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Rechercher : qu'est ce que le système ?

  • Le national et le l’international (Coronavirus), par Gérard Leclerc.

    L’immense crise actuelle, nationale, européenne, mondiale, impose d’ores et déjà des révisions radicales qui sont notamment d’ordre politique. Celle qui concerne les frontières nationales s’impose au premier chef.

    Le président de la République remarquait, dans son allocution de lundi soir, que l’épreuve que nous subissions ne nous laisserait pas intacts et qu’il nous faudrait en tirer toutes les leçons. Qui ne pourrait adhérer à une telle invitation, que l’on soit partisan ou adversaire du pouvoir actuel et de son principal détenteur ?

    gerard leclerc.jpgRien que sur le terrain politique, des mises au point s’imposent d’ores et déjà. Emmanuel Macron, au nom de l’Europe, s’est opposé, alors que la crise était déjà ouverte, à la fermeture de nos frontières nationales. Il était sur la même ligne qu’Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, qui s’opposait à toute initiative nationale en deçà des frontières de Schengen. Elle était désavouée par son propre pays, l’Allemagne, qui décidait unilatéralement de se protéger.

    Cette question des frontières et de l’espace national contredit une certaine idée de la mondialisation qui s’était imposée depuis les années 90. Ainsi que l’écrit, dans Le Figaro, ce pertinent spécialiste des affaires internationales qu’est Renaud Girard : c’est l’idéologie mondialiste qui se trouve en faillite, celle qui se fonde sur « les vertus d’une absolue division internationale du travail, n’obéissant qu’aux lois classiques du libéralisme économique. Il est inacceptable que nous dépendions aujourd’hui d’un pays aussi lointain et différent de nous que la Chine pour la fabrication de nos médicaments ».

    Mais cette revalorisation de la localisation implique-t-elle forcément un splendide isolement ? Sûrement pas, car si la politique suppose la reconnaissance des espaces nationaux et de leurs nécessaires autonomies, la coopération internationale est aussi de la plus urgente actualité. L’épidémie du coronavirus nous vient de Chine, et le régime chinois n’a que trop attendu pour livrer au monde les informations qui s’imposaient. Il est impossible de cacher à la communauté internationale qu’une menace épidémique plane sur le monde entier. En l’espèce, le mensonge d’État ne concerne pas la seule Chine communiste et celle-ci, qui doit son expansion au marché international, ne peut sans péril, pour sa seule économie, diffuser de fausses informations. Celles qui entacheront durablement sa crédibilité. Un équilibre est donc à trouver entre ce qui relève du territoire national et ce qui relève des échanges internationaux.

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 18 mars 2020.

  • Sur le blog de Michel Onfray, au Point: ”Le surgissement du mot 'science' ne doit pas fonctionner comme un argument d'au

    Sébastien Le Fol: Un conseil pour commencer, quel philosophe faut-il lire en confinement?

    Michel Onfray: Ce peut être un stoïcien, car ils sont les philosophes du combat contre l'adversité par excellence: ils donnent des recettes pour lutter contre l'inquiétude, la peur, la crainte, l'angoisse, la vieillesse, la maladie, la souffrance, la trahison, la mort bien sûr. Je songe aux Pensées pour moi-même de Marc-Aurèle, aux Lettres à Lucilius de Sénèque, ou au Manuel d'Épictète. Mais, s'il ne fallait qu'un philosophe, ce serait Montaigne, qui, dans les Essais, les contient tous. Permettez-moi de signaler qu'une excellente version en français d'aujourd'hui a été publiée chez Bouquins Laffont-Mollat car le texte en ancien français du XVIe siècle n'est plus lisible en effet que par peu de gens. Toutefois, l'idée n'est pas de lire comme on lit sur la plage, en dilettante, légèrement, mais de façon soutenue, avec un crayon à la main et un petit cahier à disposition pour synthétiser, certes, mais surtout pour commenter ce qu'on lit et en faire un profit existentiel personnel.

    SLF: Même si l'enseignement est organisé à distance, que faut-il apprendre à ses enfants qui ne soit plus enseigné dans l'Éducation nationale?

    MO: Ce qu'on y apprenait jadis! À savoir lire, écrire, compter, calculer, donc analyser, penser, construire un esprit critique –toutes choses qui passent pour réactionnaires aux yeux des nihilistes qui, d'une façon orwellienne emblématique, se présentent depuis des années comme des progressistes! On peut aussi et surtout en profiter pour faire ce que l'école n'a jamais vraiment fait: enseigner l'art, qui est une véritable école de sensibilité. On peut ainsi apprendre des poèmes et se les réciter, lire de la poésie à plusieurs, mais aussi des histoires, lire des nouvelles de Maupassant à ses enfants, leur faire découvrir le théâtre ou l'opéra, textes et livrets à la main. Regarder des émissions intelligentes –les archives de l'INA d'Apostrophes, par exemple. Ces archives disponibles sur le Net permettent de laisser tomber les séries débiles au profit des travaux sur l'art d'Alain Jaubert, Palettes, ou les vingt-trois émissions de Grand'art de l'excellent Hector Obalk. Idem avec le cinéma: il est devenu une activité de marchands cupides, mais, avant cela, il a rendu possible un grand nombre de chefs-d'œuvre pendant la première moitié du XXe siècle. On ne se trompe pas en préférant le noir et blanc qui ne se résume pas aux Tontons flingueurs –très bon, au demeurant… Regardez les intégrales des grands: Jean Vigo, Carné, Renoir, Grémillon, Tourneur, Duvivier, Clouzot, ou, celui qui est pour moi le plus grand critique de notre société: Jacques Tati!

    SLF: Sommes-nous encore capables de nous ennuyer?

    MO:Pour ma part, j'ignore et j'ai toujours ignoré ce qu'est l'ennui! J'ai la chance d'être un lecteur compulsif depuis longtemps (et un auteur compulsif depuis longtemps aussi…) de sorte que les livres ont toujours été pour moi une issue de secours à toutes les impasses dans lesquelles j'aurais pu me trouver. Montesquieu a écrit cette phrase magnifique: "Je n'ai jamais eu de chagrin qu'une heure de lecture n'ait dissipé." Dès lors, je n'imagine pas ce qu'est s'ennuyer pour quelqu'un d'autre! S'ennuyer, c'est n'avoir rien d'autre à fréquenter que soi. Or le monde est vaste en dehors de soi!

    SLF: Qu'est-ce qui nous a fait accepter sans sourciller (pour la plupart d'entre nous) cette privation de liberté? Les amendes pour non-respect des règles de confinement ou la peur de la mort?

    MO: Le bon sens… C'est d'ailleurs beaucoup plus tôt qu'il aurait fallu faire preuve de cet élémentaire bon sens. J'ai pour ma part signalé sur le plateau de télévision d'Audrey Crespo-Mara dès le 28 janvier, juste avec un peu de bon sens, que la Chine n'était pas un pays à prendre la décision de fermer une ville de plusieurs millions d'habitants sans de sérieuses raisons et qu'il y avait là l'aveu d'une menace véritable! Un pays totalitaire n'a que faire de dizaine de milliers de gens en plus ou en moins à cause d'un virus qui n'aurait été, disait-on partout à l'époque, qu'une grippe moins mortelle.

    SLF: Le coronavirus marque-t-il une nouvelle étape dans l'effondrement de la civilisation judéo-chrétienne que vous analysez dans votre livre Décadence?

    MO: Il s'inscrit dans ce qui existait déjà… Il prend sa place dans le mouvement d'effondrement. La pandémie montre l'impéritie du chef de l'État et du gouvernement, les propos incohérents parce que contradictoires d'Emmanuel Macron (restez chez vous mais allez voter, confinez-vous mais vous pouvez faire des exercices physiques, les écoles ne seront pas fermées puis elles sont fermées, le virus ignore les frontières mais on les ferme tout de même, etc.), conséquemment la démonétisation totale de la parole d'Emmanuel Macron à qui personne n'obéit. Il montre également le cynisme d'une ministre de la Santé démissionnaire qui tente de sauver sa peau en avouant dans un même mouvement qu'elle a préféré sa carrière à la vérité qui aurait épargné des vies. L'idéologie de l'Europe maastrichtienne, massivement matraquée depuis des décennies, tombe comme un fruit pourri: le résultat de cette politique libérale est qu'on trie les vieux à l'entrée des hôpitaux pour les laisser mourir dans leur coin, mais aussi qu'on envoie à la guerre, pour utiliser le mot du chef de l'État, un personnel soignant à qui on est incapable de fournir de simples masques ou du gel hydroalcoolique pour se protéger du mal qu'ils côtoient au plus près… Tout ce qui advient n'initie ni ne précipite la chute mais montre en pleine lumière quelles formes elle prend.

    SLF: Dans ses Essais sur l'histoire de la mort en Occident, Philippe Ariès a montré à quel point notre société a refoulé la mort. Ce déni ne nous rend-il pas très vulnérables?

    MO: Il n'y a pas de dénégation ou de refoulement de la mort, mais un nihilisme face à la caducité du discours chrétien sur elle. Jadis, la religion catholique disposait du monopole du discours sur la mort –Bossuet en avait formulé le contenu de manière sublime. Seuls quelques rares athées ou libres penseurs, quelques déistes ou francs-maçons n'y souscrivaient pas. Aujourd'hui, ce discours chrétien ne marche plus, même chez bon nombre de ceux qui se disent catholiques… Il s'agit donc moins d'un retour de la mort refoulée que d'une angoisse devant elle, décuplée par l'incapacité à y faire face et à y répondre avec une sagesse post-chrétienne. Les médias qui moulinent la mort vingt-quatre heures sur vingt-quatre mettent les Français face à ce trou dans l'être, dans leur être: ils expérimentent moins le retour de la mort refoulée que le nihilisme de l'époque qui, sur ce sujet comme sur tous les autres, n'a rien à proposer.

    SLF: Nous manquons de masques: La Chine nous en envoie un million. Le coronavirus fait prendre conscience aux Européens de leur extrême vulnérabilité. Serions-nous devenus le nouveau tiers-monde ?

    MO: De la même manière que la chute de l'URSS a montré que l'Ouest avait fantasmé pendant plus d'un demi-siècle sur cet empire marxiste-léniniste qui s'avérait un Tigre en papier, l'épidémie montre cruellement que cette Europe maastrichtienne présentée depuis un quart de siècle comme un monstre économique susceptible de faire pièce aux grands empires du monde chute sur ceci: elle n'est pas capable de fabriquer et de fournir des masques aux soignants qui accueillent les victimes de l'épidémie! L'Italie, qui fait partie de l'Union européenne et qui est forte de 60 millions d'habitants, enregistre plus de morts du coronavirus que la Chine, un pays de 1 milliard 300 millions d'habitants! De fait, l'Europe est devenue le nouveau tiers-monde –en abréviation, NTM…

    SLF: Tout le monde imaginait que la prochaine crise viendrait de l'économie. Or c'est un virus qui met le monde à genoux. Pourquoi avons-nous sous-estimé ce risque? De nombreux scientifiques nous avaient mis en garde…

    MO: Le virus n'existe pas indépendamment de l'économie! Dans une économie mondialisée, tout se tient. La voie libérale maastrichtienne a fait du profit l'horizon indépassable de toute politique. Produire des masques et les stocker? Pas rentable… Investir dans la recherche? Pas immédiatement rentable. Disposer d'un service de soins performant pour tous? Pas rentable, laissons les soins aux riches qui auront les moyens de se les offrir et les pauvres à leur solitude. Le virus arrivant, il révèle, au sens photographique du terme, la vérité des choix économiques, donc politiques, qui ont été faits depuis Giscard, Mitterrand compris, jusqu'à Macron.

    SLF: La parole scientifique serait-elle devenue à ce point inaudible dans notre "démocratie des crédules", pour reprendre l'expression de Gérald Bronner?

    MO: Attention à ne pas souscrire à la faribole de la science qui dirait le vrai! Relisons Bachelard qui invite à faire la science de la science pour examiner les véritables conditions de possibilité du discours scientifique! Les médecins de Molière, avec leurs clystères et leurs sangsues, se réclamaient de la science. En URSS, Lyssenko qui luttait contre la génétique de Mendel en la niant était aussi un scientifique! Greta Thunberg se réclame elle aussi de la science pour légitimer ses imprécations apocalyptiques. Or la science obéit à son temps et la génération spontanée défendue par Aristote a été science jusqu'à ce que Pasteur montre, plusieurs siècles plus tard, que c'était baliverne. Le surgissement du mot "science" ne doit pas fonctionner comme un argument d'autorité qui interdirait toute réflexion critique. En présence de toute science, le philosophe active d'abord l'épistémologie! Lire ou relire ce grand livre qu'est La formation de l'esprit scientifique.

    SLF: Cette crise peut-elle provoquer un sursaut civique et moral dans nos sociétés?

    MO: Elle peut provoquer pas mal de choses, mais je crois moins aux lendemains qui chantent qu'à une colère qui monte. Pour l'heure, elle se retient pour cause de décence, de début de confinement, d'abattement intellectuel et moral, d'informations parcellaires. Or il ne pourra pas ne pas y avoir un effet Buzyn: son entretien dans Le Monde a montré l'immense cynisme de nos gouvernants dans cette affaire –le sien compris… Mais cette crise ne refera pas à elle seule et d'un seul coup un esprit civique que cinquante années de propagande généralisée ont définitivement détruit en France.

    SLF: Y a-t-il des épisodes historiques qui peuvent nous inspirer pour nous reconstruire?

    Il ne sert à rien de chercher des raisons de comprendre le présent dans notre passé. Le présent suffit bien à qui fait fonctionner son intelligence, sa raison, sa réflexion, son esprit critique. Le simple exercice du bon sens suffit pour se prémunir de la propagande dans laquelle nous vivons sans cesse. Il faut penser les faits et ne jamais laisser le soin de leur commentaire aux autres –le mien compris…

  • La liberté de l’homme intérieur par Gérard Leclerc

    L’Église catholique est mise sévèrement en procès, en ce moment. Livres, films, documents pleuvent, accusant prêtres et communautés d’abus de toutes sortes. Malheureusement, les faits allégués sont souvent réels et imposent de sérieuses révisions de la part de l’institution. Pourtant la plupart des chrétiens ont vécu de toutes autres réalités et sont tributaires de la liberté de l’homme intérieur.

    13584804_1050497325039319_7100176010205014433_o.jpgL’époque ne nous est guère agréable, à nous autres catholiques. Les coups pleuvent d’un peu partout. Des livres, des films, des documents mettent en accusation non seulement les abus sexuels sur les enfants, mais des abus spirituels dont ont été victimes des jeunes gens de la part de prêtres qui ont usurpé leur autorité pour brimer les consciences, en produisant de sérieux dégâts psychologiques. Les communautés charismatiques sont particulièrement visées. Un ouvrage ouvre le procès « des officines et des groupuscules » s’attachant à guérir les homosexuels au prix de conversion forcées. Personnellement, je me suis toujours méfié de ce type de thérapies, craignant qu’elles ne créent plus de drames que de délivrances. En tout état de cause, la conversion ne saurait résulter de manipulations ou d’emprises extérieures. Elle n’est du ressort que de la personne accédant librement à son évolution intérieure.

    Par ailleurs, les abus psychologiques ne sont pas que du ressort de l’institution ecclésiale. L’intelligentsia révère des figures, célébrées comme initiatrices de liberté, et qui ont profité de leur magistère intellectuel pour abuser leurs élèves. Mais elles sont indemnes de tout procès, même lorsque des témoignages ont mis en évidence leurs procédés de captation. Ce n’est d’évidence pas une excuse pour ce qui s’est déroulé dans certains structures d’Église, où la responsabilité des ministres est d’un ordre supérieur. Mais la question qui nous est posée dans le cadre ecclésial est de savoir s’il s’agit d’abus structurels, c’est-à-dire inhérents à la direction spirituelle et aux habitus mentaux et dogmatiques du catholicisme.

    Je n’en crois rien pour ma part, non à cause d’une foi aveugle dans les vertus de l’Église, mais du fait d’une longue expérience personnelle. C’est exactement le contraire que j’ai vécu, n’ayant jamais subi l’emprise des gourous et une quelconque dictature intellectuelle. Et puisque l’on parle beaucoup de films à charge contre l’Église, j’en distinguerai un autre qui plaide en faveur de la liberté supérieure des enfants de Dieu et la constitution de ce que saint Paul appelait « l’homme intérieur ». Allez voir le merveilleux film Une vie cachée de Terrence Malick et vous verrez ce qu’est cette liberté incarnée par le héros, le bienheureux Franz Jägerstätter, dressé seul contre le nazisme, à cause de sa stature spirituelle.

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 11 décembre 2019

  • Sur le blog de Michel Onfray : une nouvelle revue pour les jours ”d'après”.

    Sauvagerie de la mondialisation, dévoiement de l’Europe, arrogance des gouvernants, appauvrissement des classes populaires, collusion des médias et du pouvoir, casse de l’hôpital public, sécession des territoires perdus de la République: L'épidémie de coronavirus agit comme un révélateur photographique qui met au jour l’état désastreux de notre pays.

    Mais nos malheurs ne s'arrêtent pas là. Après la crise sanitaire viendra le temps de la facture économique. Et les ménages modestes seront à n'en point douter bien plus pénalisés que la France d'en haut. Il suffit de voir le durcissement du Code du travail décrété dans le cadre de l'état d'urgence sanitaire... alors que le droit du capital, lui, n'a été retouché en aucune manière. En cette période troublée, la finance continue de régner.

    Alors que faire? Avec ses amis, Michel Onfray a décidé de créer une revue pour penser les jours "d’après". Son nom: FRONT POPULAIRE. Les auteurs: d’anciens élus, des gilets-jaunes, des enseignants, des juristes, des journalistes, des démographes…

    Les uns sont de gauche, les autres sont de droite. Les uns croient au Ciel, les autres n’y croient pas. Mais tous sont convaincus qu’il faut plus que jamais mener le combat des idées pour retrouver notre souveraineté. Car à quelque chose malheur est bon, le confinement généralisé les rend encore plus déterminés!

    FRONT POPULAIRE prendra la forme d’un mook trimestriel de 200 pages qui ne recevra, par choix d'indépendance, aucun financement publicitaire. Qu’est-ce qu’un mook? Il s’agit d’un objet éditorial hybride, à mi-chemin entre le magazine et le livre (book). Les lecteurs pourront ainsi se le procurer aussi bien chez leur libraire favori que dans les maisons de la presse. Une façon pour d’être présents dans tout le pays, aussi bien dans les grandes villes qu'à la campagne.

    FRONT POPULAIRE, c’est aussi un style éditorial. Il tient en une formule: ne pas prendre les Français pour des enfants. Depuis le début de la crise du coronavirus, le pouvoir nous parle comme si nous savions à peine lire et écrire. C’est pour résister à cette petite musique crétinisante qui fait tant de mal à la République que la revue a une ambition de haute tenue et d'ouverture au débat.

    A parution, les enquêtes et analyses de FRONT POPULAIRE seront également disponibles sur le site web FrontPopulaire.fr, où l'on trouvera aussi des informations régulièrement mises à jour quant au projet (dévoilement des auteurs, des thèmes…) et une fonctionnalité "Vos idées", permettant aux internautes de soumettre leurs suggestions. Sans oublier bien sûr une page "Contributeurs", dans laquelle sont remerciés tous ceux qui contribuent à ce projet, soit par leur abonnement soit par leur pré-achat.  

    Pour que FRONT POPULAIRE voie le jour au plus vite (c’est-à-dire avant l’été) les contributions de chacun sont en effet essentielles. Envoyez vos suggestions, informez-vous sur l'avancement du projet, et pré-abonnez-vous en vous rendant sur FrontPopulaire.fr.

    Bien à vous,

    L'équipe de MichelOnfray.com.

  • Que faire avec le déconfinement ?, par Gérard Leclerc.

    © Pascal Deloche / Godong

    La discussion à propos du confinement fait rage. Beaucoup d’économistes tirent le signal d’alarme sur le désastre économique qui résulte de l’arrêt de l’activité. Le projet d’un modèle alternatif au libéralisme leur est étranger. Tandis que d’autres affirment qu’un changement profond est indispensable.

    gerard leclerc.jpgC’est sans doute par goût et par penchant intellectuel que je privilégie souvent dans ces chroniques un certain angle de vue, plus axé sur les relations sociales que sur les rapports économiques. On est fondé à me le reprocher, comme si j’adoptais une sorte d’idéalisme qui fait fi d’un certain nombre de dures réalités. Ainsi hier, je me retrouvais d’emblée en accord avec Edgar Morin, dont je suis avec la plus grande sympathie les travaux depuis longtemps, notamment dans l’ordre de l’anthropologie sociale. Mais pas plus tard qu’hier, je me suis trouvé rappelé à l’ordre par un certain nombre d’articles de journaux. Gare à la catastrophe économique qui nous guette ! Le confinement constitue un danger absolu. Les chiffres s’alignent, implacables. Je me félicite, avec Edgar Morin, d’un bel élan de solidarité ? Mais demain des milliers d’entreprises vont faire faillite, et le nombre des chômeurs va s’accroître de façon considérable.

    La polémique s’enflamme d’ailleurs entre ceux qui annoncent une mutation de civilisation et ceux qui dénoncent l’illusion de la fin du libéralisme économique et de la mondialisation. Il serait insensé de ne pas prêter attention aux « réalistes », même si je prétends que leurs contradicteurs ne sont pas forcément de doux rêveurs. Faut-il préciser que cette polémique ne date pas d’aujourd’hui ? J’ai tiré de ma bibliothèque un ouvrage de Raymond Aron intitulé Les désillusions du progrès. Sa première édition en anglais date de 1965, donc d’avant 1968 et de ses utopies libertaires. Déjà, les mêmes problèmes se trouvent posés, avec la remise en cause de la société industrielle et le procès fait à la technique. La question écologique se profile déjà, même s’il faudra attendre dix années encore pour qu’elle se traduise politiquement. Mais ce grand esprit qu’est Aron ne parvient pas à trancher. Il ne se résout pas à abandonner totalement l’esprit saint-simonien. Il oppose deux ouvrages-manifestes Le Grand espoir du XXe siècle de l’économiste Jean Fourastié et La technique ou l’enjeu du siècle du sociologue-théologien Jacques Ellul. Il ne s’accorde, dit-il, ni avec la sérénité du premier, ni avec la rage froide du second. Peut-on trancher aujourd’hui ? Ce qui est certain, c’est que les enjeux sont devenus bien plus graves.

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 21 avril 2020.

  • A deux mains !, par Guy Adain.

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    (Notre ami Guy Adain nous a fait parvenir hier après midi ce texte que vous lirez ci-après et que vous apprécierez certainement, comme l'a apprécié la Rédaction. Merci à lui ! (Illustration : vitrail de la cathédrale d'Auch))

    Demain devra être un nouveau jour ! Il faudra prendre notre vie, notre présent, notre avenir à deux mains :
    « ET TOUT CHANGER. »
    Voilà quelques temps déjà que notre manière de survivre est indigne de la Nature !
    Si seulement l’Homme était un loup pour l’Homme !

    Dieu nous a donné le Paradis Terrestre, nous en avons fait un Enfer Terrestre. Nous avons saccagé la Nature, défiguré notre Terre, bouleversé le Climat, pollué les Eaux (mers, océans, lacs, fleuves et rivières), et pire encore, par cette déviation auto-destructrice qu’est le masochisme, nous avons avili L’Homme jusqu’à le rendre : « aberration de la Nature », et créé : L’Homme Inhumain !
    Comme le Satyre, demi-dieu aux jambes et aux pieds de bouc.
    Demi-dieu, parce que L’Homme est capable du meilleur, et Satyre parce qu’il peut être pire que pire, et j’en demande pardon à l’innocent bouc émissaire auquel j’ose le comparer !
    L’Homme Inhumain, le Caïn de la Bible ; c’est lui qui règne aujourd’hui sur notre monde. Il a voulu se faire berger et gardien de troupeau comme son frère, mais il a choisi le Veau d’Or comme emblème, et à sa suite, c’est lui que nous adorons et idolâtrons !
    Mais, notre Monde est celui de Caïn et…Abel !
    Les « Caïn » dominent, mais nous savons qu’au bout du compte, ils ne gagneront pas !
    Sans doute le temps est arrivé de répudier Caïn et de le renvoyer dans sa tombe où « son oeil l’attend » !
    L’Enfer Terrestre est en vérité le Paradis Terrestre, il suffirait de changer l’inscription au dessus de la porte de l’Enfer. Il suffirait de remplacer les Caïn par des Abel !

    Pour nous, pour notre pays, la France, il faudrait commencer par ne pas confier les rênes du pays à un ancien serviteur du Veau d’Or.
    Il faudrait aussi, sans revenir « Au temps des lampes à huile et de la marine à voile », rétablir la liaison avec le Ciel.
    Comme le disent nos jeunes…
    C’est le désert ici, y a pas de connexion !
    Au sommet de l’État, il faut un chef qui ait le bras long pour toucher le Ciel et les étoiles et les pieds enracinés profond dans la Terre de France.
    Un Roi, Le Roi !

    Demain donc, il faut prendre à deux mains notre destin et reconstituer le Royaume.
    Un Royaume nouveau et connecté…au Ciel !
    Un Royaume où la Nature sera prééminente !
    Un Royaume où l’on rendrait son trône au Roi Lion et où la monde animal serait respecté infiniment !
    Un Royaume où il faudrait écrire en plus des « Droits de l’Homme », les « Devoirs de l’Homme ».
    Un Royaume où la vie serait sacrée !
    Il nous faut un Roi, responsable « à Vie » !
    Responsable de Tout et de Tous !

    Le temps des « Caïn » est achevé, vive le temps des « Abel » !
    Heureux les doux, ils obtiendront la Terre Promise !
    Avec : Une Foi, une Loi, un Roi !


    Guy Adain
    24/IV/2020

  • Un coup de torchon nécessaire ? par Gérard Leclerc

    Hier, je m’interrogeais à propos du procès Weinstein à New York et de la vague que le scandale d’un comportement insupportable avait provoquée. Doit-on se féliciter de cette houle de haine déclenchée contre les hommes définis comme prédateurs ? Peut-être est-ce la rançon d’un passé plus que glauque. Un énorme coup de torchon était nécessaire pour dissiper tant d’ignominies et plus encore pour venger tant de souffrances secrètes et de vies gâchées.

    13584804_1050497325039319_7100176010205014433_o.jpgJ’aurais quand même quelques objections à formuler contre tous ces réquisitoires, parfois gâtés par l’idéologie. Le féminisme est-il une cause si uniformément pure qu’on le prétend. Ses icônes sont-elles des modèles de vertu, indemnes de toute attitude de domination et d’agression, y compris à l’égard des femmes ? Sûrement pas, et l’auteur du Deuxième sexe, le manifeste féministe du siècle dernier, a pu être mise en accusation par une de ses anciennes élèves sans que cela émeuve grand monde.

    Par ailleurs, j’en suis désolé, mais mon expérience personnelle contredit amplement le discours ambiant. Depuis l’enfance, j’ai appris le respect absolu des femmes et je n’avais aucune difficulté à les respecter, ayant tout reçu d’elle. La misogynie m’a toujours été étrangère, tout simplement parce que les exemples que j’avais autour de moi m’inspiraient amour et reconnaissance. Et comme le disait un philosophe ami, elle nous sont bien supérieures à tous égards ! Sans doute, de tels propos sont-ils suspects de sexisme ou de machisme refoulés, ces marques de reconnaissance étant simplement l’aveu d’un refus de l’égalité. J’avoue être un peu désarmé par ce type d’argument. Qu’est-ce que ce féminisme étranger à la symbolique positive de la femme ?

    Enfin, il y a un réel problème que je n’ai pas le temps d’examiner sérieusement ce matin. Pourquoi les publications, qui furent les plus en pointe dans la revendication des libertés sexuelles, notamment en matière de pédophilie, sont-elles aujourd’hui les plus véhémentes dans leur condamnation ? Sans doute est-ce l’effet de leurs excès passés, qui les rend désormais si vertueuses et si vindicatives à l’égard des délinquants qu’ils protégeaient, valorisaient et hébergeaient hier. L’histoire a déjà connu pareils retournements. Elle en connaîtra d’autres qui nous surprendront.

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 7 janvier 2020

     

  • Passage d’une année à l’autre par Gérard Leclerc

    Qu’est-ce qu’un changement d’année ? Le fait d’un phénomène cyclique lié aux rythmes cosmiques ? Pas seulement ! Car il s’agit d’abord de l’histoire humaine dont la notion été inventée par le christianisme avant que la pensée moderne ne s’en empare…

    13584804_1050497325039319_7100176010205014433_o.jpgLe passage d’une année à l’autre n’est pas seulement, pour l’humanité, lié à son insertion dans les cycles cosmiques, aussi importants soient-ils. L’actuel vogue de l’écologie nous l’assène suffisamment. Elle se rapporte aussi à la temporalité spécifique que l’on ne saurait mieux définir que par l’histoire. L’histoire, un mot qui résonne familièrement dans nos têtes à nous modernes. La philosophie depuis Hegel n’a cessé d’en explorer le concept, et le marxisme lui a donné un contenu qui a longtemps structuré l’analyse des événements et de la dynamique des évolutions sociales. Mais il y avait d’autres manières aussi modernes de considérer la genèse génératrice de notre devenir, aussi bien du côté de Tocqueville, d’Auguste Comte ou de Max Weber. Ce fut la tâche d’un Raymond Aron que de mettre en évidence ce qu’était la philosophique critique de l’histoire.

    Mais ce qu’on a un peu oublié, c’est qu’il s’agissait d’un phénomène de laïcisation d’une donnée essentielle de la Révélation chrétienne. Oui, l’histoire au sens moderne du mot est une pure invention chrétienne ou judéo-chrétienne, puisqu’on ne saurait comprendre l’avènement du Christ sans ce qui l’a préparé. Mais il fallait cet avènement pour que l’on saisisse l’enchaînement providentiel qui conduit à la réalisation de la Promesse.

    Le cardinal de Lubac a écrit sur le sujet un livre absolument essentiel à propos de cet immense penseur chrétien que fut Origène. Un livre qui s’intitule Histoire et Esprit, car c’est l’Esprit qui confère au devenir son intelligibilité. Les Grecs étaient fermés à celle-ci. Et un Philon d’Alexandrie, pourtant héritier du peuple de la Bible, ne percevait pas en quoi il y avait transcendance de l’événement par rapport aux régularités cycliques. Il en va tout autrement d’Origène qui perçoit l’Esprit dont l’histoire est porteuse.

    On me pardonnera ce développement un peu intellectuel pour saluer l’aube de la nouvelle année. Il ne voudrait que nous sensibiliser au sens d’une histoire qui n’est pas un vain ressassement mais une perpétuelle ouverture à ce qu’il faut bien appeler l’espérance. Espérance parce qu’elle a été définitivement rendue possible par le Salut qui a resplendi à Noël.

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 1er janvier 2020

  • Le terrible évangile de dimanche, par Gérard Leclerc.

    Je n’aurais certes pas l’audace de rapporter notre actualité politique parisienne à l’Évangile qui était proclamé hier dans notre liturgie dominicale. Je n’ai aucune autorité pour cela, détestant par ailleurs faire la morale à mes contemporains. Mais tout de même, le chrétien confronté à la radicalité évangélique, tel que Jésus nous l’assène dans ce passage de saint Matthieu (5,17-37) est bien obligé de s’interroger.

    gerard leclerc.jpgFaut-il renoncer à cette radicalité par impossibilité, difficulté extrême de refuser ce qu’on appelle l’évolution des mœurs ou plutôt leur libération ? Alors, autant rejeter l’évangile, soit comme caduc, soit comme expression d’un idéal inatteignable : « Tout homme qui regarde une femme avec convoitise a déjà commis l’adultère avec elle dans son cœur. »

    On nous explique qu’il faut faire la différence entre ce qui relève de la loi et ce qui relève de l’intimité. Bien sûr, mais ce qui est légal est-il bon forcément ? Non, ce qui est toléré par la loi n’est pas nécessairement conforme à la morale, encore moins à la perfection évangélique. Saint Thomas d’Aquin expliquait en son temps qu’il était impossible au législateur d’imposer à tous un idéal de vie trop élevé qu’il serait impossible de suivre. Il faut reconnaître que les choses sont aujourd’hui encore plus compliquées. Le discours contemporain, explique l’excellent sociologue qu’est Jean-Pierre Le Goff dans Le Figaro, « prétend s’être libéré de tous les tabous, en même temps qu’il prône un nouveau moralisme qui fait fi ou prétend éradiquer l’ambivalence des sentiments et des pulsions. C’est une conception puriste de l’être humain qui tend à nier publiquement sa “part sauvage”, tout en continuant à vivre avec et de l’exprimer avec plus ou moins de discrétion. »

    Au moins, le christianisme ne nous raconte pas d’histoires à ce propos. Il n’a jamais nié cette part obscure de notre humanité. Au contraire, il la rapporte à un péché originel qui a blessé notre nature. Voilà pourquoi Jésus ne s’est pas contenté des propos radicaux que nous avons entendus hier. Il a tendu la main aux pécheurs, pour les relever. Encore faut-il avoir l’humilité de se reconnaître pécheur et faillible. L’époque ne nous y aide guère. C’est le moins qu’on puisse dire.

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 17 février 2020.

  • Sur le procès Preynat par Gérard Leclerc

    Je manquerais à mon devoir si je n’abordais pas le procès Preynat, qui s’est déroulé la semaine dernière à Lyon. À plusieurs reprises, j’ai traité de cette affaire, notamment à propos du cardinal Barbarin, qui se trouvait chargé de la responsabilité entière d’un drame qui s’était produit avant qu’il ne devienne archevêque de la ville de saint Irénée. En un mot : il fallait que ce procès ait lieu pour que la justice reçoive enfin les aveux du coupable qu’est bien Bernard Preynat.

    13584804_1050497325039319_7100176010205014433_o.jpgSans aucun doute, l’institution ecclésiale a été défaillante pour l’empêcher de nuire, mais il y a d’abord le cas singulier d’un homme, qui a lui-même été abusé dans son enfance, ce qui explique en partie sa terrible addiction, et s’est rendu coupable d’une entreprise monstrueuse d’atteinte à l’enfance. Un avocat de la partie civile a pu parler d’une « industrie pour satisfaire ses besoins sexuels sur des enfants pendant vingt-cinq ans ». Circonstance aggravante, il a utilisé l’Église et sa fonction d’aumônier et de chef de troupe scout pour parvenir à ses fins.

    Ce qui stupéfie, c’est aussi le nombre de jeunes victimes, même s’il n’est pas possible d’en établir le compte exact. On se demande comment a pu durer si longtemps une telle entreprise perverse. Comment les supérieurs immédiats de Bernard Preynat et aussi toutes les familles des enfants n’ont-ils pas réagi sur le moment ? Il est vrai que nous jugeons l’affaire avec la distance que n’avaient pas les intéressés. Nous sommes aujourd’hui avertis de la gravité des pratiques de pédophilie. Il existe aujourd’hui toute une jurisprudence dont on ne disposait pas il y a trente, quarante ans et plus. La psychiatrie et la psychanalyse ont totalement reconsidéré un domaine qui ne bénéficiait pas de la vigilance actuelle.

    C’est que la société a changé et l’Église aussi, pour reprendre les propos du cardinal Barbarin. Car il n’y a pas que l’Église qui soit en cause. Toutes les institutions ont défailli pour prévenir le fléau et sanctionner les coupables. Il est vrai aussi que la responsabilité ecclésiale est d’un ordre spécifique et que l’on est tenté de se concentrer sur elle. Si l’Église en son personnel a si gravement défailli, alors qu’elle aurait dû donner l’exemple à la société entière, c’est qu’un rude examen s’impose. Il est d’ailleurs commencé. Puisse-t-il être suffisamment exemplaire pour permettre à toutes les autres institutions d’entrer dans un processus de correction et de délivrance.

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 21 janvier 2020.

  • La logique du politique, par Gérard Leclerc.

    Discours d’Édouard Philippe

    Après le discours du Premier ministre, une certitude. C’est l’exécutif qui portera tout le poids des décisions pour mener le pays au bout de la crise. Sa démarche sera forcément pragmatique. Et si l’opposition a de graves objections à lui faire, une éventuelle crise politique ne pourra éclater qu’après.

    gerard leclerc.jpgLe discours du Premier ministre devant l’Assemblée nationale, réduite à la portion congrue, a marqué, quelle que soit l’appréciation que l’on porte sur le fond, un grand moment de notre vie politique et institutionnelle. Les circonstances exceptionnelles donnaient toute leur gravité et leur tension à la parole d’Édouard Philippe, en rendant comme évidente ce qu’est la logique de la politique. En effet, si le régime parlementaire, avec sa légitimité démocratique, semble donner la priorité au consentement, il n’empêche que ce consentement n’a d’existence et de vigueur que s’il répond à une autorité constituée, en situation de proposer et aussi de décider. Sans doute la critique doit-elle être totalement libre, et il convient de se féliciter lorsqu’une opposition pugnace est en capacité de mettre en évidence les carences, les faiblesses et les oublis de l’exécutif. Mais cet exécutif ne saurait être mis en échec, sous peine d’une aggravation considérable de la crise.

    Jean-Luc Mélenchon, dans sa réponse à Édouard Philippe, a semblé mettre en doute la légitimité du président de la République, en insistant sur les erreurs d’Emmanuel Macron. Mais si l’opposant a évoqué la possibilité d’une crise politique qui couronnerait toutes les autres déjà advenues, sanitaire, économique, sociale, celle-ci, en toute hypothèse, ne pourrait intervenir qu’au terme de la pandémie, sinon ce serait le chaos. Donc l’autorité appartient bien à ses détenteurs actuels, qui vont devoir mener jusqu’à son terme l’action nécessaire pour permettre au pays de survivre au-delà de cette terrible épreuve.

    Quant aux mesures annoncées par le Premier ministre, elles se signalent par leur prudence, parfois même par leur hésitation, notamment en ce qui concerne le retour à l’école. Mais cela correspond aussi aux incertitudes des scientifiques eux-mêmes et au manque de moyens cruel pour accompagner le déconfinement. C’est le pragmatisme qui commandera la suite des décisions à prendre. Nous aurons à les apprécier au fur et à mesure, ne serait-ce qu’en ce qui concerne l’ouverture de nos églises. Des églises qui n’auront pas seulement à envisager le retour aux cérémonies communautaires. Il faudra aussi prendre garde à l’avertissement de Natalia Trouiller : « Nos paroisses sont-elles prêtes à l’afflux de la misère qui va déferler ? »

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 29 avril 2020.

  • Dans la malle aux trésors de lafautearousseau, découvrez... : 5. Nos 43 Grands Textes !

    (Cliquez sur les titres)

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    43 : Charles Péguy : "Pour la première fois dans l'histoire du monde l'argent est seul devant Dieu"

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    42 : Pierre Debray : La cathédrale effondrée

    41 : Charles Maurras : L'avenir du Nationalisme français

    40 : Charles Maurras : Maurrassisme et Catholicisme

    39 : Pierre Boutang : Le mythe de la jeunesse

    38 : Charles Maurras : Une Patrie...

    37 : Charles Maurras : Affirmer hautement ses Racines, son Identité, son Être profond... pour mieux s'ouvrir à l'universel

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    36 : François Bluche : La "Monarchie absolue", c'est la monarchie parfaite

    35 : Charles Maurras : La Monarchie fédérale

    34 : Raymond Poincaré célèbre le cinquième centenaire de Jeanne d'Arc

    33 : Pierre Boutang: Qui sera le Prince ?

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    32 : Yvan Blot : La démocratie est-elle la fille de la Révolution française ?

    31 : Vladimir Volkoff : Du Sacré

    30 : Jacques Bainville : dernières lignes du XXVIIème et dernier chapitre de Napoléon

    29 : Vladimir Volkoff : Monarchie et Royauté

    28 : Charles Maurras : Le Nationalisme français et le Nationalisme allemand

     

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    27 : Jacques Bainville, Chapitre VII et dernier de L'Histoire de deux Peuples : Le réveil de la Walkyrie

    26 : Vladimir Volkoff : Du Roi , deuxième partie : L'héritier

    25 : Vladimir Volkoff : Du Roi, première partie : Du Roi comme père / De la Reine

    24 : Charles Maurras : Politique naturelle et politique sacrée

     

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    23 : François-René de Chateaubriand : L'idée chrétienne est l'avenir du monde   

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    22 : André Malraux : "Oh, Jehanne, sans sépulcre et sans portrait..."

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    21 : Charles Maurras : Amis ou ennemis

    20 : Charles Maurras : Qu'est-ce que la Civilisation ?

    19 : François-René de Chateaubriand : De l'égalitarisme au goulag

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    18 : Maximilien Robespierre : Première intervention au cours du pseudo procès de Louis XVI

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    17 : Hilaire de Crémiers : Naissance d'une nation (deuxième partie)

    17 : Hilaire de Crémiers : Naissance d'une nation (première partie)

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    16 : Jean-François Mattéi : Le Regard vide (III)

    15 : Jean-François Mattéi : Le Regard vide (II)

    14 : Jean-François Mattéi : Le Regard vide (I)

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    13 : Benoît XVI : Discours au Collège des Bernardins

    12 : André Malraux : Préface de Mademoiselle Monk

    11 : Vladimir Volkoff : Royauté et Incarnation

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    10 : Gustave Thibon : La paille des mots remplace le grain des choses

    9 : Charles Maurras : Jean-Jacques, faux prophète

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    8 : Alexandre Soljénitsyne : Discours d'Harvard

    7 : François-René de Chateaubriand : L'avenir du monde

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    6 : Vladimir Volkoff : Le roi, l'éternelle solution

    5 : Hilaire de Crémiers : Benoît le romain

    4 : Gustave Thibon : Le suprême risque et la suprême chance

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    3 : Pierre Boutang : Reprendre le pouvoir (Postface, extrait)

    2 : Charles Maurras : Kiel et Tanger (chapitre XXIV, intégral)

    1 : Alexandre Soljénitsyne : Discours des Lucs sur Boulogne

     

    lafautearousseau

  • Quand les Verts mettent trop les gaz !

    Par Marc Rousset    

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    « Un État qui crée des dettes et imprime de la monnaie sans valeur ment à son peuple et le conduit vers le précipice. »

    Si je vous dis, ex abrupto, que la norme RT2012 (issue du Grenelle 2 de l’environnement) est une hérésie, vous vous direz probablement qu’il faut que j’arrête la consommation de certaines substances.

    Rassurez-vous, il n’en est rien.

    RT2012, c’est l’actuelle réglementation thermique des bâtiments : isolez, isolez, entend-on partout.

    Seulement, il y a un hic : l’application de cette norme (obligatoire pour toute nouvelle construction) fait que pour deux maisons à l’isolation identique, celle qui est chauffée au gaz sera classée « performante » (classe B ou C) alors que celle chauffée à l’électricité sera classée « médiocre », classe E.

    Bilan de l’opération : la plupart des maisons neuves sont, désormais, équipées de chauffages au gaz, et c’est bien là qu’est le hic pour notre beau pays.

    Car on ne produit pas de gaz, en France, alors que, grâce au nucléaire, on produit de l’électricité à ne savoir qu’en faire !

    Quelques chiffres pour fixer les idées.

    La France a importé pour 8,5 milliards d’euros de gaz naturel en 2017, en provenance essentiellement de Norvège (40 %), de Russie (11 %), des Pays-Bas (11 %) et d’Algérie (9 %).

    Le déficit commercial de la France s’est creusé en 2018 pour atteindre environ 60 milliards, en raison essentiellement de la hausse de la facture… énergétique.

    Dans la très sérieuse étude Chiffres clés de l’énergie, édition 2018, du Commissariat général au développent durable, il est montré que 40 % de la consommation d’énergie primaire en France est issue du nucléaire, 29 % du pétrole, 16 % du gaz et que le reste est constitué du charbon et de ces fameuses « énergies renouvelables ».

    La part des « énergies renouvelables » est anecdotique, surtout si on enlève le bois de chauffage – quasiment 100 % de la biomasse solide.

    On notera, également, que ces données sont corrigées des variations climatiques, le « changement climatique » n’a donc rien à voir dans ces chiffres.

    Comme je l’ai déjà écrit, pour moi, la transition énergétique est faite en France depuis belle lurette. Elle remonte aux chocs pétroliers de 1973 et 1976.

    Parfois, je me demande si je ne rêve pas : alors que nous avons, en France, une énergie disponible à profusion, une énergie totalement décarbonée, une énergie qui n’a jamais fait de victimes, une énergie dont la technique de production est totalement maîtrisée, on s’en va acheter du gaz à prix d’or !

    Il y a même des méthaniers qui viennent des États-Unis avec du gaz de schiste.

    Mais il est vrai que lorsqu’on est entré dans l’idéologie « verte », voire la « religion verte » et même « le fanatisme vert », il devient impossible de raisonner. On l’a constaté chez Pascal Praud, la semaine dernière.

    Si l’on veut du « tout électrique », il faut évidemment du « tout nucléaire » ou presque. À mon avis la trottinette à voile ou à vapeur n’a pas un grand avenir.  ■   

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    Économiste
    Ancien haut dirigeant d'entreprise
  • Société • J. C. Buisson dénonce le déshonneur de la gauche à propos de d'Estienne d'Orves et il a rudement raison ! [2]

    Sépulture d'Honoré d'Estienne d'Orves, au cimetière de Verrières-le-Buisson (91)

    Par Jean-Christophe Buisson

    Un journaliste qui a du style, une logique, une cohérence, de la culture et des idées. Comme disait Thibon : ça manque ! 

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    CULTURELLEMENT CORRECT : HONORÉ OU LE DÉSHONNEUR DE LA GAUCHE (suite)

    0-20111-181009165158054-0-552849.jpgNous nous sommes émus la semaine dernière de l'attitude du conseil d'administration du lycée de Carquefou, hostile à l'idée que son établissement porte le nom du résistant Honoré d'Estienne-d'Orves au motif qu'il était, avant-guerre, monarchiste. Et si c'était autre chose qu'on lui reprochait, au fond ?

    En l'occurrence : sa précocité dans le combat antinazi.

    IMG.jpgRappel : cet officier de marine a été exécuté par les Allemands en août 1941. Il s'agissait d'un acte de représailles après l'assassinat d'un officier de la Kriegsmarine par le communiste Pierre Georges, alias « Frédo », alias « Colonel Fabien ». Lequel est honoré à Paris d'une station de métro à son nom. Sur le mur de son quai - direction Porte Dauphine - a été fixée une belle plaque bien officielle tout à sa gloire (photo). Or, qu'est-il écrit dessus ? « Son action entraîne une répression très dure [...]. La guerre pour une France libre commençait. »

    Vous avez bien lu i Comme s'il n'y avait pas eu de Résistance avant son geste (sous-entendu : avant que les communistes ne se lancent dans la lutte antinazie... en juin 1941). Comme . si la « France libre » du général de Gaulle, l'appel du 18 Juin, les premières victoires en Afrique de Leclerc et, a fortiori, l'action de l'héroïque d'Estienne d'Orves en 1940 n'avaient pas existé.

    En juillet 2010, l'historien Rémi Kauffer avait déjà relevé ce scandale dans la revue Historia. Il perdure. Que fait la RATP ?  

    Source : Figaro magazine, dernière livraison. 

    Jean Christophe Buisson est écrivain et directeur adjoint du Figaro Magazine. Il présente l'émission hebdomadaire Historiquement show4 et l'émission bimestrielle L'Histoire immédiate où il reçoit pendant plus d'une heure une grande figure intellectuelle française (Régis Debray, Pierre Manent, Jean-Pierre Le Goff, Marcel Gauchet, etc.). Il est également chroniqueur dans l'émission AcTualiTy sur France 2. Son dernier livre, 1917, l'année qui a changé le monde, vient de paraître aux éditions Perrin.

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    1917, l'année qui a changé le monde de Jean-Christophe Buisson, Perrin, 320 p. et une centaine d'illustrations, 24,90 €.
  • Tout ce qui est Racines est bon ! Aujourd'hui et demain, la Grande braderie de Lille (depuis 1523 !)...

    C'est en 1523 qu'apparaît la première date officielle du début de la grande braderie de Lille...

     

     Cette courte présentation de ce grand événement est tirée de notre Album (en cours de finition) Ces Fêtes qui "font", qui "sont" la France..., dont elles constituent, pour l'instant, les trois dernières photos de la partie I : Fêtes civiles...

    La première trace écrite dont on dispose sur cette tradition/institution millénaire qu'est la grande braderie de Lille remonte à 1127, et se trouve dans les récits du chroniqueur Galbert de Bruges : la Foire de Lille, appelée aussi Franche Foire, se tenait après le 15 Août, fête de l'Assomption, sur la place du Marché; on l'appelait "franche" car les marchandises y étaient vendues sans taxes aucunes...

    D'une part, les commerçants de l'extérieur de l'agglomération avaient le droit, à cette occasion, de vendre à l'intérieur de la ville, privilège réservé exclusivement aux commerçants locaux tout le reste de l'année; d'autre part, et là aussi une fois par an, les valets pouvaient vendre les anciens objets et vêtements de leurs maîtres, que ceux-ci leur avaient  offerts : ces valets furent les premiers "bradeux", mais ils devaient être de retour pour servir leurs maîtres à leur réveil : les objets étaient donc "bradés" pour être vendus plus rapidement....

    Ce sont ces deux traditions qui, en se superposant, sont à l'origine de l'énorme succès que prendra, au fil du temps, la grande braderie...

    Peu à peu, on va organiser la coutume : à la fin du XVème siècle, la franche foire est prolongée de deux jours. Mais c'est en 1523 qu'en est est fixé, pour la première fois, le jour d'ouverture officielle : il est décidé que la braderie de Lille débutera le 30 août (ou le 31, si le 30 tombe un dimanche) et sa durée est fixée à sept jours ouvrables...

    De nos jours, la grande braderie de Lille accueille chaque année entre deux et trois millions de visiteurs : elle est l'un des plus grands rassemblements de France et le plus grand marché aux puces d'Europe.

     30 aout,voltaire,rousseau,louis xi,bourse,lyon,la rochejacquelein

    La "moules/frites" (ci dessus) est le plat traditionnel "obligé" et symbole de la braderie; une amicale compétition entre les restaurateurs est celle du "tas" de coquilles des moules, amassées après leur consommation, devant chaque établissement (ci dessous)...

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