UA-147560259-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

LAFAUTEAROUSSEAU - Page 1513

  • Café actualités d'Aix en Provence ... C'est ce soir, 2 juin !

     

    "Suicide de la France" (Eric Zemmour)

    "Suicide de l'occident, suicide de l'humanité" (Michel Rocard)

    "L'homme dévasté" (Jean-François Mattei)

    "Le règne de l'homme, genèse et échec du projet moderne" (Rémi Brague)

    Ces livres récents montrent que tous les piliers de la civilisation se sont effondrés les uns après les autres. Devant le champ de ruines et le désert qui croît absorbant peu à peu les dernières oasis, peut-on faire autre chose que de se résigner au catastrophisme éclairé comme Jean-Pierre Dupuy ou Dany-Robert Dufour ? 
  • Comment Giscard comprend Poutine et met en cause la CIA, par Nicolas Bonnal *

    Crédits photo : Alexei Druzhinin/AP  

    Valéry Giscard d'Estaing a présenté à Moscou son livre  La victoire de la Grande armée », jeudi dernier 29 mai. Il en a profité pour rencontrer Vladimir Poutine et donner son point de vue sur la crise ukrainienne. Une fois n'est pas coutume : en l'occurrence, nous nous trouvons d'accord avec Giscard. Il ne prononce pas le mot « complot » que Nicolas Bonnal utilise : si l'on veut qu'il y en ait un, le terme ne fait alors que désigner l'action extérieure permanente des Etats-Unis : diplomatique, militaire, économique, financière, monétaire, juridique, etc. ... Elle ne s'embarrasse pas de scrupules. L'Amérique est, se comporte et se perçoit comme « la » puissance mondiale par excellence, naturellement impérialiste. A titre de confirmation on lira avec intérêt l'excellente note qui suit. LFAR  

     

    4946e3149d1089071ca65e63e517bc13.jpgDans la revue Politique internationale d’obédience atlantiste (n °146), Valéry Giscard d’Estaing brave la morgue d’une journaliste du Figaro et défend la position russe en dénonçant les agissements américains.

    Ayant réétudié son histoire impériale, « le petit télégraphiste de Moscou » déclare au sujet de la Crimée :

    « La conquête de la Crimée fut assez dure. Elle ne s’est pas faite au détriment de l’Ukraine, qui n’existait pas, mais d’un souverain local qui dépendait du pouvoir turc. Depuis, elle n’a été peuplée que par des Russes. Quand Nikita Khrouchtchev a voulu accroître le poids de l’URSS au sein des Nations unies qui venaient de naître, il a “inventé” l’Ukraine et la Biélorussie pour donner deux voix de plus à l’URSS, et il a attribué une autorité nouvelle à l’Ukraine sur la Crimée qui n’avait pas de précédent. À l’époque, déjà, je pensais que cette dépendance artificielle ne durerait pas. Les récents événements étaient prévisibles. »

    L’ancien Président voit, comme tous les observateurs sérieux, un complot de la CIA et une ingérence américaine dans cette affaire est-européenne.

    « Il faut se demander ce qui s’est réellement passé il y a un an dans la capitale ukrainienne. Quel rôle la CIA a-t-elle joué dans la révolution du Maïdan ? Quel est le sens de la politique systématiquement antirusse menée par Barack Obama ? Pourquoi les États-Unis ont-ils voulu avancer leurs pions en Ukraine ? Les Américains ont-ils voulu “compenser” leur faiblesse au Moyen-Orient en conduisant, sur le continent européen, une politique plus “dure” contre la Russie ? »

    Giscard devrait se souvenir de son collègue Brzeziński à la Trilatérale ! Puis il tance la politique de sanctions et les menaces sur les hommes politiques russes.

    « Les États-Unis, ils ont probablement soutenu et encouragé le mouvement insurrectionnel. Et, ensuite, ils ont pris la tête de la politique de sanctions visant la Russie – une politique qui a enfreint le droit international. Qui peut s’arroger le droit, en effet, de dresser une liste de citoyens à qui l’on applique des sanctions personnelles sans même les interroger, sans qu’ils aient la possibilité de se défendre et même d’avoir des avocats ? Cette affaire marque un tournant préoccupant. »

    Enfin, il remarque que ces euphorisantes sanctions risquent de nuire à tout le monde.

    « Concernant les sanctions économiques visant non des personnes mais l’État russe, comment ne pas considérer qu’elles font du tort aux deux protagonistes – Russie et Occident – en altérant leurs échanges commerciaux ? Les Américains ont-ils intérêt à provoquer la chute de l’économie russe ? Pour l’Europe, les Russes sont des partenaires et des voisins. Dans le désordre international actuel, face à la flambée des violences au Moyen-Orient, il serait irresponsable de souhaiter que l’économie russe s’effondre. »

    Les choses vont vite, toutefois, et comme on sait, d’autres économies plus virtuelles menacent depuis de sombrer…   

    , écrivain - Boulevard Voltaire

  • Le prince Louis de Bourbon en visite « officielle » dans le Morbihan ? Lettre sur la légitimité, de Pierre de Meuse

     

    Le prince Louis de Bourbon était en visite en Bretagne samedi 30 et dimanche 31 mai. A cette occasion, il a fait au Télégramme différentes déclarations reproduites avant-hier samedi sur le site internet du quotidien breton. Ces déclarations ont fait l'objet d'une Lettre sur la légitimité, de Pierre de Meuse, parue peu après dans le forum des débats du Télégramme. Elle a également été publiée sur notre page Facebook, Lafautearousseau Royaliste. Nous la mettons en ligne, nous aussi, aujourd'hui, pour une plus large audience. Est-il utile de préciser que nous en partageons les termes et l'esprit ? LFAR  

     

    955344382.jpgLa monarchie légitime est malheureusement abolie depuis 185 ans. Dans l’ordre juridique actuel, n’importe qui a le droit de revendiquer la couronne de France. Toutefois, si on le fait au nom du droit dynastique et de  l’Histoire, il faut respecter les faits historiques. Or Louis Alphonse de Bourbon, que vous avez interrogé, a commis un certain nombre d’erreurs qui en disent long sur le bien-fondé de sa prétendance.

      D’abord, il nous parle des Bourbons, « famille française depuis plus de 1.000 ans. » Faut-il rappeler que les Bourbons commencent en 1256 en tant que branche de la famille royale, et ne deviennent héritiers de la couronne qu’à la mort d’Henri III, à la fin du XVI° siècle ? La famille royale millénaire est bien la dynastie capétienne, à travers ses divers rameaux. 

      Ensuite, s’il est vrai que le Prince Henri d’Orléans est le descendant direct de Louis-Philippe, ce n’est nullement de la Monarchie de Juillet qu’il tient sa légitimité, mais de l’épuisement de la branche aînée dans les mâles à la mort d’Henri V, Comte de Chambord. Contrairement à ce que dit Louis Alphonse, il n’y a plus d’orléanisme, ni de légitimisme, d’ailleurs, depuis que, le 3 août 1873 le premier Comte de Paris reconnut Henri V comme roi de jure et renonça à porter les insignes de 1830. A la mort du prétendant de Frohsdorf, il devint Philippe VII et non Louis-Philippe II comme le réclamait une partie de sa famille, qui le déshérita pour cela. Du reste, si le terme « orléanisme » signifie une option libérale et centraliste, par opposition au royalisme traditionnel, alors Louis de Bourbon peut considérer avec regret ses propres aïeules et aïeux les reines Marie-Christine et Isabelle, ainsi que les rois Alphonse XII et Alphonse XIII, dont la doctrine de gouvernement était identique à celle de Louis Philippe. 

      Enfin, Louis de Bourbon rappelle de manière surprenante pour expliquer sa vie à l’étranger les « mesures d’exil qui ont frappé les familles royales ». Certes, mais non la sienne, qui ne fut touchée ni par la loi de 1832, ni par la loi de 1848 ni par celle de 1886 qui ne proscrit que les Orléans et les Bonaparte. Et pour cause ! Les Bourbons isabelins dont Louis est l’héritier régnaient alors sur l’Espagne, et ne songeaient nullement à revendiquer la couronne de France. Et lorsque le grand père de Louis, après la mort de son père, le roi Alphonse XIII, se découvre appelé par une vocation irrépressible à la prétendance, il va tranquillement passer sans entraves d’un pays d’Europe à l’autre, tandis que les Orléans restent frappés par la loi d’exil jusqu’en 1950, revenant ensuite dans leur patrie pour toujours sans jamais cesser de se déclarer prêts à accomplir leur devoir historique.  Car renouer les liens déchirés du charisme monarchique diffère grandement de la simple transmission d’une couronne : il y faut une longue suite de sacrifices et d’efforts, bien plus que deux voyages par an, mais un amour exclusif de notre pays, une disposition de tous les instants, une solidarité obstinée à travers les siècles. La couronne de France n’est pas un lot de consolation pour des princes injustement traités par leurs cousins. 

     

    Pierre de Meuse

     

  • Bernard-Henry Lévy à nouveau "entarté" en Belgique, une fois de plus victime de Noël Godin, dit "Le Gloupier" ...

     

    Il s'agit, bien-sûr, d'un enfantillage burlesque, proprement anecdotique qui n'ajoute ni n'enlève rien à la personnalité fort contestable de Bernard-Henri Lévy. Qui sait pourquoi cela fait rire ? En tout cas, c'est le fait. Inutile de s'en priver s'agissant de BHL, trop imbu de lui-même pour appeler la retenue et trop néfaste envers les intérêts de la France pour que l'on soit enclin à le ménager.  LFAR 

     

     

  • Loisirs • Culture • Traditions ...

  • Rire ou sourire un peu ... même s'il n'y a pas toujours de quoi

    Prélude à la conférence climat de Paris : la Tour Eiffel écologique ?

    Signé VIAL - Figaro magazine

     

  • Famille de France • Le duc et la duchesse de Vendôme reçoivent les membres des Conseils d'Habitants de Dreux

    Le duc et le duchesse de Vendôme à Dreux

     

    Présence des Princes à Dreux

    Dimanche dernier, 24 mai, l'on a fêté, à Dreux, les 50 ans du prince Jean au cours d'une journée joyeuse réunissant, à l'invitation de la princesse Philomena, faimille, parents et nombreux amis. Nous en avons largement rendu compte mercredi dernier, 27 mai. Voici que ce même 27 mai, les Princes recevaient, également au Domaine Royal de Dreux, les Conseils d'Habitants de la Ville. Vous serez certainement intéressés d'en savoir plus et de regarder les très belles images que la Ville de Dreux a fait prendre à cette occasion. Il y en a un bon nombre et nous avons plaisir à les présenter aux lecteurs de Lafautearousseau. On y remarque, une fois de plus, non seulement l'élégance des Princes, mais aussi leur gentillesse, leur disponibilité pour chacun, leur souci de faire bénéficier de leur présence à Dreux et du prestige du Domaine Royal, l'ensemble des habitants de la ville de Dreux.  LFAR 

     

    Mercredi 27 mai dernier, l'héritier de la Maison royale de France et son épouse Madame la duchesse de Vendôme, ont reçu au Domaine royal de Dreux, les membres des Conseils d'Habitants de la Ville, pour la soirée annuelle des comités Proximum (comités dont la princesse est une membre active depuis le début de l'année, au sein du conseil des habitants du centre-ville de Dreux).

    Le duc et la duchesse de Vendôme ont accueilli leurs hôtes au pied de la chapelle Royale Saint-Louis pour une soirée d'échanges, en présence de Gérard Hamel, maire de Dreux, et de Naima M'Faddel Ntidam déléguée à la politique de la Ville, autour des différents projets des comités Proximum contribuant à améliorer la vie quotidienne de la ville et son image. Puis les princes ont offert à leurs hôtes, une visite privée de la chapelle Royale Saint-Louis. Une belle occasion pour beaucoup de découvrir, dans une ambiance chaleureuse,  le monument phare de leur ville.

    (Source: ville de Dreux - Photos Jean Cardoso)

     

    11112902-864128026987764-7593847586161775740-o.jpg

     

    1529775-864128030321097-581741117933074945-o.jpg

     

    11231873-864127870321113-1148592165785304133-o.jpg

     

    11312727-864127496987817-7558235187051720133-o.jpg

      

    10498125-864127490321151-3784573125761022255-o.jpg

     

    11336999-864127666987800-3619469310686414601-o.jpg

     

    11334027-864127506987816-8105009937933062147-o.jpg

  • HISTOIRE • Vendée, 1815 : l’Ouest contre Napoléon, par Anne Bernet

     

    anne bernet.pngMéconnu et oublié, le soulèvement de l’Ouest provoqué par le retour de Napoléon en mars 1815, revêt, lors des Cent Jours, une incontestable importance. Peut-être même a-t-il décidé de l’avenir de la France.

    Ni l’annonce du débarquement de l’empereur à Golfe-Juan le 9 mars, ni celle du « vol triomphal de l’Aigle », ralliant sur son passage les troupes censées, selon Ney, « le ramener dans une cage de fer », pas davantage celle de son entrée le 20 mars dans Paris, déserté la veille par Louis XVIII, n’ont ému l’opinion, fût-ce dans l’Ouest. C’est qu’en Vendée, en Bretagne, dans le Maine et en Normandie, les Blancs ressassent avec amertume l’attitude du Roi au lendemain de sa Restauration, l’année précédente. Trop sûr de la fidélité des provinces blanches, il a gardé ses gracieusetés pour l’ennemi d’hier. Ce choix, censé favoriser l’oubli du passé et la réconciliation nationale, a paru intolérable ingratitude et réveillé parmi les combattants de « la grand’ guerre » le souvenir des « lâchages » des Princes qui promettaient toujours de venir et ne sont jamais venus…

    Comment s’étonner si ces hommes, désormais quadragénaires pour les plus jeunes d’entre eux, ou leurs fils, n’ont eu ni l’idée ni l’envie, en ce printemps archi-pourri de 1815, de reprendre les armes afin de courir au secours d’une légitimité décevante ? Sauf exceptions…

    Noblesse oblige : tandis que Louis XVIII et sa cour se replient vers Gand, certains ne peuvent se résigner à laisser l’Usurpateur se réinstaller aux Tuileries sans rien faire. C’est en toute légalité d’ailleurs que, dans un premier temps, ils agissent. Inconscient des déceptions des mois écoulés, le Roi, s’il met à l’abri son auguste personne, croit néanmoins possible de maintenir en France des poches de résistance royalistes propres à compliquer la tâche du pouvoir impérial. C’est ainsi que le duc d’Angoulême est parti pour Toulouse, son épouse pour Bordeaux, le duc de Bourbon pour Angers afin de lever les provinces fidèles. Mission impossible, ils ne tarderont pas à le comprendre. Ni le Languedoc ni l’Aquitaine ne bougent, au désespoir de la princesse, « le seul homme de sa famille » comme dit, injustement, Napoléon.

     

    Pas de soulèvement massif

    Quant à l’Ouest… Le duc de Bourbon s’attendait à un soulèvement massif, à l’arrivée de milliers de volontaires enthousiastes, cocardes blanches au chapeau. Or, ils ne sont que quelques milliers, mal ou peu armés, voire pas armés du tout, à converger, fin mars, vers les points de rassemblement. Seuls les officiers sont au rendez-vous. Anciens des premières guerres de Vendée et des chouanneries, tels d’Autichamp, Suzannet, Sapinaud de La Rairie au Sud de la Loire, d’Andigné, Sol de Grisolles, Carfort au Nord ; ou néophytes mais porteurs d’un patronyme qui interdit toute dérobade, à l’instar de Louis et Auguste de La Rochejaquelein, frères cadets d’Henri, le très jeune généralissime de 1793, Ludovic de Charette, neveu du « roi de Vendée », Joseph et Louis Cadoudal, cadets de Georges, ou Julien Guillemot, fils du défunt « roi de Bignan », ils se doivent d’être de la partie.

    D’emblée, elle s’engage mal. Le 31 mars, rebuté à la perspective de prendre le maquis et d’aller chouanner sur la lande, le duc de Bourbon négocie avec les autorités son départ et s’embarque vers l’Espagne, abandonnant à leur sort des hommes désormais trop compromis pour rien attendre de l’empereur.

     

    La haine de Napoléon

    Napoléon, en effet, déteste les insurgés de l’Ouest. Un temps, il a flatté « les géants de Vendée », car le péril, de ce côté-là, alors n’existait plus. Si les Vendéens s’avisent de bouger, ils seront aussi maltraités par l’empereur que les chouans, coupables d’avoir résisté beaucoup plus longtemps à ses offres pacificatrices et qui le payèrent au prix fort. Aux yeux de Napoléon, quiconque conteste son génie et les droits qu’il lui donne à gouverner le monde, est un brigand qu’il faut exterminer. Après les chouans, Italiens, Tyroliens et Espagnols en ont fait la cruelle expérience… Quand il s’agit d’éradiquer les résistances, l’empereur emploie les méthodes du Comité de salut public jadis. Quoiqu’ils le sachent, les officiers royalistes ne reculent pas ; mais que peuvent-ils, sans hommes et sans armes ?

    Les hommes, Napoléon va les leur fournir. Le 10 avril 1815, il rétablit la conscription. En 93, plus que la mort du Roi et la persécution religieuse, la levée en masse provoqua le soulèvement de l’Ouest. Il fallut, lors de la pacification, en exempter les départements insurgés, exemption vite supprimée tant « l’Ogre » réclamait de soldats. La France, l’an passé, a applaudi sa chute d’abord pour mettre fin à cette boucherie. Et voilà qu’à peine Napoléon revenu, cela recommence ! Le prétexte est suffisant pour lever au moins en partie les campagnes de l’Ouest. En partie seulement. Lors de la prise d’armes, fixée en Vendée au 11 mai, les volontaires se comptent 25 000 ; à peu près autant sur l’autre rive de la Loire. Ce n’est pas assez mais vouloir faire lever les paysans en pleins travaux de printemps est une gageure. Au demeurant, les armes manquent ; Louis de La Rochejaquelein, autoproclamé généralissime, est parti en réclamer aux Anglais ; elles seront livrées le 15 à Croix-de-Vie. Après, on marchera sur Paris ! C’est en tout cas le plan de ces Messieurs, qui ne doutent de rien. En fait, cela ne va pas se passer si bien.

    Le 22 mai, le général Lamarque arrive à Angers, flanqué de Travot, l’homme qui, en 1796, prit Charette, son unique titre de gloire. Ils ont ordre d’être impitoyables, ce qui déplaît à Lamarque, peu assuré de l’avenir du régime impérial et peu fait pour les guerres civiles. Son but est d’empêcher la jonction des Vendéens et des Chouans, en tenant les deux rives de la Loire, pas de massacrer à tout va. Mais la guerre, même aux dimensions d’un département, s’avère meurtrière : 30 tués côté impériaux à Saint-Pierre des Échaubrognes ; beaucoup plus, le 20 mai, côté Blanc, à Aizenay où tombe Ludovic de Charette, une, petite, défaite qui suffit à démobiliser les royalistes. Ce sera pire lorsque, le 4 juin, Louis de La Rochejaquelein est tué au pont des Mathes alors qu’il gagnait la côte afin d’y réceptionner des armes. Le 17, Suzannet tombe à La Rocheservière, nouvel échec suivi du massacre systématique, sur décision de Travot, des prisonniers blancs. La Vendée, privée de ses chefs emblématiques, dans l’ignorance des succès, et des revers, des Bretons à Auray, Redon ou la Roche-Bernard va-t-elle capituler ?

     

    la « pacification de Cholet »

    Peut-être y penserait-elle si, le 25 juin, avec une semaine de retard, la nouvelle de Waterloo, le 18, et de la seconde abdication de Napoléon, le 22, n’atteignait enfin l’Ouest, jetant la confusion dans les deux partis. Et si Lamarque, conscient d’avoir perdu toute légitimité, très inquiet de l’avance des troupes alliées, surtout des Prussiens, vers l’Ouest, n’avait la sagesse de signer la « pacification de Cholet » le 28. Auguste de La Rochejaquelein et ses amis en profitent pour lui affirmer qu’ils combattront, le cas échéant, à ses côtés afin d’interdire l’accès de leurs provinces à l’ennemi. La menace est prise au sérieux par le haut commandement ennemi qui croit encore avoir affaire aux hommes de 93 ; renonçant à pénétrer en Vendée et en Bretagne, il se détourne vers Caen. Cela lui coupe aussi toute envie de réclamer, comme il en avait l’intention, le rattachement de la Bourgogne aux États germaniques.

    En attendant, pacification signée ou pas, au Nord de la Loire, les chouans ne désarment pas. Ils resteront prêts à se battre, et se battront, parfois, et se feront tuer, devant Vannes ou Laval, jusqu’à la fin juillet 1815, en dépit du retour de Louis XVIII, revenu à Paris le 8 juillet. Obstination ? Non, prudence. Ils ne cesseront le combat qu’une fois assurés de la Restauration des Bourbons et tout risque écarté de voir Napoléon II sur le trône.

    La victoire ne les rendra pas vindicatifs. Aucune poursuite ne sera engagée à l’encontre des Bleus, hormis Travot, condamné à mort, puis gracié, à cause du massacre des prisonniers de La Rocheservière, enfermé au fort du Ham où il deviendra fou.

    L’historiographie républicaine et bonapartiste sera moins généreuse. Elle imputera à l’insurrection de l’Ouest l’absence à Waterloo des 50 000 hommes de Lamarque dont la présence aurait, peut-être, changé la face du monde. Nous l’avons échappé belle !

    Anne Bernet, Politique magazine

  • FÊTES & TRADITIONS • Jours fériés : une tradition à préserver !

    Carnaval de Nice, bataille des fleurs 

     

    arton8470-7b8cd.jpgLa question du temps de travail est régulièrement relancée depuis quelques années, en particulier au mois de mai, lorsque se succèdent les jours de congé, de la fête du travail au lundi de Pentecôte : ainsi, les libéraux dénoncent-ils leur nombre, trop élevé à leur goût, tout comme ils prônent une plus large banalisation du dimanche, avec des arguments répétés mille fois, même lorsqu'ils sont contredits par la réalité visible dans d'autres pays ou par de simples réflexions de bon sens.

    Sur cette question comme sur d'autres, il faut éviter quelques pièges, du conformisme étroit à l'économisme réducteur, de la facilité (voire de la paresse...) intellectuelle au carcan dogmatique. Comme en d'autres domaines, il faut faire preuve d'une certaine souplesse, ce qui n'interdit pas la rigueur de la réflexion.

    Alors, doit-on réduire le nombre de jours de congé actuels en considérant, comme les calculateurs patronaux du Medef, que « 2 jours de congé en moins, c'est 100.000 emplois en plus » ? Ma réponse est non, mais cette opposition n'empêche pas des aménagements, bien sûr, qui tiennent compte des conditions particulières de chaque profession et secteur d'activités, voire lieux de celles-ci : le tourisme n'a pas forcément le même calendrier que l'enseignement ou que l'industrie.

    L'argument du Medef ne tient pas, ne fait, et cela pour quelques raisons simples : tout d'abord, le nombre des jours véritablement fériés varie, en fait, d'une année sur l'autre, et l'an prochain, par exemple, deux d'entre eux tomberont un dimanche en mai (la fête du travail et la fête de la victoire de 1945), ce qui en limite forcément l'impact et, par ricochet, les retombées économiques pour les régions ou secteurs touristiques, en particulier littoraux : pas certain que cela soit forcément une bonne nouvelle pour l'emploi et les revenus de la côte normande qui profitent largement de la clientèle francilienne en cette saison... D'autre part, dans le passé, il n'a pas été constaté qu'une année avec moins de jours fériés et avec plus de dimanches travaillés dans le commerce et la grande distribution, était plus fructueuse et que le chômage baissait de façon déterminante : les chiffres sont cruels pour le Medef et ses revendications quand on les regarde attentivement.

    De plus, le Medef semble oublier que, depuis une dizaine d'années au moins, les grands centres commerciaux ne respectent plus les jours fériés, à part Noël, le Jour de l'an et, souvent, le 1er Mai : cela a-t-il empêché la forte hausse du chômage dans le même temps ? Là encore, les chiffres parlent d'eux-mêmes... Sans oublier que, les classes moyennes s'appauvrissant dans notre pays, leurs capacités de consommation se réduisent d'année en année, et ce ne sont pas les clients étrangers qui suffiront pour inverser la tendance.

    Une dernière remarque : la robolution, qui nous est annoncée pour la prochaine décennie mais qui a déjà commencé, a tendance à remplacer un certain nombre d'emplois de service par des machines qui, elles, détruisent encore plus d'emplois qu'elles n'en créent et n'en maintiennent. En fait, la proposition du Medef m'apparaît comme une régression sociale et une méconnaissance des nécessaires équilibres humains, mais aussi une volonté d'en finir avec une tradition française qui privilégie le temps libre à l'argent gagné : contrairement à la tradition franklinienne du « Time is money », les Français ont tendance à préférer « prendre leur temps », et ce n'est pas un hasard si nos concitoyens sont ceux qui, en Europe, passent le plus de temps à table... Méconnaître cette particularité française, c'est nier une part de cette « unité d'être et de vivre » qui constitue ce que certains, à l'instar de Fernand Braudel, nomment identité de la France.

    Cette tradition française d'un temps qui n'est pas seulement consacré à gagner de l'argent mérite d'être cultivée : c'est aussi une bonne réponse à l'utilitarisme contemporain, trop souvent oublieux des êtres et des vies... 

    Jean-Philippe Chauvin

  • Loisirs • Culture • Traditions ...

  • HISTOIRE & ACTUALITE • Retour sur « Mannesmann »… Ou : un « Maroc allemand » a-t-il existé ? Par Péroncel-Hugoz *

    Reinhard et  Max Mannesmann

     

    Une grande marque de fabrique allemande, qui brilla sur le Maroc d’avant le Protectorat franco-espagnol, est de retour dans l’ancienne Fédala *. Commentaires.

    peroncel-hugoz 2.jpg« MANNESMANN » : le nom s’étale en caractères d'imprimerie sur des panneaux publicitaires posés depuis peu dans les avenues de Mohammédia et nous ramènent plus d’un siècle en arrière lorsque les ambitions marocaines de l’empereur d’Allemagne concurrençaient fortement celles de la République française. C’est vrai que depuis la nomination au Maroc du général Lyautey, en 1912, comme résident général de France près Sa Majesté chérifienne, alors le sultan Moulay-Hafid, le mot « Mannesmann » avait vite disparu de Fédala et du reste de la Chérifie, tout en se maintenant, il est vrai, sous la forme populaire, simplifiée, quand on l’écrivait en arabe ou en français, dans le terme « MANESMAN ». Il y eut donc la « plage Manesman », et « l’îlot Manesman » pas très loin de la corniche et du port. Les pubs de 2015 ont remis en selle la version longue et compliquée de ce patronyme allemand, celui d’une lignée industrielle aussi fameuse alors que celle des Krupp.

    Les panneaux de ce printemps ne nous annoncent pas une ressurection au Maroc, un retour de la firme géante germanique mais une opération immobilière sur la portion du littoral océanique ayant appartenu il y a plus de 100 ans, aux maîtres de l’acier rhénan. Soutenu par la Banque BNP-Paribas, l’Atelier d’architectes Mohamed Lamnaouar va «restructurer» les installations actuelles, surtout des pavillons de plages légers et lancer un «lotissement pieds dans l’eau», comme la côte entre Casablanca et Rabat en compte déjà plusieurs dizaines – hélas ! la plupart du temps sans laisser quelques petits morceaux de maquis ou de forêts pour les promeneurs, les lapins et les tortues terrestres … L’autre plaie de ces résidences balnéaires, ce sont les dépôts «sauvages» de gravats et autres déchets que certains entrepreneurs se font un devoir, si possible la nuit, d’aller déposer sur le terrain du concurrent … Du côté des plages Dahomey ou David, vers Bouznika, les dernières pinèdes, les derniers troupeaux de bovins ou ovins doivent s’accommoder maintenant des débris de matériaux de construction déversés en énormes tas au bord des pistes ou au beau milieu des pâturages … 

    Les frères Mannesmann, jadis, avaient hérité en Allemagne d’une fortune bâtie d’abord dans la fabrication des couteaux et qui prit un essor gigantesque vers 1885. Les six frères allemand propriétaires de ce patrimoine économique profitèrent de l’accord euro-chérifien d’Algéciras, en 1906, en Espagne, pour proposer leurs services au sultan Abdelaziz puis à son frère et successeur Abdelhafid.  Ces ambitions industrielles notamment minières, s’accompagnèrent d’un véritable coup de foudre collectif pour les beautés naturelles du Maroc, particulièrement en cette Chaouïa côtière ou intérieure, alors peu peuplée et donc souvent en friche. Les six frères obtinrent du Makhzen à Fédala et alentour, huit concessions agricoles totalisant, dit-on, 50 000 hectares dont une partie fut aussitôt défrichée de ses doums, en association avec des paysans du cru. 

    Reinhard Mannesmann, l’aîné, vint avec sa jeune épouse Ruthilde pour un long, très long voyage de noces, ambulant, au Maroc, circulant avec une véritable smala de gardes, serviteurs, cavaliers, chevaux, mulets, etc. A ses heures libres, le nouveau marié se livrait à la prospection minière, comptabilisant, assure-t-on, plusieurs centaines de gisements divers. Ses cinq frères plus jeunes visitaient le pays avec l’accord du Palais. Robert devait mourir à Safi tandis qu’Otto, irait rendre l’âme en Libye où, pour se changer les idées, il s’était fait nommer consul un temps par le Kaiser de Berlin. Tous ces voyages, ces projets, ces concessions de la sextuple fratrie volèrent en éclats avec l’arrivée du germophobe Lyautey et surtout la guerre franco-allemande, déclenchée en 1914 et qui allait permettre à Paris de récupérer l’Alsace-Lorraine conquise par l’Empire allemand en 1870. Lyautey fit même fusiller pour « espionnage » un ami des Mannesmann qui avait eu l’imprudence ( et l’impudence ?) de rester dans l’Empire chérifien après l’installation des Français … 

    Le « Maroc allemand » n’a pas existé mais, outre la fratrie industrielle, de nombreux autres sujets du Kaiser marquèrent alors l’Histoire du Maroc, du journaliste Siegried Genthe au navigateur Leonard Karow, qui commanda le « Turki », bateau du sultan, au frappeur de monnaie Gustave Franck via le lieutenant Walter Rottenburg, bâtisseur à Rabat, au quartier de l’Océan, d’un fortin sultanien, etc. etc. Nous reparlerons peut-être de ces Germains de Chérifie, surtout si des historiens marocains actuels commencent à s’intéresser à cette « période allemande » du Maroc que le retour du nom de MANNESMANN est en train de nous rappeler.  •


    LIRE.  « L’héritage colonial du Maroc », sous la direction d’Herbet Popp et Mohamed Ait-Hawza, est un ouvrage collectif richement illustré, fruit d’une collaboration exclusivement marocco-allemande et qe l’Institut royal de la culture amazighe (IRCAM) de Rabat, a eu la bonne idée d’éditer en français, sur la base des résultats du VIIIe  colloque germano-marocain de Bayreuth (Bavière) en 2011. Ce travail renouvelle en grande partie la vision qu’on a du Protectorat français (1912-1956). 


    * L’origine du toponyme berbère « Fédala » reste obscure et se perd dans la nuit des temps comme « Mogador » ou « Mazagan ». Les Européens écrivirent d’abord «Fédhala» puis les Marocains débaptisèrent cette ville en l’honneur de Mohamed V et orthographièrent le nouveau toponyme « Mohamédia » car le monarque de l’époque ne redoublait pas en français le second « m » de son prénom. Avec le roi Mohammed VI qui l’a fait, le nom de la ville s’est du coup orthographié « Mohammedia ». Comme le constatait le romancier et grand voyageur Paul Morand, longtemps résident à Tanger, « Chaque époque se reflète dans ses orthographes »…

    Péroncel-Hugoz - Le 360

     

  • BIOETHIQUE & SOCIETE • L’homme du futur, par Lars Klawonn*

     

    L’homme du futur se prépare dans les laboratoires scientifiques.

    La Suisse n’est pas la terre des écrivains et des poètes. C’est celle des ingénieurs, des chercheurs et des entrepreneurs. On y excelle dans le développement des nouvelles technologies. C’est une véritable fourmilière de recherches astucieuses publique et privée. En voici quelques échantillons:

    L’EPFL (Ecole polytechnique fédérale de Lausanne) déclare la guerre aux infirmités. Ses chercheurs ont réussi à faire marcher des rats paralysés dont ils avaient sectionné la liaison nerveuse entre leur moelle épinière et leurs pattes arrières pour ensuite injecter des produits chimiques dans leur colonne vertébrale et installer des électrodes de sorte que les fonctions nerveuses ont pu reprendre vie. Ce nouveau traitement pas encore homologué est destiné à guérir les paralysies partielles. Autre exemple : le centre de neuroprothèses de l’EPFL met actuellement au point une main bionique commandée directement par la pensée et non plus par des contractions musculaires. But de l’opération : permettre aux patients amputés de retrouver le sens du toucher. En même temps, le nouveau Campus Biotech de Genève développe des outils neurotechnologiques, de petites puces implantées sous la peau, pour faire marcher les tétraplégiques.

    Peut-on, doit-on, s’opposer à ce magnifique Progrès du Bien qui permet aux handicapés de surmonter leur infirmité et de vivre une vie normale ? Ceux qui le font s’exposent à des attaques violentes de la part des progressistes égalitaires. Leur haine est la haine la mort, de la vieillesse. La vieillesse n’est plus considérée comme un état naturel mais comme un handicap, donc une injustice. Tout handicap est une injustice de la nature et de la fatalité. Or l’homme nouveau n’accepte plus ni la nature ni la fatalité.

    Dans la vie moderne, il faut « réussir ». On ne reconnaît plus la faiblesse. Les handicapés doivent à tout prix échapper à leur condition. Ils ne trouvent de dignité que dans leur combat contre la fatalité, dans leur volonté de surpasser leur handicap. Car grâce à la science, tout est désormais possible et les coûts sont secondaires. En vérité, cet acharnement contre les infirmités n’est rien d’autre que la négation du handicap et de sa spécificité. C’est la négation de l’héritage chrétien qui nous enseigne que le handicap, la faiblesse, les maladies sont aussi des expériences humaines dotées d’une valeur propre et qu’il s’agit en fait d’apprendre à vivre avec son handicap, de l’accepter et de le faire accepter par ses proches. Au lieu de cela, la science s’emploie à le supprimer à l’aide de la biotechnologie (les prothèses) et des cellules souches (la régénération).

    Cependant le vrai danger est encore ailleurs : la science de la destruction de l’unité organique reçue à la naissance ne se limite pas aux cas des handicapés. Elle est en marche pour une humanité plus parfaite : des êtres humains réparés comme on répare des robots, reconstruits, régénérés, qui exhibent leur prothèses et repoussent leur mort. Une nouvelle unité corporelle homme-machine est en train de se former afin d’améliorer les capacités naturelles non seulement des handicapés mais aussi des personnes valides. C’est dans cet esprit que l’armée des Etats-Unis travaille actuellement à l’amélioration de la vision des leurs pilotes de chasse par l’utilisation des implants dans leur rétine.

    L’homme nouveau fera tout ce que la science lui permettra de faire. Il n’y aura plus aucune limite. Or un monde sans limite est un monde invivable car inhumain.  

     - Politique magazine

  • Des intellos à réaction... Le point de vue de Philippe Bilger*

    intellos.jpg

    Avec Philippe Bilger qui appelle ici de ses vœux des intellos à réaction, retour sur l'évolution du monde intellectuel français (français et européen). Nous en avons traité maintes fois ces temps derniers, notamment hier, avec les réflexions de Pierre Nora. Et, mardi dernier, avec l'étude de Vincent Trémolet de Villers dans le Figaro magazine (Pourquoi la gauche a perdu les intellectuels). C'est que le fait que la gauche - ce qui est presqu'ingénument proclamé dans tous les médias par Raphaël Glucksmann, pour s'en apitoyer -  soit en train de perdre l'hégémonie idéologique et culturelle, est un phénomène d'importance. Plus encore que la conséquence que l'on peut en attendre qui est la perte du pouvoir politique. Important aussi le fait que, comme le constate Pierre Nora,  ce mouvement de nombre d'intellectuels reconnus tend aujourd'hui, moins vers la droite politique que vers une sorte de réaction conservatrice. Ce dernier adjectif est ambigu. Il pourrait signifier : conservation du Système actuel. Mais nous ne croyons pas qu'il soit pris ici dans ce sens péjoratif. Pour conclure, nous voudrions signaler que ce phénomène d'une sorte de réaction des intellectuels aux errements de la société moderne - ou post-moderne - ramène tout simplement à l'un des tout premiers livres de Charles Maurras qui est L'Avenir de l'Intelligence. Sans vouloir donner de leçons à quiconque, nous conseillons à tout ceux que le sujet intéresse de s'y plonger ou replonger. Il y a dans cet ouvrage visionnaire des perspectives du plus grand intérêt pour notre avenir collectif, celui de notre société. Celui, plus largement encore, de notre Civilisation. Nous aurons sans-doute à y revenir. LFAR   

     

    6830bcccdd66568bec1c72c800487f2b lfar.jpgLes projets de la ministre de l'Education nationale ont mobilisé, généralement contre eux, plusieurs intellectuels de haut niveau mais l'intense débat qui se déroule aujourd'hui sur les rapports de la gauche avec les intellectuels, sur la liberté d'expression, dépasse très largement ces péripéties politiques partisanes quoique fondamentales pour le pays et sa jeunesse.

    Il est d'autant plus stimulant de s'en mêler que de manière pluraliste la réflexion peut s'appuyer sur une série de contributions, d'articles et d'entretiens qui, peu ou prou, stimulent l'intelligence et excitent la contradiction. Il est essentiel, en effet, de rapprocher "Comment la gauche a perdu les intellectuels" de Vincent Trémolet de Villers, "Le politiquement correct à toutes les sauces" de Marion Rousset, la double page du Monde sur "Quand les militants perdent la foi" de l'entretien d'Aymeric Caron dans TéléObs.

    Avant même d'aborder le fond de la discussion, il convient de souligner que si la gauche en effet perd "ses" intellectuels, cela tient à sa responsabilité, moins à cause d'antagonismes de principe que par l'étrange perversion qui a conduit le pouvoir socialiste à se muer en critique littéraire et philosophique et à enjoindre à l'intellect de demeurer partisan et sectaire. De donner tort à l'adversaire même s'il a raison et raison au partisan même s'il a tort.

    L'attitude du Premier ministre, puisque c'est de lui principalement qu'il s'agit, a eu pour effet de coaliser contre elle, gauche et droite confondues, tous ceux qui se préoccupaient de la liberté de l'esprit et de leur indépendance à sauvegarder.

    Il me semble que, dans une même aspiration à décrire le réel tel qu'il est, à dévoiler les problèmes et à les nommer, à dénoncer les blocages et les dérives, sont réunies des personnalités que les concepts de nation, de patrie, d'identité, d'école et de culture mobilisent, certes parfois avec des options différentes mais toujours avec la conscience de l'urgence de ces questions.

    En vrac mais unis par un même souci de la France à préserver et de la France à louer contre tous les miasmes d'une repentance forcenée : Eric Zemmour, Alain Finkielkraut, Pascal Bruckner, Denis Tillinac, Michel Onfray, Natacha Polony, Régis Debray, Éric Naulleau, Chantal Delsol, Gilles-William Goldnadel notamment. Cet énoncé peut paraître surréaliste mais pourtant il se fonde sur des similitudes qui se rapportent d'abord, chez tous, au refus de l'inacceptable.

    Une preuve supplémentaire de cette complicité au-delà des clivages artificiels : on les fait de plus en plus se rencontrer pour des joutes qui sont ou seront en réalité des concordances parsemées de quelques désaccords minimes. Alain Finkielkraut face à Michel Onfray, bientôt à Nice ce dernier dialoguera avec Eric Zemmour. La réaction intelligente parle à la réaction lucide.

    Il y a des bretteurs et il y a les commentateurs.

    Seuls les premiers m'intéressent, ceux que j'appelle les "intellos" à réaction. On a parfois des surprises. J'ai évoqué l'entretien passionnant d'Aymeric Caron et si je déteste sa détestation, qu'il explique, d'Eric Naulleau, je suis d'une part sensible à son honnêteté intellectuelle à mon égard et d'autre part sa controverse avec Caroline Fourest, dont il est sorti honorablement vainqueur, l'a rendu à mes yeux moins répulsif. Surtout, il est clair que tout en n'ayant absolument pas la même conception de la liberté ni la même vision sociale que ceux que j'ai mentionnés, Aymeric Caron est un bretteur à sa manière. Il a exaspéré parce que précisément la tiédeur n'était pas son fort.

    Ce succès éclatant de la pensée aux antipodes du conformisme bête et de la gauche officielle, maintenant qu'il est acquis, devrait entraîner des conséquences qu'il convient de bien mesurer.

    Ces intellectuels qui ont gagné par leur talent et leur profondeur, grâce à la qualité de leur langage, de leurs livres et de leur implication vigoureuse dans le débat public ne doivent plus adopter la posture de martyrs. Globalement, ils sont passés du bon côté. Les pestiférés ne sont plus eux mais les entêtés de l'étouffement. Tous ces êtres que j'apprécie ont médiatiquement remporté la victoire et ce serait de l'hypocrisie de leur part que de continuer à déplorer une fausse disette.

    Il faut aussi se pencher sur ce qu'est le "politiquement correct" en étant attentif au fait que la provocation en elle-même n'était porteuse de rien de signifiant, ni pour ni contre, et que si la vérité a besoin de la liberté, celle-ci n'entraîne pas forcément celle-là.

    La nuance, l'écoute, le respect de l'autre, les règles mais aussi leurs exceptions, l'appréhension globale, la pensée contre soi ne sont pas des gadgets inutiles mais des obligations. Si ces dernières ne sont pas respectées, le réactionnaire ne sera qu'un râleur de plus.

    Enfin, face à tous ces militants "qui perdent la foi" dans l'ensemble des partis sauf au FN, devant ce désabusement et ces désillusions, alors que notre démocratie est d'autant plus menacée qu'elle est invoquée à tort et à travers, trop souvent pour justifier le contraire de ce qu'elle devrait imposer, les intellectuels ne peuvent plus se permettre de crier. Leur pessimisme, aussi lucide soit-il, ne nous apprend plus rien et il risque de lasser. Ils ne crient plus de surcroît dans le désert mais dans un univers saturé médiatiquement qui ne laisse aucune de leurs paroles dans le vide. On soutient qu'ils n'ont plus d'influence, qu'ils ne sont plus écoutés quand ils prescrivent mais je n'en suis pas sûr du tout.

    Ils sont au pied de la montagne. On n'attend plus seulement d'eux qu'ils nous affirment qu'elle est haute, escarpée et dangereuse, qu'ils nous avisent du péril et évoquent avec nostalgie les temps bénis d'avant. On a besoin qu'ils nous fournissent le mode d'emploi et que même ils accomplissent l'escalade avec nous. Il y a mille tours d'ivoire. Gémir, vitupérer, alerter, semoncer en est une.

    Le citoyen, la société exigent des intellos à réaction. Même si le pouvoir, lui, s'en passerait volontiers.

    Source : Justice au Singulier

     

  • C’est la République qui a besoin du peuple et non l’inverse, par Thierry Thodinor

    france-Arc-de-triomphe-1456x648.jpg

    Ces lignes parues dans Boulevard Voltaire parlent d'elles-mêmes. Elles marquent cette lassitude qui enfle en tous secteurs de l'opinion française envers ce que l'auteur nomme assez justement la psalmodie des psaumes républicains. Et cette lassitude n'émane plus seulement des milieux royalistes traditionnels. Elle s'étend très au delà et s'enracine désormais dans une critique de fond qui n'attache plus grand prix aux valeurs républicaines. Réaction conservatrice ? Oui si l'on entend pas là non pas la conservation du Système mais des valeurs françaises historiques, qui ont leurs racines au plus profond de notre Histoire.  LFAR  

     

    1ce8893583be9880419f94b50f0a838b.jpgLa guerre aux peuples est déclarée. Des bas-fonds des réseaux mafieux aux élites affidées de Wall Street, un seul mot d’ordre : tous les hommes sont des immigrés.

    De fait – et cela est conforme à l’histoire du monde -, avant d’être esclave, on est généralement immigré (populations vaincues ou razziées). Pour fabriquer des immigrés, il convient de liquider les identités collectives : les esclaves de Cosmopolis ont un destin d’épaves narcissiques.

    Une caste d’apparatchiks issue des incubateurs élitaires anglo-saxons se charge de la besogne avec entrain. Sa feuille de route : maintenir l’illusion démocratique, surveiller les masses, punir les déviants.

    Pour faire d’un peuple résistant – rejet récurrent des réformes structurelles et de la colonisation de peuplement en France, refus de la mise en esclavage pour dette en Grèce – un immigré de l’intérieur, on doit s’attaquer à son système de représentations.

    Ainsi, dans le cas français, la réforme des collèges et l’abandon de Palmyre, c’est tout un : c’est le spectacle de notre annihilation culturelle sous l’œil badin d’élites « fonctionnelles et dénationalisées ».

    L’ubuesque « ennemi des riches » qui a annexé la République invente la cité chimérique du vivre ensemble, lui insufflant « l’esprit » d’une unité nationale en carton-pâte après la farce unanimiste du 11 janvier 2015.

    Et de psalmodier les psaumes républicains :

    • Destruction de la culture populaire française et de ses marqueurs (préjugés, stéréotypes) identitaires = Liberté !

    • Désastre scolaire = Égalité !

    • Chaos migratoire = Fraternité !

    La République française utilise ce qui lui reste de souveraineté pour démoraliser son peuple :

    • Surveillance généralisée de la population combinée à une politique pénale accommodante pour les délinquants ;

    • Propagande immigrationniste diffusée en boucle dans les médias du service public ;

    • Politique de peuplement et relégation de la France européenne dans les périphéries de la détresse sociale (cf La France périphérique, de Christophe Guilluy).

    Mais au-delà de son système de représentations, c’est à la substance même du peuple de France qu’est déclarée la guerre. Faisant fi de la volonté populaire, un préfet de la République distribue les droits d’asile aux émeutiers africains de Calais tandis que le ministre Cazeneuve encourage les clandestins à demander l’asile en France (« C’est la meilleure chance pour eux », déclare-t-il).

    Du nord au sud du pays, les arrivées en masse de clandestins sèment le chaos impunément. De l’école à la prison, les maux qui accablent la société française sont les symptômes d’un fait anthropologique majeur : la France se tiers-mondise et perd sa substance européenne.

    Or, un peuple, c’est avant tout une origine commune ; la loi du sang permet l’émergence de la philia aristotélicienne, cette amitié confiante qui fonde et maintient la cohésion de la Cité. En revanche, la forme républicaine du gouvernement est accessoire ; c’est la République qui a besoin du peuple et non l’inverse.

    L’impératif catégorique de l’État est d’offrir à son peuple les conditions de sa perpétuation : sécurité physique, autonomie alimentaire, sanctuarisation du territoire. Si la République n’est plus apte à assumer cette tâche, alors elle n’est plus qu’un fétiche institutionnel, une divinité laïque putréfiée qui trouvera sa place dans les poubelles de l’Histoire.

    Devant la nécessité anthropologique de l’identité, les formes encore indécises d’un communautarisme européen émergent et le désir de sécession s’affirme. Les Français doivent remonter le fleuve de leur histoire : le seul souvenir d’un Bayard ou d’un Saint Louis pulvérisera irrémédiablement la légitimité des usurpateurs. En renouant avec sa tradition de résistance à l’oppression, le peuple français rendrait un service signalé au monde ; les parasites qui prospèrent sur le malheur des peuples ne s’en relèveraient pas.

    - Fonctionnaire international - Boulevard Voltaire