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  • A propos des publications de lafautearousseau, pour mettre nos pendules à l'heure

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    Quelques informations concernant notre fonctionnement et nos nouveautés :

    t  Les lundis de Louis-Joseph Delanglade (politique intérieure et extérieure généralement alternées) reprennent dès demain, lundi. Vous pouvez consulter les chroniques déjà parues, en cliquant sur l'icône les lundis de Louis-Joseph Delanglade, ouvrant le nouveau site où elles se trouvent regroupées. (Page d'accueil, colonne de gauche, partie haute). 

    t  Le Journal inédit de l'année 14, de Jacques Bainville, est mis en ligne au quotidien. Il se continuera jusqu'à la fin de cette année. A ne pas manquer !   

    t  Grands auteurs ou acteurs de l'Histoire, est un site annexe de lafautearousseau (nouveau !). Il s'enrichit, chaque semaine, de pensées et réflexions particulièrement pertinentes. Déjà cités : Edgar Poe, le Dalaï Lama, Tocqueville, Baudelaire, Vaclav Havel, Claude Lévy-Strauss, Charles Péguy, Dostoïevsky, Goethe, Anouilh et Malraux. Bien d'autres grands auteurs éclectiques et profonds sont à venir. N'hésitez pas à consulter cette bibliothèque en construction ! (Icône en page d'accueil, colonne de gauche, partie haute). 

    t  Vimeo vous offre une sélection exceptionnelle de 128 vidéos : Documents d'archives, conférences anciennes et récentes, débats, cafés politiques, évènements et activités, etc.  (Icône en page d'accueil, colonne de droite, partie médiane).  

    t  Enfin, les amateurs de réseaux sociaux, ne manqueront pas de participer à la vie très active de notre page Facebook et de notre compte Twitter. L'un et l'autre très actifs et en plein progrès.  

    t  Dernier point : Pour nous adresser un courriel, vous pouvez cliquer directement sur notre adresse de messagerie lafautearousseau@outlook.fr (Page d'accueil, colonne de gauche, partie haute). 

    Que les esprits pessimistes ou inquiets y trouvent du réconfort : nous ne faisons pas rien ! Nous travaillons dans la nébuleuse lafautearousseau !

    Bonne lecture à vous tous !

     

  • Requiem pour un empire défunt, de François Fejtö, par Ludovic Greiling*

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    Pourquoi le vieil empire d'Autriche-Hongrie, qui assurait la stabilité en Europe centrale, a-t-il été démembré à l'issue de la guerre de 14-18 ? N'ignorant rien des causes géopolitiques et des intérêts immédiats, François Fejtö met en lumière le caractère idéologique nouveau qui prévalait chez les vainqueurs dans la seconde partie de la guerre. Les conséquences se font encore sentir aujourd'hui.

    Cet ouvrage original pourrait être celui de la grande histoire européenne racontée au prisme de l'évolution de l'empire d'Autriche-Hongrie, mais il est davantage. Il tourne autour de la guerre de 14-18, qui constituera la prémisse fatale à la décadence de l'Europe et à l'entrée des Etats-Unis d'Amérique dans les affaires du Vieux Continent. A la lumière du destin du vieil empire, qui sera purement et simplement rayé de la carte par les Alliés, il propose une nouvelle lecture de cette époque charnière.

    Selon le chercheur, la Grande Guerre a connu deux épisodes. Celui de l'affrontement classique entre puissances à caractère impérialiste : la Russie slave et tsariste à la démographie galopante et au rôle croissant dans les Balkans, une Allemagne unifiée en plein boom démographique, technique et culturel, une France et une Angleterre coloniales soucieuses d'empêcher l'expansionnisme germanique.

    Une autre période, davantage idéologique et propagandiste, où un but nouveau - la victoire totale - fait son apparition en dépit des propositions de négociations lancées par les dirigeants autrichiens puis allemands. Dans ce domaine, le rôle des républicains français et de la franc-maçonnerie (auquel l'auteur consacre un chapitre) est important. Soucieux d'achever la révolution en France, ils veulent également déchristianiser l'Europe et abattre ses grandes monarchies.

    L'Allemagne militaire et hiérarchisée et - surtout - l'empire multi-ethnique et catholique d'Autriche-Hongrie figuraient comme des cibles à abattre. Ce dernier fut purement et simplement démembré pour faire place à de multiples Etats eux-mêmes emplis de minorités. Dans les décennies qui suivront, aucune puissance d'Europe centrale ne fera plus contrepoids à l'expansionnisme germanique et russe.

    Spécialiste du vingtième siècle, l'auteur d'origine hongroise ne cherche pas à réécrire l'histoire. Il abonde ses propos d'une documentation abondante et parfois inédite, et met également en avant les documents qui pourraient contredire sa thèse. Il apporte en outre une touche de sensibilité bienvenue qui donne à ressentir ce que fut l'empire d'Autriche-Hongrie.

    Requiem pour un empire défunt, de François Fejtö - rééd. Perrin (11 euros) 

     

    Source Politique magazine (Site)

     

  • Un État et un chef de l'État, par Hilaire de Crémiers

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    La V" République est-elle encore en état de fonctionner ? Cette « monarchie républicaine » n'était forte que de sa monarchie. La dégradation de la fonction du chef de l'État est le signe avant-coureur d'une fin prochaine.

    Le ressort essentiel de la machine institutionnelle est, pour ainsi dire, cassé. Dans l’état actuel des choses, personne ne le restaurera. L'institution est définitivement brisée. Le meilleur homme, la meilleure femme du monde, même en déployant toutes les ressources de l’intelligence et de la volonté politiques, ne saurait rétablir, dans le cadre actuel, la force primordiale et transcendantale – même laïque ! - de l'éminente autorité régalienne - l'étymologie exprime bien la signification profonde du mot - qui dominait l'ensemble de nos institutions.  

    LA FRANCE N’EST PLUS GOUVERNEE

    Malgré la lettre, elle relevait d'un esprit d'un autre ordre que constitutionnel ; elle venait d'ailleurs ; elle était historique et reflétait pour la France et pour le monde, bien ou mal selon les cas, l'âme de notre pays qui a, peut-être plus qu'aucun autre, toujours besoin d'un chef, et d'un chef souverain. C'était ainsi, senti plus encore que réfléchi, et souvent même en dépit des hommes qui se trouvaient investis de cette charge suprême et qui, d'ailleurs, n'en usaient bien que quand ils se conformaient eux-mêmes à la tradition qu'elle représentait.

    Aujourd'hui, ce qui devrait être un trône et qui aurait dû l'être, n'est plus qu'une place à prendre offerte à la vulgarité des enchères, objet de toutes les convoitises, cause des luttes fratricides les plus inexpiables, but de toutes les stratégies politiciennes, incessant aiguillon d'ambitions démesurées autant qu'inassouvies, car personne, à la vérité, n'est à la hauteur d'une telle fonction qui ne saurait être remise, comme elle l‘est, au hasard d'une loterie électorale, d’un jeu de roulette indéfiniment relancé où le calcul qui a échoué, se reporte aussitôt sur le prochain tour. Ainsi la politique française se vit dans une ambiance frelatée de casino et les mises sont d'un rapport si considérable qu'elles justifient toutes les prévarications. Le contraire est impossible ; les habitués le savent.

    En raison du quinquennat qui a faussé jusqu'à l'esprit de l'institution en lui retirant la durée, en raison pareillement de la criminelle mécanique partisane qui empêche à tous les niveaux - et d'abord au sommet - jusqu'à l’appréhension même du bien commun, la plus haute magistrature est vidée de toute substance sérieuse et solide. C'est un vide, conçu comme tel par tous, qui, à peine rempli, n'est imaginé incessamment que comme un prochain vide à remplir. Cette clef de voûte qui est censée tenir toute notre architecture institutionnelle, n'est en réalité qu'une béance qui fragilise l'ensemble de la construction : le risque est désormais de la voir s'effondrer sous les chocs répétés qui s'annoncent, économiques, financiers, sociaux et politiques. L'art des titulaires de la fonction suprême en est réduit, depuis deux ou trois mandats, à faire croire qu'ils existent : d'où beaucoup de discours, beaucoup d'agitation, beaucoup d'effets d'annonce et de communication et, par moments, soudain, des décisions aussi rapides qu'irréfléchies et qui aboutissent à des catastrophes. La confiance est définitivement perdue ; elle ne reviendra plus.  

    LA FRANCE N'EST PLUS REPRÉSENTÉE

    Les conséquences d'un tel avilissement de la magistrature suprême se font sentir non seulement dans l'exercice national et international de la fonction, mais également sur l'ensemble des pouvoirs publics. La représentation nationale ne représente plus ; du fait de la tournure de l’élection présidentielle, elle devient de plus en plus l'expression, non de la nation, mais du régime des partis dans sa malfaisance essentielle. La loi n'est plus qu'idéologique, aussi prolixe qu'inintelligente et barbare, et les représentants sérieux se demandent à quoi ils servent. Éüdemment à rien. Ce qui rend le système absurde. La représentation est faussée à tous les niveaux, local et social. La décentralisation elle-même s'est totalement fondue dans le régime des partis qui accapare l'État tout entier. Tout se pèse en terme de pouvoirs... mais en faveur des partis, jusqu'à la moindre commune, jusqu'au moindre article du budget. L’administration et l'organisation de la puissance publique, depuis les ministères jusqu'aux échelons prétendument décentralisés, sont affectées en conséquence de ce dévoiement de l'État d'un double phénomène de déliquescence qui s'explique parfaitement : d'une part, un zèle idéologique exigé par la pression partisane permanente, d'autre part et parallèlement, une inertie dans Ia décision souveraine, elle-même marquée par l’incohérence et la stupidité d'un système d'irresponsabilité.

    Est-ce à dire que plus rien ne marche dans notre pays ? Non. Les Français sont gens de qualité, mais ils connaissent intuitivement les limites de leurs possibilités dans un tel régime, y compris chez les fonctionnaires qui s'efforcent de remplir leur tâche au mieux. Que faire quand tout est dépendant d'un système général devenu, lui, totalement défectueux ? Chacun pressent qu'il entraînera, un jour ou l'autre, dans sa perte ceux qui se flattent d'en détenir le pouvoir et qui seront mis tôt ou tard devant la réalité de leur incapacité. Comme leurs prédécesseurs dans des situations pareilles, ils ne penseront plus alors qu'à esquiver leur responsabilité. Les Républiques, en France, se sont toutes terminées par des désastres ; la Vème n'y échappera pas.  

    LA CONDITION DU SALUT

    En cas d'événement de ce genre, il serait souhaitable qu'une nouvelle génération, intéressée à la chose politique, appréhende la condition essentielle du salut national français : créer, recréer, au sommet de l'État une institution indépendante par nature des partis et des luttes électorales - c'est ainsi qu'à travers les siècles la France s'est tirée elle-même des pires crises ou elle risquait son existence ; et donner à cette institution toute la majesté et toute la puissance - ce qui est la contraire de la tyrannie - que requiert son exercice légitime. Créer, recréer, les libertés essentielles qui ont été confisquées, territoriales, provinciales, professionnelles, éducatives, patrimoniales ; et bâtir enfin une représentation véritable des territoires et des intérêts français, ce qui n'a jamais été fait depuis 1789, le régime des partis s'étant en France constamment substitué à un vrai régime représentatif à la française, toujours désiré des Français et jamais advenu.

    Enfin, donner à l'administration générale l'efficacité qui suppose l'impartialité, la compétence, la cohérence, la durée, la souplesse et la légèreté, bref le contraire du modèle actuel. La France sera alors gouvernée, représentée et correctement administrée. En très peu de temps, tout le monde aura du travail et de la joie sans qu'il y ait besoin d'administration pour en compliquer les règles et la France retrouvera sa place et son rang dans le monde. C'est évidemment la grâce qu'il faut nous souhaiter ! 

     

    POLITIOUE MAGAZINE – N°I3I

  • 30 août 1914 ... Ah ! la République !... Ah ! l'Empire !

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    Bataille de Saint-Privat, 18 août 1870 - Peinture de Alphonse de Neuville

    Quinze ou vingt familles de réfugiés belges, soixante personnes en tout, sont arrivées ici. Les notables du bourg appréhendaient que la population ne leur fît pas un accueil très chaud. En temps ordinaire, la fourmi normande n'est pas prêteuse. Elle s'est montrée admirablement empressée et généreuse avec les malheureux exilés.  

    Ce sont des ouvriers mineurs ou métallurgistes, de petits commerçants, de petits propriétaires cultivateurs, tout le pays wallon vu comme dans un microcosme. Placides, les hommes fument d'énormes pipes. Ils paraissent las de raconter les horreurs dont ils ont été les témoins et failli être les victimes. Aucune emphase, aucun goût de nous dire : "C'est pour vous sauver, pour la France que nous avons fait cela, que nous nous sommes mis en travers de l'invasion."

    Une femme, avec un flegme extraordinaire, nous fait un récit de son odyssée, tragique dans le décousu et la pauvreté de l'expression :

    - Nous sommes du village du Châtelet, dit-elle avec l'accent et les locutions belges. Comme il y avait la guerre, nous avions fait des provisions de riz et de café. Aujourd'hui ce sont les Prussiens qui les mangent. Ce peuple-là, voyez-vous, il n'y a rien à faire avec lui... Ils commettent des barbaries qu'on ne pourra jamais tout dire... Mais les soldats français, on les suivrait au bout du monde, tellement qu'on se sent en sûreté avec eux... Voilà qu'une nuit, au Châtelet, les cloches de l'église sonnent et tout le monde se réveille...  "Sauve qui peut", qu'on crie de tous les côtés... Les soldats français nous disent : "Venez vite, mais n'ayez pas peur, les Prussiens ne sont pas encore là..." Si nous étions restés, nous aurions été fusillés comme tant d'autres. Les Prussiens pillent et violent les femmes... Ils leur font enlever leur robe et tout et veulent qu'elles les servent ensuite à table... Ah ! la guerre, c'est quéqu'chose !..."

    Ce "ah ! la guerre, c'est quéqu'chose !" sert de refrain au lamentable récit, vient en scander les épisodes les plus affreux.

    -Nous avons suivi les soldats français dans leur retraite... Parfois nous rampions avec eux, nous nous cachions derrière les haies... Nous dormions sous leur protection, à la belle étoile. Une nuit il y a eu alerte; les chevaux ont pris peur et nous ont piétinés. L'un d'eux est passé au-dessus de moi sans que ses sabots m'aient touchée... C'est bien miracle... Enfin, une fois arrivés en France, on nous a mis en chemin de fer... Nous étions des cents et des cents... On s'étouffait dans les fourgons... Dans le nôtre, deux femmes ont accouché au milieu de la nuit, sans lumière, sans secours, sans pouvoir remuer... Je crois qu'une mère et son enfant sont morts...

    Et elle répète encore, avec la vision de ces horreurs dans les yeux, la formule de sa mélopée qui résume toute sa vision du drame : "Ah ! la guerre c'est quéqu'chose !"

    Ce soir, L... est arrivé de Paris avec ses enfants. On n'a commencé à comprendre la situation véritable qu'à partir du moment où, par un communiqué du ministère de la guerre, le public a su que "nous tenions de la Somme aux Vosges". De la Somme aux Vosges, s'est-on répété avec stupéfaction. Si les Allemands sont sur la Somme aujourd'hui, ils seront donc devant Paris dans deux semaines ?

    Comment reproduire tous les "on-dit" que les voyageurs nous apportent ? C'est un flot dont on pourrait à peine rendre le murmure. On dit que la banque de France a transporté son numéraire à Bordeaux et qu'elle y sera bientôt suivie par le gouvernement. On dit que le général Percin est à la prison du Cherche-Midi pour avoir voulu rendre sans combat la place de Lille. On dit que la nouvelle poudre Turpin a été acceptée par le ministère de la Guerre depuis qu'il est avéré que les Allemands violent la convention de La Haye, se servent de balles explosives et de baïonnettes dentelées : c'est une poudre asphyxiante qui tue des milliers d'hommes à la fois, et l'injection d'un contrepoison suffit à immuniser nos propres soldats. On dit que le fusil allemand est meilleur que le fusil Lebel, mais que nos fantassins chargent l'ennemi avec trop d'ardeur et gênent le feu de notre artillerie. On dit que nous avons remporté une grande victoire à Péronne. On dit qu'un général n'aurait pas transmis une certaine dépêche et que, par sa faute, toute l'armée française a dû se replier. On dit que les soldats qui partent pour le feu demandent des médailles bénites...    

    Surtout on commence à dire ! "Ah ! la République !..." du ton de sombre reproche et de malédiction dont on commençait à dire il y a quarante-quatre ans : "Ah ! l'Empire !"

    Bien qu'un aéroplane allemand ait, dimanche à midi, jeté trois bombes sur Paris du côté de la gare de l'Est (une femme a été tuée dans la rue des Vinaigriers), L... rapporte l'impression que l'état moral de la ville reste excellent; de la tristesse, sans doute, et qui se lit sur les visages, de l'accablement qui se voit, mais pas de surexcitation, pas de nerfs. On réfléchit... La raison s'exerce et domine... Un sérieux règlement de comptes d'annonce pour les idées et les principes de la démocratie.

    Ce qui geint, ce qui s'affole, ce qui murmure, ce qui reconstruit les plans des généraux, se lamente sur le haut commandement, ce sont les vieillards, les témoins de 1870, qui sont dans l'état d'esprit nihiliste de la défaite sans espoir, du désastre inévitable, de la chute dans le noir et le néant voulue par une aveugle destinée. Les générations nouvelles refusent d'écouter ce langage-là, se bouchent les oreilles, et, dans les familles, on tient pour négligeables les propos funèbres des vieillards à qui l'on a déjà donné ce surnom : grand-père Panique...

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  • Notre hypohèse est que le "coup d'Etat" de Valls échouera et qu'il ne sortira pas la France de la crise

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    On nous excusera de parler de coup d'Etat. Le terme est excessif et n'est que repris d'un titre du Figaro. Excessif et néanmoins en partie fondé : il est vraisemblable que Manuel Valls a imposé le limogeage d'Arnaud Montebourg à François Hollande, lequel, selon son habitude, et même selon sa nature, eût sans-doute préféré temporiser. Temporiser, biaiser, mentir, comme toujours. Mais Valls ne lui a sans-doute pas laissé le choix; De Gaulle eût dit : il lui a mis le marché en mains. ("C'est lui ou moi"). Et le départ du Premier Ministre, c'eût été pire ! Coup d'Etat évident, provocation nette, aussi, vis à vis du parti socialiste, de son idéologie, de ses courants, de son électorat et ... de ses élus à l'avenir, aujourd'hui, plus qu'incertain. En dévoilant clairement, brutalement, sa ligne dite social-libérale, en nommant à la succession d'Arnaud Montebourg, Emmanuel Macron, jeune surdoué notoirement plus libéral que socialiste, en se rendant à Jouy en Josas à l'université d'été du Medef, pour y déclarer combien il aime le monde de l'Entreprise, Valls n'a certes commis aucun crime. Sauf celui de rompre avec l'orthodoxie socialiste et avec le mythe de l'unité du parti.  En fait, il a imposé la ligne qu'il avait défendue lors de la primaire socialiste. Primaire qu'il avait largement perdue; primaire, d'ailleurs, qui n'a cessé de se prolonger depuis l'élection de François Hollande à la présidence de la République; primaire qui en est la trame, qui empoisonnera son quinquennat (?) jusqu'à la fin. Fin dont, aujourd'hui, nul ne peut plus prévoir la date. Nous l'avons dit : c'est le retour, désormais, du plein régime des partis; des tractations et des majorités introuvables; des gouvernements éphémères. A Gauche, d'ailleurs, comme à Droite. Et c'est l'une des raisons, politique, celle-là, pour lesquelles notre hypothèse est que Manuel Valls échouera et ne sortira pas la France de la crise. 

    Une autre raison essentielle est l'extrême fragilité de notre économie. Non pas, nécessairement, à cause de la situation interne des entreprises, encore moins de leur incompétence. Mais bien plutôt à raison des boulets dont l'économie française prise dans son ensemble, doit supporter l'impossible charge. Il s'agit donc d'une fragilité plus systémique que conjoncturelle. De cette fragilité, les paramètres sont connus : le lourd service de la dette et ses aléas, nos dirigeants vivant dans l'angoisse perpétuelle, toujours dissimulée, d'une attaque des marchés et de l'augmentation des taux d'intérêt, laquelle ferait aussitôt exploser budgets et prévisions de réduction de dépenses; le coût global d'un chômage exceptionnellement élevé, en hausse récurrente, supporté par la collectivité nationale; le taux des prélèvements obligatoires, fondamentalement trop important en France pour permettre un véritable retour à la croissance; le déficit devenu chronique de notre commerce extérieur (- 70 milliards en France / + 200 milliards en Allemagne !) qui manifeste, en la matière, le dramatique décrochage de la France; sans-doute, aussi, rarement avancé, difficilement chiffrable sans contestation, le coût de l'immigration massive, certainement très lourd, très probablement supérieur au service de la dette ... De fait, les grands secteurs économiques sont tous en crise : production industrielle, commerce, bâtiment, tourisme... C'est pourquoi, là encore, notre hypothèse est que l'actuel et quelque peu pathétique recours du gouvernement Valls au patronat et aux entreprises pour sortir le pays de la crise, échouera, n'atteindra pas l'objectif. A soi seules, les entreprises n'en ont plus les moyens. Leur concours sera de faible effet.

    C'est que la crise dont nous parlons n'est plus seulement politique ni économique. Elle est structurelle et sociale. Les tenants de l'économique d'abord, qui primerait tout, selon nous ont tort. Il n'y a pas de santé économique possible sans le substrat de la santé politique et sociale. Sans un niveau éducatif, culturel et professionnel suffisant, sans cohésion sociale, sans un minimum d'accord et de cohérence dans l'ordre moral, sans confiance dans son pays, sans conscience d'appartenance à une communauté, une identité stable et définie, sans une jeunesse au travail, sans un Etat qui assume cet ensemble, le fasse sien et, en quelque sorte, le dynamise, il n'y a pas de retour à la santé possible pour l'économie non plus.

    C'est, nous le savons bien, ce qui accroît la difficulté et repousse assez loin les limites du problème français. Mais faut-il se cacher les réalités, au risque de ne résoudre vraiment jamais rien ? Remettre en question les fondements mortels de notre régime politique, remettre en cause ce que, par extension, nous nommons aussi le Système, n'est pas dans la vocation de Manuel Valls, ni de son gouvernement. Et c'est pourquoi notre hypothèse est que Manuel Valls échouera, qu'il ne sortira pas la France de la crise.

    Il y faudra d'autres idées, d'autres principes d'autres moyens et d'autres circonstances.

    Lafautearousseau

  • 29 août 1914 ... "Plus que jamais, il s'agit du salut général." (Léon DAUDET)

    Reçu la réponse de Léon Daudet à ma lettre pessimiste. Il est toujours à La Roche, où il se remet de son accident d'automobile, et, malgré sa tête et sa jambe blessée, il garde sa belle humeur, sa belle confiance. "L'attente nous torture, dit-il, et je vois par votre lettre que vous êtes logé à la même enseigne, à cette différence que je m'attache désespérément à l'espérance. Nous jouons tellement notre peau et, qui pis est, celle du pays !... Oui, il y a les institutions. Mais il y a aussi quelque chose qui compte à la guerre, en dehors de la préparation qui, chez nous, a persisté malgré le régime, - exemple la mobilisation si bien réussie. Ce quelque chose, c'est un tempérament anciennement guerrier qui se réveille. Je parle en dehors de toute métaphysique. Vous vous rappelez nos causeries sur la guerre en Touraine, au dîner de Loches. Cela était déjà terriblement dans l'air. Pourquoi, espèce de diable, n'avez-vous pas voulu prendre une deuxième bouillabaisse à Marseille ? Ô brusques tournants de la vie ! J'en suis pour ma part obsédé. Il est clair que, quel que soit le sort des armes, - et je persiste à l'espérer favorable, - il va venir une vague de nationalisme qui emportera tout. C'est de la physiologie élémentaire. Plus que jamais, il s'agit du salut général."  

    A Charleroi, les Allemands ont bouché des puits de mine ensevelissant tout vifs les ouvriers mineurs qui étaient au fond de la fosse. Quelle réponse à l'Internationale ouvrière et à la fameuse devise des congrès du parti : "Prolétaires de tous les pays, unissez-vous !" Le socialisme international finit en farce tragique.

     

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    Le général de Castelnau a cinq fils aux armées. Le plus jeune, Xavier, a été tué sous ses yeux. Le père, détournant ses regards, a continué de donner les ordres dont le salut d'une armée dépendait. On n'a rien vu de plus beau en aucun temps.

    Les familles nobles et les familles militaires françaises - parias d'hier - commencent à payer, comme toujours, leur magnifique tribut à la mort des champs de bataille. Je vois sur la liste de ce jour le premier nom connu. C'est Roger de Feué (?), tué à Nomény d'une balle au front. Il était, quand je l'ai connu, voilà déjà une dizaine d'années, un garçon aimable, espiègle, qu'on sentait ardent à aimer la vie et dont le jeune et beau rire sonne encore à mon oreille...

    Je suis très frappé de l'impression persistante de tous ceux qui doivent à leur âge d'avoir vu l'autre guerre, - on ne dira plus désormais en parlant de celle-là "la guerre" tout court, - et qui, en lisant les journaux, ne cessent de répéter : "Comme en 1870 !" Les communiqués officiels entortillés, les explications que l'on donne des mouvements de "concentration en arrière", etc, sont pour ceux-là du déjà lu, comme les paroles de confiance excessive des quinze premiers jours étaient du déjà entendu.    

     

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  • André Malraux : « L’Europe défend encore les valeurs intellectuelles les plus hautes du monde »

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    « L’Europe défend encore les valeurs intellectuelles les plus hautes du monde. Et pour le savoir, il suffit de la supposer morte. Si, sur le lieu qui fut Florence, sur le lieu que fut Paris, on en était au jour où « s’inclinent les joncs murmurants et penchés », croyez-vous véritablement qu’il faudrait un temps très long pour que ce qu’ont été ces lieux illustres se retrouve dans la mémoire des hommes comme des figures sacrées ? »

     

    André Malraux, Appel aux intellectuels, Discours de la salle Pleyel, le 5 mars 1948

     

  • Nouvelles photos de la Famille royale de France

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    Le magazine italien Oggi vient de publier sur son site internet un reportage photographique réalisé chez le duc et la duchesse de Vendôme à la suite de la naissance de la princesse Louise-Marguerite d'Orléans. Dans ce reportage on  découvre S.A.R. le prince Jean de France et son épouse la princesse Philomena au sein du Domaine Royal de Dreux avec leurs trois enfants, le prince Gaston, la princesse Antoinette et la  princesse Louise-Marguerite d'Orléans. (Copyright photos : Oggi)

    Alors que la France s'enfonce un peu plus chaque jour dans une crise - profonde et multiple - dont les effets poussent de plus en plus les Français à désesperer de leur avenir, la famille royale de France représente, par delà les images, la stabilité et la pérennité de la Nation et son possible recours. Avec la Famille de France, c'est tout le peuple français, dans son ensemble, qui replonge au coeur de ses racines, dans lesquelles il peut trouver la force de poursuivre l'aventure et d'affronter les périls qui l'assaillent.

    Source : la-couronne

  • 28 août 1914 ... L'élimination d'une demi-douzaine de radicaux du type vulgaire

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    A la suite d'incidents encore obscurs, mais graves et sur lesquels courent d'étranges rumeurs, reconstitution du ministère Viviani par l'élimination d'une demi-douzaine de radicaux du type vulgaire et la rentrée de Millerand, de Delcassé, de Briand et de Ribot. C'est un gouvernement qu'on appelle déjà de "défense nationale". L'autre était donc impropre à cette défense ? L'apparition de Marcel Sembat et de Jules Guesde dans cette société de modérés prouve que l'Elysée et peut-être tout le personnel républicain continuent de redouter une Commune. Il est remarquable que, du côté français autant que du côté allemand, les têtes sont hantées par l'analogie avec 1870...

    Dans cette occasion, on pense à ce qu'eût été le rôle de Jaurès s'il n'eût pas été abattu par le révolver d'un assassin. Il n'eût pas manqué d'être appelé à faire partie du ministère, et il y eût pris peut-être la place de Gambetta, celle de l'irréalisme et de l'éloquence. Guesde, tout théoricien qu'il est, a dans la cervelle beaucoup moins de nuées que Jaurès et ne parle que de ce qu'il connaît. Sembat a de la clarté et du bon sens. Comment se tirera-t-il, dans ses fonctions nouvelles, de son dilemme : Faites un roi, sinon faites la paix ? 

    Le gouverneur de Paris, général Michel, est remplacé par le général Gallieni, de qui on attend plus d'énergie pour les éventualités que l'on redoute. Le général Michel manquait de prestige et d'autorité; on s'en apercevait aux libertés que prenait déjà la presse, aux discussions et aux tons des discussions des journaux, à ces éditions criées à toute heure à travers Paris et qui énervaient le public sans rien lui apprendre. Le préfet de police, Hennion, créature de Caillaux, s'en va aussi. Qu'est-ce que cela veut dire ?

    En fin il est clair que le gouvernement est inquiet et prévoit des évènements graves. Ceux qui se souviennent de l'autre guerre se rappellent que l'accent, la physionomie des journaux, la manière de présenter les choses étaient exactement les mêmes en 1870.

    Un convoi de prisonniers allemands que l'on conduisait à Dinan a passé près d'ici. L'assurance des officiers, le monocle dans l'œil, de somptueux cigares dans la bouche et disant à tout propos que leurs camarades seraient bientôt à Paris, a fait impression sur les ruraux, les a intimidés.  

    Illustration : Jules Guesde, caricature. 

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  • Islamisme - L’évêque chaldéen de Mossoul prévient les Européens : "Vous aussi vous êtes en danger"

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    Lundi dernier (25.08) nous avons commenté la tribune de David Cameron au Daily Telegraph (17.08), s'inquiétant du risque que courent « les rues anglaises » d’être « bientôt à la merci des djihadistes  ». L'essentiel de notre commentaire tenait dans notre titre : "L’Europe commence à réagir, mais pour l’instant sans grande cohérence et mollement, à la menace islamiste, intérieure et extérieure".

    Voici qu'un reportage réalisé à Erbil, au Kurdistan irakien, par le journaliste italien Lorenzo Cremonesi pour le Corriere della Sera (19.08), nous donne à lire les déclarations de Mgr Amel Nona, archevêque chaldéen de Mossoul, l'ancienne Ninive,  qui a dû fuir à Erbil, avec des dizaines de milliers de chrétiens. 

    Nous en reproduisons ici quelques passages significatifs : 

    " Nos souffrances d’aujourd’hui constituent le prélude de celles que vous Européens et chrétiens occidentaux subirez aussi dans un proche avenir, si vous n'y prenez pas garde ; l'islam n'est pas une religion de paix ; rappelez-vous les paroles de saint Jean Paul II ". 

    " J’ai perdu mon diocèse. Le lieu physique de mon apostolat a été occupé par les radicaux musulmans qui veulent que nous nous convertissions ou que nous mourions. Mais ma communauté est toujours vivante (…) Je vous prie, essayez de nous comprendre. Vos principes libéraux et démocratiques ne valent rien ici. Vous devez repenser notre réalité au Moyen-Orient. Parce que vous accueillez dans vos pays un nombre toujours plus grand de musulmans, vous aussi vous êtes en danger. Combien de djihadistes ont vu le jour chez vous ! Vous devez prendre des décisions fermes et courageuses, même au prix de contredire vos principes de terre d'asile où seraient vécues la liberté, l'égalité et la fraternité. Vous pensez que tous les hommes sont égaux (…). L’islam ne dit pas que tous les hommes sont égaux. Vos valeurs ne sont pas les leurs. Si vous ne le comprenez pas à temps, vous deviendrez victimes de l’ennemi que vous avez accueilli chez vous ".

    Notre réflexion : il serait bon, utile, et politiquement important que Mgr Amel Nona communique son expérience à ses confrères français et européens, au Pape lui-même, et qu'il les persuade de la réalité des dangers qu'il signale. Mais là, nous avons affaire à un tout autre discours. Et ce n'est pas au bénéfice de nos sociétés.

     

  • ça l'fait pas !

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    Entendu ces jours derniers  à la radio, un journaliste spécialisé dans le septième art qui y allait de son commentaire élogieux sur la sortie d'un film certainement douteux et concluait son propos par un vibrant "Je suis sûr que ça va l'faire" !

    Voilà donc comment s'expriment désormais nos journalistes "culturels", dans une langue décadente, à l'image de tous les éléments constitutifs de notre société qui calque ses "standards" sur le degré zéro de la nullité.

     

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  • Emmanuel Macron, philosophe, musicien, banquier, énarque ... le Jacques Attali nouvelle génération ?

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    Au cœur de la campagne présidentielle, en apprenant que François Hollande proposait une taxe à 75% sur les très hauts revenus, il aurait manqué de s'étouffer :

    « C'est Cuba sans le soleil ! »

    avait-il lâché en petit comité.

  • Crise politique ! Crise de régime ! Crise économique et financière ! Crise de société ! Crise morale ! Crise identitaire ! Tout cela se combine, au seul détriment du pays

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    Ainsi les évènements vont leur cours - rapide ces jours-ci ! - conformément à ce que nous annonçons, analysons et prévoyons depuis plusieurs années. Hilaire de Crémiers, notamment, en a démonté les mécanismes profonds dans Politique magazine, et nous n'avons cessé d'y faire écho, dans lafautearousseau.

    Ce qui nous apparaît très clairement, c'est que nous n'avons pas affaire à une simple crise politique - ni d'ailleurs économique - banale, dont on sort comme d'un accès de fièvre passager. Nous avons affaire à une crise profonde où divers éléments interagissent qui menacent et même remettent en question, nos institutions, notre économie, nos finances, publiques et privées, notre organisation sociale, notre identité nationale et, au delà, notre civilisation elle-même, dont on ne peut se dissimuler qu'elle est déjà gravement atteinte.

    A l'instar des détestables pratiques de la IVème République, le ministère Valls, le second, déjà, du demi-quinquennat de François Hollande, n'aura pas tenu cinq mois. La popularité de Manuel Valls, élevée à son arrivée à Matignon, s'est effondrée (-20%). La fragilité de sa majorité, la fronde qui trouble ses rangs, le manque criant de cohésion gouvernementale, la lutte des égos (dont le sien) en vue de la prochaine présidentielle, ont miné son action. Et François Hollande - qui n'est, en effet, plus qu'un roi nu, avec seulement 17% de satisfaits - l'entraîne dans sa chute, comme, d'ailleurs, il entraîne celle des élus socialistes. Lesquels ne l'ignorent pas...

    Cette crise est systémique : certes, elle tient aux conditions particulières de l'élection de François Hollande, candidat à la présidence de la République à l'issue d'une primaire où il fut âprement combattu : les rivalités qui s'y sont opposées -  à lui, principalement - ont tout simplement perduré au sein du gouvernement et rien ne nous dit - tout au contraire - qu'elles vont s'effacer; mais la situation est due, pour l'essentiel, à l'érosion des Institutions de la Vème République, aux pratiques nouvelles que le quinquennat a induites, au retour du plein régime des partis, et, en fin de compte, à l'élection du président de la République elle-même, devenue le véritable poison de la vie politique française.

    Ainsi nous voici face à une crise politique et institutionnelle majeure et, en quelque sorte, face à l'inconnu. Le ministère que Valls va former, sans les écologistes, du moins en tant que tels, sans les ministres frondeurs, sans le Front de Gauche, peut-être même sans les radicaux, trouvera-t-il une majorité durable au Parlement ? Ne risque-t-il pas d'être tout simplement renversé, à la plus prochaine occasion ? Dominique Rousseau, constitutionnaliste de renom, l'affirme : "On ne peut plus exclure que le gouvernement soit renversé par une majorité au Parlement. Et que le président doive envisager une dissolution de l’Assemblée. La crise n’est pas terminée, elle commence". En effet, car que se passera-t-il en cas de victoire (probable) de l'opposition ? Son état présent n'est pas plus brillant que celui du camp d'en face. Dans tous les cas de figure (cohabitation, démission de François Hollande) la guerre des chefs, à son tour, déchirera la Droite.  La France, comme en 1958, se trouvera face à une crise de régime.

    Rappelons simplement que nous vivons, aussi, une crise économique et financière majeure. Elle exclut, pour l'heure, comme conséquence pleinement justifiée, la confiance des Français. Ce qui est à craindre, sous l'angle économique et financier, c'est que les difficultés de la France à se gouverner n'entament aussi celle de nos partenaires étrangers, n'éloignent les investisseurs, ne ruinent la crédibilité de notre pays et, en dernier lieu, ne lassent les prêteurs de consentir à la France des taux d'intérêts notoirement faibles.

    Dans ce cas, crise politique, institutionnelle, économique et financière de première ampleur feraient leur jonction. Et pour sortir la France de ce mauvais pas, il faudra trouver des hommes d'une tout autre trempe que François Hollande et inventer ou réinventer un tout autre régime que celui qui l'aura conduite à de pareilles extrémités.

    Lafautearousseau

     

  • 26 août 1914 ... La responsabilité du vieux Habsbourg

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    Elle est magnifique la terre de nos provinces de l'Ouest. On y retrouve en ce moment l'état d'esprit de confiance absolue qui était celui de Paris voilà quinze jours. Les hommes ici sont partis d'assez bon cœur en déclarant que la guerre était inévitable, qu'il fallait en finir,, mais en couvrant de malédictions l'empereur François-Joseph...

    Pauvre Jacques Bonhomme, va te battre, ta carte d'électeur dans ta poche à côté de ta feuille de mobilisation, comme la notion de la guerre "inévitable" cohabite dans ton esprit avec l'idée de la responsabilité du vieux Habsbourg.

    Va te battre, pauvre dix-millionième de souverain, comme tu t'es toujours battu sous les monarchies, les empires et les républiques, en recherchant les raisons obscures des fatalités qui pèsent sur toi.   

     

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