Tripoli
« Depuis les murs de Montezuma jusqu’aux rives de Tripoli, Nous nous battrons pour notre pays, Dans les airs, sur terre ou sur mer, Les premiers à se battre pour le Droit et le Liberté… » Les paroles du Corps des Marines, qui ont été écrites à la fin du XIXe siècle font référence à une bataille aujourd’hui oubliée et qui peut être considérée comme l’acte fondateur de ce corps d’élite de l’armée américaine. L’épisode se déroule, au début du XIXe siècle sous le règne de Yussef Ibn Ali Karamanli, pacha de Tripoli. Ce dernier réclame plus de subsides que le Traité de paix conclu entre son « califat » et la jeune nation des Etats-Unis ne le stipule. En fait, il réclame un tribut de 225.000 dollars. Le président Thomas Jefferson ne s’en laisse pas compter et décide de lui déclarer la guerre en mai 1801. Il charge l’ex-consul de Tunis, William Eaton, de contacter Hamet Ibn Ali Karamanli, frère du déposte et surtout roi légitime de Tripoli pour l’aider dans sa tâche…
C’est un grand récit d’aventure auquel Youssef Daoudi, ancien directeur artistique dans différentes agences de communication, nous convie. Avec un réel talent de scénariste, dessinateur et coloriste, il retranscrit avec brio un épisode méconnu de l’histoire militaire américaine, haut en couleurs, très politique, bien documenté. Un parfum à la Lawrence d’Arabie s’échappe de chacune de ces pages, près d’un siècle avant l’épopée de l’officier anglais. Un ouvrage qui mérite de nombreux éloges. u
Tripoli – Youssef Daoudi – Editions Glénat – 88 pages – 19,50 euros
La Banque
Londres 1815. Charlotte de Saint-Hubert dont les parents ont fui la Révolution survit dans un réduit miteux avec son frère Christian. Ce dernier travaille pour Nathan Rothschild. Il est employé à surveiller le colombier du riche banquier. En dehors de tenir l’endroit propre en ramassant les fientes des pigeons voyageurs, il doit porter les messages à son supérieur, Ellis, qui les remet alors en mains propres à Lord Rothschild.
Pendant ce temps, Charlotte, pour subvenir aux besoins du « ménage familial » et tenir son rang, joue les courtisanes, en particulier auprès de Lord Milligan qui maltraite souvent la jeune française exilée. Lord Milligan est invité à une réception chez les Rothschild. Charlotte de Saint-Hubert l’accompagne. Le fils de l’hôte, Jacob Rothschild, n’en peut plus de voir celle qu’il aime dans les bras de ce lord libidineux….
Avec le premier tome de leur nouvelle série « La Banque », Pierre Boisserie, Philippe Guillaume et Julien Maffre, entraînent le lecteur dans une grande saga familiale au cœur du monde de la finance. Ils délivrent un récit dense, passionnant, sans scrupules et terriblement actuel où le cynisme est quasiment roi. Le lecteur remarquera aussi combien le recueil d’information peut-être primordial pour faire fortune… ou pas. On attend avec impatience le tome 2 (« Le milliard des émigrés ») dont la sortie est prévue en septembre. u
La Banque – Tome 1 – « L’initié de Waterloo » – Boisserie-Guillaume-Maffre – Editions Dargaud – 56 pages – 13,99 euros
Source : Site de Politique magazine - Livres Par CS 16 septembre 2014