Juppé, Sarkozy, Copé, Fillon NKM, Le Maire… où est la droite ?
Par Aristide Leucate
Une analyse - à juste titre - très critique du monde dit de droite. Nous l'avons dit et répété : les hommes - dont, bien-sûr, les femmes - ne sont pas pires qu'en d'autres temps ou en d'autres camps. Simplement, ils sont prisonniers d'un Système détestable qui imprime à la France - tant qu'elle n'en changera pas - un inexorable et fatal déclin. Et qui les réduit, quant à eux, à donner un spectacle permanent de guignols impuissants. LFAR
Et de huit ! Nathalie Kosciusko-Morizet (NKM) aurait, selon ses dires, réuni l’intégralité de ses parrainages qui lui permettront de participer aux « primaires de la droite ». [Elle les a recueillis ... NDLR] La dame vient, ainsi, grossir les rangs des putatifs de son camp, tous masculins, Nadine Morano ayant déclaré forfait (à l’instar d’Henri Guaino, d’ailleurs), malgré une forte mobilisation de ses soutiens ces jours derniers. Et exeunt Frédéric Lefebvre, Geoffroy Didier ou l’illustre inconnu Hassen Hammou, revenus à leurs collages et tractages de cantons.
D’ici à quelques semaines, le député de l’Essonne, ex-ministre de son concurrent Sarkozy, va se mesurer à celui-ci et aux autres caciques promettant de laver plus blanc que blanc, tous ayant pour dénominateur commun de « vouloir faire de la politique autrement », antienne répétée ad nauseam, à droite comme à gauche, à qui ne souhaite plus l’entendre.
Alain Juppé, Nicolas Sarkozy, Bruno Le Maire, François Fillon, Jean-François Copé, Jean-Frédéric Poisson, Hervé Mariton et NKM ont également comme point commun d’avoir, avant ou pendant l’été, publié un livre dont l’extrême rapidité de péremption n’a d’égal que leur inutilité (sinon leur faible intérêt intellectuel), attendu, précisément, que ces polygraphies laborieuses n’attirent qu’un nombre souvent infiniment confidentiel de lecteurs (la majorité se recrutant parmi les inconditionnels et groupies en tout genre).
Alain Juppé, la coqueluche des médias mainstream et de l’oligarchie mondialisée, nous assure de l’avènement d’un État fort, non sans avoir préalablement envoyé en éclaireur bien peu éclairé, en fantassin tout sauf fantaisiste, un jouvenceau surdiplômé en la personne de Maël de Calan livrant, à la suite de tant de plumitifs plus ou moins inspirés, sa Vérité sur le programme du Front national, complaisamment préfacée par son mentor.
Quant à Jean-François Copé, il se fait, sans modestie aucune, le chantre énergique du Sursaut français (Stock), ce, avec d’autant plus d’enthousiasme qu’il vient d’être judiciairement blanchi dans le dossier Bygmalion sur le financement de la campagne électorale d’un Nicolas Sarkozy déclarant, sans fausse honte, appartenir à La France pour la vie. L’ancien président de la République a organisé les conditions de sa victoire, ce qui laisse présager un psychodrame du même acabit que celui opposant, en son temps, Copé et Fillon, s’écharpant alors pour la présidence de l’UMP. Ce même Fillon dont l’ambition de « collaborateur » se réduit à Faire, tandis que les dernières estimations sondagières le donnent perdant, en dépit du ralliement incompréhensible de Sens commun, courant issu des Manifs pour tous.
Aussi Hervé Mariton peut-il bien promettre Le Printemps des libertés, NKM affirmer ce truisme que Nous avons changé de monde, Bruno Le Maire exhorter Ne vous résignez pas et Jean-Frédéric Poisson plaider la cause des chrétiens d’Orient (Notre sang vaut moins que leur pétrole), tout sera fait, finalement, pour que tout change sans que rien ne change, ceux-ci étant, de toute façon, insuffisamment blanchis sous le harnais du Système, lequel a déjà choisi ses candidats, sinon son futur président de la République.
Entre le brouet libéral-libertaire des uns et le catalogue opportuniste des autres, cette droite n’en finit cependant pas de lancer ses derniers feux, tel un astre mort, du fin fond interstellaire de sa vacuité idéologique conjuguée à ses innombrables compromissions successives avec la gauche. L’union des droites, sorte d’arc « républicain » s’étirant de l’UMP au FN en passant par les micro-formations que sont le SIEL de Karim Ouchikh ou DLR de Nicolas Dupont-Aignan, reste, à cette enseigne, un vœu pieu, un conte pour enfants abandonnés sur les trottoirs de Béziers à la fin d’un certain « ouiquende » de mai… •
Docteur en droit, journaliste et essayiste
Article repris de Boulevard Voltaire du 10.09.
Commentaires
Vous appelez cela la droite, ce ramassis d'oligarques au service de Bruxelles, Berlin et Washington. La seule crédible va de MLP à Dupont-Aignan.
Vous avez tout à fait raison Cording mais on se demande pourquoi N..Dupont-Aignan ne négocie pas avec Marine qui y est disposée si l'on en croit Florian Philippot s'il veut voir gagner ses idées
A noter qu'Aristide Leucate traite cette sorte de "droite" avec la lucidité, la sévérité et la dose de dérision suffisantes. A noter aussi que nous ne raisonnons pas ici en termes d'"accords" électoraux qui font rarement gagner des "idées" mais consistent surtout en des compromis. Ou compromissions.