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Haro sur Hamon

Benoît Hamon meeting de campagne a l'Institut national du judo, Paris, le 18 janvier  Libération 

Par François Marcilhac

 

4115840658.jpgLa large victoire de Benoît Hamon aux primaires citoyennes du Parti socialiste ne doit évidemment pas occulter le malentendu que celle-ci recouvre. Certes, alors que Valls demandait à Hamon, en mai 2016, de quitter le PS s’il déposait une motion de censure contre le gouvernement sur la loi travail – ce qu’Hamon s’est bien gardé de faire –, il est piquant de constater que c’est Valls que les électeurs socialistes ont décidé de chasser, sinon du Parti socialiste, du moins de la course à l’Élysée. Une belle revanche, en effet, pour ce frondeur… en peau de lapin, qui n’a eu de cesse de ménager l’exécutif durant tout le quinquennat, au bilan catastrophique duquel il a participé comme ministre délégué à l’Économie sociale et solidaire puis comme ministre de l’Éducation nationale, avant de démissionner fort opportunément avec Montebourg à la fin du mois d’août 2014 – quelques jours avant la rentrée scolaire ! Quel sens des responsabilités pour un ministre de l’Éducation ! Son objectif ? Quitter un navire en voie de perdition suffisamment tôt pour se refaire une virginité avant les primaires citoyennes . Ce qui, semble-t-il, lui a mieux réussi qu’à Montebourg, réduit à jouer les utilités. Benoît Hamon a donc pu faire oublier ses cinq années de compromission avec Hollande, auprès d’électeurs qui ont surtout, selon le bon vieux réflexe poujadiste qui traverse tous les courants politiques, sorti, ou cru sortir les sortants !

Petits calculs politiques

Le Parti socialiste explosera-t-il ? Valls attend désormais son heure, espérant comme jadis Mitterrand ramasser à plus ou moins brève échéance un parti à reconstruire tout en recueillant les fruits des échecs de la droite. Car la victoire de l’ex-jeune rocardien Hamon, qui, selon Jacques Sapir, commentant l’élection sur son blogue, est avant tout celle de ses réseaux, ne serait peut-être qu’en trompe-l’œil si, en effet, la sincérité sociale de son programme venait à être ébranlée. Alors, tandis que la droite du PS irait voir du côté de Macron, candidat attrape-tout, la gauche irait renforcer les troupes d’un Mélenchon jugé plus authentique – même si les premiers sondages démentent pour l’instant ce cas de figure. Il n’en reste pas moins que c’est bien l’homme (réputé) le plus à gauche que les électeurs socialistes ont décidé d’investir pour la présidentielle, prouvant que le réflexe identitaire, lui aussi, traverse tous les courants. Le quinquennat de Hollande a brouillé tous les repères d’un électorat pensant en 2012 qu’avec la victoire de leur candidat la finance internationale, enfin, ne dicterait plus ses ordres au gouvernement français, que ce soit directement ou par l’intermédiaire de Bruxelles ou de Berlin. Or, à peine élu, Hollande a trahi tous ses engagements sans que le pays en tire aucun profit, le chômage ayant même grimpé comme jamais en cinq ans ! À tort ou à raison, c’est donc bien en obéissant à un réflexe identitaire de gauche que les socialistes ont porté Hamon à la candidature – une gauche revenue à ses sources, en dépit de ses évolutions. Car le programme social de Hamon vise à renouer avec un progressisme censé apporter le paradis terrestre. Le travail, malédiction biblique ? Qu’à cela ne tienne ! Nous nous dirigeons nécessairement – tel est le sens de l’histoire – vers la société du non-travail, et le revenu universel et les 35 heures, voire les 32, ne feraient qu’accompagner cette utopie en cours de réalisation. De fait, Hamon tente la synthèse d’un discours social archaïque avec le discours libéral-libertaire – il est notamment favorable à l’euthanasie et à la légalisation du cannabis –, en vue de faire passer la pilule d’un mondialisme toujours plus agressif, la méthode Hollande-Valls d’un ralliement direct au social-libéralisme ayant échoué auprès des Français. Mais, pas plus qu’Hollande ayant menti en 2012 sur sa volonté de renégocier le traité budgétaire européen, Hamon n’envisage vraiment, une fois au pouvoir, de négocier – avec quels partenaires ? – la création d’une alliance interétatique, politique et sociétale (sic) visant à imposer un moratoire de la règle arbitraire des 3 % de déficit imposée par Berlin via Bruxelles. En revanche, on peut lui faire confiance sur sa volonté de fusionner, au détriment des classes moyennes, l’impôt sur le revenu et la CSG ou, comme le souhaite France Stratégie, de s’attaquer au patrimoine des Français, en vue de financer notamment sa politique immigrationniste généreuse. Il veut en effet priver les Français des fruits, péniblement gagnés, de leur travail, transmis à leurs enfants sous forme d’héritage, en utilisant une partie, toujours plus grande, gageons-le, de droits de succession toujours plus onéreux – gageons-le également –, pour financer la « solidarité sociale » qui deviendra sous son quinquennat un véritable tonneau des Danaïdes. Puisque, outre le financement du non-travail, Hamon ouvrira grandes les portes à tous les « migrants » du monde entier : il se veut en effet beaucoup plus généreux en matière de droit d’asile, et, à cette fin, instaurera des visas humanitaires. Il voudrait aussi multiplier par deux le nombre de places en centres d’accueil de demandeurs d’asile et instaurer un droit au travail sous certaines conditions pour les migrants – un droit dont, en revanche, seraient privés les Français !

Justin Trudeau de gauche

Car le programme de ce Justin Trudeau de gauche – Macron n’étant, au fond, que son clone du centre-droit – est cohérent. Valls n’a pas eu tort, durant la campagne des primaires, de dénoncer en lui son manque de clarté sur la laïcité – nous préférons dire : sur l’identité nationale, ce qui n’est pas exactement la même chose. Hamon, qui est favorable au voile islamique, imposerait à marche forcée une communautarisation de la France, déjà bien entamée, au profit de l’islamisme le plus radical, à l’exemple de son fief, la ville de Trappes dans les Yvelines, dont il veut faire le modèle de la France de demain. Plaidant pour des « accommodements qui, dans le respect de la laïcité et des principes de la République (sic), permettront à l’islam en France de trouver une place semblable à celle des autres religions », il mettrait en place deux mesures phares : imposer partout, et même à l’enseignement privé, une prétendue « mixité sociale » visant à dissoudre l’Éducation « nationale » dans une dynamique communautariste ; créer une « brigade de lutte contre les discriminations », qu’il ose présenter comme un « nouveau service public », alors que cette milice, sur le modèle de la Muttawa séoudienne traquant les récalcitrants à l’islamiquement correct, traquerait tous les récalcitrants à ce religieusement correct que serait devenu le communautarisme. Immigrationniste et mondialiste – un pléonasme, c’est vrai –, Hamon est bien le candidat des « territoires perdus de la république » abandonnés à l’islamisme : il en est même le porte-parole. Son élection, dont les premières victimes figureraient parmi la frange la plus populaire, au sens vrai du terme, de son électorat, porterait un coup supplémentaire à l’identité nationale et ferait courir un risque sérieux à la paix civile.

Jamais une élection n’aura été aussi ouverte, d’autant qu’à l’heure où nous écrivons nous ne connaissons pas les développements de l’affaire – ou des affaires – Fillon, désormais au coude à coude, dans les sondages, avec Macron, tandis que Marine Le Pen stagne. La présentation, ces 4 et 5 février, à Lyon, de ses 144 engagements permettra-t-elle d’enrayer la lente érosion de son électorat ? Tout dépendra évidemment de la teneur d’un programme qui sera, de toute façon, diabolisé par le système. Nul besoin, donc, de chercher à lui plaire ! 

François Marcilhac

Action française 2000

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