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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • À la découverte du fonds lafautearousseau (19) : Pendant la terrible Guerre de Succession d'Espagne, Louis XIV écrit à l

    lafautearousseau, c'est plus de 28.000 Notes ou articles (et autant de "commentaires" !), 22 Albums, 47 Grands Textes, 33 PDF, 16 Pages, 366 Éphémérides...

    Il est naturel que nos nouveaux lecteurs, et même certains plus anciens, se perdent un peu dans cette masse de documents, comme dans une grande bibliothèque, et passent ainsi à côté de choses qui pourraient les intéresser...

    Aussi avons-nous résolu de "sortir", assez régulièrement, tel ou tel de ces documents, afin d'inciter chacun à se plonger, sans modération, dans ce riche Fonds, sans cesse augmenté depuis la création de lafautearousseau, le 28 février 2007...

    Aujourd'hui : Pendant la terrible Guerre de Succession d'Espagne, Louis XIV écrit à la Nation...

    (tiré de notre Éphéméride du 12 juin)

    (retrouvez l'ensemble de ces "incitations" dans notre Catégorie :

    Á la découverte du "Fonds lafautearousseau")

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    1709 : Louis XIV écrit à la Nation

     

    La longue et terrible Guerre de succession d'Espagne - qui visait à mettre un Bourbon sur le trône d'Espagne, conformément aux voeux du dernier roi Habsbourg et du peuple espagnol - dure depuis presque dix ans; les forces françaises sont presque partout défaites; l'hiver est peut-être le plus rigoureux que la France ait connu...

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    L'épuisement du pays est tel que le Roi a proposé la paix à nos adversaires, mais ceux-ci exigent de lui des conditions humiliantes et impossibles à satisfaire : il faudrait abandonner le roi d'Espagne - le petit-fils de Louis XIV ! -, livrer Bayonne et Perpignan, rétablir dans le royaume la religion prétendument réformée, et remettre aux huguenots les places fortes de Bordeaux et de La Rochelle. Il faudrait faire boucher le port du Havre et raser Dunkerque. Il faudrait céder l'Alsace et la Franche-Comté, le Dauphiné et la Provence !...

    1A.jpgLouis XIV aura alors ce mot : Puisque l'on me force à faire la guerre, j'aime mieux la faire à mes ennemis qu'à mes enfants... (ci contre, Philippe V, roi d'Espagne, petit-fils de Louis XIV)

    Il adopte donc le parti d'écrire à tous les habitants du royaume une Lettre, dans laquelle il leur explique la situation et leur demande de poursuivre l'effort de guerre.

    Cette lettre sera lue en chaire, le dimanche, par tous les prêtres et dans toutes les paroisses du royaume. 

    Près de huit à neuf habitants sur dix se rendant à l'église le dimanche, dans la plupart des provinces, on peut considérer que l'ensemble du peuple français a été touché, directement ou par relation directe :

     

     

    12 juin 1709

    Messieurs, l’espérance d’une paix prochaine était si généralement répandue dans mon Royaume, que je crois devoir à la fidélité que mes peuples m’ont témoignée pendant le cours de mon règne, la consolation de les informer des raisons qui empêchent encore qu’ils ne jouissent du repos que j’avais dessein de leur procurer.

    1A.jpgJ’aurais accepté, pour le rétablir, des conditions bien opposées à la sûreté de mes Provinces frontières; mais plus j’ai témoigné de facilité et d’envie de dissiper les ombrages que mes ennemis affectent de conserver de ma puissance et de mes desseins, plus ils ont multiplié leurs prétentions, en sorte qu’ajoutant par degrés de nouvelles demandes aux premières, et se servant ou du nom du Duc de Savoie, ou du prétexte de l’intérêt des Princes de l’Empire, ils m’ont également fait voir que leur intention était seulement d’accroître aux dépens de ma Couronne les États voisins de la France, et de s’ouvrir des voies faciles pour pénétrer dans l’intérieur de mon Royaume, toutes les fois qu’il conviendrait à leurs intérêts de commencer une nouvelle guerre. Celle que je soutiens, et que je voulais finir, ne ferait pas même cesser, quand j’aurais consenti aux propositions qu’ils m’ont faites : car ils fixaient à deux mois le temps où je devais de ma part, exécuter le Traité, et pendant cet intervalle ils prétendaient m’obliger à leur livrer les Places qu’ils me demandaient dans les Pays-Bas et dans l’Alsace, et à raser celles dont ils demandaient la démolition. Ils refusaient de prendre de leur côté d’autre engagement, que de faire cesser tous actes d’hostilités jusqu’au premier du mois d’Août, se réservant la liberté d’agir alors par la voie des armes, si le Roi d’Espagne, mon petit-fils, persistait dans la résolution de défendre la Couronne que Dieu lui a 1A.jpgdonnée, et de périr plutôt que d’abandonner des peuples fidèles qui depuis neuf ans le reconnaissaient pour leur Roi légitime. Une telle suspension, plus dangereuse que la guerre, éloignait la paix plutôt que d’en avancer la conclusion; car il était non seulement nécessaire de continuer la même dépense pour l’entretien de mes armées, mais le terme de la suspension d’armes expiré, mes ennemis m’auraient attaqué avec les nouveaux avantages qu’ils auraient tiré des Places où je les aurais moi-même introduits, en même temps que j’aurais démoli celles qui servent de remparts à quelques-unes de mes Provinces frontières. Je passe sous silence les insinuations qu’ils m’ont faites, de joindre mes forces à celles de la Ligue, et de contraindre le Roi mon petit-fils à descendre du Trône, s’il ne consentait pas volontairement à vivre désormais sans États, et à se réduire à la simple condition d’un Particulier. Il est contre l’humanité de croire qu’ils aient seulement eu la pensée de m’engager à former avec eux une pareille alliance. Mais quoique ma tendresse pour mes peuples ne soit pas moins vive que celle que j’ai pour mes propres enfants, quoique je partage tous les maux que la guerre fait souffrir à des Sujets aussi fidèles, et que j’ai fait voir à toute l’Europe que je décidais sincèrement de les faire jouir de la paix, je suis persuadé qu’ils s’opposeraient eux-mêmes à la recevoir à des conditions également contraires à la justice et à l’honneur du Nom Français.

    1A.jpgMon intention est donc que tous ceux qui depuis tant d’années me donnent des marques de leur zèle, en contribuant de leurs peines, de leurs biens, et de leur sang, à soutenir une guerre aussi pesante, connaissent que le seul prix que mes ennemis prétendaient mettre aux offres que j’ai bien voulu leur faire était celui d’une suspension d’armes, dont le terme borné à l’espace de deux mois, leur procurait des avantages plus considérables qu’ils ne peuvent en espérer de la confiance qu’ils ont en leurs troupes. Comme je mets la mienne en protection de Dieu, et que j’espère que la pureté de mes intentions attirera la bénédiction sur mes armes, je veux que mes peuples, dans l’étendue de votre Gouvernement, sachent de vous qu’ils jouiraient de la paix, s’il eût dépendu seulement de ma volonté, de leur procurer un bien qu’ils désirent avec raison, mais qu’il faut acquérir par de nouveaux efforts, puisque les conditions immenses que j’aurais accordées, sont inutiles pour le rétablissement de la tranquillité publique.

    1A.jpgJ'écris aux archevêques et évêques de mon royaume d’exciter encore la ferveur des prières dans leurs diocèses; et je veux en même temps que mes peuples sachent qu’ils jouiraient de la paix, s’il eut dépendu seulement de ma volonté de leur procurer un bien qu’ils désirent avec raison, mais qu’il faut acquérir par de nouveaux efforts.

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    Procédé étonnamment moderne et novateur : 250 ans avant que la télé n'entre dans chaque foyer, Louis XIV n'a-t-il pas établi, ainsi, une sorte de record d'audience, difficile à battre, même pour les "audimats" d'aujourd'hui ?  

  • La bureaucratie au pouvoir, par Frédéric Winkler

    3992027935.jpg« Dans notre siècle, il faut être médiocre c'est la seule chance qu'on ait de ne point gêner autrui » Léo Ferré (préface Poètes vos papiers). La solitude grégaire et frénétique que nous imposent les villes d'aujourd'hui et leurs périphéries n'est pas la seule servitude à laquelle nous soyons liés. Pour s'en persuader il suffit d'accomplir les gestes les plus ordinaires de la vie moderne, comme pour en souffrir il suffit de vouloir agir ou entreprendre. On a alors tôt fait de se heurter aux longues files ou aux longs mois d'attente, à l'extraordinaire puissance d'inertie, d'irresponsabilité, d'anonymat que représente trop souvent l'Administration...

    48148_500781593301674_1708701184_n.jpgIl s'en suit un sentiment de malaise, d'exaspération, puis d'impuissance comme de résignation qui freine et entrave toutes les activités, tous les développements. A la fois vérité d’expérience comme sentiment partagé, les grands services publics, sont de moins en moins présents (en particulier dans les zones rurales) comme de plus en plus menacés par la logique libérale de l'Union européenne. Ils ne répondent plus aux besoins les plus impérieux comme les plus élémentaires des particuliers, mais aussi que par leur irresponsabilité, leur mauvais fonctionnement, leur désastreuse gestion, ils constituent un frein, un handicap très lourd pour notre vie économique dans son ensemble. L'opinion unanime se plaint de plus en plus de services coûteux et mal rendus : « L'Etat ne vous transporte pas, il vous roule », disaient, non sans raison, les usagers parisiens. Du point de vue social, l'Etat ne rend pas de meilleurs services, on aurait beaucoup à dire, s'il fallait dénoncer le scandale permanent des U.R.S.S.A.F, comme la situation de la Sécurité Sociale dans son ensemble devenu tragique... N'y a-t-il pas là pour toute notre économie et pour le budget de chaque ménage un élément parasitaire permanent, aggravé par une fiscalité souvent abusive et mal comprise ?
    « Il me faudrait presque embaucher un juriste à plein temps, voire un conseiller fiscal, pour compléter les formulaires qu'exige l'administration. Mais combien d'entreprises, qui viennent de se créer, pourraient le faire ? Je comprends que les artisans et les commerçants en aient assez de tous ces imprimés… » (Jean de France, « Un Prince Français») Ce sont aussi des milliards qui ont été engloutis par des commissions irresponsables, pour des projets qui ne seront jamais réalisés, qu'il faudra peut-être détruire, afin de revendre purement et simplement les infrastructures : le projet absurde de l'aéroport Notre-Dame-des-Landes, près de Nantes, en est un exemple frappant, avant même sa construction... La perte correspondante qui pourrait être chiffrée en écoles, routes ou logements n'inquiète vraiment personne. Il est clair que l'Etat vit au-dessus de ses moyens, gaspille d'énormes sommes (il suffit de regarder de plus près comment fonctionne l'Education nationale pour le constater...), augmente les tarifs de ses services dans des proportions considérables, en rompant parfois avec des traditions de gratuité comme dans les classes préparatoires, payantes depuis la rentrée 2013. Si bien que la moindre lettre à expédier, le moindre appel téléphonique, le moindre voyage atteignent des coûts exagérés représentant par là un frein dangereux à l'activité, à la compétitivité de notre économie.
    On pourrait faire ici un parallèle avec la complexité croissante du système de péréquation verticale pour les communes rurales : les maires étant pour la plupart des gens de la terre, ils ne savent pas remplir les montagnes de paperasses nécessaires à l'obtention de leurs finances et se retrouvent donc avec moins d'argent que les communes urbaines, plus nombreuses et mieux conseillées. L'accroissement des responsabilités de l'Etat, au moment même où il perd de sa force, se fait tancer régulièrement par les puissances économiques et dépasser par la mondialisation, a multiplié plus que proportionnellement les « enceintes collégiales et anonymes ». Le citoyen se trouve continuellement confronté à des tracasseries dont toute responsabilité reste anonyme… Une telle administration n'offre souvent aucune prise, aucun recours, et on le constate parfois lorsque l'on cherhe à contacter certains services par téléphone ou par internet, en vain ! Mais là encore, peut-on supposer sérieusement que l'Etat soit capable voir désireux d'enrayer le processus qui ne cesse d'affermir la toute-puissance de son administration au détriment de ses obligations régaliennes et quand le politique, lui, perd de son pouvoir réel ?
    - D'une bureaucratie qui est sa seule Unité, sa seule « continuité » ?
    - Peut-on imaginer que le Régime des partis, ou même celui du « Fait majoritaire » actuel, soit en mesure de donner la nécessaire et urgente impulsion libératrice qui dissoudrait cette toute-puissance des bureaux et des administrations ?
    « Avec Foutriquet au pouvoir, l'argent ne trouvera aucun obstacle : dans la période d'attente et de détour, tant que la France n'est pas encore le rien promis pour l'an deux mille, l'internationale de cet argent, les sociétés multinationales entre autres, n'auront à redouter aucune intrusion un peu sérieuse d'un Etat qui abdique ses droits régaliens, la défense du pauvre comme l'indépendance nationale, ce qui n'empêche en rien l'exercice solitaire de sa tyrannie » (P.Boutang aidé de J.E.Hallier parlant de Giscard ). Comment tolérer les longues heures d'attente pour le train, sur les quais, alors que nos impôts paient un service mal assumé et que des citoyens risquent des conséquences sur leur travail. Qui ne connaît les longues files aux guichets des postes, des banques, de la sécurité sociale, bref des administrations françaises. L'organisation y est parfaitement anonyme, jamais de responsable mais une armée de fonctionnaires accomplissant plus ou moins bien leur travail et souvent dans une complète indifférence du public moutonné dans des attentes impossibles frisant l'exagération. Le renvoi de bureau en bureau, l'éternel papier manquant pour l'accomplissement d'un dossier. Une organisation démentielle où les nerfs sont soumis à rude épreuve. D'abord patient face à une telle inertie, on passe à l'indignation puis à la révolte mais face à la puissance bureaucratique, on tombe fatalement dans la résignation et la soumission. C'est une vaste machine à broyer les énergies pour rendre un peuple, esclave. Attendre et perdre son temps sont les deux mamelles de la nouvelle France fonctionnarisée. Ce système écrase les faibles en développant les sentiments d'exaspération amenant un malaise général. Parlerons-nous de la gestion quelquefois désastreuse ? (voir « Sécurité sociale »...). Devrons-nous parler aussi de l'inquisition fiscale, arme redoutable et parfaitement arbitraire : « Songez qu'il existe une soixantaine de codes : code civil, code de la famille, code des impôts, code pénal, code de la santé, code du travail... et que le parlement adopte, tous les ans, une cinquantaine de lois supplémentaires, de plus en plus volumineuses. Or beaucoup ne sont même pas appliquées, car les décrets ne sont pas pris ! Ce n'est pas raisonnable… Revenons aux mots de saint Louis : « une fontaine d'équité ». Pas une montagne de codes ! » (Jean de France, Un Prince Français). Les jours de grève, où l’on devient otage, comment accepter d'être pénalisé lorsque l'on est innocent. Les vieux restent chez eux, les femmes sont obligées de courir avec leurs enfants dans les bras, en retard à la crèche, au travail et pas sûres d'être à l'heure pour le retour, parce qu'un service public a décidé de ne pas travailler. La justice n’est pas mieux, le Prince s’exprimait en ces mots : « Je comprends que les Français s'en plaignent. Louis XIV voulait qu'un procès portant sur une contestation simple soit tranché dans les six mois, degré d'appel compris. De nos jours, il faut sept mois, en moyenne, pour obtenir une décision de justice devant le tribunal de grande instance, quatorze devant la cour d'appel et seize devant le juge administratif. Et il n'est pas rare que des procédures s'éta¬lent sur plusieurs années entre la première instance et la cassation. Or le temps éteint la justice : le jugement inter¬vient trop tard tant pour la victime que pour le coupable. On peut évidemment accroître les moyens de l'institution et, pour les petits litiges, recourir à la médiation plutôt qu'au procès. Mais c'est en amont qu'il faut agir pour dés¬encombrer les tribunaux. On réduira les contentieux en simplifiant les règles de droit et les procédures, mais aussi et surtout - en veillant à l'équilibre de la société. »
    FW (Projet de Société, à suivre....)

  • Mai 68 • LʼEmpire U.S. contre-attaque [6]

    Les mouvements gauchistes, pourtant dʼinspiration marxiste, étaient infiltrés par des personnes agissant à la solde des Américains. Le cas le plus emblématique étant celui de la « lambertiste » O.C.I., lʼune des trois factions du trotskisme français, avec le   « franckisme » et le « pablisme ».

    Le terme « pablisme » vient de Pablo, le pseudonyme de Michel Raptis. Son « mouvement » Voix ouvrière était lʼhéritier dʼune organisation fondée au début de la Seconde Guerre mondiale par des militants trotskistes, dont de nombreux juifs roumains. Au moment de sa réorganisation, dans les années 50, beaucoup de ses militants avaient été dʼanciens membres des jeunesses socialistes sionistes, essentiellement issus du Hashomer Hatsaïr. Après sa dissolution et sa réorganisation consécutive aux événements de Mai 68, il prit le nom de Lutte ouvrière »[1] (L.O.), parti que le grand public connaît à travers la figure dʼArlette Laguiller, première femme à sʼêtre présentée à une élection présidentielle. Le rôle des « pablistes » a été mineur en Mai 68, mouvement quʼà la base ils rejetèrent car, selon leur point de vue, dʼessence étudiante et petite-bourgeoise.

    Au contraire des « franckistes », qui participèrent pleinement au lancement de la révolte. Lors de lʼattaque de lʼAmerican Express, rue Auber, le 21 mars, est présent parmi le commando le responsable du service dʼordre de la J.C.R., Xavier Langlade. Le lendemain est fondé le Mouvement-du-22-mars à Nanterre. « Des anars, des lecteurs assidus des situationnistes, des trotsko-guévaristes de la JCR, des anarcho-communistes, des libertaires »[2] forment le gros des troupes. Ce nʼest pas un parti politique mais « une mouvance, un creuset, sans programme, sans héirarchie officielle, sans dirigeants élus. »[3] Daniel Bensaïd, un « toulousain volubile, normalien de Saint-Cloud et philosophe à Nanterre, représente la JCR au sein du 22-Mars. »[4]

    Le 3 mai C.R.S. et étudiants sʼaffrontent autour de la Sorbonne. On y retrouve des militants J.C.R., qui font partie des milliers dʼenragés qui se mesurent aux gardiens de la paix. « La plupart des leaders arrêtés dans la cour de la Sorbonne ont été conduits au commissariat qui occupe les sous-sols de lʼOpéra. Bouclés dans des cages grillagées, ils ont tout loisir dʼanalyser la conjoncture. Sauvageot découvre Cohn-Bendit, quʼil ne connaît guère, et entame avec lui une longue conversation. En aparté, Alain Krivine et Henri Weber, les dirigeants de la JCR, planifient les mobilisations futures. […] Le pouvoir vient dʼoffrir aux révolutionnaires sans révolution une chance inespérée, inouïe. »[5] Durant « cette nuit du 3 au 4 mai se met en place un état-major, un cartel qui parle désormais au nom du ʽʽmouvementʼʼ »[6] : y appartiennent le S.N.ESup (un syndicat dʼenseignants représenté par Alain Geismar), lʼU.N.E.F., le 22-Mars, et une seule formation véritablement politique, avec un programme précis, une idéologie définie et une structure hiérarchique, la J.C.R.

    Ce courant du trotskisme est désigné par le vocable « franckisme » car il a pour fondateur Pierre Franck (1905-1971), membre de la direction de lʼInternationale trotskiste, la IVème Internationale, qui est né dans « une famille juive […] de Vilna »[7].

    Comme pour la « pabliste » Voix Ouvrière, son mouvement comprend un « grand nombre de militants dʼorigine juive. »[8] Ils sont généralement issus du socialisme sioniste plutôt que du socialisme juif, ou Bund. « Certains militants ont dʼabord appartenu à une organisation sioniste socialiste, lʼHachomer Hatzaïr, avant de rejoindre la Ligue. Cʼest le cas dʼH. Weber, inscrit à cette organisation par ses parents dès lʼâge de 9 ans. »[9] Cʼest pourquoi ils entretiennent des liens privilégiés avec lʼun des alliés les plus proches des États-Unis, si ce nʼest le plus proche, si lʼon en croit Wladimir Rabi, qui insiste, concernant les États-Unis, sur « la puissance de lʼestablishment et le lobby juif »[10], et comme en atteste cette conversation tenue entre de Gaulle et Nixon en 1969 :

    Le président américain tient surtout à apporter une précision à son homologue français : ʽʽÀ propos dʼIsraël, je voudrais vous éclairer sur deux aspects. Dʼabord il y en a qui pensent quʼaucun président des États-Unis ne peut prendre une décision quelconque au sujet dʼIsraël sans tenir compte du vote juif. Ce nʼest pas mon cas.ʼʼ

    Je le sais, lʼinterrompit le Général. »[11]

    Au sein du trotskisme franckiste, « les rapports de certains militants à lʼÉtat dʼIsraël sont étroits. Ainsi, R. Prager, après avoir été déchu de la nationalité française au début de lʼannée 1950, pour avoir déserté en 1939, sʼinstalle en Israël, de mars 1950 à décembre 1952. […] De même, des militants israéliens dʼextrême gauche prennent contact avec la JCR en 1966. »[12]

    Ce qui fera dire à Michel Warschawski[13] que grâce au canal trotskiste « les idées de Mai 68 circulaient jusque dans les banlieues dʼHaïfa »[14].

    La J.C.R est créée par « deux ou trois cents militants »[15] après lʼélection présidentielle de 1965, durant laquelle Alain Krivine et ses amis ne soutiennent pas François Mitterrand, candidat unique de la gauche et notamment du P.C.F. « Elle recrute des néophytes épris de communisme originel, épouvantés par lʼhorreur stalinienne. Ils ne sʼaperçoivent pas que les ronds-de-cuir de la IVème Internationale leur débitent en tranches le Talmud trotskiste. »[16] Cette organisation transnationale, dont les ramifications vont de New York jusquʼà Amsterdam et Bruxelles en passant par Londres, semble être de mèche avec ceux qui en veulent à de Gaulle, et qui pour lʼaffaiblir tentent dʼinsuffler un esprit de révolte parmi les étudiants français afin que se levât une mouvement massif de contestation.

    Sinon pourquoi Pierre Franck fut-il capable de prophétiser Mai 68 ? Comment pouvait-il deviner lʼimminence de lʼirruption de la crise ? Une source indique quʼil était persuadé que des émeutes, des grèves et des manifestations – un nouveau « 36 », en plus grand – se produiraient : « Seul Pierre Franck, le grand-papa des trotskistes de la JCR, sʼobstine à répéter que quelque chose dʼénorme se prépare, que ce sera plus important quʼen 1936. Il a même bousculé ses horaires de repas – un comble ! Irrespectueusement, Krivine se dit que le Vieux déconne. »[17]  (Dossier à suivre)   

    [1]Yaïr Auron, Les juifs dʼextrême-gauche en mai 68, Paris, Albin Michel, 1998, p. 270.

    [2]Hervé Hamon, Patrick Rotman, op. cit., p. 431.

    [3]Idem.

    [4]Ibid., p. 432.

    [5]Ibid., p. 456.

    [6]Ibid., P. 459.

    [7]Jean-Paul Salles, La Ligue communiste révolutionnaire (1968-1981). Instrument du Grand Soir ou lieu dʼapprentissage, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2005, p. 307.

    [8]Ibid., p. 307.

    [9]Ibid., p. 308.

    [10]Wladimir Rabi, « LʼEstablishment juif. Structures et idéologie », Catalogue pour des juifs de maintenant, n° 38, septembre 1979.

    [11]Vincent Nouzille, op. cit., p. 235.

    [12]Jean-Paul Salles, op. cit., p. 310.

    [13]Lui, le « fils du grand rabbin de Strasbourg, ayant réalisé son aliya avant 1968 et militant antisioniste, tout en expliquant le rôle quʼont eu les militants trotskystes dʼIsraël dans son évolution intellectuelle, insiste sur lʼimportance des liens étroits entretenus notamment avec la JCR », ibid., p. 310.

    [14]Idem.

    [15]Hervé Hamon, Patrick Rotman, op. cit., p. 302.

    [16]Idem.

  • GRANDS TEXTES (7) : L'Avenir du Monde, par Chateaubriand.

    Après les considérations plus générales des premiers paragraphes, la fulgurance visionnaire dont Chateaubriand fait preuve dans les trois derniers - avec sa question Quelle sera la société nouvelle ? -  n'est-elle pas, à proprement parler, fascinante ? Et ces lignes ont été écrite vers 1834 ! 

    Voici un extrait de l'Avenir du Monde, annexé en Variantes et Additions aux Mémoires d'Outre-Tombe (La Pleiade, tome II, pages 1051/1052). A rapprocher, de toute évidence, de la pensée de Soljénitsyne dans son Discours d'Harvard (Grands Textes n° VIII).

    Il est d'ailleurs à noter - preuve supplémentaire de l'intérêt exercé par les Mémoires en particulier, et Chateaubriand en général... - que ce texte a été lu en direct par Jacques Julliard sur LCI, lors d'un de ses débats hebdomadaires avec Luc Ferry...

     

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    "... La découverte de l'imprimerie a changé les conditions sociales : la presse, machine qu'on ne peut plus briser, continuera à détruire l'ancien monde, jusqu'à ce qu'elle en ait formé un nouveau: c'est une voix calculée pour le forum général des peuples. L'imprimerie n'est que la Parole écrite, première de toutes les puissances: la Parole a crée l'univers; malheureusement le Verbe dans l'homme participe de l'infirmité humaine; il mêlera le mal au bien, tant que notre nature déchue n'aura pas recouvré sa pureté originelle.

    Ainsi la transformation, amenée par l'âge du monde, aura lieu. Tout est calculé dans ce dessein; rien n'est possible maintenant hors la mort naturelle de la société, d'où sortira la renaissance. C'est impiété de lutter contre l'ange de Dieu, de croire que nous arrêterons la Providence. Aperçue de cette hauteur, la Révolution française n'est plus qu'un point de la révolution générale; toutes les impatiences cessent, tous les axiomes de l'ancienne politique deviennent inapplicables...

     

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    "Depuis quarante ans, tous les gouvernements n'ont péri en France que par leur faute: Louis XVI a pu vingt fois sauver sa couronne et sa vie..."
    Ainsi à Varennes (récit de Michel Mourre):
    "Quand la berline se présenta, elle trouva le pont de l'Aire barricadé et fut entourée de gardes municipaux en armes. Louis XVI, rejoint peu après par les officiers de Bouillé, Choiseul et Damas, refusa de les laisser dégager la route par la force. Les commissaires de la Constituante, survenus, purent donc s'assurer sans difficulté de la personne du roi..."

             

     

    Depuis quarante ans, tous les gouvernements n'ont péri en France que par leur faute: Louis XVI a pu vingt fois sauver sa couronne et sa vie; la République n'a succombé qu'à l'excès de ses crimes; Bonaparte pouvait établir sa dynastie, et il s'est jeté en bas du haut de sa gloire; sans les ordonnances de Juillet, le trône légitime serait encore debout.... Mais après tout il faudra s'en aller : qu'est-ce que trois, quatre, six, dix, vingt années dans la vie d'un peuple ? L'ancienne société périt avec la politique chrétienne, dont elle est sortie : à Rome, le règne de l'homme fut substitué à celui de la loi par César; on passa de la république à l'empire. La révolution se résume aujourd'hui en sens contraire; la loi détrône l'homme; on passe de la royauté à la république. L'ère des peuples est revenue : reste à savoir comment elle sera remplie.

    Il faudra d'abord que l'Europe se nivelle dans un même système; on ne peut supposer un gouvernement représentatif en France et des monarchies absolues autour de ce gouvernement. Pour arriver là, il est probable qu'on subira des guerres étrangères, et qu'on traversera à l'intérieur une double anarchie morale et physique.

    Quand il ne s'agirait que de la seule propriété, n'y touchera-t-on point ? Restera-t-elle distribuée comme elle l'est ? Une société où des individus ont deux millions de revenu, tandis que d'autres sont réduits à remplir leurs bouges de monceaux de pourriture pour y ramasser des vers (vers qui, vendus aux pêcheurs, sont le seul moyen d'existence de ces familles elles-mêmes autochtones du fumier), une telle société peut-elle demeurer stationnaire sur de tels fondements au milieu du progrès des idées ?

     

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    "Une société où des individus ont deux millions de revenu, tandis que d'autres sont réduits à remplir leurs bouges de monceaux de pourriture... une telle société peut-elle demeurer stationnaire sur de tels fondements au milieu du progrès des idées ?"
     
    Ci dessous, bidonvilles à Montreuil... 
     
     
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    Mais si l'on touche à la propriété, il en résultera des bouleversements immenses qui ne s'accompliront pas sans effusion de sang; la loi du sang et du sacrifice est partout : Dieu a livré son Fils aux clous de la croix, pour renouveler l'ordre de l'univers. Avant qu'un nouveau droit soit sorti de ce chaos, les astres se seront souvent levés et couchés. Dix-huit cents ans depuis l'ère chrétienne n'ont pas suffi à l'abolition de l'esclavage; il n'y a encore qu'une très petite partie accomplie de la mission évangélique.

    Ces calculs ne vont point à l'impatience des français: jamais, dans les révolutions qu'ils ont faites, ils n'ont admis l'élément du temps, c'est pourquoi ils sont toujours ébahis des résultats contraires à leurs espérances. Tandis qu'ils bouleversent, le temps arrange, il met de l'ordre dans le désordre, rejette le fruit vert, détache le fruit mûr, sasse et crible les hommes, les moeurs et les idées. 

    Quelle sera la société nouvelle ? Je l'ignore. Ses lois me sont inconnues; je ne la comprends pas plus que les anciens ne comprenaient la société sans esclaves produite par le christianisme. Comment les fortunes se nivelleront-elles, comment le salaire se balancera-t-il avec le travail, comment la femme parviendra-t-elle à l'émancipation légale ? Je n'en sais rien. Jusqu'à présent la société a procédé par agrégation et par famille; quel aspect offrira-telle lorsqu'elle ne sera plus qu'individuelle, ainsi qu'elle tend à le devenir, ainsi qu'on la voit déjà se former aux Etats-Unis ? Vraisemblablement l'espèce humaine s'agrandira, mais il est à craindre que l'homme ne diminue, que quelques facultés éminentes du génie ne se perdent, que l'imagination, la poésie, les arts ne meurent dans les trous d'une société-ruche où chaque individu ne sera plus qu'une abeille, une roue dans une machine, un atome dans la matière organisée. Si la religion chrétienne s'éteignait, on arriverait par la liberté à la pétrification sociale où la Chine est arrivée par l'esclavage.

     

    famille.jpg 
    On ne peut que prendre acte de l'affaiblissement des structures traditionnelles de la famille et du couple, attaquées de toute part...
    "Jusqu'à présent la société a procédé par agrégation et par famille; quel aspect offrira-telle lorsqu'elle ne sera plus qu'individuelle, ainsi qu'elle tend à le devenir, ainsi qu'on la voit déjà se former aux Etats-Unis ?..."
     

              

     

    La société moderne a mis dix siècles à se composer; maintenant elle se décompose. Les générations du moyen âge étaient vigoureuses parce qu'elles étaient dans la progression ascendante; nous, nous sommes débiles parce que nous sommes dans la progression descendante. Ce monde décroissant ne reprendra de force que quand il aura atteint le dernier degré; alors il commencera à remonter vers une nouvelle vie. Je vois bien une population qui s'agite, qui proclame sa puissance, qui s'écrie : "Je veux ! je serai ! à moi l'avenir ! je découvre l'univers ! On n'avait rien vu avant moi; le monde m'attendait; je suis incomparable. Mes pères étaient des enfants et des idiots."

    Les faits ont-ils répondu à ces magnifiques paroles ? Que d'espérances n'ont point été déçues en talents et en caractères ? Si vous en exceptez une trentaine d'hommes d'un mérite réel, quel troupeau de générations libertines, avortées, sans convictions, sans foi politique et religieuse, se précipitant sur l'argent et les places comme des pauvres sur une distribution gratuite : troupeau qui ne reconnaît point de berger, qui court de la plaine à la montagne et de la montagne à la plaine, dédaignant l'expérience des vieux pâtres durcis au vent et au soleil ! Nous ne sommes que des générations de passage, intermédiaires, obscures, vouées à l'oubli, formant la chaîne pour atteindre les mains qui cueilleront l'avenir".

     

    chateaubriand avenir du monde.jpg

     

     

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    Retrouvez l'intégralité des textes constituant cette collection dans notre Catégorie

    "GRANDS TEXTES"...

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  • Éphéméride du 29 juin

    1949 : Pierre Sabbagh lance le premier Journal télévisé

     

     

     

     

    1694 : Exploit de Jean Bart au Texel 

     

    En cette année 1694, la France est en guerre contre la ligue d'Augsbourg. Le 29 juin, dans le but d'affamer la population française, des vaisseaux chargés de blés achetés aux Norvégiens sont capturés par des navires hollandais au large de l'île néerlandaise du Texel. Jean Bart, corsaire au service du roi, est chargé de les récupérer.

    Il faut dire que ce Capitaine de vaisseau, loup de mer aguerri, est déjà une célébrité : capturé en 1689 par les Anglais, il s'était évadé de sa prison et avait traversé la Manche… à la rame !

    Ce 29 juin 1694, au large de l’île hollandaise de Texel, il aperçoit à l’horizon le convoi français d’une centaine de voiles qui venait d’être capturé par les Provinces-Unies.

    Les Français sont inférieurs en tout aux hollandais (330 canons contre 380 pour les navires hollandais), mais pourtant Jean Bart fait hisser successivement le pavillon rouge (à l’attaque !) et le pavillon bleu (à l’abordage !).

    Le résultat est sans équivoque : 16 morts chez les Français contre plus de 300 chez les Hollandais.

    Alors qu’il avait été fait chevalier de l’Ordre de Saint-Louis par Louis XIV en 1690, la bataille de Texel lui vaut l’anoblissement par le roi. 

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     Plus d'information sur Jean Bart dans notre Éphéméride du 21 octobre.

     

     
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    1718 : Consécration de la Cathédrale de Castres

     

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    http://albi.catholique.fr/liturgie-art-et-culture/patrimoine/eglises-du-tarn/castres-cathedrale-saint-benoit/

     

     

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    1786 : Fin du voyage triomphal de Louis XVI à Cherbourg  

     

    Il avait débuté le 21 de ce mois de juin : on aura un début de relation de cette "anecdote triomphale dans un règne malheureux" ici : 

     

    http://www.jstor.org/pss/20527905 

     

    et plus de choses ici : 

     

    http://dumouriez.free.fr/pdf/chap4.pdf 

     

    LOUIS XVI MEDAILLE CHERBOURG 1786.jpg
     
    La mer domptée à Cherbourg, Médaille commémorative de la visite de Louis XVI (cuivre, 64mm, signée Duvivier) 
     
    louis xvi cherbourg 1786 CREPIN.jpg
    Louis XVI visite les travaux du port de Cherbourg, par Louis-Philippe Crépin 
     
     
    • Témoignage parlant et émouvant : à Houdan, l'Auberge de la fleur de lys témoigne du passage de Louis XVI lors de ce voyage triomphal : dans notre album Fleur de lys, fleurs de lys... voir la photo Auberge de la fleur de lys, à Houdan
     
    Et, dans notre Catégorie "Dans le Fonds lafautearousseau", voir la note :
     
     
     
     
     
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    1793 : Les Vendéens échouent devant Nantes

     

     

    Après s’être emparée d’Angers, l’armée Vendéenne de Cathelineau est placée devant un dilemme : marcher sur Paris, ou consolider ses acquis, en s'emparant de la ville de Nantes ?

     

    "Maîtres de cette grande ville qui leur assurait l'arrivée des convois anglais, les armées royales pouvaient sans danger manœuvrer sur les deux rives de la Loire et menacer Paris". (Napoléon).

    C'est cette deuxième option qui est finalement retenue.

    NANTES 1793.jpg 

               

    Les 12.000 hommes de la garnison républicaine sont attaqués par 30.000 soldats des colonnes vendéennes, réparties au nord et au sud de la ville. La meilleure organisation des républicains comble largement leur infériorité numérique et contraint les Blancs à abandonner la bataille et à se replier.

     

    Cathelineau, blessé dans la bataille, meurt dans les jours suivants. La progression des Vendéens marque une pause et, tandis que Paris prend conscience de l’ampleur de la menace, c’est en fait le tournant de la guerre : la Convention, désormais sous les ordres de Robespierre, va réagir sans états d'âme...

     

    Ci dessous, Cathelineau blessé à mort, vitrail (Le Pin en Mauge).

     

    CATHELINEAU 2.jpg
     
     
     
     24 juin,loi d'exil,orléans,du pont de nemours

     

     

     

     

    1805 : Naissance de Tocqueville

     

    29 juin,nantes,vendéens,grande armée catholique et royale,convention,robespierre,renault,pierre sabbagh,journal télévisé,napoleonL'oeuvre majeure d'Alexis de Tocqueville (ci contre), De la démocratie en Amérique, se divise en deux tomes bien différents, publiés en 1835 et en 1840 : le premier étant une analyse descriptive de la démocratie aux États-Unis (la démocratie comme structure politique); le second étant une réflexion sur les formes particulières de la démocratie américaine.

    C'est ce second tome qui est peut-être le plus intéressant, car la réflexion de l'auteur s'élargit à des considérations générales sur la démocratie, notamment le risque de tyrannie de la majorité et l'influence que la démocratie exerce sur la société civile, sur les mœurs, les idées, la vie intellectuelle...

    Tocqueville spécula sur le futur de la démocratie, aux États-Unis mais aussi ailleurs, en général, et il eut l'intuition, la prémonition, qu'elle avait une tendance à dégénérer en ce qu'il décrivit comme "le despotisme mou".

    Tocqueville a ainsi annoncé, et prédit, l'avènement d'un autoritarisme "plus étendu et plus doux", qui "dégraderait les hommes sans les tourmenter" et pour lequel "les anciens mots de despotisme et de tyrannie ne suffisent pas... :

    "...Je pense que l’espèce d’oppression, dont les peuples démocratiques sont me­na­cés ne ressemblera à rien de ce qui l’a précédée dans le monde... Je cherche en vain moi-même une expression qui reproduise exactement l’idée que je m’en forme et la renferme; les anciens mots de despotisme et de tyrannie ne conviennent point. La chose est nou­velle, il faut donc tâcher de la définir, puisque je ne peux la nommer...

    ...Je veux imaginer sous quels traits nouveaux le despotisme pourrait se produire dans le monde : je vois une foule innombrable d’hommes semblables et égaux qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs dont ils emplissent leur âme. Chacun d’eux, retiré à l’écart, est comme étranger à la destinée de tous les autres...

    ...Au-dessus de ceux-là s’élève un pouvoir immense et tutélaire, qui se charge seul d’assurer leur jouissance et de veiller sur leur sort. Il est absolu, détaillé, régulier, prévoyant et doux. Il ressemblerait à la puissance paternelle si, comme elle, il avait pour objet de préparer les hommes à l’âge viril ; mais il ne cherche, au contraire, qu’à les fixer irrévocablement dans l’enfance ; il aime que les citoyens se réjouissent, pourvu qu’ils ne songent qu’à se réjouir...

    C’est ainsi que tous les jours il rend moins utile et plus rare l’emploi du libre arbitre... L’égalité a préparé les hommes à toutes ces choses ; elle les a disposés à les souffrir et souvent même à les regarder comme un bienfait.

    Après avoir pris ainsi tour à tour dans ses puissantes mains chaque individu et l’avoir pétri à sa guise, le souverain étend ses bras sur la société tout entière ; il en couvre la surface d’un réseau de petites règles compliquées, minutieuses et uniformes, à travers lesquelles les esprits les plus originaux et les âmes les plus vigoureuses ne sauraient se faire jour pour dépasser la foule ; il ne brise pas les volontés mais il les amollit, les plie et les dirige ; il force rarement d’agir, mais il s’oppose sans cesse à ce qu’on agisse ; il ne détruit point, il empêche de naître; il ne tyrannise point, il gêne, il comprime, il énerve, il éteint, il hébète...

    Tocqueville, De la démocratie en Amérique, t. II, IVe partie, Chap. VI

     

     Catégorie Grands Textes, le 49ème est de Tocqueville :

  • Inflation & déficit public : le retour d’un couple infernal, par Olivier Pichon.

    La crise est devant nous et l'inflation, qui reprend, en est le signe certain. Ce sont les classes moyennes et laborieuses qui en feront les frais, appauvries et désœuvrées.

    9.jpgLa conjoncture, depuis le début du XXIe siècle et surtout depuis 2008, a fait mentir les économistes. Classiquement, ces derniers, à l’exception de Keynes, pensaient que le déficit budgétaire était une mauvaise chose, et que l’inflation était un mal qui rongeait l’économie. Mais les prix n’augmentaient que modérément ou stagnaient en dépit des torrents de liquidités produits par le Quantitative Easing. Jean Bodin, juriste et économiste du XVIe siècle, qui nous apporta la théorie dite quantitative de la monnaie (l’inflation) en observant les afflux d’or des Amériques, était démenti, l’indice des prix selon l’INSEE restait continument stable, la fabrication de monnaie ne produisait pas d’inflation, les lois économiques étaient infirmées. Quant au déficit budgétaire, même Keynes admettait qu’il devait avoir un caractère temporaire : or la France est particulièrement bien placée sur le long terme puisqu’elle n’a eu aucun budget en équilibre depuis 1974. La relation entre le déficit et l’inflation avait donc été cassée ; temporairement car il semble, en combinaison avec d’autres facteurs, que le couple a décidé de se remettre ensemble, sans doute pour le pire.

    L’inflation

    Il faut d’abord préciser que celle-ci n’avait pas disparu : elle prospérait dans l’immobilier et le marché boursier sous forme de bulles. Dans ces deux marchés, la loi restait la même et Jean Bodin n’était pas démenti, les galions espagnols chargés d’or et d’argent avaient été remplacés par la BCE ou la Fed, ce qui est nettement moins épique, mais tout aussi efficace : les prix montaient, comme le setier de blé observé par notre angevin au XVIe siècle. Pire encore l’effet monétaire s’observait par la destruction de la monnaie (cf. Politique magazine n° 200), ce que fait l’inflation le plus souvent. Mais, dans le cas présent, la perte de valeur de la monnaie ne venait pas ex-post mais dès sa fabrication : la production d’une monnaie de singe plus que l’usage d’une monnaie de singe.

    Néanmoins le vécu de nos contemporains était beaucoup moins inflationniste que celui des années des Trente Glorieuses finissantes : par exemple, dans les super et hyper-marchés, il n’y a pas fuite devant la monnaie (pour s’en débarrasser en la convertissant en produits). Demeurait la loi (naturelle) implacable : créer de la monnaie sans contrepartie ne crée pas de richesse, elle transfère des richesses de ceux qui en ont peu vers ceux qui en ont plus et surtout vers ceux qui sont proches de la source d’émission, c’est l’effet Cantillon. Ainsi, les salaires dans la finance new-yorkaise sont très élevés. Or New York est le point d’entrée de la création monétaire de la banque centrale des États-Unis.

    Quelle différence alors avec les grandes inflations de 1945 (inflation de demande par la reconstruction), celle des années 60/70 caractérisée par la course prix-salaires d’une société de consommation ? Jusqu’à présent, les salaires n’ont pas augmenté de façon considérable depuis le début du XXIe siècle, la productivité aidant, certains prix réels se sont même effondrés et la concurrence des pays émergents pèse sur les salaires en Occident, les classes laborieuses et moyennes l’éprouvant concrètement.

    Mais les choses sont en train de changer, même si le président de la Fed, Jérôme Powell, affirme que les hausses qui commencent à s’observer sont « transitoires ». Traditionnellement, l’inflation est produite par trois facteurs : la hausse de la demande, la structure des marchés, l’inflation induite par les coûts (Raymond Barre, Économie Politique). La hausse de la demande en France n’est pas induite par la hausse des salaires mais par la demande extérieure, la Chine, les pays émergents et la démographie mondiale. En France, pour faire face à une flambée du prix des matières premières, les entreprises de l’industrie agroalimentaire demandent une augmentation de 9 % du prix des denrées alimentaires. Nouveauté dangereuse. Pour l’Association nationale des industries alimentaires (Ania), il s’agit d’une urgence. Le consommateur de base est en passe de refaire l’expérience de l’inflation. Aux États-Unis, l’Université du Michigan, qui suit l’évolution des prix, note que « l’économie a produit beaucoup plus de gains de demande que d’offre et les consommateurs s’attendent à de l’inflation ». L’inflation est aujourd’hui à 5 % aux États-Unis, la pandémie ayant ralenti la production (l’offre) tandis que la demande était poussée par les aides publiques. De fait, l’indice américain des prix des dépenses de consommation personnelle de base a augmenté de 3,1  % en avril par rapport à un an plus tôt.

    En France, le « quoiqu’il en coûte » a fonctionné à plein régime, mais comme la France est un pays surfiscalisé, les dépenses contraintes freinent la consommation. Par ailleurs, Bruno Lemaire rêve lorsqu’il reparle de ruissellement qui proviendrait de la dépense publique : non vérifiée en France, cette théorie est aux limites de la propagande.

    La structure des marchés peut jouer en faveur de l’inflation si la tendance monopolistique des grands groupes mondialisés se renforce ; en revanche, c’est en partie la mondialisation qui a empêché jusqu’à présent la hausse des prix des produits manufacturés et des salaires par l’effet de dumping des pays à bas coûts. Mais la pandémie a créé des effets de rupture de stocks et des pénuries qui sont inflationnistes jusqu’à des biens aussi simples que le bois (coffrage, charpentes, cloisons écologiques).

    Pour ce qui est de la hausse des prix par les coûts, un signe avant-coureur est perceptible aux États-Unis mais il s’observe aussi en Europe. C’est l’ancien secrétaire au Trésor américain, Lawrence Summers, qui a déclaré qu’il y avait de plus en plus de preuves de pénurie de main-d’œuvre et que « les travailleurs démissionnent à des taux auxquels ils démissionnent habituellement pendant les booms », ce qui le rend préoccupé par l’inflation. Il est vrai que le PIB américain a bondi de 6,4 % au premier trimestre grâce à la vigueur des dépenses de consommation. Mais le gouverneur de la Fed a minimisé, affirmant que les travailleurs « installés » dans le chômage technique lié à la pandémie n’ont pas encore fait leur retour sur le marché du travail. Ce qu’il y a d’établi, c’est qu’aux États-Unis comme en France, pour attirer la main d’œuvre il faut augmenter les salaires, même sans les syndicats, et c’est encore plus vrai en Grande-Bretagne : hausse des salaires, hausse des prix alimentaires, comme un parfum des années 70.

    Un autre poids lourd de la sphère financière, le PDG de BlackRock a déclaré que les investisseurs pourraient sous-estimer le phénomène inflationniste On peut ne pas aimer BlackRock, émanation financière de la CIA, mais il faudra donc, selon lui, que les banques centrales revoient leurs taux : la Fed qui s’est engagée à maintenir pour deux ans des taux zéro serait alors “coincée”. Comment soutenir la relance Biden avec des taux qui montent et notamment la nouvelle relance de 1700 milliards de dollars pour les infrastructures ?

    Au passage, le PDG de BlackRock montre que la dépense dite verte est par nature (c’est le cas de le dire) inflationniste – une étude de l’IREF pour la France et l’Europe le montre aussi – car l’inflation, selon lui, aggrave notre empreinte écologique. Remplacer une voiture thermique par une voiture électrique, par exemple, ne produit pas de croissance en soi mais induit un coût technologique supérieur.

    Aussi l’inflation couve, et se présente comme un dilemme radical : ou bien les taux augmentent et c’est la faillite (peut-être même celle des États), ou bien il faut continuer d’alimenter la “planche à billets” en rachetant toujours plus les actifs aux banques, dont les obligations d’État ; mais si l’on cesse de le faire, les marchés ne financeront les États et les entreprises qu’à des taux élevés et l’on retombe sur la faillite et la reprise espérée est brisée : vient alors, dans le cortège calamiteux, le chômage qui eut raison des Trente Glorieuses. Pompidou disait : « mieux vaut l’inflation que le chômage » puisque les courbes, dans un premier temps, fonctionnaient en raison inverse (courbe de Philips) mais à la longue nous avons eu et l’inflation et le chômage.

    Déficit public

    La France a pratiqué le « quoiqu’il en coûte » avec une lourdeur marquée, ce qui la met très au-dessus des autres pays européens. Or, malgré le caractère « roulant » de la dette grâce à des taux ridiculement bas, il y a bien, in fine, une dette. Nous ne traiterons pas de la question de son paiement (générations à venir, fiscalité, etc.) mais de la manière dont elle se combine avec le risque d’inflation.

    On se demande parfois pourquoi un président de la République tient tellement à être réélu, au point d’être entré précocement en campagne, alors qu’il devra subir de plein fouet, non pas la gifle d’un mécontent, mais les effets de la crise, coincé lui aussi comme les banques centrales. Soit les taux augmentent et c’en est fini du « quoiqu’il en coûte », la générosité surdimensionnée en campagne électorale sera rendue impossible, sans compter les promesses, soit, a fortiori, reconduit au pouvoir, il devra affronter (comme son adversaire s’il gagne) une crise sans précédent, un gigantesque krach boursier doublé d’une crise bancaire. Car la rentabilité de l’activité des banques est faible, des faillites d’entreprises vont se produire, et l’impossible recours aux aides de l’État se profile de même qu’il devra faire face à l’impossible augmentation des impôts dans un pays surfiscalisé. Les taux d’endettement sont à 270 % en moyenne, fin 2020, pour les 10 % des entreprises les plus endettées.

    La gravité de la situation en France au sortir de la crise sanitaire est masquée par un discours lénifiant. Surtout si l’on ajoute au risque économique, financier et boursier un risque de crise politique et d’explosion sociale. L’inflation des vingt dernières années a été essentiellement financière (c’est-à-dire en dehors du cadre des indices des prix à la consommation), cela a créé de la déflation économique et a servi le plus grand transfert de richesse de l’histoire des classes moyennes vers la haute bourgeoisie d’affaires, des salaires vers le capital. Le « mur d’argent » d’Edouard Herriot (1924) est devenu une réalité.

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    Source : https://www.politiquemagazine.fr/

  • Géopolitique • L'Afrique Réelle : le numéro de septembre 2017 est paru

     

    Sommaire  

    Actualité

    Kenya : Entre les illusions de la croissance et les réalités ethniques

    - La crise de la terre

    - Luo contre Kikuyu ou les ravages de l’ethno-mathématique démocratique

    Dossier

    Sahel : L’ethnicisation du jihadisme

    Débat

    Afrique : Le déterminant ethnique

     

    Editorial de Bernard Lugan

     

    611995209.jpgDu Sahel à la zone guinéenne ou à la région péri-tchadique, l’ouest africain est en crise :

    - Au Mali où la question nord-sud n’a pas été réglée et où l’islamisme est d’abord la surinfection d’une plaie ethnique, les attentats se multiplient et le chaos menace, s’étendant au centre du pays et débordant sur le Burkina Faso. En plus de ses propres crises, le Niger subit les conséquences des conflits malien et libyen. Quant au Tchad, il est saigné par la perte de ses revenus pétroliers, ce qui y réveille les vieux démons…

    - Plus au sud, la Guinée risque de voir renaître ses oppositions ethniques à la faveur du prochain scrutin présidentiel, cependant que la Côte d’Ivoire ne parvient toujours pas à surmonter ses divisions.

    - Dans le golfe de Guinée, le Nigeria est en pleine incertitude avec un président malade qui ne dirige plus un pays devenant peu à peu une sorte de bateau-ivre. En dépit de ses problèmes linguistiques, le Cameroun connaît un calme relatif avant la tempête qui risque de s’abattre sur lui à l’occasion de la campagne présidentielle de 2018.

    Dans tous ces pays la « communauté internationale » (lire les Occidentaux), a imposé des élections en postulant qu’elles allaient y régler les crises. Sans tenir compte des leçons du passé et sans remettre en cause leur credo philosophique, les dirigeants des pays du Nord continuent de parler de « bonne gouvernance » et de démocratisation. Tétanisés par les dogmes qui les corsètent, ils nient ou ils refusent de prendre en compte les grandes réalités qui sont pourtant au cœur des problèmes africains : nous sommes en effet face à des sociétés communautaires et enracinées alors que le démocratisme est une idéologie individualiste, universaliste et hors sol. 

    Comment, dans ces conditions, prétendre que la démocratisation pourra ramener un semblant de stabilité dans des pays où le système du « One man, one vote » débouche sur l’ethno-mathématique, à savoir le triomphe automatique des représentants des ethnies les plus nombreuses, les plus prolifiques ? 

    Dans les Afriques où la criante nécessité d’Etats forts est une évidence, l’impératif démocratique décrété à la Baule par le président François Mitterrand le 20 juin 1990 a eu des conséquences désastreuses dont nous n’avons fini de mesurer les dégâts. Le multipartisme y a en effet affaibli des Etats en gestation et réveillé les luttes de pouvoir à travers des partis qui ne sont, dans leur immense majorité, que des habillages ethniques. C’est pourquoi il importe de permettre à l’Afrique de reprendre au plus vite ce « raccourci autoritaire » qui traumatise tant les démocrates européens, mais qui, seul, est peut-être susceptible, un jour, de provoquer une coagulation nationale [1].  •

    [1] Voir à ce sujet mon livre Osons dire la vérité à l’Afrique. Le Rocher, 2015. 

    Bernard Lugan site officiel

  • Au cinéma, la chronique de Guilhem de Tarlé : Un vrai bonhomme

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    Art et Essai : Un Vrai bonhomme, un film français de Benjamin Parent, avec Isabelle Carré et Laurent Lucas (Ariane et Vincent, les parents), Thomas Guy et Benjamin Voisin (Tom, le Vrai bonhomme, et Léo, son frère aîné).

    3107438373.2.jpgDans mon village du Berry, sans aucune information de la population, dans le silence le plus absolu - mensonge par omission - le maire et son Conseil Municipal ont, avec des arguments de proxénètes, bradé la commune à un promoteur éolien. Le dossier remonte à 2015 et j'en ai entendu parler pour la 1ère fois durant l'été 2018...
    Depuis, nous sommes quelques-uns à tenter de mobiliser la population et, actuellement, à monter une liste pour « sortir » la municipalité sortante aux élections de mars prochain.

    Si j'en parle aujourd'hui, c'est que précisément le père du Vrai bonhomme construit des parcs éoliens, et le réalisateur nous montre à loisir ces pales qui tournent et ces lumières qui clignotent. Il faut bien, évidemment, habituer le populo à ces images de guerre des étoiles pour qu'il adhère à l'industrialisation des terres, à la bétonisation des sols et à la défiguration des paysages...
    Ben dame, c'est pour "sauver la planète" !

    En cela Un Vrai bonhomme est un film de propagande (avec d'ailleurs en sus sa dose de diversité) et je ne partage pas l'avis de mon épouse qui s'est laissée attendrir par ce fils mal aimé perturbé par la mort de son frère.
    J'aurais mieux fait de travailler sur le livre de Fabien Bouglé : "Éoliennes - la face noire de la transition écologique".


    PS : vous pouvez retrouver ce « commentaire » et plus de 400 autres sur mon blog
    Je ciné mate.
    Pour mémoire  

     

    Titre

    Violent/scabreux

    Date

    Il aurait été très dommage de ne pas le voir

    Hors normes

    non

    10/11/2019

    Une bonne soirée

    Sol

    Non

    12/01/2020

    Un très bon film

    Noura rêve

    oui

    17/01/2020

    Un bon film

    Les Vétos

    non

    20/01/2020

    (Très) intéressant

    Un monde plus grand

    non

    28/11/2019

    A revoir en VF

    La Famille

    non

    08/10/2019

    j’aurais pu et dû ne pas le voir

    Lillian

    non

    14/01/2020

    Je m’y suis ennuyé

    Un Vrai bonhomme

    non

    23/01/2020

    Je n’ai pas aimé du tout

    Chanson douce

    oui

    10/12/2019

    S’il faut retenir un film depuis le 1er janvier

    Une vie cachée

    oui

    05/01/2020

  • Au cinéma, la chronique de Guilhem de Tarlé : La vie scolaire

    5277092.jpg-c_215_290_x-f_jpg-q_x-xxyxx.jpg

     

     

    Arts & Ciné, La Fameuse invasion des ours en Sicile, un film d’animation italien de Lorenzo Mattotti,
    d’après le roman pour enfants La Fameuse invasion de la Sicile par les ours, de Dino Buzzati en 1945.

    Y a-t-il un rapport avec Bienvenue en Sicile, un très bon long-métrage sorti en 2018 sur « l’invasion » de la Sicile en 1943 par les Américains qui « collaborèrent » avec la mafia pour «rétablir la démocratie » ?

    Je regrette de ne pas avoir lu le conte de Dino Buzzati qui m’aurait sans doute permis de mieux comprendre le scénario…

    Autant la première partie, racontée par un baladin, est simple et amusante, à la portée des enfants, donc à la mienne, et vaut la peine le plaisir d’être vue… autant la seconde, racontée par un ours, m’a paru compliquée et de moindre intérêt.

    Convenons néanmoins que le dessin est joli, les ours bisounours et les dialogues pleins d’humour.

    On peut se passer d’aller le voir, mais non pas d’y emmener nos chères têtes blondes (et brunes).

    Mon épouse, d’ailleurs, a mieux aimé que moi.

     

    PS : vous pouvez retrouver ce « commentaire » et plus de 400 autres sur mon blog Je ciné mate.

    Pour mémoire  

     

    Titre

    Violent/scabreux

    Date

    Il aurait été très dommage de ne pas le voir

    Donne-moi des ailes

    non

    09/10/2019

    Une bonne soirée

    Fête de famille

    non

    12/09/2019

    Un très bon film

    Downton Abbey

    non

    02/10/2019

    Un bon film

    Bacurau

    oui

    05/10/2019

    Très intéressant

    Thomas Pesquet, l’étoffe d’un héros

    non

    20/09/2019

    A revoir en VF

    La Famille

    non

    08/10/2019

    J’aurais pu  ne pas le voir

    La Fameuse invasion des ours en Sicile

    non

    13/10/2019

    Je m’y suis ennuyé

    Ad Astra

    non

    26/09/2019

    Je n’ai pas aimé du tout

    Nous finirons ensemble

    non

    12/05/2019

    Le film à retenir depuis le 1er janvier

    Le chant du loup

    Non

    15/03/2019

     

  • Famille de France • Prince Jean : Mise au vert, conversations sur les questions agricoles, lecture de la presse américa

     

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    Mise au vert 

    Nous rentrons après quelques jours à la montagne pour retrouver notre chère ville de Dreux.

    1-Les-Alpes-Bernoises-sous-la-neige-et-le-soleil-c-Gens-de-France-e1520978508323-768x1024.jpgNous étions partis dans les Alpes Bernoises. Un petit coin charmant aux petits villages étalés et aux pentes douces. Un joli endroit et paisible par-dessus tout, très agréable pour une famille avec des enfants en bas âges.

    Bien sûr nous avons mis à profit ces quelques jours pour améliorer notre niveau de ski, excepté Joseph. Pour ma part, j’ai eu l’occasion, grâce à de très bons amis de Philomena, de pouvoir suivre un professeur de ski, ce que je n’avais pas fait depuis longtemps, ayant passé une partie de mon enfance à la montagne, lorsque nous habitions près d’Annemasse.

    2-Montée-en-alpage-en-famille-300x225.jpgCe professeur de ski s’avérait être un agriculteur de la région. Il possédait une petite exploitation de vaches à lait spécialisée dans la production de fromages ayant remporté des prix internationaux. Nous avons donc abordé la question agricole, notamment la question des marchés de plus en plus globalisés avec de nombreux concurrents de grandes tailles. La seule solution pour lui passait par la production d’un lait d’une qualité irréprochable, avec une exploitation soumise à une comptabilité stricte et un système sanitaire avec des moyens de contrôle des plus avancé scientifiquement et techniquement. Nous avons aussi abordé la question écologique, notamment la pression sur les troupeaux d’une population de lynx toujours plus nombreuse. Un peu ce que nous commençons à avoir chez nous avec les loups. Une discussion de bon sens faisant plaisir à voir, loin des idéologies avancées par des personnes qui malheureusement, souvent, n’y connaissent rien.

    3-LAmérique-de-D.-Trump-c-The-Hill-Getty-Image-300x168.jpgL’autre activité de ces quelques jours a été pour moi la lecture des journaux américains : le Financial Times, le Wall street journal, le Herald Tribune. Deux sujets ont particulièrement retenu mon attention. Le premier intitulé « Government spending discourages work » de E. Lazeard (professeur d’économie à l’Université de Stanford et président de l’Association des Conseillers Economiques de la Présidence Américaine) présentait un tableau qui corrélait la proportion d’impôt dans le PIB et les heures travaillées. Plus la proportion d’impôt dans le PIB était importante, moins il y avait d’heures travaillées. L’autre, plus politique, s’attachait à analyser la présidence de D. Trump. L’auteur, Joseph Epstein, sous le titre « The only good thing about Donald Trump is all his policies » y disait approuver à peu près tout ce qu’il avait fait (la nomination de Neil GORSUCH à la Cour suprême, le transfert de l’ambassade américaine vers Jérusalem, la suppression des lois contraignantes pour le commerce, la réforme fiscale) et désapprouver à peu près tout ce qu’il avait dit.

    Je trouve toujours intéressant de regarder ce qui se dit ailleurs. C’est souvent loin de ce qui se dit chez nous. Je pense en tout cas que ça permet de prendre un peu plus de recul.      

      

    Jean de France, duc de Vendôme
    Domaine Royal de Dreux le 13 mars 2018

    Le site officiel du Prince Jean de France

  • La haine sur internet

     

    par Gérard Leclerc

     

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    Le Premier ministre Édouard Philippe a présenté hier un plan de lutte contre le racisme et l’antisémitisme.

    Dans ce plan, Internet est l’objet d’une vigilance particulière, parce qu’il est le lieu d’une extraordinaire charge de haine. Le racisme et l’antisémitisme ne sont pas les seuls motifs d’échanges injurieux et d’insultes grossières. Pardon de plaider pour ma paroisse, mais il m’arrive fréquemment de tomber aussi sur des attaques en règle contre le christianisme, les prêtres particulièrement assimilés à la catégorie pédophile. Ce n’est pas pour autant que je réclame un plan équivalent à celui du Premier ministre pour lutter contre la christianophobie ou la catholicophobie d’autant que je me méfie un peu de ce que Philippe Muray appelait la chasse aux phobes. Il est extrêmement difficile de trouver une bonne mesure pour combattre tous les excès et surtout un climat général qui porte à la surenchère verbale et à la disqualification morale de l’adversaire.

    Je me méfie aussi par ailleurs de ce qu’Orwell appelait la police de la pensée, avec des procédures juridiques et étatiques dures. Il est vrai qu’elles sont parfois indispensables, lorsque la haine franchit un certain degré et devient un réel danger social. Mais il me semble aussi qu’il y aurait lieu de procéder à une sorte d’examen collectif sur une pareille propension à l’agressivité. C’est comme si un virus plus redoutable que tous les autres s’était répandu sur internet. J’observe ces ravages jusque dans les échanges qui, par nature, devraient être les plus modérés. Arrivé à un certain point, c’est comme si c’était plus fort que soi : l’invective jaillit du clavier comme un réflexe irrépressible.

    Faudrait-il donc retrouver toutes les vertus de la courtoisie et de l’amabilité ? Il est vrai que la courtoisie n’a pas bonne presse en ce moment, dans certains milieux féministes. On l’accuse de cacher une forme de sexisme bienveillant, comme l’écrit Metin Arditi dans La Croix d’hier. Il s’agirait de : « garder la femme en état d’infériorité au moyen d’arguments doucereux ». J’avoue alors mon embarras, mais il ne me fera pas renoncer aux règles qui sont pour moi innées, non-écrites de la politesse, et qui permettent outre le respect de l’autre, celui de soi-même.  • 

    Gérard Leclerc

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 20 mars 2018.

  • Littérature & Société • Entre Dostoïevski et Soljenitsyne

     

    par Gérard Leclerc

     

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    Emmanuel Macron a-t-il eu vraiment raison de boycotter le stand de la Russie lors de l’inauguration du Salon du livre ?

    Je ne suis pas loin de penser qu’il a eu tort, même si on comprend la conjoncture diplomatique délicate qui était la sienne, à la suite des accusations de Londres à l’égard de Moscou, quant à un attentat chimique opéré sur le sol anglais. N’y avait-il pas, cependant, une distinction à faire entre la politique et la culture ? Comme l’a remarqué Mme Soljenitsyne, l’épouse de l’immense écrivain, dans un entretien passionnant avec Laure Mandeville du Figaro : « Dans la délégation russe se trouvaient beaucoup d’écrivains qui font partie de facto de l’opposition et écrivent de manière critique à l’égard du pouvoir. » N’est-il pas important de maintenir des liens intellectuels entre la France et la Russie, cette France dont Alexandre Soljenitsyne, selon son épouse, était devenu amoureux ?

    Maintenir de tels liens et même les développer n’est pas d’ailleurs la garantie d’une entente idyllique. Il faut bien l’admettre : ce n’est pas de Poutine que date le paradoxe d’une relation difficile. La Russie nous fascine et en même temps nous désoriente, lorsqu’elle ne nous effraie pas. Qui est entré un jour, par exemple, dans l’univers de Dostoïevski sait bien de quoi il retourne. Pour avoir subi moi-même sa fascination, je puis attester des sentiments contradictoires que l’âme russe peut susciter. Un des meilleurs interprètes que je connaisse de l’auteur des Frères Karamazov, Nicolas Berdiaeff, a tout dit là-dessus : « Le dostoïevskisme n’enferme pas seulement pour les Russes de grands trésors spirituels, mais aussi de spirituels dangers. Il y a dans l’âme russe une soif d’autoconsomption, l’enivrement dangereux de sa propre perte (…). On ne saurait donc impunément l’exhorter à la tragédie, préconiser cette tragédie comme un chemin parmi le dédoublement et les ténèbres » (Nicolas Berdiaeff, L’esprit de Dostoïevski, Stock, 1974).

    Ce qui vaut pour l’âme russe vaut sans doute pour la politique russe. Mais la crainte que peut nous inspirer le pays de Vladimir Poutine doit-elle nous conduire à le rejeter hors de notre espace continental ? Emmanuel Macron lui-même affirme la nécessité de maintenir un dialogue indispensable pour l’équilibre de l’Europe et du monde.   

    Gérard Leclerc

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 22 mars 2018

  • Euro : Au bord du précipice

     

    Par Antoine DUPERTUIS

    Royaliste numero 1150_Page_01.jpgL’écrasante majorité des Français - responsables politiques et dirigeants économiques inclus - croient à tort que l’euro est une monnaie unique. Nous avons relevé cette courte mais intéressante chronique dans la dernière livraison de Royaliste*. Elle informe, explique, instruit. Évite que nos positions en matière européenne se réduisent à des caricatures et à des slogans, comme elles le font trop souvent dans le camp eurosceptique, dont nous sommes  LFAR  

    En réalité, les banques centrales nationales n’ont pas été supprimées. L’euro est un système de monnaies nationales (euro-franc, euro-mark, euro-peseta, etc.), toutes dénommées « euro » et liées entre elles par un taux de change fixe et perpétuel de 1 pour 1. De plus, l’euro n’est pas une créance sur la BCE mais sur l’Eurosystème, qui comprend la BCE et les 19 banques centrales nationales participantes. Cette architecture monétaire s’appuie sur le dispositif Target-2, un système de paiement interne à l’Eurosystème entre banques centrales de la zone euro qui permet aux banques commerciales de transférer des fonds en temps réel par-delà les frontières des Etats membres. Les soldes Target-2 permettent d’identifier les pays créanciers et débiteurs vis-à-vis de tous les autres.

    C’est un baromètre des flux de capitaux internes et de la fragmentation financière au sein de l’Union économique et monétaire. Par exemple, lorsqu’un agent économique italien achète un bien à une contrepartie allemande, la transaction apparait comme une créance de la Banque centrale allemande (Bundesbank) envers l’Eurosystème et comme une dette de la Banque centrale d’Italie. La Banque centrale allemande crée au taux de 1 pour 1, en contrepartie d’une créance en euro-lires détenue dans son bilan (monnaie douteuse), des euro-marks (bonne monnaie) qui seront crédités sur le compte bancaire de la contrepartie allemande.
    Or, les divergences de compétitivité entre les pays de la même zone monétaire provoquent avec Target-2 une dégradation continuelle de la solidité de la Bundesbank par le gonflement important des créances douteuses de cette dernière sur les Banques centrales nationales des pays déficitaires. Par ce mécanisme, la Bundesbank, dont le bilan total n’était que de 250 milliards au début de l’euro, va prochainement détenir une position créditrice vis-à-vis de l’Eurosystème de 1000 milliards d’euros, pendant que l’Italie en est déjà à une position débitrice de plus de 460 milliards d’euros !

    En cas de sortie de la zone euro d’un pays déficitaire, les créances de la Bundesbank sur celui-ci seront exigibles et non remboursables au vu des montants en jeu. Il s’agit d’un risque d’appauvrissement considérable pour l’Allemagne, qui l’emporte nettement sur ses excédents commerciaux. Rien d’étonnant alors à ce que pas moins de 154 économistes allemands de haut niveau, dans une tribune publiée par le Frankfurter Allgemeine Zeitung en mai dernier, aient recommandé une procédure de sortie de l’euro…L’Allemagne, première nation à sortir de cette monnaie funeste ?  ■ 

    * 10 - 23 septembre 2018

  • Louis-Alphonse de Bourbon devient président de la Fondation Nationale Francisco Franco, fidèle à la mémoire de son bisaï

    Louis-Alphonse de Bourbon, le 15 juillet dernier au Valle de los Caídos dans une manifestation contre l'exhumation du cadavre de son arrière-grand-père,. EFE

     

    La famille choisit l'arrière-petit-fils du général Franco, pour occuper la présidence d'honneur de la Fondation Nationale Francisco Franco, après le décès de sa grand-mère, Carmen Franco, fille du Caudillo, le 27 décembre dernier, à 91 ans.

    Carmen Franco Polo avait été l'unique présidente d'honneur de la Fondation depuis sa constitution en octobre 1976, pour défendre « la mémoire et l'oeuvre » de son père.

    Fils du duc de Cadix (disparu en 1989) et de Carmen Martinez-Bordiu Franco, Louis-Alphonse de Bourbon avait un an et demi lorsque mourut Franco dont le gouvernement de Pedro Sanchez prétend maintenant enlever les restes de sa tombe, au pied du grand autel de la basilique du Valle de los Caídos. Ce fut là que le 22 novembre 1975 le roi Juan Carlos Ier ordonna à l'Ordre Bénédictin de veiller sur ce temple où devait être enterré Francisco Franco.  

    Louis-Alphonse de Bourbon, nouveau président d'honneur de la Fondation Nationale Francisco Franco, depuis le 1er mars 2018, défendra donc, désormais, « la mémoire et l'oeuvre » de son arrière-grand-père.

    722497118.jpgIl avait participé, le 15 juillet dernier au Valle de los Caídos à une manifestation de plusieurs centaines de personnes réunies pour protester contre le projet de transfert des restes du Général Franco en un autre lieu.  

    Dans la vidéo qui suit, les participants à cette manifestation entourent le prince Alphonse de Bourbon, fidèle à ses origines et à sa famille maternelle, puisqu'il est, par sa mère, la duchesse de Franco, l'arrière petit-fils du Caudillo, alors qu'il est, par son père, l'arrière petit-fils du roi d'Espagne Alphonse XIII.

    Si on l'appelle Louis de Bourbon en France, tout le monde le prénomme Alfonso en Espagne, de son prénom usuel dans son pays.

    Et on lui dit : « Don Alfonso,Usted es nuestro Rey », Don Alfonso, Vous êtes notre Roi. Nous en laissons la responsabilité à ceux qui le lui disent. Nous ne nous mêlerons pas des affaires dynastiques d'Espagne.

    En tout cas, Louis-Alphonse confirme ainsi ses qualités de prince espagnol.    LFAR   

     

     

    Lire aussi dans Lafautearousseau ...

    Espagne : Des centaines de personnes protestent au Valle de los Caídos contre le transfert des restes de Franco

  • Nos entreprises ont plié bagage en Iran. Quid de l' « Europe puissance » ?

    L'usine Peugeot de Khodro, près de Téhéran, en 2016. (Photo BEHROUZ MEHRI/AFP) 

     

    580234331.2.jpgC'est un fait que, nonobstant les ventes perdues, parfois considérables, la quasi-totalité des entreprises européennes, notamment celles du secteur automobile, aéronautique, et de l'énergie, mais pas seulement, ont plié bagage en Iran.

    Elles ont obtempéré sans broncher. La double menace de rétorsions sur le marché américain et de pénalités financières étatsuniennes pour les transactions avec l'Iran simplement parce qu'elles se traitent en dollars, ont amplement suffi à contraindre les entreprises européennes à se retirer sans délai du marché iranien. Peugeot-Citroën renonce à 300 000 véhicules annuels, Airbus à des intentions de commandes de l’ordre de 100 avions, et ainsi de suite.

    http___o.aolcdn.com_hss_storage_midas_ea8f4497f5413b8041c682f899dcefc5_206359961_RTX2YHNJ.jpgQu'importe que la plupart des États signataires du traité sur le nucléaire iranien conclu sous Obama le proclament toujours en vigueur : après que Trump l'eut déchiré (mai 2018) et qu'il eut rétabli les sanctions qui frappaient l'Iran, ce traité s'est vidé de tout contenu. Les velléités de résistance européenne, un temps affirmées, parfois en termes bravaches, ont fait long feu. On a pensé à résister, on a envisagé de s'organiser pour cela. Puis, on a abandonné, calé, renoncé. Paroles verbales, volonté faible, réactivité nulle ! Résister était trop difficile, eût demandé trop d'efforts... Notamment des accords monétaires et financiers avec la Russie et sans-doute aussi avec la Chine. Les Européens n’en ont pas eu la volonté ni le courage. 

    Il faut bien en tirer les conclusions. s'agissant de la prétendue « Europe puissance ».  

    Qu'on le regrette ou non, et sans-doute faut-il le regretter, les faits sont là. Ceux qui ont dit, cru, professé que l'addition de 27 ou 28 économies nationales formant un marché unique de cinq cents millions de citoyens-consommateurs, constituaient ipso facto une puissance, et - pourquoi pas ? - la première du monde, ont été des naïfs, des incompétents ou des marchands d'illusions.  

    Trump démontre qu'il n'y a de puissance économique et d'ailleurs aucune autre d'un type quelconque, notamment militaire, qu'adossée à une souveraineté. Trump incarne la nation américaine. Il décide souverainement en son nom. Mais il n'y a ni peuple, ni nation, ni État européens. En conséquence, il n'y a pas davantage d’ « Europe puissance ».

    Il nous faut bien nous répéter : il n'est, même en matière économique, de réelle puissance que politique.  

     

    Retrouvez l'ensemble des chroniques En deux mots en cliquant sur le lien suivant ... 

    En deux mots, réflexion sur l'actualité