La République totalitaire en marche
Par Bernard Pascaud *
Analyse initialement publiée dans le numéro de juin de Restauration Nationale
La machine à perdre électorale a une nouvelle fois fonctionné.
Seul un candidat libéral-libertaire, mondialiste, immigrationniste pouvait l'emporter. Alors même que les Français réclament plus de frontières, de protection, de défense de l'identité nationale et d'arrêt de l'immigration. Il n'y a là aucun déficit de démocratie. Il y a le résultat logique du régime d'opinion et, par conséquent, de ceux qui la font : les médias et la finance. Un bon marketing politique a permis à l'enfant gâté de l'emporter : prise en compte de la volonté de renouvellement, ambiguïté des positions laissant espérer à tout le monde, démobilisation des opposants, utilisation de réflexes conditionnés (moi ou « Oradour »...). Si ce n'avait pas été Macron, c'eût été Fillon, cet autre candidat maastrichtien.
Certes on peut se réjouir du laminage des partis traditionnels, ceux dits de gouvernement. Ils n'ont que ce qu'ils méritent. Le « dégagisme » procure ses petites joies. Hélas, cette petite satisfaction, cause d'un fort report des voix vers le candidat d'En marche, a été analogue à celle de l'enfant lassé de ses vieux jouets et fasciné par le tout beau tout nouveau. Il a fallu une forte dose d'immaturité politique et d'amnésie précoce pour associer Macron au concept du renouvellement. Le désenchantement viendra car l'ancien banquier n'aura pas le pouvoir de changer le plomb en or. Ce président n'est pas celui des Français, pas même celui de la majorité d'entre eux. Il est celui des bobos des grandes métropoles. Nullement celui du pays réel, notamment de cette France périphérique jugée inadaptée au processus de globalisation. Ce mépris affiché du peuple n'enlève pourtant rien à la légitimité démocratique du nouvel élu, pas plus que les 24 millions d'électeurs qui se sont abstenus. Ainsi l'exige le respect des valeurs républicaines. Pardon, mais quelle mascarade que tout cela !
Macron est encore moins le président de la France. Pour cela il y faudrait d'abord la référence à un sol et donc à des frontières, fruits d'une construction persévérante et moyen de protection souveraine en même temps que d'identité. Mais de frontières, il ne saurait en être question pour un cerveau acquis au mondialisme et au fédéralisme européen. Du coup plus d'esprit de défense. Une Florence Parly, remplaçant la Goulard, précédemment prévue et éjectée, est là pour se charger de la basse besogne de l'intégration des Armées, dont elle est la ministre, au grand tout européen. C'était bien la peine d'aller à Orléans célébrer l'héroïne nationale et nous infliger ensuite des ministresses disant ouvertement ne pas « se sentir françaises ». Il y faudrait aussi la référence à un peuple, ce qui suppose la reconnaissance des corps qui le constituent à commencer par la famille dont l'intitulé n'apparaît plus dans aucun ministère. Il y faudrait enfin la référence à une culture, mais dans son discours de Lyon du 7 février, le candidat Macron a affirmé qu' « il n'existe pas de culture française ». Qu'allait-il donc faire au Puy du fou, ce haut lieu d'enracinement culturel français ?
Ainsi le personnage incarne-t-il tout à la fois le pire de la droite économique et le pire de la gauche sociétale. Il y a de quoi s'inquiéter. Les bonnes surprises, s'il y en a, seront marginales. Ainsi après le trio infernal du quinquennat précédent (Peillon, Hamon, Vallaud-Belkacem), Blanquer apparaît-il à l'Education nationale d'un moindre sectarisme. Ce n'est pas difficile ! Le fait important est que le président désormais en place jouit d'une position renforcée : les élections ont scellé la faillite du P.S, des L.R et du F.N, l'assemblée lui est soumise, le Premier ministre et les ministres également grâce à la puissance bureaucratique. Certains observateurs voient là un retour à l'esprit du début de la Ve République : désir de renouvellement et réalité du pouvoir exercé conjointement par l'Elysée et la technocratie. Si on ajoute à cela le nouveau clivage séparant les réfractaires et les partisans du monde globalisé, ceux-ci étant au pouvoir et méprisant les premiers, on mesure le risque d'une République totalitaire en marche.
Il serait illusoire de compter sur l'oligarchie européenne pour corriger ce processus. En France une véritable opposition va-t-elle émerger ? Il est peu probable qu'elle vienne des L.R, lesquels se rallient, d'ailleurs, ou se divisent en sous-partis. Ce qu'il reste de patriotes dans notre pays n'a pas d'autres solutions que de faire l'effort d'un travail intellectuel et de trouver un paradigme commun. Dans cette tâche nous avons beaucoup à apporter. ■
* Président de la Restauration Nationale
Commentaires
Assez bonne analyse ! En République il est interdit d'être contre la République.
Au mot légitimité de l'auteur je préfère légalité .Macron est légalement élu mais est il légitime ?
Hum .et à bien réfléchir ...!Mais chut on est en République.
Nous sommes dans une République totalitaire .D'autres l'appellent la démocratie religieuse .Hors la démocratie point de Salut !
Car nous sommes dans une démocratie religieuse .Ne méditez pas contre notre système sous peine d'une excommunication démocratique .Regardez comme sont vilipendés les abstentionnistes !es PRO VIE .Les catholiques traditionnels appelés les intégristes !La loi Rocard Gayssot ! Encore récemment la disparition d'une personne très républicaine a amène notre classe politique à des commentaires dithyrambiques .L' état d'urgence permanent !notre parlement qui ne représente plus rien contrairement aux parlements des Provinces !L'impossibilité à discuter sereinement de l'Occupation est
à cet égard significative ..
"En marche et crève" en somme.
Bonjour Monsieur ! c'est votre opinion ! Vous pouvez l'affirmez et même affirmer que vous avez raison et que j'ai tort.;
Mais vous pouvez pas m'obliger à la partager .