UA-147560259-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : Rémi Hugues. histoire

  • Une très vilaine histoire : le remdesivir.

    Pr. Philippe Brouqui, IHU Méditerranée Infection

  • Livres & Histoire • Centurion fidèle

    En opération en Algérie [1958] 

     

    par Claude Wallaert

     

    2939591524.jpgNez en bec de toucan, cheveux bruns rebelles, œil perçant, grande gueule au cœur d’or, Jacques Massu aura été mêlé à notre tumultueuse histoire des années trente à la fin des années soixante du siècle dernier.

    Saint-Cyrien, officier de la Coloniale, il découvre très tôt l’Afrique, dont il subira toujours le charme, et qui sera le théâtre de ses premiers combats.

    Rallié parmi les tous premiers à la France Libre pendant la Deuxième Guerre mondiale, il est un des lieutenants les plus appréciés de Leclerc, et participe sous ses ordres à l’épopée de la mythique 2e DB, jusqu’au cœur du IIIe Reich, à Berchtesgaden. Très vite après l’armistice, c’est le départ pour l’Indochine, dans le contexte difficile du désarmement japonais, et des premiers troubles fomentés par le Vietminh. Retour en Afrique, et spécialement en Algérie, où il conduit et remporte la si célèbre et si décriée « Bataille d’Alger », et tente de son mieux de faire face aux désordres, aux factions violentes, aux bouleversements précédant l’indépendance.

    De retour en métropole, et investi du commandement des Forces Françaises en Allemagne, il sera pour le général de Gaulle le grognard fidèle et réconfortant lors de l’épisode de Baden-Baden aux heures sombres de 1968. Puis viendra la retraite, studieuse et active jusqu’au bout.

    Pierre Pellissier nous livre là un ouvrage passionnant : d’abord par la stature de cet officier au parcours exceptionnel, à la personnalité très attachante, économe de la vie de ses hommes, possédant la vivacité et le coup d’œil du guerrier, dont la fidélité envers ses chefs n’obère ni le sens critique, ni la rude franchise ; ensuite par l’évocation fouillée et très vivante des évènements et surtout des hommes : officiers, administrateurs, hommes politiques, terroristes, et aussi les humbles auxquels Massu s’est toujours intéressé, de concert avec sa femme, favorisant en particulier au plus fort de la bataille d’Alger la création d’œuvres sociales au profit des femmes et des enfants musulmans.

    En refermant ce beau livre, on a le sentiment d’avoir approché l’Histoire à travers l’engagement sans faille d’un valeureux soldat, d’un chef de guerre, et aussi d’un homme de cœur. 

    41Al6DNCRTL._SX319_BO1,204,203,200_.jpg

    MassuPierre Pellissier, Perrin 443 p., 24 €
  • Il y a plusieurs Zemmour chez Zemmour: aujourd'hui, place au bon connaisseur de l'Histoire, qui présente ”Mélancolie fra

                On a parlé de l'Allemagne et de la France, de l'Europe, de l'Histoire et des deux deux Guerres, et, donc, d'aujourd'hui, ce 5 mars, à 23 heures, chez Franz-Olivier Giesbert, dans Vous aurez le dernier mot.

                Il y avait là -pour la partie de l'émission dont nous allons parler ici- Gallo, Zemmour, Couteaux et Duteurtre..... et on a pu entendre Zemmour revenir assez longuement sur son ouvrage Mélancolie française, qu'il a presenté ainsi, en expliquant pourquoi il avait choisi ce titre....

                    Démarrons ces quelques notes au moment où FOG, citant et commentant Zemmour, dit qu'au fond, pour celui-ci, le Pétainisme est un pacifisme, et que Pétain a attendu les Américains deux fois: en 17 et en 40. Il faisait évidemment référence à la fameuse phrase de Pétain: "J'attends les Américains et les chars".

                     Or, pour Zemmour, Pétain a eu tort. Il explique longuement et clairement sa position. La victoire de 18 aurait été bien plus belle, elle aurait en fait été tout simplement une victoire, "la" victoire tout court, si la France -au lieu d'attendre- avait attaqué l'Allemagne à ce moment-là; si elle était entrée en Allemagne, en appuyant sur ce ventre mou qui ne demandait qu'à s'effondrer, et si on était allé à Berlin. Toutes les horreurs précédentes, et l'hécatombe effroyable n'auraient pas été effacées, mais au moins on n'aurait pas fait tout cela pour rien. Or, comme l'a dit Bainville, on a laissé intacte la puissance allemande: puissance démographique (pas de démembrement), puissance industrielle et mê me puissance militaire puisque, si le Traité de Versailles imposait de dures clauses à l'Allemagne, étant donné qu'on n'avait ni envahi ni occupé le pays, les sacrifices militaires qu'on lui imposait n'étaient rien en comparaison de ce qu'aurait été la véritable défaite qu'on pouvait et qu'on devait lui infliger...(1). Alors que si l'on n'avait pas suivi la politique attentiste de Pétain:

                      1: On serait allés à Berlin;

                      2: On aurait vraiment ecrasé l'Allemagne;

                      3: On aurait pris enfin cette rive gauche du Rhin (et c'était là la dernière chance de ce que Zemmour appelle notre "projet millénaire");

                      La déliquescence de l'armée allemande "au bord du gouffre", dit Zemmour -et c'est vrai- était ignorée par les français car leur eternel point faible, comme d'habitude, c'était les services secrets....

                      "La vraie erreur historique de Pétain ce n'est pas 40, c'est 17"conclut donc Zemmour. Car Américains et Anglais n'avaient qu'une envie, comme au siècle précédent, et c'était de nous empêcher de prendre cette rive gauche du Rhin, qui nous aurait donnée une puissance décisive en Europe. Voici, résumé à grands traits, ce qui explique cette "mélancolie française"....

                      Jusque là, on ne peut qu'être d'accord avec tout ce que dit Zemmour. Quelques nuances doivent être apportées, selon nous, à la suite, lorsqu'il évoque ce qu'il appelle le projet français millénaire, qui est de refaire Rome. Oui, car "le Roi de France est empereur en son royaume", où il est bien l'héritier des César et le continuateur d'une politique de civilisationouverte, évidemment sur le monde. Mais Zemmour reste un peu dans le flou: Bainville a bien montré comment, pour les Capétiens et à partir d'eux, l'idée impériale a été définitivement rangée dans la catégorie des Chimères, et volontairement abandonnée par la trosiième dynastie qui -à la différences des deux premières- s'est volontairement limitée au "pré carré". Ce qui, encore une fois, n'impliquait pas un enfermement autisteet un repli frileux sur soi: le monde civilisé parlait français sous Louis XV et Louis XVI ! Mais il est tout à fait clair que les rois de France, à partir d'Hugues Capet, bornent leur horizon politique à la France, seule.

                        Mais la pensée de Zemmour -cette rectification étant apportée- est assez subtile, quand il note que l'Empire napoléonien est quasiment identique à l'Europe des 6. Et pourquoi de Gaulle dominait-il l'Europe des 6 ? Parce qu'elle était, d'une certaine façon, -c'est évidemment toujours Zemmour qui parle...- ce projet que les Anglais et les Américains nous avaient empêché de continuer. D'ailleurs, de Gaulle l'a dit à Peyrefitte: "Qu'est-ce que l'Europe ? C'est le moyen pour la France de revenir à ce qu'elle était avant Waterloo" (de Gaulle raisonnait évidemment dans le cadre de l'Europe des 6, ndlr).

                        Or la France, à partir de I815, n'a plus la taille optimale pour le monde qui vient. Sous Louis XIV la France était un mastodonte, à partir du XVIIIème, elle ne l'est plus. La recherche de la rive gauche du Rhin, de l'Algérie, de l'Europe des 6, pour Zemmour, c'est ça. Mais de Gaulle, et ce fut sa tragédie, a dû admettre que la puissance n'y était pas, n'y était plus, et que, même avec la Bombe A, le verbe ne suffisait plus..... Il n'avait pas les moyens de sa politique.....

      P.S.: Zemmour avait déjà brillamment développé cette "thèse" sur Pétain dans un article du Figaro Magazine: 1939-1940.pdf      

  • Documents pour servir à une Histoire de l'URP (48) : 5 Août 1934, la ”splendide manifestation” du Rassemblement royalist

    (retrouvez notre sélection de "Documents..." dans notre Catégorie "Documents pour servir à une histoire de l'URP"...)

     

    1AZZZ.jpg

     

    À un jours près, on est à six mois, tout juste, du "6 février"...

    Il fut impossible à L'Action française de rendre compte dès le lendemain, lundi 6, de cette "splendide manifestation" (on verra plus bas pourquoi...). Elle ne fit donc paraître, ce jour-là, que le communiqué suivant, en "Une" tout de même, sur quasiment toute la cinquième colonne :

     https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k765688w/f1.item.zoom)

    1A.png

    1A.png

    1A.png

    Après ce compte-rendu "raté" du lendemain, voici donc, maintenant la "Une" du Mardi 7 août 1934, qui donne beaucoup plus de précisions concernant cette "splendide manifestation" du Dimanche, et donne la raison de ce "ratage", involontaire de notre part... 

    On lit, dans cette "Une" du 7 :

    "(de notre correspondant particulier - Roquemartine, 5 août) Dans notre numéro de lundi, grâce à la mauvaise volonté des services postaux, qu'administre l'ineffable M. Mallarmé, nous n'avons donné qu'un aperçu de la splendide manifestation qui aura dans le Midi le plus grand retentissement. Voici le compte-rendu des discours"...

    Ce compte-rendu complet est évidemment en page une, occupant le bas des deux colonnes centrales et l'intégralité de la colonne cinq...

     :https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k7656898/f1.image.zoom)

    1A.JPEG

    En bas des colonnes trois et quatre, c'est tout naturellement le Commandant Dromard ("Président de la fédération provençale, qui préside la réunion) qui prend la parole en premier. "Au nom des Blancs de Provence, des paysans dont je suis fier de faire partie" -dit-il - Dromard remercie les 75 sections de l'URP (alors appelée 'fédération"); adresse la bienvenue au délégué du Duc de Guise et aux deux représentants des Jeunesses patriotes et de Solidarité française... 

    • puis c'est le discours de Maurras, "accueilli par une longue ovation... un admirable discours ordonné et simple, d'une dialectique claire et saisissante..."

    1A.png

    ...Et, sur l'intégralité de la colonne cinq, on a d'abord la fin du compte-rendu du discours de Maurras :

    1A.png

    ensuite, Maxime Réal del Sarte, "le chef magnifique des Camelots du Roi" apprend aux participants que "sur la demande expresse de Mme la maréchale Lyautey, ce sont des Camelots du Roi et eux seuls qui ont monté la garde autour du Maréchal la nuit où son auguste dépouille fut exposée dans la chapelle de Nancy..." :

    1A.png

      puis vient Marie de Roux, "le grand orateur", "très applaudi") :

    1A.png

    ensuite arrive Léon Daudet : "C'est une véritable tempête que soulève Léon Daudet dès ses premiers mots..." :

    1A.png

    après Daudet, il est donné lecture de "l'adresse au Prince" :

    1A.png

    Détail amusant, pour les militants d'aujourd'hui : il y  avait déjà, à l'époque, de "faux antifas /vrais terroristes" : le compte-rendu de la réunion se conclut en effet ainsi : "Ajoutons que le Front commun, qui avait couvert d'affiches la région, pour annoncer son intervention, s'est contenté de se réunir à plus de 2 kilomètres de Roquemartine pour chanter l'Internationale. Les deux centaines d' "antifascistes" qui avaient répondu à l'appel ne furent guère courageux; ils furent, en tout cas, fort prudents. P.G."

    enfin, un court communiqué du Commandant Dromard, remerciant ceux qui devaient l'être, clôture ce compte-rendu...

    1A.png

    ---------

    (tiré de notre Éphémeride du 5 août)

     

    1934 : Rassemblement royaliste de Roquemartine

     

    Plus de 20.000 personnes se réunirent ce jour-là dans la propriété du marquis de Bonnecorse, dans la commune de Mollégès, entre Cavaillon et Saint Rémy de Provence.

    En réalité, il y eut plusieurs Rassemblements à Roquemartine, pendant plusieurs années successives, mais il n'existe de document filmé que pour celui-ci (du moins, et pour l'instant, à notre connaissance). Et les images de ce rare document ne sont pas celles du Rassemblement de 34, lequel, à un jour près, eut lieu exactement six mois après...  le "6 février"...

    Sur ce court document d'époque, on voit d'abord Charles Maurras dédicaçant un livre, puis la caméra fait un balayage sur la foule.

    Le premier orateur apparaissant dans ce film, malheureusement muet, est Gaston Clavel, agriculteur, président de la section d'Action française de Mollégès.
    Sur la tribune surmontée de l'inscription Vive le roi, viennent ensuite André Vincent, avocat de Montpellier, puis, c'est le tour de Henri Lavalade, cheminot, secrétaire général de la Fédération provençale des Sections d'Action Française, fondée en 1925, puis président de la fédération du Vaucluse en 1933; enfin, Joseph Delest, gérant du  quotidien L'Action Française.
    Les dernières images, comme au tout début, montrent Charles Maurras, cette fois à la tribune...

    Dans notre Catégorie "Grandes "Unes" de L'Action française", voir : "Grandes "Une" de L'Action française : 5 Août 1934, la "splendide manifestation" du Rassemblement royaliste de Roquemartine..."

    Ce fut une constante de l'Action française que d'organiser des Rassemblement royalistes : le plus célèbre et le plus important d'entre eux fut, sans conteste, le Rassemblement royaliste du Mont des Alouettes, en 1926, en Vendée.

    Cependant, c'est en Provence que cette pratique devait rencontrer le plus grand succès, au point de devenir presque une véritable institution, avec les Rassemblements royalistes de Roquemartine et de Barbentane (voir l'Éphéméride du 29 mai).

    A partir de 1969, cette grande tradition fut reprise, pendant près de trente ans, quasiment sans interruption, par la Fédération royaliste provençale (voir l'Éphéméride du 8 juin)...

     

    lfar espace.jpg

     

    Pour lire les articles...

    En bas de page, une courte "barre de tâches" vous permet d'utiliser le zoom (tout à gauche de la barre) et de changer de page (flèche tout à droite); une fois appuyé sur "zoom", vous aurez, cette fois tout en haut de la page, une autre "barre de tâches" : en cliquant sur le "+", il ne vous restera plus, avec votre souris, qu'à vous promener sur la page, puis passer à la deuxième pour lire la suite... :

    1AZZ.jpg

  • Documents pour servir à illustrer une histoire de l'URP (65) : Dans L'Almanach d'Action française pour 1929, présentatio

     

    (retrouvez notre sélection de "Documents..." dans notre Catégorie "Documents pour servir à une histoire de l'URP"...)

    1AZZZ.jpg

    (De la page 497 à la page 501)

    -------------------

     

    DIXIEME ZONE


    LE MIDI


    I. LE GARD


    FÉDÉRATION DES SECTIONS D'A.F. DU GARD
    Président : M. Louis SENTUPERY, 6, me de la Maison-Carrée, NÎMES.

    LOUIS SENTUPERY (ici, une photo absolument impassable, le représentant, occupe la moitié gauche de la liste des noms)

    NÎMES.— Président : M. Henri de REGIS. Permanence : 15, rue Régal.
    ALÈS.— Président : M. Jean
    LAUNE. - Permanence : 66, rue Fabrerie.
    UZÈS.— Président: M. PICHON, 41, rue d'Alès.
    CHUSCLAN. — Président : M. Clément FAYE.
    AUBAIS.—Correspondant : M. Fernand JEAN.
    BEAUCAIRE.—Président : M. Pierre BOUILLARD, avenue de la
    Plaine.
     GÉNÉRAC. — Président : M. Hervé TRONC.
    LAGRAND'COMBE. — M. Y. MOULIERE. Permanence : rue Mas Chazelle, Maison Lacombe.
    LE VIGAN. —Président : M.J. RAYNAUD, rue s/s le Quai.
    REDESSAN. — Président : M. VIDALENCE.
    SAINT-AMBROIX. — Président : M. Maurice FAURE.
    SAINT-HIPPOLYTE DU FORT.—Président: M. Jean BRUGNEROLLES.
    AVÈZE. — Correspondant: M. Edmond CAUSS.
    SOMMIÈRES. — Président : M. A. CARRIERE-CAVORET. Permanence : Calé de l'Univers.
    BEZ.— Correspondant : M, Emile BRUN.
    SUMÈNE. — Président : M. Pierre SALLE, au Plan, Par Sumène

    ---------------

    498 ALMANAÇH D'ACTION FRANÇAISE


    II. L'HÉRAULT


    FÉDÉRATION DES SECTIONS D'A.F. DE L'HÉRAULT


    Président : Commandant de PORTALON,
    1, rue Sainte-Aphrodise, BÉZIERS


    MONTPELLIER. — Président : M. Rémy de CAMPEAU. Permanence:
    rue des Augustins.
    ASPIRAN. — Président : M. Louis BARRAL, à Aspiran, Jeu de
    Ballon.

    BÉZIERS. — Président : Commandant de PORTALON. Permanence :
    8. rue Montmorency.
    CETTE.— Président : J. GAUTIER, négociant, 19 rue Pascal.
    CLERMONT-L'HÉRAULT. — Président : M. L. LACOMBE,15, avenue du
    Maréchal-Foch.
    COURMONTERRAL. — Président : M. Jean CELLIER.
    ÇOURNONSEÇ. — Président : M. LAVINAUD.
    FABRÈGUES. — Président ; M. Jean CASTEL. Permanence : rue du
    Presbytère.
    GANGES. — Président : M. POURTAL, Maison Goullyon.
    LUNEL.— Président : M. Paul de LAJUDIE, Mas de Besson.
    MAUGUIO. — Président : M. Marcel-Pierre BERTRAND.
    MONTAGNAG. — Président : M. Louis GELLY.
    MONTPEYROUX. —Président : M. Emile REVEL, propriétaire,
    MAUREILHAN.—Président : M. Marius GAUCH;
    PICNAN. — Président : M. Pierre GROLLIER, secrétaire de mairie.
    NURVIEL-LES-BEZIERS.—Président : M. Joseph GUY, agriculteur.
    MONTAUD. — Président : M. Gustave COMBETTES.
    PÉZENAS. — Président : M. Henri l'EPINE, château du Parc, par
    Pézenas. 
    POUSSAN. — Président : M. Paul HERAN, propriétaire.
    QUARANTE. — Président : M. Louis PAULET.
    SAINT-ÀNDRÉ DE SANGONIS. - Président : M. Henri SERIN.
    SAINT MARTIN DE LONDRES. — Correspondant : Bernard de BERNIS,
    Notre-Dame de Londres.
    VACQUIÈRES. —Président : M. Jean CAVALIER, propriétaire.
    CLARET. — Président : M. Albert CARRIERE, propriétaire,
    SATURARGUES. — Président : M. Eugène ARNAUD.
    SERVIAN. —Président : M. Emile BLANC.
    VIAS. :—Président : M. Charles BOUNIOL. Permanence : Maison
    Nicolas, rue Saint-Jean, ,
    VlLLEVEYRAC. — M. Louis Prunac.
    VENDARGUES. — Président : M. P. SABATIER, agriculteur.
    BOUZIGUES. — Président, M. Armand ÇOSTE, rue Sainte.
    POMEROLS. — Vice-président :  M. Aristide Pomarède, viticulteur.
    GICEAN, — André DELOUR, propriétaire

    --------------------

    DIXIÈME ZONE 499


    III. PROVENCE, COMTÀT, NICE, CORSE


    (Bouches-du-Rhône, Var, Vaucluse, Drôme, Basses-Alpes, Hautes-Alpes, Alpes-Maritimes, Corse)


    FÉDÉRATION PROVENÇALE.—Président : le Commandant DROMARD,
    2, boulevard Rabateau, à MARSEILLE

    LOUIS DROMARD (ici, une photo absolument impassable, le représentant, occupe la moitié gauche de la liste des noms, jusqu'à Graveson)

    MARSEILLE. - Président ; Commandant Dromard. Permanence : 60, rue Grignan.
    ARLES. - Président : Me DOUTRELEAU, avocat, rue des Arènes. 
    BOULBON. - Président, M. BORRELLY, négociant.                             CHATEAURENARD. — Président : M. Jacques de BRION.
    ROGNONAS. — Président: M. Régis
    d'OLEON, maire de Rognonas.
    AIX. - Président : M. Paul ÀLLARD-THEUS, avocat. Permanence : 10,rue Mazarine.
    BARBENTANE. - Président : M. Jean-Baptiste RAOULX, expéditeur.
    GRAVESON. - Président : M. François MILLET, au Mas de
    Julien par Graveson.
    PORT SAINT-LOUIS DU RHÔNE. — President : M. Gaston BERTHELOT,
    ingénieur-industriel, directeur des Usines de Produits chimiques
    de Gerland.
    SAINT-REMY DEPROVENCE. — Président : le marquis de LAGOY,
    château de Lagoy par Saint-Remy.
    MARTIGUES. — Président : M. Félix SALOMON, négociant en huiles.
    MAILLANE. •—Président : le Colonel des PORTES de la Eosse, à
    Notre-Dame.


    VAR


    TOULON. — Président : M. Albert RIÇHARD. Permanence : 3, place
    de la Liberté.
    BRIGNOLES. — Président : le Colonel des PORTES de îa FOSSE, à
    Bessé-sur-Jsole.
    DRAGUIGNAN. — Baron de LAVAl, château de Sainte-Roseline, par Les Arcs.                                                                                                       HYÈRES. — M. G. GAILLARD, avenue Gambetta. Permanence : Çafé
    du Siècle, avenue de Belgique.

    --------------------

    500  ALMANACH, D'ACTIONFRANÇAISE

    (la page débute par un croquis sommaire, comme pour toutes les zones, un peu "fouillis", et absolument impassable)


    VAUCLUSE


    AVIGNON. — Président : M. Joseph AMIC, avocat. Permanence :
    5, rue du Collège-de-Roure.
    CARPENTRAS. — Président : M. CARTOUX, chapeaux, villa des
    Tilleuls.
    CAVAILLON. — Commandant FRAISSE, directeur de la Maison
    Fraisse, confiserie. Permanence : Café de l'Univers(1er étage), Cours
    Gambetta.
    MONTEUX. — Président : M. ARNAUD fils, menuiserie-ébénisterie.
    ORANGE. — Président : M. Léon MAZADE Hôtel Terminus, avenue
    de la Gare. Permanence : chez M. Léon Mazade, Hôtel Terminus.
    APT.— Président : M. Maurice RAMBAUD, rue Jardin-de-l'Evêché.
    AUBIGNAN. _ M. Félix COLOMBET, cultivateur à La Serre par
    Aubignan.


    DROME


     Président départemental : le comte de CHIVRE,
    LA PLAINE, par SAILLANS.
    VALENCE. — Permanence : chez M. ROUX, 46, rue Pêcherie.
    ROMANS. — Correspondant : M. André VENIN, 36, rue Jacquemart.
    NYONS. — Correspondant : M. RIVAROL, à la Maladrerie.
    MONTÉLIMAR. — Correspondant : M. CHARETON, 25, boulevard
    Desmarais

    --------------------

     

    DIXIÈME ZONE 501


    BASSES-ALPES et HAUTES-ALPES


    Secrétaire pour les deux départements : le comte Jean de SAPORTA,
    château du Rousset, par GRÉOUX-LES-BAINS (Basses-Alpes)


    DIGNE.— M. Pierre SANSENACQ,. 6, place du Marché.
    MANOSQUE. — M. Pierre AUBERT, pharmacien, Grande-Rue.
    PEYRUIS. — M. Auguste TEYREL-GAUBERT.
    BANON. — Le docteur Henri D1VOL. 
    CHATEAU-ARNOUX. — M. CHASTEL, ingénieur à Saint-Auban.
    EMBRUN. — M. CLER, scierie du Martinet.


    ALPES-MARITIMES


    NICE.—Président : M. de la BORDE-CAUMONT. Permanence : 49,
    rue Gioffredo.
    CANNES. — Président : M. Henry BAUDRAN. Permanence : 42,rue
    d'Antibes.
    MENTON. — M. Daniel LONG, 9, rue de la République.
    ANÏIBES.— M. Michel GAUTHIER, chalet Pampille, la Bastide du-Roi.


    CORSE


    Présidant départemental : le docteur J. da PASSANO
    25, Cours Napoléon, AJACCI0

     
  • Histoire • « Secrets d’Histoire » sur le Régent Philippe d’Orléans

     

    Jeudi 10 août 2017, l’émission « Secrets d’Histoire » sur France 2  était consacrée au Régent Philippe d’Orléans, petit-fils de Louis XIII, neveu de Louis XIV et cousin du futur Louis XV, sur lequel il veilla jusqu’à ses 14 ans. Le régent Philippe d’Orléans fut bien davantage que le débauché oisif et superficiel de la légende. « Secrets d’Histoire » présente un prince étonnamment moderne et pragmatique.  

     

    Source La Couronne

  • LIVRES - HISTOIRE • Louis Manaranche : si elle ne connaît pas son histoire, la France est condamnée

    PHO83419920-a79e-11e4-907c-63c3b8306e5f-805x453.jpg

    Crédits photo: Martine ARCHAMBAULT/Le Figaro

    ENTRETIEN - À l'occasion de la sortie de son livre « Retrouver l'histoire », Louis Manaranche a souligné pour FIGAROVOX l'importance de la transmission de notre héritage pour faire face à la crise.

    Louis Manaranche est agrégé d'histoire et président du laboratoire d'idées Fonder demain. Son livre « Retrouver l'histoire » vient de paraître aux éditions du Cerf.

    Dans de nombreuses écoles, la minute de silence en hommage aux victimes de Charlie Hebdo, n'a pas été respectée. Ces incidents ont mis en lumière une profonde crise de l'intégration. Celle-ci est-elle également selon vous une crise de l'histoire et de son enseignement ?

    Certainement. Il y a, depuis désormais plusieurs décennies, un profond malaise dans la transmission de ce qui constitue le socle de notre culture commune. Face à des élèves d'origines diverses et issus d' univers à l'identité culturelle et religieuse forte, nous peinons à dire qui nous sommes et ce qui nous a faits ainsi.

    Si l'histoire de ce pays et de cette civilisation n'est pas enseignée, nous ouvrons la voie non pas à un choc culturel mais à celui de l'inculture, pour reprendre l'expression de François-Xavier Bellamy, vectrice d'une identité refuge caricaturale. Dans cette configuration, la réaction immédiate est celle de la provocation, du défi à l'égard de la France et de ce qu'elle porte.

    Quelles sont les causes profondes de cette crise ?

    Elles sont multiples. D'un côté, on ne veut pas trop imposer l'histoire de France -et plus largement celle de la civilisation européenne- de crainte que ceux dont les histoires familiales sont autres ne s'en trouvent discriminés. Ainsi, les programmes incluent de plus en plus des excursions vers des univers lointains. Cela part d'un souci louable. Toutefois, en diluant ainsi l'enseignement d'une histoire commune, nous diluons aussi les motifs d'appartenance à une même nation, à une même culture. De l'autre, nous sommes volontiers honteux de notre histoire, qui contient évidemment des heures peu glorieuses. Il ne s'agit ni de les éluder, ni de les déplorer constamment, mais de donner la compréhension de l'histoire comme un tout, qui s'impose à nous. Les zones d'ombre d'une histoire familiale n'empêchent pas une identité assumée: il doit en aller de même pour l'histoire d'un pays.

    Quel regard portez-vous sur les lois mémorielles? Confond-on mémoire et histoire ?

    L'historien doit être le plus libre possible des contraintes extérieures pour mener sa recherche. C'est un principe fondamental. Il est toutefois inévitable qu'un discours mensonger, incitant à la haine raciale ou religieuse, justifiant ou atténuant tel ou tel crime contre l'humanité, ne puisse être produit sans conséquences légales. L'historien ne peut pas déroger à cette règle qui accompagne tout bon usage de la liberté d'expression. Une communauté, et a fortiori une nation, est légitime pour faire mémoire d'événements, de lieux et de périodes marquants. L'histoire peut irriguer cette mémoire, l'enrichir et la corriger. Elle ne peut, en revanche, en être la simple auxiliaire.

    Dans votre livre vous renvoyez dos à dos l'école de la IIIe République et l'école des «pédagogistes» née de l'après 68. Mais l'histoire républicaine, si elle contenait une part de mythe, n'avait-elle pas au moins le mérite de transmettre un héritage et de créer un sentiment d'appartenance au même titre que l'anthropologie chrétienne ?

    Ces deux écoles ne sont pas comparables. Malgré ces limites, la première n'a jamais perdu de vue l'objectif de la transmission! Simplement, là où l'histoire s'enseignait volontiers comme un roman national, on ne peut plus aujourd'hui s'adresser aux élèves de la même manière. La pluralité des sources d'information et des univers familiaux amène à enseigner une histoire qui n'élude pas les périodes compliquées. Elle doit évidemment garder une dimension chronologique et narrative, mais elle ne peut plus être lue comme fléchée d'avance. Le sentiment d'appartenance est d'autant plus fort qu'il s'appuie sur l'héritage entier, tel qu'il est, sans l'embellir ni le salir.

    «On fait l'histoire avec une ambition, pas avec des vérités. Je veux donner aux Français des rêves qui les élèvent, plutôt que des vérités qui les abaissent» disait le général de Gaulle. Sans tomber dans l'«histoire officielle», une nation n'a-t-elle pas besoin de mythes pour se construire ?

    Les mythes sont certainement, par leur valeur évocatrice et même poétique, d'une importance au moins égale à l'histoire académique. Mais ils doivent être entretenus précisément par l'univers du beau plus que par l'enseignement de l'histoire. Celle-ci donne la matière, mais c'est le génie des peuples, de ses artistes, de ses poètes, de ses musiciens, de ses architectes, qui en fait naître un mythe. L'école doit aussi transmettre ce riche héritage! L'histoire de la Résistance serait bien aride sans le chant des Partisans, sans le discours de Malraux au Panthéon, sans la puissance évocatrice des images du maquis du Vercors...

    Les attentats contre Charlie Hebdo ont ré-ouvert le débat sur la laïcité à l'école. Quel regard portez-vous sur celle-ci ?

    Elle est un facteur de paix et d'unité dans l'école de la République dans la mesure où elle ne nie pas le fait religieux. On a souvent cru, à tort, que la laïcité exigeait que l'on soit discret dans la transmission de notre patrimoine d'origine chrétienne. Vouloir transmettre des valeurs sans, avant tout et en premier lieu, faire comprendre le terreau historique, culturel et spirituel sur lequel elles ont émergé, en respectant évidemment la liberté de conscience, n'est pas digne de la mission de l'école. En outre, cette compréhension du fait religieux ne doit pas être reléguée au rang des souvenirs du passé. Il faudrait trouver une manière non-confessionnelle et respectueuse de tous de dire l'importance de la quête spirituelle et les réponses qu'y apportent les grandes religions présentes en France. Voir la laïcité comme l'expulsion du religieux hors de toute sphère publique est une caricature sans doute plus dangereuse que jamais.

    En quoi l'Europe et la mondialisation modifient-elles notre manière d'appréhender l'histoire ?

    On touche là le coeur de la démarche du livre. Il n'y est pas seulement question de la transmission académique de l'histoire mais aussi du rôle que celle-ci peut jouer face aux défis contemporains. En ce sens, ce livre a une dimension politique. L'Europe et la mondialisation nous posent la question d'une possible Cité sans frontières ni racines. Nous Français sommes particulièrement armés pour savoir que c'est une chimère, que l'universel ne va pas sans le très incarné, le local. Notre histoire offre des pistes pour penser ces articulations de manière décomplexée. Appartenant pleinement à tout Français, elle ne peut être excluante de quiconque et elle offre de nombreux critères de discernement. Sans réappropriation de notre héritage commun, avec ses perles méconnues, nous ne pourrons être capables de trouver notre place dans le cours de l'histoire. Retrouver l'histoire essaie de décliner et de développer cette idée ! 

    FIGARO VOX  - Entretien réalisé par Alexandre Devecchio

  • HISTOIRE • Jean Sévillia : ces reines qui ont changé l'Histoire

     

    A l'occasion de la sortie de son dernier livre, Les derniers jours des reines, codirigé par Jean Christophe Buisson, Jean Sévillia évoque pour FigaroVox des figures aussi romanesques que Cléopâtre, Marie-Antoinette ou la reine Victoria. On ne manquera pas de lire ce dernier ouvrage de Jean Sévillia.  LFAR

     

    1dd0ad5cb1fc3695880af1725477b22e.jpgFigaroVox - La France est le pays qui a coupé la tête à son roi, et pourtant les Français, comme en témoignent notamment les succès de librairie des biographies royales ou l'audience des émissions de télévision sur la royauté, semblent éprouver un sentiment monarchiste. Comment expliquez-vous ce paradoxe ? Les Français sont-ils schizophrènes  ?

    Jean Sévillia - D'Ernest Renan à Albert Camus, d'innombrables esprits républicains ont médité sur l'événement traumatique qu'a été la condamnation à mort de Louis XVI. Il ne faut jamais oublier que la France a été constituée en tant que communauté politique sous les rois de France, et par eux. Contrairement à une mythologie qui n'a plus guère cours aujourd'hui, la France n'est pas née en 1789: elle a été forgée au long des siècles par la monarchie, la République ayant recueilli ensuite cet héritage. Il est parfaitement exact qu'au moment de la Révolution, la souveraineté politique passe du roi au peuple, du moins à la représentation nationale, car le peuple réel n'a pas eu son mot à dire au long du processus révolutionnaire. Mais cette substitution de souveraineté ne change rien au fait que c'est l'Etat qui conserve son rôle central et surplombant dans la poursuite du destin français. Or cet Etat possède d'indélébiles racines monarchiques. Napoléon Ier, Napoléon III, Thiers, Clemenceau, Pétain, De Gaulle… Notre histoire postérieure à la Révolution est pleine de chefs d'Etat ou de gouvernement, ou de figures d'autorité, qui jouent les substituts du roi de France. De Gaulle le savait et le sentait si bien qu'il a doté le pays, en 1958, d'une Constitution où le primat reconnu à l'exécutif donnait à nos institutions un air de monarchie républicaine. François Mitterrand, à sa manière, a été une sorte de monarque socialiste. Et l'on voit bien actuellement, en creux, l'importance de la fonction présidentielle, précisément parce que celui qui l'incarne ne semble pas taillé pour la fonction. Alors oui, il y a toujours et il y aura toujours quelque chose de monarchique en France, même si les Français ont coupé la tête à leur roi en 1793.

    Dans la préface des Derniers jours des reines, texte que vous avez cosigné avec Jean-Christophe Buisson, vous développez le concept de royauté au féminin. De quoi s'agit-il ?

    Notre ouvrage traite de femmes qui ont régné, mais à toutes les époques et dans des aires de civilisation très différentes: entre Cléopâtre et la tsarine Alexandra Fedorovna, épouse de Nicolas II, il n'y a à peu près rien de commun sous l'angle de la société dans laquelle elles ont vécu et du système politique qui les avait placées sur le trône. Sur les vingt souveraines évoquées dans le livre, toutes n'ont pas gouverné. En France, les lois coutumières de la monarchie, affinées sous les Capétiens, excluaient les femmes de la succession au trône, ce qui n'était pas le cas dans toutes les dynasties européennes, voir Isabelle la Catholique (Isabelle de Castrille), Marie-Thérèse d'Autriche, Catherine II de Russie, ou la reine Victoria. Mais cela ne signifie pas que les reines de France n'ont pas joué un rôle éminent, a fortiori pour celles qui ont exercé la régence. Mais comme épouses du roi et mères des enfants du roi, donc mères du roi un jour, toutes les reines sont profondément associées au pouvoir. La royauté au féminin, c'est la traduction de la spécificité du système monarchique, qui n'est pas un pouvoir personnel, mais le pouvoir d'une famille.

    Quand les reines ont joué un rôle politique, quel était-il ?

    Les reines qui ont à la fois régné et gouverné ont joué exactement le même rôle politique qu'un homme aurait exercé à leur place. Au XVIIIe siècle, Marie-Thérèse d'Autriche ou Catherine II de Russie ont fait la guerre, ont choisi ou défait des ministres, ont adopté des réformes qui ont changé la société sur laquelle elles régnaient, ont affronté des oppositions: l'ordinaire d'un rôle politique à cette époque. Quant aux reines de France, nous avons évidemment retenu dans notre livre des personnages de premier plan. Catherine de Médicis, femme d'Henri II, puis régente pour son deuxième fils Charles IX, joue un rôle essentiel au moment des guerres de Religion en essayant de maintenir le trône au-dessus des divisions religieuses. La recherche historique l'a lavée de l'accusation d'être la responsable de la Saint-Barthélemy. Sous le règne d'Henri III, son dernier fils, Catherine de Médicis s'efface peu à peu. Anne d'Autriche, l'épouse de Louis XIII, est une princesse espagnole: d'abord hostile envers Richelieu en raison de sa politique à l'encontre de l'Espagne, elle change après la mort de Richelieu et celle de Louis XIII car, par amour pour son fils Louis XIV, elle soutient le nouveau Premier ministre, Mazarin, qui poursuit pourtant la politique de Richelieu. Après la mort de Mazarin, Louis XIV, voulant gouverner personnellement, sera conduit à éloigner sa mère, qu'il aimait néanmoins profondément. Pour un temps limité, qui a cependant son poids dans notre histoire, les reines Catherine de Médicis et Anne d'Autriche ont donc été de vrais rois de France….

    Vous évoquez des figures aussi exceptionnelles que Cléopâtre, Isabelle la Catholique ou Marie-Antoinette. Avez-vous une préférence pour l'une d'entre elles ?

    Si je prends votre question dans son sens tout à fait personnel, je dois vous dire que ma «reine de cœur» ne figure pas dans le livre. J'ai publié il y a dix-huit ans une biographie de l'impératrice Zita, la dernière impératrice d'Autriche, livre que les éditions Perrin réimpriment constamment et dont sortira une réédition actualisée en 2016. Ayant régné pendant deux ans, de 1916 à 1918, détrônée en 1918, exilée en 1919, veuve à 30 ans à la mort de son mari, l'empereur Charles Ier d'Autriche, en 1922, spoliée de son patrimoine familial par les Etats successeurs de l'Autriche-Hongrie, l'impératrice Zita a élevé seule ses huit enfants, vivant dans la pauvreté et la foi. Ses obsèques solennelles à Vienne, selon le vieux rituel impérial, ont marqué, en 1989, année de la fin du communisme, le grand retour de l'histoire en Europe centrale. Parce qu'il faut faire des choix dans un livre collectif, nous n'avons pas retenu l'impératrice Zita, l'histoire autrichienne étant représentée par deux souveraines, la grande Marie-Thérèse et Elisabeth, dite Sissi, la femme de François-Joseph. Ma préférence allait alors à Marie-Antoinette, dont je me suis chargé du portrait.

    Qu'est-ce qui vous intéresse, chez Marie-Antoinette, et comment expliquez-vous le mélange d'amour et de haine que les Français semblent ressentir pour elle ?

    Aujourd'hui, il me semble plutôt que la haine pour Marie-Antoinette a pratiquement disparu! En témoigne l'immense succès des expositions, des livres ou des films qui lui sont consacrés depuis une dizaine d'années. Si notre éditeur a choisi Marie-Antoinette pour illustrer la couverture de l'ouvrage, ce n'est pas un hasard. En ce qui me concerne, je n'ai pas attendu cette «Marie-Antoinette-mania» pour être attaché à cette figure venue d'Autriche, pays dont je suis familier, et qui a traversé ensuite la gloire et la tragédie chez nous, en France. Ce qui est fascinant, chez Marie-Antoinette, c'est la suite de ses retournements. Jeune reine superficielle et frivole, elle devient une mère responsable, soucieuse de ses enfants. Commettant des erreurs politiques au début de la Révolution, en essayant de sauver le trône mais en le desservant en réalité, elle épouse ensuite totalement les vues du roi dès lors que la partie est perdue. Après la décapitation de Louis XVI, Marie-Antoinette touche au sublime par sa dignité lors de son procès et face à sa marche à la mort.

    La princesse Diana n'a pas régné, mais a connu une fin tragique et romanesque. Aurait-elle pu figurer dans votre livre ?

    Outre le fait de n'avoir pas régné, connaître une fin romanesque et tragique ne suffit pas à faire une reine. Ce qui caractérise les reines régnantes est qu'elles s'obligent à habiter leur fonction, même quand elle ne correspond pas à leur goût. Ou alors, elles fuient, comme le fit d'une certaine manière l'impératrice Elisabeth d'Autriche, Sissi, qui est à sa façon une ancêtre de Lady Di. Il reste que la première femme du prince Charles, historiquement parlant, est un personnage emblématique de notre époque par la préférence accordée au destin personnel, au plaisir, au bonheur, par rapport au devoir dynastique. La séquence de sa mort restera un moment exemplaire du culte de l'émotion qui domine notre temps. La reine d'Angleterre a dû plier devant cette vague, pour préserver l'affection de ses sujets. Mais l'émotion est passée, et la reine Elisabeth est toujours là…

    Les reines contemporaines, devenues des people presque comme les autres, ont-elles perdu leur mystère ?

    Toutes les reines contemporaines ne sont pas devenues des princesses people. Songeons, en Belgique, à la reine Fabiola hier, ou à la reine Mathilde aujourd'hui. Ou en Espagne à la reine Sophie, la femme de Juan Carlos, hier, ou à la femme de Philippe VI, la reine Letizia, aujourd'hui. Ce n'est pas parce que la presse parle d'une reine qu'elle est une reine people. On peut conserver sa dignité tout étant la cible de l'attention des autres, ce qui a toujours été le propre des souverains, qui sont des personnages publics. La reine d'Angleterre est un des personnages les plus photographiés de la terre, et pourtant on ne peut pas lui appliquer l'étiquette de people. Vous verrez que, lorsqu'elle disparaîtra, ce sera un événement planétaire, et que les plus républicains des Français seront touchés eux aussi. 

    Rédacteur en chef adjoint au Figaro Magazine et membre du comité scientifique du Figaro Histoire, Jean Sévillia est l'auteur de nombreux succès de librairie (Zita impératrice courage, Historiquement correct, Histoire passionnée de la France). Il publie prochainement La France catholique (éditions Michel Lafon, sortie le 15 octobre). Il a codirigé Les Derniers jours des reines avec Jean-Christophe Buisson, directeur adjoint de la rédaction du Figaro Magazine et auteur d'une biographie du général Mihailovic et d'Assassinés. Un ouvrage collectif dans lequel dix-neuf historiens (dont Didier Le Fur, Jean-François Solnon, Simone Bertière, Jean-Paul Bled, Jean Tulard, Jean des Cars, Arnaud Teyssier et les codirecteurs du livre) brossent le portrait de vingt souveraines à travers la fin de leur vie ; publié aux éditions Perrin, le livre est coédité avec le Figaro Histoire.

    Entretien réalisé par Alexandre Devecchio            

  • HISTOIRE • L’histoire du « duc de fer »,par Anne Bernet

     

    Rééditée à l’occasion du bicentenaire de Waterloo, la biographie, l’une des rares disponibles en notre langue, qu’Antoine d’Arjuzon donna de Wellington en trace un portrait sensible.

    Né en Irlande en 1769, Arthur Wellesley appartient à l’une de ces familles de l’aristocratie anglaise que Cromwell expédia dans l’île catholique afin de l’assujettir après avoir dépossédé la noblesse locale : état de fait devenu intolérable, ce qui rendra Wellington partisan de l’autonomie. C’est d’ailleurs pour avoir défendu les droits des catholiques irlandais que, devenu Premier ministre, il chutera.

    Intelligent, pragmatique, révolté par l’injustice, Wellington n’est pas homme à cautionner les mauvais choix, politiques ou stratégiques. Cette lucidité l’a conduit, cadet sans avenir, à choisir, contre ses penchants personnels, la carrière des armes où il révélera son génie.

    Antoine d’Arjuzon fait évidemment la part belle au guerrier ; sans occulter l’homme privé, le diplomate, le politique. Sous sa plume, « le duc de fer » devient l’archétype d’une conception aristocratique de l’existence qui tendait, déjà, à se perdre. Parangon de fidélité monarchique, respectant l’adversaire valeureux, méprisant les comportements bourgeois et les étroitesses victoriennes, Arthur Wellesley demeure l’un des derniers grands seigneurs européens, et force l’admiration même des plus prévenus. 

    Wellington, d’Antoine d’Arjuzon, Perrin, 530 p., 25 euros.

      - Politique magazine

  • Histoire • Louis XVI, cet inconnu ...   Allez, on révise son histoire de France !

    Louis XVI préparant l’expédition La Pérouse 

    Oui, c’est Louis XVI qui l’a fait : le saviez-vous ?

    Louis XVI décida de soulager son peuple en le dispensant du droit de Joyeux avènement, impôt perçu à chaque changement de règne.

     Louis XVI, créa le corps des pompiers.

     Louis XVI, autorisa l’installation de pompes à feu, pour approvisionner Paris en eau de manière régulière.

    • Louis XVI, créa un mont-de-piété à Paris pour décourager l’usure et venir en aide aux petites gens.

    • Louis XVI, abandonna aux équipages de ses vaisseaux le tiers de la valeur des prises qui lui était réservé en temps de guerre.

    • Louis XVI, décida d’aider l’abbé de l’Épée dans son œuvre pour l’éducation des « sourds-muets sans fortune » auquel il enseignait un langage par signes de son invention. Le Roi lui versa alors une pension de 6000 livres sur sa propre cassette, contre l’avis de l’archevêché qui soupçonnait cet homme de jansénisme.

    • Louis XVI, dota l’école de Valentin HAUY pour les aveugles.

    • Louis XVI, donna l’ordre à ses commandants de vaisseaux de ne point inquiéter les pêcheurs anglais et obtint la réciproque pour les pêcheurs Français.

    • Louis XVI, donna le droit aux femmes mariées et aux mineurs de toucher eux-même leur pensions sans demander l’autorisation de leur mari ou tuteur.

    • Louis XVI, ordonna aux hôpitaux militaires de traiter les blessés ennemis « comme les propres sujets du Roi » 90 ans avant la 1ère convention de Genève !

    • Louis XVI, décida d’abolir le servage et la main morte dans le domaine royal et le droit de suite qui permettait aux seigneurs de faire poursuivre les serfs ou mainmortables qui quittaient leur domaine.

    • Louis XVI, ordonna l’abolition de la question préparatoire et préalable (torture).

    • Louis XVI, accorda le premier, le droit de vote aux femmes dans le cadre de l’élection des députés à l’assemblée des états généraux.

    • Louis XVI, décida de faire construire à ses frais, des infirmeries « claires et aérées » dans les prisons.

    • Louis XVI, s’inquiéta du sort qui était réservé aux prisonniers détenus en préventive de par leur inculpation, avant le procès. Par ailleurs, il décida de leur accorder une indemnité ainsi qu’un droit d’annonce dans le cas où leur innocence serait reconnue lors de leur procès (sujet d’une étonnante actualité) !

    • Louis XVI, supprima de très nombreuses charges de la maison de Roi (plus du tiers).

    • Louis XVI, permit aux femmes d’accéder à toutes les maîtrises.

    • Louis XVI, finança tous les aménagements, de l’hôtel-Dieu pour que chaque malade ait son propre lit individuel.

    • Louis XVI, employa le premier, l’expression « Justice sociale ».

    • Louis XVI, fonda un hôpital pour les enfants atteints de maladies contagieuses, aujourd’hui nommé : « Hôpital des enfants malades »

    800px-1783_balloonj.jpg• Louis XVI, créa le Musée des Sciences et Techniques, futur Centre National des Arts et Métiers.

    • Louis XVI, fonda l’École des Mines.

    • Louis XVI, finança sur ses propres fonds, les expériences d’aérostation des frères Montgolfier. (Photo).

    • Louis XVI, finança également les expériences de Jouffroy pour l’adaptation de la machine à vapeur à la navigation.

    • Louis XVI, exempta les Juifs du péage corporel et autres droits humiliants.

    • Louis XVI, accorda sept millions aux victimes du froid excessif en 1784.

    • Louis XVI, accorda des pensions de retraites, à tous ceux qui exerçaient une profession maritime.

    • Louis XVI, demanda l’établissement annuel de la balance du commerce.

    • Louis XVI, créa le droit de propriété des auteurs et compositeurs de musique.

    • Louis XVI, accorda l’état-civil aux non-catholiques.

    • Louis XVI, créa l’Ecole de musique et de danse de l’Opéra de Paris et le musée du Louvre.    

    Louis XVI a la parole : lettres,: Girault De Coursac

    Source : « Louis XVI a la parole » de Paul et Pierrette GIRAULT de COURSAC, éd de l’OEIL, 1997..

  • Sur TV Libertés, la lourde histoire de Charles Martel - La Petite Histoire.


    Charles Martel est très souvent cité et reconnu pour la fameuse bataille de Poitiers, qui livre aux Sarrasins le 25 octobre 732. Par cette bataille décisive, déjà abordée lors d'un précédent épisode, bien que certains souhaitent la minimiser, il stoppe l'invasion arabe et sécurise le sud-ouest du territoire. Mais Charles Martel n'aura pas été que ce chef de guerre emblématique. Il a combattu sur d'autres fronts et fut également un grand chef d'État, administrateur de talent qui a structuré l'État franc et unifié les territoires de la Gaule sous son autorité. En tant qu'aïeul glorieux de la dynastie carolingienne, le grand-père de Charlemagne a eu un rôle si déterminant qu'il est considéré aujourd'hui comme la figure fondatrice du Moyen Âge européen.

  • Société • Mai 68 : des histoires dans l’histoire, entretien avec Gérard Leclerc

     

    1237311666.2.jpgEntretien avec Gérard Leclerc Gérard Leclerc est journaliste et écrivain, philosophe et théologien, l’un des meilleurs connaisseurs de la pensée contemporaine. Propos recueillis par Philippe Ménard. 

    Gérard Leclerc, qui avait 26 ans en Mai 68, vient de publier Sous les pavés, l’Esprit aux éditions France-Empire/Salvator, une analyse des événements autant qu’une méditation sur leur sens.

    « Que l’on ne s’y trompe pas : toutes les offensives actuelles, qu’elles concernent aussi bien la déconstruction des liens sacrés du mariage, l’instrumentalisation de la procréation, la légitimation du meurtre en fin de vie, participent toutes d’un vaste mouvement de déshumanisation, en rupture d’un héritage dont les sources sont les lois non-écrites d’Antigone, les commandement du Sinaï et la charte des béatitudes. Mai 68 correspond à l’effondrement de l’héritage, mais il signifiait aussi la possibilité d’un sursaut moral au milieu des convulsions. Il pouvait être la perception d’un sauvetage possible dans l’abîme. »

    Philippe Ménard : Il y a deux Mai 68 : le fourrier du libéralisme libertaire, avec la libération totale du désir et donc la nécessité d’avoir un appareil de production pour satisfaire des désirs sans cesse renouvelés ; et un Mai 68 qui, à travers la remise en cause des effets nocifs du capitalisme, se voulait concret, généreux, solidaire, inventif, et dont on parle moins.

    Gérard Leclerc. Le phénomène Mai 68 est susceptible de plusieurs analyses qui se chevauchent. Il est fomenté par des groupuscules marxo-léninistes qui se trouvent débordés par un mouvement de jeunesse qui leur échappe. La Révolution, on n’en veut plus, on veut les fruits des Trente Glorieuses ! La révolution politique disparaît de l’horizon au profit du gauchisme culturel, comme dit Jean-Pierre Le Goff, le meilleur analyste de Mai 68, à mon sens. Gauchisme culturel qui se cristallise dans le service de la société de consommation : l’idéologie du désir a conforté la société capitaliste, ultra-libérale.

    50 ans plus tard, le Mai 68 capitaliste et libertaire a triomphé, mais le Mai 68 de l’autogestion, du retour à la terre, où en est-il ?

    Le gauchisme violent échoue en France, contrairement aux brigades rouges allemandes ou italiennes. La mort de Pierre Overney en signe la fin. Il y a eu trois rebonds. : le Larzac, cette « proto-ZAD », qui a mobilisé beaucoup de monde ; l’affaire Lip, tentative d’autogestion sans lendemain, dont Maurice Clavel a fait un roman Les Paroissiens de Palente (Grasset, 1974) ; et la candidature de René Dumont aux élections présidentielles de 1974 – mais le système a très vite intégré la dimension écologique, Robert Poujade étant ministre de la Protection de la Nature et de l’Environnement. Et on connaît le destin du mouvement écologique aujourd’hui. Ces trois rebonds ont produit des fruits, mais cela reste très inabouti.

    La « troisième voie » de Mai 68, ni capitaliste ni violente, celle de l’autogestion et de l’écologie, a quand même profondément transformé le paysage sociologique français : les questions environnementales sont centrales.

    Tout à fait mais avec une grosse réserve : c’est la réalité la plus physique qui nous y oblige, et pas vraiment les rêveries soixante-huitardes. C’est l’épuisement des ressources naturelles, le problème de l’eau, la couche d’ozone… C’est la réalité qui contraint l’économie libérale à s’adapter. Toutes les expériences d’agriculture biologique, de commerce équitable, sont très intéressantes mais restent encore très marginales. Il faut surtout considérer le domaine des idées. En 68, on décroche du marxisme, même si on parlait marxien dans la rue, comme disait Clavel. Et d’autres courants apparaissent, même s’ils sont discrets. La pensée de Jacques Ellul, par exemple, qui devient beaucoup plus intéressant à lire que Marx et Lénine, – et qui a eu une influence certaine sur José Bové quand il lutte contre la PMA et la GPA. Ces courants étaient en harmonie avec certaines aspirations de Mai 68.

    Les vainqueurs de Mai 68 ont éliminé du récit de leur triomphe plusieurs « populations » contestatrices, comme les catholiques. Y a-t-il eu un Mai 68 catholique ?

    Le Mai 68 de Maurice Clavel ne correspond pas du tout au Mai 68 des catholiques – et malheureusement. Mai 68 a provoqué une crise catastrophique du clergé, une génération complète de séminaristes s’est évanouie… J’ai eu un récit très complet de ce qui s’était passé par Mgr Pézeril, évêque auxiliaire de Paris à l’époque, aux côtés du cardinal Marty. Selon lui, une telle crise n’avait pas existé depuis la Révolution française. Il m’a dit que c’était les prêtres qui avaient le ministère humainement le plus épanouissant, qui sont partis. J’ai beaucoup aimé sa formule : « Ce sont les laboureurs qui sont restés. » Les gens d’Échanges et dialogue étaient si violents qu’un évêque s’est évanoui en les écoutant ! Clavel, c’était tout le contraire. Il est devenu pratiquant de la messe quotidienne quand les fidèles ont abandonné la messe dominicale. Il s’était converti à la suite d’une profonde dépression. Pour lui, Mai 68 était d’ailleurs une dépression nerveuse, et on ne pouvait s’en sortir que par le haut, par une effusion de l’Esprit, par le retour de Dieu – ce qu’il expliquait par une métaphysique augustinienne. Dieu, chassé par les Lumières, réapparaissait de manière souterraine et intempestive. Les curés de l’époque n’étaient pas du tout dans cet état d’esprit ; ils n’en tenaient que pour Garaudy et le dialogue avec les communistes… Clavel disait que le dernier des communistes serait un curé breton ! Et il a écrit un pamphlet, Dieu est Dieu, nom de Dieu ! (Grasset, 1976), où il les a attaqués de façon frontale. L’Église de France était complètement en dehors du coup…

    Vous définissez Mai 68 par l’émancipation de la médiocrité ambiante, la contestation de la société de consommation, la remise en cause de la civilisation urbaine et même une certain archaïsme avec le retour à la nature. Toute ceci émerge-t-il à nouveau dans les discours politiques de droite comme de gauche, ou chez les jeunes catholiques ?

    Pour ce qui est de l’Église catholique, c’est certain, grâce à l’enseignement des papes Jean-Paul II et Benoit XVI et a fortiori celui du pape François qui y a consacré une encyclique vigoureuse, très mal vue chez les libéraux, même les catholiques. On s’aperçoit aussi que beaucoup de mouvements politiques ont intégré cette dimension, comme Mélenchon ou Marine Le Pen, qui en a parlé dans son discours de Lille, avec même une attaque contre le transhumanisme. On peut y voir un rebond d’une certaine inspiration soixante-huitarde… Il y avait cette insatisfaction profonde d’un monde dans lequel on ne se reconnaissait pas – mais c’est lui qui a triomphé, et qui a intégré les revendications de Mai 68 en en faisant des paramètres de son propre système.   

    dossier-3.jpg

    Maurice Clavel quand il écrit Dieu est Dieu, nom de Dieu

     

    arton22477-c71fa.jpg

    Dans le flot des publications célébrant le cinquantenaire des événements de Mai 68, se détache l’essai du journaliste catholique Gérard Leclerc, Sous les pavés, l’Esprit (France-Empire / Salvator, 148 p., 14 €).

    À 26 ans, immergé dans l’effervescence idéologico-politique parisienne, Gérard Leclerc a été marqué à sa façon par le phénomène de Mai 68. L’éditorialiste de France catholique et chroniqueur de Radio Notre-Dame propose un décryptage intéressant qui ne plaira pas à tous.

  • L'Histoire pur Beur

    Grain de sel avec bordure.jpgEntendu sur BeurFM, le 24 octobre à propos de la malheureuse comparaison faite par Eva Joly entre l’intégration des Roms et celle des Pieds-Noirs, ce commentaire d’un animateur de la radio :

    La valise ou le cercueil, contrairement à ce que l’on entend dire, c’était un slogan de l’OAS et pas du tout du FLN qui n’a jamais voulu le départ des Pieds-Noirs. C’est l’OAS qui les a fait partir d’Algérie !

    Et comme si cette énormité ne suffisait pas, il ajoute un peu plus loin : Le génie de De Gaulle, c’est d’avoir réussi à intégrer les Pieds-Noirs alors que les métropolitains leur étaient très hostiles parce qu’ils voulaient que l’Algérie reste française.

    Et voilà comment on refait l’histoire à la sauce au Beur. Comme quoi, ces Beurs-là sont, eux, bien intégrés puisqu’ils ont appris des pros de la désinformation « souchiens » à réécrire l’histoire dans le sens qui convient à la bien-pensance.                                                                                                 

  • CULTURE • Culture et histoire dans nos tripes

     

    Le Festival Interceltique de Lorient vu par Pierre Duriot dans Boulevard Voltaire

    Bel article très écrit où tout est bien vu, sur le Festival Interceltique de Lorient, qui vient de s'achever. (Le 16 août). Nous avons évoqué ici plusieurs fois ces grands messes magiques de Lorient. Il nous a paru bon d'y revenir cette année. Et de la très bonne manière.

     

    f1d824392a11163465e4081225695234.jpegLorient… Une marée humaine déferle sur les quais, dans un mouvement concentrique autour des musiciens en costume, au rythme des instruments traditionnels, dans un genre de célébration païenne des racines et du folklore. Les Celtes, nos ancêtres, les morceaux d’histoire, de culture et d’art ont traversé les siècles et les héritiers des peuples du Nord, sculpteurs de Gaule et plus tard de France, s’affichent dans la cité bretonne, brandissant drapeaux, blasons et uniformes de clans aux côtés de notre emblème tricolore, baignés du son puissant des cornemuses qui vous prend aux tripes. Ils ont revêtu leurs atours séculaires, soigneusement cousus, à l’identique au fil des décennies. Des grand-messes et défilés donnent lieu à des danses et communions avec un public à la recherche de son histoire et sans doute de ses repères, dans une période où la dilution de l’identité culturelle semble entamée de la manière la plus insidieuse qui soit. Mais la modernité télescope les partitions d’antan dans des concerts où les instruments à vent celtiques sont mâtinés d’influences et de rythmes actuels. La voilà, cette nouvelle culture aimée du public battant des mains par milliers, en perpétuelle évolution, mais gardant sa fougue, ses sonorités, ses costumes et ses pas de danse, célébrant la femme, le couple et la séduction. Les jeunes, très majoritairement, se sont emparés de la culture de leurs aïeux, apportant un sang neuf et perpétuant un folklore éternellement renouvelé et ancré dans son époque, à contre-courant de la doxa négationniste ambiante et figée par la correction politique. Ils emmènent leurs concitoyens dans d’inoubliables instants où l’atmosphère tout entière ondule par vagues, rythmée par les talons qui claquent au sol, par les rondes collectives, les envolées de jupons et de dentelles. Le festival « off », celui des bars et tavernes, donne toute sa jeunesse à un folklore accueillant guitares électriques, basses, cuivres et dérivant vers un rock celtique puncheur qui fait aussi le bonheur des festivaliers. Des dizaines de milliers de visiteurs, durant la semaine, fréquentent cette extraordinaire ode à une culture bretonne adorée des Français. Les cornemuses lorientaises, comme tant d’autres fêtes régionales, sonnent comme un fantastique pied de nez à nos responsables politiques actuels, lesquels s’échinent à dévaloriser, ringardiser, culpabiliser des pans entiers de la culture de nos régions mises à mal. Dans le feu de la danse traditionnelle constamment entretenu brûlera, à terme, la mince affiche propagandiste plaquée sur les vitrines d’un pays à l’identité puissante qui ne s’accommodera jamais d’une liquidation pure et simple. Les citoyens démentent leurs responsables et manifestent, dans leur engouement pour ce festival mythique, leur attachement viscéral aux siècles qui les ont faits.  •

     
     
     - Boulevard Voltaire 
     
  • Histoire • Le « Abdelkrim » de la reine Victoria...

    Victoria et son secrétaire indo-musulman

     

    Par Péroncel-Hugoz 

    On croit tout savoir du plus célèbre des monarques britanniques, la reine Victoria (1819-1901), mais un nouveau film de Stephen Frears, en 2017, nous montrera sans doute que nous avons encore des choses à apprendre sur le plus long règne anglais…

     

    peroncel-hugoz 2.jpgBien que Victoria ne soit jamais allée en terre d’islam, nul ne s’étonne de la voir parfois entourée de personnages en turban et caftan. Ne fut-elle pas « impératrice des Indes » à partir de 1876 ? En principe, pour remplacer le dernier Grand Moghol, déposé par Londres après la révolte des Cipayes (1857), ces soldats musulmans (ou hindous) de l’armée coloniale. La reine voulut alors autour d’elle des représentants de ses sujets ultramarins, et pas seulement comme serviteurs. 

    Fils d'un militaire

    C’est ainsi qu’apparurent à partir de 1886, autour du Trône anglican, de « jeunes mahométans des Indes », en général vêtus d’éblouissants costumes exotiques. Parmi eux, Si Mohamed Abdelkrim (ou Abdoulkarim), né en 1863, fils de Haj Mohamed Ouazireddine, ancien combattant lors d’un conflit anglo-afghan. Parlant anglais, le jeune homme fut bientôt élevé au rang de « secrétaire indien de sa Gracieuse Majesté », « Mounchi » en ourdou, idiome des musulmans des Indes et, de nos jours, langue du Pakistan. 

    Abdelkrim (dit Abdoul), quasi homonyme de Mohamed Ben Abdelkrim, chef des insurgés nationalistes du Rif (1921-1926), devait servir et entourer la reine Victoria durant les quinze dernières années de son existence. La souveraine apprit même les rudiments d’ourdou sous la direction d’Abdoul. Dans des lettres intimes, Victoria ne tarit pas d’éloges sur son Mounchi. A telle enseigne qu’après le décès royal, en 1901, de méchantes langues, sans doute jalouses de la faveur dont le « secrétaire mahométan » avait bénéficié à la cour britannique, firent circuler des ragots sur leurs rapports, étroits sans doute mais toujours chastes, selon des témoignages inverses de témoins dignes de foi. La reine avait près d’un demi-siècle de plus qu’Abdoul… Et elle se voulut toujours u ne veuve vertueuse, demeurée fidèle à son mari, le prince Albert, décédé en 1861. 

    Saisie des papiers

    De retour aux Indes, l’ex-secrétaire royal, après avoir mené bonne vie au milieu d’un essaim féminin de choix dans son bungalow, mourut jeune encore en 1909. Londres récupéra tous ses papiers, comme cela avait déjà été le cas en Angleterre après la disparition de Victoria. Cela fit bien sûr jaser… Jusqu’à notre époque où certains commentateurs en quête de comparaisons osées n’ont pas manqué de rappeler les liaisons de feu l’ex-princesse Diana de Galles avec un Pakistanais puis avec un Egyptien… 

    Attendons de voir la version cinématographique de cette exceptionnelle histoire Victoria et Abdoul que nous donnera cette année le cinéaste Stephen Frears, auteur entre autres d’un très grand film La Reine (The Queen) sorti en 2006, sur Elizabeth II et ses tumultes familiaux ; une oeuvre à la fois réaliste, minutieuse et profondément monarchiste. 

    Péroncel-Hugoz

    Repris du journal en ligne marocain le360 du 10.02.2017