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Idées, débats... - Page 477

  • Théâtre • Péguy revisité, par Bruno Stéphane-Chambon

     

    Nous saluerons la reprise du montage poétique, consacré à des extraits de l’œuvre de Charles Péguy et à ses lettres écrites avant son départ pour le front de la Grande Guerre. Ils sont dits et interprétés par Michael Lonsdale. Cet acteur mystique, converti au christianisme à l’âge de vingt-deux ans est une sommité dans le monde du cinéma. Sa carrière théâtrale est aussi une des plus riches avec plus de 75 rôles et 16 mises en scène dont dernièrement, Yallah, Soeur Emmanuelle, spectacle créé par l’actrice Françoise Thuriès. L’acteur s’investit dans le parcours du poète qui tente d’unir le Charnel, la Terre et le Ciel. Poète qui, le 5 septembre 1914, premier jour de la bataille de la Marne, fut enlevé par la grande faucheuse, du monde des vivants, ou des survivants…

    Cette splendide interprétation est mise en scène par l’acteur Pierre Fesquet, qui depuis 2007, crée des spectacles poétiques et musicaux. Le déroulement du spectacle est accompagné par Thierry Bretonnet à l’accordéon qui mêle ses improvisations musicales à la voix des comédiens.

    On ne saura manquer d’assister à la reprise de ce spectacle en souvenir de l’auteur qui nous a laissé en testament la Présentation de la Beauce à Notre-Dame de Chartres :

    Etoile de la mer voici la lourde nappe
    Et la profonde houle et l’océan des blés
    Et la mouvante écume et nos greniers comblés,
    Voici votre regard sur cette immense chape

    Michael Lonsdale, le Frère Luc Des hommes et des dieux*, nous y attend ! 

    Entre Péguy et Lonsdale
    Théâtre de poche Montparnasse
    75, Boulevard du Montparnasse, 75006 Paris
    01 45 44 50 21
    www.theatredepoche-montparnasse.com
    Places : Plein tarif, 24 € / Tarif réduit : 18 € / Tarif jeune, moins de 26 ans : 10 €
    Dimanche 29 mars à 15h ; Mercredi 1er avril à 19h ; Jeudi 2 avril à 19h ; Samedi 4 avril à 19h ; Dimanche 5 avril à 15h ; Mardi 7 avril à 19h ; Mercredi 8 avril à 19h ; Jeudi 9 avril à 19h ; Vendredi 10 avril à 19h.

    * Des hommes et des dieux, film français réalisé par Xavier Beauvois, inspiré de l’assassinat des moines de Tibhirine en Algérie en 1996. Présenté le 18 mai 2010, au Festival de Cannes, il a obtenu le César du meilleur film.
    Pour son rôle de Frère Luc, Michael Lonsdale a reçu :
    Le César 2011 : Meilleur acteur dans un second rôle ;
    Les Globes de Cristal 2011 : Meilleur acteur ;
    Le Prix Henri-Langlois 2011 : Meilleur acteur ;
    Le Prix Lumière 2011 : Meilleur acteur.

    Source : Politique magazine

     

  • Le Camp des Saints, c'est maintenant ? Après plus de 40 ans, Jean Raspail revient sur ce roman prophétique

    jean_raspail_iafrate.jpgSoumission, de Michel Houellebecq, qui prévoit un régime islamique en France,en 2022, a été précédé il y a plus de quarante ans d'un autre roman "prophétique", Le Camp des Saints, de Jean Raspail, écrit en 1972 et publié en 1973.  

    On sait qu'il s'agit de l'histoire de ce million d'immigrants qui vient s'échouer sur nos côtes, attirés par la terre promise. C'est - déjà - le récit d'une France et d'une Europe menacées de submersion.

    Et Nous y sommes.

    Les faits ont donné raison à Jean Raspail, sinon, précise-t-il, que ça ne s'est pas passé exactement de la même façon. Dans le Camp des Saints, le million de migrants est arrivé d'un seul coup, tandis que maintenant ils arrivent peu à peu. En fait, le résultat est le même et il est catastrophique.    

    Dans ce livre, Raspail n'avait pas anticipé la puissance de l'Islam. Ce phénomène, dit-il, ne l'avait pas intéressé et, aujourd'hui encore, il s'inquiète davantage du nombre de migrants que de leur religion.

    Allons-nous vers un basculement démographique final ? Jean Raspail ne doute pas qu'il soit engagé. Mais, ajoute-t-il à fort juste titre, il y a aussi le grand remplacement des idées dans les cervelles

    A moins que ... Car l'amorce d'un retournement se profile aussi ...

    En enregistrant l'entretien qui suit, TV Libertés a fait œuvre utile. On l'écoutera, sans aucun doute avec le plus vif intérêt (18,30').

    Et puis, quant à nous, nous gardons de Jean Raspail quelques souvenirs déjà anciens, quelques autres plus récents. Il y a maintenant assez longtemps (années 1970-1980), François Davin et Pierre Builly l'avaient interrogé. L'entretien cordial et brillant qu'il leur avait accordé serait à exhumer des archives de ce mensuel aujourd'hui disparu...

    Nous n'oublions pas, non plus, que Raspail est venu et a pris la parole deux fois au Rassemblement Royaliste des Baux de Provence

    Les discours qu'il y a prononcés sont encore dans de nombreuses mémoires. Il y en a trace dans Lafautearousseau.

    Il a encore participé, il n'y a que quelques années à un banquet de la Restauration Nationale organisé par Hilaire de Crémiers.

    Et surtout nous gardons à l'esprit l'image de Jean Raspail, vêtu de son superbe uniforme d'écrivain de marine, au mariage du Prince Jean, à Senlis. 

    Pour TV Libertés, Jean Raspail reparle du Camp des Saints

    Lafautearousseau  

     

    Pour agrandir, cliquez sur l'icône en bas, à droite. 

    ∗ ∗

    Ecoutez le très beau discours de Jean Raspail au Rassemblement Royaliste :

     Jean Raspail aux Baux de Provence

  • Avec Les Editions Reynald Sécher, penser aux Jeunes, aux enfants, ados et pré-ados, leur offrir des horizons qu'ils n'oublieront pas...

    C'est bien sûr toute l'année qu'il faut offrir aux jeunes des occasions de se distraire sainement, de s'instruire et se former. Mais cette période de Fêtes est, évidemment,  encore plus propice à cette "bonne" action...

    Nous avons présenté hier les dernières nouveautés des Editions du Triomphe; voici, aujourd'hui, ce que proposent les Editions Reynald Sécher...

     

    http://www.reynald-secher-editions.com/

     

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    Reynald Secher

    Reynald Secher, né le 27 octobre 1955 à Nantes , est un historien, écrivain et scénariste français diplômé de Paris IV. Il est créateur et directeur de la société Reynald Secher Éditions, professeur de relations internationales dans l'enseignement supérieur et président de l'association Mémoire du Futur de l’Europe
  • Avec Les Editions du Triomphe, penser aux Jeunes, aux enfants, ados et pré-ados, leur offrir des horizons qu'ils n'oublieront pas...

    C'est bien sûr toute l'année qu'il faut offrir aux jeunes des occasions de se distraire sainement, de s'instruire et se former. Mais cette période de Fêtes est, évidemment,  encore plus propice à cette "bonne" action...

    Nous présenterons demain les dernières nouveautés des Editions Reynald Sécher; voici, aujourd'hui ce que proposent les Editions du Triomphe, que nous laissons se présenter elles-mêmes...

     

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    http://www.editionsdutriomphe.fr/

     

    Les Éditions du Triomphe, société indépendante, ont été créées en 1992, pour faire revivre les Bandes Dessinées qui paraissaient dans la presse florissante des années 1950-1960.

    La plupart de ces Bandes Dessinées (Fripounet et Marisette, Saint Clair…) n’avaient jamais été publiées en album ou étaient devenues introuvables et très prisées des collectionneurs (Thierry de Royaumont, Sylvain et Sylvette…). Ce fut une véritable renaissance pour leurs auteurs, dessinateurs ou scénaristes.

    Devant un public de lecteurs très demandeur d’anciennes collections, nous avons aussi rapidement proposé la réédition de plusieurs séries pour la jeunesse : romans (Trilby, Signe de Piste…), livres d’aventures (Mahuzier, Médecins de l’impossible…), enquêtes policières (Langelot…)…

    Face à notre clientèle de plus en plus nombreuse, nous avons vite été amenées à publier nos propres créations de Bandes Dessinées avec la célèbre série « Vent de l’Histoire » qui comprend maintenant une trentaine de titres, auxquels viennent s ‘ajouter des  titres « coups de cœur » !
    Nous faisons appel à de nombreux dessinateurs, jeunes ou plus expérimentés, et différents scénaristes avec qui nous travaillons en étroite collaboration, toujours en gardant le souci de la clarté du dessin réaliste.

    Nous produisons aussi différentes séries de livres pour jeunes, adolescents et adultes sur des thèmes sélectionnés avec rigueur mais dans un but pédagogique, culturel, historique, tout en gardant de vraies valeurs humaines, familiales…(Bordesoule, Paul et Colombe…).

    En 2012, les Éditions du Triomphe fêtent leur vingtième anniversaire et vous présentent une rétrospective de leurs différents catalogues avec les dates d’arrivée des nombreux auteurs, dessinateurs et scénaristes.

     

    editions du triomphe saint louis.jpg

     

     Deux titres parmi plus de cent...

     

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  • En hommage et en témoignage d'amitié à notre ami, Jean-François Mattéi

    C'était le 24 mars dernier. Dès qu'il fut hospitalisé, nous savions que notre ami Jean-François Mattéi était dans un état très grave. Le lundi suivant, nous apprenions son décès. Dès le lendemain, mardi, nous publiions la courte note d'hommage qu'on lira ou re-lira ci-après. 

    Mais nous ne voulons pas que cette année civile s'achève sans manifester publiquement, une nouvelle fois, notre attachement à notre ami, et sans redire à nouveau combien nous avons conscience de tout ce que nous lui devons, de tout ce qu'il nous a laissé.

    A la fin d'un de nos Cafés politiques, dont il était l'intervenant, je lui avais demandé s'il accepterait d'écrire dans lafautearousseau : il accepta l'idée avec un réel plaisir - car il lisait et il aimait lafautearousseau... - mais il me prévint que, avec son emploi du temps surchargé, il m'enverrait ses papiers d'une façon irrégulière. Et, de fait, la maladie, plus que l'emploi du temps effectivement surchargé, l'empêcha de nous envoyer plus d'un article : on le relira ci-après, précédé du petit logo que nous avions imaginé, pensant évidemment que celui-ci nous servirait plus d'une fois !... 

    Ce sera notre façon à nous de clôturer cette année, en rappelant une amitié d'esprit qui, elle, ne se termine pas... et en nous redisant, à son sujet, la belle épitaphe de Platon à la mort de Dion : "La mémoire de sa vie en compense presque le deuil"...

    François Davin

     

    "Non omnis moriar..." : Jean-François Mattéi vient de nous quitter...

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    "Eadem velle, eadem nolle, ea est vera amicitia" : entre Jean-François Mattéi et nous, c'était bien sûr l'amitié d'esprit qui régnait. Mais pas seulement, et beaucoup plus : pour certains, l'amitié personnelle remontait même aux premières années, à l'époque de l'enfance et de la jeunesse dans cette ville d'Oran, dans cette Algérie où il était né...

    En ce moment pénible, on ne peut, simplement, que lui dire "A Dieu" et, aussi "Merci". Oui, "Merci" car, s'il fut un ami fidèle, qui jamais ne déçut ni ne fit défaut, il fut aussi un Maître, et il nous enseigna... 

    Avec ses leçons, c'est l'image de son sourire franc et chaleureux que nous voulons garder au moment où, nous associant à la douleur des siens, nous présentons à son épouse Anne, à ses trois enfants et à ses petits-enfants, nos condoléances les plus sincères.

    "Le meilleur d'entre nous subsiste, lorsque le matériel disparaît tout entier" (Charles Maurras).

    Lire la suite

  • Et pourquoi pas Bainville dans La Pléiade ?

    BAINVILLE LE MEILLEUR.jpgLe titre de cette note rappellera certainement quelque chose aux lecteurs réguliers de notre quotidien, puisque nous posions exactement la même question, dans ces colonnes, le 10 février 2013. C'était un mois après la parution, dans Le Figaro magazine, d'un remarquable article de Raphaël Stainville, sur la non moins remarquable collection de La Pléiade.

    Nous relançons cette même idée, aujourd'hui, au moment de conclure notre évocation de la Guerre de 14 avec Jacques Bainville et son Journal 1914-1915 / La Guerre démocratique. Ce fut notre façon de commémorer cet évènement immense, et vous avez été nombreux à nous faire savoir, par différents canaux, que cette idée vous paraissait bonne.

    Demain, vous lirez donc la dernière de ces notes pour l'année 1914, la plus longue aussi puisque Bainville y récapitule, en quelque sorte, les débuts et les premiers mois de la Guerre : "...Comme j'écrivais ces lignes, l'aiguille des pendules a franchi minuit.." y écrit-il. Dans l'ensemble de ses notes, on a pu percevoir la justesse de ses vues, la profondeur et la pertinence de ses analyses; mais dans celle de demain, sans la dévoiler entièrement ici, bien sûr, on ne peut qu'être frappé par son intelligence des choses - au sens étymologique du terme - pour le présent et surtout pour l'avenir; par son esprit de déduction et de logique; par la sûreté de son jugement.

    S'il s'agissait d'un film fantastique, le cinéaste pourrait prétendre que son héros a vu - "de ses yeux, vu" comme le dirait Molière... - l'avenir de la France, de l'Allemagne et de l'Europe (et du monde). Mais, là, avec Bainville, point de boule de cristal ni de marc  de café, ni de "science des tarots" (comme il aimait à s'en moquer...) : uniquement une intelligence vaste et puissante. Nous pouvons être fiers, nous, royalistes, d'avoir compté dans nos rangs celui qui, sans conteste, est l'un des très grands historiens de toute l'histoire de l'Humanité. Comment ne pas être frappé, stupéfait même par ce court passage de la note de demain, dans lequel, quatre ans même avant la fin de la guerre - cette guerre que le Régime n'avait su ni éviter, ni préparer... - et quatre ans avant le désastreux Traité de Versailles, tout est annoncé, prévu, décrit ? :

     

    Eh bien !... une idée qui s'enfonce, c'est que la guerre se terminera sans solution décisive - avec une Allemagne humiliée, sans doute, mais non vaincue - par une paix qui ne changera rien d'essentiel à l'état de choses préexistant. Il a fallu la guerre de Trente Ans pour mettre à bas l'ancienne Allemagne. Comment en quelques mois se flatter d'anéantir l'Empire le plus formidablement préparé à la guerre qui ait surgi dans les temps modernes, de l'abattre sans reprendre haleine ?... Ceux qui sont dans cet esprit... ceux-là définissent la paix future une "côte mal taillée"... Et ceux qui le répètent ne le désirent pas, ne se cachent pas que ce serait pour notre pays une catastrophe, qu'il importe d'éviter...

    Car, dans cette hypothèse, chacun rentrant chez soi après cette vaine débauche de vies humaines, cette consommation d'énergies et de richesses, la carte de l'Europe étant à peine changée, les problèmes irritants demeurant les mêmes, on se trouve conduit à prévoir une période de guerres nouvelles où l'Allemagne humilié, mais puissante encore et prompte à réparer ses forces, où l'Angleterre tenace, où les nationalités insatisfaites engageraient de nouveau le monde..."

     

    Sans tomber dans les hyperboles, comment ne pas appeler, tout simplement, un très grand esprit, une immense intelligence, la personne capable d'écrire ces mots-là, le 31 décembre 1914, à minuit ? La même personne capable, lorsque la République aura perdu la paix quatre ans plus tard, en 18 - la paix et la victoire, si chèrement payée par un peuple Français qui se montra héroïque en cette occasion... - de prévoir la guerre pour "dans vingt ans", ne se sera "trompée" (!) que sur un minuscule petit point : le parti revanchard allemand, dont il avait prévu qu'il s'appellerait "social-nationaliste" inversera finalement l'appellation, pour se nommer "national-socialiste", qui  a donné l'abréviation "nazi" ! On avouera que c'est bien peu, pour tant de clairvoyance et de lucidité !

    C'est pour cette raison, parce que Jacques Bainville est vraiment l'un des très grands historiens de toute l'histoire de l'Humanité, que sa place est bien dans la magistrale collection de La Pléiade, qui s'enrichirait encore en l'accueillant en son sein...

     

    Au passage, signalons que la publication des notes du Journal de Bainville depuis la fin juillet a été l'occasion d'enrichir de trois nouvelles photos notre Album Maîtres et témoins...(II) : Jacques Bainville. qui en compte donc, maintenant, 179 :

    * Fascination pour l'Allemagne, ou : quand les Français ne s'aimaient pas...

    * Hugo, Michelet ? En "intelligence avec l'ennemi" !

    * 31 décembre 1914 : la terrible prémonition...

  • Une somptueuse exposition à la Conciergerie consacrée à Louis IX

    Une somptueuse exposition à la Conciergerie est consacrée à Louis IX, ce roi fin politique qui fut aussi un saint et fit rayonner l'art gothique dans tout le royaume. Jean-Yves Le Pogam, commissaire, nous raconte. 

     

     

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    EN IMAGES - L'exposition Saint Louis à la Conciergerie révèle les beautés d'un règne hors du commun 

    Engoncé dans sa légende comme dans des habits trop étroits, dissimulé derrière ces images d'Epinal du roi chevalier, vainqueur de Damiette, ou rendant la justice sous un chêne, Saint Louis reste l'un des plus mal connus des rois de France. Hommage rendu à l'occasion du 800e anniversaire de sa naissance, l'exposition qui vient d'ouvrir sous les longues voûtes de la salle des Gens d'armes, à la Conciergerie, tente d'écarter les voiles du mythe pour retrouver la complexité d'un homme qui voulut être à la fois roi et saint. Elle montre comment Louis IX fortifia les bases du pouvoir royal, le consacra par l'acquisition des reliques de la Passion déposées au cœur même du palais royal, et par ce désir ardent qu'avait le souverain de délivrer Jérusalem et qui l'incita à partir en croisade.

    Sous son règne, les arts et les techniques connaissent un état de grâce, fait d'harmonie, d'élégance, de raffinement paisible. Un art tour à tour précieux, sans ostentation, dépouillé mais toujours expressif, nourri du bouillonnement intellectuel d'une époque qui, avec l'essor des ordres dominicains et franciscains, portait un regard neuf, curieux et avide sur le réel, le fonctionnement et les beautés du monde: saint Thomas rédige sa Somme théologique, Vincent de Beauvais Le Miroir du monde... Un art rayonnant, comme les rosaces de la Sainte-Chapelle, que la magnifique sélection d'œuvres présentées à l'exposition exprime magnifiquement: bibles et psautiers enluminés, statuettes de bois ou d'ivoire (telle la magnifique Descente de croix du Louvre), reliquaires orfévrés, vitraux de la Sainte-Chapelle et leurs relevés grandeur nature à l'aquarelle. A l'appui, la possibilité de s'immerger dans le palais de la Cité comme il se présentait à l'époque, reconstitué en 3D par Dassault Systèmes. Plus qu'un récit des événements qui le jalonnèrent, une immersion dans l'esprit du règne de Saint Louis. ♦

    Saint Louis, du 8 octobre 2014 au 11 janvier 2015. La Conciergerie, 2, boulevard du Palais, 75001 Paris. Ouvert tous les jours (sauf 25 décembre et 1er janvier), de 9h30 à 18 heures. Tarifs : 8,50 € / 5,50 €. Renseignements: 01 53 40 60 80 et www.conciergerie.monuments-nationaux.fr  

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    INTERVIEW VIDÉO LE FIGARO MAGAZINE - Pierre-Yves Le Pogam, commissaire de l'exposition Le Figaro Histoire: Saint Louis, le roi, le bâtisseur, le croisé en kiosque, sur Figaro Store ou dans l'application Le Figaro Histoire sur iPhone, iPad et iPod Touch.

  • Christophe Guilluy, l’impertinent auteur de La France périphérique ♦ Par Bruno Stéphane-Chambon

    Guilluy

     

    Le prix des Impertinents 2014 a été remis, le 3 novembre 2014, à Christophe Guilluy pour son livre La France périphérique, paru aux éditions Flammarion. Selon les organisateurs, « le jury a tenu à distinguer le travail de ce géographie indépendant, homme de gauche mais esprit inclassable, qui ose, comme il l’avait fait dans son essai Fractures françaises (Bourin, 2010), mettre le doigt là où les plaies de la société française font mal » .

    On peut trouver, dans différents dictionnaires, les définitions de l’impertinent ou les synonymes de ce vocable utilisé comme nom ou comme adjectif.

    Or, il s’avère que les synonymes sont éloquents mais souvent péjoratifs : arrogant, blessant, culotté, désinvolte, effronté, impoli, insolent, irrévérencieux, outrecuidant, sans-gêne, discourtois, irrespectueux et grossier. Mais il y a aussi d’autres traductions comme audacieux et hardi !

    Nous nous permettrons donc de proposer la définition suivante : « un impertinent est une personne audacieuse et hardie qui utilise l’humour et un ton désinvolte, parfois irrespectueux, pour mettre le doigt sur une blessure que la doxa tente de cacher. » En cela le Prix des Impertinents est bien une récompense pour un essai « s’inscrivant à contre-courant de la pensée unique. »

    Le premier prix des Impertinents a été décerné en 2009 à Claire Brière-Blanchet pour son ouvrage Voyage au bout de la Révolution, de Pékin à Sochaux, parcours militant d’une ancienne gauchiste. En 2010 ce fut au tour de Michèle Tribalat, pour un livre sur l’immigration intitulé Les Yeux grands fermés. En 2011, Richard Millet triomphe avec son essai Fatigue du sens. L’inénarrable Denis Tillinac reçoit le Prix en 2012 pour ses Considérations Inactuelles, écrites avec sa faconde habituelle et, en 2013, Shmuel Trigano est le lauréat avec La nouvelle idéologie dominante. Un titre qui qualifie bien l’essence même de ce concours, destiné à pourfendre les cuistres qui veulent gouverner sans partage le monde des Lettres et des Idées.

    On retiendra qu’aucune influence de la part des éditeurs n’est à relever et que le critère de l’impertinence dépasse largement les clivages politiques. En cela le Prix des Impertinents n’est pas réservé à une clique ou un parti, mais plutôt à des plumes élégantes, armées d’épées acérées et courageuses. Présidé Jean Sévillia, il réunit les écrivains, essayistes et journalistes, Christian Authier, Jean-Marc Bastière, Bruno de Cessole, Jean Clair, de l’Académie française, Gabrielle Cluzel, Louis Daufresne, Chantal Delsol, de l’Institut, Paul-François Paoli, Rémi Soulié (secrétaire général du jury), François Taillandier et… Éric Zemmour !

    C’est au restaurant Montparnasse 1900, place conviviale et réputée, que le jury se réunit chaque automne*. Cette année, sans trahir la confidentialité des propos qui se sont tenus, nous pouvons seulement révéler que la lutte fut rude, chaque candidat retenu ayant ses partisans.

    Trois gladiateurs étaient en lice. Le jeune philosophe François-Xavier Bellamy, avec son essai sur la transmission du savoir : Les Déshérités. Denis Moreau, grand lecteur de l’Évangile et professeur de philosophie à l’Université de Nantes concourrait lui aussi avec un essai : Pour la vie ? Court traité du mariage et des séparations. Il y analyse la longue dérive de la vie du couple qui se défait et propose de revenir à un mariage non comme un devoir ou vieille institution, mais comme un accès à la plénitude de la vie. Enfin, Christophe Guilluy (voir ci-dessous), qui a publié La France périphérique.

    Ce fut le troisième Horace qui fut vainqueur.  ♦

    Un mot sur le lauréat

    Christophe Guilluy, âgé d’une cinquantaine d’années, est diplômé de géographie urbaine de l’université de Paris I. Il travaille à l’élaboration d’une nouvelle géographie sociale, en prenant en compte la fracture sociale et politique de notre pays qui se traduit par une nouvelle répartition de l’habitat. Les nouvelles classes populaires, les retraités sans grande ressources se retrouvent confinés dans les périphéries des grandes, moyennes et petites villes, parfois dans des espaces ruraux. Ils représentent plus de 60 % de la population à vivre dans cette « France périphérique ». Cette France invisible vit à l’écart des centres des villes où bourgeoisie, hauts fonctionnaires, agents et directeurs d’opinion eux, résident.
    Ces habitants des zones périurbaines sont les premières victimes du chômage et des tensions entre les communautés. Vivant de façon précaire, ils se sentant abandonnés par des élites qui semblent ignorer l’insécurité, l’ouverture des frontières aux marchandises et à l’immigration. Naturellement taxé de populisme par certains nantis, dont le fond de commerce est l’anti racisme et la glorification du mondialisme, Christophe Guilluy, praticien renommé, nous livre un diagnostic imparable et demande une opération chirurgicale sérieuse qui sera, certes, douloureuse.

    Il faut ajouter que, si l’auteur est connu pour ses positions progressistes, il reste sans concessions face au lobby socialiste… et ne semble pas être très apprécié du think-tank Terra Nova. Bienvenu, donc, à ce nouveau mousquetaire, venant d’autres horizons. Le Prix des Impertinents est bien une récompense qui relève de l’universel des lucides.

    La France périphérique. Comment on a sacrifié les classes populaires, de Christophe Guilluy, Flammarion – Documents Sciences Humaines, 192 p., 18 €

    A lire aussi :

    Les déshérités de François-Xavier Bellamy, Plon, 240 p., 17 €

    Pour la vie ? : Court traité du mariage et des séparations de Denis Moreau, édition du Seuil, 256 p., 17 €


    * Restaurant Montparnasse 1900
    59, boulevard du Montparnasse, Paris 6ème
    Tél : 01 45 49 19 00
    restaurant@montparnasse-1900.com
    Ouvert 7/7 j, de midi à 15h et de 19h à minuit.
    Terrasse et salons privatifs. Spécialités de Viandes
    Restaurant créé en 1858, ayant appartenu par la suite à Édouard Chartier.
    Somptueux décor de type Art Nouveau de la Belle Époque
    Inscrit aux répertoires des Monuments Historiques le 16 juillet 1984.

     

    Source : Politique magazine -  

  • Les livres recommandés de ce week-end...

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    « La France se couche. La France se meurt.

    La France avait pris l'habitude depuis le XVIIe siècle et, plus encore, depuis la Révolution française, d'imposer ses idées, ses foucades mêmes, sa vision du monde et sa langue, à un univers pâmé devant tant de merveilles.
    Non seulement elle n'y parvient plus, mais elle se voit contrainte d'ingurgiter des valeurs et des mours aux antipodes de ce qu'elle a édifié au fil des siècles.
    Nos élites politiques, économiques, administratives, médiatiques, intellectuelles, artistiques, héritières de mai 68, s'en félicitent. Elles somment la France de s'adapter aux nouvelles valeurs. ( ... ) »
     ♦

    Le suicide français
    Eric Zemmour.
    Éditions Albin Michel, 544 pages, 2014.

    22,90 euros  

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    Jeanne d'Arc fut et demeure le plus pur chef-d'ouvre que le génie allégorique ait jamais déposé en notre littérature. Là où se côtoient dans leur impossible et monstrueux dialogue, l'infinie lâcheté et l'absolue candeur d'un ange qui parlait avec les anges. Mais peut-être y a-t-il un danger à la regarder depuis trop longtemps comme une sainte de vitrail, si haute, si parfaite et si lointaine ? J'ai voulu un instant déposer le vitrail pour lui rendre un peu de son humanité, de ses fragilités, de ses vraisemblances.  ♦

    Le Roman de Jeanne
    Philippe De Viliers.
    Éditions Albin Michel, 2014.

    22,00 euros 

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    Après une première plaquette consacrée aux petites et moyennes entreprises, après celle-ci expliquant en quoi la monarchie représente une authentique espérance pour la France, d'autres études vont être consacrées aux institutions françaises, à la famille, à la justice, à l'éducation, à la défense, à la laïcité, à l'Europe, aux relations internationales et à la politique étrangère, ainsi qu'aux causes profondes de la crise que subit notre pays.
    Le Cercle Vauban entend particulièrement réfléchir aux suites à donner au mouvement de défense de la famille du printemps 2013.  ♦

    Une espérance pour la France : la Monarchie
    Cercle Vauban
    Editions Régalia, 118 pages, 2013.

    6,00 euros 

    Pour commander ...

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  • THEATRE Deux sorties en famille ... avec vos enfants ♦ Par Bruno Stéphane-Chambon

    ChaperonRouge             

    A la médiocrité des programmes télévisuels à destination des enfants, on préfèrera les accompagner dans une salle de spectacle, pour assister à une comédie musicale ou un spectacle de magie. 

    La folle histoire du petit chaperon rouge

    Mise en scène de Léon.
    Avec Emmanuelle Bouaziz, Anjaya, Arnaud Delmotte, Yohann Bertinetti, Nicolas Giraud, Pascal Joseph.
    Chansons : Pascal Joseph et Nicolas Giraud. Direction musicale : Nicolas Giraud. Création lumière : Eric Charansol. Décors : Sébastien Barbot.

    Sur un fil conducteur inspiré par ce conte populaire que déjà les paysans français du XIème siècle colportaient et qui nous a été transmis par Charles Perrault en France et par les frères Grimm en Allemagne, une jolie et loufoque comédie musicale se joue à Paris.

    La mise en scène et la chorégraphie a été assuré par Léon, pseudonyme de Nathalie Cogno, qui nous avait réjoui l’année dernière avec un très joli conte de Noël, L’Enfant au grelot.
    On y retrouve donc le personnage principal, plus préadolescente qu’enfant, une grand-mère farfelue, un bûcheron cocasse et un loup facétieux avec une allure de Dick Rivers.

    Sur une musique très jazzy et endiablée mais de très bonne qualité, l’histoire se déroule avec de nombreux rebondissements et un final en forme de tour du monde très réussi. Tous les acteurs possèdent des voix très justes et une parfaite maîtrise de la chorégraphie. La présence de deux musiciens sur scène qui accompagnent en direct les différentes phases du spectacle et une excellente trouvaille. Les parents ne regretteront pas d’y avoir accompagné leurs enfants. ♦

    Théâtre des Nouveautés
    24 boulevard Poissonnière 75009 Paris
    Location 01 47 70 52 76
    Les mercredis, samedis à 14h et dimanches à 13h30 jusqu’au 31/12.
    Les samedis à 14h et dimanches à 13h30 à partir du 03/01. Dates supplémentaires pendant les vacances scolaires (voir calendrier)
    1h10 sans entracte
    Places : de 20 à 30€ en plein tarif et de 9€ à 14 € en tarif réduit.

    Tom le magicien

    Avec Thierry Batteux.

    Tom le magicien

    Ce diable d’homme surnommé Tom n’est pas seulement un talentueux prestidigitateur, mais aussi chanteur, acrobate, jongleur, musicien et danseur. Homme de spectacle complet, il fut formé à l’école du cirque d’Annie Fratellini, puis a intégré la troupe d’Alice Dona. Il a aussi le don de savoir animer, dialoguer avec les enfants, et parfois les inviter sur scène pour partager un numéro. Ses tours sont époustouflants et on retiendra notamment le passage de la lévitation, numéro exercé avec élégance et grande sensibilité et une séance d’ombres chinoises surprenante.

    La trame du spectacle consiste à raconter son enfance auprès d’un père, lui-même prestidigitateur, pardon magicien, connu sous le nom de Gilbat. La qualité du spectacle est grandement étoffée par la vénération qu’il porte à ce père qui l’a initié aux mystères de cet art. A la fin du spectacle les parents et enfants applaudissent à tout rompre et sortent émerveillés.
    Seul reste sur scène un tableau, une affiche nimbée d’un halo de lumière représentant…son père.  ♦

    Théâtre La Boussole (200 places)
    29 rue de Dunkerque – 75010 Paris
    01 85 08 09 50
    contact@theatrelaboussole.com
    Mercredi, samedi et dimanche à 14h
    Place : 18 €

    NB : Pour se rendre au théâtre, on évitera de descendre à la station de métro de la gare du Nord, et parcourir des couloirs à l’infini au milieu de la cohue.
    Il est préférable d’utiliser le bus. Lignes 38, 39, 42, 43, 46 et 302. 

    Source : Politique magazine -   

  • Pour l'histoire : Hartwell House Le souvenir des lys

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    Ou comment revivre l'exil de Louis XVIII au coeur du Buckinghamshire…

    C'est aujourd'hui le seul palais royal français où il est possible de séjourner… A une heure de Londres, au coeur d'une campagne so picturesque - les Rothschild anglais possèdent encore un vaste domaine à un coup de fusil, Hartwell House fut de 1809 à 1814 la résidence de Louis XVIII, de sa cour, du poulailler royal et d'un potager sur les toits de la maison. Que l'on ne s'y méprenne pas : cette élégante bâtisse XVIIe siècle fut toujours envisagée par le frère de Louis XVI comme un « palais », à la manière dont les Bourbons le concevaient entre salle des gardes, antichambre des nobles, chambre d'apparat : le lieu où séjournait le roi ne pouvait être qu'affirmation de légitimité.

    La bibliothèque garde encore le souvenir de ce moment où Louis XVIII appris officiellement qu'il pouvait « renouer la chaîne des temps » en regagnant le trône de ses ancêtres. Alors que l'enfilade des salons XVIIIe aux tapisseries très Gobelins rappellent le caractère « royal du lieu ». Demeure qu'aux tabourets très Versailles d'avant 1789 ont succédé de profonds canapés et que le high tea a pris la place du Grand Couvert, version exil. Sans doute quelques mordus réservent encore la chambre où mourut Marie-Josèphe de Savoie, épouse du prétendant et tribade la plus célèbre de son temps… Demeure aussi que, propriété du National trust, ce bout de France légitimiste est devenu désormais l'acmé de la résidence de campagne aristocratique anglaise où l'on privilégie désormais le confort et le bien-être (un spa avec piscine un rien kitsch se camoufle dans les communs). Sans le céder à l'apparat, butler sorti de « Downton Abbey » aidant.  ♦

    Gilles Denis

    www.hartwell-house.com, à partir de 200 euros. 

    Source : Les échos - Gilles Denis

  • HISTOIRE • 7 novembre 1659 : anniversaire du traité des Pyrénées, par Georges Garnier-Rousseau, dans Boulevard Voltaire

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    La paix des Pyrénées inaugurait avec éclat les prémices du Roi-Soleil, et le triomphe final des Bourbons sur les Habsbourg.   

    « La peste soit du Français ! » marmonne Don Luis Méndez de Haro y Sotomayor. Voilà des mois que traînent les négociations, et ce fourbe mitré est parvenu à arracher sa signature. Le fourbe mitré, c’est le cardinal Giulio Mazarini. Ses manières mielleuses, son accent italien roucoulant, sa façon de traîner autour du pot masquent un esprit habile, retors et passionnément dévoué aux Bourbons. Et ont peu à peu usé les nerfs de l’ambassadeur adverse.

    Mazarin, lui, est tout sourire : il voit enfin la signature de l’ombrageux ambassadeur espagnol sur le traité qu’il a mis des mois à négocier, pour la plus grande gloire du roi Louis XIV, son filleul. Il a même obtenu pour le jeune souverain la main de l’infante Marie-Thérèse, ainsi qu’une coquette dot de 500.000 livres. L’Espagne ne pourra jamais payer, mais il compte bien s’en servir comme d’un atout diplomatique dans le futur.

    Ce traité, la paix des Pyrénées, clôture définitivement la guerre de Trente Ans. Cette guerre, terminée en 1648 avec le glorieux traité de Westphalie, laisse l’Espagne en dehors de la paix. Celle-ci étend toujours sa domination au Sud (Cerdagne et Roussillon, entre autres) et à l’Ouest (Flandre et Franche-Comté). Elle a encore de réelles capacités de nuisance. La mort du grand Richelieu puis du roi Louis XIII, en France, encourage la noblesse bafouée par ce roi centralisateur à relever la tête, quitte à pactiser avec l’Espagne.

    Mais c’est sans compter sur les qualités diplomatiques de Mazarin, au service de la reine mère et du jeune Louis XIV. Il rallie d’abord Turenne, le plus grand capitaine de son temps, qui s’est lassé de la révolte nobiliaire. Ainsi que l’Angleterre de Cromwell, qui apprécie la « tolérance » de la France (elle a toujours soutenu les protestants contre les Espagnols et les Autrichiens). Après un début difficile, Turenne écrase les troupes du prince de Condé (un brillant capitaine français passé du côté espagnol). Sa conquête des Flandres espagnoles est si rapide qu’on est obligé de modérer son enthousiasme, les alliés des Bourbons voyant d’un mauvais œil une France trop victorieuse.

    On entame donc les négociations avec une Espagne à bout de souffle, et l’habile Mazarin arrache ainsi, le 7 novembre 1759, outre un mariage royal à son avantage, l’Artois, le Roussillon, une part de la Lorraine, du comté de Cerdagne et de nombreuses places fortes flamandes. La France en sort agrandie sur tous les fronts.

    Enfin, toute chose heureuse finit par un mariage. Celui de Louis XIV et de Marie-Thérèse. Ce symbole d’une paix glorieuse devait paradoxalement conduire à une nouvelle guerre moins heureuse pour la France : Louis XIV, grand-père, devait voir son petit-fils, en vertu du sang espagnol de sa grand-mère, hériter du trône d’Espagne. Un tel legs ne pouvait se refuser. Mais les ennemis de la France ne pourraient l’accepter.

    En attendant, la paix des Pyrénées inaugurait avec éclat les prémices du Roi-Soleil, et le triomphe final des Bourbons sur les Habsbourg. ♦ 

    Par 

    Étudiant
     
  • La formidable leçon de Jeanne d'Arc ... et celle de Philippe de Villiers

    Philippe de Villiers publie dans quelques jours le Roman de Jeanne d’Arc aux éditions Albin Michel. Formidable trait d’union entre le ciel et la terre, Jeanne demeure aux yeux de tous les Français une héroïne extraordinaire. Mais pour Philippe de Villiers, Jeanne est aussi une figure politique actuelle.

    Elle sut tenir bon face aux élites (politiques, économiques et spirituelles) qui trahissaient la France. Le parallèle avec la trahison des "élites" d'aujourd'hui est clair. "La France aurait besoin de plusieurs Jeanne d’Arc !" affirme-t-il en souriant : "elle nous explique qu’il faut aimer la France", l’aimer envers et contre tout. "Les élites doivent retrouver l’idée de France et les Français doivent croire en la France."

    Mais, surtout, dans cette vidéo pour Famille chrétienne, Philippe de Villiers définit l'actualité de Jeanne d'Arc par la conception du Pouvoir qu'elle incarne et pour laquelle elle combat : "Pour Jeanne, le pouvoir doit être imprégné de pérennité et de sacralité. (...) Et puis enfin, il y a l'idée que la vérité peut conduire au martyre. Ce fut le cas de Jeanne. Aujourd'hui, la vérité est minoritaire. Plus que jamais !". Ici, Philippe de Villiers définit l'idée d'un Pouvoir (pérenne et sacral) radicalement différent de celui qui, aujourd'hui, détruit la France.

     

     

    « Pour Jeanne d’Arc, ce qu’un pays ne fait pas pour lui-même, personne ne le fera à sa place »

    « Jeanne d’Arc était plus savante que tous les érudits parce qu’elle aimait la France. » C’est la conviction de Philippe de Villiers, auteur d’un Roman de Jeanne d’Arc bientôt publié aux éditions Albin Michel. Aujourd’hui comme hier, les élites ont la tentation de trahir la France. Or, seul le fait de renouer avec son identité et son histoire permettra à la France de se relever et de rayonner dans le monde.  ♦

    Vidéo : Famille chrétienne.

  • Le cinéma, quel roman ! Deux romans de la rentrée explorent les coulisses, par Frédéric Rouvillois*

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    « À la fin, les noctambules se retrouvent sur la plage. Les pêcheurs hissent un filet où ne se débat déjà presque plus le monstre marin qu’ils viennent d’attraper. Après avoir longuement contemplé l’oeil glauque de la bête, Marcello entend la voix d’une jeune fille qui l’appelle. Il la connaît, elle incarne l’innocence, la pureté. Séparé d’elle par l’embouchure d’une petite rivière, il feint de ne pas comprendre et rejoint le groupe de fêtards qui l’attend ». La dernière scène de la Dolce Vita laisserait-elle entrevoir le sens véritable du cinéma qui, comme métaphore de la vie moderne, ne serait pas une quête, mais un renoncement -renoncement mélancolique mais sans appel à la pureté et à l’innocence ? C’est ce que suggèrent ces jours-ci deux beaux romans au titre plus jovial que leur contenu, Pas ce soir, Joséphine, d’Éric Alter, et Quiconque exerce ce métier stupide mérite tout ce qui lui arrive, de Christophe Donner.

    Ce dernier s’attaque, sur le mode décidément efficace de la non fiction, à un célébrissime inconnu, Jean-Pierre Rassam, étoile montante puis filante de la production cinématographique française, retrouvé mort à 43 ans au domicile de sa compagne Carole Bouquet. Le voyage au bout de la nuit américaine commence par un suicide – le 31 décembre 1966, celui d’un autre producteur mythique, Raoul Lévy, le découvreur de Brigitte Bardot, qui se tue d’un coup de fusil dans le bas-ventre à la porte, close, de sa maîtresse. Et le voyage se poursuit autour de Rassam, dilettante génial qui, un peu par hasard, parce que sa sœur adorée devient la femme de Claude Berri dont la sœur adorée est devenue la maîtresse de Maurice Pialat, va se lancer dans la production sans trop savoir pourquoi, fort de son goût de la fête, de sa prodigieuse énergie vitale, de son charisme et de l’immense fortune paternelle. « Produire, produire, il adore le mot produire ». Mais il lit à peine les scénarios des films qu’il lance, en condottiere mésopotamien, à la face d’une France qui s’ennuie. Pialat et Nous ne vieillirons pas ensemble, Jean Yanne, dont il produit Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil (énorme succès) puis Les Chinois à Paris (énorme four), ou Marco Ferreri et sa Grande bouffe, qui fleure bon la révolution – mais celle du nihilisme. Et puis Godard, Bresson, Polanski. Pourtant, que faire après ça, alors que dans l’hexagone, ce sont les Charlots qui remplissent  les salles obscures ? Joueur compulsif, drogué jusqu’à l’os, Rassam se voit en Napoléon des toiles. Il n’a que trente-trois lorsqu’il tente – pourquoi pas, au fond ?- de mettre la main sur la Gaumont, mais il se fait rafler la mise par son associé, et sombre définitivement. Dans le tunnel de l’échec, de l’ombre et des substances illicites, jusqu’à son suicide un jour de janvier 1985.

    Acteur de seconde zone mais observateur désabusé, le destin de Norman, le narrateur de Pas ce soir Joséphine, n’est pas beaucoup plus guilleret. C’est d’ailleurs lui qui racontait la scène finale de la Dolce Vita, comme un précipité de la sienne. Celle d’un comédien qui attend, dans une grande ville de la Côte d’Azur, le retour de la vedette qui s’est cassé  une dent avant de venir en glissant sur une marche de piscine. Celle d’un type qui tourne en rond -autre façon de voyager au bout de la nuit-, d’une manière qui rappelle irrésistiblement Houellebecq, incontournable prophète de notre époque. Le film où Norman doit jouer est un remake de Certains l’aiment chaud, et  lui-même n’y a qu’un rôle modeste : les filles qu’il rencontre sur le tournage et qui se déshabillent dans sa chambre déclarent qu’il est « un peu célèbre », ce qui achève de le déprimer. «  Si ça continue, je vais devenir un acteur fantôme. Au générique, personne ne saura qui je suis (…). Mon nom fera fureur dans les jeux concours. La question qui me concernera vaudra au moins 1 million d’euros ». Du moins y a-t-il des filles qui se déshabillent dans sa loge : il est juste assez célèbre pour cela. Mais en fait, non, même pas. Et ces amours furtives, si jeunes et jolies soient-elles, ne sont pas grand-chose d’autre qu’un remake : pas étonnant que la plus désirable de ses maîtresses rappelle à un amour de collège, et qu’elle écrive un mémoire de fin d’études sur les fantômes au cinéma. Le miroir aux alouettes n’est pas une promesse de bonheur, ça se saurait, et en fin de compte, chacun repart de son côte essayer de réaliser son propre petit rêve. Comme le Marcello de la Dolce vita, regardant avec un sourire gêné celle qui lui offrait la rédemption avant de hocher la tête, de feindre l’incompréhension, et de tourner les talons pour rejoindre sa bande, vers la nuit.  ♦ 

    Eric Alter, Pas ce soir, Joséphine, Pierre-Guillaume de Roux, 2014

    Christophe Donner, Quiconque exerce ce métier stupide mérite tout ce qui lui arrive, Grasset, 2014 

    * Source : Causeur.fr/le-cinema-quel-roman  

    L'auteur 

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    Frédéric Rouvillois est né en 1964. Il est professeur de droit public à l’université Paris Descartes, où il enseigne le droit constitutionnel et s’intéresse tout particulièrement à l’histoire des idées et des mentalités. Après avoir travaillé sur l’utopie et l’idée de progrès (L’invention du progrès, CNRS éditions, 2010), il a publié une Histoire de la politesse (2006), une Histoire du snobisme (2008) et plus récemment, Une histoire des best-sellers (élu par la rédaction du magazine Lire Meilleur livre d’histoire littéraire de l’année 2011).

  • De l’Association Reconstruisons Saint-Cloud...

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    Nous avons souvent évoqué dans Lafautearousseau ce beau projet de reconstruction du château de Saint-Cloud. Projet qui fait rêver, alors que la France souffre de déclinisme.

    Un très beau FILM DE SYNTHÈSE montrant tout l'EXTÉRIEUR DU CHÂTEAU de SAINT-CLOUD vient d'être réalisé à la demande de l'association "Reconstruisons Saint-Cloud !".

    Nous vous invitons à le découvrir (avec sa bande son). ♦

     

     

    http://www.reconstruisonssaintcloud.fr/pagedaccueil.html