UA-147560259-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Justice - Page 28

  • « Violences de l'Action française contre le PS à Aix-en-Provence » ? Ou lamentations d'une fédération déchue ?

    Jean-David Ciot à la cour d'appel d'Aix-en-Provence © Photo Jean-François Giorgetti

     

    En perturbant, le 2 décembre dernier, une « conférence » organisée par la section du PS d'Aix-en-Provence à l'Institut d'Etudes Politiques (?), puis en s'invitant à la cérémonie de présentation de ses vœux, au Théâtre d'Aix, le lundi 25 janvier, les jeunes d'Action française qui ont organisé ces chahuts ont paradoxalement surtout abouti à sortir de l'ombre, et à donner quelque publicité et motifs de se manifester, à Jean-David Ciot, assez obscur député de la 14e circonscription des Bouches-du-Rhône. Sans-doute s'en serait-il passé. Mais y avait-il là de quoi fouetter un chat ?

    L'affaire a pourtant remué les médias en ligne, petits et grands - jusqu'au Huffington Post - la presse écrite, nationale et locale, et, naturellement, le quotidien local La Provence qui s'est surpassé dans la mise en œuvre des grands moyens et l'emploi des mots stigmatisants qui sont censés tuer. [Voir illustrations].

     

    IMG - Copie.jpg

    Que faut-il en penser ? Nous dirons notre avis, Lafautearousseau ayant été mentionné voire mis en cause par le politologue mobilisé pour l'occasion, ainsi, d'ailleurs, que les sections provençales de l'Action française pour leurs activités pendant ou après la guerre, et les rassemblements royalistes des Baux de Provence dont on sait qu'ils ont été organisés pendant plus de 30 ans par l'équipe qui, aujourd'hui, publie Lafautearousseau. 

    Quels étaient les motifs des jeunes d'Action française qui ont organisé ces chahuts ? Leurs reproches ? Disons, tout simplement, à notre connaissance, l'indignation, les soupçons de corruption - parfois la certitude de cette corruption - sentiments que partage la quasi totalité de la population des Bouches-du-Rhône, y compris dans l'électorat anciennement ou encore socialiste, à l'égard des élus PS, dont certains, Jean-Noël Guerrini en tête, mais aussi Jean-David Ciot, ont fait - ou font encore - l'objet d'informations judiciaires pour détournement de fonds publics.  Que des relaxes soient intervenues faute de preuves caractérisées n'a d'ailleurs rien changé au soupçon de la population. Qui sait en faire les frais et ne s'y résigne plus.

    Il est de notoriété publique, en effet, - même France Inter en a donné un tableau cataclysmique - que la Fédération du Parti Socialiste des Bouches-du-Rhône, historiquement l'une des deux plus puissantes de France avec celle du Nord, a perdu une grande partie de ses adhérents, que les militants sont partis, que les cotisations ne rentrent plus, et que les permanences sont vides ou abandonnées. C'est ainsi qu'aux dernières régionales le PS n'a pu se trouver comme tête de liste qu'un élu de Forcalquier largement inconnu en région PACA, que ses leaders en ont été absents, et que son score l'a éliminé du second tour. A cette dégringolade, il doit bien y avoir, n'est-ce pas ?, une explication... Les jeunes d'Action française en réclamant, ce qui est leur droit, la démission du Jean-David Ciot en question, fût-ce avec la véhémence de leur âge, n'ont fait que reprendre le vœu majoritaire de leurs concitoyens. Sur leurs violences, qui ont été surtout des chahuts, nous ne croyons pas utile d'épiloguer, alors que nous vivons malheureusement dans un pays dont les Pouvoirs publics tolèrent à longueur d'année toutes sortes de violences, gravissimes celles-là, que ce soient celles des quartiers, des dealers, des Roms, des migrants, des sans-papiers, des illégaux, des délinquants, des multirécidivistes, des associations expressément constituées pour leur apporter soutien, aide et assistance, etc. 

    IMG.jpg

    Reste à nous exprimer sur les explications que donne dans La Provence, à la demande de ce quotidien, le politologue Jean-Yves Camus. Spécialiste, nous dit-on, de l'extrême-droite, où nous ne nous situons pas. (Outre le fait que nous réprouvons l'emploi de ce  terme simplement destiné à stigmatiser). Il s'agit, pour lui, d'expliquer et caractériser la permanence d'une tradition assez ancienne de l'Action française à Aix et Marseille. Il en donne quelques raisons banales (Maurras était de Martigues, il a légué sa très belle bibliothèque à sa ville de naissance, c'est un lieu de pèlerinage pour les militants royalistes, etc.). Il y ajoute quelques notes positives pour nous, sans-doute pas pour lui (l'Action française a toujours su entretenir la flamme ... ne  serait-ce qu'en organisant des rassemblements réguliers aux Baux de Provence). Il signale l'activité sur internet de groupes comme Lafautearousseau  - dont il semble pourtant ignorer (?)  que le lectorat est largement plus national que régional. Il va jusqu'à concéder qu'il y a d'ailleurs une certaine qualité intellectuelle dans certains de ces noyaux où l'on trouve des racines universitaires. Il semble aussi ignorer que Lafautearousseau existe depuis huit ans et ne coïncide donc pas avec l'émergence, notamment à Marseille, depuis deux ou trois ans, d'une nouvelle génération plus activiste et plus tapageuse qu'avant. [Elle est simplement plus jeune et fait ses armes]. Nous relèverons pour finir cette affirmation sans preuve que Jean-Yves Camus croit utile de livrer et qui fait un peu partie, d'ailleurs, des inévitables - quoique anachroniques - accusations qu'il est convenu de porter, quel que soit le sujet - à l'encontre de l'Action française. Ici, cela prend la forme suivante : « La section de Marseille est particulière. Son leader pendant la Seconde guerre mondiale était un collaborateur, coupable d'exactions, ce qui n'était pas vraiment le parti pris de l'Action française. Ces nationalistes n'aimaient pas voir une armée d'occupation.» Pour qui a passé plusieurs décennies à militer à l'Action française à Marseille, ce sont ces deux dernières propositions qui sont vraies. Sur la première [le leader de la section de Marseille pendant la Seconde guerre mondiale était un collaborateur, coupable d'exactions] le spécialiste qu'est Jean-Yves Camus ne dit rien. Pas de nom, pas de preuve, pas de détail. Nous n'ignorons pas, on s'en doute, qu'au cours de l'Occupation, il y a eu, à l'Action française, ou dans sa mouvance, des militants ou sympathisants qui se sont engagés dans la Collaboration. Ils contrevenaient alors à la ligne politique de l'Action française. Nous n'ignorons pas non plus, qu'il y en eut beaucoup plus à gauche, venus du mouvement pacifiste, du Parti communiste et, en fait, de toute la gauche. Le leader de l'Action française à Marseille que nous avons connu et qui l'a dirigée des années 1950 à 1980, n'avait rien d'un collaborateur. Nous ne contesterons pas le professionnalisme de Jean-Yves Camus mais, à coup sûr, son impartialité. Il collabore à Charlie Hebdo, il exerce des responsabilités au think tank Jean Jaurès, il se classe nettement dans la mouvance du Parti socialiste. Le moins que l'on puisse dire est qu'il ne peut pas être, dans cette affaire comme dans une autre, un élément de pluralité de l'information, pour la Provence. Même coloration garantie ! 

    Le manque de sérieux marque toute cette agitation. Et la vraie violence - la violence de fond - n'est pas là où ces Messieurs l'ont dit.   Lafautearousseau 

     

    image153.jpg

    Rassemblement royaliste aux Baux de Provence

     

  • Taubira : Les Couleuvres et le Scorpion

     

    La démission de Christiane Taubira a inspiré à Dominique Jamet une fable d'une rare perspicacité. Perspicacité humaine et morale selon la tradition et à la manière des fabulistes, où des figures animales forgées sur le terreau des circonstances - en l'occurrence des couleuvres et un scorpion - sont des universaux. Et perspicacité politique, on le verra en lisant cet excellent texte qui envisage toutes les dimensions du départ du Garde des Sceaux. LFAR    

     

    La démission surprise (?) de Christiane Taubira met fin à une situation délirante. Gardienne des Sceaux et des prisons dès le début du quinquennat, nommée pour des raisons politiques, maintenue en place pour des raisons politiciennes, la championne du deux-roues et du double langage ne cachait plus depuis belle lurette ses désaccords profonds avec le gouvernement dont elle faisait pourtant encore officiellement et nominalement partie. Et pour comble, ces désaccords étaient particulièrement graves dans son domaine de compétence – si toutefois le mot est bien approprié.

    D’où l’étrange spectacle de Guignol dont l’hémicycle du palais Bourbon était devenu le théâtre. Banc des ministres ou banc des accusés ? Privée de tribune, immobile à sa place, le visage impassible mais la mine sévère, Mme Taubira écoutait immobile tel ou tel de ses collègues, et souvent le premier d’entre eux, présenter et défendre des projets qu’elle désapprouvait notoirement ou répondre pour elle aux questions qui lui étaient directement adressées. Absente et silencieuse quand ses fonctions lui commandaient de parler, elle s’épanchait sur des plateaux et dans des studios de préférence étrangers pour y donner à entendre qu’elle n’était pas solidaire de l’équipe dont elle portait le maillot.

    Quel gouvernement, digne de ce nom, aurait toléré un tel comportement ? Mais avons-nous un gouvernement ? Protégée par son statut de caution de la gauche, irremplaçable parce que dernier porte-parole (en sourdine) des frondeurs dans le ministère droitisant de Manuel Valls et Emmanuel Macron, Taubira jouissait visiblement de sa scandaleuse immunité. Tel un mari trompé de notoriété publique, le président de la République ne demandait à ce ministre incontrôlable que de sauver un minimum d’apparences, de continuer à échanger son droit de retrait contre l’appétissant plat de lentilles ministériel et feignait de croire que ce compromis boiteux valait acquiescement.

    De fait, c’est Christiane Taubira qui a choisi sa fenêtre de tir, autrement dit la forme et le moment de son départ, les pires pour le gouvernement fragilisé dont elle était le dernier gri-gri. C’est le matin même du jour où le projet de révision constitutionnel sera présenté et discuté à l’Assemblée, devant une majorité divisée, une opposition goguenarde et malveillante et une opinion agacée par la distance persistante entre le langage martial de nos dirigeants et la persistance, voire l’aggravation des menaces qui pèsent sur nous, qu’en claquant la porte qui lui était grande ouverte depuis longtemps elle jette son pavé dans la mare.

    Ce pourrait être une fable : « Les Couleuvres et le Scorpion ». Après avoir tout avalé et jusqu’à la nausée, Christiane Taubira va pouvoir développer, contre les anciens amis qui lui avaient gardé sa place auprès d’eux sur le navire en perdition, toute sa capacité de nuisance. Retrouvant sa liberté de parole et de critique, reprenant où elle l’avait laissé son rôle de conscience et d’icône de la gauche, l’ex-ministre de la Justice – dont la candidature, en 2002, avait contribué pour sa part à la défaite de Jospin – est susceptible, en groupant autour d’elle – ce qui n’était pas le cas à l’époque – la gauche morale, la gauche des valeurs, la vraie gauche, de priver le candidat officiel du PS de la possibilité d’accéder au second tour. Aujourd’hui est un jour à marquer d’une pierre noire pour Hollande et, accessoirement… pour Mélenchon. 

     
    Journaliste et écrivain
    Il a présidé la Bibliothèque de France et a publié plus d'une vingtaine de romans et d'essais. Co-fondateur de Boulevard Voltaire, il en est le Directeur de la Publication
     
  • Justice & Société • Philippe Bilger : « La sécurité est enfin une priorité »

     

    par Grégoire Arnould

    Ancien avocat général, Philippe Bilger est aujourd’hui magistrat honoraire et président de l’Institut de la parole. Pour lui, les événements tragiques du 13 novembre ont enfin sonné le réveil du gouvernement socialiste sur les questions de sécurité.

    La loi sur le Renseignement a été présentée comme une mesure-phare contre le terrorisme. Manuel Valls a même dit, en juillet, que « la France a désormais un cadre sécurisé contre le terrorisme et respectueux des libertés ». Est-ce un mauvais procès de dire qu’elle n’a pas permis d’empêcher les événements du 13 novembre ?  
    Même le pays le mieux armé ne peut échapper aux réalités criminelles. En ce domaine, le risque zéro est une vue de l’esprit. Dans la mesure où le pouvoir socialiste a découvert la nécessité de la lutte contre le terrorisme et qu’il lui a apporté les moyens nécessaires, je ne peux qu’approuver cette loi sur le renseignement même s’il aurait été naïf d’imaginer qu’elle allait tout régler. Depuis l’affaire Merah, si on avait bien voulu examiner le détail de tous les dysfonctionnements liés à la prévention contre le terrorisme, on aurait pu constater des carences dans la surveillance et une négligence dans le contrôle. Si l’on avait été exemplaire sur le plan des pratiques, une telle loi n’aurait peut-être pas été nécessaire.

    L’arsenal juridique actuel vous semble-t-il satisfaisant pour lutter efficacement contre le terrorisme ?
    Je ne vais pas critiquer une juridiction qui se montre de plus en plus vigilante. La voie législative est empruntée pour lutter contre le terrorisme. Cela dit, cette démarche n’a de sens que si les comportements des différentes administrations chargés de la mettre en œuvre sont exemplaires. Les services de renseignements eux-mêmes ont besoin d’une compétence et d’une rectitude qui leur permettront de donner toute sa vigueur à l’outil législatif.

    L’accent n’aurait-il pas dû être mis sur la correction des défaillances des services de renseignement ?
    Toutes les mesures ne peuvent pas être prises en même temps. Mais il faut désormais être exigeant : à partir du moment où l’on donne les moyens de travailler aux différents services, on ne doit plus tolérer les « imperceptions » et les négligences coupables. Il me semble que, depuis le 13 novembre, l’appareil d’état a pris conscience de la gravité de la situation : par exemple, depuis deux mois, 1 000 personnes jugées indésirables n’ont pas pu rentrer en France. Le processus pour atteindre un niveau de sécurité efficient se met en œuvre.

    Le garde des sceaux, Christiane Taubira, ne devrait-il pas être au front en raison des derniers événements ?
    Christiane Taubira est complètement en décalage par rapport à cette prise de conscience socialiste de la nécessité d’une politique sécuritaire renforcée. Je n’aime pas le terme « sécuritaire » mais force est de constater que la priorité est enfin donnée à l’exigence de sûreté contre le terrorisme. Il faut espérer que, dans un futur proche, on applique ces règles de rigueur, de cohérence et de sévérité à la criminalité et à la délinquance ordinaire. Ce qui serait suivre une action exactement inverse à celle menée par Christiane Taubira depuis qu’elle est au ministère. D’autant plus que la porosité entre le crime et le terrorisme n’est plus à démontrer : voyez les parcours personnels des assassins du 13 novembre.

    Pour vous, l’action de François Hollande et du gouvernement semblent aller dans le bon sens…
    L’attitude du président de la République sur la révision constitutionnelle est pertinente. à mon avis, il est suffisamment lucide pour comprendre qu’on ne peut plus se permettre de créer des niveaux supplémentaires de lutte contre le terrorisme à chaque fois que notre pays est attaqué. à un moment donné, le seuil maximum législatif sera atteint. En modifiant la Constitution, notamment par la prolongation de l’état d’urgence, on se donne les moyens de lutter de manière décisive contre le terrorisme, quel que soit le visage qu’il présentera à l’avenir. Cela coupe court au risque d’une escalade législative.

    Autre mesure-phare proposée par le gouvernement : la déchéance de nationalité. Elle ne fait pas l’unanimité chez les socialistes…
    Imaginez la portée, pour cette gauche dogmatique, de telles décisions ! Après avoir découvert le réalisme économique et financier, François Hollande découvre l’exigence de sécurité avec des mesures que la droite n’aurait jamais osé mettre en œuvre… La gauche sectaire, bien sûr, s’en indigne. De fait, le locataire de l’élysée illustre le zèle des nouveaux convertis. Quand ils découvrent la réalité, ces derniers basculent dans une forme de radicalité avec un élan d’une vigueur stupéfiante pour les gens « raisonnables ». Pour ma part, je m’en réjouis !

    En tant qu’ancien magistrat, quelle est votre opinion sur la campagne menée pour le retour du juge Marc Trévidic au pôle antiterroriste ?
    Marc Trévidic est un juge remarquable, qui a accompli un travail exceptionnel à l’antiterrorisme. Il est d’ailleurs le seul magistrat à être intervenu dans les médias depuis l’affaire Merah. C’est logique. Ceux qui sont actuellement en poste à l’antiterrorisme doivent respecter un devoir de réserve. Je regrette néanmoins l’impression qui est donnée d’une connivence entre les médias et le juge Trévidic. Comme si les 9, et bientôt 10, juges du pôle parisien ne faisaient rien de leurs journées et que le départ d’un homme, aussi remarquable soit-il, mettait à mal tout le système. On ne peut pas laisser penser de telles choses. Marc Trévidic doit tenir compte du fait qu’il faut renvoyer la balle à ceux qui sont désormais à sa place.

    N’est-il pas regrettable pourtant qu’un magistrat compétent ne puisse rester en place plus de dix ans ?
    Peut-être qu’un jour ce principe sera révoqué. Il n’en reste pas moins qu’il est gênant, comme l’ont fait les députés Les Républicains, de demander la révision d’une loi pour un seul homme alors que les mêmes pourfendaient, à juste titre, les lois de circonstances votées contre Hersant ou pour Tapie… Cette volonté de recourir à un homme providentiel traduit l’angoisse qui a saisi la population française. Cependant, pour faire face à la réalité judiciaire quotidienne de l’antiterrorisme, il est indispensable de mobiliser les magistrats en place et de ne pas tenir pour rien ce qu’ils réalisent. Souvenez-vous de la campagne de promotion autour d’Eva Joly, alors juge d’instruction. On s’est aperçu à quel point elle était catastrophique. Certes, les circonstances sont différentes mais le processus est identique. 

     

  • Affaire Vincent Lambert et Cour Européenne des Droits de l’Homme, par Jacques Trémolet de Villers

     

    jacques%20tremolet%20de%20villers%203.jpgLe 5 juin 2015, la Cour Européenne des Droits de l’Homme a refusé de condamner la France, à raison de l’arrêt du Conseil d’Etat qui autorisait la mise à mort de Vincent Lambert. Cette décision est lourde de conséquences, qui ne sont pas toutes négatives. Sur les dix-sept juges composant la grande Chambre, cinq, exprimant une opinion dissidente, ont dit l’essentiel. D’abord que cet arrêt enlevait à la Cour le droit de se prévaloir de son titre « Droits de l’homme » et d’être « la conscience de l’Europe ». Ensuite, de façon très pragmatique mais très exacte « nous ne comprenons pas… pourquoi le transfert de Vincent Lambert dans une clinique spécialisée (la mission de Santé Bethel où l’on pourrait s’occuper de lui et donc soulager l’Hôpital universitaire de Reims) a été bloqué par les autorités ».

    La Cour Européenne des Droits de l’Homme n’a pas été, et ne sera jamais « la conscience de l’Europe ». Elle n’est pas non plus, malgré son ambition excessive, la super Juridiction plus souveraine que nos instances portant ce qualificatif « Conseil d’Etat et Cour de Cassation ». A l’image de l’Union Européenne, elle est une institution sans âme, sans histoire, sans autorité – que cinq juges le proclament souligne cette réalité. Si la Cour Européenne des Droits de l’Homme avait eu le courage de trancher les questions qui lui étaient soumises en se faisant le défenseur de la vie humaine, elle aurait gagné cette autorité. Elle ne l’a pas fait. C’est douloureux pour ceux qui l’ont saisie, mais c’est dans l’ordre des choses. Il ne faut pas prendre des vessies pour des lanternes et des fonctionnaires internationaux pour une cour de justice souveraine.

    Mais ces juges dissidents ont souligné l’incroyable excès de pouvoir qui, aujourd’hui, en France, interdit à la famille d’un malade le libre choix de l’établissement où seront prodigués les soins nécessaires. On a écrit à juste titre que la peine de mort avait été rétablie pour Vincent Lambert. Il faut ajouter que c’est la peine de mort en prison.

    Les familles qui vivent des évènements semblables sont unanimes à témoigner du combat qu’elles doivent livrer sans cesse, non contre des médecins ou des infirmiers qui, dans l’ensemble, ont à cœur de faire leur devoir, mais contre l’invraisemblance des règlements, arrêtés, contraintes, qui ajoutent à leur souffrance déjà immense, une fatigue qui peut devenir insurmontable. Avant d’être judiciaire, comme le font remarquer ces cinq juges, le cas de Vincent Lambert appelle à une réflexion pratique à laquelle, seule, une autorité politique pourrait répondre. L’administration des choses, en tous domaines, même dans la santé publique, aboutit presque fatalement à la confection de nœuds gordiens que personne ne parvient à dénouer, les juges -fussent-ils européens ou simples nationaux- moins que tous les autres.

    On s’en souvient. Ce fut Alexandre qui trancha, d’un coup d’épée souverain, le nœud gordien.

    Les malades dont personne ne veut plus, les plus pauvres d’entre les pauvres, aujourd’hui comme toujours, en France, attendent un Prince. 

     

  • LIVRES • Du traité transatlantique à Voltaire, Depardieu et Cartouche ...

      

    traité

    C'est un niveau d'alerte sans précédent que le Traité transatlantique (TTIP) actuellement négocié à huis clos loin des citoyens comme des États, fera franchir à l'ensemble des pays d'Europe, s'il est ratifié. (...)
    En faisant, plus que jamais, planer l'ombre d'une bérézina ultra-libérale sur la vision idyllique de l'immense zone de libre-échange qui doit permettre, entre les deux continents, une liberté de circulation totale des hommes, des capitaux, des services et des marchandises. Comment ignorer, en effet, que d'abord c'est  la protection du consommateur mais aussi des entreprises d'Europe, étendue aux domaines environnemental, sanitaire, salarial, etc., qui volera en éclats, chassée du dispositif légal par des normes américaines nettement moins contraignantes ? À telle enseigne que les multinationales obtiendront désormais le droit de traîner en justice les États nationaux dont elles jugeraient la législation nuisible à leurs intérêts.   Et si le prix du libéralisme à tout crin était la perte de la souveraineté nationale désormais soumise à la toute-puissance des marchés financiers ? Que représente exactement la mondialisation sinon le stade suprême de l'hégémonie du Capital ? Quant à la « gouvernance », prétendu modèle de management, ne donne-t-elle pas le moyen de diriger les États. en tenant le peuple à l'écart ?   Dans cet ouvrage très documenté, Alain de Benoist expose avec une remarquable clarté ces enjeux cruciaux et les dangers qu'ils annoncent. Avec, en guise de réponse, un seul mot d'ordre : pour faire face aux menaces, rebellez-vous ! 

    Le traité transatlantique et autres menaces
    Alain de Benoist
    Editions Pierre-Guillaume de Roux, 250 pages, 2015   
    23,00 euros

     

    voltaire

    Voltaire ! Figure des Lumières qui a donné son nom à nombre de collèges, lycées, places et boulevards. Dont on fait lire des extraits, toujours les mêmes, aux jeunes gens de nos écoles, et que l'on cite, parfois à tort, sur les plateaux télé, dans les cours de récré, dans les dîners de famille. Parce que Voltaire c'est cet ami de l'humanité, ce chantre de la liberté, que l'on veut, que l'on doit mettre en avant pour légitimer la démocratie libérale marchande - ou, dirons-nous, la social-démocratie qui lui permet de perdurer - dont nous sommes prisonniers. Il est l'un de nos geôliers, l'un des gardiens de notre prison mentale.
    Alors il faut lire Voltaire, mais le lire jusqu'au bout, le lire tout entier pour le découvrir vraiment, et découvrir dans le même temps le fond de l'esprit de notre époque, son « logiciel » comme nous dirions avec un terme d'aujourd'hui, le paradigme dans lequel nous vivons ou survivons.
    C'est ce qu'a fait Marion Sigaut. Elle nous livre ici, toujours citées, toujours sourcées, les pensées intimes de Voltaire, ce qu'il disait à ses amis, comment il se comportait, comment il jugeait ses contemporains ; en deux mots la face cachée et pourtant accessible à qui veut se donner la peine de lever le voile, d'un personnage flamboyant dont le masque commence à s'effriter.  

     

    Voltaire, une imposture au service des puissants
    Marion Sigaut
    Editions Kontrekulture,  463 pages, 2015   
    19,00 euros

     

     

    depardieu

     

    Richard Millet, romancier et essayiste, à qui l'on doit quelques chefs-d'oeuvre de la littérature contemporaine dont Ma vie parmi les ombres, Trois légendes ou L'Etre boeuf.
    Depardieu, c'est l'ultime monstre sacré, sur qui la politique n'a pas de prise. L'acteur au corps rabelaisien, pétant et éructant à la face du monde, qui a refusé d'être enterré vivant dans la masse informe. Passé à l'Est, à jamais "hors champ" pour les gardes rouges du Culturel, lui seul aura su résister à l'américanisation du modèle français. Longtemps "migrant de l'intérieur", Depardieu demeure ainsi l'homme du scandale autant que de la grâce qui, mieux que personne, aura su rendre à l'esprit français les accents de la vérité. Là où la tentation du sublime, la dérision grandissante et l'enlisement dans le banal font le lit de la décadence.
     

     

    Le corps politique de Gérard Depardieu
    Richard Millet

    Editions Pierre-Guillaume de Roux, 123 pages, 2015    17,90 euros

     

     

    cartouche

    Né dans une famille d'honnêtes artisans parisiens pendant le règne de Louis XIV, Dominique Cartouche va devenir, autour de ses vingt ans, le plus terrible des brigands que la police du roi ait eu à redouter.(...)  

     

    Dominique Cartouche, la véritable histoire
    F. Garcia et L-B. Koch.
    Editions Kontrekulture,  49 pages, 2015     20,00 euros

     

    Pour commander ...

    flore.jpg

     

  • Le procès Chirac reporté : ce n'est rien, ce n'est qu'un écoeurement de plus...

            "On a fini par en oublier le fond de l’affaire. Rappel des faits." dit la page d'accueil de France info que nous mettons ci-après. De maneuvre dilatoire en reports, les renvois successifs de l' "affaire" aboutissent bien à cela, en effet, qui est très probablement, au moins pour certains, le but recherché : qu'on s'y perde, et qu'on l'oublie.

            Raison de plus pour ne pas tomber dans le panneau, et puisque France info peut nous y aider, allons-y, grâce à cette chronique Le plus de France info, par Laurent Doulsan, qui était consacré aux magouilles de Chirac, ce jeudi 3 mars (on se demandait encore si le procès aurait lieu, ou s'il serait reporté...) : édifiant !.... :

            Par devant, c'est Chirac-les-valeurs-de-la-République, et "les colonnes du Temple..." et tout le boniment de façade, aussi mielleux et vertueux que de façade, justement...

            Mais, par derrière, c'est très nettement moins reluisant. C'est même carrément minable....

            Non que nous critiquerions la corruption d'aujourd'hui au nom d'un passé immaculé et sans tâche : nous l'avons dit plusieurs fois : il y a toujours eu, sous la Royauté, des corrompus et de la corruption, des passe-droits, des magouilles, des gabegies et tout ce que l'on voudra. Mais, aujourd'hui, la République idéologique a prétendu qu'elle aurait régénéré la France, et les français. Venant, donc, de personnes qui n'ont que le mot de "valeurs" à la bouche, et qui nous accablent d'incessants discours moralisateurs, les corruptions qui s'étalent n'en sont que plus insupportables. Non seulement il y a toujours des corrompus, dans la République régénérée qu'on nous avait promis aux "origines", mais la corruption des-dits corrompus fait bien souvent pâlir celle "d'avant"....

    chirac,emplois fictifs,mairie de paris

    Lire la suite

  • Clip de fin pour l'affaire de Juvignac ?

            Le vendredi 5 Novembre, à 12h12, on apprenait que la justice venait de rendre une ordonnance de Non-lieu dans l'affaire de Juvignac. On se souvient qu'il y a un an, un professeur a été mis en examen pour le meurtre de l’un de ses anciens étudiants.

            Le jeune homme s’était introduit chez lui, menaçant de le brûler vif avec sa femme et son fils. La légitime défense a été reconnue et la juge d’instruction a prononcé le non lieu.

            La famille de la victime annonce qu'elle va faire appel de la décision.

            Qu'est-ce qu'elle veut ? La Légion d'honneur à titre posthume ?.....

  • Ma petite entreprise / Ne connaît pas la crise... (air connu)....

                D'après les dépêches d'agences : 19 ans, 39 condamnations ! Qui dit mieux ? Un grand bravo à Mounir, champion toutes catégories, pour la très inetnse activité qu'il déploie...

                Le tribunal de Saint-Etienne a condamné trois "jeunes" à plusieurs mois de prison ferme pour violences envers un autre détenu, dans l'enceinte même de la maison d'arrêt : dans la cour de promenade de La Talaudière, ils s’en sont étaient pris - à trois contre un, tout de même... - à un co-détenu...

    Lire la suite

  • Il semblerait que, pour le procureur Girard, l'ennemi ce soit la Société, et pas les malfaiteurs !...

                  Un gendarme est aux Assises. Il a tiré sur un détenu qui s'enfuyait, détenu "défavorablement connu de services de police" comme on dit pudiquement, et connu pour être, de fait, dangereux. Si la mort d'un homme est toujours regrettable, il convient malgré tout de "raison garder". S'il fut un temps où, c'est en partie vrai, on pouvait avoir tendance à accuser quelqu'un en fonction de ses origines - ici, un  gitan... - aujourd'hui, nous vivons l'époque inverse : c'est, très souvent, le gendarme ou le policier qui sont suspectés, d'emblée.

                C'est ce qui se passe au procès de l'adjudant Christophe Monchal, qui semble s'acheminer logiquement vers l'acquittement du gendarme - puisque même l'Avocat général le demande... - mais qui a été bizarrement marqué par l'intervention du Procureur Girard, qui a, contre toute attente, chargé le gendarme.

                Durant son exposé, il a lâché : "Mieux vaut une personne en fuite qu'une personne abattue par un gendarme".

                    C'est son droit de le penser.

                 Mais on notera qu'il parle d' "une personne", en général, là où tous les rapports en possession de la Justice parlent d'un malfaiteur multi-récidiviste, et dangereux. Si c'est, redisons-le, son droit de faire la confusion - et de vivre dans la confusion mentale - entre deux choses pourtant très différentes, Monsieur le Procureur voudra bien admettre que c'est notre droit de penser que mieux vaut un malfaiteur abattu par un gendarme, qu'un malfaiteur en fuite, qui pourra, lors de sa fuite, abattre un gendarme ou un(e) simple citoyen(ne). Ou plusieurs...

                 Le procureur Girard pense-t-il que tout gendarme, tout policier, est, par nature, présumé coupable ? C'est l'impression qu'il donne...

  • Forfaiture ? Le second braqueur d'Uriage remis en liberté !...

                  "Certains rendent la justice (mais peut-on encore parler de Justice, ndlr)  en fonction de leurs convictions et de leur idéologie, et non au nom du Peuple français".

                 Voilà la réaction indignée, et "à chaud" d'un syndicaliste policier au micro de France info, ce vendredi 3 septembre au matin : on venait d'annoncer que le Juge d'application des peines - qui n'est donc pas le Juge d'Instruction, qui l'avait mis en examen peu avant - venait de libérer Moncif Ghabbour, le second braqueur du Casino d'Uriage. Qui avait, entre autres choses - une paille !... - tiré sur les policiers. Et tiré, bien sûr, pour tuer.....

                Dans la lignée de cette déclaration, les Syndicats de policiers se déclarent unanimement "écoeurés", et "s'interrogent sur leurs missions".

                "Difficilement compréhensible", comme l'a justement remarqué le Chef de l'Etat, cette décision augmente encore un peu plus le clivage et le divorce entre la Police et la Justice. Du moins, une partie d'entre elle : celle des Juges politisés qui font, en effet, passer leurs convictions (il est inutile de préciser de quel bord...) avant la défense des biens et des personnes....

                Combien de temps le Système pourra-t-il supporter un tel découplage entre deux piliers aussi essentiels de toute société normalement constituée ?

                Cette fois-ci, un petit Juge est peut-être allé trop loin.....

                Il y a longtemps que l'imprécation a été lancée : A quand, le Jugement des Juges ?

    Petit résumé des réactions : La décision a suscité immédiatement de vives réactions.pdf

  • Une fois de plus, la Suisse montre la voie.....

                C'est dans La Provence du mercredi 26 mai: suisse decheance.jpg

                Sitôt l'affaire des clandestins de Bonifacio connue (1) nous avons dit chiche, à ces juges faisant passer leurs opinions de gauche et d'extrême gauche avant toute autre considérations.

                Oui, chiche: vous voulez jouer à ce petit jeu là ? Vous voulez relâcher tout escroc sous prétexte de vices de forme ? D'accord, vous avez raison, et vous montrez la bonne voie !

                Que l'on reprenne, donc, et que l'on épluche, toutes les listes de naturalisations depuis les décrets Chirac de 1975 ! Et que l'on annule, pour vices de forme, avec évidemment expulsion immédiate du territoire à la clé, toutes les naturalisations accordéees bien souvent -tout le monde le sait- sur la base d'informations loin d'être toujours sincères, fiables et... vérifiables !.

                 Ca va en faire, et par centaines de milliers, des déchéances et des expulsions !.....

                 Mais, puisque les bons juges ont montré la voie du vice de forme, il faut bien la suivre.....

    (1) : environ deux cents clandestins echoués sur une plage, arrêtés puis immédiatement relâchés par des juges aux opinions politiques bien connues, sous prétexte de vice de forme....

  • Une fois de plus: Faute professionnelle d'un Juge = Libération d'un dangereux délinquant multirécidiviste....

             Aujourd'hui, et depuis un certain temps déjà, on empile des lois et on légifère à la tonne, sur tout et sur n'importe quoi, là où très souvent de simples règlements suffiraient.... Or, il y a quelque chose qui semble échapper à nos faiseurs de lois: ce sont ces libérations de délinquants, sinon incessantes, du moins très souvent répétées (trop souvent...), à cause de vices de formes et d'annulations de procédures.

    caricature jsutice.JPG

    Lire la suite

  • Qu’est-ce qui est insupportable ? Qu’est-ce qui ne correspond pas à la réalité ? Ou : Benoist Hurel, un scandale à lui tout seul…

    Suite(s) de la polémique Zemmour/Bilger et compagnie...

    benoist hurel.jpg

    Benoist Hurel, secrétaire général adjoint du Syndicat de la magistrature

     

                 Avec un aplomb sidérant, cet adepte du « plus c’est gros, plus ça passe… » n’a pas craint de déclarer, entre autres joyeusetés :

                 « …J'ai lu son blog (de Philippe Bilger, ndlr) où il explique qu'il dit tout haut ce que d'autres pensent tout bas. C'est insupportable car ce n'est pas la réalité. Ou en tout cas cela n'explique rien. Si on regardait dans la population pauvre, qui vit en banlieue, qui ne travaille pas, et qu'on comparait la délinquance des personnes de couleur et celle de la population générale, on verrait que le nombre de personnes de couleur qui commettent des infractions n'est pas supérieur à celui de la population générale, donc que les propos de ces deux personnages n'ont aucune valeur explicative, et, dès lors, un dessein stigmatisant. »

                 On ne répond pas à des contre vérité pareilles, pas plus qu’on ne perdrait son temps à répondre à quelqu’un qui prétendrait qu’il fait jour à minuit.

                 Que Benoist Hurel aille faire un tour dans certaines prisons, où jusqu’à 80% des détenus sont d’origine africaine… et surtout qu’il achète un poste de radio, et qu’il lise de temps en temps les journaux : il verrait bien la proportion « de personnes de couleur » dans l’explosion de délinquance qui empoisonne la France…

                 Réponse d'Eric Zemmour à la Licra......pdf

     

    eric-zemmour-et-philippe-bilger-4302802sppws_1715.jpg
  • (sur un air connu...) : "Ce jeune homme (pardon, ce Zemmour...) a dit la Vérité, il doit être exécuté !..."

                Le Syndicat de la Magistrature a exigé du Ministre de la Justice qu'elle prenne des sanctions contre Eric Zemmour. Celui-ci a, en effet, commis un crime impardonnable, dans sa chronique du 27 janvier dernier : il a dit la vérité.

    En disant ce qu'il pensait, et que nous pensons tous. Il n'est d'ailleurs pas anodin que le journaliste de RTL l'ait remercié, à la fin de sa chronique, justement "pour avoir dit ce qu'il pensait...".

    ZEMMOUR RTL 2.jpg

    Lire la suite