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Lire Jacques Bainville - Page 3

  • Lire Jacques Bainville...(XIX) : L'homme sans prénom...

    meirieu philippe.jpg  Surtout ne rien imposer; laissez-le libre; il choisira "librement" (!) quand il sera grand; l'enfant ne doit être en rien conditionné par ce - et ceux... - qui l'ont précédé....

    Ces vieilleries des pédagogistes modernes (?) d'aujourd'hui, dont Philippe Meirieu est le pape, traînent en réalité depuis des décennies...

    Avec sa "douce et paisible ironie" - pour reprendre sa propre expression, c'est cette "folie" que dénonce Jacques Bainville dans cette histoire de Tift...

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  • Lire Jacques Bainville...(XVIII) : Bainville explique "la faiblesse de l'AF"...

    barrès

    Nombreux sont ceux, amis et adversaires, qui se sont interrogés sur les raisons pour lesquelles l’Action française, malgré une œuvre immense, malgré les talents exceptionnels et les extraordinaires dévouements qu’elle a réunis, n’a pourtant pas réussi, selon l’expression toute simple que Boutang utilisait, à "faire le Roi". 

    Mais le Comte de Paris - qui avait rompu avec l’Action française aux alentours de 1936 - n’y a pas réussi davantage, ce qui, d’ailleurs, élargit l’interrogation bien au-delà de l’Action française...

    Certains se souviendront que dès l’Enquête sur la Monarchie, qui ouvre le XXème siècle, puisqu’elle est datée de l’année 1900, Barrès avait opposé à Maurras une objection de principe, radicale, qui tenait à l’esprit public de cette période : "Vous ne réussirez pas parce que vous n’avez pas avec vous les puissances du sentiment".
    Elles étaient, à l’époque, en grande partie, bonapartistes, républicaines ou, comme on disait alors "poignardes".
    Barrès en était lui-même imprégné.
    On pourrait s’interroger, d’ailleurs, sur ce qu’elles sont devenues aujourd’hui, si tant est qu’il en existe encore de convenables...

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  • Lire Jacques Bainville...(XVII) : Vendéens et Russes blancs....

    Wrangel_Pyotr_5.jpgJournal, Tome II, 1919/1926, Note du 15 novembre 1920 :

    "Le général Wrangel est battu.

    La France n'a pas à regretter de l'avoir soutenu à un moment grave, celui où l'armée rouge marchait sur Varsovie pour tendre la main à l'Allemagne.

    À ce moment, le général Wrangel opérait en Crimée une diversion utile. L'encourager était de bonne politique et de bonne guerre.

    De là à croire que de Sébastopol partirait un mouvement capable de rayonner sur toute la Russie et de l'affranchir du bolchévisme, il y avait un pas. Que prouvent les efforts successifs de Koltchak, de Youdenitch, de Denikine et enfin de Wrangel ? Deux choses.
    D'abord qu'il est difficile de renverser un gouvernement en l'attaquant par la périphérie. La Russie, à cet égard, ne se distingue des autres pays que par l'immensité des distances qui accroît la difficulté. Pendant la Révolution française, c'est à Paris même qu'a triomphé la réaction thermidorienne : la Vendée, Toulon, c'était bien loin. Or les bolcheviks tiennent, avec Moscou, le coeur de la Russie. Tant que Moscou ne répond pas par un Neuf Thermidor aux entreprises contre-révolutionnaires qui surgissent à des centaines de kilomètres de la vieille capitale russe, ces entreprises sont condamnées.
    De plus, elles se dissolvent toutes, après un temps plus ou moins long, pour la même cause : c'est l'arrière qui cède et se décompose..." 

    NICOLAS II 1.jpg 

    On connaît le mot célèbre des révolutionnaires bolchéviques, "Février, c'est 1789, Octobre c'est 1793". Les marxistes léninistes avaient pleinement conscience de revivre, mais en accéléré, la Grande Révolution fondatrice de 1789, qu'ils voulaient pousser jusqu'à ses extrêmes limites, et dont ils voulaient que "leur" révolution fut la quintessence, l'expression la plus achevée...

  • Lire Jacques Bainville...(XVI) : La Provence en deuil...

    Voici le lien pour lire, sur le journal, l'article de Bainville, signé lui aussi "Léonce Beaujeu" et paru lui aussi sous le "titre" bizarre "Au jour le jour" : il se trouve en quatrième et cinquième colonne (les deux tiers inférieurs de la quatrième, et le début de la cinquième) :

    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k7583485/f1.item.zoom

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    LA PROVENCE EN DEUIL

    Comme nous arrivions en Avignon, nous ne manquâmes pas de rencontrer l'excelllent Mouret et son automobile à la gare... Quand vous irez en Avignon, Mouret est un chauffeur que je vous recommande. Il connaît la Provence route par route, arbre par arbre, pierre par pierre. Ses itinéraires sont d'une précision infaillible, et il sait, de son pays, toutes les belles et toutes les bonnes choses... Donc, comme nous convenions avec lui d'une promenade, (cela ne lui ressemble guère d'être questionneur), il nous demanda d'une voix devenue soudain un peu inquiète :

    - "Nous passerons quand même à Maillane peut-être ?"

    Je ne saurais dire ce qui était le plus significatif et le plus touchant, de ce "quand même" ou du visage du bon Mouret, un visage hâlé par le mistral, et sur lequel passait à ce moment-là un nuage de mélancolie.

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  • Lire Jacques Bainville...(XV) : "C'était du temps que Mistral vivait..."

    Voici le lien qui vous permettra de lire "sur le journal" le texte de Bainville (signé Léonce Beaujeu, nous ne savons pas pourquoi...), ayant bizarrement pour "titre" (!) "Au jour le jour - Courrier de la semaine" (et le reste du journal, si le coeur vous en dit); il occupe les deux hauts des cinquième et sixième colonnes :

    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k7583103/f1.item.zoom

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    MISTRAL

    Les honneurs officiels que Mistral a reçus au soir de sa vie et qui ont afflué à sa mort, ne doivent pas nous faire illusion. Jusqu’au moment où sa gloire eut atteint un tel rayonnement qu’il eût paru mesquin et qu’il eût été maladroit de l’ignorer, les pouvoirs constitués ont fait de leur mieux pour ne pas le reconnaître.
    J’en veux pour preuve l’exclusion systématique dont le poète de Mireille était victime, du moins de mon temps, de la part du Ministère de l’Instruction publique.

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  • Lire Jacques Bainville... (XIV) : Vitalité du Capitalisme...

    (Paru le 10 février, lendemain de sa mort, dans le journal "L'Éclair de Montpellier", cet article est le dernier de Jacques Bainville...)  

     

    "Selon le mot célèbre, il est des morts qu'il faut qu'on tue. Et il y a aussi ces gens qu'un personnage de théâtre tuait et qui se portaient assez bien.
    Tel est le cas du capitalisme. Avait-on assez annoncé qu'il se mourait, qu'il était bainville capitalisme.jpgmort ? "Vieillard, va-t-en donner mesure au fossoyeur." On le traitait comme un cadavre. On répétait le classique jam foetet "il pue déjà". Il y a peu de temps encore, dans un congrès socialiste, un orateur s'écria superbement : "Nous n'aurons même pas besoin de le renverser. Il tombe tout seul. Il s'éboule."
    Au fond, cette idée était de celles que Karl Marx appelait avec mépris "petites bourgeoises". Elle se composait d'un mélange d'esprit catastrophique, de pessimisme et de panique. Elle était inspirée par la "crise". Tout le monde sait que le gros public, moutonnier, n'achète jamais en baisse. Il suffit qu'une valeur descende à la Bourse pour qu'il la croie perdue. Il croit bon tout ce qui monte. Il ne connaît pas de milieu entre la hausse illimitée et la chute verticale et sans remède.

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  • Lire Jacques Bainville...(XIII) : Installer un Bourbon sur le trône d'Espagne, le "bon choix", la décision heureuse de Louis XIV....

    1. Histoire de France, chapitre XIII, Louis XIV :

    "...L’événement prévu depuis les débuts du règne, depuis le mariage avec Marie-Thérèse, approchait. Le roi d’Espagne Charles II, beau-frère de Louis XIV et de l’empereur Léopold, allait mourir sans enfant. Selon que Charles II laisserait sa succession à l’un ou à l’autre de ses neveux, le sort de l’Europe serait changé. Le danger, pour nous, c’était que l’héritage revînt aux Habsbourg de Vienne, ce qui eût reconstitué l’empire de guillaume d'orange.jpgCharles Quint. D’autre part Charles II ne se décidait pas. D’innombrables intrigues se croisaient autour de son testament. Louis XIV pensait aussi, et avec raison, que si un Bourbon était désigné, ce ne serait pas sans peine et peut-être sans guerre qu’il recueillerait le magnifique héritage : Espagne, Flandre belge, une grande partie de l’Italie, le Mexique et presque toute l’Amérique du Sud. Pour un homme aussi sensé, c’était trop beau. Il savait maintenant que, dans tous ses projets, il devait compter avec les puissances maritimes. En outre, il était clair que l’Angleterre convoitait les colonies de l’Espagne. Louis XIV préféra donc négocier un traité de partage de la succession espagnole et, pendant près de trois ans, la carte de l’Europe fut maniée et remaniée de façon à donner satisfaction à tous les compétiteurs, Habsbourg et Bourbon, Bavière et Savoie. Les plans de Louis XIV étaient toujours dirigés par le principe des frontières et c’était en Lorraine, dans les Alpes, à Nice, qu’il cherchait des compensations à ses abandons de l’héritage espagnol. La mauvaise foi de Guillaume d’Orange (ci-dessus), au cours de ces pourparlers, est certaine, car seule l’Angleterre, dans ces projets, ne recevait rien.

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  • Lire Jacques Bainville...(XII) : Réformer l'orthographe ?....

    1A.jpgSomme toute, que reproche-t-on à l'orthographe usuelle ? D'être difficile à apprendre ? Que propose-t-on de lui substituer ? Une orthographe simplifiée et mise à la portée des instructions les plus négligées ?

    C'est ici que réside ce qui n'est pas seulement une erreur mais une sottise. Qui ne voit aussitôt que, si l'on raisonne pour les paresseux ou pour les pauvres d'esprit, il n'y aura jamais de simplification suffisante ?

    Il faut aller tout de suite à l'extrêmité, et l'extrêmité c'est l'orthographe phonétique, le droit donné à chacun d'écrire comme son oreille entend. Du moment qu'il y a une orthographe, elle sera toujours trop compliquée, il faudra toujours l'apprendre.

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  • Lire Jacques Bainville...(XI) : Le Titanic ? Insubmersible ! Ou : réflexion sur la crédulité, d'hier, d'aujourd'hui, de toujours...

      TITANIC.jpg("...C'est-à-dire, qu'en somme, la science n'a pas aboli la croyance... Le genre humain, dans notre siècle de mécanique, vit sur un fond de crédulité aussi solide qu'en aucun temps..."

    Parti le 1O avril de Southampton, le paquebot réputé "pratiquement insubmersible" heurte un iceberg le 14 en fin de soirée, et coule quelques heures plus tard, le quinze avril 1912.

    L'occasion pour Jacques Bainville de montrer ses talents de journaliste, la profondeur de sa réflexion, sa sagesse et son "actualité", mais aussi son humour...)

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  • Lire Jacques Bainville...(X) : "Boileau,... royaliste"...

    boileau002.jpgComme il y aura lundi deux cent ans que Nicolas Boileau nous a quittés, la loi du journalisme veut que Boileau soit sujet d'actualité. Et c'est un sujet dont le renouvellement n'est pas facile. Voici pourtant, à titre de renseignement, les diverses manières dont il convient de parler de Boileau si l'on veut qu'un journal insère l'article ou que des convives écoutent le paradoxe :

    1. Boileau Parisien. On fait ressortir le goût de Boileau pour la capitale, où il est né, qu'il n'a pour ainsi dire jamais quittée. Boileau, précurseur, a "lancé" Auteuil et les quartiers de l'ouest. S'il vivait de nos jours, il ferait campagne contre les embarras de Paris. Développements nombreux et variés.

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  • Lire Jacques Bainville... (IX) : Brissot la guerre....

    (De Jacques Bainville, Lectures, Fayard, pages 147 à 150).

     

    brissot"La seule chose qui rende supportable les récits de la Révolution, c’est qu’on peut dire à la plupart des imbéciles et des scélérats qui ont coopéré aux actes révolutionnaires : "Toi non plus tu n’en as pas pour longtemps". L’Écclésiaste se plaignait de l’immense impunité qui règne sur la terre. La Révolution est le seul exemple du châtiment qui suit la faute sans délai. Lorsque le jour de la condamnation de Louis XVI, le garde du corps Pâris assassina le conventionnel Lepeletier Saint Fargeau, aristocrate ou grand bourgeois qui venait de voter la mort, il sacrifiait inutilement sa propre vie. Lepeletier, avec cent de ses camarades régicides, était déjà promis lui-même à la guillotine. 

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  • Lire Jacques Bainville...(VIII) : L'assassinat de Jaurès : Bainville n'était pas loin...

    31 juillet 1914 : Assassinat de Jean Jaurès...

    De Jacques Bainville, Journal inédit 1914, pages 8/9/10 :

     

    jaurès"...Ce jour-là, à 9h45, comme je venais d'être informé que les Allemands avaient fait sauter les ponts et coupé les voies entre Metz et la frontière, je m'étais rendu au Télégraphe de la Bourse. Je sortais du bureau déjà encombré et bruissant, lorsqu'un homme dit rapidement en passant près de moi :
    - Il se passe quelque chose de très grave : Jaurès vient d'être assassiné.
    - Où, et quand, demandais-je à l'inconnu.
    - Au Café du Croissant , il n'y a pas dix minutes.

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  • Lire Jacques Bainville...(VII) : "Ce Péguy !..."

    5 septembre 1914 : Mort de Charles Péguy

    De Jacques Bainville, Journal, 1914, pages 93/94, note du 20 septembre :

     

    péguy "Nous avons appris presque en même temps la mort héroïque au champ d'honneur de Charles Péguy et la destruction de la cathédrale de Reims.

    Ce Péguy !

    Il était avant-hier une éspèce de dreyfusard tout à fait vulgaire, un professeur radical-socialiste qui faisait une littérature forcenée. Il ressemblait à Jean-Jacques Rousseau par l'inssociabilité, par la farouche vertu.

    Et puis la mystique du nationalisme l'avait saisi. Il s'était retrouvé paysan de France, tout près de la terre, de la glèbe, du sillon. Cet universitaire s'était mis à vénérer Sainte Geneviève et Sainte Jeanne d'Arc avec la ferveur et la simplicité d'un homme du Moyen-Âge. Il était devenu un des mainteneurs et un des exalteurs de la tradition. Il a été de ce mouvement profond, de ce mouvement de l'instinct qui, dans les mois qui ont précédé la guerre, a replié les français sur eux-mêmes, à conduit l'élite intellectuelle et morale de la nation à des méditations, souvent d'un caractère religieux, sur les origines et l'histoire de la nation...

    Chose étrange que Péguy soit mort d'une balle au front au moment où commençait à brûler la cathédrale où Jeanne d'Arc, pour le sacre de Charles VII, avait mené son oriflamme à l'honneur.

    La guerre de 1914 a fait de beaux symboles. Péguy aura dans notre histoire littéraire et nationale la place de ces poètes soldats de l'Allemagne d'il y a cent ans qui tombaient dans la guerre d'indépendance..."

    peguy mort.jpg
    A Villeroy, où tomba Charles Péguy...
  • Lire Jacques Bainville...(V) : Hommage de Jacques Bainville à Charles Maurras

    Timon de Phlionte disait de son maître Pyrrhon : "Je l'ai vu simple et sans morgue, affranchi de ces inquiétudes avouées ou secrètes dont la multitude des hommes se laisse accabler en tout lieu par l'opinion et par les lois instituées au hasard."

    Tel nous voyons chaque jour Charles Maurras et ceux qui auront eu le privilège d'être de ses amis auront connu son coeur intrépide.

    Ils auront connu encore la lumière de son esprit. Comme Cicéron le disait de Carnéade : "Jamais il ne soutint une thèse sans la faire triompher. Jamais il n'attaqua une doctrine sans la détruire." Ainsi Maurras aura paru pour enseigner son siècle. Ainsi de ses flèches rapides, il aura percé les "nuées".

    Dur aux erreurs, ce dialecticien invincible est indulgent aux hommes. À tous, son génie prête quelque chose de ses richesses. Leibniz ne méprisait presque rien. Maurras ne méprise personne. Le plus humble s'en va, comme le plus orgueilleux, pénétré de son intelligence et de sa bonté, parce qu'il sait, chez tous, faire jaillir l'étincelle divine. Et par là, il est encore un très grand poète. 

    Quand j'aurai ajouté que nul moins que lui ne tient aux honneurs et aux biens de ce monde et qu'il ne place rien au-dessus des idées, on saura que nous avons parmi nous un sage de la Grèce.  

    maurras,ciceron,grèce

    Le Cap Sounion...