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Social, Économie... - Page 62

  • Une réflexion tout à fait pour aujourd'hui ...

    Publié le 29 juin 2017 - Actualisé le 24 mai  2019

    2250615578.jpg« Tout se passe comme si le respect de la ploutocratie était une conception de socialistes. Le résultat, c’est qu’on charge maintenant les banquiers de décider du sort des peuples par-dessus la tête de leurs gouvernements. C’est ce qu’on appelle la démocratie. Et l’on est un réactionnaire quand on se permet de douter que ce soit un progrès.» 

    Jacques Bainville (Candide)

  • Le Figaro du jour ... Ah ! oui les organismes publics inutiles parlons-en ! Mais pas que ...

     

    Il y a aussi les ONG qui jouent contre les intérêts français et sont subventionnées pour cela. Des journaux sans lecteurs qui ne vivent que de fonds publics. Et des syndicats sans adhérents qui bénéficient éhontément des mêmes fonds publics. Sans compter une multitude de subventions attribuées par clientélisme à ce que Pierre Patrick Kaltenbach* appelait ironiquement des « associations lucratives sans but ». Mettre tout cela sur la sellette, voilà ce qu'il faudrait !  LFAR

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    * Magistrat à la Cour des Comptes, décédé en 2014,
    auteur de l'ouvrage ci-dessus
  • Allemagne : vers une sortie furtive de l’euro ?

    Un schéma pour mieux comprendre ! Source : Banque de France, direction des Infrastructures de marché et des Systèmes de paiement

    par Olivier Pichon

    C’est l’Allemagne qui risque de quitter l’Union européenne, en sortant d’abord de l’eurosystème qui oblige à assumer les dettes des pays les plus pauvres, dont le risque de défaut est élevé. Ce sont des choses un peu arides, un peu complexes mais déterminantes. Qu'il faut savoir. 

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    Nul n’ignore désormais que l’euro, qui devait « corseter l’Allemagne » dans les vues de Mitterrand, lui a profité au-delà de toute attente.

    Le rapport du think tank allemand d’inspiration libérale Centrum für Europaïsche Politik montre que l’Allemagne, avec l’euro, a littéralement aspiré la richesse du sud (Politique Magazine, n° 179).

    On sait aussi que, du côté italien, la possibilité d’une sortie de l’euro est loin d’être exclue et que des économistes éminents en parlent (Stiglitz, Gave, Delamarche, et, pour le Portugal, Ferreira do Amaral).

    9788807173516_quarta.jpg.444x698_q100_upscale.jpgUn romancier italien en a même écrit le scénario : le président du conseil italien informera le directeur de la Banque Centrale Européenne que son pays a décidé de reprendre sa souveraineté monétaire et de donner naissance à la « Nouvelle lire ». Sergio Rizzo : 02.02.2020. La Notte che uscimmo dall’euro (2 février 2020. La Nuit où nous sommes sortis de l’euro), éd. Feltrinelli.

    Target 2, une cible… atteinte !

    Mais ce scénario, pour spectaculaire qu’il soit, masque une réalité plus subreptice, à bas bruit, et cela nous vient d’outre-Rhin. C’est là qu’intervient une institution, bien hermétique au grand public, Target. Il s’agit des dettes et créances entre banques centrales de l’eurosystème. Dans la zone euro, chaque banque centrale peut créer des euros et s’engage à reconnaître pour siennes les créances sur les autres banques centrales de la zone euro à un euro pour un euro. Target 2 désigne le système qui permet de transférer des sommes importantes entre pays de la zone mais, à la différence d’un transfert international, il n’y a pas de garanties d’or et de devises, les autorités monétaires écrivent ces créances dans un livre justement appelé soldes Target 2, sans nantissement aucun. Un pays qui sortirait de l’eurosystème serait alors tenu de régler ces soldes par l’or et les devises. Comme il n’en aurait pas les moyens, il serait donc contraint de faire défaut sur sa dette. L’Italie, par exemple, dispose de ressources en or très inférieures à sa dette (son stock d’or est de 19,8% de ses dettes Target).

    Or nous savons que l’Allemagne détient près de 1000 milliards de créances sur les pays du « club Méditerranée ». Ce mouvement est un pari, à la fois sur la baisse de la valeur des créances par les détenteurs de capitaux des pays du sud et leur appréciation une fois « logés » en Allemagne. En cas de défaut sur la dette, l’Allemagne ferait payer une partie des 1000 milliards à sa population. Faire payer les moins riches des pays riches pour les plus riches des pays moins riches, il est peu probable que l’Allemagne l’accepte. Mais la dette impayée serait aussi répartie entre les pays restant dans l’euro, la France hériterait donc un supplément de dette d’environ 35% de ces 1000 milliards !

    Sortie furtive* ? L’Allemagne à la manœuvre.

    L’Allemagne pourrait demander désormais que les nouvelles dettes Target ne puissent se contracter que contre une garantie saisissable par le créancier : cela se nomme collatéralisation, ce que nous pratiquons tous dès lors que nous empruntons par hypothèque. Mais, hic jacet lepus, la collatéralisation des Target provoquerait aussitôt l’apparition de cours de marchés variables entre les euros émis par les différentes banques nationales de la zone, certaines créances en euros seraient donc plus recherchées, donc les euros seraient plus chers. Cela signe tout simplement la fin de l’euro, car nous retrouvons la logique monétaire internationale.

    La proposition de garanties pour les dettes (collatéralisation) fut faite dès 2012, par le président de la Bundesbank, Weidman, le piège de la proposition étant qu’une banque centrale transférant des fonds via Target devrait donc nantir ce transfert et, en cas d’impossibilité, le transfert serait refusé. La proposition fut écartée par Draghi, qui avait senti le danger.

    hcp_20150609_150_std.jpgVoilà maintenant que l’IFO (Institut für Wirtschaftsforschung) de Munich, institut de recherche économique responsable du Geschäftsklimaindex, l’indicateur très influent du moral des patrons en Allemagne, et donc du climat des affaires, exige que le gouvernement de Berlin intervienne auprès de la BCE « contre une utilisation illégale et excessive des soldes Target ». L’idée de Weidman suit son chemin, le journal Die Welt s’en est emparé et met les pieds dans le plat. Dans ses colonnes, les deux économistes Sinn et Gerken préconisent un plan de remboursement des dettes Target selon un échéancier… en or, étant entendu qu’on ne peut rembourser des dettes Target avec d’autres dettes Target. Au total 154 économistes allemands ont signé un manifeste préconisant la collatéralisation des dettes. Le conseil économique de la CDU (Wirtschaftsrat) réclame lui aussi la collatéralisation.

    On imagine que le SPD y est hostile, mais il est mal en point. Le grand « parti populaire » de gauche de jadis ne rassemble plus que 13,5 % des intentions de vote, loin derrière l’Union chrétienne (CDU/CSU) ; il est au coude-à-coude avec l’AfD, à 13 %. Bernd Osterloh, le président du Betriebsrat (conseil des salariés) de Volkswagen (290 000 salariés), un personnage central du syndicat de l’industrie IG Metall, traditionnellement proche du SPD, multiplie les attaques contre le parti dont il est membre. Il l’accuse de ne pas suffisamment défendre les intérêts des ouvriers face aux mesures écologiques (diesel et électrique) et face à l’UE, un comble ! On voit mal le syndicat accepter aussi de payer pour les pays du sud. La logique hégémonique allemande pourrait prévaloir, s’il s’agit d’intérêts vitaux, au prix du sacrifice de l’euro.

    France : silence assourdissant sur la question

    Certes le projet allemand se fait à bas bruit et personne, en France, dans les grands médias, ne le répercute, de peur sans doute d’accélérer le processus de décomposition de l’euro, ou par enfermement idéologique. Les médias et les politiciens continuent à réciter le catéchisme de l’euro. Dans cette hypothèse, il n’y aura pas de grand soir, l’union monétaire se mourra en silence par une série de glissements techniques, quelque chose comme la technique du voleur chinois, et personne n’en aura prévenu les Français.

    Sauf si quelques dirigeants français s’apercevaient – contrairement à la plupart des souverainistes qui, en attendant, veulent rester dans l’euro – que la France a tout intérêt à quitter l’euro le plus tôt possible. Si, en effet, la Banque de France est encore membre de l’eurosystème au moment du défaut de l’Italie, ou d’un autre pays, elle devra, comme indiqué plus haut, assumer une partie de leur dette. Dans le cas où elle coupe les ponts avec l’eurosystème, les pertes ne seront partagées que par ceux qui sont restés. On peut imaginer que l’Allemagne ne resterait pas non plus passive.

    400px-Chauveau_-_Fables_de_La_Fontaine_-_02-10.pngAinsi après avoir joué cavalier seul sur la question de l’immigration, eu égard à son vieillissement et à son manque de main d’œuvre, la puissance hégémonique allemande joue aussi la sortie de la « solidarité » monétaire, non sans quelque raison. Alors que, sur le plan politique, l’ère Merkel est en train de se clore, le modèle allemand, fondé sur une orthodoxie budgétaire doublée d’un mercantilisme fort, est arrivé au bout de sa logique, et de sa logique européenne aussi. « C’est assez qu’on ait vu par là qu’il ne faut point agir chacun de même sorte. » La Fontaine, L’âne chargé d’éponges et l’âne chargé de sel.

    Dès 2012, Joseph Stiglitz, prix Nobel d’économie, l’avait dit : « Ce sont les premiers qui quitteront l’euro qui s’en sortiront le mieux ! » Les Anglais n’étaient pas dans l’euro, mais le bruit et la fureur qui accompagnent le Brexit dissimulent les véritables enjeux de demain. IIs sont, à la veille de ces élections européennes, d’une ampleur que les peuples sont loin de percevoir. 

    * La formule est de Vincent Brousseau, ancien membre de la BCE et conseiller de F. Asselineau pour l’UPR.

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  • Les Bourses mondiales prises au piège dans un champ de mines

    Par Marc Rousset    

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    « La réalité, c’est que la guerre commerciale et technologique, avec comme enjeu la domination du monde, a été déclarée par Trump et que rien ne pourra plus l’arrêter. »

    Les Bourses mondiales jouent au yo-yo depuis deux semaines, au gré des rebonds de la guerre commerciale sino-américaine, des inquiétudes sur la croissance, avec en toile de fond de nombreux fondamentaux économiques qui sont toujours aussi catastrophiques.

    En fait, les marchés financiers sont périodiquement rattrapés par les réalités et la peur gagne du terrain. Le VIX (Volatility Index), appelé aussi indice de la peur, qui mesure la volatilité à Wall Street a progressé de plus de 25 %, ces derniers jours.

    Après l’échec des pourparlers sino-américains et les hausses de droits de douane, la Chine n’a pas hésité, à son tour, à taxer 60 milliards de dollars d’importations américaines. Le ton devient de plus en plus belliqueux et la Chine se dit prête à mener cette guerre. Un accord est toujours possible d’ici quelques mois entre Trump, qui est en position de force, suite au déséquilibre commercial USA/Chine de 383 milliards de dollars en 2018, et Xi Jinping, mais ce ne sera qu’un accord de façade.

    La réalité, c’est que la guerre commerciale et technologique, avec comme enjeu la domination du monde, a été déclarée par Trump et que rien ne pourra plus l’arrêter. Trump vient de surenchérir en tentant de neutraliser la société Huawei, acteur incontournable des réseaux mobiles et de la 5G. Trump souhaite priver l’équipementier chinois de la technologie américaine afin de l’asphyxier.

    La Chine dispose, cependant, de l’arme atomique pour faire plier Trump, en vendant son énorme portefeuille de bons du Trésor américain qui s’élève à 1.130 milliards de dollars, soit 17,7 % de la dette publique américaine, ce qui entraînerait l’effondrement du dollar, mais en même temps la revalorisation du yuan, ce qu’a toujours voulu éviter Pékin, en maintenant un taux de change bas du yuan afin de favoriser ses exportations. Il faudrait aussi que la Chine ait préalablement réduit sa dépendance au marché américain. De plus, Pékin se tirerait une balle dans le pied, suite à la perte de valeur de ses obligations en dollars toujours détenues. La vente en masse d’obligations américaines par la Chine correspondrait à une guerre économique totale et à la mise à mort de Wall Street.

    Au cours des quatre premiers mois de l’année 2019, selon l’agence Bloomberg, les entreprises chinoises ont fait défaut sur leurs obligations nationales pour un montant de 5,2 milliards d’euros, soit un chiffre trois fois supérieur à celui de 2018. Un krach obligataire n’est donc pas exclu en Chine, même si l’État chinois fera tout pour l’éviter.

    En Italie, les taux d’emprunt de l’État sont repartis à la hausse après les déclarations suicidaires de Salvini sur le déficit : « Dépasser la limite de 3 % ? Il est de mon devoir de nous affranchir de quelques contraintes européennes qui affament des millions d’Italiens. Non seulement de la limite du déficit à 3 % du PIB, mais aussi des 130-140 % de la dette publique. Ce n’est pas un droit, c’est un devoir. » Salvini a déjà menacé, il y a quelques mois, de prendre le contrôle des réserves d’or du pays. Le résultat a été immédiat : la différence entre les taux d’emprunt à dix ans de l’État italien avec ceux du Bund allemand est monté à 2,92 %, son plus haut niveau depuis décembre 2018, lors du bras de fer avec Bruxelles.

    Avec 0,1 % de croissance en 2019, dans un pays où les banques sont très fragiles et où le PIB par habitant stagne depuis dix-huit ans, le déficit italien pourrait atteindre 2,5 % en 2019 et 3,5 % en 2020. Suite aux tensions entre la Ligue et le M5S, l’Italie pourrait se diriger tout droit vers la chute du gouvernement en juin et un retour aux urnes le 29 septembre au plus tard. À noter que la crise italienne n’est que la partie visible de l’iceberg européen. Des menaces pèsent aussi sur le Portugal, la Grèce, l’Espagne et la France. En Grèce, on n’a fait que reporter les dettes de dix ans.

    La BCE, elle, ruine les épargnants avec des taux d’intérêt ridicules, paie les banques avec des taux d’intérêt négatifs pour qu’elles prêtent à une économie atone, masque l’insolvabilité des États déficitaires qui, comme la France de Macron ne contrôle plus les dépenses publiques, préserve de la faillite un grand nombre d’entreprises non rentables et prépare l’opinion à une fuite en avant vers la création monétaire, ce qui conduira à l’hyperinflation et à l’écroulement final. ■ 

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    Économiste
    Ancien haut dirigeant d'entreprise
  • Quand les Verts mettent trop les gaz !

    Par Marc Rousset    

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    « Un État qui crée des dettes et imprime de la monnaie sans valeur ment à son peuple et le conduit vers le précipice. »

    Si je vous dis, ex abrupto, que la norme RT2012 (issue du Grenelle 2 de l’environnement) est une hérésie, vous vous direz probablement qu’il faut que j’arrête la consommation de certaines substances.

    Rassurez-vous, il n’en est rien.

    RT2012, c’est l’actuelle réglementation thermique des bâtiments : isolez, isolez, entend-on partout.

    Seulement, il y a un hic : l’application de cette norme (obligatoire pour toute nouvelle construction) fait que pour deux maisons à l’isolation identique, celle qui est chauffée au gaz sera classée « performante » (classe B ou C) alors que celle chauffée à l’électricité sera classée « médiocre », classe E.

    Bilan de l’opération : la plupart des maisons neuves sont, désormais, équipées de chauffages au gaz, et c’est bien là qu’est le hic pour notre beau pays.

    Car on ne produit pas de gaz, en France, alors que, grâce au nucléaire, on produit de l’électricité à ne savoir qu’en faire !

    Quelques chiffres pour fixer les idées.

    La France a importé pour 8,5 milliards d’euros de gaz naturel en 2017, en provenance essentiellement de Norvège (40 %), de Russie (11 %), des Pays-Bas (11 %) et d’Algérie (9 %).

    Le déficit commercial de la France s’est creusé en 2018 pour atteindre environ 60 milliards, en raison essentiellement de la hausse de la facture… énergétique.

    Dans la très sérieuse étude Chiffres clés de l’énergie, édition 2018, du Commissariat général au développent durable, il est montré que 40 % de la consommation d’énergie primaire en France est issue du nucléaire, 29 % du pétrole, 16 % du gaz et que le reste est constitué du charbon et de ces fameuses « énergies renouvelables ».

    La part des « énergies renouvelables » est anecdotique, surtout si on enlève le bois de chauffage – quasiment 100 % de la biomasse solide.

    On notera, également, que ces données sont corrigées des variations climatiques, le « changement climatique » n’a donc rien à voir dans ces chiffres.

    Comme je l’ai déjà écrit, pour moi, la transition énergétique est faite en France depuis belle lurette. Elle remonte aux chocs pétroliers de 1973 et 1976.

    Parfois, je me demande si je ne rêve pas : alors que nous avons, en France, une énergie disponible à profusion, une énergie totalement décarbonée, une énergie qui n’a jamais fait de victimes, une énergie dont la technique de production est totalement maîtrisée, on s’en va acheter du gaz à prix d’or !

    Il y a même des méthaniers qui viennent des États-Unis avec du gaz de schiste.

    Mais il est vrai que lorsqu’on est entré dans l’idéologie « verte », voire la « religion verte » et même « le fanatisme vert », il devient impossible de raisonner. On l’a constaté chez Pascal Praud, la semaine dernière.

    Si l’on veut du « tout électrique », il faut évidemment du « tout nucléaire » ou presque. À mon avis la trottinette à voile ou à vapeur n’a pas un grand avenir.  ■   

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    Économiste
    Ancien haut dirigeant d'entreprise
  • Économie : le Système ne sait plus quoi inventer pour sauver sa tête

    Par Marc Rousset    

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    « Un État qui crée des dettes et imprime de la monnaie sans valeur ment à son peuple et le conduit vers le précipice. »

    Les épiphénomènes médiatiques des variations des taux de croissance sont l’arbre qui cache la forêt, les somnifères pour endormir les foules, en oubliant les éléphants dans le couloir.

    Qu’au premier trimestre 2019, l’Italie soit à 0,2 % de croissance, que la zone euro soit à 0,4 % de croissance, que les 263.000 créations d’emploi aux États-Unis aient dépassé le consensus en avril ne change rien à la situation catastrophique de l’Italie, à la fragilité de la zone euro et des États-Unis, car ces rebonds ne seront probablement pas durables. Les hirondelles médiatiques ne feront jamais le printemps.

    Les médias ont découvert une pseudo « théorie monétaire moderne » qui consiste tout simplement, comme Macron et la BCE, à raser gratis en faisant fonctionner la planche à billets, en augmentant les dettes et les déficits, en baissant les taux d’intérêt, alors que la monnaie, l’investissement et la vie économique ne peuvent reposer que sur la confiance dans la monnaie, la non-banqueroute à venir d’un État. Une variante de cette « TMM » est la plaisanterie de l’hélicoptère monétaire, l’« assouplissement quantitatif pour le peuple »», qui consisterait, pour une banque centrale, à créer de la monnaie et de la distribuer aux citoyens sans avoir aucun actif en contrepartie. En fait de miracle économique, ce serait le début de la faillite et de l’hyperinflation. Le président actuel de la BCE, l’acrobate italien Mario Draghi, plutôt que de la rejeter purement et simplement, a pu dire que cette éventualité serait examinée. Le nouveau miracle du XXIe siècle avant la catastrophe, ce ne serait plus Jésus multipliant les pains mais la BCE qui verserait 150 euros par mois à tout le monde !

    David Andolfatto et Jane Ihrig, deux économistes américains de la Fed de Saint Louis, ont imaginé, de leur côté, une nouvelle opération de « standing repo facility » (un « repo » consiste en une mise en pension de titres contre du numéraire avec un rachat à terme) qui permettrait aux banques d’échanger à la Fed leurs bons du Trésor contre des réserves liquides, ce qui équivaudrait à augmenter automatiquement, selon le seul bon vouloir des banques, la création monétaire par la Fed. Ce serait donc un nouveau type de « QE », un rafistolage financier qui diminuerait, en apparence seulement, le bilan de la Fed, car les banques diminueraient leurs réserves à la Fed, moins bien rémunérées (0,04 %) que les bons du Trésor.

    Mais la triste réalité, c’est qu’un État qui crée des dettes et imprime de la monnaie sans valeur ment à son peuple et le conduit vers le précipice. De 1970 à 2008, il fallait, aux États-Unis, 0,77 dollar de dette publique pour produire 1 dollar de PIB. De 2008 à 2019, il a fallu 4 dollars de dette pour produire 1 dollar de PIB. Selon l’économiste Patrick Artus, « une remontée des taux provoquerait une crise de grande ampleur ». La faiblesse de l’inflation sur les biens et les services, pas sur les actions et l’immobilier (bulles), justifie en apparence les taux bas de la Fed et de la BCE, mais quid si l’inflation repart ou si la récession arrive ? L’État japonais, les États européens, les États-Unis et les agents économiques dans le monde seront incapables de résister à une remontée des taux ou à une récession.

    L’autre triste réalité, c’est que les banques centrales continuent à acheter de l’or et à dédollariser leurs réserves. Depuis 1971, les banques centrales n’obligent plus les exportateurs à leur céder leurs dollars. 3.603 milliards de dollars sont donc détenus par des entreprises ou des particuliers sous forme de dollars électroniques dans le système bancaire américain (euro-dollars). La Chine, elle, échange ses dollars contre des actifs tangibles dans le monde. Au premier trimestre 2019, la demande d’or des banques centrales (Inde, Russie, Chine, Kazakhstan, Iran, Turquie) a progressé de 68 % par rapport à 2018, pour atteindre 145,5 tonnes. La Bundesbank et les Pays-Bas continuent à rapatrier leurs lingots des États-Unis, tandis que la Turquie a terminé l’évacuation de son or en avril 2018. L’or représente, à ce jour, 70 % des réserves monétaires de l’Allemagne et des États-Unis. Ce n’est donc pas une relique barbare alors que le dollar, malgré les manipulations du cours de l’or par les États-Unis, perd progressivement son statut de monnaie de réserve. L’or, qui valait 35 dollars l’once en 1971, vaut aujourd’hui 1.300 dollars l’once et pourrait connaître un nouveau cycle haussier de longue période.  ■  

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    Ancien haut dirigeant d'entreprise
  • Économie : les fondamentaux dans le monde se rient des illusions boursières

    Par Marc Rousset    

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    « La Chine ne pourra pas sauver, cette fois-ci, les économies occidentales. »

    Le CAC 40 a progressé de seulement 0,21 %, le NASDAQ de 0,34 %, le Dow Jones de 0,31 %, ce vendredi 26 avril, car les Bourses sont aux aguets, conscientes que trop de fondamentaux posent problème dans le monde.

    En Grèce, après huit années de coupes drastiques dans les salaires et les retraites, quatre ménages sur dix sont dans l’incapacité de rembourser leurs dettes. Les créances douteuses dépassent 93 milliards d’euros, selon la Banque de Grèce.

    La Chine ne pourra pas sauver, cette fois-ci, les économies occidentales. Des doutes sont permis sur le dernier chiffre de croissance publié (6,4 %) car les exportations vers la Chine du Japon, de Corée, Singapour, d’Indonésie et de Taïwan ont chuté respectivement de 9,4 %, 8,2 %, 8,7 %, 22 % et 27 %. La banque japonaise Nomura ne croit pas à un rebond mais à un gonflement des statistiques passées par l’État central et les gouvernements locaux. Si le PIB réel chinois n’est que de 75 % du PIB annoncé, cela signifie que le taux d’endettement global du pays est de 400 % et non plus de 300 %.

    L’augmentation des crédits de 430 milliards de dollars, en mars dernier, et les baisses d’impôts récentes de 300 milliards de dollars ne semblent plus faire effet. Selon le FMI, la Chine doit émettre maintenant 4,5 yuans de crédit pour un yuan de croissance, contre seulement 3,5 en 2015 et 2,5 en 2009. L’empire du Milieu semble se diriger plutôt vers des taux de croissance de 4,5 %, ce qui ne sera pas sans conséquences boursières.

    En France, le prix de l’immobilier va bientôt dépasser les 10.000 euros du mètre carré à Paris, soit une hausse de plus de 50 % en dix ans ; cela n’est jamais que la finalisation d’une bulle immobilière avec une multiplication des prix de 2,38, entre 1995 et 2015, dans l’ensemble des pays de l’OCDE, tandis que le coefficient d’inflation était de seulement 1,8. Selon le FMI, les prix évoluent de concert partout dans le monde, ce qui rend plus forte la possibilité d’un krach. La BCE remarquait même, fin février, lors d’un colloque au Luxembourg, que « plus des deux tiers des 46 crises bancaires systémiques ont été précédés d’épisodes de boom et de chute des prix immobiliers ». En précisant que, dans tous ces cas, les chutes de PIB ont été « trois fois plus importantes » que pour les récessions sans effondrement des prix.

    L’immobilier constitue la principale richesse des ménages, tandis que les prêts hypothécaires représentent 85 % de leurs dettes. L’immobilier n’a pas de valeur intrinsèque en soi car sa valorisation dépend des taux d’intérêt à long terme, ridiculement bas à l’heure actuelle, suite à l’action de la BCE. À Berlin, les loyers ont doublé en dix ans, tandis qu’ils progressaient fortement dans les autres grandes villes allemandes.

    Tous les programmes de « Quantitative Easing » (QE) monétaire dans le monde (BCE, Fed, Japon) sont dans une impasse, avec impossibilité de passer la marche arrière. Aux États-Unis, la masse monétaire est passée de 1.000 milliards à 4.000 milliards de dollars, entre 2008 et 2014, suite à l’achat massif, par la Fed, de bons du Trésor et de titres hypothécaires, une première dangereuse dans l’histoire économique du monde. Une économie saine doit reposer sur une épargne solide, la production réelle et non pas sur la consommation ainsi que sur une dette monétisée de façon artificielle par les banques centrales.

    L’inversion, en mars, de la courbe des taux aux États-Unis est aussi très préoccupante puisque les taux des titres du Trésor à court terme sont passés au-dessus des emprunts souverains à long terme. Cela signifie que les marchés s’inquiètent pour l’avenir immédiat plus que dans dix ans, que survivent des entreprises zombies endettées et non rentables, que l’endettement continue d’augmenter d’une façon accélérée en raison des taux bas. C’est la raison pour laquelle il y a eu ralentissement économique et krach aux USA ainsi qu’en Europe en 1990, 2000 et en 2008, lors de la dernière grande crise financière.   

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    Ancien haut dirigeant d'entreprise
  • Une mesure sociale mais incomplète : le repas à un euro à la cantine

    Par Jean-Philippe Chauvin

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    Réfléchir sur une stratégie plus audacieuse contre la pauvreté contrainte

    La pauvreté contrainte est, en France et aujourd’hui, un véritable scandale social, ne serait-ce que parce que notre société contemporaine a désormais les moyens de l’éradiquer, ce qui n’était pas forcément le cas en des temps plus lointains.

    Or, que constate-t-on ? Non seulement la pauvreté ne recule plus, alors que ce mouvement était, depuis des décennies, inscrit dans la suite des événements et de l’histoire, mais elle grignote des pans entiers de la société française, allant jusqu’à lécher de plus en plus les abords des classes moyennes fragilisées par la mondialisation, cette « guerre de tous contre tous » à l’échelle mondiale. Bien sûr, les raisons de cette persistance de la misère sociale sont multiples et cette dernière n’a pas les formes terribles qu’elle pouvait avoir jadis, jusqu’au terme fatal, mais cela n’enlève rien à son incongruité dans une société de consommation où près d’un tiers de la production alimentaire est détruit avant même d’avoir été consommé et dans laquelle l’écart entre les revenus les plus élevés et les plus faibles ne cessent de s’accroître, contre toute logique ou justice sociale.

    Et pourtant, la République a inscrit dans le marbre de ses frontons le mot fraternité, qui pourrait être, si l’on considérait la nation comme une grande famille, une solidarité véritable entre tous les Français et non un simple copinage entre puissants de quelques réseaux devenus de solides (et parfois sordides) « états dans l’Etat ». Aussi, lorsqu’il est annoncé que le coût d’un repas à la cantine serait ramené à un euro pour les familles les plus nécessiteuses, il faut s’en réjouir sans s’en satisfaire : s’en réjouir parce que cela va assurer un bon repas du midi à nombre d’enfants aujourd’hui réduits à une portion alimentaire plutôt congrue ; ne pas s’en satisfaire parce que cela ne va pas régler le problème de la précarité et qu’il y a un risque, si l’on n’y prête attention, d’assistanat (et non de louable assistance). D'autre part se pose la question du financement de cette mesure : les communes doivent-elles encore être mises à contribution alors même que les petites et moyennes villes connaissent de plus en plus de difficultés à boucler leur budget ? Sans doute faudra-t-il penser à une réponse multiple et adaptée aux conditions locales, sans suivre un seul modèle centraliste mais plutôt une ligne générale éminemment sociale sans oublier d’être politique.

    7791747590_une-eleve-mange-a-la-cantine-illustration.jpgNéanmoins cette mesure est aussi l’occasion de réfléchir sur une stratégie plus audacieuse contre la pauvreté contrainte : elle ne peut être séparée d’une véritable stratégie d’aménagement du Territoire qui doit redonner place et avenir aux zones rurales et aux petites et moyennes villes, et qui doit se dégager de la seule logique de la métropolisation, celle-ci trop liée à la mondialisation pour pouvoir (ou vouloir) redonner vigueur à une décentralisation enracinée pourtant bien nécessaire pour revivifier notre pays en tous ses recoins habités. La mesure des repas à un euro peut d’autant mieux réussir et se crédibiliser que seront partout organisés des réseaux de circuits courts entre productions agricoles et alimentaires, appuyés sur une maîtrise raisonnée et raisonnable des territoires et de leurs potentialités : c’est un enjeu important, et une nécessité absolue, et il faudrait bien que la République, si peu « sociale » malgré les milliards qu’elle distribue en se croyant « Providence », réfléchisse au-delà de son propre calendrier perpétuellement quinquennal… Le peut-elle, le veut-elle ? Il est possible d’en douter…    

     Le blog de Jean-Philippe Chauvin

  • Après le krach, réévaluation de l’or et « Gold Exchange Standard » multidevises

    Par Marc Rousset    

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    « En fait, on va tout droit vers la récession avec un krach à la clé. »

    Olivier Blanchard, l’ancien chef économiste du FMI, avec des propos toujours surprenants pour défendre le Système, a découvert l’eau chaude début janvier 2019, devant l’Association des économistes américains : puisque les taux d’intérêts sont bas, la dette publique de 250.000 milliards de $ dans le monde, soit 3 fois le PIB mondial de 80.000 milliards de $, et, selon le FMI, 103 % du PIB des pays riches au lieu de 71 %, il y a 10 ans, n’est peut-être qu’un problème accessoire ! Mais quid des « gros problèmes en cas de remontée des taux » ? selon Christine Lagarde, DG du FMI.

    Georges Ugeux, ancien VP du NewYork Stock Exchange, qui prédit « une descente aux enfers de la finance » vient de déclarer : « Je crois que nous sommes de nouveau dans une période de déni. » Villeroy de Galhau, ancien Président de BNP-Paribas, aujourd’hui président de la Banque de France, lui aussi défenseur du Système, ne trouve rien de mieux à nous dire que la politique monétaire doit rester laxiste avec un taux directeur de la BCE à 0 % qui ruine les épargnants et va installer durablement les taux publics d’emprunts allemands en territoire négatif tandis que les taux d’obligations des entreprises en zone euro s’élèvent en moyenne à 0,6 %, soit dix fois moins qu’un taux juste et normal.

    En fait, on va tout droit vers la récession avec un krach à la clé. L’indice PMI flash manufacturier en zone euro s’est contracté pour le deuxième mois consécutif en avril à 47,8, l’Allemagne se situant encore plus bas à 44,5. Le PIB allemand devrait progresser de seulement 0,5 % en 2019. Le sauvetage bancaire de la Deutsche Bank, avec un bilan de 48.000 milliards de $, soit 24 fois le montant de la dette publique allemande, ferait exploser la dette de 64,1 % à environ 90 % du PIB. Quant à la France, incapable avec Macron de faire des réformes structurelles, d’élever l’âge de départ à la retraite, elle doit s’inquiéter aussi de son endettement privé de 133 % du PIB (59,1 % pour les ménages et 74,1 % pour les entreprises. Selon le ministre russe des finances, Anto Silouanov, « le risque d’une récession mondiale est très élevé ».

    C’est peut-être dans une Chine qui soutient la croissance de 6 % en 2019, comme un pendu sur son tabouret, que tout va se jouer. Le marché automobile chinois a reculé pour la première fois en 2018 à 26,3 millions de véhicules, avec un taux d’utilisation des usines inférieur à 57 %. La pression fiscale et sociale sur les entreprises va être abaissée de 265 milliards d’euros tandis les banques chinoises ont prêté au premier trimestre la somme record de 766 milliards d’euros, soit davantage que le PIB de la Suisse, pour les infrastructures. Le surendettement des entreprises atteint déjà 150 % du PIB. La croissance chinoise est, en fait, gonflée artificiellement à coup de crédits garantis par l’État et l’on peut aussi avoir des doutes sur les statistiques officielles camouflant les fragilités structurelles.

    Pendant ce temps, les banques centrales (Chine, Russie, Kazakhstan, Turquie) continuent d’accumuler du métal jaune (90 tonnes durant les deux premiers mois de l’année 2019). Après le krach ou l’effondrement monétaire à venir, il est probable qu’un panier de plusieurs monnaies adossées à l’or réévalué remplacera l’étalon $. La révolution silencieuse Bâle III par les « gnomes de Zurich » a déjà commencé le 29 mars 2019 puisqu’il a été décidé de placer l’or de l’actif des banques centrale, non plus en troisième catégorie, à 50 % de sa valeur, mais en première position à 100 % de sa valeur, soit une première réévaluation comptable du métal jaune plaçant l’or avant le dollar. Et dès le 1er janvier 2022, les banques centrales auront le droit de garder jusqu’à 20 % de leurs actifs en or, argent ou platine. Le loup du système de change fixe avec l’or comme monnaie internationale est donc déjà bel et bien entré dans la bergerie dollar. Soyons certains que L’Amérique fera tout pour défendre bec et ongles le privilège de l’étalon $ mis en place à Bretton Woods en 1945.

    Un calcul simpliste démontre cependant que la crise de l’hyper-endettement public de 250.000 miliards de $ ne peut être résolue qu’en multipliant le prix de l’ensemble des réserves mondiales d’or, soit environ 6.500 Milliards $, par 40 ! Ce n’est pas pour rien que les Allemands (ménages 5.548 tonnes et Bundesbank 3.370 tonnes) possèdent aujourd’hui une quantité record de 8.918 tonnes d’or physique. N’oublions pas que l’or valait 35 $ l’once en 1971 et qu’il vaut aujourd’hui 1.300 $ l’once ! Si l’or devait être réévalué, la France et l’Italie seraient aussi grandement avantagées.   

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    Économiste
    Ancien haut dirigeant d'entreprise
  • Folle exubérance boursière : plus dure sera la chute !

    Par Marc Rousset    

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    « ... cacher les réalités derrière un nuage de fumée jusqu’à ce qu’un jour, tout explose ! »

    Les médias et le CAC 40 à plus de 5.500 points rêvent debout tandis que le FMI semble être la seule organisation du Système à nous mettre en garde, face au ralentissement attendu pour 70 % de l’économie mondiale en 2019.

    Christine Lagarde estime que « de nombreuses économies ne sont pas assez résilientes » et exhorte les pays à se préparer à la prochaine récession en adoptant, dès maintenant, les réformes nécessaires. La Société générale est la seule banque appelant à la prudence sur le marché des actions. La montée des marchés boursiers ne fait que refléter le laxisme monétaire et les déficits budgétaires généralisés partout dans le monde (Europe, USA, Japon, Chine) en oubliant les fondamentaux de l’hyper-endettement, de la fragilité des systèmes bancaires et de la récession à venir.

    nixon.jpgSi l’on regarde l’évolution des actifs des banques centrales depuis deux siècles, avec à l’origine le fameux currency principle, on peut dire que nous sommes au sommet du laxisme. On est passé progressivement du 100 % or du Gold Standard du début du XIXe siècle à une fraction de plus en plus faible en or puis, en 1945, au remplacement de l’or par le dollar qui, toutefois, devait être convertible en or (Gold Exchange Standard) pour ne plus l’être en 1971 avec Nixon et, donc, pour passer alors au dollar standard qui se terminera par la chute du dollar et sa valeur zéro.

    Au passif des banques centrales, c’est aussi le même phénomène de détérioration continue. Ainsi, on est passé de la banque centrale prêteuse en dernier ressort de l’économiste anglais Walter Bagehot (1826-1877) au banking principle (émission de monnaie en fonction des besoins de l’économie et non plus de la quantité d’or détenue à l’actif). Puis à la politique actuelle ahurissante non conventionnelle consistant à émettre de la monnaie contre des titres d’État, des obligations privées et même parfois des actions (Suisse et Japon) pour en arriver au stade ultime actuel du pompier de service prêteur tous azimuts, c’est-à-dire de la création monétaire illimitée avec des taux zéro ou négatifs (une première depuis 2.000 ans !), ce que préconisent les adeptes de la dernière théorie « bidon » en vogue : la théorie monétaire moderne.

    Les actions des banques centrales sont, en fait, un aveu implicite que l’hyper-endettement est intenable avec des taux d’intérêt normaux, que le Système exploserait par manque de liquidités. Aux États-Unis, sept millions d’Américains ont au moins 90 jours de retard pour les mensualités de leur crédit auto et un grand nombre d’étudiants sont dans l’incapacité de rembourser les frais de leurs études. On va donc tout droit vers l’explosion, mais les boursiers regardent le doigt lorsqu’on leur montre la lune des réalités.

    À la BCE, l’ordre du jour, c’est : ouvrez toutes les vannes ! À partir de septembre 2019, afin de sauver les banques italiennes, un « TLTRO III » (prêts à long terme à taux zéro) sera lancé et échelonné sur sept trimestres. Les taux zéro sont confirmés pour 2019 et l’Institut de Francfort s’engage à réinvestir aussi longtemps que nécessaire son stock d’obligations pléthorique de 2.600 milliards d’euros.

    Aux USA, Wall Street croit de nouveau au père Noël, suite à l’annonce de la Fed que les taux pourraient même baisser en 2019, que la politique de réduction du bilan (« QE » à l’envers) serait arrêtée en septembre 2019, avec même une reprise possible, si nécessaire, de la création monétaire non conventionnelle. Dans ces conditions, rien à perdre, mieux vaut continuer à faire gonfler la bulle boursière, même si la dette publique états-unienne représentera, d’ici quatre ans, 110 % du PIB.

    Quant à la bombe italienne, la dette publique devrait atteindre 132 % du PIB en 2019, 138,5 % en 2024, avec un déficit public supérieur à 3 % en 2020. Les banques italiennes détiennent 360 milliards de dettes de leur propre pays, soit 10 % de leurs actifs. La prime de risque du taux des obligations italiennes par rapport au Bund allemand est de 2,56 %. Plus grave : BNP Paribas perdrait 47 % de ses capitaux propres si ses débiteurs italiens faisaient défaut, le Crédit agricole 29 % et la banque Dexia 556 % (ratios CET1 de la BRI).

    La triste vérité, c’est que nous vivons dans un monde politicien de déni des évidences, aussi fou en matière économique qu’en matière d’invasion migratoire, qui consiste à cacher les réalités derrière un nuage de fumée jusqu’à ce qu’un jour, tout explose !   

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    Économiste
    Ancien haut dirigeant d'entreprise
  • Comme en 2007, les marchés ne veulent voir que le verre à moitié plein

    Par Marc Rousset    

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    « Les Bourses grimpent suite à l’afflux laxiste de liquidités et aux bas taux d’intérêt, mais les productions réelles ne suivent pas. »

    Le CAC 40 a continué sa belle remontée à 5.476,20, ce vendredi 5 avril, tandis que Wall Street, suite à un rapport sur l’emploi, de bonnes nouvelles sur le dossier commercial sino-américain ainsi que sur le Brexit, terminait au plus haut de l’année.

    Face au ralentissement de l’activité mondiale et aux risques systémiques, les marchés regardent le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide.

    La dette française frôlera les 100 % du PIB en 2022 et non pas 90 %, comme dans de précédentes estimations. En cas de crise similaire à celle de 2008, elle devrait même dépasser les 120 %. En matière d’effort structurel sur les dépenses publiques, l’exécutif répète inlassablement : « Vous allez voir ce que vous allez voir, mais dans deux ans seulement. » La triste réalité Macron, c’est que le taux de croissance sera au maximum de 1,4 % jusqu’à la fin de son mandat, que seuls 1.500 postes ont été supprimés dans la sphère de l’État en 2018, que seulement 4.500 devraient l’être en 2019, tandis que la ruineuse et suicidaire immigration, de l’ordre de 450.000 personnes par an, continue…

    économie-mondiale.jpgL’indice PMI IHS Markit manufacturier français du mois de mars est ressorti assez déprimé, à 49,7. La France paie les erreurs laxistes, depuis quarante ans, d’une politique de désindustrialisation et de demande keynésienne avec des déficits publics, au lieu d’avoir pratiqué, comme l’Allemagne, une politique de l’offre compétitive des entreprises, la seule politique possible pour créer et sauver des emplois industriels.

    En zone euro, l’indice PMI IHS Markit manufacturier se replie de 49,3 à 47,5 en mars, affichant son plus bas niveau depuis avril 2013. L’indice allemand, lui, a plongé à 44, en mars, contre 47,6, en février. L’Europe pourrait bien être le point de départ de la prochaine crise car la France et l’industrie allemande, et non plus seulement l’Europe du Sud, sont en cause.

    Le bilan de la BCE représente 41 % du PIB, contre 22 % pour les États-Unis et 101 % pour le Japon – le pire exemple.

    Il n’est plus possible, en zone euro, d’augmenter les taux d’intérêt car ils seraient supérieurs aux faibles taux de croissance des pays européens, augmentant mécaniquement le poids de la dette dans les PIB. Il y a là un grave problème car les taux d’intérêt doivent être normalement relevés par les banques centrales en période normale afin de pouvoir être abaissés lorsque la récession apparaît. En fait, la zone euro n’a plus le choix qu’entre les taux bas ou la faillite immédiate des États et les krachs bancaires, obligataires, boursiers et immobiliers. Tout explosera lorsque la récession finira, malgré tout, par arriver !

    ob_b8987a_bourse-en-flammes.JPGEn Italie, une contraction du PIB de -0,2 % est prévue pour 2019, avec un taux de croissance de 0,4 % en 2020. Le gouvernement populiste, conscient des effets négatifs du revenu citoyen et de l’avancée suicidaire de l’âge de la retraite, a pris pour la première fois, suite aux pressions du patronat et de Bruxelles, de bonnes mesures : suramortissement des investissements, simplification de l’impôt sur les bénéfices, soutien à l’innovation. Mais cela ressemble à de la poudre de perlimpinpin trop tardive dans un pays à l’arrêt depuis vingt ans.

    Les impôts, en Italie, devraient être augmentés de 32 milliards d’euros pour éviter une augmentation du déficit budgétaire à 3,5 %.

    Aux États-Unis, Trump souhaite une baisse immédiate des taux d’intérêt à 0,5 % et le retour au « QE » laxiste de la création monétaire. Les taux courts sont à 2,5 %, au même niveau que les taux à dix ans. Or, il faut habituellement, en cas de récession, une baisse de 3 à 5 % du taux directeur pour relancer l’économie. Les taux américains pourraient basculer un jour, comme en Europe et au Japon, en territoire négatif. Mais un autre signe noir pourrait apparaître : celui de la dédollarisation et de la chute du dollar. Les banques centrales de nombreux pays achètent de plus en plus d’or et, cerise sur le gâteau, l’Arabie saoudite a fait des déclarations fracassantes, ce vendredi 5 avril, en affirmant réfléchir à une alternative au dollar dans le cadre des transactions pétrolières qui fut à l’origine même du règne du dollar.

    Les Bourses grimpent suite à l’afflux laxiste de liquidités et aux bas taux d’intérêt, mais les productions réelles ne suivent pas. Les dangers de krach dans le monde sont multiples et multi-pays interconnectés.    

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    Économiste
    Ancien haut dirigeant d'entreprise
  • Europe et dénatalité

    Les conjoints des chefs d'Etat au sommet de l'OTAN, le 25 mai 2017 

    Publié le 11 juillet 2017 - Actualisé le 9 avril 2019 

    Par Péroncel-Hugoz

    Informé par des statisticiens chrétiens des Etats-Unis, notre chroniqueur s’est penché sur le phénomène de « dénatalité » constaté récemment parmi le haut personnel politique en Europe occidentale.

    peroncel-hugoz 2.jpgL’élection cette année à la présidence française d’Emmanuel Macron (39 ans, né en 1977), le plus jeune chef d’Etat français depuis Napoléon Bonaparte (Premier consul à 30 ans, en 1799) a suscité l’attention de chercheurs catholiques nord-américains, dont le journaliste Phil Lawler, connus pour investiguer dans les affaires intimes de leurs contemporains. Ils en ont déduit, par exemple, que si le président Macron reste marié à son épouse actuelle, Brigitte Trogneux (née en 1953, 64 ans, mère de trois enfants par son mariage précédent avec un certain M. Auzière qu’on donne pour « financier »), il n'aura pas de postérité. 

    Sur cette lancée, la curiosité démographique de nos chrétiens anglo-saxons les a conduits à dresser la liste des grands dirigeants d’Europe occidentale, mariés ou « en couple » - mais sans le moindre enfant. Cette liste est longue ; en voici « les stars » : la chancelière allemande, la Première ministre britannique ainsi que les chefs de gouvernement hollandais, suédois, écossais, italien, etc. Le Grand-Duché de  Luxembourg bat, si l’on ose dire, tous les records avec le tout-puissant président en exercice de la Commission européenne, marié sans postérité, et son compatriote le Premier ministre du minuscule Etat luxembourgeois, époux…d’un autre homme. Cette union officielle entre personnes de même sexe est légale depuis 2015 dans cette monarchie catholique créée en 1867 sur une base historique plus ancienne. 

    Lors du sommet du Pacte atlantique, ce printemps, à Bruxelles, les téléspectateurs du monde entier ont pu voir, avec stupéfaction pour pas mal d’entre eux, la photo des « premières dames » dont les époux participaient à ce sommet. A côté de la reine des Belges et de la « compagne » du Premier ministre belge, on notait la présence de Mme Trump en grand décolleté, de Mme Macron en robe courte, de Mme Erdogan, empaquetée en bleu, et enfin celle du « mari » du chef du gouvernement luxembourgeois… 

    Ce que ces chrétiens américains, férus de statistiques matrimoniales européennes, n’ont pas relevé, c’est le contraste abyssal entre la dénatalité en Europe occidentale, symbolisée par cette photo qu’on n’ose plus guère appeler de « famille » et le grand nombre d’enfants animant la plupart des cours européennes (Danemark, Norvège, Suède, Angleterre, Hollande, Belgique, Luxembourg, Liechtenstein, Monaco, Espagne) mais aussi la plupart des familles royales seulement prétendantes (Portugal, Italie, Grèce, Bulgarie, Allemagne, France, etc.). 

    Un constat s’impose : les couples politiques ne voient guère plus loin que leur propre vie ou carrière tandis que les couples princiers, ayant l’habitude héréditaire de la continuité nationale, essaient, eux, de se projeter dans l’avenir.

    Rendez-vous dans 50 ou 100 ans !

    Lire : Philippe d’Edimbourg - Une vie au service de Sa Majesté, par Philippe Delorme, Tallandier, Paris, 2017. 300 p. avec cahier de 24 photos
    Péroncel-Hugoz
    Repris du journal en ligne marocain le360 du 7.07.2017
  • Du communisme de bistrot à la chouannerie populaire ?

    Par Jean-Philippe Chauvin

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    « Le comptoir du café est le parlement du peuple » Balzac

    « Le comptoir du café est le parlement du peuple », affirmait Balzac, et je fais souvent mienne cette célèbre citation du non moins célèbre royaliste, en entretenant discussions et parfois querelles dans les estaminets et restaurants des villes et villages de France que je traverse ou dans lesquels j’habite et vis.

    Ainsi, il y a quelques jours à Versailles : alors que je me régalais d’un mille feuilles aux framboises fait maison (c’est tellement meilleur qu’un surgelé décongelé), deux « communistes » sont arrivés, forte carrure et blouse de travail sur le dos, salués de leur présumée étiquette par le patron des lieux. Aussitôt, évidemment, la discussion, brève et cordiale, s’engagea, m’étant moi-présenté comme royaliste.

    bistrotsdoisneau.jpgLe plus virulent, sorte de Peppone sans moustache, s’engagea dans un discours sur les congés payés, les 35 heures, et les progrès sociaux du XXe siècle, avec le ton déclamatoire d’un Georges Marchais façon Thierry Le Luron, tandis que l’autre me soufflait, d’un air amusé, qu’ils n’étaient pas vraiment communistes… Mais, au travers de sa harangue, le premier évoquait une sorte de nostalgie d’un temps apparemment révolu, celui des « conquêtes sociales » devenus, pour le meilleur mais parfois aussi pour le moins bon, des « acquis sociaux ». Il est vrai que, depuis une quarantaine d’années, notre société est entrée dans une période et un climat d’insécurité sociale, entre chômage structurel et crainte du déclassement. Pendant longtemps, les économistes et les politiques ont, pour la plupart, minimisé ces phénomènes et raillé les sentiments des classes populaires, puis des classes moyennes, arguant que la mondialisation était heureuse, forcément heureuse parce que l’on n’avait jamais autant consommé depuis les débuts de l’humanité. De l’ouvrier producteur et exploité des temps de l’industrialisation, on était passé au consommateur qu’il s’agissait de contenter et d’inciter, toujours et encore, à consommer, non seulement pour son plaisir mais pour le plus grand profit de la Grande distribution et d’un système de « désir infini dans un monde fini », selon l’expression de Daniel Cohen, dont, justement, il s’agissait d’oublier la seconde partie de la formule pour que ce système perdure et garde sa « profitabilité ».

    Aujourd’hui, la France est en fin de désindustrialisation, et les délocalisations spéculatives continuent, pour le plus grand bonheur des actionnaires souvent peu intéressés par les conditions de leurs gains, et notre nation a perdu, dans le même mouvement, son fin maillage de services publics et de cafés, renouant avec un « désert français » que Jean-François Gravier dénonçait à l’orée des années Cinquante et que l’action de la gaullienne DATAR avait cherché à éviter, ou à ordonner pour en limiter les effets délétères. En fait, la répartition des habitants de notre pays était moins déséquilibrée du temps de la rédaction du livre de Gravier, et la « déconcentration » des années de Gaulle puis la « décentralisation » des lois Defferre et des politiques Pasqua et Raffarin n’ont, en définitive, abouti qu’à rendre « plus acceptable » un processus de métropolisation qui a littéralement asséché les territoires ruraux de France et concentré les populations actives autour des grandes cités et au sein des grandes aires métropolitaines. Non que les intentions des uns et des autres fussent mauvaises, mais la République et les féodalités qu’elle préserve et dont elle dépend ont dévoyé le noble mouvement de « retour au local » qui s’ébauchait par la Loi et l’ont transformé en nouvel âge féodal, libéral en principe et égoïste en fait, au profit d’une nouvelle classe dominante globale, mondialisée et nomade tout autant qu’intéressée et hypocrite, peu soucieuse du Bien commun. Suis-je trop sévère dans mes appréciations ? Peut-être est-ce un moyen d’éviter d’être cruel dans la pratique, préférant toujours la juste colère à l’injuste violence…

    Le peuple des cafés ne prend pas toujours des précautions oratoires pour parler des princes sans principes qui nous gouvernent, et il n’est guère sensible aux appels médiatiques et politiques à la raison, considérant que celle-ci n’est plus que la tentative des puissants de se préserver d’une colère populaire qui, désormais, déborde en une crue anarchique mais qui pourrait, hors du Pays légal, s’avérer féconde pour le Pays réel. Est-il « communiste », ce peuple-là ? Non, mais il se sert du « mythe » d’un communisme des travailleurs qui, s’il n’a jamais été qu’un leurre ou une terrible illusion qui s’est payée de millions de morts plus à l’est que Strasbourg et que Calcutta, a permis, par son existence étatique et historique en Russie puis en Chine, d’équilibrer, par la peur qu’il suscitait pour les « capitalistes » occidentaux, le rapport de forces entre les travailleurs et les puissances financières et économiques du XXe siècle : c’était, d’une certaine manière, une « réaction » (et c’est Maurras qui, d’ailleurs, l’évoquera comme telle) à la création et à l’exploitation du Prolétariat permise par le triomphe du modèle anglo-saxon d’industrialisation, mais aussi par la destruction du modèle social corporatif français dans les années de la Révolution et de l’Empire au nom d’une drôle de « Liberté du Travail » qui s’émancipait, d’abord, des droits des travailleurs eux-mêmes.

    euro-vampire.jpgAujourd’hui, la dérégulation voulue par la Commission européenne et la privatisation accélérée de pans entiers de l’appareil français d’encadrement et de services, mais aussi d’équipements et d’infrastructures que les Français pensaient « posséder » par leurs impôts (ce qui n’était pas tout à fait faux…), entretiennent ce fort sentiment de « dépossession » qui nourrit la colère des Gilets jaunes, une colère que nombre de Français « délèguent » aux manifestants fluorescents du samedi et qui anime les émissions et les débats télévisuels depuis plus de quatre mois sans que l’on sache vraiment ce qui pourrait épuiser totalement les troupes contestatrices. Que la République, en son gouvernement du moment, méprise à ce point ceux à qui, si l’on suivait les règles d’une démocratie équilibrée sans être toujours décisionnaire (car ce dernier cas de figure pourrait alors mener à la paralysie ou à la démagogie dictatoriale façon Pisistrate), elle devrait rendre des comptes autrement que par l’élection parlementaire (sans la remettre en cause pour autant, car elle a son utilité, en particulier « consultative » ou « représentative »), apparaît bien comme un affront à la justice civique qui n’est jamais très éloignée, en définitive, de la justice sociale. Les dernières annonces sur l’augmentation prévue du prix de l’électricité pour les mois prochains, sur la mise en place de 400 nouveaux radars destinés plus à rapporter de l’argent qu’à prévenir des comportements routiers dangereux, sur le report de l’âge (plutôt « pivot » que « légal ») de la retraite, sur les nouvelles taxes sur l’héritage ou sur la propriété privée des classes moyennes, etc., apparaissent comme la volonté de « passer en force » pour appliquer un programme « social » (« antisocial » serait sémantiquement plus approprié…)  décidé au-delà des frontières de notre pays, en des institutions qui se veulent « gouvernance » ou « européennes » (ou les deux à la fois), et pour complaire à des puissances qui sont d’abord celles de « l’Avoir » quand il serait préférable que « l’Etre » soit pris en compte avant elles…

    La colère du peuple des comptoirs sera-t-elle suffisante pour remettre à l’endroit un monde politique qui pense à l’envers des classes populaires et moyennes ? Il y faudrait un caractère qui y soit politique sans être politicien ; révolutionnaire en stratégie et en pratique sans être nostalgique d’une Révolution française qui a installé les principes qui gouvernent désormais l’économie ; social sans être étatiste ou sectaire… La République ne craint pas vraiment, passés les premiers émois, les jacqueries qu’elle peut réprimer et discréditer en dressant les Français les uns contre les autres, en « classes ennemies » quand elles devraient être des classes complémentaires et fédérées dans le corps civique, mais elle pourrait bien craindre la cristallisation des mécontentements en chouanneries qui ne se contenteraient pas de contester mais seraient animées par un esprit de fondation et de service nécessaire pour le pays, et pour le pays d’abord, compris comme l’ensemble de ce qui vit et travaille au sein des territoires, de la métropole à l’Outre-mer, de l’usine à la ferme, de l’école à l’épicerie. Il n’est pas alors interdit de travailler dès maintenant à préparer cette alternative qui pourrait donner au peuple des cafés, mieux encore qu’un espoir fugace, une espérance pour longtemps et un débouché politique et institutionnel...    

     Le blog de Jean-Philippe Chauvin

  • Fuite en avant des banques centrales pour retarder l’explosion du Système

    Par Marc Rousset    

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    « La BCE en est réduite à prévoir des prêts géants à long terme »

    Lors d’une conférence à Paris, le jeudi 28 mars 2019, le vice-président de la Fed, Richard Clarida, a pu déclarer : « Si nous avons un choc défavorable, la première réponse serait d’employer les outils monétaires habituels. Si cela ne suffit pas, il y a d’autres instruments dans la boîte à outils qui ont déjà été employés et il est certain qu’on les emploierait à nouveau si nécessaire. »

    Autrement dit, baisse à venir des taux d’intérêt déjà pas très élevés et reprise probable, en 2019 ou en 2020, de la création monétaire non conventionnelle par achat d’obligations, le fameux « QE ». Mais c’est aussi reconnaître l’échec de la politique laxiste pratiquée jusqu’à présent par les banques centrales.

    En fait, la Fed a jeté l’éponge le 20 mars dernier avec une volte-face historique puisque, trois mois auparavant, elle affirmait que la taille de son bilan serait réduite, en 2019, de 50 milliards de dollars par mois et que les taux continueraient de grimper. En septembre 2019, la Fed aura toujours, dans son portefeuille, plus de 3.500 milliards d’obligations, soit 17 % du PIB, alors que ce chiffre s’élevait à seulement 6 % en 2006. L’économie est droguée avec des taux bas, une liquidité record, une dette record, trop d’entreprises zombies, une croissance insuffisante et une bulle des actifs. La Fed ne peut plus faire marche arrière, seulement aller de l’avant tout droit dans le mur, tout comme la BCE en Europe !

    La Fed a capitulé face aux pressions politiques de Trump et des « banksters » de Wall Street. Le conseiller économique de Donald Trump, Larry Kudlow, a appelé, vendredi dernier, la Fed à baisser ses taux immédiatement d’un demi-point pour les ramener entre 1,75 % et 2 %, au lieu de 2,25 % et 2,50 %. Trump vient de nommer Stephen Moore, un économiste soumis, au Conseil de la Fed en précisant qu’il n’avait pas l’intention de limoger le président de la Fed, Jerome Powell, soi-disant indépendant. L’outil « Fed Watch » du marché de Chicago CME montrait, vendredi dernier, une très forte probabilité que les taux soient rabaissés.

    Le comble, c’est que cette politique est présentée sous le nom de « théorie monétaire moderne » ! En fait, la TMM n’est ni moderne ni une théorie, mais de la démagogie pure et simple pour justifier les bas taux d’intérêt et le laxisme de la création monétaire. Le Système veut nous faire croire, par ce subterfuge, que les taux d’intérêt pourraient un jour remonter, alors qu’il en sera incapable. Selon le site Bloomberg mondialement connu, « la TMM est une blague qui n’est pas drôle ». Les empereurs romains et les rois de France pratiquaient déjà la création monétaire laxiste avec de moins en moins d’or et d’argent dans chaque pièce de monnaie. On peut illusionner en créant de la monnaie à volonté, mais on ne peut pas créer de la richesse économique à volonté sans capital, sans technologie et sans travail compétitif.

    Le taux des obligations américaines à long terme sur dix ans est passé en dessous du taux des bons du Trésor à trois mois pour la première fois depuis 2007. Au cours des sept dernières fois où la courbe de rendement s’est inversée, l’économie américaine est entrée, en moyenne, en récession après onze mois. Selon le modèle de récession de la Fed de New York, la probabilité de 29 % est aujourd’hui plus élevée que celle observée avant cinq des sept dernières récessions. Le fait qu’en Europe, le taux négatif du Bund allemand à 10 ans de -0,008 5 % soit inférieur à celui du taux japonais de -0,008 3 % – une première depuis 2016 – est aussi annonciateur de cataclysme.

    Le retour en grâce des métaux physiques précieux en or et en argent est aussi très préoccupant puisque, de 2009 à 2018, les achats d’or de 16.200 tonnes ont été multipliés par 4 par rapport à 1999-2008, tandis que les achats d’argent de 57.800 tonnes étaient multipliés par 3,8.

    Les banques centrales, en créant de la monnaie non conventionnelle et en baissant les taux d’intérêt, empêchent les banques, les États hyper-endettés et les Bourses de s’écrouler dans l’immédiat, mais elles ne pourront pas empêcher l’inéluctable récession à venir et c’est alors que le Système explosera d’une façon encore plus violente, avec un effondrement monétaire en lieu et place d’un simple krach économique, financier et boursier, style 1929 !    

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    Économiste
    Ancien haut dirigeant d'entreprise
  • C Politique : F. Lenglet développe tranquillement des analyses économico-politiques « incorrectes » mais novatrices

     

    blue-wallpaper-continuing-background-wallpapers-bigest-images - Copie.jpgCette heure et quart de débats doit être écoutée. Non pas pour ce qu'y disent les différents intervenants qui ne font que ressasser en toute matière des formules convenues archiconnues mais pour ce qu'y déclare François Lenglet de réfléchi, d'original et de juste. 

    Sur chacun des sujets - le Brexit, l'Europe, le libre-échange, la crise économique en vue à court terme, l'évolution des systèmes politico-économiques du monde, etc. - Lenglet développe des analyses libérées de l'idéologie qui ouvrent sur des perspectives économiquement et politiquement incorrectes. Notamment lorsqu'il constate tranquillement la fin du cycle libéral des 50 dernières années et l'ouverture d'un nouveau cycle protectionniste, qui voit le retour des nations, des peuples et des États, des pouvoirs autoritaires et du politique en général. Inutile d'en dire davantage. Bonne écoute !  LFAR 

     

     1h16'