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Rechercher : Rémi Hugues. histoire

  • L'hommage de Mathieu Bock-Côté à Max Gallo

     

    Par Mathieu Bock-Côté           

    Depuis Montréal, Mathieu Bock-Côté, dans cette tribune [Figarovox, 21.07],  rend hommage à l'historien Max Gallo, « un homme qui vouait une passion charnelle à la France ». Il s'y livre à quelques considérations critiques sur les vices de l'époque moderne, qui retiendront l'attention. Nous notons que, selon lui, « au fil du temps, Max Gallo était passé d'une conception un peu aride de la République à une passion charnelle pour la France. » Tout est dit.  LFAR

     

    2760774407.2.jpgIl y a des hommes si robustes et imposants qu'on en vient à croire que rien ne peut les arracher à l'existence. Les années passent et leur vigueur demeure, même si on sait bien qu'ils sont comme nous de simples mortels. Quand la faucheuse passe, on peine à y croire. C'est probablement le sentiment qu'inspire au plus grand nombre le décès de Max Gallo. Historien, écrivain, homme politique, il en était venu à jouer un rôle bien particulier dans la vie publique française : il était de ceux qui rendent l'histoire au commun des mortels. Ce dernier ne demande qu'à se passionner pour elle, pour peu qu'elle ne soit pas confisquée par des spécialistes qui transforment les débats propres à leur discipline en discussions ésotériques, qui n'ont plus grand-chose à voir avec l'amour du passé. À travers le roman historique, Max Gallo cultivait le vieil art de l'histoire populaire.

    D'un livre à l'autre, il s'agissait pour Max Gallo d'expliciter les époques dans lesquelles il se plongeait et de dévoiler les grandes passions mettant les hommes en mouvement. L'œuvre de Max Gallo n'est pas celle d'un historien enfermé dans une spécialité au point de se laisser hypnotiser par elle. C'est malheureusement la tentation des historiens de notre temps, qui ont voulu faire de l'histoire une science sociale comme une autre, au point de la désenchanter, trop souvent, en la condamnant à l'aridité. Au contraire: pour lui, l'histoire se peignait comme une grande fresque. Il voulait faire revivre de grandes époques, et pour cela, il faisait revivre les grands hommes à travers lesquels elles s'incarnent. Il cherchait à entrer dans leur tête, à percer leur psychologie et leur mentalité. Pour comprendre l'action des grands hommes, il faut voir le monde comme ils le voient.

    Cette réflexion sur les grands hommes tranchait avec l'esprit de l'époque. La tentation intellectuelle des dernières décennies a été de relativiser leur rôle, certains allant même jusqu'à le nier. L'illusion déterministe a voulu congédier l'action humaine et sa capacité à influencer le cours des choses, et même, quelquefois, à le faire basculer. Le biographe, lui, voit le monde autrement. Sans tel homme, sans telle femme, le cours de l'histoire aurait été tout autre. Que serait le vingtième siècle sans de Gaulle, sans Churchill ? Que serait l'histoire de la France sans Napoléon, pour le meilleur et pour le pire ? Sans prétendre qu'elle s'y réduise, c'est peut-être à travers l'action des grands hommes que la liberté humaine se révèle le mieux. Ce n'est pas sans raison que pendant longtemps, on a cru à la nécessaire éducation du Prince.

    Max Gallo était l'héritier d'une tradition historique essentielle, mais souvent moquée par les modes idéologiques qui se sont succédées depuis quelques décennies : l'histoire nationale. Il s'agit de raconter à un peuple son histoire, ou si on préfère, sa grande aventure, en chantant ses belles pages, sans négliger ses pages moins glorieuses aussi. L'éducation historique est essentielle au développement du sentiment national et d'appartenance collective : elle donne à l'homme le sentiment de participer à quelque chose qui le dépasse. On a souvent caricaturé l'histoire nationale à la manière d'une simple histoire patriotique pour les esprits simplets et militants. Pour cela, on a cru devoir opposer au récit glorieux d'hier un récit humiliant, enseignant la haine de soi. Il fallait voir dans la nation une mystification collective et transgresser ses grands symboles.

    En fait, on a assisté, en quelques décennies, à un étrange retournement. La mutation diversitaire de l'histoire l'a transformée en instrument de déconstruction nationale, chaque communautarisme faisant sécession mentalement de la nation pour se présenter comme la victime d'une majorité dont il faudrait désormais contester et abolir les privilèges. La gauche radicale a vu dans la dénationalisation des pays occidentaux le stade suprême de la décolonisation : le multiculturalisme permettrait à la démocratie de s'affranchir du culte de la patrie. Cela aurait pu être la triste devise des dernières décennies : qui apprend l'histoire apprend à détester son pays. On a ainsi voulu couper le lien entre les peuples occidentaux et leur héritage historique. On croyait engendrer des hommes libres alors qu'on fabriquait des individus déculturés.

    Max Gallo n'a pas cédé à cette manie : mieux, il l'a combattue. Fier d'être Français, écrivait-il, en pleine vague pénitentielle. Il rappelait ainsi que le patriotisme n'est pas une pathologie, et qu'un peuple se dissoudra inévitablement si on l'enferme dans un présentisme débilitant, où il n'est plus possible de mettre quoi que ce soit en perspective. La fierté nationale n'a rien d'un patriotisme cocorico, comme on le voit dans les stades lors des grandes compétitions sportives. Il s'agit surtout d'assumer l'histoire de sa nation et de vouloir la poursuivre, en lui assurant la maîtrise de ses destinées. Et pour cela, le récit national est une part essentielle de l'identité nationale. Il faut pouvoir en admirer les grands hommes, les grandes périodes, les grands événements. On ne construit rien de grand sans admiration. Cela, Max Gallo le savait aussi.

    On ne saurait raconter l'histoire d'un peuple en la confondant avec celle d'une faction ou avec le déploiement d'une seule idée. Chacun embrasse à travers son histoire les grandes contradictions qui définissent la condition humaine. D'une certaine manière, la nation est une médiation vers l'universel. Au fil du temps, Max Gallo était passé d'une conception un peu aride de la République à une passion charnelle pour la France. Cela témoignait aussi d'une évolution de sa philosophie politique personnelle. Ce qui l'intéressait, c'était l'âme de la France. À travers elle, chose certaine, c'est une des pages les plus intéressantes de l'histoire humaine qui s'écrit. On se désolera que Max Gallo ne soit plus là pour nous raconter la suite des choses. On ne doutera pas que son œuvre aura donné à ceux qui la fréquentaient le désir de poursuivre l'histoire de France et peut-être même, celui de la raconter.    

    « La mutation diversitaire de l'histoire l'a transformée en instrument de déconstruction nationale, chaque communautarisme faisant sécession mentalement de la nation. »

    Mathieu Bock-Côté

    Mathieu Bock-Côté est docteur en sociologie, chargé de cours aux HEC à Montréal et chroniqueur au Journal de Montréal et à Radio-Canada. Ses travaux portent principalement sur le multiculturalisme, les mutations de la démocratie contemporaine et la question nationale québécoise. Il est l'auteur d'Exercices politiques (VLB éditeur, 2013), de Fin de cycle: aux origines du malaise politique québécois (Boréal, 2012) de La dénationalisation tranquille (Boréal, 2007), de Le multiculturalisme comme religion politique (éd. du Cerf, 2016) et de Le Nouveau Régime (Boréal, 2017).

  • Famillle de France • L’Association Gens de France

    Le Domaine Royal de Dreux et sa Chapelle Saint-Louis 

     

    Le Prince Jean de France vient de publier sur son site officiel - à propos de l'Association Gens de France - les réflexions suivantes, dont les lecteurs de Lafautearousseau prendront connaissance avec beaucoup d'intérêt.  LFAR  

     
    « Notre association a pour objet de réunir autour de notre famille les gens de France qui souhaitent favoriser la relation entre les personnes, contribuer au bien de notre pays et à son rayonnement à l’étranger. Parmi les diverses actions que nous menons grâce au soutien de nos adhérents, la principale consiste à permettre à des personnes ou groupes de personnes d’accéder à l’histoire à travers le patrimoine, en particulier le Domaine Royal de Dreux et sa Chapelle Saint-Louis.
     
    Ce travail qui est maintenant reconnu nous permet de bénéficier d’une subvention intitulée « La nation en partage » versée par la DDCSPP en partenariat avec le CGET. Elle nous aide à faire connaître à des jeunes des Quartiers Prioritaires de la politique de la Ville et de l’Agglomération de Dreux l’histoire de notre région et de notre pays par des visites commentées du Domaine et de la Chapelle dans le but de consolider les liens d’appartenance de ces jeunes à la communauté nationale.
     
    Il m’a toujours semblé important de rendre ce qui nous avait été donné par nos parents et familles, à l’école et pendant les études, dans le travail. Face à des jeunes qui cherchent enracinement et perspectives, j’ai pensé que, du fait de l’histoire propre de ma famille qui a développé notre pays, je pouvais apporter ma pierre. Et l’histoire du domaine, de la ville de Dreux et de sa région nous permet de brosser un tableau plutôt complet des grandes périodes de notre histoire, de la révolte des Carnutes contre Jules César jusqu’à aujourd’hui.
     
    1237890587.2.jpgCes visites, nous venons d’en avoir pendant trois jours d’affilée, passionnent notre jeune public. Quand c’est possible, il nous arrive avec Philomena de les garder plus de deux heures avec un programme très réglé : une présentation générale du domaine, de son histoire et de celle de la région ; une visite de la Chapelle Royale comme lieu cultuel ; un tour des deux parcs avec des échanges sur l’environnement ; une collation chez nous pour quelque chose de plus informel et convivial.
     
    Et nous espérons les voir repartir heureux de ces rencontres qui pour moi, Philomena et les enfants sont toujours des moments forts. Nous semons : l’avenir nous dira si cela a pris. » 

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  • Les Eveilleurs reçoivent Jean Sévillia...

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    Nous recevons pour ce nouvel entretien vidéo Jean SEVILLIA, Historien, Journaliste et Essayiste de renom, à  l’occasion de la sortie de son dernier livre :  Une histoire inédite de la France en 100 cartes.

    Dans cet entretien fleuve, Jean SEVILLIA revient sur la grande construction du territoire français, en évoquant Clovis, le projet capétien, puis la suppression des provinces et le découpage de l’hexagone en départements, la création des réseaux routiers et ferroviaires et la révolution des modes de vie. Occasion aussi de revenir brièvement sur la cartographie de l’actualité, restituée dans son ouvrage, qui redessine le visage français avec l’explosion du chômage, la montée des violences urbaines, la crise migratoire et bien sûr récemment la pandémie de coronavirus.

    Si l’histoire passe, la terre demeure : Jean SEVILLIA nous invite à ouvrir un œil nouveau sur la réalité charnelle de notre pays, porteur de siècles d’histoires, qui se trouve aujourd'hui face à une recomposition qui reste à écrire

     


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    Perrin, 248 pages, 27 euros

    L'histoire de la France cartographiée, de la préhistoire à nos jours, et racontée par Jean Sévillia.

    En cinq parties - "Les origines", "Le royaume de France", "La nation française", "Les temps modernes" et "La France aujourd'hui" - et plus de 100 cartes inédites et richement détaillées, de celle des principaux sites préhistoriques au planisphère de la francophonie actuelle, cet ouvrage novateur donne à voir, véritablement, une autre histoire de France, vivante, presque charnelle. La bataille d'Alésia, Le partage de Verdun, la France des monastères de l'an 1000 au XIIe siècle, l'art roman ou gothique, les croisades, la France de François Ier, les princiaux monuments de la Renaissance, les résidences de Louis XIV, la frontière fortifiée de Vauban, les Lumières, les minorités religieuses aux XVIIe et XVIIIe siècles, les guerres de Vendée, la France du Premier Empire, la révolution de 1830, la construction du réseau ferré au XIXe, l'alphabétisation, l'urbanisation et les langues régionales en 1900, la Grande Guerre, ses victimes, les élections législatives de 1936, celles de 1946 - après la France occupée et la libération du territoire national -, l'Algérie française, la décolonisation, les élections présidentielles de la Ve République, le réseau autoroutier, les étapes de la construction européenne, la délinquance et les violences urbaines, les familles monoparentales, les interventions militaires récentes ou encore les gilets jaunes : autant du sujets et autant de cartes, parmi beaucoup d'autres, que commente Jean Sévillia avec maestria et concision. Conjuguant plaisir de lecture et érudition, cette première Histoire inédite de la France en 100 cartes - beau livre relié cartonné, en couleurs - permet surtout de comprendre l'évolution de notre pays, d'en comprendre les faiblesses et d'en apprécier les formidables richesses.

  • Au Cinéma : Bruno Reidal, confession d’un meurtrier, par Guilhem de Tarlé

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    À l’affiche : Bruno Reidal, confession d’un meurtrier, un film français de Vincent Le Port, avec Dimitri Doré, Roman Villedieu et Alex Franguin (Bruno Reidal à 17, 10 et 6 ans).

    guilhem de tarlé.jpgBruno Reidal, confession d’un meurtrier…  prosaïquement le « biopic » d’un meurtrier de 17 ans,  son histoire vraie, écrite par Bruno Reidal, lui-même, un paysan du Cantal en 1905.

    C’est l’histoire d’un premier de la classe, qui rafle tous les prix (sauf, me souffle mon épouse, ceux de Latin et de Grec), et cette histoire me console de n’avoir jamais obtenu d’autre prix que celui de Récitation, et de ne pas avoir appartenu, ne pas appartenir à la race des Premiers. Je suis d’ailleurs resté fondamentalement un « populiste » - je vote « populiste » - qui n’accorde aucune confiance aux premiers de la classe, aux prétendues « élites », aux « meilleurs d’entre nous », à « la France d’en haut » de Jean-Pierre Raffarin, « aux sages et aux intelligents » à qui Dieu le Père, lui-même, a caché « cela » pour le révéler « aux tout-petits » (Mt 11,25 et Lc 10,30 ).

    C’est d’ailleurs l’histoire d’un séminariste qui confesse sa lutte contre le péché et se persuade qu’il faut en commettre un plus grand encore, pour effacer le précédent ; il explique néanmoins à ses interlocuteurs que si le suicide est sans doute le plus grand des péchés, il a choisi l’assassinat d’un tiers qui lui laisse le temps et donc la possibilité, si Dieu le veut, de se repentir et de se confesser.

    C’est encore l’histoire d’un envieux, un individu mal dans sa peau, un « pauvre gosse » comme dirait Une mère du film de Sylvie Audecoeur, en fait un jaloux qui voit ses camarades d’école plus beaux que lui, mieux habillés et sachant le grec et le latin ! Bref un malade, selon les médecins, et par conséquent, à l’inverse de tels politiciens du sang contaminé, « coupable mais pas responsable ».

    C’est enfin l’histoire d’un pervers et d’un assassin, et ce film est, à raison, interdit aux moins de 16 ans.

    La confession, au seul sens d’aveu de la faute (sans regret et sans contrition), est en outre prononcée sur un ton monocorde, monotone… soporifique qui, à ce titre, devrait être aussi interdite aux plus de 70 ans.

  • Justice & Royauté • Camille Pascal : Saint louis et son chêne expliqué aux « historiens de garde »

    Saint Louis rendant la justice sous le chêne de Vincennes, Pierre-Narcisse Guérin, Musée des Beaux-Arts d'Angers

     

    Par Camille Pascal     

    Au cours de l'Émission politique, François Fillon a été prié de se prononcer sur la crédibilité de Saint Louis rendant la justice sous son chêne. Dans cette remarquable tribune [Figarovox 24.03] Camille Pascal montre comment cela est révélateur du rejet des intellectuels contemporains à l'égard de toute référence au roman national. Beaucoup de choses ont disparu en même temps que la monarchie. A commencer par la vraie justice qui s'incarnait dans la personne du Roi et qu'il garantissait. Vint ensuite la justice révolutionnaire. On sait ce qu'elle fut et, somme toute, elle s'est prolongée ...  LFAR  

     

    3192984736.jpgIl est des émissions politiques qui ont marqué l'histoire de la télévision française, d'autres, l'Histoire contemporaine tout court, il est plus rare qu'elles aient provoqué un débat sur l'Histoire de France. L'Émission Politique, puisque tel est son nom, diffusée jeudi dernier sur France 2 et dont François Fillon était l'invité, marquera, à n'en pas douter, l'histoire de la télévision mais seuls les résultats du premier tour des élections présidentielles permettront de dire si elle aura joué un rôle dans l'histoire politique de notre pays. Néanmoins, une chose est sûre désormais, cette émission aura fait de l'Histoire de France un enjeu majeur de ce scrutin.

    Le « cabinet noir », chacun le sait, a toujours été depuis Monsieur Gabriel Nicolas de la Reynie, une prérogative du Lieutenant Général de Police et donc le domaine exclusif de la Maison du Roi. Quant à Christine Angot, malgré le tintement de ses bracelets, elle n'est pas, loin s'en faut, Madame de Staël, ni même Marguerite Duras dont elle a fait, ce soir-là, un pastiche pathétique. Pour autant, si l'Histoire affleurait déjà dans ces deux grands moments de télévision, elle n'était pas encore au centre du débat.

    Il a fallu attendre la confrontation entre le candidat et un professeur d'Histoire-Géographie au lycée de Nanterre, Madame Laurence de Cock, vice-présidente d'un étrange « Comité de Vigilance face aux usages publics de l'histoire » - on se demande bien en quoi l'Histoire qui constitue la mémoire collective des événements passés n'est pas d'usage public ? - pour que l'Histoire fasse son entrée en majesté sur le plateau de l'émission. Il s'agissait de condamner toute référence au fameux récit national qui est désormais considéré par certains intellectuels comme une sorte d'avant-poste du révisionnisme. L'échange fut courtois, presque respectueux de part et d'autre, alors même que les trois furies antiques, Tisiphone, Mégère et Alecton, continuaient à tournoyer autour des projecteurs quand madame Laurence de Cock demanda de but en blanc à François Fillon si la figure du Roi Saint-Louis rendant la justice sous son chêne lui paraissait « crédible » ?

    Le candidat des Républicains s'attendait certainement à tout ce soir-là sauf à devoir se prononcer sur la crédibilité de Saint-Louis... Chacun sait, pourtant, que l'image du Roi Saint-Louis rendant la justice sous son chêne dans les jardins du château de Vincennes n'est pas une invention de l'imagerie populaire, comme la barbe fleurie de Charlemagne par exemple, mais qu'elle est tirée du témoignage direct du fameux sire de Joinville (1224-1317), compagnon d'armes, conseiller et historiographe du Roi Saint-Louis. Ce personnage historique a donc non seulement existé mais il nous a laissé des souvenirs parfaitement crédibles qui sont encore aujourd'hui la principale source sur l'histoire de ce règne. Alors certes, comme toutes les sources qui sont à la disposition de l'historien, ce témoignage doit être soumis à une critique interne et externe, c'est-à-dire qu'il doit faire l'objet d'une analyse rigoureuse avant d'être confronté minutieusement aux autres sources disponibles. Il revient donc à l'historien d'expliquer dans quel contexte et surtout avec quel « outillage mental », selon la très belle expression de Lucien Febvre, le texte a été produit, mais dès lors que celui-ci n'est pas un faux, comme la donation de Constantin par exemple, il est par nature « crédible ».

    Le lecteur comprendra aisément qu'aux yeux de madame de Cock, le témoignage d'un noble et pieux chevalier franc du XIIIème siècle, croisé par-dessus le marché, soit hautement suspect mais il n'en demeure pas moins que le récit que Jean de Joinville a fait du Roi Saint Louis rendant la justice sous un chêne du bois de Vincennes est non seulement crédible mais parfaitement véridique. Peut-être faut-il rappeler à Madame de Cock, didacticienne et historienne du « fait colonial », que le Roi de France est au Moyen-Âge le principe de toute justice et qu'il peut donc à ce titre, non seulement faire la Loi, mais juger en lieu et place de magistrats qui n'étaient, en réalité, que ses délégués et qui perdaient de fait cette délégation en sa présence. Ainsi non seulement la scène du bois de Vincennes est-elle parfaitement crédible mais elle est évidemment très utile pour permettre de faire comprendre à des élèves de primaire ou du collège en quoi les rois de France étaient d'abord des « Rois de Justice ». C'est ce qu'avait parfaitement compris Ernest Lavisse, bête noire de Madame de Cock, et grand admirateur de Joinville.

    En s'interrogeant sur la « crédibilité » de ce témoignage, madame de Cock a fait preuve en vérité d'un très grand mépris non seulement pour le roi Saint-Louis, le sire de Joinville, mais au-delà pour tous ceux de nos ancêtres qui ont eu le tort, à ses yeux, de vivre au XIIIème siècle, de croire en Dieu et même en la Mission Divine de la France qui justifiait, alors, les Croisades. Il est vrai que les sujets du Roi Saint-Louis n'avaient pas la chance de lire Libération tous les jours ni même de pouvoir profiter de l'enseignement de madame de Cock.

    Ce dont cette enseignante, certainement dévouée, n'a semble t'il pas pris tout à fait conscience c'est qu'en s'interrogeant publiquement et d'un petit ton d'ironie sur la crédibilité d'un épisode parfaitement authentique de l'histoire du Roi Saint-Louis, elle a posé sur la civilisation française du XIIIème siècle le regard « colonial » que la IIIème République et ses instituteurs portaient sur les cultures, les récits et les croyances « indigènes » au début du XXème siècle. Regard condescendant et méfiant que cette historienne du « fait colonial » est, n'en doutons pas, la première à condamner. 

    « Non seulement la scène du bois de Vincennes est parfaitement crédible mais elle est très utile pour faire comprendre à des élèves en quoi les rois de France étaient d'abord des " Rois de Justice " ». 

    Camille Pascal           

  • Paris, Marseille, Grenoble : Patrick Mbeko au Cercle Aristote, Jean-Marc Ticchi à Castelvieil, Marcel Leonetti au Centre

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     Patrick MbekoLe chaos en Afrique centrale. 

    Ce lundi 17 mars, 20h, Le François Coppée, 1 boulevard du Montparnasse (6ème, Métro : Duroc/Falguières)
     


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    CASTELVIEIL.JPGMarseille, Castelvieil Conférences ( 19h45, au 6, rue Vallence, 13008 - Tel 04 91 23 33 80 - www.castelvieil.org ) : Cycle Histoire, La Grande Guerre... :

     "Le rôle du Saint-Siège dans la première guerre mondiale", par Jean-Marc Ticchi, Docteur en Histoire, Membre associé du Centre d'Anthropologie Religieuse Européenne à l'EHESS du CNRS. 

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    Marcel Leonetti, Corse "Ile de beauté tragique".

    20h, Place Lavalette, Grenoble (salle du 1er étage). Tram : arrêt Notre-Dame. La conférence sera suivie d'un Buffet convivial (Participation aux frais).

    Centre Lesdiguières, 6 rue Berthe de Boissieux, 38.000 Grenoble

  • Un débat sur les Roms sur notre Compte Twitter...

    IMG_0096.jpgNous avons posté ce matin le tweet suivant, sur notre Compte twitter A.F.Royaliste :

    Question/réponse "à la Jeanne d'Arc" : Dieu aime-t-il les Roms ? Dieu aime les Roms chez eux, en Roumanie...

    Emmanuel Delhoume ne l'a pas apprécié, et l'a dit; il a bien fait, et il a eu raison de le faire, tweets et page facebook étant là pour alimenter des débats et confronter des points de vue (pourvu que tout se fasse dans la courtoise et avec un état d'esprit positif de saine "disputatio").

    Voic les deux tweets que nous envoie Emmanuel Delhoume suite au nôtre : 

    Pour le chrétien la patrie est au ciel et il n'y a ni rom ni juif ni grec etc....Dieu aime les hommes partout et toujours 
     
    revoyez votre catéchisme et votre Histoire .
     
     
    Et voici ce que nous lui répondons :
     
     
    1. Vous n'êtes pas très gentil pour Jeanne d'Arc, car c'est elle qui a fait cette réponse "Dieu aime les Anglais, chez eux".
     
    2. Jeanne d'Arc doit-elle, elle aussi, "réviser son catéchisme et son histoire" ?
  • Autour du Prince Jean ! Elle a marié l'Héritier des siècles....

    Copie de Timbre bis RVB.png            Nous n'allons pas avoir le mauvais goût de tenter de faire de la récupération, ou de mettre des préoccupations de politque politicienne là où elles n'ont que faire, ou des choses de ce genre . Nous nous contenterons simplement de dire que les quelques mots prononcés par la Ministre, Maire du VII° arrondissement de Paris, nous ont paru, tout simplement, positifs dans l'ensemble.

                Essentiellement dans cette vision raisonnable et apaisée des choses : il n'y a qu'une seule France, il n'y a q'une Histoire de France, et elle ne commence pas en 1789. Elle a mille ans, et la Famille de France est indissociable de cette Histoire. Dans le cadre qui est le sien, et dans les circonstances où elle se trouvait, Rachida Dati ne pouvait probablement pas dire mieux.... 

               

    Mairie du VIIe arrondissement de Paris

    Discours de Madame le Maire

    Mariage de Jean d’Orléans et Philomena de Tornos y Steinhart

    Jeudi 19 mars 2009 à 16 h

     

    Mademoiselle Philomena de Tornos y Steinhart,

    Monsieur Jean d’Orléans, Monseigneur,

    Mesdames et Messieurs,

     

    C’est avec beaucoup de plaisir que je vous accueille aujourd’hui à la Mairie du VIIe arrondissement pour y célébrer votre mariage.

    Vous avez souhaité que je le célèbre moi-même. J’ai été très honorée par votre demande. Je vais vous faire une confidence : je l’ai trouvé

    très naturelle. Qui d’autre que le Ministre installé place Vendôme était mieux à même de marier Jean d’Orléans, duc de Vendôme ?

     

    Habituellement, pour un mariage, il est d’usage d’évoquer en quelques mots l’histoire des familles des jeunes époux.

    Aujourd’hui, c’est une chose impossible. Comment pourrais-je « évoquer » l’histoire d’une famille qui, depuis plus de mille ans, est indissociable de l’histoire de la France ? Cette histoire est celle de tous les Français. Il n’y a qu’une seule histoire de France, car il n’y a qu’une seule France, avec sa tradition, sa diversité et sa modernité.

     

    Notre rencontre était improbable. Elle a pourtant lieu aujourd’hui dans cette mairie. Même si nos parcours sont différents, nous partageons les mêmes valeurs : la volonté de servir notre pays et ses habitants, la fidélité à nos convictions et à nos engagements. Nos histoires personnelles se retrouvent aujourd’hui dans celle de la France. Nos destins sont un peu liés désormais.

     

    Votre union est un symbole important : celui de l’ouverture traditionnelle de notre pays vers le monde. Votre mariage est la rencontre de la France, de l’Autriche, de l’Espagne et de toute l’Europe. Vous connaissez mon attachement à l’Europe. Depuis toujours vous vivez à l’heure internationale ! Mademoiselle de Tornos y Steinhart, votre passion à vous c’est le domaine de la mer, qu’il s’agisse de suivre les marins pécheurs ou de vous lancer dans de grandes courses à travers les océans. Monseigneur, vous parcourez le monde pour votre association Gens de France pour la défense et la promotion du patrimoine artistique et culturel français, la protection de l'environnement dans ses dimensions matérielles, humaines et spirituelles, le développement de la francophonie et la promotion d'une économie plus humaine. Vous avez construit votre union sur l’ouverture aux autres et sur la générosité. Ce sont des vertus précieuses que votre mariage ne fera que grandir.

  • Jean-Pierre Raffarin est allé très loin...

                L'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin a en effet estimé lundi 11 Août sur RMC  que la France n'avait pas à "donner de leçons" à la Chine en matière de droits de l'Homme.

             "Les Chinois n'ont pas à nous donner de leçons mais nous n'avons pas non plus à donner de leçons. Je pense que notre histoire ne nous autorise pas à être aujourd'hui ceux qui dans le monde doivent distribuer les compliments... Notre histoire doit nous conduire un peu à l'humilité", a-t-il estimé depuis Pékin.

            Il a raison, et nous y reviendrons bientôt. Eclipsée peut-être par une actualité assez riche (Jeux Olympiques, conflit Russo-Géorgien....) cette déclaration, pourtant sensationnelle au sens étymologique du terme, ne semble pas avoir été saisie pleinement par les observateurs.

            Ou alors elle l'a très bien été, au contraire, et ils ne préfèrent pas en parler trop ? A suivre...

  • A lire ! L'invention du progrès de Frédéric Rouvillois

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    L'invention du progrès
    Frédéric Rouvillois.
    Éditions CNRS, 509 pages, 2010.

    C'est à une véritable archéologie de la modernité que se livre Frédéric Rouvillois dans cet ouvrage nourri aux meilleures sources : contrairement aux idées reçues, le « Progrès » n'est pas né avec les Lumières, mais au XVIIe siècle, avec la nouvelle philosophie, l'apparition du déisme et la diffusion de l'« esprit bourgeois ». De Bacon à l'abbé de Saint-Pierre, il devient une philosophie de l'histoire et, conformément à son inspiration cartésienne et mécaniste, prétend à une cohérence totale. Ses défenseurs définissent désormais le Progrès à partir du modèle de la Machine : comme un mouvement global de perfectionnement que caractérisent sa forme linéaire, sa nécessité radicale et sa permanence. Ce faisant, ils peuvent ainsi le transposer au réel. Au même rythme que la raison, la morale, le bonheur ou l'Etat sont appelés à progresser. L'histoire, enfin dotée d'un sens, devient ainsi le lieu où pourra s'accomplir la promesse de Descartes : l'homme, parfaitement libre et tout-puissant, sera bientôt « maître et possesseur de la nature ». Une démystification talentueuse, érudite et acérée, dévoilant les retombées contraignantes des utopies. (28 €) 

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  • Où Anatole France fait dire à l'abbé Lantaigne en quoi la République est détestable

     

    « - Je hais la République, dit M. Lantaigne, parce qu'elle est la diversité. La diversité est détestable. Le caractère du mal est d'être divers. Ce caractère est manifeste dans le gouvernement de la République qui plus qu'aucun autre s'éloigne de l'unité. Il lui manque avec l'unité l'indépendance, la permanence et la puissance. Il lui manque la connaissance, et l'on peut dire de lui qu'il ne sait pas ce qu'il fait. Bien qu'il dure pour notre châtiment, il n'a pas de durée. Car l'idée de durée suppose l'identité, et la République n'est jamais un jour ce qu'elle était la veille ... Elle n'est pas destructible, elle est la destruction. Elle est la dispersion, elle est la discontinuité, elle est la diversité, elle est le mal.»   ♦ 

    Anatole France 

    L'Orme du mail, L'Histoire contemporaine, Calmann Lévy, Paris, 1897 

     

    Textes de grands auteurs ou acteurs de l'Histoire

    Une publication  Lafautearousseau

  • Ce soir, à Grenoble : une conférence du Centre Lesdiguières à ne pas rater

     

    La Femme Française a vu son rôle dans la société changer au cours du siècle dernier, suite aux revendications féministes et à la « libération de la femme » opérée dans les années 70. Dans une démarche historienne et militante, retracer l’Histoire de la Femme et de ses rôles traditionnels permet de mettre en avant les manipulations de l’Histoire qui ont fait croire en une Femme oppressée de tout temps, alors que les femmes n’ont réellement eu une position inférieure qu’à partir de la Révolution Française, par peur de leur conservatisme naturel et de leurs liens avec l’Eglise. Le féminisme s’est appuyé sur cette vision déformée pour tenter de couper la Femme de son rôle au sein du foyer familial et en faire un objet qui produit et consomme. Aujourd’hui, c’est aux femmes de choisir de revenir aux modèles traditionnels, mais après un siècle de déconstruction des normes comment retrouver un équilibre entre modernité et tradition pour ne pas opérer un simple retour en arrière ? 

    CONTACT

    Centre Lesdiguières -  Le Buissert  38340 Pommiers-la-Placette

    centrelesdiguieres@laposte.net

     

  • DORLEANS.ORG : le site dédié à la généalogie de la famille royale de France.

    Son Altesse Royale, le prince Eudes de France, duc d’Angoulême, frère cadet de Monseigneur le Comte de Paris, a dernièrement mis en ligne un nouveau site internet dédié à la généalogie et à l’histoire de la Famille royale de France, de Louis-Philippe 1er, Rois des Français, à Jean III de France, duc de Guise.

    Un site historique très bien documenté et riche de nombreuses photos, qui permettra à chacun de découvrir l’histoire et la généalogie de l’actuelle famille royale de France.

    Une génération s’en va, une autre vient, Il en est des hommes comme des feuilles d’un arbre, feuilles de l’olivier, du laurier ou de tout arbre qui conserve toujours son manteau de verdure. Ainsi la terre porte les hommes, comme un de ces arbres porte des feuilles elle est couverte d’hommes dont les uns meurent, dont les autres naissent pour leurs succéder. L’arbre a toujours sa robe éclatante; mais vois au-dessous combien de feuilles sèches tu foules aux pieds.

  • Aux Mercredis de la NAR : #65 - Jean-François Colosimo pour son livre “La religion française”.

    Mercredi 4 mars, aux “Mercredis de la NAR” nous recevrons Jean-François Colosimo pour son livre “ La religion française”. Depuis de nombreuses années, nous recevons Jean-François COLOSIMO, théologien, essayiste, éditeur, pour chacun de ses livres. Le dernier en date porte sur nos « mille ans de laïcité » selon la formule provocatrice qui est inscrite sur le bandeau du livre. Il est vrai que la laïcité n’est pas née en 1905, ni en 1789. Elle procède d’une histoire millénaire qui est celle de la nation française à travers ses régimes politiques successifs. De Philippe le Bel à Charles de Gaulle, en passant par Louis XIV, Robespierre et Napoléon Ier, des légistes médiévaux aux constitutionnalistes contemporains en passant par les Politiques renaissants, de la destruction des templiers à l’expulsion des congrégations en passant par les dragonnades, et de la confrérie du Saint-Sacrement au Grand Orient en passant par Port-Royal, c’est l’histoire oubliée de la religion française que retrace notre invité dans l’ouvrage qu’il consacre à “La religion française”. C’est cette singularité nationale, qui est aujourd’hui menacée de multiples manière. Pour la défendre, il faut bien la connaître.


  • Un jour, deux victoires.

    Le 8 mai est une journée de fête pour les Français, nous célébrons la victoire totale sur l’Allemagne qui nous avait envahi, mais aussi l’anniversaire de la prise d’Orléans par Jeanne d’Arc.

    500 ans de distance : une seule France.

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    Nous vivons une période constante de mauvaises nouvelles et de disparition progressive de toutes les vertus qui fondèrent notre nation, mais la grande Histoire nous rappelle que dans les périodes d’épreuve et de désespoir, il est possible de se relever, car la France ne peut sombrer durablement. Jeanne d’Arc et la victoire de la grande guerre sont là pour nous rappeler que la France n’est jamais aussi forte et étonnante , quand elle parait gravement affaiblie. Tout va mal ? Alors c’est qu’il va se passer quelque chose d’extraordinaire , si on sait comme par le passé puiser dans nos forces les plus profondes, celles qui donnèrent à nos ancêtres la capacité de renverser les situations les plus désespérées. Il nous appartient à nous , français , d’assumer notre passé, pour construire l’avenir , écrire l’Histoire qui vient.

    AF