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LAFAUTEAROUSSEAU - Page 1375

  • Révolution, immigration, Simon : Mélenchon, non !

     

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    Mais qu'est-ce qui lui a pris, à Méluche, de se fourrer lui-même dans cette abracadabrantesque « affaire » de l'Alba ? Version Molière : Mais qu'allait-il faire dans cette galère ?

    Tout allait plutôt bien pour lui, qui siphonnait allègrement les voix de ce pauvre « petit Ben » (surnom donné à Benoît Hamon par Martine Aubry). A tel point qu'il se mettait à rêver tout haut de second tour, et - pourquoi pas ? - de victoire finale. 

    Affolement un peu partout, et du coup, in extremis presque, pourrait-on dire - en tout cas, en fin de campagne, car ils auraient pu, et dû, le faire avant - les journalistes, analystes et commentateurs politiques de tout poil et de tout bord se mettent à éplucher à la loupe le programme du révolutionnaire au rameau d'olivier.

    Et ils trouvent.

    Ils établissent d'abord - mieux vaut tard que jamais - que la somme des dépenses annoncées par Méluche s'élèverait, en gros, à 270 milliards (un peu plus, même) : une paille ! C'est déjà gênant, mais, avec les chiffres, on peut toujours enfumer, et tâcher de s'en sortir... Ou encore l'annonce de 90% de prélèvements sur les plus hauts revenus, et la suppression de l'Enseignement privé : deux autres pailles, deux petits riens !

    Mais - qui cherche trouve - ils sont tombés sur l'engagement 62 du programme de Méluche, et là, ils ont découvert une pépite. Même Clémentine Autain, pourtant soutien actif de Mélenchon, a reconnu chez Calvi (dans C dans l'air) qu'elle n'était pas au courant, qu'elle n'avait pas lu tout le programme : franchement, ce n'est pas très sérieux...

    Alors, de quoi s'agit-il ?

    De l'adhésion de la France - si Mélenchon était élu - à l'ALBA, l'Alliance Bolivarienne pour notre Amérique, organisation créée le 14 décembre 2004 à Cuba par Hugo Chavez et Fidel Castro, à qui se sont joints par la suite Nicolas neuf autres petites îles et pays du continent.  

    Là, on tombe dans le ridicule, mais aussi dans le dangereux.

    Ridicule ? Parce qu'on se croirait dans un mauvais Tintin, un Tintin de série B, avec un général Zapata, un Alcazar, un Tapioca, mais, là, en vrai ! Ce n'est pas faire injure aux peuples latino-américains que de considérer une alliance où l'on équilibre les Droits de l'Homme par les Droits de la Terre-mère des précolombiens (la Pachamama) comme quelque chose peut-être assez sympathique, mais tout de même assez folklorique, aussi... La faucille et le marteau accommodés à la sauce incaïque, ou réputée telle, bon, on ne pourra reprocher à personne d'esquisser, à tout le moins, un léger sourire... Ça, c'est pour le côté simplement ridicule.  

    Mais il y a pire que le ridicule. Chassez le naturel, il revient au galop, dixit Destouches. Méluche est marxiste, et révolutionnaire. Il ne s'en est jamais caché. Et que voudrait-il faire, élu ? Allier la France à de sinistres individus, tenants d'une non moins sinistre idéologie dont on sait tout le mal qu'elle a fait sur la terre entière : le marxisme-léninisme, qui reste une monstruosité, même accommodé à la sauce tintinesque : rappelons-nous que Chavez était fervent catholique, ou que Castro a fait mettre les drapeaux en berne dans toute l'île à la mort de Franco...

    Mais pourquoi Méluche voudrait-il donc s'allier à des dangers publics pareils ? On vous le donne en mille : pour assurer le développement des Antilles françaises ! Du moins, c'est ce qu'il dit, contrarié qu'on l'interpelle sur le sujet, et retrouvant sa hargne et sa grogne « d’avant », de 2012, quand il mordait à tout va.

    Non, là, ce n'est ni sérieux ou crédible, ni acceptable en quoi que ce soit ; c'est même franchement condamnable, et cela disqualifie l'auteur de la proposition.

    Partout où le marxisme-léninisme a été appliqué il n'a produit que désastres, horreurs, monstruosités :

    la pire des oppressions humaines : Goulag, Lao Gai et autres, gérés par les Staline, Mao, Ho Chi Minh, Pol Pot et Cie ;

    catastrophes écologiques : pour n'en citer que deux, Tchernobyl, et le «Tchernobyl au ralenti » que constitue la Mer de Barents où a coulé le sous-marin « Koursk «, la plus importante poubelle nucléaire au monde : 21 000 m3 de déchets radioactifs solides, plus de 7 000 m3 de déchets liquides contaminés, plus de 20 000 objets irradiés, quelque 250 réacteurs nucléaires et surtout 88 sous-marins déclassés dont 52 encore chargés en combustible ; le tout réparti le long de la presqu'île de Kola, plus précisément dans la région de Mourmansk) ; 

    catastrophes économiques : qu'on se souvienne dans quel état se trouvait l'Albanie - mais aussi l'ensemble des républiques sinistrement affublées du nom de « populaires » -  lors de l'effondrement de l'Empire du mal : il a fallu plus de vingt ans aux Allemands pour remettre, en gros, l'Est au niveau de l’Ouest ; encore subsiste-t-il, tant de temps après, de réelles différences entre les deux anciennes parties du pays réunifié.

    On pourrait écrire un livre sur les désastres et catastrophes produites par le marxisme-léninisme, et c'est dans cette voie-là que Méluche voudrait nous engager, « pour développe les Antilles françaises » ?

    Là, Méluche perd, d'un coup, tout le bénéfice d'une campagne habilement menée, par ailleurs.

    Non, décidément, nous avions pointé son révolutionnarisme et son immigrationnisme comme « imbuvables ». Voilà qu'à sa révolution et à son immigration il rajoute son Simon (Bolivar). Voilà pourquoi, en accord avec notre titre, respectons la rime de tous ces « on » : Mélenchon, non !  

  • LE BESOIN DE JUSTICE

     

    PAR JACQUES TRÉMOLET DE VILLERS

     

    IMG_0786.jpgLe besoin de justice, qui est le frère jumeau de la passion du droit est au fond du tempérament français. On le sait.

    La royauté capétienne tenait son autorité de la qualité de sa main de justice reconnue et recherchée par les peuples. Se placer sous la souveraineté du Roi de France était une assurance d'être bien et droitement jugé. La liberté et la prospérité s'ensuivirent.

    On ne peut pas dire que la justice soit la grande oubliée de l'élection présidentielle puisque, d'une certaine façon, sa présence la domine. Mais cette domination perverse peut faire craindre le pire, pour l'avenir.

    Ne mesurant pas les conséquences pour l'institution tout entière, le parquet financier a pesé de tout son poids pour tenter d'écarter de la compétition présidentielle le candidat qui semblait le mieux placé pour l'emporter.

    Ce candidat et les autres avaient-ils un programme pour la justice ? Nul ne le sait puisque nul n'en parle. Au vu de ce qui s'est passé, ce serait fort inconvenant. Mais, aurait-il un programme, quel candidat pourrait l'appliquer ?

    Réformer la justice en France, c'est-à-dire mieux former les magistrats et les avocats, réformer les études de droit et les fondements de la législation, nettoyer, élaguer et réécrire en français les grands codes - civil et pénal. Rendre aux professions et aux métiers la possibilité de s'organiser judiciairement, la justice de l'État n'intervenant qu'en appel, est une oeuvre qui peut s'entamer très vite par ordonnance, mais suppose, pour être menée à bien, une volonté continue et effective du chef de l'État pendant au moins dix ans... Soit deux quinquennats, sans interruption électorale.

    Autant dire qu'un tel chantier n'a aucune chance d'être ni ouvert, ni, si par un effet d'annonce, il était quand même inscrit sur le papier, conduit jusqu'à son terme.

    Nous vivons donc dans la continuité des errements passés jusqu'au jour où le besoin de justice et de passion du droit exacerbés par la violence des situations pousseront le peuple à demander, comme les grenouilles de la fable, que Jupiter leur envoie un Roi.

    Tous ceux qui pensent, qui parlent et qui écrivent seraient bien inspirés à devancer cet instant. Les restaurations douces sont plus fortes et plus fécondes que les principats nés des affrontements sanglants.

    Aujourd'hui, pour les élites, la vraie charité politique et la seule action efficace seraient de faire, au plus tôt, un Roi. 

    Politique magazine avril 2017 -  Consulter ... S'abonner ...

  • Olivier Rey : « Le vide de la campagne nourrit le désarroi des Français »

    « Si Macron est révélateur de l'état de la France, alors le pronostic vital de celle-ci est engagé » Olivier Rey (affiche d'Emmanuel Macron grimé en clown, à Toulouse). - Photo ERIC CABANIS/AFP

     

    headshot.jpgMorceaux choisis

    « Il est stupéfiant de voir un candidat à la présidence déclarer qu'il n'y a ni culture française ni art français - seulement des crimes contre l'humanité français »

    « Simone Weil a reconnu dans le passé le besoin le plus vital de l'âme humaine. Elle jugeait qu'aujourd'hui, la conservation du peu qui nous reste devrait devenir presque une idée fixe »

    « Les authentiques conservateurs en sont réduits à remettre en cause de fond en comble le système, à prendre des allures révolutionnaires. Malgré eux, ils sont obligés de prôner le changement. Mais le mot n'a pas le même sens selon ceux qui l'emploient. Pour les « progressistes », promouvoir le changement consiste à prolonger, voire à amplifier encore les dynamiques actuelles. Pour les conservateurs, il s'agit de les contrecarrer. » 

     

    Ancien élève de l'École polytechnique, chercheur au CNRS, Olivier Rey est mathématicien, philosophe des sciences, essayiste et romancier. Il a notamment publié Une folle solitude. Le fantasme de l'homme auto-construit (Le Seuil, 2006), Après la chute (Pierre-Guillaume de Roux Éditions, 2014) et Quand le monde s'est fait nombre (Stock, «Les Essais», 2016).

    Source : Figarovox 14.04 - OLIVIER REY            

  • Message Pascal du Prince Jean de France, duc de Vendôme

    Le duc et la duchesse de Vendôme, le prince Gaston, les princesses Antoinette et Louise-Marguerite, le prince Joseph : une magnifique famille !   

     

    « Χριστός Ανέστη ναι αυτός πραγματικά αυξηθεί. Christ est ressuscité, oui il est vraiment ressuscité. » C’est ainsi que les chrétiens en Orient se saluent le matin de Pâques. Avec Philomena et les enfants, nous vous souhaitons de joyeuses Pâques ! » 

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    Source : La Couronne

  • Trump, un nouveau Bush ?

     

    Par Antoine de Lacoste

     

    antoine_de_lacoste.pngPour la première fois depuis le début de la guerre en Syrie, l'armée américaine a frappé l'armée syrienne.

    Cinquante-neuf missiles Tomahawk ont été tirés depuis plusieurs navires américains stationnés en Méditerranée, tout près des navires russes. L'objectif visé, et maladroitement atteint, a été la base aérienne d'Al-Chaayrat, au sud de Homs, d'où seraient partis les avions responsables du bombardement chimique de la ville de Khan Cheikhoun.

    Dans la précipitation et l'émotion, devant les images d'enfants agonisants diffusées par les combattants islamistes et notamment les fameux casques blancs, Donald Trump a ordonné de faire le contraire de ce qu'il a prôné pendant toute sa campagne électorale : intervenir en Syrie.

    C'est le même homme qui, sur un ton martial et définitif, annonçait "la fin des aventures extérieures" et félicitait Obama de ne pas avoir suivi les Européens, François Hollande en tête, dans leur souhait de bombarder la Syrie après l'attaque au gaz sarin, jamais éclaircie, de La Ghouta en août 2013.

    On reste confondu par un revirement aussi rapide et imprévisible. Finis les appréciations positives sur Poutine, le pragmatisme sur la situation au Proche-Orient et le refus de se comporter comme ses prédécesseurs dont les interventions en Libye et en Irak n'ont engendré que le chaos.

    Du reste les premiers à féliciter Trump ont été Israël et Hillary Clinton. Tout un symbole.

    Au-delà du caractère sanguin du personnage et de son émotion face "aux magnifiques bébés morts" (combien de pays peut-il attaquer avec des raisonnements aussi puissants ?), il faut tout de même s'interroger sur le processus de décision qui a conduit à cette agression stupide, qui ne changera d'ailleurs rien au cours de la guerre.

    Dans un premier temps on peut se contenter d'une explication simple et rassurante : Trump veut montrer au monde qu'il n'est pas Obama, et que l'indécision ne sera pas sa marque de fabrique. Un raid terrestre américain a d'ailleurs eu lieu il y a peu au Yémen, ce qui avait donné le ton, malgré là-aussi un résultat militaire médiocre. En clair Poutine n'a qu'a bien se tenir, il trouvera à qui parler. Certes c'est tout à fait contraire au programme électoral du nouveau président mais celui-ci n'en est pas à une incohérence près.

    Cette explication est rassurante car elle implique que l'engagement en Syrie contre Bachar n'ira pas au-delà de ce bombardement symbolique, quoique fort coûteux : six morts syriens pour trente millions d'euros de missiles, ce n'est pas un ratio très brillant. D'autant que les missiles en question ont raté la piste d'atterrissage et que l'aviation syrienne a pris un malin plaisir à faire décoller un avion dès le lendemain.

    Une deuxième explication est possible et plus inquiétante : les hommes qui entourent Trump aujourd'hui ne sont pas du tout les mêmes que ceux qui l'ont accompagné vers la victoire.

    Exit les Bannon et autres Flynn qui avaient tant inquiété les occidentaux. Les pro-russes ne sont plus à la mode et ont laissé les places aux ténors de Goldman Sachs tel Gary Cohn et aux faucons rescapés de l'ère Bush.

    Le sénateur Mac Cain, l'homme qui rêve de faire du Proche-Orient un champ de ruines au profit d'Israël, s'est évidemment réjoui de l'attaque américaine et réclame maintenant d'aller plus loin et de livrer des armes aux rebelles. Lesquels, le Front al Nosra ou ceux qui sont à la solde des Turcs ?

    Plusieurs généraux bellicistes sont depuis peu très en cours à la Maison Blanche et semblent avoir eu une influence décisive sur la décision de Trump. La CIA elle-même fait de nouveau entendre sa voix, ce qui est particulièrement inquiétant compte tenu de son brillant palmarès : financement de Ben Laden, création de fausses preuves contre Sadam Hussein, livraison de missiles anti-chars aux islamistes contre l'armée de Bachar pour ne citer que ses principaux faits d'armes.

    Surtout, le gendre de Trump, Jared Kushner, militant sioniste convaincu, semble jouer un rôle de plus en plus important. Israël n'a pas renoncé à son objectif majeur de faire tomber Bachar et peut se frotter les mains du revirement spectaculaire de la politique américaine.

    Heureusement que tout cela n'arrive qu'après la chute d'Alep, tournant militaire de la guerre. De plus, les rebelles islamistes sont profondément divisés et affaiblis et on ne voit pas comment ils pourraient l'emporter même en cas d'aide clandestine massive de la CIA.

    Et puis il y a la Russie et l'Iran qui n'accepteront pas que l'Amérique détruise la Syrie comme elle a détruit l'Irak.

    Mais tout de même, Trump n'aura pas mis longtemps à rentrer dans le rang. 

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  • Syrie : Débats dans les « commentaires », les analyses d'Antiquus et Richard Portier

    Une image parmi d'autres sur l'action des forces syriennes, telles que l'agence SANA les diffuse ... 

     

    823330531.jpgLes articles et vidéos que nous avons publiés dès après les frappes américaines en Syrie [Eric Zemmour et Mathieu Slama], ont suscité des commentaires fort intéressants dans les colonnes de Lafautearousseau. Antiquus partage en quelque sorte la perplexité initiale de Zemmour. Lequel, depuis lors, considère que « Trump a dynamité sa propre campagne électorale ». Mathieu Slama est sur cette même ligne. Richard Portier propose une analyse subtile, en apparence divergente. Tandis que l'article d'Antoine de Lacoste que nous avons mis en ligne ce matin, toujours très documenté, conclut que Donald Trump est rentré dans le rang. Est-ce un point de vue définitif ? Probablement. Les mois à venir nous le diront.  LFAR

     

    Antiquus - Le 11.04.2017

    C'est effectivement une affaire bizarre.

    D'abord, il faut se poser la question de savoir si le bombardement au sarin a bien été le fait de l'armée syrienne. Bachar avait en effet donné sa parole à Poutine qu'il n'avait plus un gramme de ce gaz neurotoxique. S'il en avait conservé, Poutine perdrait la face. On ne voit pas très bien l'intérêt de chacun. La lecture des infos dans l'agence SANA, source unique du côté de Damas depuis la fermeture d’ « infosyrie « , SANA nous dit : « les USA n'ont tenu aucun compte de ce qui s'est réellement passé » . Autrement dit, il y a là un « coup tordu ». Qui peut avoir fait une opération aussi bien montée, aussi cynique aussi (car il y a 67 morts) ? Je ne répondrai pas à la question, mais un simple regard sur les services secrets à l'œuvre permet d'envisager une hypothèse que je préfère garder pour moi. Un autre élément doit attirer notre attention. Il s'agit d'une base aérienne qui a été bombardée par l'USAF. Or ce bombardement de 70 missiles tomahawk a fait … 6 morts, et apparemment aucun avion ni hélico détruit, seulement des bâtiments et hangars. Ce qui laisserait penser que cette action militaire américaine aurait « fuité » comme par hasard. Enfin, côté Trump, cette « frappe » (j'utilise le mot dans son sens journalistique, pas d'équivoque) a des effets intérieurs aux Etats- Unis très positifs : elle désarme les ennemis et fait plaisir au lobby pro-israélien. Bref, un numéro d'illusionnistes.

    Richard Portier - Le 12.04.2017

    Trump s'est inscrit dans le cadre du consensus bien-pensant !

    L'actualité va trop vite et on voudrait répondre « à chaud » chaque jour, à tous les articles et commentaires très intéressants de LFAR. D’un autre coté, les réactions dans l'urgence ont aussi leurs inconvénients... Je suis de moins en moins perplexe face à la réaction de Trump en Syrie. Elle a deux ordres de causes qui, réunies, l’éclairent à mon sens très bien. L'une de politique intérieure et l'autre de politique étrangère. Je ne comprends par contre pas bien la perplexité de Zemmour qui a bien vu que Trump avait pris ses adversaires (La « médiacratie vociférante » attachée à ses basques) à contre-pied et n'en tire pas la conclusion qui s'impose : pour la première fois depuis son élection, Trump s'est inscrit dans le cadre du consensus bien-pensant ! Domenach, un de ses représentants français, en étant réduit, pour ne pas l'approuver, à invoquer la grotesque « stratégie de l'homme fou ».

    L'électorat de Trump était globalement d’accord, par lassitude et souci d'économie avec l'idée d'un relatif désengagement du guêpier syrien. Mais l'intervention armée lui a parue juste moralement (Les Américains croient dur comme fer qu'ils sont les garants du Bien dans le Monde...) et Trump a bien pris soin de lui donner un caractère punitif ,mais limité : je n'ai pas vu les enquêtes d'opinion US sur la question mais je suis sûr que l'approbation a été massive, à l'évidence...

    Par ailleurs il est également évident que Trump a envoyé un message clair à Poutine (Et a contré au passage les accusations de connivence avec lui de ses adversaires).

    Poutine pousse ses pions dans le monde musulman : réunion des pays sunnites au Kazakhstan, confluence d'intérêt avec l'Iran chiite et avec la Turquie, percée au Maroc etc.... Il est incontestable que l'année écoulée a vu le retour de la Russie au premier plan de la politique mondiale. Même si Trump a paru admettre le fait que le monde était devenu multipolaire, il est trop un patriote américain pour accepter que les USA ne soient qu'un des partenaires autour du grand échiquier mondial : « America First » a un double sens. Le rôle d'un Président US est de défendre la prospérité américaine, mais aussi son leadership mondial (Et accessoirement de montrer au peuple qu'il le fait ...) Il me semble que l'intervention US en Syrie a rempli tous ces objectifs...

    […] La politique internationale comme nationale est brutale,cruelle, et ne connait que les rapports de force, et Poutine était en train de trop monter en puissance, ou en tout cas d'y prétendre... (Plutôt du poker que des échecs, si on y pense....).Tout en prenant à contre-pied ses adversaires intérieurs et de la bien-pensance internationale, Trump a montré les crocs à un rival pour le remettre à son rang .On voit ça tous les jours dans les documentaires animaliers. Donc Trump qui est un bien étrange personnage à notre point de vue « vieux-continental »  ,mais au fond un américain bien normal, n'est ni le fou ni l'idiot qu'on nous présentait mais un bon tacticien. L'incertitude demeure sur ce que sera vraiment son (mandat). Pour le moment avantage à lui sur ses adversaires. 

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  • Pendant la campagne la plus nulle et la plus misérable qu'on ait jamais vue, le monde continue de tourner...

     

    Mur-bleu gds.jpgDes nouvelles du front

    Emmanuel Hollande est tellement ridicule que cela commence à se voir, et à se savoir : il a reçu un 5 sur 20 de la part du Jury du 7/9 de France info (c'est dire !). Motif : lors de son meeting raté de Marseille (après celui raté de la Réunion et celui, raté aussi, de Pau) il a voulu « faire peuple », « faire jeune », et a lancé un ridicule « on craint degun » (« personne », en provençal). Eh, oui ! c'était tellement grotesque que même France info s'en est rendu compte !

    Dans le même meeting, il a dit qu'il avait « honte » du pourcentage de voix que réalisait Marine Le Pen à Marseille et en Provence. Mais c'est lui qui devrait avoir honte de tenir un propos pareil ! Si des citoyens français jugent bon de voter Le Pen, ou Fillon, ou Mélenchon, ou qui que ce soit, qui est-il, lui, pour décréter que c'est une honte ? Quel langage et quelle pensée de division, pour quelqu'un qui prétend vouloir représenter, et conduire, le peuple français !

    Le précédent Comte de Paris parlait, lui, en Roi, en roi rassembleur, lorsqu'il disait, à une époque où le Parti Communiste représentait environ le quart des électeurs, qu'on ne saurait exclure de l'effort national les vingt-cinq pour cent de Français qui votaient communiste...

    Enfin, voilà notre Emmanuel adoubé par François Hollande, qui lui donne un baiser de la mort dont ledit Emmanuel ne veut surtout pas. Il n'empêche : ce qui est dit est dit, et les choses déjà claires le sont encore plus maintenant qu'elles sont comprises par tous pour ce qu'elles sont, c'est-à-dire officielles :  Macron, c'est Hollande, et Hollande, c'est Macron... 

    Et pendant ce temps, ailleurs, au Japon, au Maroc, heureux pays...

    Le Japon n'a reçu que 28 réfugiés en 2016 ! Ne vous moquez pas, ils ont tout de même fait un effort : c'est malgré tout un de plus qu'en 2015 (27) ! Et nous, pendant ce temps-là, nous leur construisons un « camp humanitaire » à Grande-Synthe, qui a coûté quatre millions d'euros au contribuable, c'est-à-dire à nous tous, et que nos chers Afghans - se battant avec les Irakiens - ont tout simplement cramé. Merci les gars ! C'est beau, la reconnaissance. C'est beau, aussi, le « vivre ensemble ». Surtout quand c'est nous qu'on paye... Maintenant, navrés, les pseudo « humanitaires » se demandent gravement, et la mine contrite, où ils vont aller. Qu'ils aillent donc se réfugier... chez eux, et qu'ils nous fichent la paix ! Vient un moment où les choses doivent être dites, alors disons-le franchement : les pseudo-migrants nous fatiguent, pour rester polis ! Nous les aimons beaucoup, les Afghans, les Somaliens, les Irakiens, les Erythréens et toute la terre entière. Nous les aimons comme Jeanne d'Arc aimait les Anglais : « Chez eux ! ». 

    Le Maroc, lui, depuis la mi-janvier, a interdit la fabrication et la vente de burqas. Un peu partout dans le royaume, et surtout dans le nord, où les salafistes sont un peu plus nombreux qu'ailleurs, les femmes portent volontiers le hijab (qui couvre les cheveux, mais laisse voir l'intégralité du visage), qui est depuis longtemps une tenue traditionnelle. Mais les salafistes promeuvent le port du niqab, à partir duquel on peut glisser insidieusement vers la burqa, et ainsi de suite.

    Heureusement pour lui, le Maroc a la chance d'être gouverné par un roi sage, Mohamed VI, qui n'est pas décidé à laisser trop la bride sur le cou aux dits salafistes. C'est-à-dire aux provocateurs. Etant descendant du Prophète, et Amir al mouminine (Commandeur des Croyants), le roi peut se permettre de surveiller de près les provocateurs islamistes.

    On devrait l'inviter pour une année sabbatique à la Goutte d'Or et dans certains autres lieux de notre ex « douce France », pour qu'il y remette un peu d'ordre ! 

  • Et si c’était vrai ?

     

    par Louis-Joseph Delanglade

     

    Philippe Val, dont on sait qu’il a exercé de hautes responsabilités à Charlie Hebdo (1992-2009) et à France Inter (2009-2014), vient de déclarer sur France 5, à propos du roman Soumission, que ce qui n’était que fiction voici deux ans est maintenant un commentaire de l’actualité. Sans doute fait-il référence à l’ambiance de violences généralisées dans laquelle nous vivons désormais, du fait de certains. Et, par là même fait-il écho à la définition réaliste de Stendhal pour lequel « un roman, c'est un miroir qu'on promène le long d'un chemin » (Le Rouge et le Noir). Mais, alors que certaine échéance s’approche, qu’en est-il de la chronique d’un cauchemar annoncé que constitue le roman d’anticipation de M. Houellebecq ? Son récit repose en effet sur un second quinquennat de M. Hollande, marqué par un délitement du pays qui favorise l’irrésistible montée en puissance d’un islamisme intérieur doux (« fraternité musulmane ») et l’élection en 2022 du candidat musulman, contre Mme Le Pen mais avec, comme il se doit, le soutien des autres grands partis et l’inévitable ralliement de M Bayrou : les « élites » se soumettent, la société est islamisée. 

    Si le renoncement de M. Hollande semble donner tort à l’écrivain, en fait le pire reste malheureusement possible. Le bon sens le plus élémentaire invite en effet à considérer que le candidat Macron n’est que l’avatar, même subliminal, de M. Hollande. Dans Un président ne devrait pas dire ça, M. Hollande déclare d’ailleurs explicitement : « Emmanuel Macron, c’est moi ! ». On peut lire par ailleurs (Boulevard Voltaire, 13 avril) le scénario tout à fait crédible proposé par M. Bernadac de la manipulation que constitue la « candidature de substitution » de M. Macron, lequel n’aurait été au départ que le « prête-nom » d’un M. Hollande bien incapable de se représenter. Le soutien en creux de M. Hollande et la distance affichée par M. Macron à l’égard de son mentor n’infirment nullement, bien au contraire, ce scénario. 

    Or, pour rester dans le cadre « islamique » du roman de M. Houellebecq, on ne peut qu’être inquiet des propos et des propositions de M. Macron dont on peut dire qu’ils ne feront que conforter dans sa conscience communautaire une partie grandissante de la population. D’abord bien évidemment parce que M. Macron ne remet pas en cause l’aspect purement quantitatif de la question musulmane en France : dans la droite ligne des dernières présidences, ce serait avec lui encore et toujours plus d’immigrés donc forcément, vu la provenance de ces derniers, encore et toujours plus de mahométans. Ensuite parce qu’il se veut un chaud partisan de la discrimination positive, laquelle consisterait à favoriser, au détriment des malheureux « Gaulois », la « diversité », c’est-à-dire pour l’essentiel des ressortissants français  issus de l’immigration, donc des musulmans. 

    On se souvient des drapeaux étrangers, drapeaux de pays musulmans bien entendu, brandis, place de la Bastille, par les partisans et électeurs de M. Hollande, après sa victoire de mai 2012. Cinq ans après, à trois semaines de l’élection présidentielle, M. Macron ne veut voir dans son public « marseillais » que des Algériens, des Tunisiens, des Comoriens, des Maliens, etc., c’est-à-dire en fait des musulmans, peut-être français, mais d’abord considérés dans leur identité originelle islamique. Pis : en déplacement à Alger, il n’a pas hésité à flatter bassement un pouvoir algérien qui hait la France et se réclame de l’islam, envoyant un signal catastrophique aux millions de bi-nationaux franco-algériens vivant de ce côté-ci de la méditerranée. 

    Alors, oui, si M. Macron devait être élu, ce serait pour le pire. On préférerait que le roman de M. Houellebecq restât ce qu’il devrait rester : une fiction.  

  • Syrie : Zemmour estime que « Trump a dynamité sa propre campagne électorale »

     

    Pour Eric Zemmour, le président américain est « soumis au diktat émotionnel et compassionnel de ces photos d’enfants morts qu’on arbore à chaque fois qu’on veut manipuler l’opinion. » On n'est pas forcément d'accord sur cette interprétation univoque comme l'ont montré certains commentaires intéressants reçus sur Lafautearousseau [D'Antiquus et Richard Portier, notamment]. Sans-doute faudra-t-il attendre quelques temps pour avoir une vue plus claire des choses. Sur le revirement inattendu de Donald Trump, nous publierons incessamment une analyse d'Antoine de Lacoste. Mais d'ores et déjà, il y a lieu d'être inquiets pour la paix et la tranquillité du monde. Les nôtres, en particulier.  LFAR 

     

     

    Le résumé RTL de ce billet ...

    Le président Trump frappe la Syrie, se brouille avec la Russie mais est aimable avec son homologue chinois. Une politique qui tranche avec sa campagne électorale. Pour Éric Zemmour, signature RTL, "en quelques jours, le président américain a dynamité sa propre campagne électorale." 

    Selon lui, Donald Trump "a agi comme aurait agi Hillary Clinton, qui l’a d’ailleurs félicité. Le candidat de 'l’Amérique d’abord' a rejoué au gendarme du monde", juge l'auteur du Suicide français avant de poursuivre : "Le républicain iconoclaste a remis les bottes de Bush junior et des néo-conservateurs. Le pourfendeur des médias s’est soumis au diktat émotionnel et compassionnel de ces photos d’enfants morts qu’on arbore à chaque fois qu’on veut manipuler l’opinion". Pour conclure que le président des États-Unis devrait "se méfier du baiser qui tue". 

    Lire aussi sur Lafautearousseau ...

    Mathieu Slama : en Syrie, pour la première fois, Trump a trahi ses promesses de campagne 

    Syrie : Perplexité après les frappes U.S. Retour au « monde d'avant » ?

  • Quand Octave Mirbeau fulminait contre « le système politique bourgeois », de fait la République ...  

     

    XVM616cbcbe-0e29-11e7-997b-2ceb961d41db.jpgOctave Mirbeau - écrivain détesté de beaucoup de talent dit Sacha Guitry - critique ici frontalement ce qu'il nomme le système politique bourgeois, qui se prétend abusivement républicain, alors qu’il ne fait qu’assurer la mainmise d'une minorité sur tout le pays, avec la bénédiction des électeurs moutonniers, « plus bêtes que les bêtes » : aussi appelle-t-il ses lecteurs à faire la grève des électeurs *. Nous ne reprenons pas un tel appel à notre compte. Il relève d'une lecture critique. Après quoi on admettra que la réflexion de Mirbeau contient de fortes vérités. Les actuels débats électoraux en sont l'illustration ...  LFAR  

    « Surtout, souviens-toi que l’homme qui sollicite tes suffrages est, de ce fait, un malhonnête homme, parce qu’en échange de la situation et de la fortune où tu le pousses, il te promet un tas de choses merveilleuses qu’il ne te donnera pas et qu’il n’est d’ailleurs pas en son pouvoir de te donner. [...] Les moutons vont à l’abattoir. Ils ne disent rien, et ils n’espèrent rien. Mais du moins ils ne votent pas pour le boucher qui les tuera et pour le bourgeois qui les mangera. Plus bête que les bêtes, plus moutonnier que les moutons, l’électeur nomme son boucher et choisit son bourgeois. Il a fait des Révolutions pour conquérir ce droit. »**  

    * la grève des électeurs

    ** Son article, intitulé « La Grève des électeurs », a paru dans Le Figaro le 28 novembre 1888 et a été diffusé par les groupes anarchistes à des centaines de milliers d’exemplaires à travers l’Europe.

  • Pâques 2017  • Pas d'articles aujourd'hui sur Lafautearousseau ... Honneur à nos racines, à nos traditions !

     

    1080883310.jpgLes racines chrétiennes de l'Europe sont sans cesse invoquées soit pour en réclamer la reconnaissance - alors qu'elles sont un fait, ccertes non exclusif mais incontestable - soit pour les nier, les refuser, ou, en réalité, pour les combattre.

    Quelles sont-elles ? Le pape Benoît XVI a médité à leur sujet dans une conférence au collège des Bernardins unanimement saluée par les invités du monde de la culture et par ses innombrables auditeurs.

    Benoît XVI ne se livre à aucune sorte d'apologétique exclusivement religieuse, encore moins sentimentaliste ou romantique, selon le goût du XIXe siècle. Il expose ce que sont concrètement, objectivement, historiquement, les racines chrétiennes de la culture européenne.  

    Les lecteurs de Lafautearousseau qui souhaiteront écouter cette conférence, en ce jour de Pâques 2017, alors même que se déroulent en France d'indignes débats, feront ce que Proust appelait une cure d'altitude mentale. Qu'ils soient croyants ou ne le soient pas.    

     

    32'35"

     Vendredi 12 septembre 2008

    Rencontre avec le monde de la culture

    Discours du pape Benoît XVI au collège des Bernardins

     

    Lire aussi ...

    Discours du pape Benoît XVI au collège des Bernardins [Texte]

  • Culture • Loisirs • Traditions

  • Famille de France • Les Princes Explorateurs, une tradition Orléans

     

    Le  Duc de Vendôme évoque sur son site internet les Princes explorateurs de sa famille. Et lui-même en fait partie...   


    Prince Jean Vignette.jpg« Je viens de terminer la lecture passionnante du livre de Bernard Belaigues Henri d’Orléans, le Prince Explorateur.

    Henri d’Orléans est le frère aîné de mon arrière-grand-père le duc de Guise. Il se lance dans de nombreuses expéditions, notamment de Paris à Hanoi à travers la Sibérie et le Tibet, au Tonkin, à Madagascar et en Ethiopie. Il enrichit le Muséum de nombreuses collections, donne des conférences et reçoit plusieurs prix, notamment des sociétés de géographie. Il encourage dès qu’il peut le rayonnement politique et économique de la France dans ces régions et publie de nombreux articles pour les différents journaux dont il est le correspondant. Décoré de la Légion d’honneur, il meurt à Saigon en 1901. Il a trente-trois ans.

    2.-Le-duc-dOrléans-en-Asie-225x300.jpgCette période entre la fin du XIXe et le début du XXe siècle est un temps propice aux expéditions. Le cousin d’Henri est le duc d’Orléans, le chef de la Maison de France : après un passage chez les King Royal Rifles, il se passionne pour l’Arctique qu’il sillonne au cours de quatre expéditions successives. Son jeune frère, le duc de Montpensier, se passionne lui pour l’Indochine.

    En 2005, j’ai moi même pu suivre les traces du duc d’Orléans du Spitzberg au Groenland.

    3.-Le-prince-Jean-en-Arctique-300x254.jpgAu cours de cette expédition nous avons découvert une île sur la côte Est du Groenland.

    Baptisée « Uunartoq Qeqertoq », c’est à dire « Île du Réchauffement », par notre chef d’expédition Denis Smith, cette découverte a fait l’objet d’un article dans le New York Times « The Warming of Greenland, by John Collins Rudolf, 1.16.2007 »  

    Prince Jean de France, le 11 avril 2017

     

    4.-Uunartoq-Qeqertoq-300x140.jpg

    Uunartoq Qeqertoq  (Île du Réchauffement) 

    3015522969.jpg

    Henri d'Orléans le Prince Explorateur, de Bernard Belaigues, Éditions de la Flandonnière

     

    Source : Prince Jean de France, Site Officiel

  • Cinéma • « À bras ouverts » , éloge de la caricature. Défendez la liberté, allez-voir Clavier !

     

    Une critique de Matthieu Baumier

    Plus qu'une critique de film, d'ailleurs; mais aussi d'une certaine société, de quelques personnalités emblématiques d'un certain monde, et enfin critique d'une idéologie encore dominante mais en déclin [Causeur, 14.04]. Nous avons aimé ces lignes à contre-courant. Les cinéphiles diront leur avis.  LFAR

    Le film « A bras ouverts », avec Elsa Zylberstein et Christian Clavier, se moque gentiment des bourgeois de gauche aux grands discours humanitaires. Inacceptable pour une certaine presse degôche, qui sort son revolver moral dès qu'on titille le bobo...
     
     

     

    À bras ouverts, dernier film de Philippe de Chauveron avec Christian Clavier, a suscité l’ire bien-pensante lors de la diffusion de sa bande-annonce. La sortie en salles ne pouvait échapper à la polémique.

    L’objet du délit

    De quoi s’agit-il ? D’une comédie sans prétention au chef-d’œuvre. Un film potache que chacun jugera plus ou moins drôle et plus ou moins réussi. Cela parle d’un intellectuel de gauche, Jean-Étienne Fougerole, incarné par un Christian Clavier qui a beaucoup de BHL. Le côté précieuse ridicule égotique. Figure de gauche, obsédée par les chiffres de ventes de ses livres et passant à la télé. Il réclame l’accueil des Roms, allégorie des migrants. Avec le camp du Bien décrit par Philippe Muray, une apparente bonne attention peut vite évoluer en catastrophe. Débattant face à un jeune intellectuel supposé réac, Barzach, les idées de Zemmour et la vie privée de Philippot, Fougerole se trouve mis devant le fait accompli : vous voulez aider les Roms ? Accueillez-les donc chez vous ! Piégé, il relève le défi. Sauf qu’une famille de roms vient s’installer dans son jardin. Un thème de comédie, pas de quoi en faire un fromage. D’autant que le film est surtout une apologie du « vivre-ensemble » : Fougerole, par mariage de son fils interposé, est finalement obligé de s’intégrer dans une culture différente de la sienne.

    À bras ouverts ? L’esprit Charlie hebdo !

    Un film « beurk » pour Le Parisien/Aujourd’hui en France, « dangereux » pour Slate, « écœurant » pour le Huffington Post, « raciste et nauséabond » pour Le Monde, « on n’aime pas » pour TéléramaLe Figaro et Valeurs Actuelles sont plus mesurés : À bras ouverts est une farce. Dans un pays, la France, où la rumeur prétend que l’on peut rigoler de tout. L’esprit Charlie hebdo. Esprit dont le film de Philippe de Chauveron ne manque pas. « Nous sommes tous des Roms ! » s’exclame Fougerole. Sauf que le blasphème ne porte pas sur une religion ou sur le populisme mais sur ceux qui manifestent dans les rues quand il s’agit de défendre le droit à la satire. D’habitude, le monde de la culture comprend la farce et la caricature. On rit de scènes de sodomie du Pape ou de Mahomet en Une de journaux satiriques. On veut avoir le droit de rire de tout. À juste titre sur le plan légal : en République, seule la loi fait limite. Alors pourquoi une telle levée de bouclier contre cette comédie ? Ce sont des intellos de gauche qui sont mis à l’épreuve du réel, Fougerole et sa femme, jouée par une Elsa Zylberstein pétillante. Ils sont caricaturaux. Comme le sont tous les personnages du film, à commencer par la famille de Roms. Mais aussi le fils des Fougerole, les jeunes étudiants manifestant aux cris de « réquisition », la jeune étudiante qui pousse son Fougerole de professeur à la prendre sur une table à la fac, le personnage réac de Barzach et son homosexualité (étonnant que le film n’ait pas été décrété homophobe…), la voisine, le maire, l’éditrice, le député, l’animateur du débat télévisé qui enclenche l’histoire… Tout dans ce film est caricature, y compris les Roms. Pas un personnage n’y échappe. Bien sûr que des membres de la communauté Rom peuvent être choqués ! Comme des musulmans ou des chrétiens le sont quand ils sont parodiés. Ou bien des intellectuels quand on les caricature en « néo réacs », ce dont les médias goûtant peu À bras ouverts se sont fait une spécialité saisonnière.

    L’intolérance au nom de la tolérance

    Au fond, toutes les caricatures seraient acceptables dans ce film, sauf celles de l’intello de gauche et des Roms. Le problème n’est pas le film en tant que tel. Le véritable problème de la polémique autour d’À bras ouverts réside dans la façon dont de prétendus militants de la tolérance sont devenus l’intolérance même, n’acceptant en définitive que ce qu’ils sont. Et n’admettant pas d’être mis, à l’instar de Fougerole, devant la réalité de leurs paroles creuses. Fougerole dit qu’il accueillerait des Roms et se retrouve obligé de le faire par intérêt égotique et financier (tiens… étonnant que ce film ne soit pas aussi accusé d’être antisémite car l’unique motivation de Fougerole en cette affaire est liée aux ventes de ses livres…). On peut tout caricaturer sauf les prétendus défenseurs du droit de tout caricaturer. On peut s’exprimer librement sauf contre les prétendus défenseurs du droit à l’expression libre. Le summum de l’intolérance : un tribunal de la pensée dont on ne compte plus les méfaits.

     

    Et Boboland créa le délit de caricature

    L’infamie contre cette comédie est un procès fait au droit de caricaturer. Ceux qui tombent à bras raccourcis sur ce film lui font ce que les djihadistes ont fait aux caricatures de Charlie hebdo, les kalachs en moins, et ils ne semblent pas s’en apercevoir. Que toutes ces bonnes âmes commencent en effet par balayer devant leur porte. Personnalités du monde de la culture ou simples citoyens militants, que ces bonnes et belles âmes aillent en effet au bout du chemin et accueillent concrètement des migrants chez elles, y compris au péril de la loi. L’argument est simpliste. Non pas. Que ces bonnes âmes en ayant les moyens financiers le fassent, et en profitent par la même occasion pour supprimer les digicodes de leurs immeubles, qui empêchent les SDF de dormir au chaud par moins 10 degrés en plein Paris. On meurt sous la fenêtre tandis que la pétition se signe sur internet, cocktail à portée de clic. Que tous ces individus moralisateurs parlent beaucoup mais agissent si peu, là est le vrai scandale. Et cela démontre à quel point nous sommes entrés dans une ère de virtualisation du Politique. La pratique politique usuelle ne consiste-t-elle pas théoriquement et traditionnellement à mettre ses actes et ses paroles en adéquation ? Autrement dit, à prendre des risques ? Vous me direz que j’ai la langue facile ? Non pas. Je ne suis ni une bonne ni une belle âme. Et ne me sens aucunement obligé de l’être. À toutes ces belles et bonnes âmes moralisant souvent dans l’opulence, le Père Ubu dirait un beau et bien gras « merdre » avec le ton de la farce et de la caricature. Un peu comme À bras ouverts. 

    Matthieu Baumier
    essayiste et romancier.

  • Livres & Histoire • La Libération vue de près

     

    PAR HILAIRE DE CRÉMIERS

    À LIRE. L'histoire de l'Occupation et de la Libération vécue chez les gens de lettres.

     

    Mon bureau 3 Lucs.jpgLe travail considérable est des plus minutieux. Si vous voulez tout savoir de ce qui s'est passé chez les gens de lettres - et il faut le dire malheureusement entre gens de lettres -, chez les auteurs et compositeurs dramatiques ou de musique, compulsez ce Dictionnaire de l'épuration des gens de lettres 1939-1949 de Jacques Boncompain qui est le spécialiste reconnu de tout ce qui concerne les auteurs et leurs droits. Le sous-titre évoque toute une ambiance : « Mort aux confrères ». Il serait toutefois injuste et même faux de s'arrêter sur les seuls règlements de compte. On connaît la jalousie et la rancune redoutables qui peuvent animer les membres de ces corporations. Les mots d'esprit, d'ailleurs, fourmillent sur le sujet : le livre en est rempli. Mais le travail de Jacques Boncompain est beaucoup plus ample. D'abord il met en perspective, ce qui permet de voir dès avant guerre des fractures qui ressurgirent à la Libération où l'idéologie recouvrit d'oripeaux des choix beaucoup plus personnels ; puis il explique en détail - et c'est du plus haut intérêt historique les rapports réels des gens de lettres - et de leurs organisations représentatives - d'une part avec le gouvernement de Vichy, d'autre part avec la puissance occupante, ce qui n'est pas la même chose ; et enfin tout cela resitué dans le climat de l'époque. Sur Brasillach, par exemple, tout est dit. L'Épuration fut une période horrible où la justice fut le plus souvent faussée, alors qu'elle était censée mettre fin à cette autre période horrible de l'Occupation.

    Le régime avait été incapable de préparer la France à la guerre ; il fut incapable de la pacifier après guerre. De Gaulle aggrava la cassure. Il y eut des turpitudes, des maladresses, des choix absurdes, des dénonciations, des lâchetés, mais, il faut le dire à l'honneur de l'esprit français, il y eut aussi de magnifiques réactions beaucoup plus nombreuses qu'on ne le croit, notamment aux questionnaires de la Libération qui ressemblaient si étrangement à ceux de la Gestapo, de la part tant d'un Jean Poyet que d'un René Benjamin, pour ne citer que ces noms. Enfin l'auteur se plaît - et nous avec lui - à s'attarder sur des personnalités attachantes par leur droiture et leur courage, tel un Jean-Jacques Bernard, ce juif converti au catholicisme qui se sentait si français qu'au milieu de tant de violences successives il ne cessait d'appeler à l'amour du nom français. La préface d'Henri-Christian Giraud et la conclusion aussi puissante que ramassée de l'auteur ajoutent à la compréhension des évènements et des hommes. 


    DICTIONNAIRE DE L'ÉPURATION DES GENS DE LETTRES, de Jacques Boncompain, préface de Henri-Christian Giraud, éditions Honoré Champion, 702 p., 70 euros.