Remonter à la cause, oui. Et, plus encore, à la cause de la cause...
Dans sa note du 27 janvier (http://plunkett.hautetfort.com/ ), Patrice de Plunkett attire l’attention sur une réalité vraie : Les scientifiques aussi sont sous l'empire de l'Argent. Et il demande – avec raison - que l’on remonte aux causes : l’Argent « peut piétiner le monde », « La folie du lucre … parasite le médical, comme elle parasite tout le reste et notamment l'économie réelle. ..
En remontant à la cause – la toute puissance de l’Argent - comme le fait justement Patrice de Plunkett, on se rend compte qu’on peut tout aussi bien continuer, sans s’arrêter en si bon chemin, et remonter à la cause de la cause : Argent, qui t’a fait Roi ?
Et, là, on retrouve Maurras, on retombe sur l’éternel printemps du Maurras qui ne passe pas : le Maurras du lumineux Avenir de l’Intelligence, dont Boutang disait que, le lire, c’était « aller à l'essentiel et, contre les apparences, au plus actuel ». Le Maurras qui a démonté, expliqué, montré le mécanisme fatal qui, depuis les Lumières et l’orgueil insensé de ses représentants, a abouti, à l’inverse de leurs espérances, au triomphe des forces brutes du matériel, à la toute puissance de l’Or, une fois le Sang éliminé (à, et par la Révolution). C’est-à-dire à l’Âge de fer qui est le nôtre aujourd’hui, et dont nous sommes redevables aux Lumières, ou à l’interprétation qui en a été faite, et, naturellement, à la Révolution française. ….
Oui, il faut remonter aux causes. Et aux causes des causes…..
Voici la note de Plunkett:
Les scientifiques aussi sont sous l'empire de l'Argent
L'esprit de ce temps parasite le médical et la recherche, comme il parasite le reste et notamment l'économie réelle :
Ne nous arrêtons pas aux effets. Ce qui compte, ce sont les causes. Ainsi l'esprit de casino qui s'est emparé de tous les milieux sociaux depuis dix ans ; de tous les milieux, y compris ceux qui avaient une réputation de désintéressement : les chercheurs scientifiques. Trois sujets de polémique en six mois sont venus illustrer ce problème : la partialité dont on accuse des comités d'experts de la Commission européenne en faveur de l'industrie biotechnologique agro-alimentaire (les OGM) ; le bidonnage de chercheurs indiens sur la fonte de l'Himalaya, pour capter des crédits ; et maintenant les liens entre l'OMS et l'industrie pharmaceutique, révélés dans l'affaire de la grippe A.
On se tromperait en isolant chacun de ces trois dossiers pour lui faire dire ce que l'on souhaite : que la construction européenne serait mauvaise en soi, ou que le réchauffement climatique n'existerait pas scientifiquement, ou que l'OMS financerait un complot mondialiste. Trois inepties.
Sur ces trois dossiers, que dit la réalité ? Que les scientifiques aussi sont contaminés par le délire de l'argent. Ce n'est pas eux la cause du problème. C'est lui. La folie du lucre (les moeurs de casino du capitalisme tardif : l'esprit « prends l'oseille et tire-toi ») parasite le médical, comme elle parasite tout le reste et notamment l'économie réelle. C'est ce qu'on avait envie de dire à Nicolas Sarkozy lundi soir pendant son numéro d'hypnotiseur : quand on a vu des patrons de PME françaises robustes vendre à des aventuriers ou délocaliser (sans autre raison que le lucre), et ruiner ainsi des régions entières, on est pris de scepticisme sur la capacité du système à fonctionner honorablement. L'argent est sans foi ni loi. Seul le politique parvenait plus ou moins à le tenir en respect ; le politique s'étant jovialement sabordé il y a vingt ans en faveur de l'argent, celui-ci peut piétiner le monde. Jusqu'à quel niveau de désastre ? Jusqu'à la prochaine crise, celle qui fera crouler le système sur la tête des hommes.