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Rechercher : qu'est-ce que le Système

  • Les Francophones ont célébré leur langue...

               Petit retour en arrière. Le 20 Mars dernier, les Francophones ont célébré leur langue, trait d'union entre des centaines de millions de personnes, du Canada à Séoul, lors d'une journée internationale marquée par un appel à ne pas laisser l'anglais "coloniser" les outils numériques.
              Cette Journée constitue tous les ans l'événement phare de la Francophonie, qui revendique 200 millions de locuteurs dans le monde, un nombre plus conséquent encore étant "atteint" par les différentes activités de l'OIF (Organisation internationale de la Francophonie).
              A Paris, le secrétaire général de l'OIF, Abdou Diouf a appelé les Francophones à investir massivement le numérique......

    519747853.jpg          "Ce qui se joue à travers la conquête de ces nouveaux espaces, c'est aussi la conquête des esprits et de l'imaginaire", a-t-il déclaré, en déplorant "la colonisation" de l'outil numérique par l'anglais.
              "La force de frappe de la nouvelle francophonie sera celle du numérique", a renchéri le nouveau secrétaire d'État à la Coopération et à la Francophonie, Alain Joyandet.
              Il a présenté le "grand portail numérique de la Francophonie", qu'il a défini comme un "système d'information du type Google à la française" (1), et qui devrait être opérationnel lors du prochain sommet de la francophonie à Québec, à l'automne.
              "Ne nous voilons pas la face, nous sommes en état d'urgence : l'équilibre du monde passe nécessairement par le plurilinguisme. Or celui-ci n'est pas garanti", a-t-il dit.
              Sur les cinq continents, des centaines d'initiatives locales ont marqué l'évènement, qui montrent bien que l'intérêt pour la langue française ne se dément pas.

              On le voit, cette journée de célébrations du 20 mars, si elle a pointé quelques zones d'ombre, est donc porteuse d'espoir(s). Gardons nous cependant de tout enthousiasme excessif. On ne le sait que trop: si l'attrait du français est bien réel, les menaces qui pèsent sur lui ne le sont pas moins.... 

              Rappelons, pour élever le débat, une chose que nous avons souvent dite, dans ces colonnes, et qui est une évidence: le combat pour la défense et la promotion de la langue française est aussi, et surtout, "politique". Prenons l'exemple de l'Académie Française, qui a à sa tête un Secrétaire Perpétuel. Ce qu'il faut à la langue française, à la Culture française, c'est un défenseur, un promoteur perpétuel. Une présence permanente et constante. Quelqu'un qui assure ce service "à plein temps", pourrait-on dire. Nous n'avons aujourd'hui que des dirigeants "de passage", dans le meilleur des cas: comment pourraient-ils s'inscrire dans la durée, si le système lui-même, le régime, a volontairement tranché à la révolution le rapport que nous entretenions jusque là avec le "temps long" ?.....

              Les Anglais et les Espagnols savent bien ce qu'ils doivent à leur souverain respectif, et l'importance de leur action dans les mondes hispaniques et anglophones. Quel rôle fédérateur ils jouent, en permettant à une identité de se reconnaître et de se rassembler autour d'un symbole vivant. Et quel dynamisme ils impulsent....

              Ce n'est pas l'un des moindres attraits de la Royauté.....

             
                     (1) voir la note "Un anti google ? Mieux: un alter google...." dans la Catégorie "Francophonie, Culture et Civilisation française...".

  • Les prix du mardi...

    789574477.jpg           le prix citron:à Jack Lang. Le dimanche 13 Avril, sur Canal +, il s'est indigné de la gravité de la situation à l'école. Rien que de très plat et de très convenu, jusqu'au moment où il a protesté. Et contre quoi ? Contre le fait de "reléguer les élèves vers les entreprises ou l'enseignement professionnel" !.....

    1686092524.jpg         On tient là l'une des causes principales de l'échec de notre système éducatif. En "crachant le morceau" comme il l'a fait, Lang tombe le masque et montre bien son mépris pour les filières techniques. Un mépris qui a largement participé au désastre éducatif qu’il déplore. Il y a peu, Philippe Mérieux - complice et compère de Lang dans ce "racisme de fait" contre le travail manuel et ceux qui le pratiquent...- avait lancé quant à lui: "Alors, vous voulez les mettre en apprentissage !...."

              C'est clair: pour Mérieux, pour Lang (et bien d'autres...), le travail manuel "c'est nul". Mais c'est leur idéologie du "tout le monde à I'école, et le plus longtemps possible" qui est nulle. Ainsi que le regard négatif qu'ils portent sur le travail manuel, et sur les filières professionnelles.

              Suivant leur idéologie méprisante, on gonfle artificiellement les classes des collèges, puis des lycées, puis des facultés. Pour en arriver à ce que des dizaines de milliers de jeunes sortent chaque année du système éducatif sans la moindre formation, direction l'ANPE. Ne  ferait-on pas mieux, au contraire, d'offrir une formation à ces jeunes dans des métiers manuels qui ne demandent qu'à embaucher, mais qui manquent de candidats ?

              Il faudrait évidemment commencer, d'abord, par en finir avec la culture du mépris envers tout ce qui touche le travail manuel.....      

              le prix orange: à Jérôme Jaffré. Pour son excellente et décapante réflexion, en forme de mise au point, par laquelle il a clôturé l'un des derniers Politiquement Show de Michel Field, sur LCI. On parlait de la rigueur. Avec une grande lucidité -un peu comme Jacques Marseille, qui passe assez souvent sur LCI, et dont on apprécie toujours le franc parler....- Jérôme Jaffré a expliqué en substance que le problème n'était plus la rigueur, tout simplement parce que ce qui nous attendait était bien autre chose, et bien pire, que de la rigueur.

             Le problème, autrement plus grave, c'est l'appauvrissement général de la France, a expliqué Jaffré. Jusqu'à présent, on pouvait feindre de l'ignorer, mais maintenant cela se voit, et l'opinion se rend bien compte que c'est beaucoup plus grave qu'un simple plan de rigueur, et que c'est beaucoup plus inquiétant, car cela ne va pas durer seulement quelques mois.....

             En 1789, pour reprendre le titre d'un des chapitres de La Révolution Française, de Pierre Gaxotte, on avait "L'état pauvre dans le pays riche." Aujourd'hui en somme, et c'est Jaffré qui le constate, on a "L'état pauvre dans le pays pauvre". Reste à poser la question: devenu pauvre pourquoi ? et à cause de qui, de quoi ?

             C'est notre travail de l'expliquer sans relâche à nos concitoyens. Il est réconfortant de voir, au moins, que certains sont lucides..... 

  • Algériens en furie: encore des violences inadmissibles à Marseille (et ailleurs...). Une seule solution: l'expulsion !..

    violence marseille foot.jpg

    Des incidents ont eu lieu à Marseille à l'issue de la rencontre qualificative pour le Mondial-2010 entre l'Egypte et l'Algérie.

    Photo Patrick Nosetto - La Provence

               Les Algériens à Marseille ? Avec les autre maghrébins, largement le quart de la population, mais TRES LARGEMENT MOINS que le quart des contribuables, et TRES LARGEMENT PLUS que le quart des voyous, violents, casseurs, destructeurs etc... qu'il convient d'expulser sans délai. Ce que ferait n'importe quel gouvernement digne de ce nom, mais que ne fera bien sûr pas notre Système idéologique, puisque c'est lui qui les a fait venir.

                Alors, qui le fera ?

                Dans le contexte actuel, nous avons autre chose à faire que de nous occuper de la délinquance de voyous malfaisants; nous avons autre chose à faire que de supporter ce voisinage non désiré; nous avons autre chose à faire que d'arranger sans cesse -par des impôts de plus en plus lourds- des centre-ville que ces voyous malfaisants dégradent tout aussi régulièrement que nous payons leurs équipements et leurs ré-équipements.  

                Voitures, bateaux, restaurant incendiés: c'est encore une nuit d'émeutes qui s'est produite dans la seconde ville de France. Il faudra bien, un, jour, un recours au pays, pour résoudre radicalement ce problème.....

                C'est sûr: nous l'avons déjà dit. C'est comme dans le Dom Juan de Molière: "Je te dis toujours la même chose, parce que c'est toujours la même chose; et si ce n'était pas toujours la même chose, je ne dirais pas toujours la même chose...."

                Mais il faut le redire, et il faudra malheureusement -sans doute- le redire encore, jusqu'à ce que cette délinquance de masse, qui empoisonne notre quotidien, soit enfin résolue par des pouvoirs publics dignes de ce nom. Le premier devoir d'un Etat est d'assurer la sécurité des biens et des personnes. Force est de constater, malgré le fait que l'on occulte délibérément la gravité de la situation, que le Système est défaillant (doux euphémisme) de ce point de vue. Et qu'il perd, jour après, toute légitimité....        

                Voici le compte-rendu des faits par La Provence du dimanche 15 (page 4, complète s'il vous plaît...):

    Incidents à Marseille après Egypte-Algérie

    Publié le samedi 14 novembre 2009 à 23H07

    Des échauffourrées entre groupes de jeunes et forces de l'ordre ont éclaté à l'issue de la rencontre qualificative au Mondial-2010 entre les Pharaons et les Fennecs.

      Des incidents ont eu lieu à Marseille, samedi soir, à l'issue du match qualificatif pour le Mondial-2010 entre l'Egypte-Algérie (lire ici). Du Vieux-Port, où six embarcations ont été incendiées à la suite d'un jet de fumigènes, jusqu'à la Porte d'Aix, où un fast-food a été dégradé, plusieurs échauffourrées entre groupes de jeunes et forces de l'ordre ont émaillé la soirée. 500 policiers avaient été mobilisés pour l'occasion.

    Pour éviter tout débordement, les forces de l'ordre avaient procédé à un redéploiement d'une partie du contingent mobilisé sur Marseille. Le but étant de protéger les commerces égyptiens situés sur la Canebière. Pour rappel, tout le Vieux-Port était bloqué à la circulation, seuls les piétons pouvaient accéder aux différents quais.

    Huit personnes interpellées, un policier légèrement blessé

    Huit personnes ont été interpellées, la plupart pour jets de projectiles et dégradations, une pour recel de scooter et une autre pour avoir incendié une poubelle. A noter que quelques véhicules de pompiers ont été caillassés. Seul un policier a légèrement été blessé à la main. Il a été transporté à l'hôpital de Laveran, à Marseille.
     

     

  • Remonter à la cause, oui. Et, plus encore, à la cause de la cause...

    Dans sa note du 27 janvier (http://plunkett.hautetfort.com/ ), Patrice de Plunkett attire l’attention sur une réalité vraie : Les scientifiques aussi sont sous l'empire de l'Argent. Et il demande – avec raison - que l’on remonte aux causes : l’Argent « peut piétiner le monde », «  La folie du lucre … parasite le médical, comme elle parasite tout le reste et notamment l'économie réelle. .. 

    En remontant à la cause – la toute puissance de l’Argent - comme le fait justement Patrice de Plunkett, on se rend compte qu’on peut tout aussi bien continuer, sans s’arrêter en si bon chemin, et remonter à la cause de la cause : Argent, qui t’a fait Roi ? 

    Et, là, on retrouve Maurras, on retombe sur l’éternel printemps du Maurras qui ne passe pas : le Maurras du lumineux Avenir de l’Intelligence, dont Boutang disait que, le lire, c’était « aller à l'essentiel et, contre les apparences, au plus actuel ». Le Maurras qui a démonté, expliqué, montré le mécanisme fatal qui, depuis les Lumières et l’orgueil insensé de ses représentants, a abouti, à l’inverse de leurs espérances, au triomphe des forces brutes du matériel, à la toute puissance de l’Or, une fois le Sang éliminé (à, et par la Révolution). C’est-à-dire à l’Âge de fer qui est le nôtre aujourd’hui, et dont nous sommes redevables aux Lumières, ou à l’interprétation qui en a été faite, et, naturellement, à la Révolution française. ….

    Oui, il faut remonter aux causes. Et aux causes des causes…..

    MAURRAS 12.jpg

    Voici la note de Plunkett:

    Les scientifiques aussi sont sous l'empire de l'Argent

    L'esprit de ce temps parasite le médical et la recherche, comme il parasite le reste et notamment l'économie réelle :


                Ne nous arrêtons pas aux effets. Ce qui compte, ce sont les causes. Ainsi l'esprit de casino qui s'est emparé de tous les milieux sociaux depuis dix ans ; de tous les milieux, y compris ceux qui avaient une réputation de désintéressement : les chercheurs scientifiques. Trois sujets de polémique en six mois sont venus illustrer ce problème : la partialité dont on accuse des comités d'experts de la Commission européenne en faveur de l'industrie biotechnologique agro-alimentaire (les OGM) ; le bidonnage de chercheurs indiens sur la fonte de l'Himalaya, pour capter des crédits ; et maintenant les liens entre l'OMS et l'industrie pharmaceutique, révélés dans l'affaire de la grippe A.

                On se tromperait en isolant chacun de ces trois dossiers pour lui faire dire ce que l'on souhaite : que la construction européenne serait mauvaise en soi, ou que le réchauffement climatique n'existerait pas scientifiquement, ou que l'OMS financerait un complot mondialiste. Trois inepties.

                Sur ces trois dossiers, que dit la réalité ? Que les scientifiques aussi sont contaminés par le délire de l'argent. Ce n'est pas eux la cause du problème. C'est lui. La folie du lucre (les moeurs de casino du capitalisme tardif : l'esprit « prends l'oseille et tire-toi ») parasite le médical, comme elle parasite tout le reste et notamment l'économie réelle. C'est ce qu'on avait envie de dire à Nicolas Sarkozy lundi soir pendant son numéro d'hypnotiseur : quand on a vu des patrons de PME françaises robustes vendre à des aventuriers ou délocaliser (sans autre raison que le lucre), et ruiner ainsi des régions entières, on est pris de scepticisme sur la capacité du système à fonctionner honorablement. L'argent est sans foi ni loi. Seul le politique parvenait plus ou moins à le tenir en respect ; le politique s'étant jovialement sabordé il y a vingt ans en faveur de l'argent, celui-ci peut piétiner le monde. Jusqu'à quel niveau de désastre ? Jusqu'à la prochaine crise, celle qui fera crouler le système sur la tête des hommes.

  • D'accord avec... Denis Tillinac : Vive Don Quichotte !

    (Dans Valeurs actuelles du 24 janvier)

    Le succès de la manif pour tous prouve qu’il faut agir hors système, hors circuits balisés par la bigoterie branchée.

    frihide barjot et b d k.jpgUne femme seule ou presque vient d’administrer une leçon d’audace, d’opiniâtreté et de savoir-faire à la classe politique : Frigide Barjot. Ce n’est pas son vrai nom, elle s’appelle Virginie Merle comme tout le monde mais à l’école de son mari, l’inénarrable Basile de Koch, elle a appris le maniement du paradoxe et le bon usage de la dérision. En rameutant à la diable quelques énergies éparses, cette papiste faussement déjantée et plus futée que dix énarques a conçu et mis en oeuvre la “manif pour tous” contre le mariage homo. Succès d’autant plus éclatant que la mesure incriminée ne vise pas les tirelires et ne contraint personne. En outre le froid qui sévissait a pu décourager des frileux, et le matraquage quasiment stalinien de la “bonne” presse a dû influencer quelques cervelles molles.

    Aucun slogan partisan, confessionnel ou idéologique. Aucune acrimonie : des gens de tous les jours exprimaient par leur présence leur refus spontané du monde orwellien ou kafkaïen que préfigure la négation de l’altérité des genres. Honneur à Frigide Barjot et à sa bande ! Imaginons que l’UMP, par exemple, ait eu le courage d’organiser cette manif avec l’artillerie lourde dont disposent les grands partis. La mobilisation eût été dérisoire et les slogans eussent trahi des racolages politicards. Moralité : il faut soustraire la politique, au sens noble du terme, aux professionnels qui l’enlisent dans la gestion au ras des pâquerettes avec le concours de communicants cyniques, et pas malins de surcroît. Il faut agir hors système, hors partis, hors barnums électoraux, hors circuits balisés par les fondés de pouvoir de la bigoterie “branchée”.

    Le lendemain de la manif, je devisais avec Philippe de Villiers. Au départ, un énarque impétueux et empanaché se taille un fief en Vendée, devient député, patron de son département, un peu ministre. Il fonde un parti à son enseigne… et se plante dans les grandes largeurs en se caricaturant. Le voilà réduit politiquement et médiatiquement aux acquêts d’une droite catho, chouanne et ronchonneuse, genre Barbey ou La Varende. Ce n’est pas la plus antipathique, loin de là, mais son quichottisme a ses limites. Échec inévitable : le villiérisme n’était pas jouable sur le terrain miné des politiciens. L’intéressé en a pris acte. Cependant le même Villiers a créé le Puy du Fou, et c’est un énorme succès. Or rien de plus politique que cette apologie imagée de l’âme de la France à tous ses âges, les glorieux, les fastueux, les tragiques, les burlesques. L’activisme de Villiers, mutatis mutandis, mérite la comparaison avec celui des “hussards noirs” de Ferry. Comme Frigide Barjot, il a oeuvré en marge des autoroutes partisanes, qui ne mènent nulle part et où l’on risque pire que l’ennui : le dégoût. D’autres peuvent les imiter, chacun à sa guise et selon son style, en adaptant la forme de l’action à l’objectif envisagé.

    Une sensibilité alternative au nihilisme gaucho-bobo existe en France, qui ne se résume pas à la récusation au demeurant légitime de la surabondance de fonctionnaires et des abus de l’assistanat. Elle se laisse percevoir dans cette fraction de la jeunesse sensible aux anathèmes de feu Philippe Muray. Elle se cherche dans tels cénacles bernanosiens et autres où bouillonnent des dissidences prometteuses. Elle approuve le projet de loi relatif au génocide vendéen, biais pertinent pour imposer un vrai débat sur les lois “mémorielles”.

    Mais justement, le débat n’aura lieu que s’il s’évade de l’Assemblée, où prévaudront toujours les convenances et les tabous de la doxa avec ses mots tricheurs, la “citoyenneté”, l’“humanisme”, les “valeurs républicaines”, et cetera. Avis à la jeune garde : faites de la politique, mais comme on fait l’amour, avec ferveur et dans l’intimité ! Faites de la vraie politique en zébrant d’éclairs le ciel des idées, présentement d’un gris de cendre froide ! Surtout, faites-la sans les politiques, ils ont ce vice de moucher les épées et de doucher les enthousiasmes !

  • BD • Nouveautés Glénat

     

    par CS

    Shadow Banking : « Engrenage »

    Dans le premier tome, Mathieu Dorval est appelé par son ami Victor de la Salle vice-président et n°2 de la Banque centrale européenne (BCE). Ce dernier qu’il considère comme un père lui apprend que le dossier d’adhésion de la Grèce dans la zone euro a été faussé. Il en détient les preuves et confie la clef à Mathieu. Mais Victor de la Salle est peu après retrouvé mort. Mathieu est lui-même victime d’une agression armée. Il ne doit la vie sauve qu’à l’intervention inopinée de son ami Skull un hacker très affûté. Le deuxième tome de Shadow Banking s’ouvre sur une nouvelle agression de Mathieu dans les rues de Barcelone. Le jeune employé de banque a, en effet, dû quitter Paris pour rejoindre Maureen Lazslo, informaticienne surdouée et ancienne employée de la banque BRS. Elle seule pourra, d’après Skull à la limite de ses compétences, casser les verrous de la clé USB et ainsi prouver autant les manipulations bancaires passées et en cours que l’innocence de Mathieu Dorval. Mais ce dernier est toujours poursuivi par les assassins de Victor de la Salle. Ils veulent toujours lui faire porter le chapeau…

    Ce deuxième tome est à l’image du premier : fidèle à l’esprit bancaire, ses techniques et son jargon ; haletant dans un scénario bien léché malgré quelques petites imperfections et surtout la grosse ficelle de la petite amie de Mathieu qui n’est pas celle que l’on croit… Une chose est certaine : le lecteur sort renforcé dans ses convictions. Oui le système bancaire est un milieu d’impitoyables requins. Et l’on se dit que le Shadow Banking, sorte de système bancaire parallèle, a de beaux jours devant lui.

    Shadow Banking – Tome 2 – Engrenage – E. Corbeyran- F.Bagarry et E. Chabbert – Editions Glénat – 48 pages – 13,90 euros

     

    Kertsen, tome 2

    Dans le premier tome intitulé « Pacte avec le mal »* et sorti au début de l’année 2015, Pat Perna et Fabien Bédouel faisaient découvrir au grand public le personnage de Félix Kersten, médecin personnel du Reichsführer Adolf Himmler.

    Le tome 2 « Au nom de l’Humanité » s’ouvre sur l’opération Anthropoid qui a conduit le 27 août 1942, à l’assassinat à Prague de l’Obergruppenführer Reinhard Heydrich, adjoint d’Himmler avant d’effectuer un saut dans le temps, jusqu’en 1948, au consulat des Pays-Bas en Suède où est convoqué Peter Sichel. Ce dernier a rendez-vous avec M. Posthumus qui est chargé, par son gouvernement de faire toute la lumière sur les faits et gestes de Kersten pendant la Seconde guerre mondiale. Ce dernier est-il vraiment digne d’obtenir la nationalité suédoise ? Le médecin du Diable a-t-il vraiment sauvé des vies comme il l’affirme ? C’est une véritable enquête à laquelle se livre le professeur N.W. Posthumus, directeur de l’Institut hollandais de documentation de guerre. A travers elle et la narration très fluide des auteurs, on découvre que le successeur d’Heydrich, Ernst Kaltenbrunner, se révèle particulièrement dangereux et sournois, qu’il fait surveiller de près Kersten et tente même de le faire assassiner. L’intervention du très jeune colonel Walter Schellenberg, chef du contre-espionnage nazi, lui vaut la vie sauve. Et Kersten peut ainsi négocier avec Himmler la libération de nombreux détenus, en majorité juifs. Mais il reste à trouver les preuves…

    Avec un sens du détail et de la vérité historique très affûté, Pat Perna et Fabien Bédouel retiennent l’attention du lecteur jusqu’à la dernière page. Ce second tome, qui clôt ce polar historique est à la hauteur du premier : haletant et captivant.

    Kersten, médecin d’Himmler - Tome 2 : « Au nom de l’Humanité » – Pat Perna et Fabien Bédouel – Editions Glénat – 48 pages – 13,90 euros.

    * http://www.politiquemagazine.fr/nouveautes-glenat/

  • Après le scrutin départemental • Avec moi le déluge, par Dominique JAMET

     

    Excellente analyse de Dominique Jamet, comme souvent - nous devrions dire : comme presque toujours - dans Boulevard Voltaire, sur les perspectives qui se dégagent - ou se confirment - des élections dites départementales qui viennent de se terminer. Sa critique pointe tous les gouvernements, sous toutes les Républiques. De sorte que, de fait, elle a valeur de remise en cause du Système en tant que tel. Du reste, Domique Jamet n'a pas davantage confiance dans le tripartisme qui s'installe que dans le bipartisme en vigueur jusqu'à présent encore ... Ces lignes - pensées, rédigées par d'autres que nous et il nous paraît bon qu'il en soit ainsi - nous aurions pu les écrire, les signer. A ceci près que le Système est chose vague si sa définition n'est pas donnée. Pour nous, la source doit en être recherchée dans les principes révolutionnaires eux-mêmes, qui fondent non pas toute république mais, en tout cas, la République française. Et l'actualité nous prouve chaque jour et en de nombreux domaines que cette source mortifère est loin d'être tarie.  Lafautearousseau    

     

    3312863504.jpgC’est une vieille ficelle, familière à tous les gouvernements, sous toutes les Républiques, lorsque les résultats des municipales ou des cantonales ne répondent pas à leur attente, de rappeler qu’il ne s’agit après tout que d’élections locales auxquelles il ne convient donc pas d’attribuer une signification qu’elles n’ont pas forcément. Un autre truc, classique, consiste à noyer le poisson d’une lourde défaite dans une cascade d’étiquettes et de dénominations vagues. S’il a surabondamment recouru à cette dernière recette lors du premier tour des départementales, le ministère de l’Intérieur n’a quand même pas cherché à nier que le vote des Français ait eu une dimension politique. Il s’est tout simplement abstenu d’aborder la question.

    Il tombe pourtant sous le sens, lorsque l’on vote le même jour dans un peu plus de 2.000 cantons, c’est-à-dire sur l’ensemble du territoire, Paris et Lyon exceptés, que ceux des citoyens qui font encore l’effort de se rendre dans les bureaux de vote sont de moins en moins sensibles à des considérations personnelles et locales, et se déterminent très largement en fonction de leurs préférences politiques et idéologiques. L’intrusion insistante et spectaculaire du Premier ministre dans la campagne électorale a fortement contribué à politiser le débat et M. Manuel Valls, bombant le torse et gonflant ses biceps à son habitude, n’a pas manqué de s’attribuer le mérite de la prétendue bonne tenue du vote socialiste et du fabuleux élan civique qui a fait remonter de cinq points, en référence à 2011, une participation qui avait reculé de vingt points par rapport aux précédentes consultations. À défaut de faire reculer le chômage et le Front national, le matador de la rue de Varenne aurait fait trembler l’abstention.

    Le pouvoir se satisfait de peu par les temps qui courent. Un Français sur deux a négligé ou refusé de voter. Le Front national a progressé de onze points depuis les dernières cantonales, gagné cinq cent mille voix depuis les dernières européennes et devrait multiplier par cinquante ou cent sa représentation. Le Parti socialiste, au bout du compte, devrait perdre le contrôle d’entre vingt et trente départements et assister en spectateur à la victoire en sièges dont Nicolas Sarkozy pourra se gargariser la semaine prochaine. Pour la quatrième fois consécutive, la majorité parlementaire est massivement désavouée par le pays et, lundi en huit au plus tard, frondeurs, mutins et même loyalistes devraient se livrer à un tir nourri contre le quartier général.

    Il est désormais clair que le président Hollande peut abandonner tout espoir d’être réélu s’il ne convainc pas ses partenaires de gauche de ne pas présenter de candidats, qu’il ne saurait y parvenir sans changer de cap et que, dans un pays en phase de droitisation accélérée, tout changement de cap entraînerait sa défaite. Trois blocs de force à peu près équivalente se partagent le plus clair de l’électorat, trois blocs qui ne peuvent s’entendre sans trahir leurs électeurs et dont aucun n’est en mesure de rassembler à lui seul une majorité. Ah les beaux jours que nous promet le nouveau tripartisme ! Louis XV, dit la légende, aurait un jour déclaré, désinvolte : « Après moi le déluge ! » Avec Hollande, le déluge, c’est maintenant.

     

    Dominique Jamet

  • Société • Ragots, buzz et petites phrases : la vie politique otage des « canards déchaînés »

     

    Par André Bercoff  

    On doit pouvoir penser sans trop de risque de se tromper que même le claviste, même le correcteur - s'il en est encore, ce dont on a de bonnes raisons de douter - prennent plaisir à la lecture des articles d'André Bercoff. Ici, plus de langue de bois, d'idéologie alambiquée, de poses façon bobos. Bercoff observe avec esprit, lucidité, humour, style, le spectacle politicien [Figarovox, 9.02]. Comme nous tous. Et avec du cœur, avec le sens de la France. A-t-il conscience que - par delà les hommes, leurs faiblesses et leurs vices qui sont de tous temps et de tous régimes - l'horrible situation que nous donnent à voir nos soi-disant élites, tient pour une large part - avec fonction aggravante - à ce que désormais tout le monde appelle le Système ? Et que ce système se nomme, en France, république et démocratie ? Question amicalement ouverte ...   LFAR         

     

    449832132.2.jpgIl était temps que le précis de décomposition française exhibe, eu égard à son acuité, des allures de Foire du Trône.

    La soi-disant montagne des primaires a accouché de drôles de petites souris qui courent affolées dans tous les sens, en se demandant d'où jailliront les prochains coups de griffes des chats déchaînés de la rumeur. Du jamais vu, à quelques semaines du plus important scrutin de la Vème République. Puisque personne, dans les tribus politiques, n'est désormais au-dessus de tout soupçon, les médias de la réacosphère, de la gauchosphère et de la conosphère s'en donnent à tweet joie. Désormais, ce n'est plus chaque jour, mais chaque heure qui amène son lot de vraies-fausses révélations, échos, buzz, paroles rapportées et aussitôt démenties, répétitions lancinantes et ininterrompues : de quelque côté qu'on tourne le regard, on ne perçoit que corruption qui poudroie et indignation qui verdoie. Résultat : un triomphe indivis de la stratégie perdant-perdant.

    Disparus la dette, le chômage, la sécurité, l'immigration, la précarité, la pollution, le trou de la Sécu, les retraites, la pauvreté et autres fariboles qui devraient pourtant constituer, à quelques encablures des élections, l'essentiel des débats et des affrontements. Plus question de tout cela, sinon, l'espace d'un instant, l'évocation d'une bavure policière ou des dernières foucades du président américain. Ce qui, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, constitue l'unique objet de notre ressentiment, c'est désormais Fillon et sa Pénélope : emplois fictifs, prébendes injustifiées, indignation de l'intéressé, sourire des uns et délectation des autres. Hier encore, on se gaussait des maîtresses du locataire de l'Elysée et de la manière dont l'une d'elles se vengeait. Aujourd'hui, c'est sur le vainqueur de la primaire de droite et du centre qu'il s'agit de concentrer le tir, afin de le faire disparaître une fois pour toutes. Les autres ne sont pas en reste ; la Toile bruisse de la présumée homosexualité de l'un, du fait que la femme d'un autre a un poste très important dans l'une des plus grandes multinationales du pays, qu'un troisième a pour le Qatar les yeux de Chimène, et que d'autres encore, estampillés de gauche, possèdent un patrimoine à faire rougir d'envie un bourgeois richissime.

    Cette guerre des boutons revue et corrigée par les réseaux sociaux et les canards déchaînés, pourrait prêter à sourire si elle ne véhiculait une impression désastreuse, celle depuis longtemps connue, déjà entendue et de nouveau actée du « tous pourris ». Tout se passe comme si une France au cou coupé voletait en tous sens, noyant plus ou moins joyeusement ses représentants dans l'eau sale du marigot de ragots devenus vérités folles. Qui sonnera, pour empêcher qu'aux armes de la parole succède la parole des armes, la fin de cette médiocre récréation? 

    « Qui sonnera, pour empêcher qu'aux armes de la parole succède la parole des armes, la fin de cette médiocre récréation ? »

    André Bercoff   

    André Bercoff est journaliste et écrivain. Il vient de faire paraître Donald Trump, les raisons de la colère chez First.         

  • CULTURE & ROYAUTE • Un pont vers le ciel

    Le sacre de Charles VII, par Lenepveu. Roi par la grâce de Dieu. Photo © Leemage

    Par Laurent Dandrieu

    Une superbe réflexion sur l'essence même de la Royauté, mise en ligne sur le site de Valeurs actuelles le 20.07.2016.  LFAR

     

    laurent%20dandrieu%203.jpgParti pris. Un essai nous rappelle que la royauté est intimement liée au sacré. Et si le discrédit de la politique moderne tenait aussi à son refus de tout ancrage spirituel ?

    Recevez ce sceptre qui est la marque de la puissance royale, appelé sceptre de droiture et règle de la vertu, pour bien conduire, et vous-même, et la sainte Église, et le peuple chrétien qui vous est confié, pour le défendre des méchants, par votre autorité royale, pour corriger les pervers, protéger les bons et les aider à marcher dans les sentiers de la justice, afin que, par le secours de celui dont le règne et la gloire s’étendent dans tous les siècles, vous passiez d’un royaume temporel à un royaume éternel. Cette exhortation prononcée lors du sacre de Louis XIV, le 7 juin 1654, dit assez ce que la royauté a d’intimement lié avec le spirituel. La chose n’est pas propre à la “monarchie de droit divin” française (la formule juridique, moquée aujourd’hui comme une forme de mégalomanie dérisoire, veut dire au contraire que le monarque n’est souverain que parce que Dieu le veut bien, et est comptable devant lui, et lui seul, de ses actes), mais est consubstantielle à l’idée même de royauté. Plus sûrement que le mode de désignation (car il est des monarchies électives ou héréditaires) ou même que le mode d’exercice du pouvoir (car il se pourrait que celui-ci n’en soit qu’une conséquence), cette alliance — qui n’est pas une confusion — du temporel et du sacré pourrait être ce qui définit profondément la royauté, par-delà ses diverses incarnations historiques.

    C’est en tout cas ce que tend à démontrer le petit essai de Christophe Levalois, qui tente, par delà les époques, les cultures et les continents, de synthétiser les rapports entre le sacré et la royauté. Il en ressort que celle-ci ne relève « pas tant d’un système ou d’une organisation politique que de la concrétisation d’une vision de la société vue comme un organisme en correspondance avec la création visible et invisible […] et tâchant d’être à l’image de celle-ci ». Dans une société traditionnelle, le roi est au centre, point d’équilibre et point de passage entre la terre et le ciel. Dans un monde éclaté par le péché originel, il est le rappel de l’unité originelle de la Création, celui qui permet d’éviter la dispersion chaotique. Comme le dit Jeanne d’Arc, il est « lieutenant du roi des cieux », au sens premier de “tenant lieu”. Pour souligner ce rôle, le roi romain Numa Pompilius prit le titre de “pontifex” (faiseur de ponts) plus tard repris par les papes, et les Chinois écrivent le mot “roi” par un trait vertical reliant trois traits horizontaux, représentant le ciel, les hommes et la terre.

    Pourtant, cette lieutenance n’est pas pour le roi un privilège, mais bien quelque chose qui l’oblige. D’abord à être vertueux, sans quoi toute la vertu de l’édifice s’effondre. Et surtout à ne pas sortir de son rôle en se prenant pour Dieu lui-même. Dans le Livre des rois, poème historique persan, un noble rappelle ainsi à l’ordre son souverain : « Si tu t’élèves de la longueur d’une main plus haut que tu ne dois, tu es entièrement rebelle envers Dieu. »

    Mais s’il reste dans les limites de sa condition et dans l’esprit de service qui est celui de sa fonction, alors le roi peut tenir son rôle d’“axis mundi”, d’axe du monde qui permet que le temporel et le spirituel ne soient pas deux puissances en guerre, mais que l’un soit une passerelle vers l’autre. Cet idéal, évidemment plus ou moins bien incarné suivant les hommes et les périodes, est en revanche foncièrement étranger à nos régimes démocratiques, qui s’interdisent toute transcendance et ne prétendent qu’au confort matériel des peuples. Accouchant ainsi d’un monde dissocié, d’une société schizophrène où soucis matériels et croyances spirituelles se tournent le dos dans une mutuelle indifférence. Les soucis matériels ayant en réalité, parce qu’étant les seuls dont la société reconnaisse la légitimité, tout loisir d’étouffer dans l’oeuf les croyances spirituelles. Et c’est ainsi que la société dissociée accouche d’un homme atrophié. Étonnez-vous, après cela, que celui-ci nourrisse à l’égard d’un système qui l’a ainsi amputé de sa meilleure part une sourde et inexprimable rancoeur. 

    La Royauté et le Sacré, de Christophe Levalois, Lexio, 128 pages, 10 €.

    Laurent Dandrieu 

    A lire aussi dans Lafautearousseau, à propos du même livre ... 

    La royauté et le sacré [une recension d'Anne Bernet]

  • Pour le roi toujours !

     

    Par Stéphane Blanchonnet

    Cette tribune a été publiée samedi dernier, dans Boulevard Voltaire, sous le titre : « Pour Marine le 7 mai, pour le roi toujours ! ». Le 7 mai est passé et l'on connaît le résultat de cette présidentielle, détestable pour la France. Stéphane Blanchonnet en indique la raison : « Aujourd’hui, (...) le pays est menacé gravement dans sa souveraineté et son identité » par cette forme de « sécession intérieure » qu'incarne Macron. Sans donner de consignes de vote formelles, selon notre règle, nous avons, nous aussi, largement exposé ici nos motifs de faire barrage au candidat postmoderne du Système, estimant nos lecteurs assez grands pour en tirer la conclusion. Macron est devenu président de la République, il sera notre adversaire ; dans tous les cas, maintenant, nous le jugerons aux actes. Stéphane Blanchonnet a surtout raison d'indiquer que notre horizon est au delà du Système : « nous ne croyons pas que le bien commun puisse être intégralement et durablement servi dans le cadre des institutions républicaines ». Formule euphémique, mais juste. C'est pourquoi, Lafautearousseau appelle ses lecteurs et amis à participer au grand colloque et au Cortège Traditionnel de Jeanne d'Arc les 13 et 14 mai. La présence du Prince Jean de France au colloque du samedi 13, sera hautement symbolique de l'horizon politique qui est le nôtre. Pour la France.  Lafautearousseau 

     

    3764833947.2.jpgL’Action française a toujours consacré autant d’énergie à défendre l’héritage qu’à préparer le retour de l’héritier. Ses militants ont donné leurs vies par milliers pour défendre la patrie pendant la Grande Guerre et elle n’a jamais cessé, depuis, de pratiquer le « compromis nationaliste ». Comme les princes de la Maison de France, Philippe VIII et Henri VI, qui ont bravé la loi d’exil en 1914 et en 1940 pour rejoindre l’armée, l’Action française n’a jamais déserté le rempart.

    Aujourd’hui, alors que le pays est menacé gravement dans sa souveraineté et son identité, il est hors de question de faire le choix de la sécession intérieure en appelant à l’abstention ou à un dérisoire vote blanc. 

    Nous avons pris nos responsabilités en choisissant le vote souverainiste au premier comme au second tour. Nous voterons donc sans hésiter Marine Le Pen le 7 mai. 

    Toutefois, nous ne croyons pas que le bien commun puisse être intégralement et durablement servi dans le cadre des institutions républicaines. Celles-ci, malgré les améliorations apportées par le général de Gaulle, favorisent toujours les clivages de classe ou d’idéologie, exploités par les partis au détriment de l’intérêt général et, trop souvent, au bénéfice d’intérêts particuliers. Le grand week-end que nous organisons autour de la fête nationale de Jeanne d’Arc (célébrée officiellement par la République chaque deuxième dimanche de mai depuis 1920 mais que l’Action française s’honore d’avoir initiée) nous donnera l’occasion de rappeler que nous sommes encore et toujours royalistes !

    Le samedi 13 mai en particulier, veille du cortège traditionnel, nous nous associons avec le Cercle de Flore pour organiser un grand colloque sous le haut patronage et en présence du prince Jean de France. Les intervenants de ce colloque, qui rencontrera nous l’espérons le même succès que celui de l’an passé autour de Marion Maréchal-Le Pen, chercheront à approfondir, une semaine après le second tour, la question du service du bien commun dans son rapport avec la forme, républicaine ou royale, des institutions. 

    Stéphane Blanchonnet

    Professeur agrégé de lettres modernes Président du Comité directeur de l'Action française [CRAF]

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  • Retour aux valeurs traditionnelles en Chine et en Russie ! Quand en Europe ?

    Confucius 

    Par Marc Rousset

    Le système de valeurs confucéen consacre l’importance accordée à l’autorité, à la famille, au travail et à la discipline. Un retour aux valeurs traditionnelles s'observe, notamment, en Chine et en Russie ! Quand en Europe ? Question qui va à l'essentiel.  LFAR

     

    3973556484.jpgLe journaliste Cyrille Pluyette nous apprend, dans Le Figaro du 19 août dernier, que la promotion des valeurs traditionnelles, tant condamnées sous Mao Tsé-toung, est orchestrée par les autorités et fait son grand retour en Chine. On peut lire, aujourd’hui à Pékin, des affiches du style : « On est béni quand on fait preuve de piété filiale, quand on est honnête, quand on est patriote. » Ailleurs, des panneaux relatent la vie des disciples de Confucius, expliquent que l’on doit être « soumis et respectueux face aux parents, fidèle à la mère patrie » et qu’il faut être indifférent à la célébrité et à la richesse. Quant aux amoureux, ils ne doivent pas être trop démonstratifs et « respecter la morale sociale ».

    La pornographie, l’homosexualité, l’adultère, l’hédonisme matérialiste stupide, les scoops ou les ragots sur la vie privée des stars chinoises sont également censurés sur Internet afin de ne pas flatter les « bas instincts du public ». Xi Jinping, dans une société largement bâtie sur l’argent, veut donc combler le vide idéologique par de nouvelles valeurs compatibles avec son gouvernement autoritaire. Le parti unique cherche à se réapproprier le confucianisme qui implique que le peuple obéisse à une élite d’hommes intègres et dignes de confiance.

    Samuel Huntington, dans Le Choc des civilisations, avait déjà remarqué que la réussite de l’Asie était le résultat de l’importance culturelle accordée à la collectivité plutôt qu’à l’individu. Dans le monde démocratique occidental règne la culture de l’individualisme ; la tradition chinoise enseigne que la société est une communauté complexe. Le système de valeurs confucéen consacre l’importance accordée à l’autorité, à la famille, au travail et à la discipline, le rejet de l’individualisme, la primauté de l’autoritarisme « doux » et des formes très limitées de la démocratie.

    Le triomphalisme asiatique face au déclin de l’Occident s’est exprimé dans ce que certains avaient appelé « l’offensive culturelle de Singapour ». Lee Kuan Yew, souvent qualifié de despote éclairé, a opposé les vertus de la culture asiatique confucéenne (l’ordre, la discipline, la responsabilité familiale, le goût du travail, le souci de l’intérêt collectif, la sobriété) à la complaisance, la paresse, l’individualisme, la violence, la sous-éducation, le manque de respect pour l’autorité et l « ossification mentale » qui seraient responsables du déclin de l’Occident. 

    On retrouve, en fait, dans les valeurs confucéennes, l’opposition bien connue en Europe entre le holisme s’appuyant sur des valeurs traditionnelles et l’individualisme des « Lumières » qui nous mène à la société décadente actuelle dont l’argent est la seule valeur. Dans ses déclarations, Lee Kuan Yew n’avait d’ailleurs jamais caché que la politique qu’il suivit à Singapour, et qui fut une source d’inspiration d’idées nouvelles pour les dirigeants chinois, consistait en fait à appliquer des vertus que les Européens avaient possédées et pratiquées en d’autres temps. Pour leur plus grande disgrâce, ils les avaient oubliées ou leurs nouveaux maîtres les leur avaient fait détester.

    La perte des valeurs traditionnelles tient à la destruction volontaire ou induite de toutes les structures et contraintes, doctrines, lois, rites, codes de conduite et devoirs au bénéfice des « Lumières » progressistes destructrices. Comme le remarquait Gilles Lipovetsky dès les années 80 dans L’Ère du vide, les valeurs qui structuraient encore le monde de la première moitié du XXe siècle (épargne, conscience professionnelle, sacrifice, ponctualité, autorité) n’inspirent plus de respect et invitent davantage au sourire qu’à la vénération.

    Et qu’a fait Poutine, en Russie, si ce n’est procéder, dès sa prise du pouvoir en 2001, à un retour aux valeurs traditionnelles russes comme la famille, la patrie et la religion orthodoxe. Une religion orthodoxe beaucoup plus réaliste et moins naïve que le catholicisme romain, en faisant construire des églises et reconstruire des cathédrales dans toute la Russie !  •

  • Les leurres de la société civile

    Le nouveau gouvernement affiche une moitié de personnes issues de la « société civile ». /Reuters

     

    823330531.jpgFrançois d'Orcival a eu raison de dénoncer « les leurres de la société civile » et de les dénoncer au moment opportun. C'est à dire au moment  où le Système - ce que les maurrassiens appellent aussi Pays légal - pour surmonter ses crises,  met en avant la société civile et fait monter jusqu'à lui, en fait en les intégrant,  quelques membres de ladite société civile. Cette dernière ainsi sollicitée, mise à contribution, en fait récupérée, ne doit pas être confondue avec ce qui subsiste du Pays réel. S'il en est un,  celui-ci se compose de Français dans leurs familles, leurs métiers, leurs villes ou leurs régions. Et qui, sous sa forme actuelle, sont à mille lieues des rouages nauséabonds du Système. 

    Ce qu'écrit François d'Orcival [Figaro magazine du 20.05] mérite d'être lu - en particulier par les lecteurs de Lafautearousseau - raison pour laquelle nous reprenons ci-dessous cet article in extenso.   LFAR

     

    francois-d-orcival-direct-8.jpgLa « société civile » est de retour, le summum de la démocratie, la France d'en bas, nous les citoyens, les « vrais gens ». Elle prolifère par temps politique : l'année dernière, celle des primaires de la droite et de la gauche, nous avions eu droit à une « primaire citoyenne » qui a avorté ; à la présidentielle, sur les 61 candidats inscrits au Conseil constitutionnel qui prétendaient aux parrainages, une quarantaine se revendiquaient de la société civile, autant de zozos retournés depuis dans l'anonymat. Et sur les onze candidats finalement retenus, cinq ont recueilli 91 % des voix... Eh bien, revoilà la société civile pour les législatives !19 000 de ces « citoyens » se sont présentés pour obtenir l'investiture de La République en marche - Emmanuel Macron en a retenu 1 sur 33 ! Et naturellement les plus « politiques ».
    Il n'y a pas de société civile opposée à une société militaire, religieuse ou étatique. C'est pourtant un phénomène qui s'est construit contre une classe politique (aujourd'hui on dit « politico - médiatique ») ressentie comme trop homogène, par ses origines sociales, intellectuelles et professionnelles. Jean-Pierre Chevènement et ses deux complices (Gomez et Motchane) n'avaient pas tort quand ils dénoncèrent, il y a cinquante ans, fin 1967, « l'énarchie ou les mandarins de la société bourgeoise ». Six mois plus tard, et sans savoir qu'ils préfiguraient la « société civile », quelques milliers d' « enragés» levaient les barricades de Mai 68 en signe de révolte contre le pouvoir. Avant que celui-ci ne reprenne la main.

    Certes, Mai 68 n'est pas resté sans suite. On a vu la « société civile », à travers ses réseaux, lobbies, cercles et clubs, en un mot sa floraison d'associations, pénétrer lentement les institutions, jusqu'à gangrener le coeur de l'Etat. Pour autant, la société civile reste un leurre ; il n'y a que les naïfs pour s'improviser « politiques », comme si la politique n'était pas un apprentissage, des procédures, un métier. La société civile permet surtout aux seuls détenteurs du pouvoir de faire croire au citoyen qu'il est le coq quand il n'est que le dindon d'une farce préparée par les chefs. C'est tout leur talent de savoir ainsi renouveler les têtes et les troupes pour les conduire, en bon ordre, à voter comme il faut. 

  • LE MOT DU PRÉSIDENT DE LA RESTAURATION NATIONALE : Un nouveau départ

    2920517656.jpgLe compte à rebours à commencé. Celui des "présidentielles" bien-sûr. Dans tous les camps, c’est presque devenu un boulot à plein temps. Sarkozy rebondit. "Ressuscite", disent même certains sans peur du ridicule. Juppé, le vieux qui veut jouer au jeune, déclare ne pas sentir la naphtaline et le prouve en se disant favorable à tout ce qu’il y a de plus avancé en matière sociétale. Comme Giscard le disait naguère de son libéralisme… Comme Raymond Barre, « le meilleur économiste de France », tentait en 1981 de refaire surface après une longue plongée, Juppé, « le meilleur d’entre nous », montre qu’il n’a rien perdu de sa superbe… mais beaucoup de ses certitudes. « Les partis politiques ne meurent jamais du trop plein de débats, du trop plein d’idées, du trop plein de personnalités fortes », minimise Sarkozy. Il verra bien ! Les Dati, Guaino, Wauquiez, Peltier rentreront sans doute dans le rang et continueront à faire matelas commun à l’UMP, mais rêveront à part d’une « droite des valeurs ». Que fera Mariton ? Ou Jean-Frédéric Poisson, du Parti Chrétien Démocrate, lequel doit penser tous les matins en se rasant qu’il pourrait bien participer à la primaire à droite ? Alors que la maison brûle, que s’accentue la déconstruction de nos forces vives et que se multiplient les plus folles dispositions gouvernementales, voilà à quel jeu, imposé par le système, joue la nouvelle opposition, à vrai dire pas si nouvelle, ni novatrice. On se borne à tabler sur le bilan désastreux de la gauche au pouvoir et à chercher qui sera la vedette principale. Mais pour faire quoi après ? A gauche on mise sur la déstabilisation de la droite, en faisant raisonner le bruit de toutes les casseroles possibles, réelles ou imaginaires. On - c’est-à dire Valls - songe aussi à la rénovation, exercice imposé par le délabrement de la popularité du président et du PS. Rude tâche à vrai dire que de dissiper une mélancolie de plus en plus chiffonnée par les ans. Des deux côtés de notre système hémiplégique on s’émeut de voir Marine Le Pen promise au second tour de la présidentielle. Cela pourrait bien être pourtant la planche de salut : celui qui arrivera au second tour face au FN n’aurait plus qu’à souffler dans la trompe du sursaut républicain pour emporter la mise. Ces grandes manoeuvres et petits calculs, ces ambitions personnelles et ce mépris du peuple réel ne sont pas une plongée dans les eaux profondes du dévoiement politicien. Ils ne sont qu’une nouvelle oscillation de cet éternel mouvement de fébrilité consubstantiel à nos institutions électives. Ils sont moins d’ordre anecdotique et conjoncturel que le corollaire de nos pratiques constitutionnelles. Le mal est donc plus profond que celui qu’on pourrait attribuer à la seule perversité de quelques hommes ou femmes.  

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    C’est pourquoi une réflexion profonde est nécessaire sur la question de l’État. C’est l’honneur de l’Action française d’y avoir incité tous ceux que préoccupe l’avenir de la France. Cette tâche est toujours la nôtre. Le colloque Vauban qui s’est tenu le 6 décembre à Paris doit être regardé comme un nouveau départ, presque comme un acte fondateur. De l’écho que nous donnerons à ce qui est entrepris ici, dépendra la renaissance d’une espérance. La situation de la France est d’une telle gravité, et les Français traînent une telle mélancolie en matière politique, qu’il est à la fois urgent et porteur de faire entendre la solution du projet royal. Chacun comprend de façon de plus en plus patente qu’attendre le salut public des tribulations politico-partisanes n’est pas ce qui est le plus rationnel. En 1958 De Gaulle écrivait : « Vais-je saisir l’occasion historique que m’offre la déconfiture des partis pour doter l'État d’institutions qui lui rendent, dans une forme appropriée aux temps modernes, la stabilité et la continuité dont il est privé depuis 169 ans ? Sans nul doute voilà le but que je poursuis et que je dois atteindre ». Peu importe ce que l’on pense de De Gaulle. L’important est que l’enjeu soit formulé et serve de ligne d’action. Le but n’a pas été atteint, car l’histoire est souvent faite d’occasions manquées. Il arrive aussi, heureusement, qu’il y en ait de réussies, même parmi les plus ambitieuses. Encore faut-il y travailler ! La déconfiture des partis est, comme en 1958, une réalité. Devenus des émigrés de l’intérieur, ils n’ont rien appris puisqu’ils ont tout oublié. Nous nous souvenons, nous, de ce qui peut être ferment d’avenir.

    Bernard Pascaud

  • Juppé, Sarkozy, Copé, Fillon NKM, Le Maire… où est la droite ?

     

    Par Aristide Leucate 

    Une analyse - à juste titre - très critique du monde dit de droite. Nous l'avons dit et répété : les hommes - dont, bien-sûr, les femmes - ne sont pas pires qu'en d'autres temps ou en d'autres camps. Simplement, ils sont prisonniers d'un Système détestable qui imprime à la France - tant qu'elle n'en changera pas - un inexorable et fatal déclin. Et qui les réduit, quant à eux, à donner un  spectacle permanent de guignols impuissants.  LFAR

     

    3266751844.jpgEt de huit ! Nathalie Kosciusko-Morizet (NKM) aurait, selon ses dires, réuni l’intégralité de ses parrainages qui lui permettront de participer aux « primaires de la droite ». [Elle les a recueillis ... NDLR] La dame vient, ainsi, grossir les rangs des putatifs de son camp, tous masculins, Nadine Morano ayant déclaré forfait (à l’instar d’Henri Guaino, d’ailleurs), malgré une forte mobilisation de ses soutiens ces jours derniers. Et exeunt Frédéric Lefebvre, Geoffroy Didier ou l’illustre inconnu Hassen Hammou, revenus à leurs collages et tractages de cantons.

    D’ici à quelques semaines, le député de l’Essonne, ex-ministre de son concurrent Sarkozy, va se mesurer à celui-ci et aux autres caciques promettant de laver plus blanc que blanc, tous ayant pour dénominateur commun de « vouloir faire de la politique autrement », antienne répétée ad nauseam, à droite comme à gauche, à qui ne souhaite plus l’entendre.

    Alain Juppé, Nicolas Sarkozy, Bruno Le Maire, François Fillon, Jean-François Copé, Jean-Frédéric Poisson, Hervé Mariton et NKM ont également comme point commun d’avoir, avant ou pendant l’été, publié un livre dont l’extrême rapidité de péremption n’a d’égal que leur inutilité (sinon leur faible intérêt intellectuel), attendu, précisément, que ces polygraphies laborieuses n’attirent qu’un nombre souvent infiniment confidentiel de lecteurs (la majorité se recrutant parmi les inconditionnels et groupies en tout genre). 

    Alain Juppé, la coqueluche des médias mainstream et de l’oligarchie mondialisée, nous assure de l’avènement d’un État fort, non sans avoir préalablement envoyé en éclaireur bien peu éclairé, en fantassin tout sauf fantaisiste, un jouvenceau surdiplômé en la personne de Maël de Calan livrant, à la suite de tant de plumitifs plus ou moins inspirés, sa Vérité sur le programme du Front national, complaisamment préfacée par son mentor.

    Quant à Jean-François Copé, il se fait, sans modestie aucune, le chantre énergique du Sursaut français (Stock), ce, avec d’autant plus d’enthousiasme qu’il vient d’être judiciairement blanchi dans le dossier Bygmalion sur le financement de la campagne électorale d’un Nicolas Sarkozy déclarant, sans fausse honte, appartenir à La France pour la vie. L’ancien président de la République a organisé les conditions de sa victoire, ce qui laisse présager un psychodrame du même acabit que celui opposant, en son temps, Copé et Fillon, s’écharpant alors pour la présidence de l’UMP. Ce même Fillon dont l’ambition de « collaborateur » se réduit à Faire, tandis que les dernières estimations sondagières le donnent perdant, en dépit du ralliement incompréhensible de Sens commun, courant issu des Manifs pour tous.

    Aussi Hervé Mariton peut-il bien promettre Le Printemps des libertés, NKM affirmer ce truisme que Nous avons changé de monde, Bruno Le Maire exhorter Ne vous résignez pas et Jean-Frédéric Poisson plaider la cause des chrétiens d’Orient (Notre sang vaut moins que leur pétrole), tout sera fait, finalement, pour que tout change sans que rien ne change, ceux-ci étant, de toute façon, insuffisamment blanchis sous le harnais du Système, lequel a déjà choisi ses candidats, sinon son futur président de la République.

    Entre le brouet libéral-libertaire des uns et le catalogue opportuniste des autres, cette droite n’en finit cependant pas de lancer ses derniers feux, tel un astre mort, du fin fond interstellaire de sa vacuité idéologique conjuguée à ses innombrables compromissions successives avec la gauche. L’union des droites, sorte d’arc « républicain » s’étirant de l’UMP au FN en passant par les micro-formations que sont le SIEL de Karim Ouchikh ou DLR de Nicolas Dupont-Aignan, reste, à cette enseigne, un vœu pieu, un conte pour enfants abandonnés sur les trottoirs de Béziers à la fin d’un certain « ouiquende » de mai… 

    Docteur en droit, journaliste et essayiste

    Article repris de Boulevard Voltaire du 10.09.

  • « Ca va mieux »

     

    par Jean-Baptiste d'Albaret

     

    626951329.jpgL’histoire de la pensée positive remonte au début du XXe siècle, lorsqu’un pharmacien français, Emile Coué, découvrit le pouvoir de l’autosuggestion. « Si étant malade, nous nous imaginons que la guérison va se produire, celle-ci se produira si elle est possible. Si elle ne l’est pas, nous obtiendrons le maximum d’améliorations qu’il est possible d’obtenir », écrivait l’apothicaire dans sa célèbre Méthode que les éditions de l’Herne viennent de rééditer. Pour produire son effet, cette méthode doit cependant entraîner l’adhésion du sujet aux idées positives qu’il s’impose – ou qu’on lui impose. Car, précise Coué, « vous pouvez suggérer quelque chose à une personne ; si son inconscient n’a pas accepté le message que vous lui avez transmis pour le transformer en autosuggestion (…) votre message ne produit aucun effet ».

    C’est tout le problème de François Hollande. Les « ça va mieux » qu’il adresse inlassablement aux Français à un an de la présidentielle de 2017 n’ont aucune prise sur leurs inconscients. Pire, le décalage avec la réalité vécue par chacun d’entre eux est tellement flagrant qu’il produit l’effet exactement inverse de celui recherché. 83 % des Français considèrent qu’il n’est pas un bon président de la République, selon le dernier baromètre Odexa-L’Express. Nouveau gouffre d’impopularité où il entraîne l’autre tête de l’exécutif, Manuel Valls. La publication récente d’indicateurs économiques encourageants, mais qui tiennent essentiellement à des facteurs extérieurs, n’y ont rien changé. La ficelle était trop grosse. La vérité, c’est que la parole du chef de l’Etat n’a plus aucun crédit. La droite souligne ses faiblesses. Elle est dans son rôle. Mais une partie de plus en plus visible de la gauche hausse le ton dans un climat social plus dégradé que jamais.

    Agriculteurs, avocats, médecins,  enseignants, commerçants, artisans ont déjà exprimé leur mécontentement depuis le mois de septembre. C’est au tour des forces de l’ordre de manifester contre la « haine anti-flics », observée notamment en marge des rassemblements de Nuit debout. Et voilà la CGT qui, malgré sa faible représentativité, exige à son tour le retrait d’une loi travail pourtant vidée de sa substance. La France exaspérée découvre que les fonctionnaires cégétistes de la « lutte sociale » conservent un pouvoir de nuisance qui leur permet de paralyser l’approvisionnement d’énergie et les transports… Où cela finira-t-il ? Si l’exécutif cède, il donne le sentiment d’une impuissance de l’état face aux casseurs et aux bloqueurs. Mais, s’il se montre intransigeant, il risque l’implosion de son propre camp où certains voudraient précipiter son échec. La crise institutionnelle n’est pas loin…

    Dans ce contexte de ruine du pays, « la droite hors les murs » s’est donnée rendez-vous à Béziers, fin mai. L’initiative vise à rassembler toutes les bonnes volontés au-delà des systèmes partisans, systèmes égarés dans des querelles d’ego et à court d’idées neuves. On sait que ce qui est souhaitable n’est pas toujours certain. Espérons cependant qu’elle sache transformer l’exaspération générale en force de propositions et en actions concrètes. 

    Rédacteur en chef de Politique magazine

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    Juin 2016 - Editorial