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  • A lire, demain ... George Steiner

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    Dans notre nouvelle série Grands auteurs ou acteurs de l'Histoire, vous aurez à lire, demain, des réflexions de Georges Steiner qui débutent par cette affirmation singulière et paradoxale : « Donner à quelqu'un tout ce qu'il veut, c'est pour moi l'insulte suprême à la dignité humaine ».

    A ne pas manquer ! u   

  • Michel Onfray réactionnaire ? Non, sans-doute mais il exprime, sur des sujets importants, nombre d'idées justes

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    Michel Onfray répondait vendredi dernier (12 septembre)  aux questions des nouveaux clercs de France Inter, dans l'habituelle  « matinale ». Invité de Patrick Cohen, il n'a pas mâché ses mots sur différents sujets. Sujets frivoles ou, au contraire, sujets de fond. Si bien que nous croyons utile de reproduire ceux de ses propos que nous avons remarqués. Aurions-nous, désormais, des points d'accord avec ce philosophe hors normes ? C'est notre impression. On jugera !

    1. Sur le déballage intime de Valérie Trierweiler dans son livre Merci pour ce moment

    À la question : « Le titre de votre ouvrage pourrait admirablement s'appliquer au débat public de ces derniers jours, avec ce déballage de rancœur et de vengeance autour du président de la République. Qu'est-ce que ça dit de notre époque à vos yeux  ? », Michel Onfray, répond : 

    « L'idée que François Hollande aurait dit, en parlant des pauvres, que c'étaient des “sans-dents”, on n'a pas l'impression que le discours vienne de quelqu'un en particulier mais que c'est une vérité. Or cela vient de quelqu'un qui se venge, qui est jaloux, qui est méchant dont on connaît le trajet de Rastignac. Ce n'est pas une oie blanche, on sait que la libido lui a beaucoup servi dans son trajet. (...) il faut arrêter de croire que dès qu'elle dit quelque chose, c'est la vérité révélée ».

    2. Sur la crise morale et politique que traverse la France

    A ce propos, Michel Onfray, qui vient de publier La Passion de la méchanceté aux éditions Autrement, émet un premier jugement de fond; sur notre société :
     
    « Il y a une espèce de civilisation de la transparence qui fait qu'aujourd'hui on ne peut plus rien dire, rien faire sans que cela soit filmé, montré, photographié et surtout commenté par n'importe qui, par des gens qui ne s'autorisent que d'eux-mêmes; il y a aujourd'hui pour n'importe qui la possibilité de donner son avis et d'être un expert. C'est le délire narcissique et subjectif de chacun. Il s'agit de dire n'importe quelle bêtise et que ça devienne une vérité ».

    3. Sur l'école

    Contrevenant à toutes les  normes du discours médiatique autorisé, dans une critique qualifiée, par certains medias, d'authentiquement réactionnaire, Michel Onfray déplore qu’on enseigne aujourd’hui aux élèves « le tri des déchets ou la théorie du genre, au lieu de leur apprendre à lire, écrire, à compter et à penser. Ce n'est plus le cas. Parce que c'est une école qui a décidé qu'il était réactionnaire d'apprendre à lire, à écrire et à compter ». 

    4. Sur la théorie du genre

    Onfray s'étonne que l'existence même de la théorie du genre puisse être niée et il en refuse les présupposé. Nous sommes, ici, dans une position de fond :

    « La théorie du genre nous vient des Etats-Unis et je suis toujours très étonné qu'on puisse nous dire que la nature n'existe pas et que nous ne serions que des êtres de culture. On est les deux ! On naît naturellement un homme ou une femme et puis, après, on devient un homme ou une femme. On ne le fera pas en considérant que la nature n'existe pas 

    Le lendemain, un article pédagogique et comminatoire du Monde reprenait ces propos et expliquait « pourquoi c’est faux »... 

    5. A propos d'Alain Finkielkraut 

    On lit alors le message d’un auditeur-citoyen qui compare Onfray à un « BHL en chemise noire », et se demande s’il a « mangé Alain Finkielkraut » avant de venir à l’antenne. Le philosophe pour tous aggrave considérablement son cas en s’élevant, non sans panache, contre l’ostracisation de Finkielkraut, « qui n’est pas le diable, que je sache ». u   

  • 17 septembre 1914 ... Le général Joffre a de l'estomac et de l'autorité

     

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    Encore une journée de flottement. On m'assure que, de nouveau, pendant ces dernières vingt-quatre heures, le gouvernement a été démoralisé, le président Poincaré lui-même donnant de mauvaises nouvelles à ses visiteurs. Le général Joffre a de l'estomac et de l'autorité pour conserver son sang-froid et sa méthode, et ne pas se laisser influencer par les alarmes d'en haut - à moins qu'à ses yeux le gouvernement ne compte plus.

    La vérité sur la situation est, dit-on, que les Allemands avaient préparé des retranchements très sérieux derrière eux et qu'ils ont pu se mettre à l'abri des lignes puissamment fortifiées après avoir dû battre en retraite. En ce moment, ils prépareraient dans les mêmes conditions d'autres défenses (ils y feraient travailler de force nos populations), en sorte qu'il faudra livrer plusieurs batailles pour les chasser de France. L'insuffisance de notre grosse artillerie rendrait cette suite d'opérations plus lente et plus pénible. 

    En somme, nous nous trouvons toujours en présence d'un ennemi que sa longue et minutieuse préparation à la guerre et s préparation rendent redoutable et qui par là réussit à tenir en échec une armée d'une qualité infiniment supérieure. La preuve est faite et refaite désormais.

    Il est évident aussi que nous n'avons échappé à la catastrophe complète que grâce à la résistance de la Belgique. Le plan de l'Allemagne en a reçu un coup dont il ne s'est pas relevé, parce que l'Allemand ne sait pas improviser, parce qu'il n'a pas de génie. Il supplée à ces lacunes par l'ordre, l'autorité, la régularité, l'action de l'autorité. Mais, que les projets préparés de longue main soient dérangés, personne n'y est plus. Jusqu'ici cette guerre de 1914 aura consisté, de leur part, dans une irruption en France, accompagnée de la dévastation de dix ou douze départements; dans une marche sur Paris subitement détournée vers le sud-est; dans une retraite sur l'Aisne et la Meuse; enfin ils en sont à l'heure qu'il est à faire une guerre défensive - dans l'Argonne : une "promenade militaire" qui a coûté à l'Allemagne des milliers et des milliers d'hommes et son prestige de peuple invincible.  

    Ce soir, dans un groupe, le sénateur Lintilhac, dont le visage rasé, puissant et expressif d'Auvergnat fait songer au masque de Guitry, citait ce mot d'un commandant qui à un combat de ces derniers jours, voyant son bataillon hésiter, avait prononcé, le révolver au poing, ces paroles dignes de Tacite : "Ici, la gloire; là, la honte. Ici et là, la mort si vous reculez."

    Parmi beaucoup d'autres choses, le sénateur Lintilhac expliquait encore que notre aile droite et notre aile gauche faisaient al manœuvre dite du volet, en se refermant sur el centre allemand, qui allait être obligé de reculer. Il affirmait que, aujourd'hui 17 septembre, le nombre des blessés français soignés en France était de 85.000 et que nos pertes avaient été si importantes à la bataille de la Marne qu'il avait fallu ensevelir à la hâte une grande quantité de nos morts sans retirer leur médaille d'identité. Enfin il ajoutait que le gouvernement de la République était résolu à ne pas faire la paix que la bête allemande ne fût abattue.

    Lintilhac confirme les nombreuses défaillances des municipalités et des autorités civiles dans les régions envahies. C'est autour de leurs évêques et de leurs curés que se sont groupées les populations, à Meaux notamment où Mgr Marbot, resté seul, a été admirable. A Soissons, c'est une femme, Mme Macherez, qui a pris les fonctions de maire. Maurras a fait à ce propos un article très fortement intitulé : "Récit des temps mérovingiens". En effet nous avons fait un bond de plus de mille ans en arrière dans l'histoire. Et une dépêche des Catalans espagnols félicite le général Joffre d'avoir vaincu les barbares aux champs catalauniques. u   

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  • La Dizaine de Magistro, une tribune d'information civique et politique

    magistro nouveau.jpgPar-delà le discours dit de droite, dit de gauche ou d'ailleurs, l'essentiel touche aux fondamentaux... un choix de civilisation ! 

    MAGISTRO, une tribune libre et indépendante d'information civique et politique, en ligne depuis 2008.  

     

    = François JOURDIER, Officier, contre amiral : De l'autocratie

    = Ivan RIOUFOL, Journaliste politique :  
        Face à M. Le Pen, A. Juppé se trompe
        Le vrai clivage politique passe par l'islam

    = Arnaud TEYSSIER, Haut fonctionnaire, historien : Politique et médias

    = Marc DUGOIS, Avocat : L'ineprocratie

    = Jean-Luc BASLE, Economiste : Livrer ou ne pas livrer les Mistral

    = Maxime TANDONNET, Haut fonctionnaire : Le suicide de la classe politique

    = Malika SOREL-SUTTER, Ancien membre du Collège du Haut Conseil à      l'Intégration : Les partis et l'immigration

    = Jacques BICHOT  Economiste, Professeur émérite à l'Université Lyon 3 :
        Les limites des banques centrales

  • Alain Finkielkraut a imaginé le discours de démission de François Hollande ... Ce n'est pas une défense du Président mais une charge contre la stupidité de notre société

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    Si j’étais François Hollande, j’irais, dans les tout prochains jours, au journal télévisé de 20 heures et je prononcerais, après les premières notes de la Marseillaise, l’allocution suivante : 

    « Mes chers compatriotes,

    Il est vrai que vous en apprenez de belles sur mon compte. Non seulement, je maltraite les femmes mais je hais les pauvres. Ils me dégoûtent. Je les appelle même les "sans-dents" en pouffant de rire à ma bonne petite blague. Vous croyez vraiment à ça ? Et êtes-vous restés adolescents au point de considérer que la classe politique se divise entre ceux qui aiment les pauvres et ceux qui veulent les empêcher d’aller chez le dentiste par tous les moyens ? Et comment prouver son amour des pauvres sinon en prenant la pose ? La pose du nouveau pape faisant monter les petits enfants dans sa papamobile. La pose de l’homme politique qui va dans les "quartiers" pour montrer qu’il est solidaire de ses habitants et qu’il souffre avec eux. L’amour en politique, c’est l’image de l’amour, et l’image ne doit pas tenir lieu d’action. Certes, celui qui exerce le pouvoir se doit à son prochain comme tout un chacun, mais il a affaire à la pluralité humaine, et donc la question ne cesse de se poser : qui, dans ce cas précis, est mon prochain ? Il ne vit pas dans un monde d’effusions, mais dans un monde de problèmes et de dilemmes, parfois tragiques, parfois inextricables. Est-ce tendre la main aux jeunes gens issus de milieux modestes que de supprimer les bourses au mérite à l’université et de les remplacer par des bourses sur critères exclusivement sociaux ou est-ce au contraire les pousser malignement à se prévaloir de leur origine et à demander réparation au lieu de faire l’effort nécessaire pour accéder à la culture et à un avenir meilleur ? La justice, qui est l’objet par l’excellence de la politique, requiert le discernement. Je m’interroge tous les jours pour savoir si le discernement me guide ou s’il me fait défaut. Mais visiblement vous vous en fichez. Les problèmes, ce n’est pas votre problème. Vous voulez de l’amour. Le monde, disait Chesterton, est plein d’idées chrétiennes devenues folles, et cette folie est en train de tuer la politique. J’aurais gardé un peu d’espoir dans cette tourmente si je n’avais vu, à gauche comme à droite, des Mélenchon et des Apparu s’adosser au livre de Valérie Trierweiler pour continuer d’instruire mon procès. Ils ne savent pas, les inconscients, que nous sommes, eux et moi, dans le même bateau et que ce bateau coule.

    Dans la Tache, un roman qui se déroule en pleine affaire Clinton-Lewinsky, Philip Roth écrit qu’il rêve d’une banderole tendue d’un bout à l’autre de la Maison Blanche, et qui proclamerait : "Ici, demeure un être humain". Je suis un être humain : tout aux délices de l’indiscrétion et à la volupté du sarcasme, vous n’avez pas l’air de vous en rendre compte. J’ai donc décidé de tirer ma révérence. Malgré Mediapart, je n’irai pas sur une autre planète. Mais je vous laisse, chers little big brothers et chères little big sisters. Amusez-vous bien.

    Vive la République ! (mais elle est morte et ce n’est pas un nouveau numéro qui la ressuscitera). Vive la France ! (mais cette patrie littéraire n’est plus qu’un vague souvenir). A bas les réseaux sociaux ! (mais cette hydre infernale a gagné la guerre). » u 

     
    Tribune publiée dans Libération, le 9.09.2014
     
    Dernier ouvrage paru :«l’Identité malheureuse», Stock, 2013
    .
  • 16 septembre 1914 ... J'ai aperçu aujourd'hui le président Poincaré au fond d'une automobile

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    Il faudra attendre encore longtemps avant de connaître l'histoire de cette guerre. Sur la bataille de la Marne, nous n'avons pour ainsi dire pas d e détails et nous ne savons qu'une chose, c'est que nos soldats l'ont gagnée. Au prix de quels sacrifices, on l'ignore, mais ils ont du être énormes à en juger la proclamation que le général Joffre avait adressée aux combattants : "Il s'agit du salut du pays... Il faudra se faire tuer sur place plutôt que de reculer... Aucune défaillance aujourd'hui ne peut être tolérée." Cet ordre du jour est sublime : toute la France le sait par cœur. D'autre part, le haut commandement allemand avait donné le même mot d'ordre aux armées ennemies. Et ce sont les nôtres qui l'ont emporté. Tout cela est d'une grandeur qui passe ce qu'on a vu même, je crois, en 70, par la simplicité, le calme, le sang-froid dans l'héroïsme. Heureux ceux qui auront vécu ces batailles, remporté ces victoires. Et quelle élite cela nous prépare, pour quel peuple trempé" comme un acier !  

    La vie à Bordeaux est d'une insupportable platitude pour tout ce qui garde un peu de sang dans les veines. Le gouvernement est invisible et muet : il est sûr que la vie s'est retirée de là et le personnel en a lui-même conscience. J'ai aperçu aujourd'hui le président Poincaré au fond d'une automobile : il a vieilli de dix ans depuis la guerre. La fuite à Bordeaux a été une faute énorme dont les effets ne se répareront pas. Mais de quelles angoisses la fuite n'a-t-elle pas dû être précédée !

    On ne songe qu'à regagner Paris : les journaux ni les journalistes n'ont plus rien à faire ici. Nous aurons eu raison de ne publier aucune édition de L'Action française à Bordeaux. D'ici huit à dix jours, le gouvernement restera seul, ne pouvant, par décence, à moins de se déjuger, revenir avant le mois d'octobre - s'il revient !  u   

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  • Une date à retenir, un colloque à ne pas manquer

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     A diffuser sur les réseaux sociaux ...

  • De la posture à l’imposture, par Louis-Joseph Delanglade

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    Si les faits sont têtus, les chiffres sont éloquents. M. Seux, économiste sérieux, consacre sa chronique quotidienne du 11 septembre sur France Inter à « la déroute de nos comptes publics ». Si on compare déficit public et chômage en France et en Allemagne depuis les décisions du pic de crise de 2010, notre pays est distancé, victime d’un « différentiel » alarmant. Et M. Seux d’affirmer : « politiquement, le couple franco-allemand tangue ; économiquement, nous en sommes au divorce ». Constat accablant qui prouve que M. Hollande n’a pas fait mieux en 2012-2014 que M. Sarkozy en 2010-2012. Et surtout que l‘avenir proche est plutôt (très) sombre.

    On se préoccupe pourtant davantage des scandales qui, l’un après l’autre, émaillent le quinquennat de M. Hollande. L’un des derniers en date, l’affaire Thévenoud, est particulièrement révélateur. Dans un papier joliment intitulé « Thomas l’imposteur », M. Jamet, qualifie à juste titre M. Thévenoud de tartuffe qui a eu « des mots particulièrement accablants pour M. Cahuzac » et même « le culot de stigmatiser les mauvais citoyens qui fraudent le fisc ou qui se dérobent à leurs obligations fiscales » ! (Boulevard Voltaire). 

    Le vrai scandale, ce sont moins les faits que l’exploitation qui en a été faite par les ex-« amis » de M. Thévenoud. Celui-ci n’est pas le premier à se faire épingler depuis le début de ce quinquennat prétendument exemplaire. Or, à chaque fois, les responsables socialistes, jurent, la main sur le cœur, qu’il s’agit d’une anomalie, oubliant tout simplement qu’ils sont comme les autres et que, pour être socialiste, on n’en est pas moins homme (ou femme). 

    Raison de plus pour ne pas trop en rajouter dans la condamnation grandiloquente : M. Valls, au Palais Bourbon, avait des accents dignes d'un tribun de l'Antiquité. A l'heure où le pays semble empêtré dans une de ces crises qui le plombent pour longtemps, la posture moralisatrice confine à l’imposture car elle permet de se défausser momentanément de son inconsistance sur une victime expiatoire. M. Thévenoud est coupable ? Qu'il soit châtié (par le fisc) comme il convient ! Mais qu'on cesse de confondre la politique et les cours de catéchisme : M. Hollande a été élu en 2012 sur un programme "de gauche" destiné à "redresser la France". A mi-parcours, les résultats sont calamiteux : pour les siens (la moitié de la gauche lui est hostile) mais surtout pour le pays (qui s’enfonce dans l’austérité et le déficit). 

    Etre gouvernés par des gens prétendument "moraux" (mais en l’occurrence plutôt hypocrites) n’est pas une fin en soi. L’Etat a d’abord besoin de serviteurs compétents et efficaces.  u

     

  • 15 septembre 1914 ... Albert 1er se dresse au milieu des médiocrités

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    Avec un admirable sang-froid, le pays s'est gardé d'illuminer, de pavoiser et même de manifester pour la victoire de la Marne. Sans émotion il apprend aujourd'hui que la défaite des Allemands est peut-être un peu moins complète qu'on ne l'avait cru d'abord et que l'ennemi se reforme plus près qu'on n'avait pensé. Ce n'est pas encore la libération du territoire, et il va sans doute falloir une autre bataille victorieuse pour que l'envahisseur soit définitivement chassé. N'importe. L'esprit public est admirable. On est résolu à tout.

    Il est extrêmement peu vraisemblable que les Allemands soient désormais en état de reprendre leur marche sur Paris. Toutefois il faut croire que tout péril n'est pas écarté, car on continue à mettre en défense le camp retranché. Rien n'avait été fait ou bien peu de chose : j'apprends ici qu'on a, dans ces tous derniers jours, envoyé des canons de l'île d'Aix et des fils de fer barbelés pour les forts de la région parisienne. La négligence est certaine et a failli nous coûter cher. Nous sommes passés à deux doigts d'une catastrophe...

    Il est à remarquer que le roi Albert de Belgique devient une figure de premier plan. J'écrivais il y a quelques jours que l'Europe officielle est un désert d'hommes. Albert 1er se dresse au milieu des médiocrités. Il a eu la décision magnanime et il a le mot heureux. Il a l'autorité aussi. Clemenceau l'appelle "le Roi", tout simplement.

    Qui sait si on ne songera pas bientôt à lui pour régner sur la France ? C'était le rêve de Léopold II (1)... Et cette solution qui déplairait certainement à la Cour de Saint James, à cause d'Anvers, mais qui ne déplairait pas à l'empereur de Petrograd (car il faut dire Petrograd !) arrangerait bien des choses et aurait des chances de plaire à bien des gens. "Comme nous sommes peu en République !" s'écriait hier le vieux communard Vaillant (2), qui s'y connaît et qui a le flair républicain.

    Ce soir, après une rapide enquête dans plusieurs milieux, je me rends compte que mon intuition quant à la possibilité d'une intrigue pour la candidature d'Albert 1er n'avait rien de personnel. L'idée en est venue en même temps à des centaines de personnes, elle est un produit des évènements. Les hommes les mieux renseignés sur ce qui se dit à Bordeaux dans les cercles de la politique et du journalisme m'affirment que partout on parle d'Albert 1er roi des Français, ou, du moins, consul, ou proconsul, ou "conseil" de la République française. Il paraît en tout cas probable à beaucoup de personnes, que, de son contact étroit avec les Alliés, le gouvernement républicain sortira transformé non moins que par l'effet des évènements. Cela est déjà sensible au ministère anglais, d'où se sont retirés le vieux radical gladstonien John Morley (3) et le socialiste John Burns (4), deux éléments surannés qui représentent avec exactitude  tout ce que la guerre a brutalement chassé du champ des idées vivantes, éliminé de l'action politique. u  

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  • Synergies royalistes ! Entre Parisiens, Bretons, Provençaux, Languedociens, Lorrains, Lyonnais et tous les autres ...

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    Merci à nos amis de l'Union Royaliste Bretagne Vendée Militaire d'avoir signalé et explicité, dans leur site, ce que nous avons voulu faire en créant le site Grands auteurs ou acteurs de l’Histoire. Voici ce qu'ils en disent :  

     

    [A découvrir] Grands auteurs ou acteurs de l’Histoire

     

    On ne le dira jamais assez : c’est en redécouvrant et en faisant découvrir aux jeunes générations la beauté de l’Histoire et Culture françaises que le souci du Roi renaîtra, que les Français comprendront l’impérieuse nécessité d’une véritable Restauration Nationale autour du Roi. Nos amis de La Faute à Rousseau l’ont bien compris et ont développé, parallèlement à leur quotidien virtuel, une plate-forme fournie et très intéressante qui répond au nom de : Grands Auteurs ou Acteurs de l’Histoire, à découvrir sans modération ici.

    N’hésitez pas à le découvrir et à profiter de cette belle pépite culturelle, à partager sans modération !

    «  Décidément il existe chez tout républicain une conviction fort malheureuse, à savoir que le mot de « république » suffit à tout et qu’il n’y a qu’à dire que le pays est une République pour que son bonheur soit assuré de l’éternité. Tout ce qui arrive de fâcheux à la République, on l’attribue à des circonstances extérieures gênantes, à des prétendants, à des ennemis perfides. Pas une fois on ne songe à la ténuité des racines qui unissent la République au sol français. »

    Dostoïevski, Journal d’un écrivain, 1877 u

     

    Publié dans Patrimoine le 3 septembre 2014

     

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  • Proposition de lecture de ce dimanche : Les Manants du Roi, de Jean de La Varende, réédités

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    Les manants du Roi

    Editions Via Romana,  221 pages, 2013. (16,00 €)

    Les Manants du Roi sont un recueil de nouvelles parues pour la première fois en 1938. u

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    « Je ne sais pas si Les Manants du Roi composent le plus beau livre de La Varende : c'est à coup sûr le plus curieux, et par beaucoup d'aspects le plus original. En apparence, il est formé d'une suite de nouvelles. En réalité, c'est un récit d'une grande unité, une épopée historique dont le seul dessein aurait enthousiasmé Balzac. Et Balzac avait bien commencé de raconter, lui aussi, une aventure analogue. On l'a fort bien nommée : c'est une histoire de la fidélité.

    Presque tous les récits qui forment ce recueil sont parfaitement admirables. Je sais trop, encore une fois, ce que les puristes pourront objecter à la langue de La Varende. Elle est souvent magnifiquement négligée, savoureuse et drue, Alors, elle est excellente. Par malheur, il faut bien le dire avec sincérité, elle se satisfait parfois d'étranges élégances, de fausse poésie, voire de jargon symboliste. Rien n'est plus éloigné de la robustesse profonde de ce talent. Mais tant pis I On se sent parfois gêné, et puis le sens de la grandeur, le don de création, le pittoresque et l'émotion unis, emportent tout. Les Manants du Roi sont un grand livre.

    L'entreprise superbe à laquelle s'est donné La Varende a consisté à faire l'histoire du monarchisme vécu, du monarchisme à la fois sentimental et intellectuel, dans de vieilles familles de noblesse paysanne, depuis la mort du Roi, en 1793, jusqu'au « dernier chouan », qu'il fait disparaitre aux environs de 1950. »

     

    Robert Brasillach, Les Quatre Jeudis, Les 7 couleurs, Paris 1951 758638.jpg

     

     

     

     

     

  • 14 septembre 1914 ... L'on ne compte plus sur la paix pour les vendanges

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    On annonce que Gabriel Hanotaux écrira une histoire de la guerre de 1914. De 1914-19... combien ? Car ce n'est pas encore fini, et l'on ne compte plus sur la paix pour les vendanges. u

     

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