UA-147560259-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

LAFAUTEAROUSSEAU - Page 1364

  • Pour une réaction de fond !

     

    Publié le 15.11.2015, à la suite des tueries du 13 - Actualisé le 18.07.2016

     

    Hormis la vision concrète de l'horreur, la vague terroriste qui vient de submerger Paris ne nous a rien appris que nous ne sachions déjà. Rien, ni sur le nombre des victimes, ni sur le mode opératoire des terroristes, qui n'ait été prévu, analysé, annoncé. L'on savait que de nouveaux attentats se préparaient. On le sait aujourd'hui aussi pour demain, ou après-demain... Qu'ils puissent prendre une encore plus grande ampleur, mettre en œuvre des moyens plus terrifiants encore que ceux utilisés hier, on le sait aussi. Et que cette guerre, fût-elle asymétrique, ou précisément parce qu'elle l'est, soit faite pour durer, qu'elle ait la possibilité d'enrôler pendant longtemps encore de nouveaux combattants à travers le vaste monde islamique, qu'elle puisse donc s'étaler sur plusieurs décennies, n'est hélas pas une hypothèse absurde.

    La France est-elle humainement, moralement, intellectuellement, techniquement, militairement et politiquement - nous voulons dire institutionnellement - armée, pour la mener, la soutenir, y triompher ? Comment ne pas se poser ces questions de fond lorsqu'on observe la société française, la vie politique française ? C'est à dire, en bref, lorsqu'on constate notre extrême fragilité ? Quelques jours de sursaut, quelques discours martiaux, lorsque tout semble s'effondrer, ne peuvent cacher le vide sidéral du continuum politique et social français.

    Si l'on n'a pas conscience de cette question de fond, rien n'est possible. On pourra toujours attendre et réclamer de nos dirigeants des actes forts, un regain d'autorité, une inflexion majeure de notre politique étrangère, ou de notre politique d'immigration, comme Nicolas Sarkozy l'a fait hier matin, le passage à l'acte se fera attendre, sera d'apparence, sera fait de demi-mesures.

    Réclamons donc sans illusion cette réaction de l'immédiat. Acceptons-en l'augure improbable. Tout ce qui pourra être décidé de positif pour la sécurité de la France et des Français sera malgré tout bon à prendre.

    Mais tentons surtout d'envisager ce que pourrait, devrait être une réaction de fond. Sur le double plan moral et politique.

    Au lendemain des attentats de janvier, la préoccupation du pays légal tout entier - politique et médiatique - fut d'abord de préserver la communauté musulmane de toute réaction hostile. On s'est dits Charlie et l'on ne s'est pas battu pour la France, pour le peuple français, mais pour une très contestable et, au sens plein, dérisoire liberté d'expression. La réaction nationale qui était possible fut ainsi fourvoyée. Ce fut l'esprit Terra Nova qui nous a valu presque un an de matraquage permanent, multiculturaliste, universaliste, antiraciste (c'est à dire anti-blancs), immigrationniste, sansfrontiériste, etc. Ce corpus idéologique, utopique et destructeur, où l'identité nationale est moquée, la fierté nationale tournée en ridicule, l'Histoire de France oubliée, la repentance, la culpabilisation érigées en méthode pédagogique, ce corpus idéologique omniprésent doit être pourchassé, combattu, abandonné, si l'on veut avoir quelque chance de gagner la guerre qui nous est faite. On ne mène pas à la bataille, encore moins à la victoire, un pays dont on sape le moral, les racines, la fierté, l'identité. Nous savons que toute identité évolue, s'approprie, s'enrichit d'apports extérieurs pour les incorporer à ce qu'elle a de substantiel et de pérenne. Il sera temps, secondairement, de chanter les louanges des dits apports extérieurs. L'urgence est aujourd'hui, prioritairement, de rendre aux Français le sens et la fierté de leur identité pérenne. Ce pourrait être la mission, d'ailleurs déjà heureusement entreprise, de ce courant d'intellectuels qui s'opposent aujourd'hui avec  pertinence - mais encore trop faiblement - à la déconstruction du pays, de sa culture, de son essence. Nous pensons en particulier à ce courant de journalistes, écrivains, historiens, universitaires et politiques, que l'on nomme néo-réacs ou néo-conservateurs.  De nombreux Français, aujourd'hui, attendent beaucoup de leur action.   

    Au delà de la lutte idéologique pour le moral français, pour l'identité française, la seconde question essentielle qui se pose est celle de la validité ou non de notre Système politique et institutionnel, de son adaptation ou inadaptation aux temps dangereux dans lesquels nous sommes entrés. Quelques jours d'union nationale cèderont vite la place dans le monde politicien aux obsessions électorales, à l'esprit de parti. Aux grands enjeux nationaux, oubliés aussitôt le danger passé, vite oublié lui aussi, succèdera l'obsession des échéances électorales, les régionales, qu'elles aient lieu ou non à la date prévue, la présidentielle de 2017 et, pourquoi pas ?, de 2022. L'existence de la nation se retrouvera sacrifiée aux intérêts de parti et à l'ambition des personnes. L'activité politique se ramènera à leurs jeux et à leurs luttes. La question du régime a été posée à de multiples reprises ces derniers mois dans la presse, dans le débat public. Par de nombreuses personnalités. Y compris par un ministre de la République en exercice. L'un des principaux. Le plus jeune et le plus brillant. Oui, notre devoir de Français responsables est de poser, de rouvrir la question du régime qu'il faudrait à la France.

    C'est cela qu'en d'autres temps eût proposé la grande voix de l'Action Française. C'est cela qu'à notre plus modeste échelle, nous proposons aujourd'hui.

     

    Lafautearousseau

  • Nous ne sommes pas tous Charlie, nous sommes tous la France.

     

    Mis en ligne le 8.01.2015 - Réactualisé le 18.07.2016

    Ils nous avaient déjà fait le coup de Charlie pour détourner vers des fadaises toute réaction nationale ....

    Quand on laisse entrer chez soi, en un laps de temps relativement court, des millions d’immigrés venus d’un autre continent, nés d’une civilisation radicalement différente, guidés par les mirages d’un niveau de vie que leur misère originelle rend terriblement attrayants et qui n’ont que peu de sens et de respect de ce que sont les mœurs, les lois, les traditions du pays où ils arrivent, quand on en a soi-même largement perdu l’amour et la pratique, il n’ya pas de quoi être étonnés des troubles et des violences qui se produisent inéluctablement. C’est la première réflexion qui nous vient à l’esprit après les évènements tragiques d’hier, à Paris. Il y a longtemps, ici, en effet, que nous mettons en garde contre la politique d’immigration de la France, devenue plus périlleuse encore du fait de la crise économique et du laxisme de nos gouvernants. Du fait, aussi, d’un certain nombre de nos erreurs - de graves erreurs - en matière de politique étrangère. Il y a longtemps que nous signalons à quel point notre République vit sur une poudrière et qu’il peut arriver un temps où le travail de nos services de sécurité ne suffira plus à empêcher la multiplication des violences et des attentats. Ce temps est peut-être arrivé et il ne faut pas manquer d’en rechercher les causes, d’en marquer les responsabilités. Certes, tous les musulmans de France ne sont pas des terroristes. Loin de là. Nombre d’entre eux sont probablement en voie d’intégration. Et le réalisme devrait conduire, si nous en sommes capables, à les y aider, à les y encourager. Mais les risques de l’immigration massive demeurent ; elle est un terreau porteur de terribles dangers. Et, en tout cas, tous les terroristes qui menacent aujourd’hui la France le font au nom de l’Islam.    

    Notre seconde remarque est que la société de la liberté, de l’insolence et de l’irrespect que l’on nous prêche inlassablement depuis hier – mais liberté, insolence et irrespect factices et convenus qui cachent en réalité un profond conformisme et sont à sens unique – comporte en soi-même les germes de la dissolution et de la violence. Les médias, la pensée unique, ont immédiatement forgé, imposé le slogan « Nous sommes tous Charlie » et posé la « liberté d’expression » comme un absolu. Nous regrettons de dire que nous ne sommes pas de cet avis. Aucune liberté ne doit se considérer comme un absolu. Y compris la liberté d’expression, notamment celle de la presse qui ne devrait pas pouvoir manquer de s’imposer la règle, l’éthique, la déontologie qui donne à toute liberté sa définition et sa justification. C’est ce que Charlie Hebdo ne reconnaissait pas, ne s’imposait pas. L’on ne moque pas, selon nous, qui plus est de façon triviale, ce qui pour des milliards d’hommes, à tort ou à raison, constitue depuis des siècles des figures sacrées. Ainsi en est-il des figures de l’Islam, comme de celles du Christianisme. Les morts sont naturellement à regretter, leurs familles à plaindre. Mais – au risque de choquer – le coup porté à Charlie Hebdo ne nous paraît pas une perte de substance pour la France. 

    Nous ne sommes donc pas Charlie. Matteo Renzi, apportant le soutien de l’Italie, vient de déclarer : « On est tous la France ». C’est ce que, dans ces circonstances, il convient seul de dire et de penser.  •   Lafautearousseau

     

  • C'est le 18 juillet 1936, il y a 80 ans aujourd'hui, que « le soulèvement national » éclatait en Espagne. Mémoire !

     
     
    3578948983.jpgCe soulèvement du 18 juillet 1936, en définitive victorieux, fut le premier acte d'une terrible guerre civile - une Croisade pour les nationalistes - qui a duré 3 longues années. Au terme desquelles ont triomphé les forces de la Tradition, emmenées par les phalangistes, requetes et soldats, selon la définition que donnait Franco lui-même de ce qui deviendra assez vite le Mouvement National. Leur victoire sauva l'Espagne du bolchevisme et du stalinisme qui l'aurait laissée en ruines, lorsque le bloc communiste s'est effondré. Et elle a sauvé l'Europe de l'Ouest de la menace qu'aurait été sur son flanc sud-ouest une république populaire inféodée à l'URSS. L'héroïsme des combattants n'a pas été vain. N'oublions pas !   LFAR   •   
     
    Robert Brasillach : ce que la guerre civile espagnole a représenté pour les contemporains ...
     
    2993198432.jpg« ... Une lutte terrible éclatait sur l'une des plus nobles terres de l'Europe (...). L'Espagne ainsi achevait de transformer en combat spirituel et matériel à la fois, en croisade véritable, la longue opposition qui couvait dans le monde moderne. Ses brigades internationales, des deux côtés, scellaient dans le sang les alliances. Par toute la planète, des hommes ressentaient comme leur propre guerre, comme leurs propres victoires et leurs propres défaites, le siège de Tolède, le siège d'Oviedo, la bataille de Teruel, Guadalajara, Madrid et Valence. Le coolie chinois, le manoeuvre de Belleville, le voyou perdu dans les brouillards de Londres, le chercheur d'or pauvre et déçu, le maître des pâturages hongrois ou argentins, pouvaient tressaillir d'angoisse ou de plaisir devant quelque nom mal orthographié, dans quelque journal inconnu. Dans la fumée grise des obus, sous le ciel en feu parcouru par les avions de chasse, russes contre italiens, les contradictions idéologiques se résolvaient, en cette vieille terre des actes de foi et des conquérants, par la souffrance, par le sang, par la mort. »

    Brasillach%20Robert,%20Lettre%20à%20un%20soldat%20de%20la%20classe%2060.png

    Robert Brasillach, Les Sept couleurs, Plon, 1939

  • Loisirs • Culture • Traditions ...

  • Culture • Régis Debray est il réactionnaire ? Débat avec Alain Finkielkraut

     

    3578948983.jpgOn ne résume ni ne commente en quelques lignes qui se doivent d'être brèves un brillantissime entretien de 50 minutes entre Alain Finkielkraut et Régis Debray*, où sont évoquées en profondeur les vraies questions, les questions essentielles qui se posent à la société contemporaine, dont la France, l'Europe, et, au sens ancien, à l'Occident. Si on a le temps, le goût et le courage, on écoute. Faute de quoi, il sera difficile d'émettre sur les idées et les combats de ces deux intellectuels de haute volée, des jugements autorisés.

    Nous ne dirons pas qu'ils appartiennent à notre famille de pensée, mais, plutôt, qu'ils s'en rapprochent, qu'ils lui sont souvent tangents et qu'il y a là, pour nous, une pressante invitation à nous y intéresser.

    On remarquera notamment l'analyse qui est faite du progressisme, dans ces réflexions qui, d'ailleurs, le déclarent sorti de l'ordre du jour. On remarquera que l'homme y est défini comme un « être de transmission », que celle-ci y est opposée à la pratique moderne, très inférieure, de la communication. On retiendra peut-être encore, cette formule par laquelle Regis Debray constate que « la mondialisation des objets produit la tribalisation des sujets ». « Et ça, ajoute-t-il, ce n'était pas au programme. ». Qu'est-ce qui est donc au programme, vers quoi allons-nous ? « Vers un ressourcement identitaire » est l'une des formules de conclusion de ce passionnant débat.  • 

     

     

    * Répliques, sur France culture, rediffusion du 16.07.2016

  • Exposition • Jean Genet ne fut pas un saint ...

    Genet militaire au Maroc dans les années 30 
     
     
    Par Peroncel-Hugoz

    Poursuivant ses reportages à Marseille Péroncel-Hugoz est allé voir l'exposition « Genet, l'échappée belle », où le Maroc est présent, et il en est sorti mi-figue mi-raisin…

     

    peroncel-hugoz 2.jpgAucun doute à ce sujet : avec son style clair, pur, à la fois classique et moderne, Jean Genet (1910-1986) est une des très grandes plumes françaises du XXe siècle, comparable seulement à quelques rares autres géants du style tels Paul Morand, Henri de Montherlant, André Gide ou François Mauriac. Son « Journal du voleur » (1946 et 1949) est un des joyaux de la littérature française paraissant tombé du ciel tout armé ou bien né d'un coup de baguette magique… Le dur labeur d'écriture qu'implique un tel livre ne se sent à aucun moment, contrairement à tant de « chefs-d’œuvre » laborieux, croulant sous prix et gros tirages. 

    L'exposition de Marseille se justifie donc pleinement même si nombre de Provençaux de souche, d'adoption ou de fréquentation, s'étonnent des regards du Mucem toujours tournés vers Paris (et le parisianisme) ; ceux qui attendent dans la cité phocéenne de grandes manifestations autour d'enfants du Midi de l'envergure de Frédéric Mistral, Marcel Pagnol, Jean Giono ou les Daudet, resteront insatisfaits pour le moment 

    MASOCHISTES MONDAINS A LA COCTEAU

    En réalité ce qui est insupportable, c'est le côté fortement « idéologique » de l'expo Genet. Certes, avec toutes ses histoires (pas toutes exactes, loin de là) de vols chez les bourgeois, Genet sut drainer très tôt vers sa personne, plus encore que vers ses écrits, si originaux soient-ils, toute une clientèle de masochistes mondains type Jean Cocteau, qui contribuèrent d'une manière décisive au lancement quasi universel de Genet ; l'essayiste nord-américain – non complaisant – de Genet, Edmond White a pu affirmer dans sa monumentale biographie de l'écrivain, en 1993, « que la rhétorique de la fin des années 60 et 70 méprisait les bons sentiments bourgeois : Genet se devait d'affirmer sa légitimité de paria » ; il transforma en bourreaux d'enfants le brave couple rural qui le recueillit, orphelin sans père, abandonné par sa pauvre mère ; il exagéra à qui mieux-mieux ses premiers vagabondages, ses premiers larcins, etc. Les bobos avant la lettre de l'époque n'en avaient jamais assez, et ils purent compter sur Genet pour en rajouter… 

    SAINT, SAINT, SAINT…

    Certes, je le redis, on ne doit juger in fine un romancier que sur ses livres, comme le répétait Marcel Proust, mais quand vie et œuvre sont absolument indissociables, il est parfois difficile de faire la part des choses. L'expo du Mucem a embaumé Genet dans une dévotion absolue, laissant volontairement dans l'obscurité des aspects de l'itinéraire genetien, pourtant intolérables, selon la doxa de notre époque : la complaisance voire la sympathie de Genet pour le national-socialisme : « l'Allemagne hitlérienne provoque la haine des braves gens mais en moi admiration profonde et sympathie ». La virilité exacerbée des soldats nazis balayait toute retenue chez le « garçonnard » Genet. Un autre biographe froid de l'écrivain, Ivan Jablonka, dans « Les vérités inavouables de Jean Genet », décrit ce dernier comme un « déclassé aigri et antisémite fasciné par les crimes de la Milice [vichyste] et les camps de la mort nazis ». White encore, réduit finalement l'homme Genet à peu de choses : « Il aimait par-dessus tout la pornographie homosexuelle et le roman policier ». 

    Jean-Paul Sartre, emporté par sa haine frénétique de la bourgeoisie, dont il venait pourtant lui-même, sacra Genet « saint, comédien et martyr » ; d'autres n'ont voulu voir en lui que « le poète travesti » ; le « maître-rêveur ». Une revue tangeroise est allée jusqu'à publier un numéro spécial sur Genet, intitulé « Un saint marocain » !… Pourquoi pas « Dieu » tant qu'à faire ? … Quant au sculpteur et peintre suisse Alberto Giacometti, lui, il nous a laissé un impayable portrait de Genet (montré au Mucem) où le vagabond détrousseur fait penser… au général de Gaulle ! Hilarant. 

    CAPORAL CHEZ DES TIRAILLEURS MAROCAINS

    « Le Monde », enfin sorti de son admiration inconditionnelle pour Genet, a titré en mai 2016 son compte-rendu de l'expo marseillaise avec un ironique « Genet sanctifié », soulignant en sous-titre que la manifestation « passe sous silence ses zones d'ombre ». Le journal catholique « Présent » à stigmatisé les accointances de l'écrivain avec « terroristes » ou « égorgeurs », ennemis de la France. 

    En ce qui me concerne, puisque exposition il y avait et avec des moyens, je regrette que n'ait pas été plus travaillée la part arabe de Genet, essentiellement dessinée en Syrie mandataire et au Maroc protectoral (je ne parle pas des dernières années de Genet à Rabat et à Larache, connues, archiconnues). Le caporal du génie Genet fut soldat français à Damas en 1930 (il y eut une liaison « interdite » avec « un petit coiffeur damascène de 16 ans »), ensuite, de 1931 à 1933 à Midelt puis Meknès, servant notamment de secrétaire à un général des tirailleurs marocains. L'une des rares choses inédites du Mucem est une photo du caporal-chef Genet, en uniforme de travail, près de Midelt dans l'Atlas. 

     

    Documentation : Souad Guennoun, « L'ultime parcours de Jean Genet. Tanger. Rabat. Casablanca. Larache », ouvrage illustré, co-éd. Tarik / Paris-Méditerranée ; « Nejma », revue littéraire de Tanger, numéro spécial 2010-2011, « Jean Genet, un saint marocain » ; catalogue de l'exposition « Jean Genet et le monde arabe », Maroc, 2002-2003 ; « Le Monde », hors-série, « Jean Genet, un écrivain sous haute surveillance », avril-mai 2016 ; A. Sanders, « Au Mucem, après les fellouzes, un de leurs potes », « Présent », 13 avril 2016 ; Philippe Dagen, « Jean Genet, sanctifié à Marseille », « Le Monde » du 15-16-17 mai 2016 ; Péroncel-Hugoz, « Jean Genet, sous le regard des prisonniers » [au Maroc], « Le Monde », 25 août 1987.

    Expo « Jean Genet, l'échappée belle », Fort Saint-Jean, bâtiment Rivière, MUCEM, 13002-Marseille, jusqu'au 18 juillet 2016.

     

    Repris du journal en ligne marocain le 360 du 8.07.2016

  • Action française • Images du 1er Rassemblement Royaliste de Montmajour le 8 juin 1969

     

    3578948983.jpgVoici quelques images du premier rassemblement royaliste de Montmajour, il y a près de cinquante ans, le 8 juin 1969. Images fort anciennes, donc. Elles n'ont pas la qualité technique d'aujourd'hui. Il s'agit plutôt d'un document d'archives, à regarder comme tel. Précieux parce qu'il restitue un moment d'histoire du royalisme français, un instantané de l'histoire de l'Action française, au sortir des événements de mai 68. Et à la fin de l'ère gaulliste.  LFAR  

     

    Rassemblement Royaliste Montmajour 1969 - Lafautearousseau- Vimeo 

     

    Après les désordres de mai 68, l’Action Française apparaît comme le seul mouvement à pouvoir contrer le marxisme tout en contestant le système dans ses bases mêmes. Réunions publiques et meetings s’enchaînent pendant toute l’année. On utilise les affiches, les tracts et tous les moyens de communication de l’époque. L'Action française multiplie les activités et se fait entendre partout. 

    581613045.jpgEt les royalistes provençaux décident d’organiser un rassemblement royaliste qui a lieu le 8 juin 1969 à Montmajour, dans le majestueux site de l’abbaye du même nom, près d’Arles, près de la Camargue, près de la Vendée provençale. 

    Des milliers de tracts et d’affiches sont diffusés dans toute la Provence et l’action porte ses fruits. Le jour dit, le public est nombreux à se rassembler sur le plateau de Montmajour. 

    Le site a été préparé par les responsables et les militants de l’Union Royaliste Provençale. Les orateurs annoncés sont présents. 

    Les journalistes sont frappés de voir les visiteurs et les militants tirer à la carabine sur Marianne et sur les politiciens du moment. Certains quotidiens en feront leur titre. 

    Des panneaux d’information montrent l’intensité militante de l’année écoulée. 

    La réunion est ouverte par Pierre Chauvet, président de l'Union Royaliste Provençale, qui lit les nombreux messages de soutien reçus. 

    Xavier Vallat dénonce la stupidité du suffrage universel appliqué à la désignation du chef de l’Etat. 

    Pierre Pujo, directeur d’Aspects de la France, l'hebdomadaire de l'Action française, pointe les échecs désastreux des diverses républiques. 

    Hilaire de Crémiers rappelle que nous sommes royalistes parce que nous en avons assez du pouvoir de l’Argent et que nous voulons que le travail français soit protégé. 

    Pierre Debray dénonce la technocratie au pouvoir qui veut détruire la France pour réaliser son rêve européiste. 

    Gérard de Gubernatis appelle chacun à l'engagement, dans la ligne de l'Action française et l'esprit des camelots.

    Ce rassemblement sera le premier de trente-cinq autres couvrant une large plage de l'histoire de l'Action française. 

    Quelques personnalités ou militants reconnaissables par ordre d'apparition dans ce document ...

    Jacques Davin - Thierry Laurens - Fabrice O'DRISCOLL - Jean LAVOËGIE - Alain BOURRIT - Xavier Vallat - Gérard LECLERC - Pierre DEBRAY - Didier ARNOUX - Pierre CHAUVET - Suzanne IMBERT (Reine du Félibrige, à la tribune avec Xavier VALLAT) - Pierre PUJO - Hilaire de CREMIERS - Gérard de GUBERNATIS - Bernard LUGAN - Patrice BERTIN.

    Lire aussi sur Lafautearousseau ...

    Action française • A propos d"une affiche qui devint un symbole

    Symboles & Traditions • Les tee-shirt du service d'accueil des rassemblements royalistes en Provence

  • TRADITIONS • Les fêtes de Bayonne, c'est tout le Pays Basque...

     

    Si elles sont maintenues - terrorisme oblige, mais il semble acquis qu'elles auront lieu - les Fêtes de Bayonne 2016 s'ouvriront le mercredi 27 pour s'achever le dimanche 31 juillet. Seront-elles cette « célébration du mauvais goût », selon l'article malveillant des Inrocks en 2015 ? Orfèvres en cette matière, leur objectivité avait été jugée plus que douteuse à Bayonne...  

    Les Fêtes de Bayonne, c'est, sur près d'une semaine, un million et demi de personnes qui se côtoient, se retrouvent et fraternisent, joyeusement, dans le bonheur de la Fête et aussi - et surtout - la pleine conscience et la fierté légitime d'appartenir à un peuple, à une nation, héritiers d'une authentique culture, d'une riche et belle civilisation, de traditions plus que millénaires...

    Tout a commencé en 1932 : cette année-là, une quinzaine d'amis bayonnais sont à Pampelune, où ils découvrent le concept de la « fête de rue » en assistant aux traditionnelles Sanfermines, les fêtes de la Saint Firmin, et leurs lâchers de taureaux dans les rues de la vieille ville (les encierros). Enthousiasmés, ils décident d'importer chez eux, à Bayonne, en l'adaptant, ce qu'ils viennent de vivre dans la ville navarraise. La couleur traditionnelle, et officielle, en Navarre, est le « rouge et blanc » : au début, à Bayonne, ce fut bleu et blanc, mais, très vite, le rouge et blanc s'imposa. On peut porter l'écharpe rouge avant 22 heures, ouverture officielle de la fête, par exemple au poignet; mais ce n'est qu'à partir de l'ouverture officielle de la fête que l'on peut porter l'écharpe autour du cou, ce qui rappelle le martyre de Saint Léon, décapité à Bayonne vers 890... 

    A Reims et à Orléans, à Beauvais, les Fêtes Johanniques et celles de Jeanne Hachette exaltent l'Histoire de France, la formation du territoire, en même temps qu'elles permettent de rendre hommage, à travers deux héroïnes majeures, à toutes ces femmes d'exception, si souvent présentes à des moments cruciaux de notre Histoire.

    En Provence, les deux pèlerinages annuels aux Saintes Maries de la Mer sont un témoignage vivant de nos Racines chrétiennes, comme le sont les deux Tours de Ville du Saint Cordon de Valenciennes, les Ostensions du Limousin, les processions de la Sanch à Perpignan, le Catenacciu de Sartène et tant d'autres encore...

    Et ainsi de suite, dans toutes les Provinces de France, ces Fêtes qui font, qui sont la France parsèment l'année de leurs manifestations colorées, qui sont autant de manifestations de l'existence d'un Peuple français, d'une Nation française, n'en déplaise aux idéologues.

    Un peuple, une Nation, qui se sont lentement cimentés sur le socle commun que représente le peuplement et la culture Celtique : le Festival interceltique exalte, comme son nom le proclame fièrement, les traditions de ce peuple Celte qui est comme le socle sur lequel est venu se former, peu à peu, notre Nation, et qui est bien le fondement connu le plus ancien de ce qui allait devenir la France.

    A une exception près, et de taille : le peuple et la culture basques.

    2082150_406_enfantspoterne_800x576p.jpgLes Basques constituent, en effet, une population autochtone pré-indoeuropéenne, remontant au néolithique, implantée principalement au Sud-ouest de la France et au Nord de l’Espagne, dans le Pays Basque, précisément.  Et la langue basque est l’unique isolat européen et la seule langue non indo-européenne d’Europe de l’Ouest (en linguistique, un isolat est une langue dont on ne peut démontrer de filiation - ou "relation génétique" - avec d'autres langues vivantes : la langue basque, le coréen, le japonais sont des isolats).

    C'est à cette langue basque, à cette culture, à cette terre, à ce peuple... que sont dédiées, depuis 1932, les Fêtes de Bayonne : en rouge et blanc, pendant cinq jours, les festayres sont si nombreux (probablement plus d'un million de personnes) qu'ils font de cet évènement l'une des fêtes les plus suivies, non seulement de France, mais même dans le monde... 

    Site officiel : http://www.fetes.bayonne.fr/ 

  • Loisirs • Culture • Traditions ...

  • Terrorisme • nos gouvernants sont des commentateurs pleurnichards de leur propre inaction

     

    Une humeur d'André Bercoff 

    Le temps de la réflexion viendra plus tard. Une réflexion déjà largement entamée, mais toujours à reprendre, actualiser, amplifier, sur le terrorisme islamiste ennemi. Dans cette courte tribune [Figarovox 15.07], André Bercoff énonce pourtant à chaud quelques vérités simples et essentielles : l'ennemi doit être désigné, identifié sans détours; on ne le combat pas par l'inaction et le commentaire pleurnichard; on ne gagne pas une guerre avec des fleurs, des pleurs, des bougies, des psychologues et de bons sentiments - plus niais que bons, en la circonstance ; on ne mobilise pas un peuple pour la lutte si on le maintient dans l'infantilisme compassionnel.  La colère, le désir de vengeance même, la soif de victoire, sont, dans un tel cas, condition sine qua non du succès. C'est - pointe Gilles Kepel - une guerre existentielle que Daech a déclarée à la société française en tant que telle. Sa mobilisation - indépendamment de l'Etat, voire contre lui - ne sera pas ou plus compassionnelle mais âpre, vigoureuse et identitaire.   Lafautearousseau 

     

    photo.jpgIls disaient : nous sommes en guerre. Etat d'urgence. Nous contrôlons. Nous déjouons. Ça va mieux. Mais l'ennemi principal c'est évidemment le FN. Dur, mais nous maîtrisons. Nous avons pris toutes les précautions. Comptez sur nous. Restons généreux et ouverts. Vive la France qui saura résister et se montrera à la hauteur de sa vocation.

    Inventaire : Toulouse, Bruxelles, Paris, Nice et Orlando, et San Bernardino, et Londres, et Madrid, et Istanbul. Partout, toujours, le même modus operandi. Sachant qu'une personne « solitaire » peut en tuer cent avec les moyens artisanaux du bord, faites vos jeux, et vos multiplications. Rien ne va plus.

    Il est grand temps que ceux qui prétendent nous gouverner fassent ce qu'ils disent, posent franchement, voire brutalement les limites, et cessent d'être les commentateurs pleurnichards de leur propre inaction.

    Quant aux professionnels du milieu médiatico-politique qui ont, quelques heures après le massacre de Nice, exprimé seulement leur crainte d'une riposte de l'ultra-droite, qu'ils se regardent dans une glace. Et qu'ils s'étouffent.

    Après Munich, Churchill disait: « Vous aurez le déshonneur et la guerre ». Nous avons le déshonneur. Nous n'éviterons pas la guerre. 

    André Bercoff      

    André Bercoff est journaliste et écrivain. Son dernier livre Bernard Tapie, Marine Le Pen, la France et moi est paru en octobre 2014 chez First.      

  • Société • A nos cousins français ... Bons baisers du Québec

     

    Par Mathieu Bock-Côté 

    Un très beau texte que nous avons aimé. Un de plus, parmi tous ceux, nombreux, publiés récemment par Mathieu Bock-Côté. Le fait qu'il ait été écrit avant le carnage niçois du 14 juillet au soir, n'ôte rien, nous semble-t-il, à sa fraicheur et à son actualité.  LFAR

     

    3222752275.jpgC’est le 14 juillet. La fête nationale de la France. Un pays magnifique, qui a marqué pour le mieux l’histoire de l’humanité.

    Un pays éprouvé, depuis quelques années, par une violence sauvage à son endroit. On pense au terrorisme. On pense aussi à la violence intérieure dans certains quartiers. Le pays traverse une crise majeure.

    Aujourd’hui, la France souffre. Ses enfants sont tentés par l’exil. Plusieurs traversent l’Atlantique.

    Mère patrie

    Si la France est attaquée, c’est qu’elle demeure aussi un symbole : elle incarne la meilleure part de l’Occident. Elle conjugue liberté et enracinement, elle a le charme de l’urbanité la plus sophistiquée et des terroirs les plus féconds. Elle est chrétienne et laïque.

    Mais aujourd’hui, j’aimerais parler de notre rapport à la France. J’aimerais dire : de notre rapport à la mère patrie, mais nous avons perdu l’habitude de parler ainsi.

    Pendant longtemps, les Québécois aimaient rappeler leurs racines françaises. Alors qu’ils étaient méprisés par les Canadiens anglais, ils leur disaient ainsi : nous aussi venons d’une grande civilisation. C’était aussi une époque où on vénérait nos ancêtres. On ne les regardait pas avec condescendance.

    Mais notre rapport à la France s’est relâché. Aujourd’hui, on aime se faire croire que c’est un pays comme un autre. On le snobe même un peu.

    Par exemple, on se fait une fierté de mieux parler anglais que les Français, comme si la maîtrise de la langue de l’empire américain était un signe indéniable de modernité. Quand les Québécois répètent agressivement qu’ils sont nord-américains, ce n’est pas seulement pour rappeler une évidence géographique. C’est aussi pour se détacher une fois pour toutes du vieux pays.

    On regarde la France comme un gigantesque musée gastronomique dont les grandes heures sont révolues. Sauf que nous nous trompons. Aujourd’hui, en 2016, nous avons encore besoin de la France.

    D’abord et avant tout parce que la France demeure et demeurera toujours le cœur vivant de la langue française. Si les Québécois ont survécu comme peuple, c’est en bonne partie parce qu’ils parlaient une grande langue internationale qui leur donne accès au monde.

     

    Trésors littéraires 

    Je me demande souvent comment nous pouvons volontairement nous priver des trésors de la littérature française. Si nous lui donnions toute la place qu’elle mérite, peut-être pourrions-nous réapprendre à parler notre langue. Et si, comme on le croit, la langue française est une patrie intime, celle de nos âmes, celle de nos cœurs, il faudrait cesser de considérer qu’il s’agit d’une littérature étrangère.

    Nous aurions beaucoup à apprendre de la France. Son sens de la controverse, notamment. Là-bas, un débat n’est pas nécessairement une chicane. On admirera aussi la place de la culture générale dans la vie publique. Au Québec, dès qu’on quitte le registre du vocabulaire de base, on est accusé d’élitisme.

    Osons la formule suivante : pour les Québécois, la France n’est pas un pays comme les autres. C’est encore un peu le nôtre.

    Bonne fête nationale, cousins Français !   

    Article - repris par Causeur - initialement publié dans Le Journal de Montréal. 

    Mathieu Bock-Côté
    est sociologue, auteur du "Multiculturalisme comme religion politique"

    Le multiculturalisme comme religion politique

    Ed. du Cerf, 2016 - 24,00 €

  • Livres • Louis de Bonald, l’antimoderne oublié, le retour du Vicomte

     

    Par Bernard Quiriny

    Une utile et intéressante recension à propos d'un des maîtres de la contre-révolution. [Causeur, 9.07]

     

    Louis de Bonald ! Voici un nom qu’on n’a plus l’habitude de lire, à part dans les manuels d’histoire des idées où les auteurs lui consacrent quelques lignes, à la rubrique des contre-révolutionnaires. Le plus souvent, on associe Bonald à son contemporain Joseph de Maistre, l’autre héraut francophone de la critique des Lumières et de la Révolution. Hélas, aussi bien Maistre a la réputation d’écrire merveilleusement, aussi bien Bonald a celle d’écrire laborieusement, sans éclat ni génie. C’est pourquoi l’un continue d’être lu et figure toujours dans les librairies (Pierre Glaudes a réuni ses principaux textes dans un volume de la collection « Bouquins », en 2007), tandis que l’autre n’intéresse plus que les spécialistes et n’a quasiment pas été réédité.

    Une douloureuse réputation littéraire

    De fait, qui serait assez courageux pour se plonger aujourd’hui dans des volumes engageants comme Essai analytique sur les lois naturelles de l’ordre social (1800), Théorie du pouvoir politique et religieux (1796) ou Démonstration philosophique du principe constitutif de la société (1830), tous longs de plusieurs centaines de pages ?

    Et pourtant, ces textes austères sont la source majeure de la pensée traditionaliste du XIXe siècle. « Ce n’est pas Joseph de Maistre, ni, encore moins, Châteaubriand ou Lamennais, qui ont été les vrais inspirateurs de la pensée antidémocratique du siècle dernier, mais bien Louis de Bonald », dit Koyré dans ses Etudes d’histoire de la pensée philosophique. Taine, Comte, La Tour du Pin, Maurras, tout ce pan de la culture politique vient en ligne droite du Vicomte de Millau, dont la douloureuse réputation littéraire a fait oublier l’importance. Bien conscients de sa place majeure dans l’histoire, les savants continuent de lui consacrer des recherches, en France comme en Europe, ainsi qu’en témoigne le Bonald de l’historien piémontais Giorgio Barberis. Clair, bien conçu, ce livre est peut-être la meilleure introduction disponible à la pensée de Bonald. Barberis y montre bien comment le rejet bonaldien de la Révolution, loin d’être une réaction éruptive de barbon d’Ancien Régime, est la conséquence d’un système intellectuel solide où s’articulent une métaphysique, une anthropologie, une théologie, une conception de l’histoire.

    De Bonald à Rivarol

    Evidemment, vu de 2016, la pensée politique de Bonald – un ordre instauré d’en haut, appuyé sur la religion, organiciste et antilibéral – a quelque chose d’extraterrestre. Mais justement : c’est cette distance avec nous qui lui donne son actualité, le point de vue le plus éloigné de nos façons de penser étant le meilleur pour bien les comprendre. Sur ce plan, cette belle traduction (où on ne déplore que deux ou trois fautes de syntaxe – « la théorie dont il avait fait allusion », « une conception à laquelle s’ensuit »...) n’a pas qu’une utilité historique ou documentaire, elle permet aussi de mettre en perspective des notions comme le progrès, l’individualisme, le pouvoir, la légitimité, etc. Quant au procès fait à Bonald sur son style, les nombreux extraits cités par l’auteur indiquent qu’il est peut-être abusif et que le vieux Vicomte, pour n’avoir pas la plume facile, n’en était pas moins capable parfois de bonnes formules.

    Je profite de cet article pour dire aussi un mot d’un contemporain de Bonald (à un an près), Antoine de Rivarol : Maxence Caron réédite en effet ses Œuvres complètes dans un épais volume de la collection « Bouquins » où, par souci sans doute de le rendre plus digeste et plus attrayant, il l’associe aux aphorismes de Chamfort et à ceux Vauvenargues (je dis « réédite », il faudrait dire « édite » : la plupart des tentatives précédentes d’éditer Rivarol ont apparemment comporté des lacunes). D’une certaine façon, au plan du style, Rivarol est l’anti-Bonald : ce dernier compose des traités pesants, laborieux, répétitifs, alors que Rivarol virevolte et sautille sans jamais finir un livre, disséminant ses réflexions dans des textes courts, légers, ironiques. Bonald est besogneux et grave, Rivarol, facile et drôle ; cette différence des tempéraments se retrouve au plan des idées politiques. Tous deux critiquent en effet la Révolution, mais pas de la même manière ; à l’idéologie révolutionnaire, Bonald oppose l’idéologie théocratique – système contre système ; Rivarol, lui, y oppose un rejet de l’idéologie, une méfiance à la Burke pour les délires abstraits. Chantal Delsol explique tout cela dans une préface lumineuse de 40 pages, qui justifie à elle seule l’acquisition de ce superbe volume. 

     

    Louis de Bonald, ordre et pouvoir entre subversion et providence, Giorgio Barberis, traduit de l’italien par Astrée Questiaux, Desclée de Brouwer, 2016.

    L’art de l’insolence, Rivarol, Chamfort, Vauvenargues, Robert Laffont, « Bouquins », 2016.

    Bernard Quiriny

  • Racines & Traditions • Fête de l’Etendard de Jeanne d’Arc, demain dimanche à Lille

     

    Lille_NDT_cote_1_bis.jpgA l’occasion de la Fête de l’Etendard, dimanche 17 Juillet 2016, messe de 11 H en l’honneur de Sainte Jeanne d’Arc, à la Cathédrale Notre Dame de la Treille à Lille. 

    En ce dimanche 17 Juillet 2016, nous célébrons un évènement important dans l’histoire de France qui a été suscité par notre héroïne nationale, Jeanne d’Arc.

    Pendant sa courte vie de 19 ans, Jeanne a obtenu 2 victoires très importantes pour la France pendant la période troublée de la guerre de 100 ans où les rois anglais contestaient la légitimité des rois de France et prétendaient régner sur ce pays, où le dauphin Charles doutait lui-même de sa légitimité. 

    Victoire militaire par la Vierge guerrière, la Pucelle d’Orléans

    Orléans était assiégée par les Anglais. Cette ville était stratégique : placée sur la Loire elle était un verrou qui empêchait les Anglais de déferler dans la partie sud de la France et d’en devenir les maîtres. Sa libération a eu lieu le 8 Mai 1429. Son souvenir est resté dans la mémoire des Français car une loi de la République, passée au journal Officiel le 14 juillet 1920, a institué une « Fête nationale de Jeanne d'Arc et du patriotisme » toujours en vigueur, en souvenir de cet évènement.

    Cette levée du siège d’Orléans fut suivie de la grande victoire de Jeanne d’Arc contre les Anglais à Patay non loin d’Orléans, où il y eut très peu de morts dans le camp français et une grande hécatombe dans le camp anglais. La peur avait changé de camp ! 

    Victoire politique du sacre du roi à Reims, ou « Fête de l’étendard ».

    La route du sacre vers Reims étant ainsi ouverte, Jeanne y amena le dauphin Charles et il y fut sacré roi sous le nom de Charles VII le dimanche 17 Juillet 1429.

    Son sacre le désignait comme l’autorité politique légitime et rétablissait l’unité de la France. Les causes de la guerre de 100 ans étaient anéanties. La paix pouvait enfin revenir entre les deux pays protagonistes.

    Lors de son procès à Rouen en 1431, Jeanne déclara à ses juges : « Je sais bien que les Anglais me feront mourir parce qu’ils croient pouvoir s’emparer de la France après ma mort ; mais seraient-ils cent mille de plus, ils n’auront point le royaume ... Avant qu’il soit sept ans, les Anglais abandonneront un plus grand gage que la seule ville d’Orléans ».

    Effectivement Paris fut repris aux Anglais en 1436 et la bataille de Castillon en 1453 mit un point final à la guerre de 100 ans.  

    En ce dimanche 17 Juillet 2016, nous célébrons donc le 587ième anniversaire de ce sacre. La mémoire de cet évènement est appelée « Fête de l’étendard », en souvenir de la réponse de Jeanne à ses juges : « Pourquoi votre étendard fut-il plus porté à l’Eglise de Reims à la consécration du Roi que l’étendard des autres capitaines ? », et Jeanne de dire « Cet étendard avait été à la peine, c’était bien raison qu’il fut à l’honneur ». 

  • Encore la tragédie ! Il est temps de réarmer la France entière en défense de son identité millénaire