masques, des fermetures de classes, le collège vient cautionner le tout par son label « éducation civique ».

    Plusieurs parents se sont émus de la chose. Cités par 20 Minutes, ils déplorent cette nouvelle intrusion de la propagande gouvernementale au collège : « Une maman vient de m’envoyer une photo d’un manuel d’histoire-géo paru cette année pour les [élèves de] 6e. Je trouve cela aberrant. Est-ce qu’un parent peut confirmer ? », « La propagande En Marche s’affirme ! », « Les enfants doivent s’habituer à la limitation des libertés individuelles ? Non mais franchement ! C’est scandaleux ! »

    Dans sa vérification, 20 Minutes est bien obligé de constater que l’info n’est pas un fake mais tente de sauver la face de l’éditeur en l’interrogeant : « Les auteurs ont choisi l’exemple du pour illustrer les notions d’intérêt général et d’intérêt particulier [et] ancrer des notions abstraites dans un cas concret qu’ont vécu les élèves de 6e », sans que “la double page ne se positionne pour ou contre le confinement”. » La réponse suffit au journal. Elle est pourtant très contestable, puisqu’aucune place n’est laissée, dans ce chapitre, aux contestations des mesures gouvernementales, ni aux conséquences négatives du en termes d’apprentissages et de troubles psychosociaux sur les enfants. La vision qui en ressort est très lisse et relativement positive.

    Puisque l’éditeur se justifie par la nécessité d’une mise à jour permanente (« Nous estimons – et cela est l’attente des enseignants de cette discipline d’histoire-géographie-enseignement moral et civique – qu’une mise à jour des documents, des sujets d’illustration des notions et des états statistiques doit être réalisée régulièrement »), pourquoi ne pas songer à une double page sur la responsabilité des ministres dans la gestion de la crise, les plaintes et la mise en examen d’ par les juges de la Cour de de la République ? C’est aussi de l’éducation civique.

     

    Frédéric Sirgant

    Professeur d'Histoire

    Source : https://www.bvoltaire.fr/

  • Déboulonnage des statues : la folie woke, par Geoffroy Antoine.

    Napoléon, Winston Churchill, Christophe Colomb, le général Lee : plus une semaine ne passe sans qu’une statue historique occidentale ne soit déboulonnée dans le monde. Quand ils ne se livrent pas à des autodafés qui feraient trembler Ray Bradbury, l’auteur de l’incroyable Fahrenheit 451, les woke s’adonnent à la « cancelisation » des statues, leur nouveau passe-temps préféré.

    5.jpgIl y a quelques jours, à Mexico, le maire de la ville a annoncé remplacer l’iconique statue de Christophe Colomb, le grand découvreur du continent américain, au profit d’une autre statue représentant une femme indigène, « symbole de la indigène ». C’est oublier que la des Amériques, si elle a amené avec elle des épisodes de violences et de massacres, est à l’origine même de la nation mexicaine et des États sud-américains. Vouloir nier ce pan de l’Histoire revient à balayer d’un revers de la main 500 ans de coexistence, parfois houleuse, certes, mais réelle, entre cultures européenne et amérindiennes.

    Plus au nord, dans des États-Unis assaillis par le « wokisme », c’est la statue du général Lee, l’un des plus grands commandants de la guerre de Sécession, que l’on a ôtée de son socle. Robert Lee était l’un des héros de la guerre d’indépendance, un tacticien hors pair lorsqu’il guida les armées confédérées et, avant toute chose, une figure emblématique de l’Histoire américaine qui, comme toute Histoire nationale, ne fut jamais ni blanche ni noire, mais teintée de gris.

    Loin d’être épargnée de ce côté-ci de l’Atlantique, la France fait face à son lot d’excités, désireux de taire sinon de supprimer une grande partie de notre héritage. C’est ainsi qu’à Rouen, profitant de la rénovation de la massive statue de Napoléon, place de l’Hôtel-de-Ville, le maire socialiste Nicolas Mayer-Rossignol cherche à la remplacer par une autre, de Gisèle Halimi. Persuadé du bien-fondé de sa décision, il affirme, sur Twitter : « J’assume la dimension symbolique forte de cette proposition. Il serait formidable que Rouen soit la première ville de France à accueillir, place de la Mairie, une statue ou une œuvre d’art dédiée à Gisèle Halimi, figure de la lutte pour les droits des Femmes. Le débat est ouvert ! »

    Nous aimerions comprendre de quel débat parle le maire de Rouen, tant cette prise de position ressemble à un coup de force plus qu’à une discussion démocratique. Si celui-ci parle de débat historique, alors y a-t-il véritablement lieu de discourir ? Peu importent les causes défendues par Mme Halimi, parmi lesquelles les positions favorables au FLN, ces insurgés algériens qui pendirent, torturèrent et émasculèrent des Français par milliers, qui restent en travers de la gorge de nombre d’entre nous : il demeure que cette dernière ne peut rivaliser avec la figure de Bonaparte.

    Évidemment, ce n’est pas d’un débat historique qu’il s’agit, mais bel et bien d’une dérive tyrannique qui vise à annihiler tout élément – d’autant plus quand ces derniers sont d’ordre séculaire comme les statues – qui n’entrerait pas dans les codes de la doxa progressiste. Non, n’était pas antiraciste, oui, la conquête européenne du Nouveau Monde s’est faite dans la violence, mais il s’agit là de faits historiques à contextualiser. En somme, l’Histoire de l’Occident n’a pas été plus sanglante que celle de l’Orient ni même que celle des civilisations précolombiennes. L’Histoire est un fleuve dont le cours ne suit aucun paradigme idéologique, celle-ci n’est pas plus « injuste » envers les Noirs que les Blancs, les Asiatiques ou les Amérindiens. Dès lors, vouloir supprimer ses représentations revient à dire : « Nous sommes l’Histoire », ce qui est un contresens. L’Histoire est ce que nous sommes, et nous sommes aussi ce que nous avons été.

     

    Geoffroy Antoine

    Source : https://www.bvoltaire.fr/

  • La charge d'Alain Finkielkraut contre « les fossoyeurs du grand héritage français »

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    Patrick Boucheron

     

    Par Alain Finkielkraut           

    TRIBUNE - Alain Finkielkraut commente ici l'Histoire mondiale de la France* dirigée par Patrick Boucheron [Figarovox - 25.01]. Il s'étonne et même il s'indigne de n'y avoir rien trouvé de la civilisation française. Cette superbe charge nous apparaît dictée par un pur patriotisme littéraire et culturel. Par le patriotisme tout court. Nous ne sommes pas toujours et en tous points d'accord avec Alain Finkielkraut. Certaines de ses passions ne font pas vraiment partie des nôtres. Si différends il y a, nous les regrettons, car tant qu'il y aura en France des intellectuels de son rang, des esprits animés d'une telle ferveur française, disposant de l'audience qui est la sienne, l'espoir de toutes les formes de renaissance nationale reste permis. Permis et réaliste.   Lafautearousseau.

     

    sans-titre.pngComme les auteurs de l'Histoire mondiale de la France, je déteste voir mon pays se refermer sur lui-même. Rien ne m'inquiète, ne me hérisse, ne me scandalise davantage que la négation ou l'oubli de l'Autre. Le regard étranger m'importe au plus haut point. Et notamment celui du grand romaniste allemand Ernst Robert Curtius dans son Essai sur la France publié en 1930 : « La littérature joue un rôle capital dans la conscience que la France prend d'elle-même et de sa civilisation. Aucune autre nation ne lui accorde une place comparable. Il n'y a qu'en France où la nation entière considère la littérature comme l'expression représentative de ses destinées. »

    Nombre d'autres témoignages corroborent l'observation de Curtius. La France mondiale, c'est d'abord la France vue d'ailleurs. Et la France vue d'ailleurs est une patrie littéraire. Fort de cette définition, j'aborde le livre publié sous la direction de Patrick Boucheron, professeur au Collège de France, et je découvre, effaré, que ni Rabelais, ni Ronsard, ni La Fontaine, ni Racine, ni Molière, ni Baudelaire, ni Verlaine, ni Proust n'y figurent. Et si Mauriac est cité, ce n'est pas pour son œuvre, c'est pour sa critique honteusement réactionnaire du féminisme.

    Certes, il y a bien un chapitre sur la Comédie humaine, mais Jérôme David, son auteur, n'est pas content : il déplore que Balzac découpe les cultures en nations au lieu de reconnaître et de pratiquer l'hybridation, et il lui oppose le cosmopolitisme véritable de Claude Fauriel qui, au même moment, occupait la première chaire de littérature étrangère à la Sorbonne et qui a consacré un chapitre de son Histoire de la poésie provençale à l'influence des Arabes sur la littérature française : « Personne n'a formulé une telle hypothèse après lui. Il serait pourtant à souhaiter, aujourd'hui, que de tels chapitres deviennent tout simplement pensables. » Telle est la conclusion de l'article sur l'auteur du Père Goriot et des Illusions perdues.

    Ainsi s'éclaire le sens de « monde » pour les nouveaux historiens. Mondialiser l'histoire de France, c'est dissoudre ce qu'elle a de spécifique, son identité, son génie propre, dans le grand bain de la mixité, de la diversité, de la mobilité et du métissage. Et c'est répondre au défi islamiste par l'affirmation de notre dette envers l'Islam. De manière générale, l'Histoire mondiale de la France remplace l'identité par l'endettement. Ici doit tout à ailleurs. De la France, patrie littéraire, ce qui surnage, c'est la traduction des Mille et Une Nuits par Antoine Galland et l'audace qui a été la sienne d'ajouter au corpus original des histoires que lui avait racontées un voyageur arabe venu d'Alep.

    Instructif aussi est le récit de l'invasion musulmane de 719 à Narbonne, où les cultures se sont mêlées avant que les Francs, hélas, n'arriment par la force cette ville à leur royaume. Ceux qui, en revanche, croient pouvoir mettre au crédit de la France naissante la première traduction latine du Coran par l'abbé de Cluny Pierre le Vénérable en 1143, sont avertis que cette démarche n'était pas inspirée par la curiosité mais par une volonté de dénigrement. Et peu importe le fait que l'Islam de son côté ne pouvait pas même envisager de traduire les Écritures saintes des religions antérieures à son avènement.

    Nos éminents universitaires n'ont que l'Autre à la bouche et sous la plume. Ouverture est leur maître mot. Mais ils frappent d'inexistence Cioran, Ionesco, Kundera, Levinas, tous ces étrangers qui ont enrichi notre philosophie et honoré notre littérature. Car c'est à ce « notre » qu'ils veulent faire rendre l'âme. Leur rejet de toute cristallisation identitaire les conduit à répudier le nous de la continuité historique pour celui, multiracial, de l'équipe « black-blanc-beur » qui a remporté la Coupe du monde de football le 12 juillet 1998. Au nom du combat contre la lepénisation des esprits, les chercheurs réunis par Patrick Boucheron vident la France de ce qu'elle a de singulièrement aimable et admirable. Car si Lilian Thuram, Marcel Desailly, Zinédine Zidane mais aussi Bourvil, Catherine Deneuve et Charles Aznavour figurent dans ce grand récit, on ne trouve pas plus la trace de Poussin, de Fragonard, de Watteau, de Géricault, de Courbet, de Monet, de Degas, de Bonnardou, de Berlioz, de Bizet, de Debussy, de Ravel, de Gabriel Fauré que de Proust ou de La Fontaine. Ni littérature française, ni peinture française (à l'exception des Demoiselles d'Avignon), ni musique française. Le dégoût de l'identité a fait place nette de la culture. Les façonniers de l'Histoire mondiale de la France sont les fossoyeurs du grand héritage français.

    « Une histoire libre », dit le journal Libération pour qualifier ce bréviaire de la bien-pensance et de la soumission, cette chronique tout entière asservie aux dogmes du politiquement correct qui ne consacre pas moins de quatorze articles aux intellectuels sans jamais mentionner Raymond Aron, ni Castoriadis, ni Claude Lefort, ni aucun de ceux qui ont médité la catastrophe totalitaire et la bêtise de l'intelligence au XXe siècle. Certes, la mort de Staline n'est pas oubliée, mais si Patrick Boucheron et son équipe n'étaient pas obnubilés par les prescriptions et les priorités de l'idéologie dominante, ils auraient évidemment accueilli cet événement mondial que fut le procès Kravchenko.

    « Histoire jubilatoire », ajoute Libération. Ce mot - le plus insupportablement bête de la doxa contemporaine - convient particulièrement mal pour une histoire acharnée à priver la France de son rayonnement et à l'amputer de ses merveilles. Ce qui tient lieu de vie avec la pensée, ce n'est pas la Recherche du temps perdu, c'est Les Damnés de la terre de Frantz Fanon. Et l'affaire Strauss-Kahn a ceci de bénéfique, apprend-on une fois arrivé à l'année 2011, qu'elle porte un coup fatal au mythe français de la galanterie et qu'elle érige la transparence en impératif démocratique universel.

    Levinas disait de la France que c'était « une nation à laquelle on peut s'attacher par l'esprit et le cœur aussi fortement que par les racines ». L'Histoire mondiale de la France rend cet attachement impossible, car la France qu'elle nous présente n'est plus une nation mais un courant d'air ou, comme l'écrit Éric Aeschimann dans L'Obs : « Une succession d'aléas, un fatras doux et violent, une vaste aventure collective sans signification particulière. »

    Il n'y a pas de civilisation française, la France n'est rien de spécifiquement français : c'est par cette bonne nouvelle que les rédacteurs de ce qui voudrait être le Lavisse du XXIe siècle entendent apaiser la société et contribuer à résoudre la crise du vivre-ensemble. Quelle misère ! 

    « Mondialiser l'histoire de France, c'est dissoudre ce qu'elle a de spécifique, son identité, son génie propre, dans le grand bain de la mixité, de la diversité, de la mobilité et du métissage »

    * Histoire mondiale de la France, Le Seuil, 776 p., 29 euros.

    Alain Finkielkraut

    De l'Académie française   

    Lire aussi ...

    Le livre publié sous la direction de Patrick Boucheron

    De manière générale, l'Histoire mondiale de la France remplace l'identité par l'endettement

  • Barbara Lefebvre : « Non, Monsieur Macron, notre époque n'a rien à voir avec les années 30 »

    A droite d'Emmanuel Macron : Remilitarisation de la Rhénanie, 1936

    Par  

    TRIBUNE - Dans ses propos rapportés par Ouest-France, le chef de l'État a comparé la période actuelle avec celle de l'entre-deux-guerres. le contexte est radicalement différent : les États-nations européens ne cherchent pas à s'étendre mais à conserver leur souveraineté. [Figarovox, 01.11]. Et elle le fait non seulement du point de vue de l'Histoire (on pourrait d'ailleurs discuter telle ou telle de ses interprétations) ; mais aussi en remontant aux vices structurels, idéologiques, sociétaux et finalement politiques, les plus profonds et les plus généraux de nos systèmes postmodernes et postnationaux. Une très belle analyse dont on doit saluer le courage intellectuel et la lucidité. Grâce à de tels auteurs une réaction monte peu à peu du pays et une prise de conscience s'opère. Ce ne sera pas sans effets. Bravo ! Lafautearousseau

     

    barbara-lefebvre-1_5858139.jpgPierre Nora avait mis en garde contre « ce moment historique habité par l'obsession commémorative » et la captation de cette belle expression, les « lieux de mémoire », utilisée pour célébrer la mémoire alors que la profondeur du travail historiographique des trois tomes qu'il avait dirigés était précisément de composer « une histoire de type contre-commémoratif ». Les historiens scrupuleux, ceux qui écrivent l'histoire sans tomber dans les pièges idéologiques de leur temps, sont souvent incompris par les technocrates, qui ne s'embarrassent pas de nuances pour rédiger les formules-chocs autrement appelées « éléments de langage ». Le service communication de l'Élysée nous a annoncé une semaine « d'itinérance mémorielle » pour commémorer le centenaire de l'armistice, et elle s'ouvre par une « itinérance historique » du président Macron dans Ouest France suivant un chemin tortueux qui le conduit à une impasse comparative !

    Dans les propos rapportés par Ouest-France, le Président Macron se lance dans des comparaisons historiques pour le moins problématiques : « je suis frappé par la ressemblance entre le moment que nous vivons et celui de l'entre-deux-guerres ». Tout y est: « la lèpre nationaliste »« la souveraineté européenne (sic) bousculée par des puissances extérieures »« la crise économique ». Et dans un élan de prophétie, véritable représentation mécaniste de l'Histoire avec son « H » majuscule grandiloquent, Emmanuel Macron nous révèle sa vision : « on voit presque méthodiquement se réarticuler tout ce qui a rythmé la vie de l'Europe de l'après Première Guerre mondiale à la crise de 1929 ». L'histoire, éternelle répétition du même ? Emmanuel Macron, président-historien après le président-philosophe ? Les permanences et les continuités de l'histoire ne sont pas des répétitions, Monsieur le Président, et les ruptures ne sont en général comprises et analysées qu'une fois survenues. Non l'histoire n'a pas le hoquet, car l'histoire n'est pas une réalité tangible qui s'opère sous nos yeux comme des bactéries visibles sous la loupe du microscope. L'histoire est modeste, elle n'est qu'une écriture, un récit humain qui se modifie sans cesse, se réécrit au fil du temps qui passe. L'histoire n'est pas un point fixe, établie une fois pour toutes. En revanche, on le sait, elle est fort utile pour servir les idéologies, servir la politique politicienne, pour jouer le « sachant » qui éclaire les ténèbres du présent en se donnant des airs de prophète d'un futur, si possible apocalyptique, sauf à suivre la marche du sauveur.

    Comparer l'Europe de 2018 à celle des années 1930 répond à cette inflation inquiétante de la récupération politicienne de l'histoire nationale et européenne, inflation qui s'accentue depuis bientôt vingt ans à mesure que nous produisons des générations d'amnésiques sortis frais émoulus avec un baccalauréat mais ignorants de leur histoire. Il faut faire un détour par l'histoire scolaire actuelle pour comprendre comment de tels propos peuvent être entendus par l'opinion en dépit de leur non-véracité. En effet, elle alimente les élèves en simplismes manichéens depuis plus de trois décennies, depuis que l'histoire postmoderne (donc postnationale) a mis la main sur l'organisation des programmes officiels. Au lieu de transmettre des connaissances simplifiées qui rendent la complexité du passé intelligible pour des élèves âgés de dix à dix-sept ans, on a réduit l'histoire scolaire à une histoire finaliste. Le passé n'est plus qu'un perpétuel combat entre des gentils et des méchants. Ce simplisme autorise tous les anachronismes. Or la simplification n'est pas le simplisme ; la vulgarisation n'est pas la platitude du binaire. L'histoire scolaire qui avait forgé, pendant près d'un siècle, chez des générations de Français - autochtones ou venus d'ailleurs - le sentiment d'appartenance nationale, aussi appelé patriotisme, s'appuyait certes sur des simplifications historiques non exemptes d'une part de mythes, mais elle ne versait pas dans les simplismes actuels où l'idéologie postmoderne affleure sous chaque thématique, où l'histoire nationale n'est plus qu'une histoire criminelle. La France a une histoire nationale. Les mémoires des groupes composant notre nation qui n'est pas fondée sur l'homogénéité ethno-religieuse, ont toujours existé mais jusqu'aux années 1990 elles n'avaient pas été valorisées au point de supplanter l'histoire nationale. En glorifiant les revendications mémorielles, souvent réinventions du passé, contre l'histoire commune, le projet poursuivi est bien la destruction de l'attachement à la nation, à cet héritage forgé par l'histoire et porté par des mœurs et des coutumes communes.

    Ni de Gaulle, ni Mitterrand n'auraient osé une comparaison aussi manichéenne, simpliste, que celle opérée par Emmanuel Macron. Et pour cause, les deux seuls « vrais » Présidents d'après-guerre avaient une vision, car ils étaient d'abord « enracinés » par une ample culture littéraire et historique - la composition de la bibliothèque de François Mitterrand en est l'illustration frappante - et ensuite parce qu'ils avaient connu l'entre-deux-guerres et la guerre. Cela fait toute la différence. Cela explique leur hauteur de vue, eux qui étaient passés par cette épreuve de la guerre, qu'ils connaissaient la complexité de cet avant-guerre, qu'ils ne réduisaient pas cette période à des caricatures binaires. L'un comme l'autre ont vu monter les périls, ils ont eux-mêmes fait des choix politiques qui ne suivaient pas toujours la ligne droite que les politiques actuels ont réinventée pour trier dans cette époque troublée les bons des méchants, pour juger les hommes du passé au regard du confort dans lequel est plongée notre Europe pacifiée, abrutie par la société de consommation.

    Personne ne viendrait nier que Staline, Hitler et Mussolini étaient des dirigeants néfastes pour leurs peuples et pour la paix du monde, que les idéologies portées par les deux premiers en particulier ont conduit à des ravages d'une ampleur inédite en Europe et au-delà et que nous sommes encore héritiers des ravages moraux qu'ils ont constitués pour l'humanité. Néanmoins oser les comparer à Orban, Salvini et pourquoi pas Morawiecki en Pologne et Kurz en Autriche, est non seulement une absurdité historique, mais une opération politique profondément anti-européenne qui attise les colères. Anti-européenne car celui qui aggrave les tensions entre partenaires européens en insultant les peuples qui ont élu les dirigeants précités, c'est le président français. Cette montée en tension n'est pas imputable au seul Emmanuel Macron, elle est à l'œuvre depuis que les progressistes autoproclamés ont décidé que l'Europe se ferait contre les peuples, c'est-à-dire depuis le non au référendum sur la Constitution européenne en 2005 qui ne fut pas respecté. Le mépris du « non », pourtant majoritaire, par les présidents Chirac, Sarkozy, Hollande et Macron est fondamental pour comprendre la défiance des Français à qui on dénie toute forme d'intelligence politique quand ils ne votent pas comme on le leur prescrit. Cette atteinte profonde au contrat civique fondateur de la démocratie n'est pas le fait des partis « lépreux » que je sache.

    Plus grave, l'énormité historique suivante : l'Europe de l'entre-deux-guerres n'est évidemment pas lisible en termes politiques comme l'Union européenne des 28. Elle était composée d'États-nations souverains qui n'obéissaient pas à une entité supranationale comme c'est notre cas. En outre, aujourd'hui, l'hégémonie mondiale de l'idéologie capitaliste ultralibérale est telle qu'aucun modèle n'émerge pour s'opposer sérieusement à elle, alors que dans l'Europe d'entre-deux-guerres, des idéologies concurrentes puissantes avaient pris forme parmi les peuples (communisme, fascisme, nazisme) et se sont cristallisées politiquement dans trois pays, la Russie, l'Italie puis l'Allemagne. Autre différence et non des moindres s'agissant de menaces pour la paix : l'URSS et le IIIe Reich avaient des ambitions d'expansion territoriale, sinon d'hégémonie planétaire, et il s'agissait de nations hyper militarisées. En quoi les « lépreux » Orban et Salvini - pour ne retenir qu'eux - ont-ils une quelconque ambition belliqueuse de cette nature ? Ils souhaitent simplement se concentrer sur leurs intérêts strictement nationaux, protéger leurs frontières de flux migratoires incontrôlés par l'Europe de Schengen, refuser la société multiculturelle dont ils observent les échecs en France, en Allemagne, au Royaume-Uni, en Belgique. C'est un choix de souveraineté politique, leurs citoyens les ont élus pour cette politique et peuvent se dédire aux prochaines élections puisque ni Orban ni Salvini pour l'heure n'ont remplacé la démocratie par l'autocratie.

    Autre aspect de cet absurde raccourci comparatif : dans les trois cas, URSS, Italie fasciste, Allemagne nazie, la prise du pouvoir n'a rien eu de démocratique à la différence des gouvernements italiens, autrichiens ou hongrois vilipendés par Emmanuel Macron. La Russie est devenue l'URSS à la suite de la révolution bolchévique qui fut pour le moins un coup de force, venue d'une minorité politique extrémiste, favorisé par le contexte tragique des défaites militaires russes, la Russie de Nicolas II étant membre de la Triple entente. Staline prit le pouvoir après la mort de Lénine en 1924 après avoir éliminé tous ses concurrents, tout aussi violents politiquement et antidémocrates que lui, mais probablement moins malades mentalement que le Petit père des peuples. Mussolini accéda au pouvoir après une forme d'itinérance au demeurant ratée, la marche sur Rome d'octobre 1922. Cette démonstration de force maquillée a posteriori par le Duce en coup d'État, aura suffi à vaincre une démocratie italienne sans boussole, minée par les conflits internes, qui s'effondrera d'elle-même laissant Mussolini instaurer sa dictature fasciste, qui servira en partie de modèle à Hitler.

    Ce dernier n'a pas été élu démocratiquement, contrairement à la doxa qui sert le discours sentencieux actuel envers les citoyens-électeurs, à grand renfort de « retour des heures sombres » et d'entrisme par les Forces du Mal au sein de notre vertueuse machine démocratique. En effet, dans l'Allemagne de la jeune République de Weimar, née de l'effondrement du Reich en 1918, l'assemblée était élue à la proportionnelle intégrale et jusqu'aux élections de 1932 le NSDAP, le Parti des Travailleurs allemands Socialiste et National, ne dépasse pas les 20 %. Hitler échoue également à l'élection présidentielle de 1932 qui voit la réélection d'Hindenburg. Cette campagne aidera en effet le NSDAP à engranger des voix aux législatives suivantes puisque le parti dépasse les 30 % des suffrages, pour autant il n'est pas majoritaire. La majorité était composée par une coalition de centre-gauche qui n'échappa pas aux luttes intestines largement alimentées par la gauche (SPD et KPD), et empêchera la nomination d'un gouvernement d'union nationale qui aurait peut-être pu réduire la puissance montante du NSDAP. C'est l'incapacité des forces politiques démocratiques (cet adjectif est-il seulement admissible pour le KPD…) à s'entendre pour gouverner ensemble qui explique aussi qu'Hindenburg dût se résoudre à nommer Hitler. Il était après tout le chef du parti qui avait obtenu, seul, 33 % des voix aux législatives, mais les démocrates, en se coalisant durablement, pouvaient faire obstacle à sa nomination au poste de Chancelier. C'est leur faiblesse qui fit sa force, et non pas un imaginaire raz-de-marée électoral laissant penser que le peuple allemand aspirait unanimement à suivre Hitler dans les années 1930.

    Quant à réduire la montée des totalitarismes dans l'entre-deux-guerres à une conséquence de la crise de 1929 comme le laisse croire le président Macron, c'est encore voir l'histoire par le petit bout de la lorgnette. Ce genre de raccourci ne sert à faire comprendre ni le passé, ni le présent, il sert à manipuler l'opinion pour une politique à venir décidée sans le consulter. La crise de 1929 a montré pour la première fois à l'échelle mondiale, où conduisaient le capitalisme financier et sa spéculation sans limite, les prises de bénéfices indignes des gros opérateurs financiers en plein cœur d'une crise sans précédent, son culte de l'argent-roi et déjà l'économie ouverte à tous les vents mauvais. La critique de ce capitalisme amoral, contraire aux intérêts des peuples souverains, destructeur de la nature, asservi aux machines et transformant l'homme lui-même en machine, fut étouffée pendant des décennies par les délires des théoriciens de la lutte prolétarienne. Ils ne firent qu'alimenter la puissance capitaliste qui conduira à la multiplication des crises économiques jusqu'à celle de 2008 dont aucun dirigeant n'a réellement tiré la moindre analyse qui se transformerait en action politique. Au contraire, comme dans une course vers l'abyme on alimente plus que jamais la destruction de tout ce que l'humanité a forgé en plus de cinq mille ans d'histoire. L'homme atomisé machine à consommer est le produit de cette crise, on l'endort en lui promettant comme seul horizon de bonheur « plus de pouvoir d'achat ». Emmanuel Macron est l'homme de ce système : la société ouverte, inclusive, du village global, des flux sans contrôle de marchandises et des hommes - catégories bientôt synonymes. Et pourtant il ose accuser dans ces propos les « grands intérêts financiers qui dépassent parfois la place des États ». On peut être stupéfait quand cela est dit par le fondé de pouvoir de la Commission de Bruxelles ! Mais c'est habile pour convaincre une opinion publique rendue amnésique qu'on la protège des petits Hitler à nos portes, elle qu'on a rendue aveugle aux conséquences de l'irréparable. Cet irréparable est né quand l'économie industrielle au XIXe siècle prit le pas sur la politique au nom du Progrès, quand le capitalisme financier décréta la mise à mort des nations européennes seules capables de circonscrire sa dangerosité tant pour l'humanité que les écosystèmes. Cet irréparable est né quand des experts-comptables au service d'une oligarchie financière mondiale prirent la place des hommes d'État soucieux de défendre les intérêts de leur nation et de protéger leurs citoyens, tous leurs citoyens.   

    41zpjLhBYBL._SX320_BO1,204,203,200_.jpgBarbara Lefebvre est enseignante et essayiste, auteur de Génération j'ai le droit, (éd. Albin Michel 2018). 

     

     

     

    Lire aussi dans Lafautearousseau le dernier Lundi de Louis-Joseph Delanglade  

  • Navigation sélective sur le Net : échos des Blogs, des Pages Facebook, et d'ailleurs....

     capture d'ecran blog.jpg

      1. Sur les Blogs, sur Facebook ou  ailleurs... :  

     

    1. Le début de la fin pour les Femen ? : http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2013/09/12/01016-20130912ARTFIG00634-le-mouvement-des-femen-en-pleine-crise.php 

    2. Christophe Guilly : La bi-polarisation droite/gauche n'existe plus dans les classes populaires : Christophe Guilluy.pdf

    3. Les amis/alliés de Hollande en Syrie ? Pour moitié, des islamistes, ceux-là même qu'il a combattu au Mali ! : http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2013/09/16/selon-une-etude-britannique-pres-de-la-moitie-des-rebelles-syriens-sont-des-islamistes-radicaux_3477974_3218.html

    4. Le Sytème est richissime... en dette publique ! : 30.000 euros par Français ! Chapeau !... : http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2013/09/16/20002-20130916ARTFIG00312-la-dette-francaise-va-exploser-tous-les-records-en-2014.php

    5. A Orange, le Maire change le nom de deux rues, et fait hurler le PCF : http://www.laprovence.com/article/actualites/2535821/orange-bompard-joue-a-la-tectonique-des-plaques-de-rue.html 

    6. Culture : on va reconstruire la flèche manquante de l'Abbaye de Saint-Denis : http://www.lemonde.fr/idees/article/2013/09/13/restaurons-la-fleche-de-la-basilique-de-saint-denis_3477415_3232.html 

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    2. La "bourse aux liens", envoyés par des lecteurs, pour approfondir et aller plus loin... 

    1. Sur le massacre de l'Histoire à l'école (envoyé par Raphaël Dargent, tiré du Point) : http://www.lepoint.fr/monde/ou-va-le-monde-pierre-beylau/education-le-grand-massacre-de-l-histoire-de-france-06-09-2013-1721593_231.php

    2. Reçu de Jean-Pierre Pfister (Agrégé d’Histoire-Professeur de Chaire supérieure ) : "Pour ceux qui l’ignoreraient  Benjamin Stora vient d’être nommé, en Conseil des ministres, Inspecteur Général d’Histoire de l’Education Nationale.

    Un scandale. L’intéressé n’a ni CAPES, ni Agrégation et ses travaux sur l’Algérie sont contestés par ses collègues de gauche, eux-mêmes, comme Meynier. Il va désormais régenter la carrière d’enseignants plus diplômés que lui, notamment en khâgne et dans les Classes Préparatoires aux Grandes Ecoles.

    Imaginons le inspecter un cours d’Histoire grecque ou médiévale, la Grèce au V° siècle av J-C ou la Féodalité au XI° !!!  Ce sera pittoresque.

    Il aura, de plus, une forte influence sur les programmes d’histoire du primaire et du secondaire. Du copinage à la sauce « hollandaise ». Sans autre commentaire. 

    3. Lien partagé sur notre Page Facebook : Tous Vendéens, la face cachée de la révolution française

    Voir aussi : http://guerredevendee.canalblog.com/archives/2013/09/16/28032908.html

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    capture d'ecran blog.jpg        (Cette chronique n'a pas d'autre objet que de communiquer à nos lecteurs des articles et prises de positions sur lesquels nous nous trouvons en convergence, totale ou, au moins, partielle, et sur des points d'importance; elle ne signifie évidemment pas accord total et permanent, sur tous sujets et en toute occasion, avec les Blogs ou Pages mentionnées... Même chose pour les liens envoyés par des lecteurs, pour approfondir tel ou tel sujet traité sur le Blog, pour "aller plus loin"...)  

  • MILITANTISME • Un article contre-révolutionnaire, en 1989, par Jean-Philippe Chauvin

     

    « Militant royaliste d'Action Française » c'est ce que nous avons été. Et c'est ce que nous sommes Du moins pour beaucoup d'entre nous, lecteurs ou plus encore responsables de Lafautearousseau. Nous ne faisons rien d'autre que de prolonger cette tradition - qui nous lie - d'activités et de réflexions mêlées les unes aux autres. Il est bon, comme le fait ici Jean-Philippe Chauvin d'en conserver la mémoire. Indispensable aussi d'en vivre et d'en organiser la continuité, car une Action française, sous toutes les formes qu'elle peut prendre ou reprendre, nous paraît plus utile que jamais à notre pays. LFAR

        

    arton8470-7b8cd.jpgAu printemps 1989, j'étais en maîtrise d'histoire à l'université Rennes2, plus communément appelée Villejean, et je hantais quotidiennement ses couloirs, passant d'un amphi à l'autre, de la cafétéria du grand hall à la bibliothèque universitaire, mais aussi les cafés du centre-ville, particulièrement La Paix que je fréquente toujours, y compris pour rédiger les articles de ce site... Militant royaliste d'Action Française, j'avais fort à faire en cette année du bicentenaire de 1789, et les affichages précédaient les réunions, tandis que, dans le même temps, je travaillais sur mon mémoire de maîtrise d'histoire contemporaine portant sur les royalistes d'AF de Mai 68 au printemps 1971. Pourtant, l'heure était surtout aux cours, colloques, débats et commémorations autour de la Révolution française, et je dévorais tout, ou presque, de ce qui sortait sur ce thème, avec un farouche appétit et une envie non moins grande d'en découdre avec les conformismes du moment... 

    Rennes2 abritait quelques spécialistes de la période commémorée et discutée (voire disputée...), comme François Lebrun et Roger Dupuy, et l'UFR d'histoire, dont le couloir servait de panneau d'affichage aux tracts du Cercle Jacques Bainville (nom de la section royaliste locale), disposait d'un petit bulletin de liaison rédigé par quelques amis et intitulé Ulysse... En rangeant quelques papiers, j'ai retrouvé le numéro consacré à la Révolution française, dans lequel j'avais eu droit à une tribune d'une demi-page sur ce thème. En voici ci-dessous le texte original*, qui mériterait d'être complété, mais que je ne renie évidemment pas, même s'il me semble, avec le recul, incomplet et un peu maladroit dans son expression : 

    « Commémorer ne veut pas dire louer, mais réfléchir, retrouver la mémoire ». Cette phrase du philosophe Pierre Boutang prend tout son sens en cette année de bicentenaire d'une Révolution avec laquelle nous n'en avons pas entièrement fini. 

    « Retrouver la mémoire » : ne pas oublier ni les grands élans des premiers révolutionnaires pleins d'une sincérité devenue certitude, ni les horreurs sacrificielles d'une Révolution devenue folle d'avoir trop voulu avoir raison. Cette mémoire nous fait mal, comme un déchirement, celui du manteau fleur-de-lysé de l'unité sans l'uniformité. La mémoire est cruelle pour les mythes fondateurs de notre démocratie, et nous savons, comme Charles Maurras l'a si justement énoncé, que « l'expérience de l'histoire est pleine des charniers de la liberté et des cimetières de l'égalité ». 

    Dans notre Bretagne, il est des traces de la tourmente : combien d'églises violées, au mobilier et à la statuaire brûlés en un autodafé qu'on voulait « purificateur » ? Combien de noms rayés du champ de vie sous le « sabre de la Liberté » ? Tout cela pour parvenir à quoi ? A une cicatrice toujours ouverte. A une province peu à peu vidée de son âme après avoir été privée de sa langue. A un règne despotique de l'Argent-Dieu. A cette soumission de l'intelligence au pouvoir des « bien-pensants », au nom des « Droits de l'Homme », légalisation de la loi de la jungle... 

    Réfléchir sur la mémoire de la Révolution non en termes de bilan, mais en termes d'actualité. Notre société contemporaine découle de l'application des « principes de 1789 ». Il faut en être conscient. L'Histoire n'est pas une « grande chose morte », elle est cette « tradition critique » qui ouvre la voie à toute « fidélité créatrice ».   

    * Extrait d'Ulysse, bulletin de liaison de l'UFR d'Histoire, avril 1989, numéro 6

    Le blog de Jean-Philippe Chauvin

  • L'Afrique Réelle n°129 - Septembre 2020, par Bernard Lugan.

    1A.jpgSource : http://bernardlugan.blogspot.com/

    Sommaire

    Numéro spécial :  

     

    Esclavage, l'histoire à l'endroit

    - La véritable histoire de la Traite

     

    Dossier : La Traite arabo-musulmane

    - Les esclaves européens

    - Les rachats des esclaves européens par les ordres missionnaires

    - Le « vivier » sahélien

    - La traite arabo-musulmane en Afrique orientale

     

    Dossier : La Traite atlantique

    - Les négriers africains partenaires des négriers européens

    - La traite atlantique est-elle à l’origine de la richesse de l’Europe ?

    bernard lugan.jpgEditorial de Bernard Lugan

     

    Ce numéro spécial consacré aux Traites esclavagistes était une nécessité. Le terrorisme pratiqué par ceux qui se sont baptisés « décoloniaux » ou « indigénistes », cache en effet, derrière une volonté de revanche historique relevant peut-être de la psychanalyse, une tentative de prise de pouvoir culturel et idéologique. A travers un prétendu « anti-racisme » reposant sur un puissant racisme anti-Blanc. 

     

    Toute société non frappée de « sida mental » aurait répondu à ce qu’il est difficile de qualifier autrement que de « foutaises », par le sarcasme avantageusement associé au pédagogique rosse-coquin qui, traditionnellement, permettait de remettre de l’ordre chez certains esprits égarés.

     

    Tout au contraire, à deux ou trois exceptions près, journalistes et hommes politiques - RN compris -, rassemblés dans un immense troupeau de couards, se sont couchés devant deux ou trois braillards au casier judiciaire plus que chargé. Tels des lemmings apeurés, ils se sont ainsi faits les suivistes d’une subversion qui les emportera. 

    Le monde économique n’est pas en reste. Un des plus clairs symboles de l’aplatissement ayant été donné par la firme l’Oréal dont les actuels dirigeants sont entrés avec fracas dans le club des « baise-cul du fait accompli » en retirant « blanc » et « blanchiment » de la description de leurs produits de beauté. Pensent-ils, les naïfs, que cela suffira à faire oublier le « NOIR » passé d’une maison jadis fondée par l’ « infréquentable » Eugène Schueller, financier, entre autres, de la Cagoule et de Marcel Déat ?

     

    L’actuel terrorisme intellectuel se fait au nom de la dénonciation de la traite négrière. Or, si tous les peuples ont pratiqué l’esclavage, seuls les Blancs l’ont aboli. Une mesure unilatérale imposée ensuite par la colonisation vue comme libératrice par les peuples mis en servitude par leurs « frères » africains et par les esclavagistes arabo-musulmans. L’histoire des Bambara, des Dogon, de tous les peuples de la bande sahélienne et de ceux la cuvette du Congo est éloquente à cet égard. 

    Comme selon la formule de Braudel la Traite « n’a pas été une invention diabolique de l’Europe », et comme elle a été abolie il y a deux siècles, elle devrait donc relever de l’histoire. Or, les « décoloniaux » en ont fait une arme politique en la re-écrivant sur la base d’impératifs moraux d’aujourd’hui. Un anachronisme contre lequel tout étudiant en histoire était jadis mis en garde dès la première semaine de sa première année universitaire.

    La réalité est que, comme je le démontre dans mon livre Esclavage, l’histoire à l’endroit :

    1) La Traite ne fut pas que l’affaire des Européens. Existèrent en effet en la précédant et en lui survivant, et les traites inter-africaines et les traites arabo-musulmanes. 

    2) Drame affreux pour les victimes, la Traite fut une source de bénéfice et de puissance pour ceux des Africains qui étaient les fournisseurs des négriers européens, une partie de l’Afrique s’étant enrichie en en vendant l’autre partie. 

    3) La traite des esclaves par les Européens eut été impossible sans le concours d’États esclavagistes africains.

    4) La richesse de l’Europe ne repose pas sur les profits de l’odieux commerce car l’apport du capital négrier dans la formation du revenu national des nations esclavagistes dépassa rarement la barre de 1%. En moyenne la contribution de la Traite à la formation du capital anglais se situa ainsi annuellement, autour de 0,11%.

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  • Du Front national au PS, ils étaient tous - dixit la presse - ”dans l'unanimité” (moins l'extrême-gauche, tout de même)

    france identite nationale.jpgMais, cela voudrait-il dire qu'ils approuvent - tous - ces trois propos dudit Général ? Il serait intéressant de leur poser la question, et, surtout, d'entendre leur(s) réponses(s)... ! :

    1. :  "Pour moi, l'histoire de France commence avec Clovis, choisi comme roi de France par la tribu des Francs, qui donnèrent leur nom à la France. Avant Clovis, nous avons la préhistoire gallo-romaine et gauloise. L'élément décisif pour moi, c'est que Clovis fut le premier roi à être baptisé chrétien. Mon pays est un pays chrétien et je commence à compter l'histoire de France à partir de l'accession d'un roi chrétien qui porte le nom des Francs".

    2. : "Il ne faut pas se payer de mots. C'est très bien qu'il y ait des Français jaunes, des Français noirs, des Français bruns. Ils montrent que la France est ouverte à toutes les races et qu'elle a une vocation universelle. Mais à condition qu'ils restent une petite minorité. Sinon la France ne serait plus la France. Nous sommes avant tout un peuple européen, de race blanche, de culture grecque et latine, et de religion chrétienne." 

    3. (propos rapportés et retranscris par Alain Peyrefitte) :

    "...Qu’on ne se raconte pas d’histoire ! Les musulmans, vous êtes allés les voir ? Vous les avez regardés avec leurs turbans et leurs djellabas ? Vous voyez bien que ce ne sont pas des Français. Ceux qui prônent l’intégration ont une cervelle de colibri, même s’ils sont très savants. Essayez d’intégrer de l’huile et du vinaigre. Agitez la bouteille. Au bout d’un moment, ils se sépareront de nouveau. Les Arabes sont des Arabes, les Français sont des Français. Vous croyez que le corps français peut absorber dix millions de musulmans, qui demain seront vingt millions et après-demain quarante ? Si nous faisions l’intégration, si tous les Arabes et les Berbères d’Algérie étaient considérés comme Français, comment les empêcherez-vous de venir s’installer en métropole, alors que le niveau de vie y est tellement plus élevé ? Mon village ne s’appellerait plus Colombey-les-Deux-Églises, mais Colombey-les-Deux-Mosquées..."

    Bon appétit, Messieurs les "unanimistes" !...

  • Qui a peur de l'ouverture des archives du FLN et de l'ALN...

                Daniel Lefeuvre revient sur les origines de la fusillade qui devait conduire aux massacres d'Européens, à Oran, le 5 juillet 1962, à propos de la communication présentée par Gilbert Meynier, lors d'une journée sur "Paris et la guerre d'Algérie, Une mémoire partagée", le 19 mai 2009.

                Il remarque que "cette hypothèse est présentée avec toutes les précautions nécessaires. Néanmoins, elle semble suffisamment crédible aux yeux d'un historien scrupuleux comme Gilbert Meynier pour  qu'il ait souhaité l'annoncer publiquement. Cette version témoigne par ailleurs, et une fois de plus, de l'intérêt qu'aurait l'ouverture des archives de l'ALN et du FLN à tous les historiens. Sauf à ce que certains documents soient dérangeant pour l'histoire algérienne officielle !..."

     

                Tout ceci au moment où Saïd Sadi publie son livre, Amirouche, une vie, deux morts, un testament, dont le message est clair :  la pseudo-légitimité du gouvernement algérien "repose sur une histoire falsifiée..."

     

                Face aux rodomontades répétées et à l'arrogance permanente de Bouteflika et compagnie, demander l'ouverture totale des archives est bien l'attitude la plus raisonnable. Mais la clique en question semble plus pressée de ressasser sa pseudo histoire officielle que d'aller franchement aux faits: cela cacherait-il quelque chose ?...

     

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  • Il prépare une Thèse sur le Royalisme : rencontre avec un jeune Chercheur argentin....

            Humberto Cucchetti, né à Mendoza, travaille à l'Université de Buenos Aires, où il est Sociologue chercheur, à l'équivalent argentin du CNRS. Il nous a été envoyé par Olivier Dard, Professeur d'Histoire contemporaine à l'Université Paul Verlaine de Metz, spécialiste de l'histoire des Idées politiques, Directeur du C.R.U.L, Centre de Recherches Universitaires Lorrain.

            Après une Thèse d'Etat sur L'histoire du Péronisme, Humberto Cuchetti a entamé des recherches sur le Royalisme français, afin de préparer une Thèse sur le sujet, déjà bien avancée.... 

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    "Je suis un drôle de Méditerranéen; ma Méditerranée ne finit pas à Gibraltar, elle reçoit le Guadalquivir et le Tage, elle baigne Cadix, Lisbonne et s'étend, bleue et chaude, jusqu'à Rio de Janeiro. Elle atteint le cap Horn, salue Montevideo, Buenos Aires et, sans oublier Valparaiso ni Callao, elle s'en va, grossie de l'Amazone et de l'Orénoque, rouler dans la mer des Caraïbes, caresser amoureusement nos Antilles, puis Cuba et Haïti, ayant reçu le Meschacébé du grand enchanteur de Bretagne...." (Charles Maurras, Soliloque du prisonnier)

             A cet effet, il a souhaité rencontrer les responsables de l'équipe de la Fédération Royaliste Provençale. C'est donc avec un grand plaisir et un réel intérêt que nous l'avons reçu pendant deux jours, à Marseille. Nous avons pu répondre à toutes ses questions, et lui présenter des documents relatifs à la période qui l'intéresse essentiellement : entre 1950 et 1980.

             On s'est attardé, aussi, longuement sur tout ce qui a été fait pendant la trentaine de Rassemblements royalistes (de 1969 à 2002) : les discours, les personnalités qui y ont assisté, les Idées qui y ont été exprimées; mais aussi les aspects concrets de la propagande et de l'activité militante (affiches, tracts, journaux, tels que Je suis français et L'Ordre provençal, comptes-rendus dans la Presse etc...)...

            Après Marseille, Humberto Cuchetti est allé à Paris, le mercredi suivant, afin de rencontrer Hilaire de Crémiers, directeur de Politique magazine et Délégué général de la Restauration nationale...

  • L’évêque de Bayonne parle, entre autre, de l’identité nationale….

                La France est une longue Histoire. Elle n'est pas née d'hier, elle n'a pas commencé avec la Révolution; elle n'est pas davantage un "conglomérat de peuples qui veulent vivre ensemble". Elle a des Racines clairement identifiables, qui sont les garantes du vivre ensemble, dans une harmonieuse diversité enrichissante, mais qui sont aussi -certains l'oublient- la condition de l'accueil d'autres personnes, au départ etrangères à ces Racines.

                C'est ce que pense très justement l'évêque de Bayonne, Monseigneur Aillet. Et qu'il dit très bien dans un beau texte, pertinent et fort.

                On trouvera l'intégralité de ses excellents propos ici: http://www.diocese-bayonne.org/spip.php?article1672

                Et quelques extraits ci-après:

    AILLET.jpg

                "...Qu’est-ce que l’identité nationale ? Sur quoi repose-t-elle ? Si elle repose sur des principes qui pourraient demeurer artificiels parce que récents dans l’Histoire, une sorte de consensus sur des valeurs républicaines, c’est une chose. Mais à mon avis, l’identité nationale est fondée dans des réalités plus profondes qui sont aussi des particularités culturelles propres aux diverses régions, bien typées, qui constituent notre unité nationale. La culture bretonne, la culture basque ont tout à fait le droit d’exister dans une communauté nationale qui dépasse les particularités régionales.

                Ce qui fait l’unité nationale en France, qui réunit en mosaïque ces particularités régionales, ce ne sont pas d’abord des valeurs républicaines, qui définissent un mode de vivre ensemble, dans une étape donnée de notre Histoire, mais ce sont des racines plus profondes, ce sont des racines de civilisation, ce sont des racines – disons le mot – chrétiennes. Si on  veut parler d’identité nationale, retrouvons nos racines communes qui font que, tout en étant différents et nous enrichissant mutuellement de nos différences culturelles, nous pouvons prétendre à vivre dans une certaine unité.

                A partir de ce moment, cette unité nationale ne peut pas être fermée aux autres cultures, qui ne seraient plus étrangères, et la question se pose en effet aujourd’hui avec la population d’immigrés, en particulier venant du Maghreb, et donc d’une autre culture, qui est celle de l’islam. Ceux que nous accueillons doivent être dans le grand respect de ce qui fait notre identité nationale, c'est-à-dire dans le grand respect de nos racines culturelles chrétiennes."

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    Baptême de Clovis, acte fondateur
  • Le roman des rois, de Max Gallo

                Max Gallo a publié en automne 2009 Le roman des rois : les Grands Capétiens, qui traite précisément des portraits et des règnes de Philippe II Auguste (1180-1223), Saint-Louis (1226-1270) et Philippe IV le Bel (1285-1314).

     

                Il s’entretient ici avec Jacques Paugam de ce livre mais, plus généralement, de l’histoire et du rôle de l’historien en pointant la naissance d’un moment essentiel : le surgissement d’une identité nationale.

     

                http://www.canalacademie.com/Le-roman-des-rois-de-Max-Gallo-de.html

     

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     Fayard, 504 Pages, 22 euros

     

    Quatrième de couverture

    Qui sont-ils Philippe auguste le conquérant, saint Louis le croisé, Philippe le bel l'énigmatique ?
    Fondateurs du royaume de France, ces grands capétiens ont composé les premières pages illustres de notre histoire en peuplant notre mémoire de légendes, de gloire et de crimes.
    Les croisades contre les infidèles, mais aussi contre les albigeois et les cathares ? l'inquisition, les persécutions, les gibets et les bûchers ? la lutte contre le pape ? les batailles où se forge le sentiment national ? ce sont eux !  

    A leur côté, Max Gallo fait revivre la lignée des Villeneuve de thorenc qui les suivent pas à pas : ils sont sur le champ de la bataille de Bouvines aux côtés de Philippe auguste, avec saint Louis agonisant à tunis, et proches de Philippe le bel quand commence le procès des templiers. ils nous ont légué, parmi les monuments innombrables qui constituent notre patrimoine,l'abbaye du Mont-Saint-Michel, la cathédrale de Chartres, la Sainte-Chapelle, le Louvre... et Paris, la plus grande ville de ce XIIeme siècle, le grand siècle du Moyen Âge.

    Max gallo raconte tout : la gloire et les turpitudes. la foi et le fanatisme. la compassion, la haine et l'injustice.
    Le roman des rois est l'histoire vivante de ces grands capétiens qui ont modelé leur siècle et fondé la France.

  • L'Eglise et les Cathares

                  A l'occasion des Ephémérides d'aujourd'hui, qui évoquent entre autres la Croisade des Albigeois, nous signalons à nos lecteurs l'ouvrage de Pierre de Meuse, l'Eglise et les Cathares, qui viendra utilement permettre à celles et ceux qui le souhaitent d'approfondir le sujet.

     

     

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    L'Eglise et les cathares

    , par Pierre de Meuse. Editions Tempora, Perpignan, collection La véritable histoire (novembre 2008), 238 pages, 18,90 euros.

     

                    A partir des causes initiales des doctrines et de leurs implications sur le fonctionnement de la vie en société, l'auteur rapporte les conflits qui ont opposé la religion cathare et l'Eglise catholique, mettant en évidence les implications religieuses, politiques et économiques de ces évènements.

                 L'hérésie cathare s'est trouvée au confluent de plusieurs grands mouvements de l'Histoire de l'Europe : la volonté des papes d'assumer le pouvoir temporel concurrente avec celle des empereurs germaniques de contrôler la puissance spirituelle et la volonté d'indépendance et d'expansion des rois capétiens. Il s'en est suivi une tragédie qui a marqué durablement le midi languedocien. En effet, la contre-Église hérétique a dû faire face à la croisade décidée par Innocent III, puis, devant son échec, à l'organisation d'une machine judiciaire et policière créée pour la combattre : l'Inquisition.

                    Pendant des siècles, l'interprétation de ce phénomène historique étrange a été rendue impossible à cause de l'instrumentalisation partisane des évènements par des courants religieux et politiques : le protestantisme, d'abord, puis le régionalisme et l'anticléricalisme. Même la lecture de cette Histoire par l'Église a été faussée par les impératifs de la conversion, de sorte que la mémoire du catharisme s'est trouvée engluée dans un ésotérisme proche de la mystification.

                    Le but de l'ouvrage est de remettre les choses en place en s'appuyant sur les recherches les plus récentes.

  • Quoi de neuf ? Védrine !...

                Le bon mot de Guitry sur Molière, transposé aujourd'hui dans le domaine de la politique, ce pourrait être Quoi de neuf ? Finkielkraut ! ou Zemmour ! ou... Védrine !

                Dans Le Monde du 15 Janvier, Corinne Lesnes, correspondante à Washington, propose un  article décapant et fort réjouissant, directement inspiré par les propos de notre Védrine national. Il est intitulé Hubert Védrine et l'Amérique de Barack Obama, et on y trouve ces deux paragraphes assez sympathiques sur les Lumières et les droits-de-l'hommistes...   

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                ...Invité à Washington par la Brookings Institution et l'ambassade de France à l'occasion de la parution en anglais de son livre Continuer l'Histoire (Fayard, 2007) - sous un titre très " Star Wars " : History Strikes Back, L'Histoire contre-attaque -, M. Védrine a discuté avec son ancienne homologue et livré ses réflexions sur l'état du monde à quelques jours de l'investiture, le 20 janvier, de Barack Obama. M. Védrine continue à se méfier des idéalistes.

               Plus que les "vieilles idées des Lumières", il pense que c'est peut-être la défense de l'environnement qui deviendra la valeur universelle de demain. Pour lui, les Occidentaux ont péché par arrogance depuis la chute de l'URSS : " On se prenait pour les maîtres du monde sur l'Olympe. On décidait de qui on sanctionne, qui on bombarde... "

                Hubert Védrine plaide pour un retour au réalisme : "On ne peut plus continuer le prosélytisme occidental comme si rien ne s'était passé." Pour lui, le monde n'est pas encore "post-américain", selon l'expression de l'éditorialiste Fareed Zakaria, mais le "monopole occidental sur l'Histoire" est fini. Pour l'ancien ministre, "un jour on se dira peut-être que les droits-de-l'hommistes n'auront pas eu plus d'influence sur la Chine que les missionnaires catholiques".....

               Quoi de neuf ? Védrine, on vous dit !...