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Rechercher : Rémi Hugues. histoire

  • Refaire le monde ?, par Gérard Leclerc.

    Blaise Pascal (1623-1672)

    Château de Versailles

    Paradoxe de la situation de confinement. Les individus vivent dans quelques mètres carrés et imaginent reconstruire le monde. C’est une tentation permanente souvent sanctionnée par la désillusion.

    gerard leclerc.jpgQue nous soyons des êtres paradoxaux est de l’ordre de l’évidence. Blaise Pascal l’a, pour sa part, pleinement souligné allant jusqu’à parler de chaos. Faut-il le citer : « Quelle chimère est-ce donc que l’homme, quelle nouveauté, quel monstre, quel sujet de contradiction, quel prodige, juge de toutes choses, imbécile ver de terre, dépositaire du vrai, cloaque d’incertitudes et d’erreurs, gloire et rebut de l’univers ! » La période actuelle permet de vérifier une fois de plus ce constat de nos étonnantes contradictions. Exemple : le confinement nous réduit à l’espace restreint, trop pour beaucoup où il nous faut nous supporter, et c’est ce même confinement qui incite certains, notamment les plus littéraires à s’évader jusqu’à reconstruire le monde. On saisit le danger : alors même qu’il est bridé dans sa sociabilité naturelle, l’individu tente d’imaginer un monde fraternel. À moins qu’il ne se fasse procureur de ce monde qui nous a conduit à un tel désastre.

    Ce peut être l’occasion d’une réflexion, d’ailleurs facilitée par la presse écrite et les autres médias (mais il y a des vertus particulières à l’expression écrite). Nos quotidiens publient ainsi des pages entières d’auteurs de qualité pour nous permettre de penser notre condition actuelle. Beaucoup nous incitent à opérer le bilan des dernières décennies dont la chute du mur de Berlin marque le point de départ avec l’élaboration du concept de mondialisation.

    Une mondialisation qui, pour quelques intellectuels notables, ne pouvait qu’être heureuse, en joignant les avantages d’un libéralisme économique généralisé et d’un régime démocratique lui aussi étendu à la planète. On est plutôt enclin à faire le procès de l’optimisme qui prévalait. Mais ce n’est pas une tendance inédite. Périodiquement, une sorte de grand rêve s’empare de l’intelligentsia, et il ne tarde pas à être fracassé. Pour lire en ce moment, avec quelque attention, Stephan Zweig, je puis le vérifier. Les leçons de l’histoire sont souvent oubliées. Mais Zweig ne renonce pas à son idéal d’une humanité qui se comprendrait « par la confiance et par l’amour ». Encore faut-il en établir les conditions concrètes, car ainsi que l’écrit Jean-Pierre Le Goff : « Les principes qui se proclament aisément ne prennent sens qu’incarnés et en situation. »

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 30 avril 2020.

  • Après 28 jours de lecture d' « Une politique pour l'an 2000 » de Pierre Debray ... 

    Pierre Debray aux Baux de Provence, en 1973

     

    2293089609.14.jpgVint-huit jours - du 8 février au 21 mars - nous ont occupés à publier - et pour nombre de nos lecteurs, à lire Une politique pour l'an 2000 de Pierre Debray, cette analyse de situation et cette réflexion prospective de haut niveau parue en 1985.

    Ceux qui ont connu l'Action française entre - grosso modo - 1950 et la fin du siècle dernier, savent le rôle que Pierre Debray y a joué.

    Après Pierre Boutang qui s'est surtout consacré dans cette période à la publication de la Nation Française, le brillantissime hebdomadaire naturellement maurrassien qu'il avait fondé et dirigeait, Debray fut l'intellectuel du Mouvement. Le plus perspicace, le plus novateur, dans Aspects de la France mais aussi dans L'Ordre Français, une revue-laboratoire de réflexion maurrassienne ; mais encore dans les Camps Maxime Real de Sarte de l'été et de multiples conférences ou séminaires. Il a ainsi formé plusieurs générations de jeunes hommes et femmes d'Action française.

    Une politique pour l'an 2000 a clôturé les dix années de parution de Je Suis Français, lorsqu'il devint préférable que nous passions à autre chose. Entre autres de préparer notre reconversion dans le numérique pour qu'il y eût une présence royaliste d'Action française honorable sur Internet. Lafautearousseau participe à cette présence depuis onze années. Et pour ce qui est de la réflexion politique et de l'analyse des événements au jour le jour, nous osons dire au premier rang.   

    Nous n'avons pas voulu qu'Une politique pour l'an 2000 fût achevée sans ces commentaires. Et nous voudrions surtout qu'elle demeure disponible dans sa totalité pour qui voudra la lire un jour ou l'autre.

    Ou la relire.

    D'où la catégorie que nous avons créée où elle se trouve intégralement regroupée (colonne de droite du blog) et les vingt-huit liens en fin d'article, autre moyen de l'atteindre.

    Ainsi, Lafautearousseau continue de jouer l'un de ses rôles importants qui est de maintenir disponibles de riches archives pour les nombreux chercheurs et universitaires qui s'intéressent à notre école de pensée à travers le monde et pour les nouveaux venus, notamment les jeunes, qui voudront se former à l'histoire et à la pensée de l'Action Française. Et poursuivre ses combats.

    Ce n'est pas rien. C'est un continent.    

    Lire ...

    Une politique pour l'an 2000 de Pierre Debray     

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    Un entretien avec Pierre Debray : « Construire l'arche qui permettrait aux Français de survivre au déluge des barbaries »

    Un entretien avec Pierre Debray : « Construire l'arche qui permettrait aux Français de survivre au déluge des barbaries » 

  • L'Afrique Réelle n°123 - Février 2020, par Bernard Lugan.

    Sommaire


    Actualité
    - Algérie : et maintenant, la faillite
    - Sahara occidental : au cœur du contentieux algéro-marocain
    - Le pastoralisme nomade est-il condamné ?

    Dossier : L’Afrique n’est pas le continent souche de toute l’humanité 
    - L’histoire de nos origines, un enjeu idéologique
    - La chronologie classique
    - Les hominidés ne procèdent pas tous des primates africains
    - Hominisation : le foyer européen

    Bernard Lugan.jpgPour se survivre à lui-même, le «Système» algérien  fait du neuf avec du vieux. Propulsé au premier rang par feu le général Gaïd Salah, le président Abdelmadjid Tebboune fut en effet plus de dix fois ministre d’Abdelaziz Bouteflika dont il ne cesse désormais de dénoncer le bilan... 

    Revenons sur la carrière de ce cacique : de 1991 à 1992, il fut  ministre délégué chargé des Collectivité locales ; en 1999 il fut nommé ministre de la Communication et de la Culture et, ensuite, toujours en 1999, il fut de nouveau ministre délégué chargé des Collectivités locales. En 2001-2002 il fut ministre de l’habitat et de l’Urbanisme et en 2012 il fut une nouvelle fois en charge de ce ministère. De 2013 à 2016, par trois fois, il fut ministre de l’habitat, de l’Urbanisme et de la Ville dans les gouvernements Sellal II, III et IV. En 2017 le voilà ministre du Commerce et le 24 mai 2017 il fut nommé Premier ministre, charge qu’il occupa jusqu’au 15 août 2017.
     
    La mission qui lui a été confiée par les vrais maîtres de l’Algérie est de sauver le cœur nucléaire du «Système». 
    Il le fait en sacrifiant des lampistes, des individus et des clans jugés trop compromettants. Pendant ce temps, l’opacité demeure sur les colossaux détournements financiers de ces dernières décennies. Notamment sur l’ « évaporation » de 600 milliards de dollars rapportés par la vente des hydrocarbures entre 2000 et 2015… à l’époque où il était ministre d’Abdelaziz Bouteflika… et l’un de ses plus empressés courtisans. 
     
    Out of Africa ? Out of Europa ?
     
    Le dossier central de ce numéro est consacré à une question essentielle, celle de nos origines. Les découvertes qui s'additionnent prennent en effet le contre-pied du « paléontologiquement correct » qui, jusqu'à ces dernières années, imposait l'idée que l'Afrique est le continent souche de toute l'humanité. 
    Le nouveau paysage scientifique qui se dessine sous nos yeux est tout au contraire celui d’une hominisation multicentrique. 
    Dans ces conditions, l'Afrique serait le berceau des Africains, l'Asie celui des Asiatiques et l'Europe celui des Européens. Nous voilà donc de retour au point de départ… 
    Il ne restera bientôt plus qu'à reconnaître l'évidence, à savoir l'existence des grands ensembles ou «races» humaines qui semblent  procéder de « sapiensisations » locales. 
     
    Mais, plus encore, selon l’analyse génomique des populations, l’Homme moderne serait apparu et se serait propagé, non pas à partir de l’Afrique, mais de l’Eurasie. La colonisation-migration ne se serait donc pas faite dans le sens Afrique-Europe, mais dans le sens Europe-Afrique. Sale temps pour la doxa
  • Mobilisation spirituelle (Epidémie), par Gérard Leclerc.

    Mgr Dominique Rey a béni la ville de Toulon depuis le Mont Faron

    Il n’y a plus aucun doute sur la catastrophe sanitaire que constitue la pandémie du coronavirus. Venue de Chine, elle s’est abattue sur l’Europe, développant chaque jour ses effets sur les populations. Singulièrement en Italie, puis en France. L’insouciance qui a prévalu trop longtemps a fait place à l’inquiétude. Il ne faudrait pas qu’elle se transforme en panique. Aussi l’épreuve que vit notre pays, à l’instar des autres nations, a pris une dimension que les chrétiens partagent dans sa profondeur spirituelle. Celle-ci ne les retranche nullement du reste de la population, même incroyante. Elle est d’abord inhérente à notre condition, ainsi que l’attestent les fondements antiques de notre civilisation et de notre culture.

    gerard leclerc.jpgLe tragique grec nous y renvoie avec une acuité que les modernes ont parfois tenté de dépasser sans y parvenir. Il y a quelque chose dans notre monde qui, depuis les origines, se trouve blessé, et qui ne réclame rien moins qu’une Rédemption.

    Une espérance invincible

    Depuis que le Verbe est venu habiter parmi nous, ceux qui ont reçu le don de la foi savent que Dieu, nullement indifférent à notre condition, a voulu la partager. Ce qui change totalement les perspectives. Ce n’est pas la fin de la Tragédie, comme le voulait George Steiner, en ce sens que le Vendredi saint n’a pas été éludé par Celui qui a versé des larmes de sang. Mais il est vrai qu’avec le Christ, le malheur absolu avec la mort n’est plus le dernier mot de l’histoire. Ainsi, le combat des chrétiens est marqué de façon indissociable par l’affrontement avec les forces du mal et par l’ouverture à une espérance invincible. On ne saurait oublier non plus que l’exigence de la charité imprègne ce combat de toutes les possibilités à servir le prochain.

    Deux images inspirantes

    Sans doute cet ethos propre aux disciples du Christ peut-il se déployer au cours des siècles de façon très différente. Un saint Charles Borromée à Milan au XVIe siècle, un François-Xavier de Belsunce à Marseille au XVIIIe siècle ont affronté la peste qui a ravagé leur ville avec les moyens qui ne peuvent plus être exactement les nôtres aujourd’hui. Il n’était pas question alors de confinement et de règles hygiéniques rigoureuses. Mais cela n’empêche pas une mobilisation spirituelle aussi intense. Deux images récentes peuvent nous en suggérer l’idée. Celle de notre pape François marchant seul dans les rues désertées de Rome pour aller prier dans les lieux les plus vénérés des fidèles à cause des secours hier reçus et du courage toujours ranimé. Celle aussi de ce prêtre italien portant seul le Saint-Sacrement dans sa ville pour manifester la présence et la sollicitude divine à ses habitants retranchés chez eux. Au-delà de toutes les polémiques, c’est une unité des cœurs qui s’impose pour réconforter tous et chacun, et donner le témoignage de notre foi et de notre espérance.

  • Au cinéma, la chronique de Guilhem de Tarlé : Walk in the line.

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    A la télé : Walk the line, un film américain de 2005  réalisé par James Mangold, avec Joaquin Phoenix (Johnny Cash) et Reese Witherspoon (June Carter)

    guilhem de tarlé.jpgFaisons contre mauvaise fortune bon cœur et, faute d’aller au cinéma, confinons-nous devant quelques films du petit écran.

    Walk the line…  Nous avions bien aimé, en décembre dernier, Le Mans 66, du même réalisateur, et nous avons été très agréablement surpris hier, dimanche 22/03, à la vue de ce long-métrage dont le seul défaut semble d’être précisément un peu trop long (2H15)… J’ai failli lâcher prise à mi-temps…
    et puis non ! la musique m’a entrainé, et surtout la magnifique Reese Witherspoon. C’est sans doute à cause d’elle que j’écris ce commentaire… un petit billet doux d’un admirateur !
    j’aimerais, comme Johnny Cash, pouvoir lui chanter : « Because you’re mine, I walk the line » (Parce que tu es mienne, je file droit).
    Mais, à vrai dire – ou plutôt à vrai écrire-, sauf exception, je n’aime que la musique française… même adolescent je n’ai jamais ressenti d’engouement pour les chanteurs anglais ou américains et je ne partage pas le goût de l’ami journaliste Alain Sanders pour la Country Music. Le nom de Johnny Cash m’était donc totalement inconnu… et, ce qui me console, il était aussi inconnu de mon épouse qui, pourtant, sur ce sujet de musique étrangère est le contraire de moi.
    Rendons grâce au réalisateur qui n’a pas « servi la soupe » au chanteur trop occupé à avaler ses « pilules »… un film qui, à sa manière, illustre une fois de plus le « sex and drug » des stars qui prétendent nous faire la morale. Bref, un bon biopic qui m’a fait découvrir cet « homme en noir » qui chantait dans les prisons, dont je n’achèterais certainement pas le moindre CD, mais qui nous a permis de passer une bonne soirée en oubliant un instant ce « c…ard de virus ».

    PS : vous pouvez retrouver ce « commentaire » et plus de 400 autres sur mon blog Je ciné mate.

    Pour mémoire : Pourquoi ne pas profiter de ce carême cinématographique avec un nouveau tableau récapitulatif donnant, dans le désordre, un « top ten » des films vus depuis le 1er janvier

    Titre

    Réalisateur

    appréciation

    genre

    nationalité

    Date de sortie

    Dark Waters

    Todd Haynes

    Je recommande

    Biopic, drame

    américain

    Février 2020

    Le cas Richard Jewell

    Clint Eastwood

    Je recommande

    drame

    américain

    Février 2020

    La fille au bracelet

    Stéphane Demoustier

    Je recommande

    Drame, justice

    Français

    Février 2020

    de Gaulle

    Gabriel Le Bonin

    Un bon film, mais hagiographie

    Histoire

    Français

    Mars 2020

    Une vie cachée

    Terrence Malick

    Un bon film, discutable

    Faits réels

    Américain/allemand

    Décembre 2019

    Scandale

    Jay Roach

    Un bon film

    Biopic

    Américain

    Janvier 2020

    Sympathie pour le Diable

  • Chloroquine/Raoult : Eric Bianchi nous répond...

    A propos de la chloroquine et du Professeur Raoult, nous avons demandé leur avis à plusieurs de nos amis médecins, ou travaillant dans des laboratoires. Le premier à nous répondre (et nous l'en remercions chaleureusement) est Eric Bianchi Médecin, spécialiste MPR, médecin-chef.

    La polémique sur la chloroquine est assez gênante. D'abord parce qu'elle dresse un écran de fumée sur la situation d'ensemble et ne doit pas faire oublier les autres scandales. D'abord le Pr Raoult est loin d’être un tocard, c'est même une sommité dans sa spécialité. Ironie de l'histoire il avait reçu le prix de l'INSERM en 2010. Il est reconnu au niveau international. Il a été au centre d'une polémique institutionnelle entre l'INSERM et les IUH, question de budget, l'argent étant le nerf de la guerre en terme de recherche. Il s'est surement ajouté une guerre d'ego entre lui et le directeur de l'INSERM par ailleurs mari de la ministre.

    Après comme disait Rocard à l'hypothèse du complot il faut toujours privilégier l'hypothèse de la connerie. Si sa personnalité est controversée c'est aussi qu'un certains nombres d'éléments sont surprenants. Entre 1996 et 2020 il a signe 13 000 articles scientifiques soit 6/mois. Même en temps que Professeur de médecine qui signe les publications de ses collaborateurs c'est énorme. A cela s'ajoute une grosse dizaine de livres grand public et des participations à des livres professionnels.

    Concernant l'étude en cause. Soyons clair, après analyse, elle est mal foutue et pas du tout d'un niveau scientifique élevé. On peut comprendre qu'elle ne soit pas en double aveugle versus placebo mais l’échantillonnage est faible, 24, mal fait avec une population disparate rendant difficile la comparaison avec une population type. Elle est effectuée dans deux centres différents sans appliquer le protocole des études multicentriques. Toutes les évaluations ne sont faites avec les mêmes échelles, dans un centre une échelle qualitative dans un autre une échelle quantitative. Donc les patients ont eu majoritairement une amélioration de leur état mais l'étude ne permet pas de conclure scientifiquement car elle n'a pas la rigueur nécessaire. Cependant il existe dans différentes publications des indices concordants notamment pour l'efficacité surtout en association avec un vieil antibiotique qui avait déjà été utilisé dans les prises en charge du SIDA avant les trithérapies.

    Concernant les effets secondaires et les risques, ils sont bien connus car la chloroquine est un vieux médicament largement utilisé. Il faut savoir raison garder. L'utilisation large sur des populations saines ou pauci-symptomatiques semble déraisonnable compte tenu de la balance bénéfice/risque. L'utilisation en cas de signes d'atteintes pulmonaires en association semble une option possible en l'absence de toute autre. De toute façon, il faut l'accompagner d'un dépistage large, d'un confinement avec port de masque à l'extérieur, équiper les professionnel et pratiquer les gestes barrières. Chacun doit créer sa bulle de protection, la protection individuelle est la protection de tous.

  • Mourir pour la patrie par Gérard Leclerc

    « Oh tendre France, douce gardienne de mon baptême,
    Prenez ici ma vie, je vous en fais le don,
    Veillez sur ma famille et tous les gens que j’aime,
    Et rendez je vous prie mon sacrifice fécond…  »

    C’est le capitaine Clément Frison-Roche, l’un des treize militaires décédés au Mali dans le cadre de l’opération Barkhane, qui en écrivant ce poème, nous livre la leçon de son sacrifice et nous implore de la méditer. Âgé de 28 ans, marié et père d’un enfant, n’est-il pas un bel exemple de don total à une cause supérieure ? En l’espèce, celle de la France, celle aussi de sa mission dans le monde au service de la paix. La paix dans une Afrique sahélienne gravement menacée par le terrorisme islamique. Il est vrai, par ailleurs, qu’un certain climat moral ne se prête guère à l’estime du don de soi, alors qu’il n’est question que de développement personnel et plus généralement de culture de l’individualisme. Le pacifisme intégral demeure une tentation, à l’instar de la mentalité des Grünen dans l’Allemagne des années 80 qui proclamaient : «  Plutôt rouges que morts.  »

    13584804_1050497325039319_7100176010205014433_o.jpgMystique du soldat

    Mais l’histoire a tôt fait de nous rattraper avec son tragique, dont Raymond Aron rappelait qu’il est inhérent à la condition humaine. N’avertissait-il pas ses contemporains : «  Si la morale des Occidentaux est maintenant la morale du plaisir, du bonheur des individus et non pas la vertu du citoyen, alors la survie est en question.  » Cependant, le soldat est plus qu’un citoyen, puisque son existence est radicalement vouée à la survie de la patrie et que la perspective du sacrifice suprême est liée à son engagement au métier des armes. Il n’est pas exagéré d’affirmer qu’il y a un aspect mystique à un tel engagement, au sens de Charles Péguy :

    « Heureux ceux qui sont morts dans les grandes batailles,
    Couchés dessus le sol à la face de Dieu, (…)
    Heureux ceux qui sont morts pour des cités charnelles,
    car elles sont le corps de la cité de Dieu.  »

    Lorsque le capitaine Frison-Roche définit la France comme la douce gardienne de son baptême, il consone tout à fait avec le Péguy qui offrait sa vie à la face de Dieu. Nous avons gardé le souvenir du colonel Beltrame participant de la même geste héroïque associée à la mystique chrétienne du don de soi. À l’image de celui qui a montré l’exemple absolu : «  Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime  » (Jn 15,13).

  • Au cinéma, la chronique de Guilhem de Tarlé : Une chanson douce

    555555555555555555.jpg

     

     

    A l’affiche Chanson douce, un film français de Lucie Borleteau, avec Karin Viard (Louise, la nounou), Leïla Bekhti et Antoine Reinartz (Myriam et Paul, les parents), adapté du Prix Goncourt éponyme de Leïla Slimani en 2016, d’après un « fait divers » survenu à Manhattan en 2012.

    guilhem de tarlé.jpgChanson douce ou folie furieuse, la folie évidemment de la meurtrière de 2012, peut-être de la romancière d’avoir raconté cette histoire (mais ça lui a rapporté gros), certainement de la réalisatrice qui l’a portée à l’écran ; quant à moi je suis sorti furieux d’être allé voir ce long métrage, qui paraît d’ailleurs très long même s’il ne dure qu’1h40, durant lequel il ne se passe pas grand-chose, sauf le carnage final.

    « Moi, c’est Paul et elle, Myriam »… D’abord, ça commence très mal, avec cette façon « copain-copain », égalitariste, d’entamer un entretien d’embauche…  et peut-être faut-il faire un lien entre cette familiarité avec la future domestique et la place que celle-ci prendra dans le foyer…

    Je n’ai pas lu le livre, mais je savais néanmoins que la nounou n’était pas « la perle » vantée par la boulangère et j’ai en fait ressenti immédiatement un malaise et du stress à la voir évoluer.

    Karine Viard interprétait-elle Louise à la perfection, ou au contraire manquait-elle de naturel en « surjouant » son personnage ?

    Toujours est-il que j’avais hâte que le film finisse en y éprouvant de l’ennui, notamment devant des longueurs comme la soirée « aldroguisée ».

    Bref un film à éviter (mon épouse est d’accord), même si j’apprécierais d’entonner une « chanson douce » avec Leïla Bekhti (là, elle l’est moins).

     

    PS : vous pouvez retrouver ce « commentaire » et plus de 400 autres sur mon blog Je ciné mate.


    Pour mémoire  

     

    Titre

    Violent/scabreux

    Date

    Il aurait été très dommage de ne pas le voir

    Hors normes

    non

    10/11/2019

    Une bonne soirée

    It Must Be Heaven

    Non

    06/12/2019

    Un très bon film

    Midway

    non

    11/11/2019

    Un bon film

    Joyeuse Retraite

    ?

    02/12/2019

    (Très) intéressant

    Un monde plus grand

    non

    28/11/2019

    A revoir en VF

    La Famille

    non

    08/10/2019

    J’aurais pu et dû ne pas le voir

    Seules les bêtes

    oui

    04/12/2019

    Je m’y suis ennuyé

    Le meilleur reste à venir

    non

    29/10/2019

    Je n’ai pas aimé du tout

    Chanson douce

    oui

    10/12/2019

    Le film à retenir depuis le 1er janvier

    Le chant du loup

    Non

    15/03/2019

     

  • Crèche vivante interrompue par des manifestants à Toulouse : ceux qui parlent toujours d'islamophobie ne parlent pas, là

    Une cinquantaine d'individus a interrompu ce samedi, vers 16h, la crèche vivante qui se déroulait place Saint-Georges.

    Affligeant. C’est aux cris de « Stop aux fachos » qu'une cinquantaine d’individus, a interrompu samedi, vers 16h la crèche vivante avec chœurs, qui devait se dérouler jusqu’à 18 heures, place Saint-Georges.

    Regroupés sur les murettes entourant la place, vociférant et proférant insultes et cris à l’encontre « des flics, des fachos » revendiquant « nous, on est les anticapitalistes ». Effrayant les enfants qui jouaient dans la pastorale et jouant la provocation jusqu’à descendre sur la place en cherchant la confrontation. Ce qui a clos définitivement la représentation, prévue avec succession de chorales, jusqu’à 18h. Alors, les enfants sont descendus de l’estrade, trois chœurs prévus encore n’ont pas chanté. L’âne et les moutons sont repartis dans leur ferme. Et le public déçu, hochait la tête de dépit. Quel intérêt de venir manifester là ?

    Tout avait pourtant bien commencé, vers 15 heures, avec une crèche vivante « à l’ancienne » organisée par l’association Vivre Noël autrement, avec la venue outre de la présentation dans la tradition provençale, de cette pastorale du camion d’une ferme solidaire, qui réinsère des gens sans travail et qui avait prêté pour l’occasion quelques moutons. Plusieurs chœurs étaient prévus, devant se succéder toutes les demi-heures : l’ensemble Vocal de femmes Mélina, un trio flûte piano voix, jouant Bach, Vivaldi, Donzetti, l’ensemble choral des Dominicains, le groupe Only Voices style gospel, le chœur Evangelous, le chœur jeune éclats de voix...

    Souriante, Cécile prend tout cela avec philosophie : « C’était pire au premier temps des Chrétiens » dit elle avec humour « Tous ceux qui crient ne savent pas que Jésus n’était pas un bourgeois, mais un pauvre, un démuni. Je les plains » termine-t-elle.

    Ce dimanche, l'archevêque de Toulouse a réagi dans un communiqué : "Samedi soir, une cinquantaine de manifestants a interrompu, à Toulouse, la crèche vivante organisée par l’association laïque « Vivre Noël autrement ». Cette manifestation joyeuse durant laquelle des chants de Noël sont entonnés, des scènes de Nativité jouées par des enfants et des adultes, aidés par de multiples animaux, n’a d’autre but que de donner de la profondeur à cette fête. En tant qu’Archevêque de Toulouse, je déplore que le simple rappel de la naissance de Jésus et des valeurs qu’elle véhicule (accueil de l’étranger, annonce de la Paix et signe d’une tendresse dont nous avons tous besoin) ne soit plus respectée dans notre pays et suscite même des actes de violences verbales et physiques de ceux qui s’érigent comme défenseurs de la liberté. J’invite chacun à défendre pacifiquement la liberté d’expression ainsi qu’à respecter l’histoire et les traditions de notre pays."

    Le maire de Toulouse Jean-Luc Moudenc a quant à lui "condamné le comportement irresponsable de manifestants" dans un tweet publié ce dimanche.

    Annotation 2019-12-16 204857.jpg

  • Après 28 jours de lecture d' « Une politique pour l'an 2000 » de Pierre Debray ... 

    Pierre Debray aux Baux de Provence, en 1973

     

    2293089609.14.jpgVint-huit jours nous ont occupés à publier - et pour nombre de nos lecteurs, à lire - Une politique pour l'an 2000 de Pierre Debray, cette analyse de situation et cette réflexion prospective de haut niveau parue en 1985.

    Ceux qui ont connu l'Action française entre - grosso modo - 1950 et la fin du siècle dernier, savent le rôle que Pierre Debray y a joué.

    Après Pierre Boutang qui s'est surtout consacré dans cette période à la publication de la Nation Française, le brillantissime hebdomadaire naturellement maurrassien qu'il avait fondé et dirigeait, Debray fut l'intellectuel du Mouvement. Le plus perspicace, le plus novateur, dans Aspects de la France mais aussi dans L'Ordre Français, une revue-laboratoire de réflexion maurrassienne ; mais encore dans les Camps Maxime Real de Sarte de l'été et de multiples conférences ou séminaires. Il a ainsi formé plusieurs générations de jeunes hommes et femmes d'Action française.

    Une politique pour l'an 2000 a clôturé les dix années de parution de Je Suis Français, lorsqu'il devint préférable que nous passions à autre chose. Entre autres de préparer notre reconversion dans le numérique pour qu'il y eût une présence royaliste d'Action française honorable sur Internet. Lafautearousseau participe à cette présence depuis bientôt treize années. Et pour ce qui est de la réflexion politique et de l'analyse des événements au jour le jour, nous osons dire au premier rang.   

    Nous n'avons pas voulu qu'Une politique pour l'an 2000 fût achevée sans ces commentaires. Et nous voudrions surtout qu'elle demeure disponible dans sa totalité pour qui voudra la lire un jour ou l'autre.

    Ou la relire.

    D'où la catégorie que nous avons créée où elle se trouve intégralement regroupée (colonne de droite du blog) et les vingt-huit liens en fin d'article, autre moyen de l'atteindre.

    Ainsi, Lafautearousseau continue de jouer l'un de ses rôles importants qui est de maintenir disponibles de riches archives pour les nombreux chercheurs et universitaires qui s'intéressent à notre école de pensée à travers le monde et pour les nouveaux venus, notamment les jeunes, qui voudront se former à l'histoire et à la pensée de l'Action Française. Et poursuivre ses combats.

    Ce n'est pas rien. C'est un continent.    

    Lire ...

    Une politique pour l'an 2000 de Pierre Debray     

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    Un entretien avec Pierre Debray : « Construire l'arche qui permettrait aux Français de survivre au déluge des barbaries »

    Un entretien avec Pierre Debray : « Construire l'arche qui permettrait aux Français de survivre au déluge des barbaries » 

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  • Retraites/Débat CNews : Hommage et justice ont été rendus à Louis XIV et Colbert, inventeurs des retraites...

    Le débat d'hier soir, 19h, a "démarré très fort" : dès les premières secondes, l'intervenant a mentionné Louis XIV et Colbert comme étant les premiers à avoir imaginé et mis en place un système de retraites, en France...

    Il a juste "omis" le pauvre Charles VI, qui avait bien fait quelque chose, bien longtemps avant, mais il est vrai assez différent...

    66666666666.jpgLe 7 janvier 1407, soixante-dix ans après le début de la guerre de Cent Ans, Charles VI (1368-1422, ci contre) édicte une ordonnance donnant droit à une pension "à ceux qui bien et longuement l'auraient servi". Il vient d'inventer la retraite. Les souverains qui lui succèdent sous l'Ancien Régime prélèvent sur leur trésor royal pour distribuer des pensions de cour, de charité et de mérite à un petit cercle d'environ 60. 000 élus.

    Mais c'est la difficulté de trouver des équipages fiables pour les navires de Sa Majesté qui va aboutir à la création de la première véritable caisse de retraite.

    Le 22 septembre 1673, Jean-Baptiste Colbert, (1619-1683), ministre de Louis XIV, met en place l'enrôlement général des "gens de mer", appelés à servir sur les vaisseaux du roi. Une caisse des invalides de la marine royale est destinée à secourir les marins blessés ou invalides.

    "RÉCOMPENSES AUX GENS DE MER"

    Ce concept d'invalidité englobe peu à peu celui de vieillesse. Et le 31 octobre 1784, sous Louis XVI, l'ordonnance du marquis de Castries convertit le régime, qui avait été étendu progressivement aux militaires gradés et aux personnels des maisons royales et de la ferme générale, en système de pensions de vieillesse et d'invalidité.

    Il s'agit pour le roi, selon le texte de l'ordonnance, de "régler les récompenses [les compensations] qu'elle se propose d'accorder aux gens de mer qui seront morts sur ces vaisseaux ainsi qu'aux veuves et aux enfants" et de "déterminer les cas où ils seront susceptibles des pensions d'invalides".

    Colbert, alors ministre des finances de Louis XIV, a ainsi véritablement organisé, en 1673, un premier régime de retraite pour les marins de la Royale (Caisse des Invalides de la marine royale). Ce régime fut d'abord réservé aux marins blessés ou invalides. Le régime était cofinancé par l’Etat et à l’aide de retenues sur les traitements des marins. L’objectif recherché était d’attirer et fidéliser les meilleurs marins au service de la marine militaire.

    Ce régime fut ensuite étendu en 1709 aux marins de la flotte commerciale, qui constituaient une réserve de force mobilisable en cas de conflit maritime. La monarchie poursuivit à partir de 1768 l’extension de ce dispositif en le proposant plus largement à ses agents : militaires gradés, administration royale, personnel des Maisons royales, clergé et fermiers généraux (représentants du roi en charge de prélever l’impôt)...

    Qui pensera que tout ceci n'est qu'un "point d'histoire" (même si cela l'est, aussi, incontestablement...)

    lfar urp monarchie populaire.jpg

  • Vu sur le blog ami de la La Couronne : Le drapeau français, couronné du blason royal de France.

    Il y a 7 ans, le blog La Couronne avait lancé auprès de ses lecteurs une souscription afin de faire réaliser par la Maison des Drapeaux, un nouveau drapeau royal de France : Bleu , Blanc, Rouge, couronné du blason royal de France.

    Fort du très grand succès de ces deux souscriptions, Maison des Drapeaux a alors décidé, deux ans plus tard, de commercialiser à nouveau ce drapeau sur son site internet et de le proposer dans de nombreuses tailles différentes (ainsi qu’en autocollant). Certes, cette maison internationale ; spécialisée dans la vente de drapeaux ; commercialisait déjà une bannière capétienne et d’autre drapeaux “Historiques”, mais de là à commercialiser un drapeau à l’origine créé par un site royaliste pour des royalistes… voilà une décision plus qu’intéressante et encourageante.

    Depuis sa première impression en 2013, puis depuis sa commercialisation à grande échelle, notre drapeau a fait beaucoup de chemin. De plus en plus de monarchistes (partisans de la Famille de France et partisans des Bourbons d’Espagne), utilisent désormais ce drapeau dans leurs publications sur les réseaux sociaux ou pour illustrer leurs articles. Selon nos informations, le drapeau français couronné du blason royal de France, est aujourd’hui l’un des drapeaux “royal” de France le plus vendu sur le site Maison des Drapeaux.

     

    Adopté par de nombreux royalistes et de plus en plus utilisé pour promouvoir l’instauration d’une nouvelle monarchie à la française, ce drapeau a également reçu un bon accueil chez nos princes :

     

      • Feu le Comte de Paris, Henri VII de France, a ainsi présidé a plusieurs reprises des réunions de l’Institut de la Maison royale de France, avec à ses cotés, ce drapeau en format de table (photo assemblée générale de 2015).

     

     

    Ce nouveau drapeau royal de France a fait beaucoup de chemin depuis 2013. Certes, aujourd’hui il reste un drapeau royaliste comme tant d’autres, mais il est  le seul drapeau royal de France à ne pas être assimilable à un drapeau “Historique” ; le seul drapeau royal de France à ne pas associer la monarchie française à un passé révolu. Demain, si les français décidaient de renouer le fil de leur histoire… ce drapeau flotterait-il sur les bâtiments officiels d’une France redevenue royale ? Seul l’avenir nous le dira…

     

    Vous pouvez trouver tous les formats de ce drapeau et les autocollants du drapeau royal de France, sur le site de la Maison des drapeaux: ici

  • Tolkien… Les songes nous guident (2)?, par Fréderic Poretti-Winkler.

    Le chemin de la libération est clair, il se désigne sous le nom du Roi, mais pas n’importe lequel, celui qui possède des valeurs et qui est à cheval, aurait dit Bernanos. Celui qui vient du fond de nos consciences, sang divin de la terre du peuple et qui symbolise la chevalerie éternelle, dont nous sommes les serviteurs, « peuple et Roi » sont de droit divin disait Marcel Jullian. En 1943, s’adressant à son fils Christopher, Tolkien dit : « Mes opinions politiques penchent de plus en plus vers l’Anarchie (au sens philosophique, désignant l’abolition du contrôle, non pas des hommes moustachus avec des bombes), ou vers la Monarchie « non constitutionnelle ».

    frédéric winkler.jpgCe roi, cet homme est celui qui unit, et non qui divise comme le sont des parodies de gouvernants, que nous connaissons malheureusement aujourd’hui, toujours en recherche d’une légitimité qui leur échappe. Mais comment unir avec 20 % de voix, obtenus avec le mensonge et les outils de la communication, triste réalité d’un monde moderne, si terne ! Tolkien d’ailleurs aurait pu prendre d’autres exemples de gouvernement pour ses histoires mais non, la royauté reste pure et prend d’ailleurs toute sa dimension élévatrice par la quête. Les héros doivent affronter les périls, se remettre en question et gravir les épreuves afin de devenir comme dans le Roi Arthur des preux ! La lutte s’engage contre les faux prophètes avec Saroumane où chefs d’un soir entraînant les peuples à la folie destructrice, dans « La Route perdue », écrit en 1936. Cette résistance est aussi contre ce règne du mal aveuglé par la souffrance faisant perdre tout repère humaniste, fruit de la folie des hommes, que seule la tempérance peut sauver, que l’on voit dans l’île de Númenor soumit par Sauron. Il dira plus tard, en 1956, ne pas être démocrate : « uniquement parce que « l’humilité » et l’égalité sont des principes spirituels corrompus par la tentative de les mécaniser et de les formaliser, ce qui a pour conséquence de nous donner, non modestie et humilité universelles, mais grandeur et orgueil universels »(Tolkien). C’est la raison qu’il faut garder comme la mesure dans toute chose, relire dans le doute les paroles de Jehanne d’Arc, montrant toujours les limites de tout acte et parole humaine. L’enseignement est là, les écrits ne demandent qu’à être lus et compris. Et puis qu’importe les grincheux s’exclamait Cyrano rêvant en regardant les quartiers de Lune, s’il nous plaît de voir ce monde différemment comme Tolkien le pensait. Si les rêves tracés de sa plume fleurissent le nôtre un peu trop parsemé de gris. Dans « Le Retour du Roi », Gimli dit : « Je n’aurais jamais pensé mourir aux côtés d’un elfe », et Legolas répond : « Et que pensez-vous de mourir aux côtés d’un ami ? ». Si paré d’un peu de naïveté antique nous reconstruisons un univers communautaire fait de serments et de fidélité où la noblesse des hommes ferait s’enfuir les êtres vils comme Alfrid, dans « Le Hobbit, la bataille des cinq armées ». Il s’agit de redonner une âme à ces temps de confusion, bref un sens à l’existence, c’est l’appel de Tolkien. C’est l’appel de l’espérance, de l’humain dans toute l’acceptation de sa dimension vivante, contre une société en perdition basculant vers l’enfer du numérique. L’homme doit réfléchir sur son destin comme de l’environnement naturel qu’il désire préserver et voir s’enrichir demain pour ses enfants. Nous sommes de ceux, trouvant encore plus de vie dans les ruines d’un château où un monastère que dans un centre de supermarché, il suffit de le comprendre. La grâce des papillons comme le chant des oiseaux, voir le bruissement de l’eau, nous parlent plus que la froideur des ordinateurs… L’Ent dit dans « La Communauté de l’Anneau » : « Lorsque le printemps déroulera la feuille du hêtre et que la sève sera dans la branche, Lorsque la lumière sera sur la rivière de la forêt sauvage et le vent sur le front ; Lorsque le pas sera allongé, la respiration profonde et vif l’air de la montagne, Reviens vers moi ! Reviens vers moi et dis que ma terre est belle !… » Ce que les matérialistes ne comprennent pas et ne comprendront jamais, hommes de peu d’humanité, c’est que cette part de rêves et d’imagination, nous permet d’avancer vers un univers de couleurs et de musiques, de nature et de vie. Loin de l’univers des machines dénoncées par Tolkien mais pas que : Bernanos, Huxley, Orwell et bien d’autres humanistes dans le sens chrétien de l’universalité humaine, les matérialistes sombrent dans un néant, qui n’est autre que l’enfer. L’analyse du mal chez l’homme, appuyé des connaissances sur l’éthologie de Konrad Lorenz, montre combien les débordements de celui-ci, deviennent nocifs pour l’espèce, surtout depuis les armes de destructions massives, à la différence des animaux…


    Ce monde absurde des machines devenues « maîtres » de nous, symbolisés dans le « Seigneur des Anneaux » est finalement l’épilogue ensemencé de la pensée des « Lumières », aux bourgeons malfaisants, d’où naquit le XXe siècle des horreurs concentrationnaires. La racine du mal, ces « maîtres à penser », ces libéraux aux vies perturbées, furent ceux-là même, qui assouvirent les peuples en instituant l’usure en système de référence, renversant l’éthique des siècles, basé sur la Justice sociale dans l’élévation des âmes, au service des autres. Ces hommes du XVIIIe siècle, las de la douceur de vivre (Talleyrand), voulurent contrarier la nature en désirant changer l’homme. Les « soi-disant » bonnes idées comme volontés, détruisant traditions et usages des siècles, générèrent les pires systèmes dictatoriaux et génocidaires, de celui de la Vendée en 93, on passa des socialistes aux nationaux-socialistes et divers avatars, tous plus terribles les uns que les autres, au nom des chimériques « lendemains qui chantent ». Cela Tolkien l’a vu et par son formidable génie imaginaire, l’a signifié dans ses œuvres fantastiques. C’est pour cela qu’il est temporel dans ses récits d’une extrême réalité, pour ceux qui veulent y voir clair et comprendre. C’est pour cela que l’on y trouve toutes les références historiques et imaginaires chevaleresques d’élévation, de justice, de charité, de foi et de sacrifice. Le héros est un être humain en symbiose avec la nature vivante, qui se bat contre l’insupportable système dictatorial mis en place avec les machines, c’est cela la leçon éternelle de la survie de l’humanité, sous la plume de Tolkien.


    Où sont les couleurs, où est cette musique, où demeure le rêve ? Cette magie que seule la volonté chevaleresque d’un Roi incarne, écoutons Tolkien : « Je reviens vers vous en ces temps difficiles ». Mais cela ne suffit pas, tout se mérite, c’est sur la route du sacrifice que se construisent les sociétés policées et paisibles, avec des hommes qui s’oublient pour le service des autres, c’est l’enseignement de l’histoire, qu’imaginairement réécrit Tolkien. Car cet imaginaire est en nous, dans l’esprit et le cœur de nos jeunes enfants, pure et noble, comme les rêves des fées et princesses, paladins et chevaliers, preux et bâtisseurs, gueux et guides spirituels. C’est ainsi que se reconstruisent les cités et que se prolongent les sagas, lorsque l’on se promène à travers des paysages dont nos ancêtres constituent l’humus de la terre, que l’on doit respecter comme notre mère. Tolkien rajoute : « Nombreux sont les vivants qui mériteraient la mort. Et les morts qui mériteraient la vie. Pouvez-vous leur rendre, Frodon ? Alors, ne soyez pas trop prompt à dispenser mort et jugement. Même les grands sages ne peuvent connaître toutes les fins ». Notre monde quel qu’il soit ou devienne ne peut s’améliorer dans la dignité sociale qu’en respectant certaines règles qui élèvent l’homme pour la vie sociétale humaniste, tel que la chrétienté l’enseigne depuis les temps les plus lointains. Le triomphe de la vérité progresse que si les gens de bien se battent contre le mal. Des contes et légendes, que reste-t-il ? Notre imaginaire fabrique des sagas et invente des histoires sans fins, que nos cultures ancestrales sèment dans nos consciences et aux quatre vents. Quel bonheur d’imaginer, en ces temps confus et matérialistes, des époques où seuls l’ami et le service importaient à la vie. Il est bon, voir passionnant, de vivre de tels instants en des quêtes sans fins, en des mondes aux couleurs pastel, aux musiques enchanteresses, où règnent chevaliers et princesses. Les histoires de Tolkien sont ancrées dans des mondes merveilleux, d’enchantements et de fééries très anciens. Les codes sont ceux du Moyen-Age dont les récits sont hors du temps, peut être afin d’amener le lecteur à se souvenir de ses racines en s’appropriant à travers Tolkien, l’héritage des légendes et sagas, constituant son identité, afin qu’à travers son sang, il trouve dans le monde moderne, les clés, les réponses essentielles, sur le sens de son existence.


    Il est réconfortant de savoir qu’il n’y a pas que ce monde gris qui nous entoure mais que l’impossible peut un jour se réaliser. Quelle est la temporalité réelle et le virtuel, le cauchemar et le rêve, l’imaginaire que nous y mettons peut demain changer, telle est l’âme humaine. Telle est l’esprit de la « Terra Francorum », de la « Geste des Francs », comme de nos espérances, rien n’est décidé, rien n’est écrit. Le « laisser-faire », la résignation, cette forme de lâcheté dans la soumission facile de nos existences à un pouvoir d’un soi-disant nouvel ordre mondial reposant sur l’argent, n’est que le résultat de l’abaissement de l’homme, comme de l’acceptation à un fatalisme réduisant nos enfants à une numérotation vers la robotisation des individus. Alors oui, nous pensons que l’élévation est un défi humaniste, le service de l’autre dans une forme de chevalerie perpétuelle, toujours présente et renouvelée, l’exemple et l’humilité et puis qu’importe ! C’est notre choix, même si c’est inutile, même si nous devions mourir, nous avancerons dans cette détermination, cette voie tracée par nos ancêtres, de Roland à Baudouin IV, comme de Bayard à D’Artagnan. Nous sommes fils de France et avons un destin, comme un héritage sur nos épaules et dans notre sang. En nous, résonne encore le cor de Roland, annonçant les périls qui nous guettent. C’est la chevalerie franque avec les templiers qui, aux portes de Jérusalem, marqués de la croix rouge du Christ, vainquirent à un contre dix, parce que la foi ne renonce jamais, parce que c’était et c’est cela la France ! Notre jour viendra…


    Du « Crac des chevaliers » en Syrie, nous tirons notre devise : « Sit tibi copia sit sapientia formaque detur inquinat omniasola superbia si comitetur… Aie la richesse, aie la sagesse, aie la beauté, mais gardes-toi de l’orgueil qui souille tout ce qu’il approche ».


    F. PORETTI – Winkler
    Bibliographie sommaire :
    Le Silmarilion
    Le Seigneur des anneaux
    Feuille, de Niggle 
    La Route perdue 
    Deux Arbres
    J.R.R. Tolkien, La Légende de Sigurd et Gudrún
    Kalevala (Elias Lönnrot) 
    L’Edda poétique

  • En réponse au commentaire d'Ose : l'Islam, comme la Révolution, est un bloc...

    Voici le court commentaire reçu hier, écrit par Ose :

    "Il n'y a pas 2 "islam", l'un "modéré" et l'autre "terroriste" ! L'islam est conquérant par essence car le djihad fait partie intégralement de cette "religion" ! L'histoire le prouve et le présent le confirme !"

    Vous avez bien raison, Ose. L'Islam est comparable en tout point à cette Révolution dont Clémenceau disait qu'elle était "un bloc" : on la prend toute entière, y compris sa Terreur, son Génocide vendéen et le martyre des villes françaises (Lyon, Marseille et Toulon, Nantes...), sa xénophobie, sa guerre à tout ce qui n'est pas elle... Ou alors on la rejette toute entière.

    Même chose avec l'Islam : les chrétiens du Moyen-Orient le savent bien. Si le christianisme promet le Ciel dans l'autre monde, l'Islam fait vivre l'enfer, ici et maintenant, à tous ceux qui n'ont pas adopté l'une des trois options qu'il propose : la conversion, l'exil ou la mort.

    C'est ainsi : l'Islam est, de plus, une religion instable : c'est comme la nitroglycérine du film Le salaire de la peur : avec une personne calme, pacifique, sensée, on peut avoir des rapports habituels et normaux, comme l'explique le Père de Foucauld.  Mais le moindre esprit fragile et/ou influençable, le moindre cerveau malade ou primaire peut à tout moment, avec l'Islam, basculer dans le terrorisme islamiste. Car l'Islam, à la différence de toutes les autres religions, divise le monde en deux : la "maison de l'Islam", l'ensemble des pays où vivent les musulmans, selon la loi coranique, et "la maison de la guerre", c'est-à-dire toute le reste du monde, qu'il faut absolument conquérir à l'Islam, car le monde entier a pour finalité de devenir musulman. C'est cela que les musulmans entendent lorsqu'ils parlent de "Dar el Islam" et Dar el Gharb"...

    Certes, il y a, aussi, ces musulmans pacifiques dont parle Gérard Leclerc (comme le Père de Foucauld), dont beaucoup vivent chez nous sans poser le moindre problème, et avec lesquels beaucoup d'entre nous ont de bonnes relations. Mais cela ne change rien au fond du problème, qui est le texte du Coran lui-même, et la violence inouïe qu'il véhicule...

    Lisez la Bible, puis le Coran : la différence vous sautera aux yeux...

    Avec l'Islam et le Coran, tout dépend de qui le lit : une personne sage, raisonnable, intelligente, pacifique etc... pourra parfaitement avoir ce que l'on appelle une vie normale, et s'insérer dans une société. Mais n'importe lequel des "paumés de l'Islam" peut devenir, à n'importe quel moment, un frère Kouachi, un Mohamed Merah, un Salah Abdeslam...

    lafautearousseau

    PS : nous "répondons" ici à Ose, mais le commentaire de Kardaillac sur le Banquet camelot du GAR est excellent aussi. Sauf que, aussi juste que complet, il n'attire aucun autre commentaire possible que celui d'être, précisément, aussi juste que complet !...

    Merci à nos lecteurs/commentateurs...

  • Un coup de torchon nécessaire ? par Gérard Leclerc

    Hier, je m’interrogeais à propos du procès Weinstein à New York et de la vague que le scandale d’un comportement insupportable avait provoquée. Doit-on se féliciter de cette houle de haine déclenchée contre les hommes définis comme prédateurs ? Peut-être est-ce la rançon d’un passé plus que glauque. Un énorme coup de torchon était nécessaire pour dissiper tant d’ignominies et plus encore pour venger tant de souffrances secrètes et de vies gâchées.

    13584804_1050497325039319_7100176010205014433_o.jpgJ’aurais quand même quelques objections à formuler contre tous ces réquisitoires, parfois gâtés par l’idéologie. Le féminisme est-il une cause si uniformément pure qu’on le prétend. Ses icônes sont-elles des modèles de vertu, indemnes de toute attitude de domination et d’agression, y compris à l’égard des femmes ? Sûrement pas, et l’auteur du Deuxième sexe, le manifeste féministe du siècle dernier, a pu être mise en accusation par une de ses anciennes élèves sans que cela émeuve grand monde.

    Par ailleurs, j’en suis désolé, mais mon expérience personnelle contredit amplement le discours ambiant. Depuis l’enfance, j’ai appris le respect absolu des femmes et je n’avais aucune difficulté à les respecter, ayant tout reçu d’elle. La misogynie m’a toujours été étrangère, tout simplement parce que les exemples que j’avais autour de moi m’inspiraient amour et reconnaissance. Et comme le disait un philosophe ami, elle nous sont bien supérieures à tous égards ! Sans doute, de tels propos sont-ils suspects de sexisme ou de machisme refoulés, ces marques de reconnaissance étant simplement l’aveu d’un refus de l’égalité. J’avoue être un peu désarmé par ce type d’argument. Qu’est-ce que ce féminisme étranger à la symbolique positive de la femme ?

    Enfin, il y a un réel problème que je n’ai pas le temps d’examiner sérieusement ce matin. Pourquoi les publications, qui furent les plus en pointe dans la revendication des libertés sexuelles, notamment en matière de pédophilie, sont-elles aujourd’hui les plus véhémentes dans leur condamnation ? Sans doute est-ce l’effet de leurs excès passés, qui les rend désormais si vertueuses et si vindicatives à l’égard des délinquants qu’ils protégeaient, valorisaient et hébergeaient hier. L’histoire a déjà connu pareils retournements. Elle en connaîtra d’autres qui nous surprendront.

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 7 janvier 2020