Romain Bardet est donc, finalement maillot à pois et, de ce point de vue, l'honneur est sauf pour les Français, qui remportent là le titre prestigieux de "meilleur grimpeur".
Julian Alaphilippe et Thibaut Pinot, qui auraient pu l'un et l'autre gagner ce Tour, pour être finalement abattus par un sort contraire, seront 5ème - pour le premier - et contraint à un cruel abandon, pour le second.
C'est la dure loi de "la glorieuse incertitude du sport".
Il convient de saluer comme il se doit la victoire du Colombien Egan Bernal, 22 ans, le plus jeune vainqueur du Tour depuis 1909, et le premier Colombien à le remporter.
Mais il est juste d'attribuer une mention spéciale à Julian Alapahilippe et à Thibaut Pinot :
- à Julian, parce qu'il a porté le Maillot jaune pendant quatorze étapes, ce que personne n'aurait osé même imaginer "avant", prolongeant son exploit par la magnifique descente sur Valloires, et parce qu'il est allé jusqu'au bout de ses forces, jusqu'à l'épuisement, après s'être donné à fond, comme tout grand champion;
- à Thibaut, parce que, embusqué à la 4ème place, il avait tout pour gagner cette fois-ci, lui qui fut contrait d'abandonner dans le Giro l'an passé, presqu'à la fin, alors qu'il était 3ème au Général; comme il a été contraint à l'abandon cette fois-ci, deux étapes avant la fin, à cause d'une accidentelle et stupide déchirure musculaire...
Julian et Thibaut n'ont donc pas gagné le Tour, ni l'un ni l'autre : mais le coeur du public, oui, et l'estime, le respect, l'admiration de tous, oui, et haut la main...