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Idées, débats... - Page 478

  • Bainville : Lorsque la puissance de l'Or faiblit, il apparaît que la première valeur de toutes, c'est la Sang. Péguy ne penserait pas autrement !

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  • LA PRÉFÉRENCE NATIONALE POUR LA MÉDIOCRITÉ : Le dernier livre d'Yves-Marie Laulan

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    L'auteur livre dans cet ouvrage son état des lieux de la scène politique française, déplorant la médiocrité des chefs de l'état depuis une trentaine d'années. Il analyse, à travers les sujets qui ont occupé l'actualité dernièrement, la politique économique, diplomatique et migratoire de la France. La dernière partie de l'ouvrage est consacrée aux conflits ukrainiens, avec le réveil d'une "guerre tiède" ranimée par Vladimir Poutine. ♦

    LA PRÉFÉRENCE NATIONALE POUR LA MÉDIOCRITÉ

    Yves-Marie Laulan

    226 pages - Prix éditeur : 23 € 

    PRESENTATION DE L'OUVRAGE

     

  • Année Saint Louis : La Sainte Chapelle retrouve son éclat d’origine

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    Débutées en 2008, les opérations de restauration des vitraux de la Sainte Chapelle s’achèveront en décembre 2014. Dernière phase du travail des maîtres verriers, c’est au tour de la rose occidentale du XVe d’être restaurée. 

    Dernière étape de la restauration des vitraux de la Sainte Chapelle à Paris, la rose de l’apocalypse, chef d’oeuvre du XVe siècle, retrouve un nouvel éclat entre les mains des artisans d’Atelier Vitrail France au Mans.  » Les vitraux ont subi deux types de dégradations », explique Christophe Bottineau, architecte en chef des monuments historiques : « en face externe, c’est la pollution qui a abîmé les œuvres tandis qu’en face interne, les grisailles – motifs réalisés dans le verre avant qu’il ne soit recuit – ont parfois été abîmées par le ruissellement dû à la condensation ». Afin de retrouver le lustre d’origine, chaque panneau est donc déposé puis nettoyé. «Une fois le plan du sertissage en plomb d’origine relevé, les vitraux sont dessertis», commente Emmanuel Putanier, dirigeant des ateliers. C’est ensuite un travail au cas par cas qui est réalisé. 

    Depuis le XVe siècle, plusieurs opérations de restauration ont eu lieu. Les vitraux ont parfois été remplacés par d’autres sans rapport avec le tableau d’ensemble ou des badigeons ont été utilisés pour assombrir les couleurs jugés trop vives et chatoyantes en fonction des époques. «Ce qui prime aujourd’hui c’est bien la lecture de la scène dans son ensemble», indique Philippe Bottineau avant de préciser que les éléments à conserver, à remplacer ou à restaurer font à chaque fois l’objet d’un arbitrage par un comité d’experts. 

    Protéger les vitraux 

    Les vitraux cassés sont ainsi réparés soit à la résine si la casse est nette, soit au cuivre si les bords sont altérés. Des éléments neufs peuvent être introduits pour restaurer la lisibilité de l’ensemble. Ces opérations nécessitent 1,5 jours par panneau avant son sertissage au plomb. «L’opération s’effectue avec un profilé en H sur mesure », précise Emmanuel Putanier. Une fois terminé, chaque panneau est ensuite installé dans un cadre équipé de vergettes en laiton qui le rigidifient et éviteront son affaissement dans le temps. 

    Dès qu’ils sonts prêts à être réinstallés dans leur emplacement d’origine, les panneaux partent sous haute sécurité pour la Sainte Chapelle, où une double verrière a été mise en place, afin de les protéger à l’avenir. La double verrière permettra de créer une lame d’air entre les vitraux restaurés et le vitrage de protection. En cas d’humidité importante dans l’édifice, celle-ci condensera sur le vitrage extérieur ce qui protégera les vitraux. Une étude sur le traitement de l’air vient par ailleurs de commencer afin de pouvoir continuer à accueillir plus d’un million de visiteurs par an, sans dégrader l’édifice. A plus long terme, de nouveaux aménagements sont prévus afin de relier la Sainte Chapelle à la conciergerie, en utilisant les locaux existant en sous-sol qui pourraient être transformés en galerie, une fois que le tribunal de grande instance aura déménagé.  

    Restauration de la rose de la Sainte-Chapelle  

    La campagne de restauration des verrières de la Sainte-Chapelle de Paris, engagée depuis 2008 par le Centre des Monuments Nationaux et financée pour moitié par les Fondations Velux, s’achèvera en décembre prochain avec la repose de la Rose de l’Apocalypse sur la façade occidentale. Avant elle, plusieurs grandes campagnes de restauration avaient déjà été menées sur ces vitraux. La première, au XIXe siècle, concerna l’ensemble de l’édifice endommagé par les incendies de 1630 et 1776 puis par la Révolution. La seconde, initiée en 1970 sur la rose occidentale et les verrières de la façade sud, fut poursuivie dans l’abside en 1999-2002 puis en 2007. Depuis 2008, l’ensemble des quatre verrières de la façade nord est pour majorité restauré dans les ateliers chartrains de Claire Babet. Deux sont déjà réinstallées tandis qu’une est en cours de repose et la dernière encore en restauration. Pour la rose composée de 136 panneaux, c’est l’Atelier VitrailFrance dirigé par Emmanuel Putanier, au Mans, qui a été retenu. 

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    1. Dépose des vitraux  Photo : Atelier VitrailFrance 

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    2. Nettoyage des vitraux Photo : Atelier VitrailFrance  

    A la différence des 15 verrières des façades nord et sud et de l’abside, la rose n’est pas conservée dans son état initial du XIIIe siècle mais a été refaite au XVe siècle en style flamboyant puis, comme toutes, très abîmées et partiellement détruites après la Révolution, largement remaniée au XIXe siècle. C’est ce dernier état - préservé par la dépose complète des vitraux lors des deux dernières guerres mondiales - qui sert de référence à la restauration menée par l’atelier manceau. L’ordre des panneaux du XVe siècle, bien que visible dans une des miniatures des Très riches heures du Duc de Berry, reste trop méconnu. Les éléments à conserver, remplacer ou restaurer, afin de retrouver la plus grande lisibilité possible de l’œuvre, sont individuellement soumis à l’arbitrage d’un collège d’experts puis débattus en Commission Supérieure des Monuments Historiques. 

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    3. Dessertissage Photo : Atelier VitrailFrance 

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    4. Montage Photo : Atelier VitrailFrance 

    Les différentes étapes de la restauration peuvent alors commencer. Aux dépôts laissés par les badigeons gris des artistes du XIXe, cherchant à assombrir et matifier des couleurs jugées trop éclatantes, s’ajoutent deux causes principales d’altération, la pollution extérieure et la condensation intérieure. Il s’agit alors de nettoyer chacun des panneaux (ill. 2) puis de les dessertir (ill. 3) pour débarrasser les différents fragments des anciens plombs de casse et procéder au collage des verres ou aux comblements à la résine de façon réversible. Les grisailles qui le nécessitent sont ponctuellement retouchées ou restituées sur un verre de doublage neuf appliqué sur le verre ancien. L’ensemble des fragments est alors remis en plomb selon le gabarit initial des panneaux (ill. 4) et installé dans un cadre équipé de vergettes en laiton qui le rigidifient et éviteront son affaissement dans le temps. 
      

    Pour pérenniser ce travail de restauration, les vitraux, lorsqu’ils seront réinstallés à la Sainte-Chapelle, la première semaine de décembre, seront protégés par un système de verrière de doublage. Ce procédé de conservation préventive a été inventé par Hervé Debitus pour cet édifice, les verrières de la façade nord et de l’abside en bénéficient déjà. Il consiste à doubler chaque vitrail en face externe par une protection de verre thermoformé épousant les moindres irrégularités de la surface de celui-ci. Les dépôts créés par la pollution tout comme la condensation intérieure, qui se fixe désormais sur la face interne du doublage, n’ont alors plus prise sur le verre ancien. Cette opération, non programmée pour le moment, restera à conduire sur les 4 baies sud de la Sainte-Chapelle qui, restaurées dans les années 1970, n’en bénéficient pas. A plus long terme encore, de nouveaux aménagements sont envisagés afin de redonner une vision d’ensemble au palais de la Cité. Il s’agirait de relier la Sainte-Chapelle à la Conciergerie par la galerie souterraine existante une fois que le Palais de justice de Paris aura déménagé.  u

  • Prochaine exposition des peintures de la princesse Marie de France à Paris

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    La princesse Marie de France, ici peignant dans son atelier un portrait de son père le Chef de la Maison royale de France, va exposer ses peintures lors d’une exposition intitulée « Au fil de l’eau » à la mairie du VIIème arrondissement de Paris du 6 au 12 novembre 2014. La fille aînée du Comte de Paris et de la Duchesse de Montpensier, qui a pris des cours auprès du Professeur Drapela, de l’Académie des Beaux-Arts de Vienne, peint depuis une quinzaine d’années  essentiellement des portraits et des paysages.

    La princesse travaille la technique de la peinture au couteau qui permet de donner du relief au tableau. À cette occasion, la princesse Marie de France a accordé un entretien au magazine Royals Hors-Série qui vient de sortir en kiosques.

    La princesse Gundakar de Liechtenstein évoque sa vie en Autriche au côté du prince Gundakar et ses cinq enfants qui sont aujourd’hui étudiants à l’étranger.  La princesse Marie évoque ses souvenirs d’enfance et notamment des moments inoubliables en Corse avec son père le Comte de Paris, alors jeune officier. La princesse évoque également ses grands-parents le comte et la comtesse de Paris ainsi que son frère et sa sœur handicapés François et Blanche qu’elle reçoit chaque année en Autriche pour les vacances. La princesse Marie est non seulement une princesse artiste, optimiste et déterminée,  mais elle est aussi une femme de cœur puisqu’elle s’implique dans des associations d’aide aux handicapés, et aux personnes en détresse.  u

     

    Source : La Couronne

         

  • Conseils de lecture de ce week-end : deux livres sur François 1er

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    Le Roi et la Salamandre, nutrisco et extinguo, «  Je m'en nourris et je l'éteins »   

     

    On connaît le visage et la prestance de François Ier grâce au portrait de cour réalisé en 1527 par Jean Clouet (Musée du Louvre), puis, par Le Titien, qui en fera une représentation moins hiératique en le représentant de profil et esquissant un sourire, en 1539 (visible au Musée du Louvre, salle de la Joconde). Le peintre vénitien s’était servi pour modèle d’une médaille gravée par Benvenuto Cellini deux ans auparavant. Le premier témoignage valide des actions du monarque, se trouve dans le Quarante cinquième Discours des Vies des Hommes illustres de Brantôme qui, à la mort de François Ier, avait 7 ans ! De surcroît, Brantôme est plus chroniqueur qu’historien et son œuvre est restée celle d’un courtisan, malgré les coups de griffes que le malicieux écrivain s’amusait à porter.

    Fils de Charles d’Angoulême et de Louise de Savoie, François Ier appartient à la branche de Valois-Angoulême. A sa naissance, Charles VIII règne. Il est jeune. Suite à son décès accidentel, c’est son cousin Orléans qui devient roi, sous le nom de Louis XII. Ce dernier, malgré tous ses efforts – une répudiation et deux mariages ! – n’aura pas d’enfant mâle. Et à la naissance de François son père est encore vivant. Son accès au trône eut donc lieu par défaut. On pourrait noter que ce type d’intronisation, dû au hasard, est curieusement lié au prénom, avec des résultats assez divers.

    Sacré roi de France le 25 janvier 1515, il reste une figure emblématique de la puissance royale française en lutte perpétuelle contre ses deux pairs : Charles Quint et le roi Henri VIII d’Angleterre. Mais il est aussi l’incarnation de la Renaissance, tour à tour condottiere, amoureux des arts et des lettres, grand bâtisseur, réformateur de l’administration, notamment religieuse, juridique et fiscale. A cet égard, l’ordonnance de Villers-Cotterêts, reste l’exemple de la modernisation de l’État. Au cours de ce siècle tumultueux, sous le signe de la Salamandre, il attisa parfois malheureusement le feu des passions, notamment dans son combat contre le protestantisme naissant, mais tenta aussi de l’éteindre, parfois maladroitement.

    Mais on ne pourra dénier à François Ier la consolidation et la centralisation du royaume de France… et l’instauration de l’absolutisme royal.

    C’est ce dernier aspect qui semble avoir inspiré principalement Max Gallo. L’auteur prolifique prouve une fois de plus son talent pour d’évocation d’un personnage historique. On ne saurait nier que l’éducation donnée par la mère du futur roi, et de façon prémonitoire, influença fortement le futur monarque. François Ier est homme, avec ses défauts – sa vie privée le prouve -, mais il est aussi l’incarnation d’un pays, d’une culture et le garant de la justice, si cruelle soit-elle. En cela il est bien de la lignée de son ancêtre Saint Louis.

    On lira cet ouvrage, écrit sur le rythme d’une cavalcade, en appréciant la présentation des chapitres qui met en exergue, sous forme d’appel, une phrase situant l’action, l’évènement ou la décision politique.

    Max Gallo signe un ouvrage captivant, dont le style épique n’est pas lointain du langage cinématographique d’Abel Gance.

    François Ier ; roi de France, roi chevalier, prince de la Renaissance française, de Max Gallo, édition Xo, 384 pages, 19.90 €

     

    On ne pourra pas porter un jugement sur le règne de François Ier sans avoir le plaisir de découvrir le livre de Franck Ferrand paru simultanément. Cet historien éminent a le don de susciter, par le biais des ondes radiophoniques, télévisuelles et par son talent littéraire, un nouvel engouement pour l’histoire de France que le mammouth tente d’éradiquer pour des raisons idéologiques. Son ouvrage, remarquablement documenté, est l’antithèse de l’œuvre de Max Gallo, bien qu’ils se rejoignent sur de nombreux sujets. Il ne s’agit donc pas d’un panégyrique, mais, de façon humoristique, d’un massacre à la tronçonneuse du Roi Chevalier, surnommé aussi « Grand Colas » ou « François au Grand Nez ». Il nous présente le monarque sans aucune concession, dominé par sa mère, manipulé par ses maîtresses et ses favoris, très dispendieux, négligeant les opportunités de paix avec ses adversaires, partisan de la censure, et, surtout, parjure à l’issue de la défaite de Pavie en laissant en otages ses enfants (le dauphin François et son frère cadet Henri) durant quatre ans, pour le prix de sa liberté.

    La plume de Franck Ferrand, acerbe mais toujours élégante, a pour ambition d’amener un éclairage lucide sur celui qu’il considère comme un Roi bien éloigné de sa légende.

    François Ier, roi de chimères, de Frank Ferrand, Flammarion, 237 pages, 19,90 €.

    Ces deux ouvrages, écrits par des historiens éminents, sont à lire concomitamment tant l’histoire est une science exacte dans les faits, mais toujours sujette à l’interprétation selon les sensibilités de ceux qui l’écrivent. Une double lecture jubilatoire !  u

    Par Bruno Stéphane-Chambon - Politique magazine

  • Mauvaises lectures... Les pages de l’ex-concubine du président Hollande… Impressions de Peroncel-Hugoz *

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    © Copyright : JH Hilali

    Ces impressions de lecture de Péroncel-Hugoz - un royaliste français au Maroc - sont parues dans le quotidien en ligne marocain indépendant le 360.ma où il tient la chronique "coup de dent" renouvelée chaque jeudi soir. Ce journal qui est le premier media francophone du Maroc toutes catégories confondues, audiovisuel non compris. Péroncel-Hugoz, en général rebelle aux diktats des modes, a fini par se résoudre à obéir aux courriels de certains de ses lecteurs, et il s’est donc plongé cette semaine dans la prose "sulfureuse" de Mme Valérie Trierweiler.  u

     

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    A tort ou à raison, par esprit de contradiction ou par aversion innée pour le panurgisme, il est très rare - sauf obligation professionnelle et c’est le cas ici - que je me précipite pour lire les ouvrages à la mode, ceux que les libraires branchés mettent en évidence sur leurs étagères, ceux que les maîtresses de maison à la page, c’est le cas de le dire, laissent traîner "négligemment" sur leurs tables basses…

    Au premier rang de ces ouvrages, le livre à succès de Valérie Trierweiler, "Merci pour ce moment" (près d’un demi-million d’exemplaires vendus soit à ce jour près d’un million et demi d’euros pour l’auteur…) …

    Dès les premiers paragraphes me sont revenus en mémoire ces fameux propos de l’empereur Napoléon 1er, que les Marocains fort férus d'"aoura"(1) comprendront immanquablement : "Rien n’est pire qu’une femme sans pudeur"… A part quelques détails cliniques (mais ils pourraient venir au fil d’un second volume, croit savoir la presse parisienne…), rien, vraiment rien ne nous est épargné des relations intimes de cette belle femme de gauche avec le dirigeant socialiste français le plus décrié de notre époque, y compris par la première en date de ses concubines, la politicienne et actuelle ministre, Ségolène Royal. Elle ne craignit pas, un jour de 2011, après leur séparation, de poser publiquement cette question au sujet de son ancien compagnon : "Est-ce que les Français peuvent citer une seule chose que François Hollande a réalisé en 30 ans de vie politique ?"

    Faute de réalisations pour la France, on pourrait citer, à l’actif du sieur Hollande, ses exploits d’alcôve avec les jolies créatures conquises par ce petit bonhomme rondouillard, teint et papelard, car, outre Ségolène et Valérie, il y eut, en particulier, deux autres vraies beautés : Anne Hidalgo, à présent maire de Paris, et la starlette Julie Gayet, le seul point commun à ces quatre dames étant leurs convictions socialistes, sinon sincères du moins très affichées…

    La plus insupportable de ce quatuor de charme me semble être la journaliste car, et à mes yeux c’est ce qui ressort le plus de son interminable "confession", et cela sans doute à son propre corps défendant : elle est une "femme-à-scènes", ce que la plupart des mâles du monde entier redoutent le plus, ces furies qui vous crient dessus au moindre retard, pour le pain oublié ou la lettre non postée, tous les prétextes étant bons… La "Tigresse" (l’un des surnoms de Trierweiler dans le milieu journalistique, avec la "Rottweiler") ne cache donc rien des "scènes" qu’elle infligeait à son François, pour un oui ou pour un non, à telle enseigne qu’à la fin le pauvre homme, pourtant peu sympathique, finit par susciter notre compassion… C’est dire… u

    * Source : Péroncel-Hugoz

     

  • Jusqu’à quand ? Jusqu’à quand allons-nous laisser l’oligarchie qui nous dirige saccager l’espace public...

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    La perversion du sens de l'art est, en effet, symptomatique d'une crise profonde de la société et de la civilisation. C'est ce qui ressort de l'analyse de Jean-Louis Harouel* pour FigaroVox, que nous publions ici. Que "l'œuvre" montrée ci-dessus ait dû, finalement, être retirée, par décision de son auteur, sous la pression des protestations, démontre que, désormais, comme dans d'autres domaines aussi fondamentaux que celui de l'esthétique, l'opinion française n'accepte plus de laisser faire n'importe quoi sans réagir. Ce réveil d'une certaine capacité de réaction du peuple français est la bonne nouvelle des temps de crise que nous vivons. Même si beaucoup de chemin reste à parcourir ...  Lafautearousseau   u

     

    FIGAROVOX/ENTRETIEN - Une oeuvre de Paul McCarthy exposée place Vendôme a fait réagir les internautes sur les réseaux sociaux. Jean-Louis Harouel* y voit la preuve de la « vacuité de l'art contemporain ».

    FigaroVox: Une oeuvre gonflable de 24m de haut a été installée place Vendôme par l'artiste Paul McCarthy. Elle représente un arbre vert stylisé, mais a suscité quolibets et condamnations sur les réseaux sociaux, beaucoup la comparant à un « plug anal ». Que pensez-vous de cette sculpture? Pourquoi pensez-vous que cet artiste ait été choisi ?

    Jean-Louis HAROUEL: Je pense que c'est une bouffonnerie. Je ne prononcerai même pas le nom de l'intéressé, car c'est lui faire de la publicité. Je l'appellerai « le Monsieur qui pollue la place Vendôme ». Il souhaite que l'on parle beaucoup de lui et que cela lui rapporte beaucoup d'argent. Ceux qui réagissent à son œuvre rentrent dans son jeu. C'est un bouffon. Au début de sa carrière, pour se faire connaître, il s'humiliait en public, par exemple en se plongeant la tête dans un baquet de ketchup.

    D'ailleurs, de manière générale, les prétendus « artistes contemporains » sont des bouffons interchangeables, auteurs de bouffonneries interchangeables. Ceci pour une raison très simple : il n'y a en réalité pas d'œuvre, pas d'art. L'art contemporain repose sur deux dogmes: le remplacement de l'art par l'artiste sacralisé ; le remplacement de l'œuvre par n'importe quoi. On devrait parler de non-art contemporain (NAC).

    Depuis la cuvette d'urinoir présentée par Duchamp comme « sculpture » voici un siècle, n'importe quoi peut servir d'œuvre. On prétend que derrière cela se cache une idée géniale, une pensée prodigieuse, que ces soi-disant artistes communiquent avec l'âme du monde, le sacré, nous disent quelque chose de l'être, de la vie. Le directeur du Musée d'art moderne, Jean de Loisy, place le rapport au prétendu « art contemporain » dans le registre de la foi. Si vous l'avez, vous comprendrez la « sculpture » de Duchamp. Dans le cas contraire, vous n'y verrez qu'un urinoir, et ne pourrez jamais comprendre. Tout comme pour l'hostie, avec la foi, on assisterait à une transsubstantiation de la chose présentée, qui ouvrirait la voie vers quelque chose de supérieur, de mystérieux: à « un monde nouveau ». La bouffonnerie du NAC possède une dimension religieuse sécularisée.

    A l'instar d'autres artistes au Château de Versailles, comme Jeff Koons ou Murakami, McCarthy confronte son art à la décoration classique de la place Vendôme. Pourquoi l'art contemporain s'installe-t-il dans des lieux classiques ? Qu'apporte ce choc ?

    On veut légitimer le non-art contemporain en essayant de le mettre au même niveau que le grand art du passé. La confrontation repose sur le postulat d'un dialogue entre le prétendu « artiste contemporain » et les grands artistes de jadis. Or il n'y a aucun dialogue possible, mais une lamentable pollution des grands lieux du patrimoine artistique et historique. Tout cela cache une logique mercantile. Une invitation à Versailles, au Louvre ou place Vendôme constitue un grand coup d'accélérateur dans une carrière. Cela fait exploser la cote du bénéficiaire C'est tout ce qui compte.

    Cette pollution des hauts lieux classiques profite à l'étroite classe mondiale des milliardaires incultes qui investissent dans les inepties de ces soi-disant « artistes ». Ils ont tout intérêt à ce que les prix s'envolent, pour pouvoir revendre avec bénéfice les « œuvres » qu'ils détiennent. Le prétendu art contemporain joue le même rôle pour eux que, par le passé, les bons du Trésor américain : un placement à court terme dans une optique purement financière.

    Qui décide d'installer une œuvre dans un lieu public ? Qui paie pour son installation ? Les riverains ont-ils leur mot à dire ?

    A ma connaissance, les riverains ne sont pas consultés. A Versailles, c'était Jean-Jacques Aillagon qui décidait, y compris pour la place d'Armes. A Paris, pour la place Vendôme, il n'est pas concevable que cette utilisation de l'espace public ait eu lieu sans l'autorisation de la mairie.

    Dans ce cas précis, je ne saurais dire qui paie. Toutefois, en d'autres occasions, le transport et l'installation furent financés par tel grand collectionneur du soi-disant artiste, qui sortait gagnant de l'affaire puisque la valeur de sa collection bénéficiait du coup de publicité mondial que représente une exposition à Versailles.

    Comprenez-vous les fortes réactions des internautes, entre rire et consternation, sur les réseaux sociaux ?

    Bien entendu: il est tout à fait légitime de réagir. En polluant spectaculairement le patrimoine national, un prétendu « artiste » rejoint le club très fermé des très grands bouffons de l'art. Toutefois, je conseillerais aux internautes de condamner le principe même de l'installation de bouffonneries à côté de chefs d'œuvre, plutôt que l'objet en lui-même. Chercher à savoir ce qu'il peut évoquer, c'est rentrer dans le jeu de l'installateur, qui a tout à gagner à un maximum de scandale.

    Comment analysez-vous l'installation de cette œuvre ? S'agit-il en définitive d'art, de business ?

    Il s'agit simplement de commerce et de publicité !

    Cet événement, toutefois, soulève un problème plus grave : le détournement de l'idée d'art, qui de ce fait ne veut plus rien dire. On humilie l'art véritable en l'obligeant systématiquement à cohabiter avec le n'importe quoi du prétendu « art contemporain ». Celui-ci, je le répète, n'est qu'une bouffonnerie prétentieuse et de nature spéculative. Cette perte du sens de l'art est symptomatique d'une crise profonde de la société et de la civilisation. u

     

    * Jean-Louis Harouel est professeur de droit à Paris II et auteur notamment de « La grande falsification. L'art contemporain », (Editions Jean-Cyrille Godefroy).

     

  • Le Louvre lance une souscription pour acheter la table de Teschen

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    Appel à souscription - Paris, Musée du Louvre - Le 28 septembre 2012, la Tribune de l'Art concluait un article consacré à la très belle exposition que la galerie Kugel consacrait à l’orfèvre Johann Christian Neuber, par ces mots : « On ne voit guère qui d’autre que le Louvre pourrait se porter acquéreur de ce meuble-bijou extraordinaire, une pièce unique au monde dont l’intérêt à la fois historique et artistique est considérable ». Il s'agissait bien sûr de la table dite « de Teschen » que Frédéric-Auguste III, prince-électeur de Saxe, avait offerte au baron de Breteuil pour le remercier de son rôle dans la signature du traité entre l’Autriche et la Prusse, qui marquait la fin de la guerre de succession de Bavière, et dans la défense des intérêts de la Saxe dans la succession bavaroise.

    Cet objet, dont il n’existe rien d’équivalent, a bien failli être perdu pour notre pays. Alors qu’il avait fait l’objet d’une interdiction de sortie le 1er juin 2010, trente mois plus tard, le 1er décembre 2012 rien ne s’était passé et la table pouvait sortir de France. Elle n’intéressait manifestement pas Henri Loyrette (ni Versailles, qui n’a rien tenté non plus). Celui-ci était prêt à la laisser partir, au grand dam de la famille du propriétaire qui souhaitait la voir rester en France.

    Heureusement, Jean-Luc Martinez a su comprendre son importance insigne et a entamé les négociations nécessaires pour que le Louvre puisse l’acquérir. Mais l’œuvre reste chère, 12,5 millions d’euros, un prix cependant justifié étant donné sa qualité et son caractère unique. Le musée n’a donc pas encore réuni les fonds nécessaires mais, tout en recherchant par ailleurs le soutien du mécénat d’entreprise, il lance une nouvelle opération « Tous mécènes », en sollicitant les donateurs particuliers afin de réunir la somme de un million d’euros (jusqu’au 31 janvier 2015)

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    La table est exécutée en bronze doré sur une âme de bois. Son plateau est incrusté de 128 pierres fines, toutes différentes et numérotées, qui constituent une véritable collection de minéralogie, et décoré de plaques de porcelaine de Meissen. Chaque pierre est identifiée dans un livret qui est depuis l’origine conservé dans un de ses tiroirs.

    C’est tout naturellement que ce meuble devrait trouver sa place dans les nouvelles salles consacrées au mobilier du XVIIIe siècle. On ne peut, à vrai dire, envisager que cette œuvre échappe au Louvre et il faut souhaiter de nombreux participants à cette souscription, d’autant que, comme pour toute opération de ce genre, 66 % de la somme donnée vient en réduction de l’impôt sur le revenu (dans la limite de 20 % du revenu imposable). Pour donner, il suffit de se rendre sur le site dédié à cette opération.

    Ces dernières semaines le nombre de souscriptions lancées par différents musées était très important, ce qui risquait d’entraîner une lassitude du public. Une chose est sûre : si une souscription doit réussir, il faut absolument que ce soit celle-là. u 

     

    Photo 1 Johann Christian Neuber (1735-1808) - Table Teschen, 1780-1789
    Pierres de Saxe, plaques de porcelaine de Meissen, bronze doré, âme de bois - 71 x 57,4 x 81 cm
    Château de Breteuil - Photo : Philippe Fuzeau/Musée du Louvre 

     
    Photo 2 Plateau de la Table Teschen - Photo Philippe Fuzeau/Musée du Louvre 
     
     
    Source : La Tribune de l'Art - Repris d'un article de Didier Rykner
     
  • Prochaine émission « Secrets d’Hisoire » : cardinal Jules Mazarin (mardi prochain)

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    Mardi 21 octobre à 20h45, France 2 propose un numéro inédit de l’émission « Secrets d’Histoire » consacré au cardinal Jules Mazarin. Sa vie et son parcours jusqu’à la Cour de France et auprès de la régente Anne d’Autriche, mère de Louis XIV ainsi que son imposante collection d’oeuvres d’art seront passés en revue. u  

      

  • Conseils de lecture de ce week-end

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    Certains se sont divertis à réunir les idées reçues, les lieux communs ou les sottises de leurs contemporains. L'auteur de ce petit livre, lui, s'est amusé à collectionner les impostures. Académicien aveuglé par sa passion put acheter, au XIXe siècle, les lettres de Jules César à Vercingétorix, écrites en bon français ; comment, émue par le drame des Poldèves, la Chambre des députés française enjoignit la SDN d'arrêter le génocide commis contre un peuple qui n'existait pas ; ce qui permit à un marchand rusé de vendre la tour Eiffel à des acheteurs moins malins que lui.
    Mythiques ou ignorées, poignantes parfois (les faux survivants de la Shoah), drôles le plus souvent, ces histoires ont un point commun : elles se dévorent. u

    Le collectionneur d'impostures
    Frédéric Rouvillois.
    Éditions Flammarion 384 pages, 2010.

    16,00 euros

     

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    Dans ce texte écrit au sortir de la guerre à trente ans, le philosophe et théoricien politique Pierre Boutang (1916-1996) annonce et introduit à toute son uvre à venir en évoquant d´abord « la vie qu´il (lui) fut donnée d´avoir, enfant, dans un grand jardin », son « étonnement devant la consistance, la solidité des choses » et « ce jeu absurde » de leur découvrir et surtout de leur inventer des noms : « Toute forme que j´interrogeais, et qui me donnait sa réponse en se déroulant devant moi me conduisait au seuil de la joie ». C´est donc la réminiscence éclatante des débuts d´un grand nom de la métaphysique française du dernier siècle (un de ceux que George Steiner dans un essai fameux nommera « les logocrates »), mais aussi l´exploration de cette relation commune et originaire à l´être et au langage que la vie enfantine autorise. Ces pages magnifiques - dans un genre comparable aux Confessions de saint Augustin - constituent l´un des plus saisissants classiques de notre littérature, le récit de l´éveil d´une enfance heureuse qui va connaître vite « les constellations de la pauvreté et de l´échec » puisque de « cette maison, avec ce jardin, j´allais être chassé par des gens plus riches que nous » et, boursier dans un lycée, apprendre « par contact, quelle dérision c´était que l´égalité humaine proclamée par cette société » libérale et bourgeoise autour de 1928. u

    La politique
    Pierre Boutang.
    Éditions Les Provinciales, 159 pages, 2014.

    15,00 euros

     

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    La bataille de Camerone, combat qui opposa une compagnie de la Légion étrangère aux troupes mexicaines le 30 avril 1863 lors de l'expédition française au Mexique est encore fait encore aujourd'hui la gloire et l'honneur de la légion. Soixante-deux soldats de la Légion, assiégés dans un bâtiment d'une hacienda du petit village de Camarón de Tejeda, résistèrent plus d'une journée à l'assaut de 2 000 soldats mexicains. À la fin de la journée, les six légionnaires encore en état de combattre, à court de munitions, se rendent à leurs adversaires à condition de garder leurs armes et de pouvoir secourir leurs camarades blessés. u

    Camerone
    Par P.Glogowski et G.Lehideux.
    Éditions du Triomphe, 48  pages.

    14,70 euros 

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  • Le prix des Impertinents contre l’hostilité médiatique : Entretien avec Jean Sévillia

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    La proclamation du prix des Impertinents 2014 aura lieu le 3 novembre.

     

     

    Vous êtes à l’origine du prix des Impertinents. Depuis combien de temps ce prix existe-t-il, et pourquoi l’avoir créé ?

    Nous avons créé le prix des Impertinents avec quelques amis, en 2009, avec une idée simple. Si la pensée dominante bénéficie du soutien du système médiatique, nombreux sont les francs-tireurs intellectuels qui sont édités sans difficulté – car il existe plus de liberté d’esprit qu’on le croit dans le monde de l’édition – mais dont les livres ont du mal à percer en raison de l’hostilité qu’ils rencontrent sur le plan médiatique.

    Le prix des Impertinents se donne, par conséquent, pour but de soutenir des auteurs et des livres dont la pensée s’inscrit à contre-courant du politiquement correct et des tabous médiatiques. En 2009, notre premier prix a couronné Voyage au bout de la révolution, de Pékin à Sochaux (Fayard), les souvenirs de Claire Brière-Blanchet, une maoïste repentie. En 2010, nous avons donné le prix à Michèle Tribalat, la courageuse démographe, pour Les Yeux grand fermés (Denoël), un essai sur l’immigration. En 2011, un an avant qu’il ne soit la cible d’une campagne de diabolisation, à l’écrivain Richard Millet pour Fatigue du sens (Éditions Pierre-Guillaume de Roux). En 2012 à Denis Tillinac, qu’on ne présente pas, pour Considérations inactuelles (Plon). Et en 2013 à Shmuel Trigano, un universitaire auteur d’un livre qui a été une vraie découverte : La Nouvelle Idéologie dominante (Éditions Hermann).

     

    Qu’est-ce qui différencie ce prix des autres prix littéraires décernés chaque année ?

    Le prix des Impertinents est parfaitement indépendant, et échappe à toutes les combines et arrière-pensées commerciales qui caractérisent trop de prix. Il a surtout valeur de symbole, puisqu’il n’est pas doté. Comment évaluerait-on, d’ailleurs, la liberté d’esprit ? Notre seule aide matérielle vient du Montparnasse 1900, une sympathique brasserie parisienne qui accueille nos débats et nous reçoit chaque année avec le lauréat pour la remise du prix. Le prix des Impertinents est surtout le reflet de la qualité de son jury, que j’ai l’honneur de présider, et qui réunit des écrivains, des essayistes et des journalistes qui ont en commun de ne pas aimer les idées toutes faites, mais qui représentent autant de personnalités diverses, dont les avis peuvent diverger sur de nombreux sujets : Christian Authier, Jean-Marc Bastière, Bruno de Cessole, Jean Clair, Gabrielle Cluzel, Louis Daufresne, Chantal Delsol, Paul-François Paoli, Rémi Soulié, François Taillandier et Éric Zemmour.

     

    Quels sont les essais que vous avez retenus cette année et sur quels critères de sélection fondez-vous votre choix ?

    Chacun des membres du jury peut proposer un ou plusieurs titres qu’il a repérés. Nos avis se recoupent souvent, mais pas toujours. Nous visons à la fois le fond et la forme, en privilégiant quelque peu le fond toutefois, puisque nous récompensons des essais et non des romans. Nous venons d’arrêter notre première sélection. Je ne peux pas la commenter, car je laisserais deviner mes préférences. Je me contenterai donc de vous en donner la liste par ordre alphabétique d’auteur : Nicolas Baverez, Lettres béninoises (Albin Michel) ; François-Xavier Bellamy, Les Déshérités (Plon) ; Christophe Guilluy, La France périphérique (Flammarion) ; Pierre de La Coste, Apocalypse du progrès (Perspectives libres) ; Gabriel Matzneff, Les Nouveaux Émiles de Gab la Rafale (Léo Scheer) ; Denis Moreau, Pour la vie ? Court traité du mariage et des séparations (Seuil) ; Philippe Nemo, Ésthétique de la liberté (PUF). Le 20 octobre, nous arrêterons une liste de trois titres. Et le 3 novembre, ce sera le vote final et la proclamation du prix.  u

     

     

    Entretien réalisé par Gabrielle Cluzel.

    Source : Boulevard Voltaire

     

  • A lire ? Antigone, Mauriac ou Edouard Louis : qu'est-ce qu'un rebelle ? L'analyse d'Eugénie Bastié pour Figarovox*

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    Une anthologie publiée au CNRS regroupe les textes des « rebelles » qui ont fait l'histoire. Eugénie Bastié l'a lue et rappelle que la subversion n'est pas toujours où l'on croit.

    En août dernier, Edouard Louis et Geoffroy de Lagasnerie annulaient avec fracas dans les colonnes de Libération leur venue aux rendez-vous de l'histoire de Blois qui avaient pour thème «Les rebelles», au motif de la présence du «réactionnaire» Marcel Gauchet. Ils expliquaient ainsi leur acte de résistance dans une interview aux Inrocks: «Un rebelle est forcément progressiste, il met en question un ordre donné pour plus de désordre et plus de liberté.», ce qui n'était pas le cas de Marcel Gauchet qui avait osé contester la remise en cause de la filiation induite par le «mariage pour tous».

    Cette vision de la rébellion comme une brise qui rejoint le souffle de l'histoire aurait fait le bonheur de Philippe Muray. Lui qui écrivait: «Le nouveau rebelle est très facile à identifier: c'est celui qui dit oui. Oui à Delanoë. Oui aux initiatives qui vont dans le bon sens, aux marchés bio, au tramway nommé désert, aux haltes-garderies, au camp du progrès, aux quartiers qui avancent. Oui à tout.»

    Si les rebellocrates sont faciles à identifier, les rebelles authentiques le sont moins. C'est pourtant le pari qu'a relevé l'anthologie éditée au CNRS sous la direction de Jean-Noël Jeanneney et Grégoire Kauffman intitulée Les rebelles.

    Qu'est-ce qu'un rebelle? C'est, nous dit Jeanneney, celui qui parvient à «secouer la conviction de l'inéluctable et à restituer la plein intensité d'une liberté en face de tous les conservatismes et de toutes les oppressions». De Jean-Jaurès au marquis de Sade, de Voltaire à Bernanos, en passant par Proudhon et Chateaubriand, cette anthologie nous fait voyager de textes en manifestes, de poètes en historiens, dans le pays de la révolte, dont on s'aperçoit -chose étrange- que la gauche n'a pas toujours eu le monopole.

    Ici trônent les grands classiques, les rebelles officiels qui peuplent les manuels d'histoire et les discours de commémoration. Leurs dépouilles reposent sagement sous les dalles froides du Panthéon et leurs exploits sont enseignés dans les écoles: Hugo qui se bat contre l'esclavage ; Voltaire prônant la tolérance lors de l'affaire Calas: Sartre qui fustige la torture en Algérie.

    Moins connus sont les rebelles radicaux. Les purs, les révolutionnaires, les jusque-boutistes. Ceux qui «posent les questions jusqu'au bout». Les nihilistes qui proclament «ni Dieu ni maitre», Louise-Michel qui crie «Vive la commune!» et Proudhon qui écrit «A bas l'autorité!». Brulante rage de l'anarchisme, révolte pure, garantie sans conservatismes, qui a pour elle le mérite de la cohérence, et qui assume les conséquences de son «non» irréductible dans le sang des baïonnettes.

    Les rebelles réactionnaires

    Et puis il y a carrément les rebelles réactionnaires. Ils n'ont pas les cheveux gras de Benjamin Biolay, ni l'insolence périmée de Canal plus. Mais ils ont l'intransigeance, et ce goût suranné pour l'antique morale qui leur fait refuser la modernité et son cortège de totalitarismes. Parmi eux, on trouve les solitaires de Port- Royal, ces Jansénistes qui défendent les droits de la conscience individuelle contre la raison d'Etat, mais aussi les contre-révolutionnaires (De Maistre, Bonald, Maurras) qui se dressent contre l'irréversibilité de l'histoire, ou encore les résistants qui refusent la fatalité de la défaite.

    Dans cette procession, marche, surprenante, la silhouette de François Mauriac. Oui Mauriac, le prélat du Figaro, le bourgeois de province, la grenouille de bénitier, l'académicien! On entend déjà les cris de nos rebelles appointés: Aymeric Caron s'étouffe de rage et Edwy Plenel ricane dans sa moustache. Pourtant, si la culture conservatrice de l'écrivain n'avait rien de révolutionnaire, elle fut le terreau de sa dénonciation de l'argent criminel, des «requins», et sa promotion des valeurs du père de famille contre les valeurs de la spéculation. Mauriac, qui fait l'éloge critique de la bourgeoisie enracinée et met en garde contre l'aveuglement révolutionnaire: «Nous croyons en l'homme ; nous croyons avec tous nos moralistes que l'homme peut être convaincu et persuadé: même ces bourgeois qui enfouissent des cassettes dans leurs massifs de bégonias» écrit-il dans un des Cahiers noirs.

    «Je ne suis nullement un révolté» disait Bernanos: en ces temps d'hesselisation des esprits, où l'indignation permanente a remplacé l'ancien sens de l'honneur, où la rébellion institutionnelle envahit les plateaux télés, l'auteur des «Grands cimetières sous la lune» nous donne la clef de la rébellion authentique, celle qui ne tombe pas dans le romantisme à la petite semaine des insolents médiatiques.

    Le rebelle n'est pas celui qui dit «oui à tout» et fait avancer la marche du Progrès. Mais celui qui dit non, «les dents serrées, le regard lointain». C'est Kaliayev qui refuse dans Les justes de lancer sa bombe car il y a des enfants dans la voiture du Grand duc. C'est Antigone, qui gratte de ses petits poings la terre pour recouvrir le cadavre de son frère, envers et contre toutes les lois des hommes.  u

    Sous la direction de Jean-Noël Jeanneney et Grégoire Kauffmann, Les rebelles, CNRS éditions, 608 pages, 29€ 

     

    * FIGARO VOX Vox Societe  Par Eugénie Bastié   

    Eugénie Bastié est journaliste au Figaro. Elle écrit aussi pour le magazine Causeur.

     

  • A visiter, revisiter : La France, royale et éternelle, par Robin de la Roche*

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    Aucune Najat ni aucun Peillon ne seront jamais assez forts pour mettre à bas le plus grand rêve, celui qui fait briller les yeux des enfants autour du monde : La France, éternelle et royale.
    Comme 2.453.000 Français, j’ai regardé ce samedi soir l’émission de France 2 consacrée au patrimoine extraordinaire que recèle la France, notre pays. Je ne m’attarderai pas sur les approximations historiques qui sont le lot forcé de ce type d’exercice télévisuel. Ne gâchons pas notre plaisir. Cette émission présentait un classement fondé sur des votes enregistrés sur le site Web de France 2, et c’est là que ça devient intéressant…

    Les trois sites ayant recueilli le plus de suffrages sont :

    3) la place Stanislas à Nancy ;
    2) la cathédrale de Strasbourg ;
    1) le monastère royal de Brou.

    Mais que fait la police ? Où est la mosquée de Vénissieux dans ce trio de tête du classement des monuments préférés des Français ? Et le Centre Pompidou et ses tuyères colorées ? Et la très-maçonnique et cathophobe tour Eiffel ? Ou alors… ou alors, se pourrait-il que nos concitoyens soient plus attachés à leurs racines que ne le souhaiteraient nos désespérants politiciens universalistes ? Est-il possible que les Français soient amoureux d’une France qui ne commence pas le 14 juillet 1789 ? Nous aurait-on menti ?

    On le sait – mais on ne le dit pas assez -, les Français adorent la France – la vraie – et ne manquent pas une occasion de visiter l’un ou l’autre de ses trésors. Et même si, parfois, on entend tel parent raconter un petit peu n’importe quoi à ses enfants sur le lieu visité (que n’ai-je entendu comme âneries à Versailles !), au moins ceux-là ont le mérite d’emmener ceux-ci voir autre chose que « Di$neyland » !

    La France, construite par nos rois en treize siècles et défigurée par la République en deux, est un écrin unique au monde. Se sentir Français – ce qui sera toujours bien plus puissant que n’importe quelle pièce d’identité – est à la fois un privilège démesuré et une charge qu’il faut honorer : il nous faut transmettre à notre descendance ce que nous avons reçu et l’amour d’icelui.

    Dans l’émission de samedi, l’émotion était palpable lorsqu’une conservatrice de Reims exhiba la Sainte Ampoule. Si le contenant est récent – l’ampoule, brisée à la Révolution, fut refaite pour le sacre de Charles X –, le contenu remonte à la nuit des temps : lorsque l’ampoule fut détruite, on sauva quelques parcelles de l’huile sainte séchée, celle-là même qui servit au baptême de Clovis des mains de saint Remi.

    La France, le pays réel, c’est celui qui a, au fond de son âme, mémoire de ces instants-là, de cette union entre le trône et l’autel, qui fait qu’en France on ne couronne point le roi, mais on le sacre.

    La France réelle, c’est celle qu’aucun manuel pédagogique de quelque Najat ou Peillon ne pourra jamais faire oublier aux petits Français, car nous y veillons ! Le soir, dans le secret de leur maison, au plus fort de la propagande « ripoublicaine », il y aura toujours un père et une mère, bons Français, pour s’asseoir à côté de l’enfant qui va s’endormir et lui dire, d’un air mystérieux… « Et maintenant, il faut que je te raconte quelque chose… C’était il y a bien bien longtemps…»

    Aucune Najat ni aucun Peillon ne seront jamais assez forts pour mettre à bas le plus grand rêve, celui qui fait briller les yeux des enfants autour du monde : la France, éternelle et royale.  u

     

    Source : Boulevard Voltaire  (21.09.2014)

     

  • ALLEZ DONC A CHANTILLY ! Histoire d'une expo : Puzzles au musée, par Véronique PRAT*

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    **** FRA ANGELICO, BOTTICELLI, CHEFS D’ŒUVRE RETROUVES, Domaine de Chantilly, jusqu’au 4 janvier 2015.  

    Les retables de la Renaissance ont souvent été morcelés au cours des siècles, au gré du marché de l’Art ou de l'histoire du goût, puis répartis entre diverses institutions, Grâce à des emprunts, l'exposition du Domaine de Chantilly reconstitue magnifiquement plusieurs de ces grandes structures. 

    L’aventure de l'une d'elles, thébaïde, de Fra Angelico, est superbe : en 2012, le panneau central est acheté par un amateur dans une vente aux enchères à Marseille. Il apparaît évident que ce panneau n'est qu'une partie d'une composition plus vaste, qui se révélera être une suite d’épisodes de la vie des premiers Pères du désert, découpée puis éparpillée en six morceaux au XIX° siècle par un marchand indélicat Un savant puzzle a permis à Michel Laclotte, brillant connaisseur du 0uattrocento, de réunir les différents fragments de l'œuvre, aujourd'hui conservés entre Chantilly, Anvers, Cherbourg et Philadelphie. Avec l'espoir que l'exposition fasse réapparaitre le sixième fragment, encore manquant. Parmi d’autres exemples, prétextes à voir des dessins de Michel-Ange et de l'entourage de Léonard de Vinci, les deux cassoni (coffres de mariage) de Filipino Lippi et Sandro Botticelli, ou le retable de Sassetta pour l’autel de San Francesco à Borgo San Sepolcro (le mariage mystique de saint François), qui ont eux aussi retrouvé leur splendeur dbrigine.  u

     

    Source :  Le Figaro Magazine