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Lire Jacques Bainville - Page 2

  • Lire Jacques Bainville (XXXIV) : Dix-Huit Brumaire et Deux Décembre

     (Comme tous les textes publiés dans cette catégorie, celui-ci, aussitôt paru, est incorporé à notre album Maîtres et témoins...(II) : Jacques Bainville. - 130 photos)

     

    2 DECEMBRE 1851.jpgJe possède de précieux souvenirs de famille sur le Deux Décembre. Par une heureuse fortune, j'en possède aussi sur le Dix-Huit Brumaire. Ces souvenirs ne feront pas une révolution dans la manière d'écrire l'histoire. Mais ils sont bien intéressants tout de même. 

    Une arrière-grand-mère que je n'ai jamais connue habitait Saint-Cloud au moment où les grenadiers de Bonaparte envahirent la salle où étaient assemblés les Cinq Cents. Il paraît que ce fut une belle débandade. Qui par les couloirs, qui par les fenêtres, les parlementaires de l'an VIII s'étaient enfuis dans toutes les directions en voyant apparaître les baïonettes dans le "temple des lois". Ils avaient même fui d'une course si éperdue que les pelouses de Saint-Cloud étaient semées d'écharpes et de chapeaux à plumes : car les Cinq Cents avaient un magnifique uniforme.

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  • Lire Jacques Bainville (XXXIII) : La question du Canada

     (Comme tous les textes publiés dans cette catégorie, celui-ci, aussitôt paru, est incorporé à notre album Maîtres et témoins...(II) : Jacques Bainville. - 128 photos)

     

    1763.jpgComme l'a montré l'excellente et savante étude du "Britannicus" que L'Action française a reproduite hier, elle n'est pas si simple que cela, l'affaire du Canada.

    Il ne suffit pas de dire que Louis XV  a abandonné les Canadiens à leur sort, que Voltaire a négligemment parlé des "arpents de neige", ni même que l'opinion publique a partagé cette indifférence et ce dédain.

    Il y a plus. Le ministre qui a contresigné ce traité de Paris, réputé humiliant et désastreux, était un des plus grands que nous ayons eus. Saluez : c'était Choiseul. Choiseul n'a-t-il pas su ce qu'il faisait ?

    Je crois tout de même que si. Dès qu'on va au fond des choses, on s'aperçoit qu'à sa place on n'eût pas été médiocrement embarrassé par la difficulté du problème qu'il avait à résoudre.  

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  • Lire Jacques Bainville (XXXII) : Iéna

    (Comme tous les textes publiés dans cette catégorie, celui-ci, aussitôt paru, est incorporé à notre album Maîtres et témoins...(II) : Jacques Bainville. - 127 photos)

     

    iena1.jpgHenri Houssaye, au moment où il est mort, mettait la dernière main à un livre qui devait être intitulé Iéna. Comme il sentait que la vie l'abandonnait, il dit un jour à notre confrère Louis Madelin ce joli mot mélancolique : "Je n'irai même pas jusqu'à Berlin !" Louis Madelin y est allé à sa place et tous ses lecteurs y vont de bon coeur avec lui, car Iéna, Auerstadt, l'anéantissement de la Prusse, ce sont quelques unes des meilleures pages de notre épopée nationale. De toutes les victoires françaises, Iéna est une de celles dont nous aimons le mieux nous souvenir, surtout depuis que nous avons eu Sedan.

    Iéna avait été le Sedan prussien. Seulement Sedan n'a pas eu de revanche, tandis qu'Iéna en a eu trois, en 1814, en 1815 et en 1870. Cela donne à réfléchir sur la qualité des victoires napoléoniennes.

    (Illustration : Le soir d'Iéna, par Jean-Baptiste-Edouard Detaille, 1848/1912)

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  • Lire Jacques Bainville (XXXI) : Sur "l'énergumène" Hitler, dès 1930... (I)

    (Comme tous les textes publiés dans cette catégorie, celui-ci, aussitôt paru, est incorporé à notre album Maîtres et témoins...(II) : Jacques Bainville. - 126 photos)

     

    hitler LECTEUR DE BAINVILLE.jpg1. Journal, Tome III, 1927/1935, note du 26 Juin 1930 :

    "Tandis que le chancelier Brüning est toujours à la recherche d’un ministre des finances, il se passe en Allemagne des choses singulières. Pays déconcertant, pays à surprises, auquel on ne peut faire confiance qu’en se méfiant beaucoup. Les succès électoraux que remporte Hitler ne sont-ils pas un phénomène prodigieux ?

    Quel est le programme de cet agitateur ? Toutes les outrances. Il est à la fois nationaliste et socialiste : c’est même le double nom du parti qu’il a fondé. Il est pour la revanche et contre le capitalisme. On a dit que son drapeau pourrait être le drapeau rouge avec la croix gammée, signe de ralliement des antisémites. Hitler joue sur tous les tableaux de la démagogie violente. Et tout ce qui ferait qu’ailleurs, dans un pays sensé, il ne serait suivi que par une poignée d’énergumènes, lui attire en Allemagne une clientèle qui s’accroît tous les jours."

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  • Lire Jacques Bainville (XXX) : L'Avenir de la bourgeoisie

     (Comme tous les textes publiés dans cette catégorie, celui-ci, aussitôt paru, est incorporé à notre album Maîtres et témoins...(II) : Jacques Bainville. - 125 photos) 

     

    crise subprimes.jpgIl est presque centenaire, ce texte écrit le 15 mai 1914, très peu de temps avant le début du grand carnage...

    Et pourtant, quel drôle d'effet il produit, lorsqu'on le lit aujourd'hui ! Quel étrange sentiment de "déjà vu", de "bien connu" : mais oui, c'est cela, c'est à notre situation aujourd'hui qu'il nous fait irrésistiblement penser, en France en particulier, en Europe - et même dans le monde... - en général.

    "...perdre ce respect de l'argent, hérité d'une longue série de laborieux ancêtres..."; "...l'habitude du danger et le goût de la spéculation..."; trois familles sur dix qui "vivent plus largement que leurs moyens ne le leur permettent", "cinq qui dépensent tous leurs revenus... et deux peut-être seulement qui observent encore les anciennes pratiques d'économie et d'accumulation..."

    En somme, une psychologie et des comportements propres à créer une situation économique saine et prospère; ou, à l'inverse, et comme nous le voyons aujourd'hui sur une grande échelle - qu'il s'agisse des particuliers ou bien des États... - une psychologie et des comportements propres à créer une économie fondamentalement malsaine, qui ne peut déboucher, à terme, que sur une grave crise...

    Et mention spéciale pour cette observation, si juste, sur cette "révolution socialiste" qui "ne se fera pas par brutale confiscation, mais par un lent processus..."

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  • Lire Jacques Bainville (XXIX) : M. Emile Zola et le socialisme sentimental

    (Comme tous les textes publiés dans cette catégorie, celui-ci, aussitôt paru, est incorporé à notre album Maîtres et témoins...(II) : Jacques Bainville. - 123 photos) 

     

    zola.jpgIl y a environ quinze ans, désireux de se purifier pour entrer à l'Académie, M. Émile Zola s'assit à sa table et résolut d'écrire un "bon roman". Ce fut mystique, ce fut religiosâtre. Cela s'appelait Le Rêve. Et jamais il n'avait rien fait de plus inconvenant. Sous prétexte de peindre l'innocente piété, de montrer l'exaltation de l'idéal catholique dans une jeune âme, M. Zola mit au jour une caricature qui inspira autant d'éloignement aux gens de goût que d'indignation aux hommes de foi. On a souvenir que M. Anatole France en lettré, en écrivain français, en historien qui connaît et qui aime nos traditions, en moraliste qui a le respect de tout ce qui touche à la vie spirituelle, fit entendre dans un journal calviniste une vive protestation contre ce profanateur.

    Un besoin pathologique de souiller tout ce qu'il approche possède M. Émile Zola. Charcot soignait de tels malades. Et l'on peut lire dans les revues cliniques des cas qui ne sont pas fort éloignés du sien. Les enfants, ces petits sauvages, ne sont poussés par leur instinct qu'à briser les objets. La brutalité même des foules ne les entraîne qu'à des actes de violence. Le noyer de la route, qui gémissait des injures du passant, se plaignait seulement que l'on cueillît ses fruits ou qu'on brisât ses branches. Il n'est qu'un malade pour trouver de la volupté à salir ce qui est beau et ce qui est pur. M. Emile Zola est un "sujet" extraordinaire : il lut un jour Jacques de Voragine et La Légende dorée fut polluée pour avoir été traduite par sa plume.      

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  • Lire Jacques Bainville (XXVIII) : De la Révolution et des Révolutions (II/II)

    (Comme tous les textes publiés dans cette catégorie, celui-ci, aussitôt paru, est incorporé à notre album Maîtres et témoins...(II) : Jacques Bainville. - 122 photos) 

     

     

    franc-maconnerie.JPGC'est une chose qui paraît si mystérieuse, qui choque tellement l'esprit que, pour l'expliquer, on a fait intervenir l'action des sociétés secrètes. De Barruel au livre tout récent de M. Bernard Fay, la franc-maçonnerie a été désignée comme le moteur de la Révolution. Un des moteurs peut-être. Les "sociétés de pensée" étudiées par Augustin Cochin n'ont pas été indifférentes. Comment leur imputer le fait extraordinaire que les Français aient subi ce qu'ils ne voulaient pas jusqu'à ce qu'ils aient obtenu à peu près ce qu'ils voulaient ? La raison s'y refuse. La persistance et la renaissance du catholicisme, avec lequel compta Robespierre lui-même, sont là pour donner raison à la raison.

    En suivant les traces de "la contre-révolution sous la révolution", M. Louis Madelin apporte des explications naturelles. Que s'est-il donc passé entre 1789 et 1799, comme entre le 18 brumaire et la restauration des Bourbons ? Rien que de très simple. Les gouvernements qui se succédaient exerçaient tour à tour attraction et répulsion sur la masse dont les dispositions générales ne changeaient pas. Elle était contre la Révolution chaque fois que la Révolution attentait à ses habitudes anciennes. La loi du maximum et l'interdiction de recevoir en paiement une autre monnaie que les assignats étaient la cause d'un mécontentement violent. Parallèlement, la crainte d'une revendication des propriétaires dépossédés rejetait du côté de la Révolution la foule des acquéreurs des biens nationaux, lesquels savaient bien en outre qu'ils s'étaient acquittés en monnaie dépréciée et qu'ils avaient fait par là une trop bonne affaire. Nous avions déjà montré dans notre Histoire de France ces curieuses influences en sens contraires de l'assignat.

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  • Lire Jacques Bainville (XXVII) : De la Révolution et des Révolutions (I/II)

    (Comme tous les textes publiés dans cette catégorie, celui-ci, aussitôt paru, est incorporé à notre album Maîtres et témoins...(II) : Jacques Bainville. - 121 photos) 

     

    TERREUR GUILLOTINE 1.jpgDès que certaines questions sont posées, elles exigent impérieusement une réponse. L'esprit n'a plus de repos jusqu'à ce qu'il ait reçu une explication qui le satisfasse. Et les livres qui offrent un aliment à cette curiosité après qu'ils l'ont fait naître sont toujours sûrs de retenir le lecteur.

    L'ouvrage de M. Louis Madelin, la Contre-Révolution sous la Révolution est de cette nature. Que dit l'auteur dès les premières pages ? Des choses qui ne sont pas nouvelles ni inconnues mais qu'il rapproche et dont le rapprochement suscite un problème.  

    Tout le monde sait qu'en 1789 la France ne désirait à aucun degré une révolution dans le sens que le mot a pris par la suite. Dans le vieux langage révolution signifiait changement et, en quelque sorte, changement périodique. Montesquieu parlait des révolutions qui se produisent tous les dix ans dans les sociétés. Il en parlait comme un astronome. Lorsque le chancelier Maupeou avait dissous les Parlements, on avait dit "la révolution de Maupeou". Quand on prononçait le mot de révolution au moment de la convocation des États généraux, personne n'entrevoyait des échadauds ni toutes les choses terribles que le même vocable a représentées depuis. Si l'on se fût douté alors de ce qui allait se passer, il est probable qu'on eut dit "éversion", terme employé d'ailleurs aussi bien par les écrivains contre-révolutionnaires que par les écrivains révolutionnaires à la chute de la monarchie.

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  • Lire Jacques Bainville (XXVI) : Encore Jean-Jacques Rousseau

    (Comme tous les textes publiés dans cette catégorie, celui-ci, aussitôt paru, est incorporé à notre album Maîtres et témoins...(II) : Jacques Bainville. 120 photos)

     

    rousseau,les confessionsÀ table, l'autre soir, on parlait de Rousseau. C'est l'homme du jour et il est de moins en moins probable que la fête de son bi-centenaire soit très heureuse pour sa mémoire. Chaque fois qu'une affreuse curiosité ramène la pensée sur Jean-Jacques, c'est pour découvrir chez lui un peu plus d'ignominie. Et pourtant, ce livre monstrueux, ce musée des horreurs qui s'appelle les Confessions, ce n'est pas un livre que le dégoût fasse refermer. Jean-Jacques a beau être, selon le mot d'un personnage de M. Anatole France, un "plat coquin", l'ouvrage où il s'est déshabillé et mortifié en public, ouvrage écoeurant, révoltant même si l'on veut, n'a pas la moindre platitude. Le sortilège de l'art le soutient et plusieurs de ces épisodes (celui du gué, celui des cerises, celui de la courtisane vénitienne) resteront parmi les choses célèbres de la littérature de tous les temps, en dépit de leur fausse innocence ou de leur troublante impureté.

    C'était un très grand, un très puissant écrivain que Jean-Jacques. Quel critique a dit que sa période, pour l'ampleur, n'avait d'égale que celle de Bossuet ? Il est certain que son action n'a été si profonde qu'en raison du charme de sa voix.

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  • Lire Jacques Bainville (XXV) : Jean-Jacques Rousseau

     (Comme tous les textes publiés dans cette Catégorie, celui-ci, aussitôt paru, est incorporé à notre Album Maîtres et témoins...(II) : Jacques Bainville.)

     

    rousseau "Qu'est-ce que la célébrité ? Voici le malheureux ouvrage à qui je dois la mienne." Je ne vous donnerai pas en plus de trois ou quatre le nom de l'auteur de ces lignes et vous avez déjà reconnu cet accent de désanchantement et d'orgueil. C'est l'homme que le gouvernement de la République fêtera bientôt au Panthéon qui inscrivait ces mots en tête d'une réédition de son premier ouvrage, ce célèbre et absurde "discours" où il niait la civilisation et l'art dans le pays et le temps même où l'art et la civilisation étaient parvenus au degré d'achèvement le plus haut. On imagine assez bien une sorte de dialogue, pareil à ceux où Rousseau se faisait le juge de Jean-Jacques et dans lequel l'auteur du Contrat social examinerait la séance de la Chambre où il a été question de lui, et où il répéterait, l'appliquant à toute son oeuvre, ses paroles d'une amertume et d'un amour-propre incurables : "Voici le malheureux ouvrage à qui je dois ma célébrité."

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  • Lire Jacques Bainville (XXIV) : Comment la Hollande renonça à la République

     (Comme tous les textes publiés dans cette Catégorie, celui-ci, aussitôt paru, est incorporé à notre Album Maîtres et témoins...(II) : Jacques Bainville. )

     

    HOLLANDE DRAPEAU.jpgM. le bourgmestre d'Amsterdam est évidemment un ironiste. Comme le cortège présidentiel débarquait dans sa ville, ce magistrat batave s'avança vers M. Fallières et lui tint à peu près ce langage : "Vous arrivez, monsieur, dans un pays qui, après avoir été longtemps en République, a opté finalement pour la monarchie. Nous nous trouvons très bien d'être royalistes. Quant à vous, vous représentez un pays qui, après avoir longtemps possédé la royauté, s'est mis sous le régime républicain. Si vos compatriotes sont satisfaits, c'est leur affaire. Je leur souhaite toutes sortes de prospérités."

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  • Lire Jacques Bainville (XXIII) : Variations sur le 14 juillet, et l'erreur intériorisée de Louis XVI...

    bainville,14 juillet,révolution,nicolas ii,bastilleJournal - Tome III, Note du 15 juillet 1929

     

    Supposons qu'on apprenne ce soir qu'une bande de communistes, grossie des éléments louches de la population, a donné l'assaut à la prison de la Santé, massacré le directeur et les gardiens, délivré les détenus politiques et les autres.

    Supposons que cette journée reste dépourvue de sanctions, que, loin de là, on la glorifie et que les pierres de la prison emportée d'assaut soient vendues sur les places publiques comme un joyeux souvenir.

    Que dirait-on ? Que se passerait-il ?

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  • Lire Jacques Bainville...(XXII) : Oui, la "paix séparée" avec l'Autriche était possible, mais...

    clemenceau_old.jpgDans son Journal inédit 1914, note du 4 décembre, pages 209/210/211, Bainville écrit même qu'une paix séparée aurait pu, peut-être, être réalisée... dès la Noël 1914 ! :

    Oui, mais voilà : Clémenceau était un républicain farouche, haineusement anti-catholique, de la trempe des Villani et des Jules Ferry (celui qui voulut "organiser le monde sans roi et sans Dieu").

    Leur idéologie républicaine et anti-chrétienne passait avant ce qui était pourtant, de toute évidence, le plus élémentaire intérêt national. Clémenceau, Villani, Ferry, et tous leurs semblables, étaient les héritiers de ceux qui n'ont ni compris ni admis le renversement des alliances, opéré par Louis XV : politique véritablement "progresiste" et "révolutionnaire", à laquelle se sont opposé des soi-disant révolutionnaires, en fait "conservateurs" et "rétrogrades"; qui ont ensuite haï l' "Autrichiennne", laissant libre cours à une xénophobie de mauvais aloi; et qui ont déclaré à l'Autriche - et à l'Europe... - une stupide guerre de 23 ans qui a mis la France à genoux, amenant par deux fois les alliés à Paris; et ont enfin, à tout prix, fût-ce celui du sang de millions de jeunes français, détruit cet Empire catholique qu'était l'Autriche-Hongrie, devenu allié naturel de la France depuis Louis XV, et qui aurait probablement bien gêné - peut-être même empêché - Adolf Hitler... 

             Mais il fallait, pour Clémenceau, que l'idéologie républicaine at anti-chrétienne triomphât, fût-ce en agissant directement contre l'intérêt national.... 

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  • Lire Jacques Bainville...(XXI) : Kab l'architecte (II/II)...

    bainville kab anciens.jpgDéjà le bruit se répandait dans la tribu que les cavernes allaient être abandonnées pour des habitations placées entre l'eau et le ciel. Les uns s'en promettaient une vie plus heureuse. D'autre se moquaient de ces nids aquatiques ou prophétisaient l'effondrement des pieux et la noyade des occupants. D'autres enfin, comme Rhâ l'avait prévu, montraient un visage sombre et désolé parce qu'on délaissait les usages des ancêtres. Mais, déjà, dans leur coeur, les Vieillards avaient décidé d'abolir l'ancien ordre des choses. Leur chef déclara que le Saumon lui-même lui était apparu dans un de ces songes qui révèlent les volontés des puissances souveraines. Et le saumon avait dit :

    - Que ma tribu habite près de moi. Quelle laisse les antres de la nuit à ceux qui sont morts afin qu'ils y poursuivent en paix leur seconde vie. 

    Ainsi furent conciliés le progrès et la tradition. Et la délibération fut portée devant le Conseil. 

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  • Lire Jacques Bainville...(XX) : Kab l'architecte (I/II)...

    (Tiré de "La Tasse de Saxe", recueil de dix nouvelles)

     

    bainville kab 1.jpg Kab et les hommes robustes que rallie le signe du saumon marchaient vers la région des lacs, rentrant au foyer. Leurs âmes étaient lourdes et silencieuses. Pour trouver l'ambre et la poudre d'or, il fallait toujours aller plus loin. Partout des rivaux, soit qu'il s'agît de découvrir les gisements, soit qu'il s'agît de vendre les précieuses substances, obtenues par de longues recherches. Et les marchands, venus des pays étranges d'où ils apportent le sel, parlaient encore de hordes qui s'étaient mises en mouvement suivant le sens du soleil. Elles étaient armées, non de pierres taillées et d'os pointus,  mais de haches, de flèches et de lances forgées dans un métal invincible dont elles avaient le secret.

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