UA-147560259-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : qu'est-ce que le Système

  • Espagne: de 1975 à 2007.....(3/4)

               Que veut, que cherche, que fait Rodriguez ?.....

              Bénéficiant de la lancée de l'ère Aznar, des progrès récents du pays dans presque tous les domaines, du bon état d'ensemble de l'économie et de l'optimisme qui allait avec, Rodriguez n'eut pas trop de mal à camoufler son absence de projets et de politique: la machine "marchait toute seule", en quelque sorte, et il suffisait de présider à ce mouvement donné qui, par simple inertie, laissait l'impression que Rodriguez "faisait" quelque chose, alors qu'il ne "faisait qu'engranger" et récolter les fruits du travail de son prédécesseur.....Si encore il s'était contenté de cela: il n'aurait été qu'une sorte d'escroc-imposteur; ce n'aurait pas été brillant, mais bon...

              Malheureusement, Rodriguez a eu une idée! Et il n'a pas voulu en démordre: ce fut la "Loi sur la Mémoire Historique", qui condamne le franquisme et honore ses victimes. Une paille! Il est prévu de "rendre justice" aux "victimes de Franco"; d'ouvrir les fosses communes; de réviser les procès des républicains emprisonnés ou condamnés; d'indemniser les familles de fusillés, blessés et emprisonnés (1)....Publier un texte de Loi pareil, dans le contexte de l'Espagne d'aujourd'hui, c'est prendre un pari très risqué: qui peut dire comment les choses vont se passer? Qu'est-ce à dire "rendre justice" et "réviser les procès" ? Quelles formes vont prendre ces indemnisations? Et tout ce passé remué, ressorti, remis sur le devant de la scène: c'est tout simplement une bombe atomique; c'est le risque réel d'un empoisonnement du présent par les haines et les rancoeurs du passé dans ce qu'il a eu de pire, et qui s'est achevé dans cette effroyable Guerre Civile: trois ans de conflit; un million de morts; l'économie ruinée pour près de quarante ans; une fracture entre deux Espagne toujours pas totalement résorbée aujourd'hui....

               C'est le contraire de ce qu'ont fait l'Espagne, le Roi, la droite et la gauche pendant 29 ans, jusqu'en 2004: Rodriguez Zapatero qui, comme responsable de premier plan, devrait être un pompier est en réalité un pyromane, un fou furieux, un fauteur de trouble, un incitateur à la haine et à la Guerre Civile! Comme le dit très justement, dans une Lettre Pastorale, la Conférence épiscopale espagnole, le gouvernement semble "vouloir rouvrir les blessures du passé", en utilisant "une mémoire historique fondée sur une mentalité selective", afin de "raviver des sentiments de vengeance"; une telle attitude, est-ce l'attitude d'un dirigeant? Rodriguez incarne une rupture dangereuse et grosse de débordements possibles (plus: probables....) qu'il sera bien incapable d'arrêtrer quand il les aura "desatados" -comme on dit là-bas, c'est à dire "déchaînés"- : car qui sème le vent récolte la tempête...

              Il appelle cela le "socialisme citoyen"! on remarquera tout d'abord que, d'un strict point de vue sémantique, cela ne veut rien dire; "socialisme", d'accord; on voit en gros ce que cela peut-être; mais "citoyen"? on a beau chercher...Et là, nous en revenons à ce que nous disions au début de notre réflexion: quand quelqu'un n'a pas d'idées, et ne sait donc ni que dire ni que faire, il en est réduit à tâcher de masquer son néant intellectuel derrière des flots de paroles, ou un vocabulaire ampoulé. Dans son premier discours en tant que Premier Ministre, il a déclaré ressentir (plus "tarte" que ça, tu meurs...) "...une envie infinie pour la paix, l'amour pour le bien et ce qui puisse améliorer les conditions sociales des plus démunis »! Sauf que, étudiant, tous ses condisciples se souviennent de son admiration pour les réformes agraires de Mao Tsé Toung et celle de l'URSS! Bonjour la logique et la cohérence de la "pensée" (?!)   (à suivre.....)

    (1): en soi, si le pays était mûr et si les temps étaient venus, il n'y aurait rien à dire à ce désir de rendre justice à ceux qui en ont été privé, dans les deux camps; cela permettrait même de clôturer définitivement ce chapitre douloureux et, de ce point de vue, ce serait donc souhaitable, et nécessaire; c'est la façon de le faire et le choix du moment qui posent problème. Le faire si tôt, si vite et si fort, c'est faire courir un grand risque à l'Espagne et aux Espagnols; il y aurait probablement plus utile et plus urgent à faire.....

  • Tests ADN : des Africains hystériques et délirants nous insultent : et de quel droit ?...(2/2)

               ...Le compatriote de ce monsieur, Mamadou Samaké, sociologue, a pour sa part estimé que "cette affaire d'ADN n'est pas saine": rien que ça! merci pour les douze pays d'Europe qui utilisent les tests ADN ! Douze gouvernements (presque la moitié de l'Union Européenne), un peu plus de 200 millions de personnes sont ainsi froidement insultées et méprisées par ce "sociologue"! qu'est-ce qui lui donne le droit de parler ainsi ? pour qui se prend-il ? quel titre a-t-il a pourfendre ainsi la moitié d'un continent ? Se rend-il compte qu'en parlant ainsi ses propos -qui frisent le ridicule- ont aussi certains relents très appuyés de xénophobie, et qu'il ne faudrait pas gratter beaucoup pour y trouver des éléments constitutifs -horresco referens....- de la condamnation, du rejet, du mépris, qui sont souvent, "in fine", la voie royale conduisant au... racisme !: rassurez-nous, monsieur le sociologue, vous n'êtes pas raciste au moins ? La vérité est que c'est ce qu'il dit qui n'est pas sain.....

              Il est amusant de constater d'ailleurs que ses compatriotes ne sont pas d'accord avec lui: nous ne devons pas apparaitre comme des gens tellement méchants puisque des marées humaines d'Africains considèrent l'Europe en général, et la France en particulier, comme un Eldorado; et quittent leur terre par millier pour venir chez nous: on n'est plus à une contradiction près chez des personnes de cet acabit!...Question impertinente: et si vous cherchiez, monsieur le sociologue qui faites le prêcheur, les raisons de cet exode ? si vous remettiez en cause certaines pratiques africaines (dans la religion, les moeurs, la gestion des choses par la classe politique, l'emploi qui a été fait des milliards donnés à l'Afrique pour son développement, et qui ne sont jamais allés à ceux qui en avaient besoin etc... etc...etc...etc...) avant de donner des leçons au monde entier ? Chez nous, on appelle cela "balayer devant sa porte": vous avez du boulot, monsieur le sociologue!.....et ce serait nettement plus utile à l'Afrique que les dérisoires élucubrations, les désolantes insanités dont vous nous abreuvez là. Cessez de jacassez, de pérorer, de nous cassez la tête, et remettez l'Afrique sur les rails: il y a le feu chez vous, monsieur le sociologue, et vous avez beaucoup mieux à faire et, beaucoup plus urgent, que de nous prodiguer vos "conseils".....

              "Imaginez que dans nos pays où la polygamie existe -continue-t-il, imperturbable...- on se mette à faire des tests ADN. Ce serait la catastrophe. Des familles seraient brisées...". Mais, cher monsieur, cela ne nous concerne tout simplement pas; c'est votre problème et ce n'est pas le notre; nous ne pouvons même pas dire que nous nous en fichons, puisque nous ne sommes pas concernés: nous n'avons donc rien à dire, c'est tout; de même que vous n'êtes pas concernés par l'introduction -ou non- de tests chez nous et que vous n'avez rien à dire, point. Nous sommes ici en France, chez nous, et chez nous la polygamie n'existe pas. Ce qui se passe chez vous ne nous concerne pas, et nous n'avons aucun jugement de valeur à porter sur vos moeurs; ce qui se passe chez nous, de même, ne vous concerne pas, et vous n'avez vous non plus aucun jugement de valeur à porter sur nos moeurs. Un point c'est tout..... (à suivre....)

  • Dis-moi ce qui te choque, je te dirai qui tu es....

                Marseille, vendredi 15 janvier. Lors d'un débat sur l'idenbtité nationale , le maire, Jean-Claude Gaudin, lâche une petite parcelle de la vérité: il rappelle que, il y a quelques semaines, "15.000 à 20.000 musulmans avaient déferlé sur le Vieux-Port pour fêter la victoire de l'Algérie".

                Il s'agit là d'un fait réel, abondamment rapporté par tous les médias de la presse écrite et parlée, et dont on a également pu voir les images -fort parlantes !...- à la télé.

                Pas de quoi, donc, fouetter un chat, dans les propos du sénateur- maire.

                Sauf que.....

    violence marseille foot.jpg
    Sur la Canebière...
    "Ils" s'en fichent de tout casser: c'est nous qu'on paye !
    Mais il ne faut pas le dire. Sinon gare à SOS Racisme et consorts....

                Sauf que nous sommes dans un sytème où règne une police de la pensée omni-présente. La Halde, SOS Racisme et tant d'autres veillent, et distribuent des pan sur le bec à tour de bras. Le sénateur-maire de Marseille a donc justement eu droit, et sur le champ, à un pan sur le bec de SOS Racisme, à la suite de ce non scoop qu'il venait de révéler: "15.000 à 20.000 musulmans ont déferlé sur le Vieux-Port pour fêter la victoire de l'Algérie".

                SOS Racisme s'est déclaré "scandalisée par cette énième déclaration, qui démontre le dérives du débat sur l'identité nationale".  On a aussi entendu les mots de "Terrifiant" et de "Nauséabond" ! C'est curieux: on n'avait pas entendu, sur le coup, de déclaration "scandalisée" de SOS Racisme, dénonçant le saccage idiot et scandaleux du centre-ville de Marseille... Celles et ceux qui, à l'occasion de ces débordements inqualifiables, dont nous avons rendu compte (1), ont vu leurs commerce saccagé, leur voiture brûlée et, plus généralement, l'ensemble du mobilier urbain du centre-ville fortement dégradé (et qui devront donc le re-payer, par des impôts qui ne cessent d'augmenter....), celles-là et ceux-là, donc, apprécieront....

                Qu'est-ce que c'est que cette Association qui n'est pas choquée par la violence, mais par sa dénonciation? Qui n'est pas choquée par les casseurs, mais par ceux qui disent qu'il y a des casseurs ? Qui ne condamne pas les voyous, mais qui condamne ceux qui les condamnent ? Qui n'est pas "scandalisée" par la délinquance gratuite et haineuse, mais qui est scandalisée par l'exaspération des citoyens de base, qui en ont marre de supporter ce qu'ils supportent, et qu'en plus on les fasse payer pour réparer les dégats....

                Nos lecteurs le savent: nous demandons régulièrement la dissolution de la Halde, et de RESF. On pourrait ajouter SOS Racisme à la liste.....

                Pour en revenir au point de départ de cette note, et pour conclure, il faut savoir que Jean-Claude Gaudin -mais uniquement parce qu'il l'a bien voulu- a présenté immédiatement ses "excuses" pour ce "lapsus": lamentable ! Telle est la force de la peur, aujourd'hui, chez nous; telle est la puissance du conformisme ambiant et de la police de la pensée; tel est le bâillonnement de la liberté de pensée et d'expression -prélude habituel au bâillonnement de la liberté tout court...-

                Redisons-le, Gaudin ne s'est excusé que parce que -pour des raisons qui sont les siennes- il accepte de plier devant ces censeurs auto-proclamées d'une morale-bidon qu'ils ont eux-même edictée.

                 Face à ces Tartuffe et imposteurs, le choix est clair: c'est la résistance ou l'acceptation/résignation/soumission.

                 Nous, on a choisi la résistance.... 

    (1): Voir la note "Algériens en furie: encore des violences inadmissibles à Marseille (et ailleurs...). Une seule solution: l'expulsion !....."  dans la Catégorie "Immigration: Identité ou Désintégration nationale". Sinon, c'est ici: Algériens en furie.pdf

  • SOCIETE • La plèbe du Net veut du sang. Tout savoir, tout dire… mais pour quoi faire ?

     

    Telle est la question que Benoît Rayski pose dans Causeur et à laquelle, selon nous, il répond fort bien.

    « L'ère de la transparence » ou « l'ère du vide » ? Il est bien vrai que le Net peut être les deux. Et beaucoup plus souvent le vide que la transparence. Et aussi - parce que la transparence n'est pas en soi une valeur - la vulgarité, l'impudeur et le sang. Et c'est d'ailleurs pourquoi, soit dit en passant, cette ère de la communication universelle qui serait censée élever, rapprocher, uniformiser, pacifier la planète entière, nous paraît bien suspecte d'être fort incapable de tenir ce genre de promesses. Elle pourrait bien être le contraire de ce qu'il est commun de dire et de croire à son sujet ... Reste que le Net peut aussi servir à la diffusion de contenus utiles. Et que ceux qui ont ou croient avoir quelque chose à dire dans cet ordre d'idées se doivent de s'en servir. C'est pourquoi Lafautearousseau existe et tente de servir non l'individualisme contemporain, mais son pays, la France, et un projet politique, une France royale. LFAR  

     

    Dans les arènes de Rome, la plèbe voulait du sang. Et on lui en donnait à flot pour étancher sa soif. Dans les arènes modernes, c’est-à-dire sur le Net, la plèbe veut la même chose. Une différence de taille : au Colisée ils étaient quelques dizaines de milliers, sur la toile ils sont quelques dizaines de millions. Et la aussi il faut que ça saigne. Tout le monde à poil ! On appelle ça la vérité toute nue. On veut tout savoir. Et en même temps on se shoote au « on nous cache tout, on nous dit rien ».

    La démocratie de l’instantané, celle du clic et du clip, n’a pas été conçue en effet pour faire travailler le cerveau. La toute dernière contorsion du Net concerne Robert Capa. Des chercheurs – en d’autres temps on aurait dit des fouille-merde – ont longuement enquêté sur le plus célèbre photographe de tous les temps. Et ils ont trouvé ce qu’ils voulaient. Capa n’a pas dit la vérité ! Oh joies ineffables ! Le photographe affirmait avoir passé une heure trente sur les plages du débarquement en 1944 : il ne serait resté en réalité que trente minutes sur le sable normand. Qu’est-ce qu’on est content… Capa disait avoir pris une centaine de clichés : dix ou douze seulement après enquête. On est très, très content. Car le minus lobotomisé scotché à son écran adore quand quelqu’un d’illustre est convaincu de mensonge. Ça met les géants à la portée du nain qu’il est.

    Autre révélation alléchante qui date d’il y a quelque temps. La « vérité » sur une photo aussi célèbre que celles du débarquement. Le cliché du « Baiser de New York ». Prise le jour de la victoire en mai 1945 l’image montre un marin américain en train d’embrasser goulument sur la bouche une jeune et jolie infirmière renversée en arrière. Honte aux symboles !

    Des années, des dizaines d’années après, des chercheurs ont dénoncé l’horreur qui se cachait derrière cette photo. L’infirmière n’était pas consentante : le marin l’avait embrassée sans lui demander son avis. Quasiment un viol ! De quoi se pourlécher les babines. L’infirmière devenue une très vieille dame n’a quand même pas déposé plainte. Sur le Net, cette grandiose affaire a eu autant de succès que l’histoire concernant Robert Capa. On appelle ça « l’ère de la transparence ». Le sociologue Gilles Lipovetsky la définit très bien : « l’ère du vide ». 

    Benoît Rayski  Causeur

    * Photo: Pixabay. 

    41ICf+uTz3L__SX301_BO1,204,203,200_.jpg

    L’ère du vide : Essais sur l’individualisme contemporain  4.8 �toiles sur 5 Prix : 8,40 €

     

  • Macron, le climat et le terrorisme : la pensée complexe en marche...

     

    Par André Bercoff           

    HUMEUR - André Bercoff revient avec humour [Figarovox, 10.07] sur la petite phrase d'Emmanuel Macron qui a tant fait parler. Lors du G20, le Président de la République a lié lutte contre le terrorisme islamiste et lutte contre le réchauffement climatique, provoquant une vive polémique. Nous avons souvent dit aimer le style d'André Bercoff, langue, pensée directe, grand bon sens, humour, qui nous changent du style professoral qui est à foison sur la toile, comme sur les ondes, ou le papier ... On pense à ce que disait Maurras de Léon Daudet : « sans lui nous aurions été un journal de grands professeurs ». André Bercoff moque - un peu seulement - l'usage sibyllin que fait souvent Macron de cette pensée complexe dont nous parlions lundi dernier. Et nous nous demandions qu'est-ce qui prévaudrait chez lui de l'idéologue ou du pragmatique. En l'espèce, la réponse est plutôt claire.  LFAR 

     

    449832132.3.jpg« Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement, et les mots pour le dire arrivent aisément.» L'on comprend qu'Emmanuel Macron limite au maximum ses conversations avec les folliculaires en mal de petites phrases. Une pensée complexe ne se dévoile pas devant le premier venu. Elle se mérite. Elle doit être distillée au compte-gouttes, selon la théorie de la parole rare chère à certains gourous de la communication. L'ex-candidat déjà, lors de sa foudroyante campagne présidentielle, nous avait donné quelques échantillons de cette complexité en marche, cette manière à la fois humble et majestueuse de ne respirer qu'aux cimes. Sur la culture, la colonisation, l'instantanéité, sa dialectique du « et en même temps », par son spiritualisme, allait bien plus loin que le matérialisme d'un Marx ou d'un Mao. La vision d'un Hollande, emploi fictif pendant cinq ans, commentateur non-stop de sa propre inaction devant la quasi-totalité des journalistes de France et de Navarre, l'avait visiblement laissé songeur. D'où, depuis un mois, le rétrécissement des dialogues et les sanglots longs des violons médiatiques à l'annonce d'un 14 juillet sans interview.

    Mais heureusement pour nous, le président parle lors des sommets, des rencontres internationales et bilatérales, des commémorations. La parole jupitérienne s'y déploie avec le faste et la subtilité qui lui sont naturels. Ainsi, quand Big Mac nous explique, en substance, qu'il sera impossible de vaincre le terrorisme sans lutter contre le réchauffement climatique, il se range d'emblée dans la catégorie des hommes d'Etats visionnaires. L'avalanche de quolibets qui a suivi cette déclaration a de quoi étonner. Le raisonnement macronien est en effet le suivant : les terroristes sont financés par l'argent du pétrole. En se mobilisant pour les énergies renouvelables et en finissant avec les fossiles, on assèchera tôt ou tard la nappe où croissent et se multiplient les barbares daeshistes. CQFD.

    Certes, des esprits chagrins objecteront que s'il faut attendre la fin de la dernière goutte de pétrole, on aura peut-être réglé la question de la guerre contre le fanatisme, au mieux, à la fin du XXIème siècle. Et que lier la guerre mondiale déclenchée par la nouvelle idéologie totalitaire et génocidaire au trou de la couche d'ozone et au gaz à effet de serre, apparaît quand même comme une incongruité monumentale. On a pu voir à quel point les COP 21 et 22, avaient fait trembler de peur les nombreux émules d'Abou Bakr El Bagdadi. A ce compte, il faudrait nommer séance tenante Nicolas Hulot à la tête de la coalition antiterroriste. La force de frappe écolo serait, à cette aune, plus efficace que Trump, Poutine, et toutes les armées du G20. Décidément, Emmanuel Macron a tout compris. Il a tracé le cap, il ne nous reste plus qu'à admirer, à suivre et à nous rendormir.

    André Bercoff     

    XVM272b568e-654d-11e7-8d20-2d6ece4fe616-100x161.jpg

    André Bercoff est journaliste et écrivain. Son dernier livre, Donald Trump, les raisons de la colère a été publié chez First (2016).       

    A lire aussi dans Lafautearousseau ...

    Macron ou la « pensée complexe » ...

  • Pourquoi les terroristes musulmans, contrairement aux propos d’Éric Zemmour, ne sont pas des héros !

     

    Par Marc Rousset

    Qui précise : « Cette chronique n'est en aucune façon une attaque contre mon ami Eric Zemmour, mais pour une fois, l'exception qui confirme la règle, Zemmour s'est "planté", tout en voulant faire passer une idée juste, à savoir le manque de courage et d'héroïsme des Européens. »

     

    vignette-poleco-2016-11-01-347x233.jpgQu’est-ce qu’un héros ? Un héros est un être humain d’un niveau intellectuel suffisant qui choisit consciemment, librement, courageusement, et d’une façon désintéressée, son destin, en étant prêt à faire le sacrifice de sa vie pour une cause qui le dépasse.   

    La quasi-totalité des musulmans qui rejoignent le djihad armé, Al-Qaeda ou l’Etat islamique relèvent de quatre catégories. Ce sont :

    a. des délinquants ou des criminels, souvent recrutés en prison. La plupart sont des minables avec des têtes vides qui ne connaissent rien au Coran.  L’islam leur apporte clés en main ces repères dont ils ressentent le besoin.

    b. des exaltés et des dérangés qui rêvent de guerre et d’action, qui cherchent à affirmer leur virilité à tout prix et qui sont en recherche de violence fanatique pour l’exprimer

    c. des frustrés ne parvenant pas à s’intégrer dans notre société par le travail, l’étude, la socialisation, le mariage. Ces frustrés jalousent et haïssent les Européens de souche pour ce qu’ils sont : des êtres libres avec une organisation sociale supérieure, des réalisations techniques et spirituelles supérieures, un niveau de vie plus élevé.

    d. des demeurés et des simples d’esprit, des adolescents ou des enfants, sans repère, d’une grande fragilité psychologique, sur lesquels la propagande aussi stupide que simpliste des barbus fonctionne à merveille. C’est ainsi qu’en Irak, Daech appelle ses kamikazes des « jeunes mariés » parce qu’il leur promet d’épouser 72 jeunes filles vierges, une fois leur crime accompli. Juste avant leur mission suicide, des responsables religieux leur récitent des versets du Coran et les droguent avec de la fénétyline, substance psychotrope synthétique interdite dans la plupart des pays.

    Si les terroristes risquent leur vie, il est tout aussi vrai que ce sont des lâches pour oser s’en prendre armés à des civils désarmés.       

    S’ils sont éduqués, désintéressés, non endoctrinés et libres de leurs actes, cas très peu fréquent, ce sont effectivement des héros. Ce pourrait être le cas pour quelques- uns des  Saoudiens diplômés et conscients qui ont jeté, le «  Onze Septembre » 2001, leur avion contre les tours du World Trade Center à New-York  Encore, outre le fait qu’ils s’en prenaient à des civils sans défense,  faudrait-il s’assurer, ce qui est fort possible,  que ces Saoudiens n’aient pas perçu la mort violente et combattante pour l’islam comme le privilège d’accéder rapidement en martyr à la félicité divine et d’échapper ainsi à l’interminable « supplice de la tombe » .

    Il est donc vrai que même chez les pires terroristes imbéciles, il y a un fond d’héroïsme, mais de là à faire des terroristes musulmans des héros, non, dans plus de 95% des cas ! La plupart ne sont pas des héros, mais des zéros, des fous manipulés, endoctrinés, frustrés relevant de la psychiatrie !   

    Auteur d’Adieu l’argent-roi ! Place aux héros européens ! Critique de la civilisation de l’argent et Apologie de l’héroïsme   Editions Godefroy de Bouillon- 2016- 499 p

    www.marcrousset.over-blog.com                                                                             

  • CULTURE • Le MuCEM de Marseille : le musée de la Bien Pensance ?

     Le MuCEM, vue de nuit 

    Le Musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée à Marseille, avec un titre aussi prometteur, me fascinait depuis longtemps, et je m’étais promis de « monter à la capitale régionale » pour m’enrichir de tous les chefs d’œuvre des différentes cultures méditerranéennes qu’il devait présenter. Diantre, le premier musée national installé hors de Paris, à Marseille, avec de tels moyens financiers, ce ne pouvait être que fascinant. De surcroît son architecture très originale due à Rudy Ricciotti, architecte de talent, pied noir d’Algérie installé à Bandol, vaut en elle-même la visite.  

    Mucem_Marseille_3.jpg

    Chariot processionnaire sicilien

    De fait on peut très bien rester à l’extérieur, tellement le musée en lui-même est pauvre. C’est plus grave encore que cela, ce n’est pas un musée où l’on vient découvrir ou admirer des chefs d’œuvres rares, c’est plutôt une exposition de bric et de broc. À part quelques pièces originales (un chariot processionnaire sicilien ou de magnifiques astrolabes — voir nos deux illustrations), le fonds du musée est misérable, d’autant qu’il s’agit d’un musée national. Très vite le visiteur comprend que ce lieu n’a pas grand chose à voir avec les civilisations méditerranéennes. Si les pièces méditerranéennes sont rares, on trouve pêle-mêle une guillotine, un fragment du Mur de Berlin ou plusieurs œuvres d’art contemporain, très conceptuelles, des interviews de femmes méditerranéennes en vidéo sur grand écran. Mais qu’est-ce que cela peut bien faire dans un musée ?

    C’est qu’il ne s’agit pas d’un musée, il s’agit d’un outil de propagande droit-de-l’hommiste ! Tous les canons de la Pensée Unique sont déclinés au mépris du nom du lieu : citoyenneté, œcuménisme des trois religions du Livre (on en oublie le polythéisme antique ou l’Égypte), droit de la femme, progrès, immigration-bonheur, abrogation de la peine de mort, droit des homosexuels. 

    Mucem_Marseille_4.jpg

    Astrolabes

    Le message est asséné par le guide bobo qui récite sa leçon. « N’hésitez pas à intervenir », nous avait-il prévenus. Lorsque je lui dis que je ne partageais pas son analyse sur la situation en Syrie, présentée dans la grande salle de la citoyenneté, comme une révolte populaire spontanée contre le tyran Bachar Al Assad, il me répondit que je n’étais « pas obligé de rester si je ne partageais pas son point de vue » [sic]. Bel exemple de tolérance. En outre j’avais payé pour la visite guidée, je voulais donc boire ma coupe jusqu’à la lie.

    Cette ambiance bobo est présente partout dans le bâtiment, avec ses innombrables bureaux, et ses affichettes omniprésentes « Je suis Charlie ». C’est sûr, si on n’est pas Charlie, on n’a pas de boulot au MuCEM !

    Ma visite à Marseille s’est déroulée la veille du second tour des élections départementales qui ont anéanti la gauche, et fait basculer à droite le département des Bouches du Rhône. En écoutant notre guide, je présageais bien que tout cela sentait la fin de règne. Les pouvoirs en place ont tellement peur de perdre le contrôle des esprits qu’ils transforment des musées en centre de propagande. Si le MuCEM n’est pas — comme il s’en targue — le Musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée, il est bien le musée d’une pensée qui est en perte de vitesse partout, d’une pensée archaïque, et qui ne vit plus que dans des musées. Il convient de le renommer : Musée de la Bien Pensance. 

     

    NICE PROVENCE Info - Georges Gourdin

  • SOCIETE • Gaspard Koenig : et si on arrêtait de transformer les terroristes en stars ?

     

    Pour Gaspard Koenig, dans le Figaro*, la meilleure manière de punir les djihadistes serait de « leur refuser un nom et de les enterrer dans l'anonymat ». Sorte de refus à l'antique d'accomplir pour eux les rites funéraires ... L'anonymat pour les djihadistes, Gaspard Koenig a bien raison ! Mais si la liberté d'expression est une forme d'absolu, qu'est-ce qui pourra empêcher les médias d'en dire tout et le reste ? LFAR

     

    G KOENIG.jpgImpossible de ne pas connaître leurs noms, leurs visages, leurs adresses, leurs habitudes, leurs vacances, les moindres méandres de leurs vies misérables. Les journaux leur consacrent des portraits à longueur de pages, avec interviews de la grand-mère et de l'ami d'enfance. On cite des textos de leur épouse restée en Syrie, toute fière de cette gloire soudaine. Les terroristes sont devenus des stars. Des stars du mal, mais des stars quand même. Malgré le travail de mémoire des réseaux sociaux, malgré la litanie du Président de la République dans la cour des Invalides, qui connaît l'identité de leurs victimes?

    En nommant les assassins, nous leur avons offert une triste victoire. La même que celle d'Erostrate, ce citoyen Grec du 4e siècle avant notre ère qui avait incendié le temple d'Artémis à Ephèse, une des sept merveilles du monde, dans le seul but de devenir célèbre. La postérité a oublié le nom de l'architecte du temple, celui des prêtres et des fidèles, et même celui de la déesse ; mais on a retenu celui de l'incendiaire.

    Incontestablement, Erostrate a réussi son coup. Sartre lui a d'ailleurs consacré une nouvelle dans Le Mur. Il en imagine une version contemporaine : Paul Hilbert, petit employé aigri, misanthrope timide, refoulé sexuel, et reconverti dans le crime de masse. “Je ne sortis plus sans mon revolver, explique ce héros quelconque. Je regardais le dos des gens et j'imaginais, d'après leur démarche, la façon dont ils tomberaient si je leur tirais dessus (…) Je me voyais en train de leur tirer dessus. Je les dégringolais comme des pipes, ils tombaient les uns sur les autres, et les survivants, pris de panique, refluaient dans le théâtre en brisant les vitres des portes.” Comme au Bataclan. Haine du regard inconnu, du sourire gratuit.

    Paul Hilbert se délecte à l'avance de son crime. Il aura son heure de gloire, satisfaction suprême du kamikaze. “Un jour, pense-t-il, au terme de ma sombre vie, j'exploserais et j'illuminerais le monde d'une flamme violente et brève comme un éclair de magnésium.” Les journaux chanteront son nom, le nom de Paul Hilbert, qu'il a pris soin de bien inscrire dans la mémoire collective en envoyant des lettres à tous les académiciens français. L'équivalent Trente Glorieuses d'un post FaceBook.

    La meilleure manière de punir les Erostrate, les Paul Hilbert, les djihadistes de notre monde, serait de leur refuser un nom. De les enterrer dans l'anonymat.

    C'est d'ailleurs ce qu'avaient voulu faire les Ephésiens pour Erostrate. “Ils avaient eu la sagesse, nous dit l'historien Valère Maxime, d'abolir par décret la mémoire d'un homme si exécrable; mais l'éloquent Théopompe l'a nommé dans ses livres d'histoire.” Chers amis journalistes, blogueurs, twittos, citoyens curieux: apprenons de nos erreurs. Cessons de glorifier nos ennemis. Appelons-les Terroriste 1, 2, 3, 10. Donnons-leur des surnoms ridicules. Ne leur faisons pas l'honneur de la postérité. 

     * 3.XII.2015

    Gaspard Koenig

    Ancien élève de l'École Normale Supérieure, agrégé de philosophie, Gaspard Koenig est Président du think-tank GenerationLibre. Son dernier livre, « Le révolutionnaire, l'expert et le geek. Combat pour l'autonomie » vient de paraitre aux éditions Plon.

  • Pourquoi la haute finance craint le Brexit

     

    par Ludovic Greiling 

     

    1067266642.jpgLe référendum britannique pourrait provoquer une poussée souverainiste ailleurs en Europe qui ne serait pas sans conséquences sur le marché des capitaux et les projets de dette fédérale. La crainte s’est emparée des milieux financiers.

     Une petite panique s’est répandue dans les milieux bancaires après le référendum britannique demandant la sortie de l’Union européenne. Pas un jour sans qu’une conférence téléphonique ne soit organisée, que des études économiques détaillant les « risques politiques » en Europe ne tombent.

    « Les partis populistes britanniques auront donc eu le dernier mot, l’égoïsme l’emporte sur la fraternité », commentait un gérant de fonds. « L’expérience grandeur nature va pouvoir se mettre en place après le vote des britanniques », redoutait la banque Natixis, consciente qu’une sortie d’un pays de l’Union européenne avait été frôlée à plusieurs reprises ces dernières années.

    Au Crédit Agricole, on redoutait les élections en Espagne dans la foulée du référendum britannique. A la banque Oddo, on publiait une étude de deux pages sur les probabilités d’un Frexit, avec une seule question : « Marine Le Pen peut-elle gagner ? ».

    Oui, depuis quelques années, les structures de financement de l’économie parlent de plus en plus hautement de politique…

    L’apocalypse commerciale n’aura pas lieu

    Un tel chambardement dans les milieux financiers pourrait étonner. En effet, quand on cherche à connaitre les conséquences potentielles du référendum britannique sur la sortie de l’Union européenne, les explications ne sont pas toujours très claires.

    « Les relations entre le Royaume-Uni et le reste du monde vont changer. Les règles ne seront plus les mêmes pour la cinquième puissance économique mondiale », souligne Natixis, qui pense que « la source du choc viendra pour les britanniques de ce qu’ils n’auront plus accès au marché unique dans les mêmes conditions ».

    Chez Oddo, on pense également « qu’on ne quitte pas impunément son principal partenaire commercial ». Cependant, « on hésite à écrire une note sur les conséquences économiques du Brexit sans d’abord se garder de tous les côtés : toute estimation est incertaine, révisable, conditionnée aux scénarios politiques ».

    Certes, les entreprises britanniques vont sans doute perdre des marchés à l’export dans l’UE et Londres devrait voir son influence réduite à Bruxelles. Mais la baisse de la livre (consécutive aux rapatriements effectués par des fonds étrangers) devrait renchérir les importations et favoriser ainsi l’industrie locale. Et le Royaume-Uni, qui ne versera plus sa quote-part au budget de l’Union, ne devrait plus être soumis aux très contraignants règlements européens en matière de commandes publiques de produits locaux ou de pilotage de la politique industrielle.

    La peur des milieux bancaires suite au référendum est à chercher ailleurs.

    Souveraineté monétaire ? Contrôle des capitaux ?

    « Il y a des revendications dans d’autres pays de l’Union Européenne pour la tenue des référendums similaires et plusieurs anticipent des événements potentiellement ‘déclencheurs’ (les élections espagnoles, le référendum sur la Constitution italienne en octobre, par exemple) », explique ainsi Paul Jackson, directeur de la recherche du gestionnaire ‘Source’ dans une note intitulée « Ah David [Cameron], qu’est-ce que vous avez fait ?’.

    « Il faudra trouver et définir une dynamique commune pour éviter que le référendum britannique ne soit pris comme un précédent. Car très rapidement, on doit s’attendre à de multiples demandes de référendum partout en Europe », estime l’économiste Philippe Waechter chez Natixis.

    Le projet d’un Etat central sur le continent et d’une extension de la pyramide de dettes au niveau de l’entité bruxelloise est en danger, victime indirecte de la démocratie britannique. Les demandes formulées de manière répétée par les présidents de la Commission européenne ou de la République française pour la création d’une dette fédérale pourraient ne jamais être exaucées.

    Au contraire, une rétractation globale en Europe ouvrirait la voie à de possibles contrôles des capitaux spéculatifs, à l’image de ce qu’a fait l’Islande pour sortir de sa faillite à partir de 2010.

    Trop, pour certaines élites financières ? « D’une façon ou d’une autre, ce résultat doit être annulé. Un second référendum paraît inévitable », a tweeté l’ancien commissaire européen Peter Sutherland, actuel président non exécutif de Goldman Sachs, la banque d’affaires américaine proche de la Maison Blanche, et ancien directeur général de l’OMC et de la Royal Bank of Scotland. 

  • Un duo dynamique ?

     

    En deux mots.jpgFaut-il admettre l’idée banale, l’idée bateau, selon laquelle les moyens de transport et de communication modernes, internet, les avions, le téléphone portable, la télévision et tout le reste, convergent pour réaliser la fusion des peuples, abolissent les frontières, gomment les différences et rendent l'unité de l’humanité absolument inéluctable ? Ainsi subséquemment, qu’un gouvernement mondial. Telle est la vision, d'esprit prophétique, de Jacques Attali et de beaucoup d'autres, moins inspirés 

    Par exemple, le gentil, le candide, Yann Moix et le pape François. Duo improbable mais qui s'est révélé lors de l'émission ONPC [On n'est pas couché] où Dominique Wolton était invité pour présenter son livre de dialogue avec le pape. Yann Moix en a conçu - et il l'a dit - un fort et inattendu enthousiasme pour l'Eglise catholique. Pourquoi ? Parce qu'elle a pris la tête du grand mouvement qui mène à l'unité du monde et qu'elle l'accélère et le parachève en prêchant la généralisation des libres migrations, le métissage des cultures et des hommes. Les nations, Yann Moix l'affirme d'autorité, sont d'ailleurs déjà obsolètes, détruites, abolies. Les frontières n'existent plus ; il n'y a plus d'autre peuple que mondial. Bien-sûr grâce à internet, aux voyages, aux smartphones, à la télévision, etc. Accessoirement, il ne le dit pas, grâce aussi au libre mouvement des flux financiers sans frontières. D'enthousiasme encore, Moix, on ne sait trop pourquoi, en vient même à citer le théologien Gustave Thibon. Etonnant pour nous qui, jadis, l'écoutions aux Baux de Provence, ou ailleurs, loin de ce fatras. 

    Faut-il croire ces choses-là ? Sont-ce des rêveries ou la réalité ? Refuser cette évidence ne serait-ce pas cela rêver ? Dénier les réalités des temps modernes ! Mais justement que disent les réalités ? 

    D'abord ceci : l'idée que le monde est en passe de s'unifier ne date pas d'hier. Le XIXe siècle y a cru dur comme fer. Hugo en tête qui annonçait dans d'assez mauvais vers des lendemains où il n'y aurait « plus de frontières ». Et même : « Plus de fisc ». Cela prête à rire…  Un siècle et demi a passé. L'humanité a vécu deux guerres mondiales d’une cruauté sans analogue dans l'Histoire et des avions américains ont lâché des bombes atomiques sur le Japon. 

    Et que disent les réalités d'aujourd'hui de l'unification du monde ? Faut-il en faire le détail ? Au Proche et Moyen Orient, en Afrique, en Asie, partout les armes parlent, des menaces sont échangées, les conflits s'aiguisent, les rivalités s'affirment et se précisent, les budgets militaires arabes, russes, américains, asiatiques, s'enflent démesurément. Qu’est-ce qui peut garantir que les forces ainsi créées à grand effort ne serviront jamais ? Les grands conflits commencent toujours par des combats de coqs, tels ceux auxquels nous assistons ces semaines-ci.

    Les avions, internet, les smartphones, les télévisions et les radios censés, par nature, devoir nécessairement accomplir l’homogénéisation des peuples, servent aussi à bien autre chose : les avions à transporter des soldats ou des terroristes, à lancer des bombes ou à s'écraser sur des tours ; internet, les smartphones, les télévisions et les radios à diffuser des propagandes, des consignes, religieuses ou nationalistes, idéologiques ou terroristes, ou encore communautaristes, toutes choses qui ont peu de rapport avec l'unité du monde. Ne veut-on pas voir ? En dehors de la pauvre Europe occidentale, épuisée de tant de conflits passés et de tant de doutes sur elle-même, de tant de scrupules et de reniements, ce n'est partout que nationalismes et retour sur soi : religions, philosophies anciennes, traditions et modes de vie. Cela est vrai des plus grands : Russie, Chine, Inde, Japon, Etats-Unis. Mais aussi de beaucoup d'autres de moindre importance. 

    Les avions, les bateaux de croisière et les cars Macron continueront donc de déverser aux quatre coins du monde leurs flots de touristes hébétés ; les réseaux sociaux et les téléphones - quand ils ne serviront pas aux terroristes - à déverser leurs niaiseries sur la terre entière. De même que radios et télévisions. Il s'en suivra en effet une certaine standardisation des peuples. Mais George Steiner a fait observer que les standardisations se font toujours par le bas. 

    Même s'il satisfait l'univers des financiers, qui ont largement poussé à la roue pour que ces phénomènes prospèrent et eux avec, on peut se demander ce que pèsera – face aux actifs, aux déterminés - ce monde de zombies. 

    La vérité – on pourrait multiplier les exemples à l’infini - c’est que les techniques sont neutres. Elles charrient le bien comme le mal.   

    Retrouvez l'ensemble de ces chroniques en cliquant sur le lien suivant ... 

    En deux mots, réflexion sur l'actualité

  • Michel Onfray réactionnaire ? Non, sans-doute mais il exprime, sur des sujets importants, nombre d'idées justes

     PHO22db38f8-3a6f-11e4-8edc-8783d9d6f2e7-805x453.jpg

    Michel Onfray répondait vendredi dernier (12 septembre)  aux questions des nouveaux clercs de France Inter, dans l'habituelle  « matinale ». Invité de Patrick Cohen, il n'a pas mâché ses mots sur différents sujets. Sujets frivoles ou, au contraire, sujets de fond. Si bien que nous croyons utile de reproduire ceux de ses propos que nous avons remarqués. Aurions-nous, désormais, des points d'accord avec ce philosophe hors normes ? C'est notre impression. On jugera !

    1. Sur le déballage intime de Valérie Trierweiler dans son livre Merci pour ce moment

    À la question : « Le titre de votre ouvrage pourrait admirablement s'appliquer au débat public de ces derniers jours, avec ce déballage de rancœur et de vengeance autour du président de la République. Qu'est-ce que ça dit de notre époque à vos yeux  ? », Michel Onfray, répond : 

    « L'idée que François Hollande aurait dit, en parlant des pauvres, que c'étaient des “sans-dents”, on n'a pas l'impression que le discours vienne de quelqu'un en particulier mais que c'est une vérité. Or cela vient de quelqu'un qui se venge, qui est jaloux, qui est méchant dont on connaît le trajet de Rastignac. Ce n'est pas une oie blanche, on sait que la libido lui a beaucoup servi dans son trajet. (...) il faut arrêter de croire que dès qu'elle dit quelque chose, c'est la vérité révélée ».

    2. Sur la crise morale et politique que traverse la France

    A ce propos, Michel Onfray, qui vient de publier La Passion de la méchanceté aux éditions Autrement, émet un premier jugement de fond; sur notre société :
     
    « Il y a une espèce de civilisation de la transparence qui fait qu'aujourd'hui on ne peut plus rien dire, rien faire sans que cela soit filmé, montré, photographié et surtout commenté par n'importe qui, par des gens qui ne s'autorisent que d'eux-mêmes; il y a aujourd'hui pour n'importe qui la possibilité de donner son avis et d'être un expert. C'est le délire narcissique et subjectif de chacun. Il s'agit de dire n'importe quelle bêtise et que ça devienne une vérité ».

    3. Sur l'école

    Contrevenant à toutes les  normes du discours médiatique autorisé, dans une critique qualifiée, par certains medias, d'authentiquement réactionnaire, Michel Onfray déplore qu’on enseigne aujourd’hui aux élèves « le tri des déchets ou la théorie du genre, au lieu de leur apprendre à lire, écrire, à compter et à penser. Ce n'est plus le cas. Parce que c'est une école qui a décidé qu'il était réactionnaire d'apprendre à lire, à écrire et à compter ». 

    4. Sur la théorie du genre

    Onfray s'étonne que l'existence même de la théorie du genre puisse être niée et il en refuse les présupposé. Nous sommes, ici, dans une position de fond :

    « La théorie du genre nous vient des Etats-Unis et je suis toujours très étonné qu'on puisse nous dire que la nature n'existe pas et que nous ne serions que des êtres de culture. On est les deux ! On naît naturellement un homme ou une femme et puis, après, on devient un homme ou une femme. On ne le fera pas en considérant que la nature n'existe pas 

    Le lendemain, un article pédagogique et comminatoire du Monde reprenait ces propos et expliquait « pourquoi c’est faux »... 

    5. A propos d'Alain Finkielkraut 

    On lit alors le message d’un auditeur-citoyen qui compare Onfray à un « BHL en chemise noire », et se demande s’il a « mangé Alain Finkielkraut » avant de venir à l’antenne. Le philosophe pour tous aggrave considérablement son cas en s’élevant, non sans panache, contre l’ostracisation de Finkielkraut, « qui n’est pas le diable, que je sache ». u   

  • Deux policiers suspendus pour propos racistes, deux autres attaqués, par Elisabeth Lévy.

    Source : https://www.causeur.fr/

    Lundi noir pour la police dans les Hauts-de-Seine!

    Deux policiers d’Asnières ont été suspendus. Une vidéo avait indigné: elle les montrait plaisantant et tenant des propos racistes (« un bicot, ça sait pas nager »). Pendant ce temps, on ne s’indigne pas autant des attaques visant les policiers voulant faire respecter le confinement ou de la voiture folle de Colombes qui en a blessé deux autres hier.

    2.jpgIl faut se féliciter de vivre dans un pays où la vidéo de policiers faisant des blagues racistes sur l’homme qu’ils viennent d’arrêter fait la une des médias, suscite l’indignation générale, y compris celle du ministre, et aboutit en moins de 24 heures à la suspension des deux policiers concernés sur demande du préfet lui-même. Ceci alors qu’aucune allégation de violences physiques n’a été portée et que l’intéressé, immigré clandestin de 27 ans suspecté d’avoir pris part à un vol de chantier est recherché depuis 2019 pour divers délits.

    Dans son pays, l’Égypte, il aurait pu subir de bien plus graves abus policiers sans que cela fasse une ligne.

    Deux policiers attaqués à Colombes

    Qu’est-ce que ça prouve, demandera-t-on ? Eh bien que la loi protège aussi le délinquant. Et que la police ne protège pas les siens quand ils commettent des fautes. Les deux policiers concernés ayant reconnu être les auteurs des propos, même les syndicats les ont lâchés.

    On aimerait que les violences anti-police suscitent la même réprobation. Celles-ci sont en effet incessantes et elles sont loin de se borner à des insultes. Au moment même où les policiers amateurs de blagues racistes étaient suspendus, un automobiliste fonçait volontairement sur deux motards de la police à Colombes, blessant grièvement l’un d’eux. L’individu aurait commis son acte après avoir visionné une vidéo sur la Palestine, le rapport est évident. On nous expliquera sous peu qu’il avait l’âme trop sensible ou qu’il était dingue. En effet, il se trouve toujours de bons esprits pour nous expliquer que ceux qui cassent, brûlent et parfois tuent du flic sont des victimes de la société, de la pauvreté et du racisme. 

    Le Bondy Blog en grande forme

    À cet égard, la tribune publiée par le Bondy Blog et titrée « La colère des quartiers populaires est légitime » mérite la palme de la bêtise excusiste. Les raisons de cette colère, selon le site, c’est qu’à Villeneuve-la-Garenne, un « homme a failli perdre sa jambe après une violente tentative d’interpellation policière ». Rappelons les faits : un voyou condamné 14 fois roule à vive allure en moto, refuse de s’arrêter à un contrôle, tente de doubler par la gauche une voiture de police à l’arrêt et se heurte à sa portière droite que le policier ouvrait pour sortir – il semble qu’il n’ait même pas fait exprès pour arrêter le malfrat. Cet accident entraîne un déchainement de violences anti-policière, à Villeneuve et dans les villes voisines. Mais le Bondy Blog refuse de renvoyer dos-à-dos « les révoltes des populations et les violences graves et inacceptables exercées par la police». Continuez les gars ! Brûlez des poubelles, cognez sur les flics, c’est pour la justice et la dignité. 

    Il est vrai que ce texte indigent et indigne exprime une position très minoritaire. L’ennui, c’est que ses signataires ne sont pas seulement les habitués : organisations extrême-gauchistes, réseaux indigénistes et islamo-gauchistes façon CCIF, à qui la détestation de la France et de l’Occident sert de théorie. On y trouve aussi la CGT, SUD Education, SUD Rail et Sud PTT. Que des syndicats appelés à jouer un rôle majeur dans la phase de redémarrage de l’économie s’étranglent quand on prononce le mot travail, ça peut inquiéter. Mais quand ces mêmes syndicats défendent le droit à l’émeute contre les forces de l’ordre, que ce soit par opportunisme ou par conviction, ça met pour le coup très en colère. Et ça donne presque envie de rester confiné.

  • Au cinéma, la chronique de Guilhem de Tarlé : Fahim

    4444444.jpg

    A l’affiche : Fahim, un film français de Pierre-François Martin-Laval, avec Gérard Depardieu (Sylvain, l’entraîneur d’échecs),  Isabelle Nanty (Mathilde, son assistante) et Assad Ahmed (Fahim),

    adapté du roman Un Roi clandestin, récit autobiographique (2014) de Fahim Mohammad et Xavier Parmentier (l’entraîneur de Fahim).

    1398014206.jpgLa France est-elle « le pays des droits de l’Homme » ou « le pays de la Déclaration des droits de l’Homme » ?

    La formule est jolie qui n’a sans doute rien d’historique même si le cas de Fahim, clandestin bangladais de moins de 12 ans, a bien été exposé au Premier Ministre de l’époque, François Fillon,  à l’antenne de France Inter, le 14 mai 2012.

    La formule est jolie… ce qui ne l’empêche pas d’être stupide et hors sujet… Qu’est-ce qu’un « droit de l’homme » ? Est-ce un « droit de l’homme » - et d’où viendrait-il ? – pour un jeune sans papier d’être adopté par la pays dans lequel il est entré par effraction ? Les citoyens de ce pays n’ont-ils pas le « droit » (et non pas un « droit de l’homme ») de décider qui est le bienvenu et le malvenu chez eux ?

     

    Cette jolie formule qui intellectualise et politise une très belle histoire, un véritable conte de fée, impose malheureusement de qualifier Fahim de « film de propagande ».

    Un film qui voudrait nous obliger à accueillir tous les petits clandestins réfugiés qui seraient tous des Fahim en herbe, tous des « chances pour la France ».

    Et de quel droit la France s’approprie-t-elle Fahim ? Ce génie des échecs ne devrait-il pas d’abord être « une chance pour le Bangladesh » ?

    La question est posée par ailleurs dans le film, et même assez joliment, de la « générosité »… La véritable générosité n’aurait-elle pas été de rendre au Bangladesh son « champion du monde d’échecs » ?

    « L’immigration choisie » n’est-elle pas finalement  une autre forme, hypocrite, de colonialisme et d’esclavage privant les pays du tiers-monde de leurs élites ?

     

    Ne nous laissons donc pas prendre par la pensée unique, mais constatons néanmoins que ce Fahim est un bon film, un biopic amusant, et surtout un documentaire passionnant sur l’apprentissage du jeu et la formation de ses champions… La scène de l’entrainement, dos au plateau, est à elle seule fantastique ainsi que le déroulement des compétitions.
    A voir par tous les joueurs d’échecs.

     

    PS : vous pouvez retrouver ce « commentaire » et plus de 400 autres sur mon blog Je ciné mate.

    Pour mémoire  

     

    Titre

    Violent/scabreux

    Date

    Il aurait été très dommage de ne pas le voir

    Hors normes

    non

    10/11/2019

    Une bonne soirée

    Le Traitre

    oui

    19/11/2019

    Un très bon film

    Midway

    non

    11/11/2019

    Un bon film

    Fahim

    non

    29/11/2019

    (Très) intéressant

    Un monde plus grand

    non

    28/11/2019

    A revoir en VF

    La Famille

    non

    08/10/2019

    J’aurais pu  ne pas le voir

    Quinoa, prenez-en de la graine !

    non

    22/11/2019

    Je m’y suis ennuyé

    Shaun le Mouton LE FILM,
    La ferme contre-attaque

    non

    29/10/2019

    Je n’ai pas aimé du tout

    Nous finirons ensemble

    non

    12/05/2019

    Le film à retenir depuis le 1er janvier

    Le chant du loup

    Non

    15/03/2019

     

  • Au cinéma, la chronique de Guilhem de Tarlé : La délicatesse.

    1.jpg

     

     

     

    A la télé : La délicatesse, un film de David et Stéphane Foenkinos, avec Audrey Tautou (Nathalie) et François Damiens (Markus),
    adapté du roman éponyme de David Foenkinos.

    guilhem de tarlé.jpgIl y avait trois films, hier soir, sur les chaines TNT, et nous aurions regardé Rocco et ses frères (1960) si cet opus n’avait pas duré 3 heures. J’avoue que, personnellement, j’étais tenté par Habemus papam mais mon épouse pensait que nous l’avions déjà vu (?) et, comme elle avait aimé le roman, elle préférait revoir le film de Foenkinos. Ce fut sans doute par délicatesse que je me suis incliné…

    La délicatesse…  précisément, qu’est-ce que c’est ?
    L’étymologie a d’abord donné le mot « délice », que mon Grand Larousse définit comme un « très vif plaisir »… Eh bien, non… non seulement il ne fut pas « très vif », mais je n’ai même éprouvé aucun « plaisir » devant, à nouveau, cette romance de 2012, dont j’avais oublié l’intrigue.
    Elle aurait sans doute été là la délicatesse, ne pas contester à haute voix ce mauvais choix, et j’observe que le latin delicatus se traduit par « choisi » !
    Je me demande en effet où se trouve la délicatesse dans ce long-métrage, choisi par défaut, et mal choisi… mais – élémentaire, mon cher Watson - cette question difficile, embarrassante, n’est-elle pas « délicate » ?…
    à moins encore que le « délicat » ce ne soit finalement moi, si j’en crois La Fontaine :
    « Les délicats sont malheureux ;
    Rien ne saurait les contenter »
                                                                         (« Contre ceux qui ont le goût difficile »)
    Bref, tout ça pour constater que je ne suis sans doute pas assez « délicat » pour apprécier ce long-métrage, et déjà j’avais considéré comme médiocre le Jalouse (2017) de ces réalisateurs, sauvé in extremis par Karin Viard… De même hier soir, sans la jolie Audrey Tautou j’aurais eu l’indélicatesse de laisser ma délicate épouse se confiner seule devant la télé… Mais elle, elle aimait.

    PS : vous pouvez retrouver ce « commentaire » et plus de 400 autres sur mon blog Je ciné mate.

    Pour mémoire : Pourquoi ne pas profiter de ce carême cinématographique avec un nouveau tableau récapitulatif donnant, dans le désordre, un « top ten » des films vus au cinéma depuis le 1er janvier
    Titre
    Réalisateur
    appréciation
    genre
    nationalité
    Date de sortie
    Dark Waters
    Todd Haynes
    Je recommande
    Biopic, drame
    américain
    Février 2020
    Le cas Richard Jewell
    Clint Eastwood
    Je recommande
    drame
    américain
    Février 2020
    La fille au bracelet
    Stéphane Demoustier
    Je recommande
    Drame, justice
    Français
    Février 2020
    de Gaulle
    Gabriel Le Bonin
    Un bon film, mais hagiographie
    Histoire
    Français
    Mars 2020
    Une vie cachée
    Terrence Malick
    Un bon film, discutable
    Faits réels
    Américain/allemand
    Décembre 2019
    Scandale
    Jay Roach
    Un bon film
    Biopic
    Américain
    Janvier 2020
  • Le Liban face au Coronavirus, par Guillaume Staub.

    1303872078.3.jpeg

    Dans notre précédant article « Liban : vers une catastrophe économique  » paru le 3 mars 2020, nous évoquions la possibilité que le pays se retrouve rapidement en défaut de paiement : «  le Liban est au bord d’un désastre économique et les solutions semblent pour l’instant inexistantes ; le pays pourrait rapidement se trouver en défaut de paiement sur sa dette, celle-ci pesant plus de 150 % du PIB en 2019 ». Le 7 mars, le premier ministre libanais, Hassan Diab, annonça le premier défaut de paiement de l’histoire du pays lors de sa déclaration au palais gouvernemental à Beyrouth. 

    Qu’est-ce que cela signifie ? Que le Liban n’a pas pu rembourser sa dette d’1,2 milliard d’eurobonds – c’est-à-dire des bons du Trésor émis par l’État en dollars et qui représentent environ 1 milliard d’euros – à l’échéance du 9 mars ; deux autres échéances de remboursement sont d’ores et déjà prévues, la première en avril et la seconde en juin, mais pour un montant total de 1,3 milliard de dollars cette fois. Il est assez peu vraisemblable que le gouvernement parvienne à respecter ces nouvelles échéances, et pour cause, le pays, déjà durement frappé par les différentes crises que nous évoquionsdans notre précédent article, n’est pas épargné par le coronavirus qui détruit une économie déjà exsangue. 

    Au 1 avril, 470 cas de Covid-19 étaient officiellement recensés par les autorités du pays du Cèdre, parmi lesquels 12 décès étaient à déplorer. Face à cette situation préoccupante, l’État prit rapidement de fortes mesures : confinement de toute la population jusqu’au 12 avril, couvre-feu qui débute en soirée, restaurants, bars, écoles et universités fermés. Mais dans ce pays, ces mesures sont loin de faire l’unanimité au sein de la population qui voit ses manifestations interdites et ses conditions de vie se détériorer. 

    Le soir du dimanche 29 mars, bafouant le couvre-feu, les libanais sortirent dans la rue pour une « manifestation de la faim » ; ils protestèrent contre la détérioration de leurs conditions de vie, exacerbée par la paralysie économique du pays due au confinement. Que ce soit à Beyrouth ou à Tripoli, la grogne populaire prend de l’ampleur au cri de : «  Ne nous confinez pas, nourrissez- nous  ! » ou «  Plutôt mourir du coronavirus que de la faim  » . Comme en France, les mesures prises pour lutter contre le Covid-19 asphyxient les populations, notamment les plus pauvres, et les aides de l’Étattardent à arriver – des paniers alimentaires devraient êtredistribués – ; le plan d’aide aux plus pauvres ne verra sûrement pas le jour avant au moins deux semaines. En effet, dans ce pays, près de 80 % de la population survit grâce aux petits commerces ou aux métiers artisanaux, s’ils ferment, les populations se retrouvent sans revenu et sans ressource ! Il ne s’agit donc plus seulement d’un marasme économiquedramatique, il s’agit maintenant d’une possible famine dans certaines franges de la population.