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LAFAUTEAROUSSEAU - Page 1373

  • BD • Mystère à Cordouan

     

    par Anne Bernet

     

    938307326.pngDepuis quelques années, tout en poursuivant sa collaboration à la série à succès Le Sang de la vigne, Jean-Pierre Alaux a entamé un autre cycle romanesque qui met en scène non plus un œnologue mais un conservateur employé, dans les années 70-80, par le ministère de la Culture et en charge de la sauvegarde du patrimoine.

    Séraphin Cantarel, bon vivant rondouillard, n’a pas le chic de Benjamin Cooker et les romans sont, en vérité, un peu légers, un peu décevants. Ces défauts n’ont pas empêché, à défaut d’une adaptation télévisuelle, d’en tenter le passage à la bande dessinée.

    Voici donc mise en planches la première enquête de Cantarel et du jeune Trélissac, son assistant, expédiés, en 1975, mesurer l’état de dégradation du phare de Cordouan, qui menace ruines.
    Très vite, cependant, la splendeur du monument, et son délabrement, vont moins inquiéter le conservateur que les étranges événements dont le phare semble le théâtre. Qui, la veille des noces, a tué Killiam, le fils d’un des gardiens, puis sa fiancée ?

    La clef de l’énigme serait-elle dans les caves mystérieuses de Cordouan qui ont abrité de bien curieux visiteurs ? Tandis qu’une terrible tempête se lève sur l’estuaire de la Gironde, Cantarel risque de se retrouver piégé en pleine mer en compagnie d’un assassin …

    L’on ne peut espérer mieux de la bande dessinée que du roman d’où elle est tirée. Cela se laisse lire sans déplaisir, rien de plus. Et, s’il donne, comme tant d’autres dessinateurs, dans la caricature dès qu’il s’agit d’esquisser un visage, Suro trace de belles images de Courdouan, Talmont ou Royan. C’est le charme principal de l’album. 

    Avis de tempête sur Cordouan, Corbeyran et Suro, Delcourt, 56p, 12,50€.

  • Louis XVI 2OI7 ! Une très, très longue liste ...

     

    « On est près du grand mouvement de l’inversion ». Lequel ? Celui qui mettra en cause la Révolution, la Révolution historique (« La terreur est dans son ADN ») mais aussi la Révolution agissant aujourd’hui. « Il y a des signes du sursaut ; des gens qui bougent ; des voix qui s’élèvent et qui parlent de plus en plus fort ». Philippe de Villiers 

    Vous trouverez ici, au fur et à mesure qu'elles seront annoncées, les messes et activités prévues dans votre région - du moins, toutes celles dont nous aurons eu connaissance. Vous aurez certainement à cœur d'y prendre part. Il ne s'agit pas de simples commémorations et votre présence, nombreuse, leur donnera leur plein sens actuel.  

    Annonces

    Nous publierons ici la liste des messes, conférences, débats et manifestations dont nous aurons eu connaissance. Une très très longue liste ...

    Les organisateurs de messes et manifestations autour du 21 janvier 2017 peuvent, d'ores et déjà, nous en communiquer les détails, pour être publiés ici. Courriel : lafautearousseau@outlook.fr]

    On se reportera en fin de liste pour atteindre les dates encore à venir. 

    DIMANCHE 15 JANVIER

    Nice : 10h,  Chapelle des Pénitents rouges, rue Jules Gilly (extrémité Est du Cours Saleya). A 12h, Déjeuner à l'Hôtel Aston, 12 Avenue Félix Faure. A 15h, conférence de Philippe Pichot-Bravard : « Louis XVI, sa personnalité, ses idées politiques, son attitude face à la révolution française ».

    VENDREDI 20 JANVIER

    •Bruxelles : 18h30 : Messe de Requiem uivie de la lecture du Testament de Louis XVI, Eglise Saints Jean et Etienne aux Minimes, rue des Minimes n°27, 1000 Bruxelles.

    Tournai [Belgique] : 11h, Cathédrale Notre-Dame de Tournai (Chapelle du Saint-Sacrement).

    SAMEDI 21 JANVIER

    Paris : 11h, Saint-Germain-l'Auxerrois, paroisse des Rois de France, Messe célébrée à la demande de l’Oeillet Blanc pour le repos de l’âme du roi Louis XVI, en présence des Princes de la Maison de France. 

    - A 10h, cérémonie et dépôt de gerbe Place de la Concorde, devant la statue de Rouen et l'Hôtel Crillon. Participation du Choeur Montjoie Saint Denis.

    - 11h : Eglise Saint Eugène - Sainte Cécile, 4 Rue du Conservatoire, 75009.

    - 18h30 : Messe de Requiem avec Absoute à Saint Nicolas du Chardonnet, 23 rue des Bernardins (5ème).

    Marseille : - 11h30 , Basilique du Sacré-Coeur, 81 avenue du Prado. La Messe, dite à la demande de la Fédération Royaliste Provençale et Action Française Provence, ainsi que du Souvenir Bourbonien, sera célébrée par Mgr. Jean-Pierre Ellul, recteur de la basilique. Une rencontre suivra, dont le programme est donné par ailleurs. 

    - 16h30, Monastère Orthodoxe du Saint Archistratège Michel de Marseille, 2, rue Briffaut, pannichyde (Office des défunts http://fraterniteorthodoxe.blogspot.fr/).

    Saint Denis : 12h, Basilique royale.

    Bruxelles : 11h, Eglise du Couvent Sainte Anne, Avenue Léopold Wiener, 28, Bruxelles (1170).

    Bucarest : 12h, Chapelle du Sacré-Coeur, Str. Cpt Demetriade 3.

    Lyon : - 10h30, Eglise de la Rédemption, Place Puvis de Chavannes (6ème).

    - 11h00, Eglise St Georges (5ème).

    18h30: Prieuré Saint Irénée, 23 quai Perrache (2ème).

    Bordeaux : - 12h, Eglise Saint Bruno.

    - 18H30, Eglise Saint Eloi de Bordeaux, 1 Rue Saint-James (près de la Grosse Cloche).

    - 18h30 : Eglise Notre-Dame du Bon Conseil, 62 rue de Lisleferme.

    Bayonne : 12h, Cathédrale de Bayonne, Messe célébrée par Monseigneur Marc Aillet pour le roi Louis XVI et pour la France.

    Toulouse : 11h30, Chapelle Saint Jean Baptiste, 7 rue Antonin Mercié.

    Strasbourg : 17h30, Cathédrale Notre-Dame.

    Versailles : 19h à la  chapelle Notre Dame des Armées, Impasse des gendarmes.

    Lille : 11h, Chapelle Notre-Dame-de-la-Treille, 26 rue d'Angleterre.

    Amiens : 11h30, Chapelle Saint Vincent de Paul, 54ter rue Jules Barni.

    Grenoble : 11h, Collégiale Saint-André, Place Saint André.

    Dijon : 11h, Basilique Saint-Bernard-de-Fontaine-lès Dijon. A 17h, conférence à l'Hôtel Ibis Dijon Gare : « La personnalité et la modernité du roi Louis XVI », par le Prince Alexandre de Kisseley.

    Metz  : 18h, Eglise de l'Immaculée-Conception, 47 rue des Trois-Évêchés, Metz Queuleu.

    Montpellier : 18h, Chapelle des Pénitents bleus, 11 rue des Etuves.

    Toulon : - 18h30, Eglise Saint-François de Paule, Place Louis Blanc.

    - 11h, Eglise Saint Pierre des Moulins, Lotissement des Oliviers, Route du Val d'Ardennes.

    Fontainebleau : 18 h, Eglise du carmel, 8 Boulevard  du Gal. Leclerc.

    Limoges : - 10H30. Chapelle Saint Martial. 7 rue Guillaumin.

    -10H45, Chapelle Saint Antoine des Papillons, rue des Papillons.

    -11H15, Eglise Saint Michel des Lions, 15 Place Saint-Michel.

    Nimes : 11h, Chapelle Sainte Eugénie, rue Sainte Eugénie.

    Béziers : 17h30, Chapelle des Pénitents, rue du 4 septembre. Le dimanche 22, Fête des Rois à Nissan (renseignements : association.louisXVI@gmx.fr - Tel : 04 67 28 26 78 ; 06 70 32 65 88).

    Carcassonne : 10H, Basilique St Nazaire & St Celse.

    Saumur : 11h45, Eglise de Saint Lambert des Levées, 32 Avenue de la Croix de Guerre.

    Louailles : 11h, Eglise de Louailles (72.3000, à 8,5km de Sablé-sur-Sarthe, route de La Flèche-Tours). La Messe sera suivie, à 12h30, d'un Déjeuner-Débat, Salle Polyvalente de Vion (à 3,5km de Louailles) : « Transhumanisme, la fin de l'espèce humaine », par le Docteur Jean-Pierre Dickès. 

    Bazas (Gironde) : 15h, Cathédrale Saint Jean Baptiste, Place de la Cathédrale.

    Boulogne : 18h, Eglise Saint Louis, , rue Félix Adam.

    Nice : 11h, Eglise Saint Paul, Paroisse Saint Jérôme, Boulevard Pessicart.

     Nancy : - 11H, Chapelle du sacré Coeur, 65 rue Maréchal Oudinot.

    - 18H30, Chapelle du sacré-coeur, 65 rue du Maréchal Oudinot.

    Coligny (Ain) : 10h, Eglise Saint Martin, rue Saint Martin.

    La Gaubretière (Vendée) : 18h30, Chapelle Notre-Dame de la Sainte Famille, Ramberge (à 30 km à l'ouest de Mauléon, 10 km au nord-ouest des Herbiers).

    Vichy :  - 9h, Eglise Saint-Louis, 33 rue Sainte Cécile.

    - 19h, Chapelle du Sacré-Coeur de l'école Jeanne-d'Arc de Vichy, 12 rue du Maréchal-Joffre.

    La Roë (Mayenne) : 11h, Eglise de La Roë.

    Le Planquay (Eure) : 11h, Eglise du Planquay.

    Tarbes : - 18h30. Cathédrale Notre Dame de la Sède, Place du Général de Gaulle.

                   - 11h30, Chapelle Sainte Bernadette, Maison Saint Paul, 51 rue de Traynes.

    Butry-sur-Oise (Val d'Oise) : 10h00, Église du Cœur Immaculé de Marie.

    Troyes : 10h30, Eglise Saint Rémy, rue Pithou.

    Perpignan : 10H30, Eglise Saint-Matthieu.

    Tours : 18H, Chapelle Saint Grégoire des Minimes, 3 bis rue de la Préfecture.

    ​• Compiègne : 9H, Église Saint Jacques.

    ​• Montauban : 18H30, Eglise Saint-Jacques.

    La Chapelle d'Angillon : 18h30, Chapelle du château de la Chapelle d'Angillon. 

    Faye-d'Anjou (Maine-et-Loire) : 11, Eglise de Faye. (A 14h30n Conférence de M. Xavier MARTIN « Utopie médicale, eugénisme et Lumières : aux sources historiques de la bioéthique du XXIème siècle » renseignements : Cercle Paul Barillon 02 41 57 84 30).

    Poitiers : 9h30, Eglise Notre Dame la Grande.

    Saint-Etienne : 10h30, Chapelle Saint Bernard, 9 rue Buisson.

    Nantes : - 9h45, Eglise Saint Clement.

    - 11H, Le Christ Roi 88 rue d'Allonville. Lecture du Testament Place Louis XVI à 12h15.

    ​• Roullet (Charente): 11h, Église de Roullet. (Suivie d'un Repas à 13h, au Restaurant « la Vieille Étable », sur réservation (06 13 82 62 94)

    Bouloire (Sarthe) : Messe à 11h Place de l'église.

    ​• Massais (Deux-Sèvres) : 11h00 Église St Hilaire.

    Vannes (Morbihan) : 11H, Eglise Saint Patern à Vannes. (A 14 h 30 : Conférence à la Maison du Diocèse : « Louis XVI, sa personnalité, ses idées politiques, son attitude face à la révolution française ». par Philippe Pichot-Bravard et le Cercle Jean-Pierre Calloc'h).

    Chambéry (Savoie) : 19h, Cathédrale de Chambéry. (Attention : les portes de la cathédrale seront fermées pendant l’office. Arrivez entre 18h45 et 19h).

    Saint-Rémy-sur-Creuse (Vienne) : 18h30 Chapelle notre Dame de Lourdes, 60 rue du Val de Creuse.

    DIMANCHE 22 JANVIER

    Paris : 10h30, Chapelle Expiatoire, 29 Rue Pasquier (8ème). 

    Calais : 8H45, Chapelle Sainte Victoire, Hames Boucres (entre Calais et Guines).

    Saint Quentin : 1Oh45, Chapelle de la Charité, 38 rue des Patriotes.

    Limoges : 10H30, Chapelle Saint Martial, 7 rue Guillaumin.

    Belloy-en-France (Val d'Oise) : 11h. Église St-Georges.

    • Noyon : 10h, Cathédrale Notre-Dame.

    • Le Port-Marly : 11h, Eglise Saint-Louis du Port-Marly.

    Nuits-Saint-Georges : 10h30, Eglise Saint Denis.

     • Chemillé (Maine-et-Loire) : 10h30, Chapelle Saint-Joseph, 14, rue du Presbytère.

    La Nouvelle Orléans (Louisiane) :   9h30, Eglise Saint Patrick, 724 Camp Street.        

    LUNDI 23 JANVIER

    Mulhouse : 18h30, Eglise Saint-Etienne, Place de la Paix.

    Les Sables d'Olonne : 18h30. Chapelle du Sacré Coeur Place Jules Ferry.

    • Aixe-sur-Vienne (Haute Vienne) : 18h30, Eglise Sainte-Croix.

    VENDREDI 27 JANVIER

    Epinal : 18h30, Eglise Saint Antoine, 12 rue Armand Colle.

    SAMEDI 28 JANVIER

    Tarascon : 17h30, Abbaye saint Michel de Frigolet (en présence de S.A.R le prince Sixte-Henri de Bourbon Parme).

    DIMANCHE 29 JANVIER

    Nancy : 10h30 : Eglise Marie Immaculée, 33 avenue du Général Leclerc. Ensuite, à partir de 12h15, Fête des Rois de La Lorraine Royaliste : repas, suivi de la Galette traditionnelle (restaurant « Chez Maître Marcel », au coin des rues Raymond Poincaré et de l'Armée Patton, à Nancy).

  • Culture • Loisirs • Traditions ...

  • Activités • Marseille : Retour en images sur l'excellente réunion du 21 janvier avec Jacques Trémolet de Villers

     

    Samedi 21 janvier, l'Action française Provence, la Fédération Royaliste Provençale, et Lafautearousseau, ont organisé conjointement une journée d'hommage au Roi martyr Louis XVI.

    Après la traditionnelle messe de Requiem, une centaine de personnes venues de toute la Provence s'est retrouvée autour d'un vin chaud, en attendant la conférence de l'excellent Jacques Trémolet de Villers.

    Un cocktail « déjeunatoire » s'en est suivi, dédicaces, échanges entre les générations, chants de tradition ! Un beau succès ! Merci à tous !

    Pour que vive la France, vive le Roi !  •

    Repris de Action française Provence (Facebook).

    Photographies (12)

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    16265614_1076621439114614_2814401314204488030_n.jpgAccueil des participants autour d'un vin chaud à Notre-Dame du Liban

     

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    Diverses vues de l'assistance dans une salle comble

     

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    Images de la tribune où ont pris place : Jean Gugliotta, Guy Bertran, Antoine de Crémiers, Jérémy Bizut et Jacques Trémolet de Villers. En arrière plan, les drapeaux de l'Action française, dont ceux historiques de Marseille.

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  • Histoire [Vidéo] • J. Trémolet de Villers parle de Jeanne d'Arc et Louis XVI, deux martyrs français

     

    « Du procès de Rouen au retour de l'anneau »

    Cette remarquable et très brillante conférence de Jacques Trémolet de Villers a été donnée à Marseille, devant une assistance nombreuse et passionnée, le 21 janvier à la suite de la messe de chaque année, à la mémoire du roi Louis XVI.

    Des images de cette rencontre d'une grande qualité - ainsi que de brèves légendes - sont publiées dans notre article précédent. 

     

    Fédération Royaliste Provençale 

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  • Livres • Barbey d’Aurevilly, la folie de la Croix

     

    Par Lars Klawonn 

    De même que dans les écoles, si jamais on y enseigne encore la littérature, on lit Emile Zola mais jamais Léon Bloy, son antithèse absolue, de même, on lit Madame Bovary de Gustave Flaubert mais jamais Un Prêtre marié.

    La raison en est facile à comprendre mais impossible à accepter : chez Flaubert tout est désincarné. L’amour n’existe pas, Dieu n’existe pas, la société n’existe pas, même la femme n’existe pas. Rien n’existe chez Flaubert à part la transgression et la banalisation de l’adultère. Il préfère le cliché inversé aux profondeurs de l’âme humaine et le clin d’œil au regard. Son style à la fois sentimental et caricatural cherche la perfection en frôlant mille fois l’asphyxie formaliste. Tandis que dans Un Prêtre marié tout s’incarne. C’est une vraie sève, forte et puissante.

    Entre Emma Bovary et la Calixte d’Un Prêtre marié, il y a toute la différence entre le monde moderne et le monde ancien. La fille d’un prêtre porte malheur. Maudite par la société comme son père pour avoir trahi le sacerdoce, elle souffre d’une maladie nerveuse. Nous sommes à l’époque de Bonaparte, vers 1811-12. Ce prêtre apostat et sa fille pour laquelle il déborde d’amour paternel, retournent dans son village natal en Normandie où il consacre sa vie à la science afin de guérir Calixte. Le jeune Néel tombe amoureux d’elle mais elle a prononcé ses vœux de carmélite.

    La mission qu’elle s’est donnée consiste à rester près de son père dans l’espoir qu’il retrouve la foi et sauve son âme damnée. La Malgaigne, une vieille sorcière, qui a trouvé la foi sur le tard, annonce la fin funeste de cette histoire. Néel cherche à conquérir l’amour de Calixte, mais à aucun moment, la jeune femme ne vacille dans son amour pour le Christ ; Néel est promis à Mlle de Lieusaint qui l’aime mais il retarde constamment le mariage parce qu’il aime passionnément Calixte.

    Sombreval, le père damné, qui vit seul avec sa fille dans un château reculé, feint de trouver la foi afin de combattre le bruit qui court du déshonneur de sa fille par son père. C’est son prodigieux amour de père, qui le conduit à cette imposture que le curé du village se résout à démasquer. Voilà en quelques traits l’intrigue de ce roman.

    Barbey D’Aurevilly croit à ses personnages. Il les peint vivants, complexes, mais jamais ambigus, dans l’enthousiasme de la vie. Rien ne lui importe plus que l’intrique et l’implication de ses personnages qui nagent dans leur univers social comme les poissons dans l’eau, le poisson n’ayant pas conscience de l’eau. Ici le surnaturel l'emporte sur le naturel. Un Prêtre marié nous mène au cœur mystique du catholicisme, au cœur même de la beauté troublante d’un vrai amour, d’un amour malheureux et tragique aux sentiments héroïques, vrais, sincères et purs. D’Aurevilly nous montre la grandeur des sentiments absolus.

    Ce roman est une tragédie à la gloire de Dieu qui ne doit souffrir aucun outrage. Contrairement à Flaubert qui se borne à banaliser les crimes de la chair, Barbey s’emploie à démasquer ceux contre l’esprit dont il dit qu’il sont « les plus grands ». Il réfute totalement la morale sentimentale à laquelle même l’Église cherche à réduire le christianisme.

    Les forces destructives de la passion font avancer l’intrigue vers leur dénouement fatal. Pour des raisons qui semblent évidentes, l’école écarte de leur enseignement tout ce qui a trait à l’absolu, à la fatalité et à la gloire de Dieu. Elle préfère enseigner les sages démocrates littéraires de l’égalité, Hugo, Flaubert, Zola, et passe sous silence la littérature hallucinée et surnaturelle de Barbey D’Aurevilly.

    Cette littérature exaltée, sauvage et violente où l’univers semblait basculer à tout moment au gré des folies des âmes, car le mal y reste une réalité palpable et terrifiante, est inacceptable, je dirais même insupportable aux lâches opinions de nos relativistes éclairés qui gouvernent nos écoles. N’empêche que la question reste posée, tenace et lancinante : comment former la pensée des futurs citoyens si on ne leur présente pas des visions opposées du monde. Les jeunes se posent des questions existentielles sur le sens de la vie et on leur explique comment mettre un préservatif. Voilà où nous en sommes.

    Le roman de Barbey d’Aurevilly exprime toute la sublime beauté et toute la sublime profondeur humaine qui est le propre de la vision catholique, complexe et paradoxale. Cet échappement à l’entendement, cette délicieuse irrationalité, voilà qui nous donne une vraie liberté. C’est la folie de la Croix. Cela, les protestants, les matérialistes et les rationalistes ne le comprendront jamais. Tant pis pour eux.   

    Journaliste culturel, collaborateur au journal La Nation (Lausanne), à la revue Choisir (Genève) et à la Nouvelle Revue Universelle

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  • lafautearousseau est-il fait pour toi ? Et toi, es-tu fait [faite] pour lafautearousseau ?

    La Marianne noire nouvel emblème de notre république diversitaire ?

     

    1903076588.10.jpgL'actualité, qu'elle soit nationale ou internationale, est trop souvent déprimante pour refuser toute occasion de rire ou de sourire un peu. Regardez les 30'' amusantes de cette pub télé, assez bien faite, pour SFR 1. Puis, lisez le pastiche qu'elle nous a inspiré. Parodie évidemment « politique », « détournant » un spot publicitaire, pour la bonne cause et l'appliquant non plus au ballon rond mais... à votre quotidien préféré. A noter que nous ne tutoyons pas les lecteurs de Lafautearousseau, d'ordinaire : nous ne le faisons ici qu'à à titre parodique, évidemment ... 

     

     

    Ce qui pourrait donner quelque chose comme ceci :

    Si tu penses que métissage et immigration sont les deux mamelles de la nouvelle France que nous concocte le Système, et que c'est très bien ainsi..

    Que le fin du fin, c'est de faire rentrer chaque année en France 300.000 Erythréens, Somaliens, Maliens, Tchétchénes, Kosovars et autres Syriens, sans oublier bien sûr les chers maghrébins, tout cela au nom de la « diversité » (!), qui tue, précisément, la « diversité France »...

    Si pour toi la France n'est qu'un vaste hall de gare où vient qui veut, un immense tiroir-caisse pour toutes les Léonarda de la planète, bref une simple vache-à-lait pour le monde entier...

    Si ta passion c'est les « migrants » (!), les « sans-papiers » (!!) et ceux qui se mettent hors la loi pour aider ces hors la loi (!!!)... alors

    Ne regarde pas ce quotidien, il n'est pas fait pour toi !

    II 

    Mais pour les passionnés de la France, de ses traditions, de ses racines, pour ceux qui croient en son avenir et sont prêts à se battre pour lui, pour ceux qui veulent tout donner pour la France et qui sont décidés à « la préserver des barbares et de la barbarie » (Charles Maurras) ...  alors

    Bienvenue sur ce quotidien !

    Viens retrouver en exclusivité, chaque jour, une analyse et une ligne politique claire, dans l'esprit de l'Action française et au service du seul Bien commun ! 

    Lafautearousseau, le quotidien de l'Action française sur le Net !

    Et, à la fin, au lieu de te croiser les bras, comme dans la vidéo :

    • Tu donnes à ton quotidien les moyens d'exister (minimum 5 euros chacun par an - plus, si tu peux - c'est à ta portée, non ?);

    • Et tu fais connaître et tu diffuses à tour de bras, autour de toi, à tous ceux que tu apprécies, le premier quotidien dont dispose l'Action française depuis 1945 où son imprimerie lui fut volée et son titre interdit.  

  • Mathieu Bock-Côté : « Un certain catholicisme se mue en utopie multiculturaliste »

    Mathieu Bock-Côté (à gauche) le dernier essai de Laurent Dandrieu (au centre) l'auteur (à droite) 

     

    Par Mathieu Bock-Côté   

    LECTURE - Mathieu Bock-Côté a lu l'essai Eglise et immigration : le grand malaise [Figarovox, 23.01]. Selon lui, loin des polémiques, Laurent Dandrieu « ajoute sa voix au renouveau intellectuel du conservatisme français ». La question des rapports du politique et du religieux, de l'Eglise et de l'Etat, s'est posée de tous temps : à la monarchie française, aux régimes qui l'ont remplacée ou cru le faire, aux royalistes, à l'Action française, aux catholiques en général. Maurras, en son temps, y a consacré plusieurs gros volumes. Le sujet est toujours délicat, complexe, notamment aujourd'hui où la ligne publique de l'Eglise en matière d'immigration, et à l'égard des chrétientés européennes ou orientales pose problème. Nous partageons ici l'esprit et le détail de la réflexion de Mathieu Bock-Côté. Il s'agit d'un texte et d'une matière importants. Quelle serait, selon nous, la politique religieuse d'une royauté ? Ceci est remarquablement exposé dans une vidéo d'Hilaire de Crémiers dont nous recommandons l'écoute en fin d'article.   Lafautearousseau 

     

    le-pape-francois-celebre-paques-sur-fond-de-violence.jpgJournaliste à Valeurs actuelles et auteur de nombreux ouvrages consacrés à l'histoire de la peinture ou du cinéma, Laurent Dandrieu a incontestablement marqué le début de l'année 2017 avec un livre inattendu, qui a fait éclater un malaise profond chez les catholiques français. Avec Église et immigration : le grand malaise, il se penche sur la doctrine catholique concernant l'immigration. Dans quelle mesure le catholicisme est-il capable de penser les grandes migrations au-delà d'un discours moralisateur et désincarné sur l'ouverture, qui nous est généralement administré et dont le pape François semble s'être fait une spécialité médiatique ? Mais si ce livre frappe fort, il n'a rien d'un brûlot. On n'y trouve aucune facilité polémique, aucune formule gratuite lancée pour le simple plaisir de choquer. Il est non seulement bien mené, mais remarquablement documenté et c'est une pensée forte et articulée qui s'y exprime. On sent que l'auteur méditait son ouvrage depuis très longtemps, comme il le dit clairement dès ses premières pages. Ce livre, à sa manière, est une méditation subtile et éclairante sur le destin de notre civilisation.

    Le problème de base peut être aisément posé : il existe une telle chose qu'un devoir d'hospitalité et d'aide aux personnes en détresse. L'Église le pense à travers la parabole du Bon Samaritain. Mais c'est une chose d'accueillir une personne, c'en est une autre d'en accueillir des millions, comme c'est le cas, aujourd'hui, avec l'immigration massive qui se jette en nombreuses vagues sur le continent européen, au point que certains parlent même d'une immigration de peuplement. D'autant qu'on ne saurait assimiler systématiquement la figure de l'immigré à celle du réfugié en détresse, fuyant la guerre et la faim. Est-ce qu'une nation est en droit de défendre ses frontières ? Depuis un bon moment déjà, l'Église semble penser que non. Mais Laurent Dandrieu lui rappelle qu'elle a déjà pensé le contraire et qu'elle a déjà reconnu le droit des nations : la transformation du catholicisme en utopie multiculturaliste n'était pas inscrite dans son ADN. L'histoire des idées, quand on la maîtrise, éclaire la vie de la cité. D'ailleurs, certains papes récents comme Jean-Paul II et Benoit XVI conjuguaient paradoxalement une défense résolue du droit des peuples à leur personnalité collective et un immigrationnisme sans nuances, comme s'ils ne voyaient pas la contradiction entre les deux.

    Il y a dans la religion chrétienne un souffle messianique. En lisant Dandrieu, on comprend que l'Église catholique, et plus encore le pape François, voient dans les grandes migrations un puissant élan qui brasse les peuples et pourrait les pousser à former une humanité nouvelle, enfin unifiée, comme si la division du monde en peuples et en civilisations était une fracture historique qu'il était enfin possible de réparer. L'humanité pourrait de nouveau faire l'expérience de son unité : la cité cosmopolitique serait une rédemption. Naturellement, ceux qui ne s'enthousiasment pas pour cette dissolution programmée des nations ont le mauvais rôle : on les accuse, selon la formule rituelle, de repli identitaire. Ils ne sauraient pas célébrer le métissage mondial. Comme le note Dandrieu, l'Église est assez étrangère à la question des « grands équilibres » culturels des pays occidentaux, même si elle peut se montrer très zélée lorsque vient le temps de défendre l'identité culturelle de ceux qu'on appelle peuples premiers. Un peuple n'est pas qu'une construction juridique : c'est aussi une réalité historique et culturelle, avec une personnalité propre. Mais le patriotisme devient vite un péché lorsqu'il est revendiqué par les Européens. Ils auraient fait tant de mal dans l'histoire qu'ils devraient faire pénitence en s'effaçant des siècles à venir. Mais l'Église n'est pas seule coupable : c'est la pente naturelle de la modernité de se condamner à ne pas comprendre les particularismes historiques, dans lesquels elle ne voit que des résidus folkloriques empêchant l'unification de l'humanité..

    Dandrieu explore les rapports entre le catholicisme et l'islam. Cela va de soi, pourrait-on dire, dans la mesure où l'immigration massive correspond à l'implantation de populations musulmanes en Europe, qui généralement, ne s'y intègrent, parce qu'elles n'y parviennent pas, peut-être, parce qu'elles ne le désirent pas, peut-être aussi. Dandrieu amène toutefois la discussion sur le plan théologique, loin des poncifs répétés par des chroniqueurs incultes qui parlent souvent de religion en faisant la promotion d'un exaspérant irénisme diversitaire. Les deux religions n'en font elles presque une seule, comme semblent le suggérer aujourd'hui de nombreuses autorités catholiques ? Ces dernières ne poussent-elles pas le dialogue inter-religieux jusqu'à perdre de vue la singularité de leur propre religion ? L'étrange discours sur les religions qui domine l'esprit public nous pousserait à croire qu'elles sont toutes interchangeables, ce que Dandrieu ne croit pas, en donnant l'exemple du rapport à la violence. Le terrorisme d'aujourd'hui n'est pas sans étendard. Dandrieu, ici, écrit à la manière d'un catholique dubitatif qui se sent abandonné par les autorités de son Église, comme si ces dernières ne savaient plus quoi faire de la religion dont ils ont la responsabilité. Il faut dire qu'ils sont nombreux, depuis quelques décennies, à entretenir un tel rapport avec Rome. La crise de conscience de la civilisation occidentale a aussi frappé son cœur spirituel qui semble s'être fissuré.

    Dandrieu se demande aussi ce que gagne l'Église à dédaigner les peuples qui historiquement, se sont confiés à elle. À se vouloir absolument universel, le catholicisme aurait-il oublié le lien intime et même irremplaçable qu'il a noué avec la civilisation européenne ? On est en droit de redouter la déchristianisation de l'Europe. Mais on peut aussi redouter la déseuropéanisation du christianisme. Comme le note Dandrieu, le pape François, qui a décidé que l'avenir du catholicisme se trouvait dans les marges, ne semble pas trop s'intéresser aux marges de la civilisation européenne, soit ces millions de Français déchristianisés, qui portent pourtant encore en eux non pas la nostalgie d'un monde chrétien, mais celle d'un monde où la croix voulait encore dire quelque chose. Les seules périphéries qui vaillent sont-elles exotiques ? Une civilisation ne peut pas boucher son accès à la transcendance sans s'assécher. D'ailleurs, les spiritualités compensatoires associées au New-Age fleurissent sur la décomposition du catholicisme. Il n'est pas certain, toutefois, qu'en passant du Christ aux cristaux, il n'y ait pas une perte terrible de substance. L'islam peut alors croître sur ces ruines et convertir des âmes errantes à la recherche d'une religion moins flageolante : d'une certaine manière, c'était, il y a deux ans, le thème de Soumission, de Houellebecq.

    L'attachement du commun des mortels à une forme de catholicisme culturel suscite souvent le mépris de bien des chrétiens, qui n'y voient une religion souillée par de basses passions. Le procès du catholicisme « identitaire » a aussi marqué le début de l'année 2017. Ils n'y voient qu'un catholicisme instrumentalisé au service d'une conception de la nation qui serait étrangère, finalement, à l'universalisme chrétien. C'est ici que Dandrieu pousse la réflexion le plus loin, et de la meilleure manière. L'homme porte en lui une aspiration à l'universel, naturellement, que le catholicisme cultive, heureusement, mais il n'est pas immédiatement universel. Autrement dit, il participe au monde à travers la médiation d'une langue, d'une culture, d'une histoire, de mœurs, de traditions : ces réalités ne sont pas secondaires ou méprisables. Faut-il comprendre, à la manière de ceux qui fustigent le mot identitaire, que l'attachement à sa patrie n'a pas vraiment d'importance ou alors, qu'on devrait la relativiser pour être bon chrétien ? N'est-il pas légitime, dès lors, de défendre les intérêts et l'identité de son pays, sans avoir l'impression de nier la dignité du genre humain ? Un peuple est en droit de ne pas se soumettre à la logique de l'immigration massive. Absolutiser l'autre jusqu'à s'oublier soi-même n'est pas un signe de grandeur morale mais de bêtise politique.

    Allons plus loin, toujours en suivant Dandrieu. Et si certains individus retrouvent le chemin de la foi chrétienne en suivant la piste de l'identité nationale, est-ce un drame ? Est-ce un crime ? N'y a-t-il, du point de vue des chrétiens officiels, qu'une seule manière de renouer avec la foi ou se partir à sa recherche ? Ceux qui, en fouillant au fond de leur culture, retrouvent ses racines chrétiennes oubliées et les embrassent, méritent-ils le dédain de certains croyants qui auraient finalement une foi sans impureté, une foi nettoyée, leur donnant le droit de surplomber le commun des mortels au nom de leur spiritualité souveraine ? Sur le sujet, Dandrieu signe en conclusion des pages lumineuses : « Plutôt que de spéculer sur la plus ou moins grande pureté des intentions de ceux qui montrent leur attachement à ce signe, l'Église serait mieux inspirée de voir que cet attachement constitue un appel, et aussi signe d'un autre ordre, plein d'espérance - le signe très encourageant que l'âme chrétienne ne se résout pas tout à fait à mourir au sein des populations les plus déchristianisées ». En d'autres mots, ceux qui voudraient évangéliser à nouveau l'Europe devraient voir dans le catholicisme patrimonial des uns et des autres un point de départ inspirant, et non pas une marque honteuse.

    Quoi qu'il en soit, Laurent Dandrieu signe ici un livre essentiel, qui dépasse largement, les seules querelles internes à cette grande famille désassemblée que semblent être les catholiques français. Il nous invite réfléchir à la nature de la communauté politique, à celle de la civilisation où elle s'inscrit, et aux rapports complexes entre l'aspiration à l'universel et la nécessaire inscription de la personne dans un monde de sens particulier, sans lequel elle serait condamnée à se déshumaniser. En d'autres mots, Dandrieu ajoute une contribution remarquable dans la grande entreprise de reconstruction d'une philosophie de l'enracinement, sans laquelle la démocratie elle-même s'asséchera, car elle n'est pas appelée à durer si on la condamne à la lévitation. Il vient d'ajouter sa voix au renouveau intellectuel du conservatisme français, qui redonne une immense vigueur à une société trop longtemps soumise au politiquement correct, et espoir à ceux qui souhaitent rebâtir leur pays. 

    « Et si certains individus retrouvent le chemin de la foi chrétienne en suivant la piste de l'identité nationale, est-ce un drame ? Est-ce un crime ? »  

    Église et immigration : le grand malaise 

    Mathieu Bock-Côté 

    XVM7713ddbc-9f4e-11e6-abb9-e8c5dc8d0059-120x186.jpgMathieu Bock-Côté est docteur en sociologie, chargé de cours aux HEC à Montréal et chroniqueur au Journal de Montréal et à Radio-Canada. Ses travaux portent principalement sur le multiculturalisme, les mutations de la démocratie contemporaine et la question nationale québécoise. Il est l'auteur d'Exercices politiques (éd. VLB, 2013), de Fin de cycle: aux origines du malaise politique québécois (éd. Boréal, 2012) et de La dénationalisation tranquille (éd. Boréal, 2007). Son dernier livre, Le multiculturalisme comme religion politique, vient de paraître aux éditions du Cerf. 

     

    A lire - et regarder - dans Lafautearousseau [Vidéo] ...

    Les religions en royauté

  • La charge d'Alain Finkielkraut contre « les fossoyeurs du grand héritage français »

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  • Identité socialiste

     

    par Gérard Leclerc

     

    XVM495e5cb0-8a51-11e6-8bce-57b23a9183a7-100x108.jpgL’affrontement qui oppose Manuel Valls et Benoît Hamon est sans aucun doute décisif pour déterminer ce qu’est ou ce que sera l’identité de la gauche. Cette question de l’identité n’a pas été dénouée. Le Parti socialiste n’a pas eu son Bad Godesberg. Faut-il rappeler que le Parti social démocrate allemand décida, lors de son congrès de Bad Godesberg en 1959, l’abandon de ses références au marxisme et l’adoption de l’économie de marché. Jamais, le Parti socialiste français ne s’est livré à pareil aggiornamento en dépit du tournant qu’a constitué en 1983 le changement radical de politique économique du président Mitterrand, à l’instigation de Jacques Delors. François Mitterrand n’était nullement disposé à reconnaître la mutation idéologique pourtant évidente qui s’était produite, avec l’abandon de l’orientation étatiste de son projet présidentiel.

    Il est vrai qu’il y a dans le patrimoine du socialisme français une désinence possibiliste. Sans renier les objectifs ultimes de transformation sociale, il s’agit de consentir à un certain pragmatisme, sans lequel l’exercice des responsabilités réelles n’est pas possible. Mais avec le tournant de 1983, on est très au-delà du possibilisme. On se lie complètement aux règles du libre-marché, sur lesquelles d’ailleurs l’autorité de Bruxelles exerce une vigilance sans faille. Il y a des socialistes qui n’ont jamais admis ce tournant. Jean-Luc Mélenchon en est le prototype. Ceux qu’on a appelés les frondeurs participaient aussi, à leur manière, de cette fidélité à l’ADN du socialisme, en se dressant contre toutes les décisions du quinquennat de Hollande qui renforçaient l’alignement du pouvoir sur le libéralisme économique.

    Benoît Hamon est-il l’homme qui ramènera le Parti socialiste à ses purs idéaux ? Incontestablement le désaccord avec la ligne de Manuel Valls est profond. Y aura-t-il pour autant désaveu du tournant de 1983, avec toutes ses conséquences ? Ce n’est nullement évident, comme il n’est nullement évident que soit renoués les liens avec la tradition syndicaliste et ouvrière des origines. Un Jean-Claude Michéa rappelle obstinément qu’il y incompatibilité entre cette tradition et l’évolution libertaire des frondeurs qui restent complices d’une culture largement commune avec les libéraux-libertaires.

    Gérard Leclerc - France catholique

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 26 janvier 2017.

  • A prendre avec le sourire : les deux contradictions de Renaudo...

    L'horrible tête de veau du 21 janvier, une tradition républicaine, toujours en vigueur ...

     

    Mur-bleu gds.jpgRégulièrement, spécialement à chaque 21 janvier, un certain Renaudo surgit et ressurgit. Dans le langage ordurier qui est le sien, il accable Louis XVI d'insultes qui ne salissent et ne rabaissent que lui, Renaudo, avant de retomber dans une profonde absence, un profond silence, l'une et l'autre bienvenus, qu'il ne rompra que le 21 janvier suivant : nihil novi sub sole...

    L'affaire est attristante, pour lui surtout, mais nos commentaires, libres, lui seront dorénavant fermés. Une dernière évocation, donc, de ce triste sire, avant que de le laisser à ses élucubrations, et, pour ce faire, adoptons le meilleur parti : celui d'en rire !...

    Risible, en effet, et doublement, est l'argumentation (?) du citoyen Renaudo :

    1. Il dit se réjouir de la mort du Roi, mais il est, évidemment, contre la peine de mort ! Logique, cohérence, quand tu nous tiens !...

    2. Il déclare fonder son hostilité à la royauté - et donc son républicanisme - sur le refus de l'hérédité, de l'héritage, de tout ce qui est « reçu ». Fort bien. Mais, alors, qu'il mette ses actes en accord avec ses paroles, au lieu de, chaque année, venir nous casser les oreilles avec les mêmes propos orduriers : il refuse l'hérédité ? Mais, ses parents lui ont-ils demandé son avis avant de le mettre au monde ? Qu'il renonce donc à tout ce qu'il a reçu de ses parents, en commençant par les biens matériels, et, surtout, surtout, en finissant par renoncer à.… la vie !

    Certes, cela s'appelle se suicider, et c'est interdit par l'Eglise, mais, l'Eglise, Renaudo n'en à que faire, il a sa Nouvelle Religion Républicaine ! Alors, chiche, en plein accord avec ses principes, au nom du refus de l'hérédité, que Renaudo refuse sa vie, horriblement héritée de ses parents, une bonne fois pour toutes, et qu'il y mette fin ! Cela nous fera des vacances, et puis, surtout, n'oublions pas que, comme on dit dans le jargon, ce sera un suicide, certes, mais un suicide « citoyen », un suicide... « républicain » !

    Mais, comment saluer cet acte citoyen et républicain ? On ne pourra évidemment pas lui dire : « A Dieu Renaudo » (Dieu, quelle horreur !). Alors, « A l'Être suprême » ? Ou bien « A la Déesse Raison » ? Toute suggestion est la bienvenue.

    En tout cas, dorénavant, pour cet énergumène, ce sera « porte close » ...

  • PS, date de péremption dépassée

     

    par Olivier Pichon

     

    thU42DGU00.jpgLa primaire du PS pourrait constituer l’annonce de la fin du parti socialiste, si ce n’est du socialisme. Ne nous réjouissons pas prématurément ; en 1993 il fut balayé à l’assemblée nationale, en 2002, absent au second tour des présidentielles. Il a su se redresser depuis, en partie sous la houlette de son secrétaire général, un certain François Hollande. Aujourd’hui le cadavre bouge encore, mais son fossoyeur pourrait bien en être Benoît Hamon, électoralement parlant du moins. Il en a d’ailleurs la tête…

    Valls et Hollande sanctionnés, la paresse plébiscitée

    Sans préjuger des résultats du second tour et a fortiori de la présidentielle, les militants (peu nombreux) ont voté non pour un présidentiable mais pour un candidat qui conserverait les valeurs du socialisme. Examinons de près ces valeurs en question. Parmi celles-ci, les tendeurs de sébile ont voté massivement pour le revenu universel de Benoît Hamon. Ils attendent encore de l’Etat qu’il distribue, sans comprendre que ce sera un grain de mil dans la bouche d’un âne et qu’il y a belle lurette que l’on distribue en creusant la dette, sur le dos des générations à venir. Un vote égoïste, ignorant et archaïque.

    Il y a « 11 millions de pauvres » en France, nous apprend la presse, chiffre en augmentation, et l’on continue à redistribuer ! En bonne logique, ce chiffre devrait baisser. Hamon a-t-il pensé avec son revenu universel, au gendre de Marx (l’époux de Laura, Paul Lafargue, qui était mal vu par son Beau-père), qui fit l’éloge de la l’inactivité dans un livre : « Le droit à la paresse » 1883 (l’année de la mort de Marx). Il défendait l’idée que les ouvriers ne devaient pas réclamer le droit au travail – c’est une erreur masochiste selon Paul Lafargue.
    La sécurité sociale contre la sécurité nationale.

    Plus de 750 milliards d’euros, c’est le budget social de la France. Contre 35 milliards pour le budget militaire ! En cette période troublée voilà qui ne laisse pas d’inquiéter. Mais Benoît Hamon ne nous a guère parlé de souveraineté et d’indépendance nationale, voire de sécurité publique. Il a reçu le soutien de Martine Aubry et d’une vingtaine de dinosaures échappés de Jurassic Park.

    Dans ces conditions on serait tenté presque de défendre Valls qui a quelques lumières sur le fait que le socialisme remonte à deux siècles et qu’il est une vieille lune promise à l’oubli de l’histoire. Il semble entrevoir qu’à côté de l’Etat providence, il existe un Etat régalien étouffé par le premier. La réduction du temps de travail et les loisirs, voire l’oisiveté rentière sont beaucoup plus le résultat de la productivité, de l’investissement, du marché et du capital que de la loi.

    Mais où est donc Macron ?

    Nous avons donc en matière d’offre politique les socialistes sans le socialisme, Valls par exemple, les socialistes « socialistes » avec Mélenchon, Hamon, Montebourg, les socialistes sans le dire avec Philippot mais le cas le plus complexe est incontestablement Macron. Il est de gauche mais pas socialiste. Pour simplifier, il est sur la ligne Valls mais en plus charmeur, et en amputant son discours de la souveraineté, de l’identité et de l’autorité, sur lequel Valls a eu la témérité d’aller – ce qu’il vient de payer cher.

    Macron sera donc de gauche sans le socialisme ou de gauche avec le sociétal. Mais ses positions sur la sécurité sociale, sur le temps de travail, sont des positions partagées à gauche, surtout n’y rien changer ! Là où il fait preuve d’un peu plus de hardiesse, c’est sur l’apprentissage et le statut des autoentrepreneurs. Il veut être le candidat du travail, (pas d’accord avec Paul Lafargue!) : baisse des charges, maintien du CICE. Simplifier le code du travail ? Du bon sens tout simplement.

    Tout cela ne justifie pas enthousiasmes et ralliements, il demeure assez largement étatiste lorsqu’il transfère les cotisations salariales sur la CSG et augmente la taxation du capital, alors même que celui-ci est déjà fortement taxé et constitue la première cause du refus de prise de risque, qu’il préconise par ailleurs. Quant aux retraités, s’il s’en trouve qui votent Macron… c’est par ignorance ou masochisme. Ils sont dans le collimateur du gentil gendre idéal. Des mots que tout cela, beaucoup de flou et de contradictions. Macron, pour capter les centristes, affirme aimer l’Europe. Mais de quelle Europe s’agit-il, celle de Jean-Claude Junker ou celle des patries ?

    Sur le plan électoral, si Hamon l’emporte au second tour, il peut tailler des croupières à Mélenchon. Mais pour Macron, décidément favorisé par le sort, Hamon peut jouer le rôle de repoussoir et lui permettre d’engranger les voix qui se seraient portées sur Valls. L’heure de vérité devrait sonner pour l’enfant chéri des dieux de la gauche et du système. Sa présence au second tour n’est pas improbable, de même que son élection à la présidence, tout dépendra de l’adversaire qu’il aura face à lui. On peut deviner déjà celui ou celle qui le ferait élire. La France aura alors un président socialiste et tout rentrera dans l’ordre !   

    Politique magazine - 01.2017
  • Gustave Thibon, la fidélité à Maurras, et nous...

    Gustave Thibon au Rassemblement Royaliste de Montmajour [1971]

     

    Mur-bleu gds.jpgA part dans notre éphéméride du jour, la surabondance de l'actualité ne nous a pas permis, jeudi dernier, 19 janvier (jour de sa mort), de saluer comme il convenait la mémoire du grand Gustave Thibon, que ceux qui ont eu la chance d'assister aux Rassemblements royalistes des Baux ont pu écouter si souvent, se laissant former, et transformer, par lui...

    A nous tous, qui sommes et voulons demeurer les héritiers et les continuateurs fidèles de Charles Maurras - jusqu'à la victoire ! - il donna ce précieux conseil, cette ligne de conduite à suivre toujours, et dont il ne faut dévier jamais :

    3284766091.jpg« Vous êtes, vous et vos amis, les héritiers spirituels de Charles Maurras.

    Mais vous savez bien qu'un héritage n'est pas un talisman ni une baguette magique : c'est un outil. Et un outil qu'il faut savoir manier et adapter en fonction du mouvement de la vie qui ramène toujours le semblable, jamais l'identique.

    Épouser la pensée d'un maître, cela veut dire s'unir à elle pour lui faire des enfants et non pas la stériliser sous prétexte de lui conserver je ne sais quelle intégrité virginale.

    Il n'y a pire trahison qu'une certaine fidélité matérielle et littérale qui, en durcissant les principes en système, n'aboutit qu'à congeler ce qui était le jaillissement d'une source vive. Les exercices de patinage qu'on peut faire sur cette glace ne m'intéressent pas. La vraie fidélité est celle qui prolonge, qui corrige et qui dépasse. Et le meilleur héritier n'est pas celui qui fait de son héritage un musée ou une exposition rétrospective.

    ‘’Le bien gagné reste à défendre’’ : le capital de la sagesse que Maurras vous a légué, vous ne le conserverez qu'en le fécondant, en le récréant sans cesse ».

    Thibon aimait aussi à répéter : « Les arbres qui montent le plus haut vers le ciel sont ceux qui poussent leurs racines le plus profondément dans la terre » reprenant et « traduisant » à sa façon le vers célèbre de Mistral (dans ses « Isclo d'Or ») : « Lis aubre que van founs soun li qui mounton aut ! ». Nous avions donné cette référence provençale, il y peu, aux jeunes militants royalistes de l'AF Provence, qui avaient évoqué le besoin d'enracinement, citant Mistral : quoi de plus important, en effet, que d'être fidèle à l'héritage reçu, et de s'enraciner toujours plus en lui, loin de toute fantaisie doctrinale ou de picorage à l'extérieur de ce qui forme le fondement sûr, stable, solide de nos idées et - mieux encore que des idées, comme le disait Bainville - de notre doctrine. 

  • En cingleries aussi, jamais deux sans trois : après l'ISF et les 35 heures, le Revenu universel !

    « Benoît Hamon, atteint du syndrome (ou du complexe) d'Erostrate » 

     

    Mur-bleu gds.jpgIl était une fois...

    Il était une fois un petit élu de parti, qui avait un gros problème : comment acquérir de la notoriété, comment devenir connu, à défaut d'être célèbre, se demandait-il ? Et cela, parce qu'il voulait absolument gagner une élection. Oh, pas grand-chose, pas une grande élection, non ; vraiment, même, très peu de chose : la primaire du Parti socialiste.

    Que faire, que dire, qu'inventer ? se lamentait-il. La folie des 35 heures ? Martine me l'a déjà piquée ; l'autre folie de l'ISF, piquée aussi, par François (pas Hollande, non, Mitterrand) !

    Alors, Benoît a fait comme Erostrate : vous savez, ce grec inconnu qui, désirant à tout prix sortir de l'anonymat, incendia cette merveille du monde qu'était le temple d'Artémis, à Ephèse. Succès complet de l'opération : vingt-quatre siècles après, si le monde a perdu l'une de ses merveilles, Erostrate, lui, est passé à la postérité, et pour toujours.

    Benoît Hamon, atteint du syndrome (ou du complexe) d'Erostrate a trouvé lui aussi, enfin, son idée géniale. Il n'y a plus de temple à brûler, alors il a pensé à un truc sensationnel : je vais, se dit-il, donner 700 euros par mois à tout le monde ! Et j'appellerai cela le Revenu universel ! En voilà une idée qu'elle est bonne, se dit-il, tout content de lui, et, ni une ni deux, il se mit à proposer son thème de campagne. « Car il faut faire rêver », répondit-il à ceux qui le regardaient, mi effarés, mi consternés. Et il ne s'abaissa pas à expliquer comment il trouverait les 3 à 400 milliards que coûterait sa génialissime invention : cela aurait été d'un vulgaire ! Rêvons, vous dis-je... Et puis, il était tellement content de se démarquer ainsi de Hollande : lui avait dit « je ferai payer les riches », Hamon rétorque, superbe « je ferai toucher les riches » et Liliane Bettencourt recevra ses 700 euros par mois, comme tout le monde !... 

    Dans sa chronique du Figaro magazine, Zemmour, avec raison, tourna la chose en dérision ; et il nota : Hamon cartonne à Alger et Bamako, il fait un tabac, là-bas. Parce que, « le tam-tam de Jonathan », pour reprendre le titre d'un ouvrage du grand visionnaire Jean Raspail, cela fonctionne très bien : « Y’a bon la France ! » voilà ce qui se transmet, plus vite que la vitesse de la lumière ou du son, dans toute l'Afrique, de celle du Nord à la sub-saharienne. Oui, l'intéressé n'en a peut-être pas conscience, ou il n'en a cure, mais le résultat de sa démagogie délirante c'est ce cri qui court partout, dès maintenant : « Y’a bon, Hamon, y'a bon la France... ».

    Oui, mais, pour nous, la France et les Français, Hamon et ses folies, « y’a pas bon », mais pas bon du tout...

    Car, pour parler clair, outre le formidable appel d'air supplémentaire que cette folie furieuse créerait en matière d'immigration, Benoît Erostrate, pardon, Benoît Hamon n'a pas l'air de se rendre compte que son idée géniale, suréminente, sublimissime, ce serait tout simplement un GBSA, un grand bond social en arrière : un saut dans le temps passé de 2.000 ans, qui nous ferait revenir à cette époque où le peuple de la ville de Rome s'accommodait fort bien de ne pas travailler, pourvu qu'il ait de quoi manger et de quoi se distraire; et ce serait le retour de la mentalité décadente du « panem et circenses », que dénonçait Juvenal : le beau « progressisme » que voilà ! Qu'il est « novateur », ce programme qui ramène 2.000 ans en arrière !... 

    Illustration : Erostrate de Fernando Pessoa - La Différence.

  • L'analyse de Zemmour : « Benoît Hamon, le socialiste qui monte parce qu'il promet tout »

     

    CHRONIQUE - Éric Zemmour voit en Benoît Hamon l'idole montante des étudiants idéalistes et des banlieues où le chômage des jeunes est massif. [Figarovox - 20.01]. Comme toujours ou presque sa critique touche les points sensibles et dégage l'essentiel.  LFAR

     

    522209694.4.jpgIl est l'homme qui monte. Celui qui remplit les salles. Suscite l'enthousiasme sur les réseaux sociaux. Le Fillon de la primaire socialiste, se réjouit-on déjà dans son entourage.

    Benoît Hamon a tout compris. Celui que Martine Aubry appelait « petit Ben » avec affection a bien grandi. Il a retenu les leçons de ses glorieux aînés. Il a fendu l'armure, comme avait dit Jospin. Et il nous étonne par sa démagogie, comme avait dit Chirac. Rien ne l'arrête ni ne le retient. Son « revenu universel » jongle avec les centaines de milliards d'euros, mais lui ne cille pas d'effroi. On se demande parfois s'il n'est pas comme nos grands-parents qui mélangeaient les anciens francs et les nouveaux !

    Mais Hamon n'en démord pas. Le travail est mort, les robots vont tout prendre ; il faut donc payer les gens à ne rien faire. Avec quel argent ? On trouvera. Les riches sont là pour ça. Et si cela ne suffit pas, la Banque centrale fabriquera les billets nécessaires.

    Petit Ben a réponse à tout. A côté de lui, Arnaud Montebourg passe pour un père Fouettard lorsqu'il défend le travail et l'industrie comme socle de la richesse nationale. Evidemment, c'est moins « fun » que la multiplication magique des billets !

    Hamon ne s'arrête pas en si bon chemin. Il condamne toute fermeture des frontières aux migrants. L'honneur de la France, les valeurs, l'accueil, la tradition d'asile, la République… etc. On connaît la chanson. Il tance, tel un prêtre du nouvel ordre moral, Manuel Valls qui a osé dire à Angela Merkel qu'elle avait eu tort d'ouvrir en grand ses bras aux migrants. Hamon ne met à son revenu universel aucune limite ni d'âge ni de nationalité. Et ne supprime par ailleurs aucune allocation déjà existante. C'est open bar !

    Il va faire un tabac à Alger ou à Bamako. Il est déjà devenu l'idole des étudiants idéalistes et des banlieues où le chômage des jeunes est massif. Il a fait les gestes et dit les mots qu'il faut. Il a condamné Israël et exalté la « juste lutte » des Palestiniens. Il a dénoncé le Syrien Assad qui combat Daech. Lorsque les caméras de France 2 ont découvert dans des cafés de banlieue que les femmes y étaient persona non grata, il a aussitôt répliqué que le sexe féminin était de même interdit des bars ouvriers au XIXe siècle. Peu importe que ce soit un odieux mensonge, et que les ouvrières se rendaient dans les bars à l'époque de Maupassant ou de Zola, Hamon n'a cure de la vérité historique ; seule la vérité électorale l'intéresse.

    Hamon n'aime pas les ouvriers mais les chômeurs ; il est féministe lorsqu'il s'agit de défendre le mariage gay dans les bars du Marais ; il l'est beaucoup moins dans les bars de Sevran, où les jeunes hommes lui expliquent « qu'on est ici comme au bled ». Jusqu'où ne montera-t-il pas ? 

    Eric Zemmour