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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Création d’un observatoire du français en Afrique, par le Car­re­four des Acteurs Sociaux.

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    Nous avons l’autorisation par le Car­re­four des Acteurs Sociaux, de dif­fu­ser cet appel qui nous parait fort oppor­tun pour favo­ri­ser l’émergence d’une nou­velle poli­tique afri­caine de la France. (NDLR).

    Appel pour la créa­tion d’un obser­va­toire du fran­çais en Afrique à Vil­lers-Cot­te­rêts cen­tré sur l’économie et les entreprises.

    Avec le sou­tien du pôle fran­co­pho­nie du Car­re­four des Acteurs Sociaux, de l’association Ave­nir de la langue fran­çaise, du Centre d’Études et de Réflexion sur le Monde Fran­co­phone (CERMF) …

    L’évolution rapide de la situa­tion en Afrique nous semble jus­ti­fier la créa­tion d’un obser­va­toire du fran­çais sur ce conti­nent, à but prin­ci­pa­le­ment professionnel

    Le contexte

    Dans le cadre des pro­jets d’activités à Vil­lers-Cot­te­rêts, le Car­re­four des acteurs sociaux a ras­sem­blé le pre­mier quelques dizaines de pro­po­si­tions, dont celle d’un obser­va­toire du fran­çais en Afrique.

    Cette pro­po­si­tion répond à plu­sieurs constatations :

    •             la chance extra­or­di­naire pour le rôle mon­dial de la langue fran­çaise et pour les entre­prises fran­çaises en par­ti­cu­lier d’avoir un espace d’environ 500 mil­lions d’habitants où l’on peut tra­vailler en fran­çais, même si une par­tie rapi­de­ment décrois­sante de la popu­la­tion n’est que peu ou pas fran­co­phone, si

    La remise en cause de cette situa­tion côté fran­çais, par une cer­taine igno­rance de l’importance du tra­vail en fran­çais à l’étranger (ayant tra­vaillé dans une dou­zaine de pays, j’ai été sen­si­bi­li­sé aux ques­tions de langue de tra­vail et de la langue des rela­tions avec l’extérieur), igno­rance qui se tra­duit sou­vent par des affir­ma­tions du genre : « dans mon entre­prise, j’ai suf­fi­sam­ment de per­sonnes par­lant moyen­ne­ment anglais et ça suf­fit pour tra­vailler n’importe où ».

    •             La remise en cause de cette situa­tion d’utre part côté afri­cain dans cer­tains milieux, heu­reu­se­ment en géné­ral non éco­no­miques, mais qui ont un rôle média­tique et cultu­rel impor­tant, notam­ment en matière de pro­grammes sco­laires et de la langue d’enseignement. Cela dans le cadre de mou­ve­ments « déco­lo­niaux », voire direc­te­ment antifrançais

    D’où la néces­si­té d’un obser­va­toire NON UNIVERSITAIRE de la situa­tion du fran­çais dans ces pays, pour faire connaître l’importance que le fran­çais a pris non seule­ment comme langue offi­cielle et de tra­vail mais aus­si comme langue mater­nelle, fami­liale, d’usage pro­fes­sion­nel et de langue com­mune « dans la rue » dans beau­coup de villes afri­caines. Un des objec­tifs est d’éviter la catas­trophe qu’a été au Magh­reb l’arabisation de l’enseignement, en fai­sant mieux connaître que le fran­çais est deve­nu une langue afri­caine lar­ge­ment dif­fu­sée, tout aus­si légi­time que les autres langues locales ou natio­nales, et sou­vent plus utile.

    Le tout diplo­ma­ti­que­ment et en bonne connais­sance des autres idées qui ne sont pas toutes à écar­ter, notam­ment concer­nant la péda­go­gie des pre­mières années du primaire.

    Que faire ?

    Concrè­te­ment, mettre en place un centre de docu­men­ta­tion et d’échanges (col­loques, docu­men­ta­tion sur les for­ma­tions utiles…)

    Confier cette mise en place à une ins­ti­tu­tion solide com­pé­tente en éco­no­mie, ayant déjà des réa­li­sa­tions dans ce domaine. Cette ins­ti­tu­tion doit avoir une bonne expé­rience des entre­prises. D’où mon affir­ma­tion ci-des­sus du carac­tère impé­ra­ti­ve­ment non universitaire.

    Pour­quoi ? Beau­coup d’universitaires sont certes très com­pé­tents en matière afri­caine, mais ils le sont moins en matière d’entreprise, et sur­tout nom­breux ont des biais intel­lec­tuels dans le domaine linguistique.

    Soit ils sont lin­guistes et se pas­sionnent pour une langue afri­caine pour laquelle ils rêvent d’un rôle inac­ces­sible du fait des moyens finan­ciers et sur­tout humains qu’ils récla­me­ront aux poli­tiques et qui pèse­ront sur le développement.

    Soit ils ont une atti­tude poli­tique, comme ce fut le cas au Magh­reb, et comme c’est le cas aujourd’hui dans cer­tains états du Sahel avec des ten­ta­tives de pro­mo­tion de l’arabe, ou, dans d’autres milieux, de l’anglais.

    Il convien­drait d’exposer en détail des rai­sons de cette catas­trophe magh­ré­bine, et de ce que cer­tains pré­voient en Afrique sub­sa­ha­rienne : sous pré­texte d’enseigner en langue mater­nelle, on enseigne en fait une langue nor­ma­li­sée (l’arabe stan­dard, le wolof stan­dard etc.) qui n’est la langue mater­nelle de per­sonne. Par ailleurs le voca­bu­laire éco­no­mique et de ges­tion n’existe sou­vent pas dans beau­coup de langues afri­caines. Et sur­tout il n’existe pas de per­sonnes com­pé­tentes pour ensei­gner dans toutes les langues locales, ni de for­ma­tion de for­ma­teurs dans ces domaines. Bref, com­ment Magh­reb on com­mence par cas­ser ce qui existe avant s’apercevoir que c’est qua­si impos­sible à remplacer.

    On risque enfin de déva­lo­ri­ser les classes qua­li­fiées dont le fran­çais est la langue mater­nelle ou d’usage.

    En étant un peu bru­tal, on pour­rait dire que cet obser­va­toire aurait pour but d’une part de rame­ner cer­taines élites locales à la réa­li­té lin­guis­tique de leur pays, et de mon­trer aux entre­prises fran­çaises tout le béné­fice qu’elles pour­raient tirer d’un envi­ron­ne­ment francophone.

    Appel

    En consé­quence, j’appelle toute per­sonne qua­li­fiée atten­tive au déve­lop­pe­ment éco­no­mique et humain de l’Afrique à appuyer cette proposition.

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    Source : https://www.actionfrancaise.net/

  • Éphéméride du 13 août

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    1532 : La Bretagne devient française...

     

     

     

     

    1532 : La Bretagne devient française 

     

    À Nantes, le Traité d'union entre la Bretagne et la France est voté par les États de Bretagne, après quarante ans d'unions matrimoniales entre les duchesses de Bretagne et les rois de France (voir l'Éphéméride du 7 janvier);

    Trois rois de France successifs épousèrent en effet la "duchesse de Bretagne" : Charles VIII puis son successeur Louis XII se marièrent avec "la duchesse Anne"; puis François premier, successeur de Louis XII, épousa leur fille, "la reine Claude", celle qui aimait... une certaine variété de prunes !... 

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    Nolwenn Leroy chante Bro gozh va zadou, Vieux pays de mes Pères :
     
     

     
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    1624 : Le cardinal de Richelieu à la tête du Conseil du Roi

     

    Il était entré au Conseil quatre mois plus tôt, à la demande de Marie de Médicis dont il avait été l'aumônier et qui voyait en lui un moyen d'exercer son influence au sein du gouvernement. Mais Richelieu se mettra totalement au service de Louis XIII qui éloignera sa mère du pouvoir.

    Ils gouverneront ensemble pendant 18 ans, et une réelle affection les unira jusqu'à leur mort, à six mois d'intervalle.

    Le roi écrira un jour à son ministre :

     

    "Tant plus mes ennemis me disent du mal de vous, et tant plus cela m'augmente l'affection que j'ai pour vous".

     

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    Richelieu, de profil, par Philippe de Champaigne
     
    Sur le rôle immense de Richelieu dans la vie nationale, et son triomphe posthume que furent les Traités de Westphalie, voir l'Éphéméride du 9 septembre...
     
     
     
     
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    1792 : Louis XVI et sa famille enfermés à la prison du Temple

     

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    Remontée au Château de Vincennes, cette porte en bois de 700 kilos est l'un des très rares vestiges de la Prison du Temple.
    Elle a vu passer Marie Antoinette...
     
     
     
     
     
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    1826 : Mort de René Laënnec

     

    À 45 ans, il décède de phtisie, lui qui a passé la plus grande partie de sa vie à étudier les maladies pulmonaires...

    Quelques années plus tôt, il avait inventé le pectoriloque, une feuille de papier roulée qui, une fois apposée sur le thorax du malade, lui permettait de bien entendre le bruit de son coeur.

    Une fois perfectionnée, son invention avait pris le nom de stéthoscope.

     
    "Laënnec aura été le pionnier de cette grande transformation de la médecine passant, en moins de deux siècles, de l'état d'art approximatif à celui de science souvent exacte " (Jean Bernard)

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    1854 : Aux origines de la Place de l'Étoile...

     

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    Deux ans auparavant, par Décret impérial, Hittorf avait réalisé la splendide Avenue du Bois - devenue l'Avenue Foch (voir l'Éphéméride du 17 juillet) : il venait d'être nommé Architecte du Bois et de la future avenue de l'Impératrice...

    Cette fois le Décret du 13 août 1854 voit plus large, et s'étend, non plus à une splendide mais unique avenue, mais bien à l'ensemble du lieu, et définit l'aménagement global et cohérent de la Place de l'Étoile en reprenant en grande partie les plans de Hittorff.

    Cette Place est l'un des éléments majeurs du grand axe est-ouest, reliant le Louvre et les Tuileries aux palais royaux de l'ouest, notamment Saint-Germain-en-Laye, où, de 1668 à 1675, Le Nôtre construisit une splendide terrasse de 30 mètres de large sur 2.400 mètres de long, qui offre une vue magnifique sur Paris...  

    En partant du Louvre, on arrive à l'Arc de Triomphe en remontant les Champs-Elysées, qui se prolongent par l'Avenue de la Grande Armée, laquelle débouche Porte Maillot : puis, c'est l'Avenue Charles de Gaulle et le Quartier de la Défense...

    De part et d'autre des ces deux Avenues (Champs-Élysées et Grande Armée), dix belles avenues rayonnent, cinq à gauche et cinq à droite :

    • à gauche, on a d'abord deux avenues qui mènent au Bois de Boulogne : l'Avenue Victor Hugo et la grandiose Avenue Foch (où vécurent Arthur Rubinstein, Claude Debussy, Marcel Pagnol - qui y mourut...); deux autres qui descendent vers le Palais de Chaillot et le Trocadéro : l'Avenue Kléber et l'Avenue d'Iéna (où se trouve le Musée Guimet, dont la collection d'art asiatique est, dit-on, la plus riche du monde : voir l'Éphéméride du 20 novembre); enfin, l'Avenue Marceau, qui débouche sur l'Alma, à mi-chemin entre le Champ de Mars/la Tour Eiffel et les Invalides...

    • à droite, on a l'Avenue Carnot et l'Avenue Mac-Mahon; puis l'Avenue Wagram, à partir de laquelle commence (ou finit...) la prestigieuse rue du Faubourg Saint-Honoré (où se trouve le Palais de l'Élysée, voir l'Éphéméride du 3 août), qui se prolonge jusqu'au Louvre par la rue Saint Honoré; l'Avenue Hoche, qui mène au superbe Parc Monceau; enfin l'Avenue de Friedland, qui va se jeter dans le Boulevard Haussmann, lequel débouche sur les Grands boulevards, dont Louis XIV est à l'origine directe (voir l'Éphéméride du 7 septembre) : Bd Montmartre, Bd Poissonnière, Bd de Bonne-Nouvelle, Bd Saint-Denis (et sa Porte monumentale, voir l'Éphéméride du 15 juin), Bd Saint-Martin (lui aussi avec sa Porte monumentale, voir l'Éphéméride du 15 juillet), pour aboutir à la Place de la République, formant ainsi un autre axe est-ouest, parallèle à la Seine, et bien commode pour le touriste ou le visiteur... 

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    Portrait dessiné par Ingres, 1829, Musée du Louvre 

    Jakob Ignaz Hittorff naît le 20 août 1792, à Cologne, qui fait alors partie du Saint Empire Romain Germanique, dans une famille d'artisans modestes. L'occupation de la ville par les armées révolutionnaires françaises à partir de 1794 fait de lui un citoyen français : Jacques Ignace Hittorff. Destiné à l'architecture, il étudie également la maçonnerie et la taille de pierre.

    Il se rend à Paris en 1810 pour étudier à l'École des beaux-arts, dans l'atelier de Charles Percier, l'associé de Pierre Fontaine. La déroute napoléonienne ayant ramené la France à ses frontières de 1791, sa ville natale redevient allemande, mais Hittorff choisit de rester en France.

    Sous le règne de Charles X, il se voit confier l'organisation de fêtes, à commencer par celles du sacre du roi, ou de cérémonies funèbres dont les obsèques de Louis XVIII à Saint-Denis.
    Sous le règne de Louis-Philippe, à partir de 1830, il travaille à l'Église Saint-Vincent-de-Paul. En 1834, il réaménage la Place de la Concorde, qui va recevoir l'Obélisque : son projet, incluant l'érection de l'obélisque arrivé de Louqsor le 9 août 1834, est adopté le 24 avril 1835 par le conseil municipal de Paris. En 1842, il obtient de nouveau la nationalité française par un arrêt de Louis-Philippe.

    Sous le Second Empire, il collabore aux grands travaux du baron Haussmann : réaménagement du Bois de Boulogne, Théâtre du Rond-point des Champs-Élysées, Cirque d'

  • Éric Zemmour: «Quand la science régente nos vies».

    Éric Zemmour. Jean-Christophe MARMARA/Le Figaro

    En 1959, Percy Snow prononçait une conférence oubliée sur l’opposition des deux cultures, littéraire et scientifique. Qui résonne étrangement à notre époque de primauté du sanitaire.

    Dictature sanitaire. Querelles d’ego entre médecins. Tyrannie des chiffres. Depuis un an, ces expressions nous sont devenues familières. Elles sont en partie excessives, mais correspondent aussi à la réalité que nous vivons. La science a pris le pouvoir pour le meilleur et pour le pire. Les politiques se cachent derrière elle pour légitimer les contraintes liberticides qu’ils imposent à la population. Il y a désormais 66 millions d’épidémiologistes en France ; autant que de sélectionneurs de l’équipe de France durant les Coupes de monde de football. Les chiffres - ceux des projections comme ceux des hospitalisations ou de contagion et désormais de vaccination - nous gouvernent. La science tient le timon de l’État et règne sur nos vies avec une main de fer qui se passe volontiers de gant de velours. On évoque volontiers la figure de Michel Foucault, qui, dès les années 1970, avait prophétisé l’avènement de ce qu’il appelait la «biopolitique». Quelques décennies avant lui, un Anglais avait lui aussi fait scandale en annonçant cet avènement.

    Culture littéraire et culture scientifique

    C’était au printemps de 1959, sous les plafonds moulurés de la prestigieuse université de Cambridge. Le nom de ce conférencier nous est inconnu, mais, à l’époque, il est célèbre dans le monde anglo-saxon pour une série romanesque intitulée Strangers and Brothers. Charles Percy Snow, que l’on appelle sir Snow, et bientôt lord Snow, a révélé, pendant la Seconde Guerre mondiale, ses talents d’organisateur en recrutant des physiciens pour soutenir l’effort de guerre britannique. Il poursuivra dans les années 1960 sa carrière politico-administrative dans les gouvernements travaillistes de Harold Wilson. L’homme a une formation scientifique en physique-chimie. Sa double casquette va lui inspirer le thème de sa conférence sur les «deux cultures».

    Le scandale inouï que provoqua ce texte nous paraît aujourd’hui étrange, pour ne pas dire incompréhensible. En tout cas anachronique. Le conférencier y dissertait savamment sur les deux cultures, littéraire et scientifique ; regrettait l’ignorance réciproque dans laquelle se tenaient ces deux univers ; accusaient les littéraires d’inculture scientifique, de mépris de classe et, last but not least (puisqu’on est à Cambridge!), d’être de fieffés réactionnaires. Bref, une attaque de la gauche contre la droite. Notre lord a le sens de la formule cinglante ; aujourd’hui, on dirait qu’il est le roi de la punchline. Aux littéraires qui se gaussent de l’inculture des scientifiques, il lance: connaissez-vous la deuxième loi de la thermodynamique? C’est l’équivalent de la question: avez-vous lu une œuvre de Shakespeare? Il traite les écrivains qui dénoncent la modernité industrielle de «luddites» (bandes d’ouvriers anglais qui, dans les années 1811 à 1816, détruisaient les machines à tisser qui les mettaient au chômage).

    La violence des réactions nous parle d’un temps que les moins de 50 ans ne peuvent pas connaître. Un temps où la littérature, et plus largement la culture générale, tenaient encore le haut du pavé. En tout cas, on le croyait encore. Car, en 1959, la charge de lord Snow est déjà anachronique. Lui-même d’ailleurs a en tête le temps de sa jeunesse dans les années 1930. Son rêve du règne d’une élite scientifique au service du progrès industriel et social fleure bon son XIXe siècle. Snow admire le grand écrivain H. G. Wells. S’il était français, il vénérerait Jules Verne, et on rangerait sa pensée dans le rayon du saint-simonisme et son fameux mot d’ordre: «remplacer le gouvernement des hommes par l’administration des choses».

    «Déconstruire pour mieux détruire»

    En France, à la même époque, on applique également le programme de lord Snow. On marginalise à l’école l’enseignement des humanités et de l’histoire et les mathématiques remplacent le latin et le français comme seul critère de sélection des meilleurs. Comme Snow, tous les bons esprits de l’époque admirent et veulent imiter le système éducatif américain. C’est l’université américaine qui a gagné la Seconde Guerre mondiale, pensent-ils!

    Quelques années plus tard, revenant sur les polémiques suscitées par sa conférence, Snow regrette de n’avoir pas vu l’essor d’une «troisième culture», celle des sciences humaines. Il regarde son avènement avec les yeux de Chimène. Il croit naïvement qu’elle prendra le meilleur des deux autres. Il ne devine pas que le ver est dans le fruit. Que les sciences humaines se prétendent scientifiques mais qu’elles sont avant tout humaines. Qu’elles vont déconstruire, pour mieux détruire, leurs deux sœurs aînées.

    Aujourd’hui, la culture générale est partout dénoncée et abolie comme un outil de discrimination à l’égard des «racisés» ; symbole du «privilège de l’homme blanc» à jeter dans les poubelles de l’histoire.

    La science elle aussi est accusée de tous les maux: d’avoir ravagé la planète par les écologistes ; et de véhiculer un imaginaire «genré», par des féministes qui n’acceptent pas qu’hommes et femmes n’aient pas des dispositions systématiquement identiques dans tous les domaines.

    Aujourd’hui, la science est devenue l’apanage des Asiatiques ; et la culture littéraire européenne subit le sort des statues qu’on abat. Les universités américaines recrutent des bataillons d’étudiants chinois et indiens (et même quelques Français) pour faire tourner les Gafam. Le grand retour du tragique, des nationalismes, des fondamentalismes religieux, des enfermements ethniques, ne se comprend pas avec des équations, mais avec une culture historique qu’on a dédaignée et même ostracisée.

    Règne scientifique

    Snow a gagné sa guerre mais ne le pressent pas. Cinquante ans plus tard, la culture scientifique a écrasé la littéraire, qui passe désormais au mieux pour un simple ornement élitiste. C’est une victoire à la Pyrrhus. Le vainqueur ne sort pas en meilleur état que le vaincu. L’effondrement du niveau scolaire entraîne tout dans sa chute. La guerre des deux cultures s’achève en paix des deux incultures. Mais dans son aveuglément victorieux, Snow a parfois des lucidités prophétiques: «D’une part, les hommes de science peuvent éventuellement donner de mauvais conseils ; or, ceux à qui les décisions incombent ne sont pas à même de juger si ces conseils sont bons ou mauvais. D’autre part, les hommes de science, lorsqu’une culture est divisée, sont seuls à connaître certaines potentialités. Tout cela rend le processus politique extrêmement complexe et aussi, dans un sens, extrêmement dangereux.» Nous y sommes.  

    Source : https://www.lefigaro.fr/vox/

  • Grandes manœuvres pour 2022 : si le mot ”journalisme” a encore un sens..., par Natacha Polony.

    "Soixante-dix pour cent des Français ne veulent pas d’un second tour Macron-Le Pen. Ils révèlent par là qu’ils ont parfaitement compris en quoi la fixation d’une part de l’électorat protestataire du côté du Rassemblement national fige l’échiquier politique." © Hannah Assouline

    "Le tollé provoqué par la une de Libération sur ces électeurs de gauche qui ne voteront plus Macron a eu une vertu : mettre au jour les mécanismes qui vont faire de cette année préélectorale un cauchemar pour tout citoyen ayant encore un peu foi en la res publica, la « chose publique »", analyse Natacha Polony, directrice de la rédaction de "Marianne".

    Un peu plus d’un an avant la prochaine élection présidentielle. Certes, les Français s’en brossent le nombril avec le pinceau de l’indifférence. Dans l’immédiat, la seule chose qui pourrait éveiller leur intérêt serait l’annonce de la fin de cette pandémie, une date de réouverture des restaurants et des bistrots, et l’autorisation d’enfin retirer leur masque. Pourtant, les grandes manœuvres ont commencé. Comme tous les cinq ans, le nombre de candidats putatifs ou déclarés pourrait remplir une de ces salles de concert qui restent désespérément fermées. Comme tous les cinq ans, les médias sont en ordre de bataille pour commenter la course de petits chevaux et faire monter la cote des uns et des autres – d’un Michel Barnier auréolé de son combat contre la perfide Albion et de ses affreux brexiteurs à une Anne Hidalgo ainsi délivrée des polémiques sur l’échec de ses Sanisette écolo-moches.

    Le tollé provoqué par la une de Libération sur ces électeurs de gauche qui ne voteront plus Macron a eu une vertu : mettre au jour les mécanismes qui vont faire de cette année préélectorale un cauchemar pour tout citoyen ayant encore un peu foi en la res publica la « chose publique », et plus particulièrement pour celui qui aurait dans l’idée que les médias ont leur part dans le processus de délibération démocratique. En l’occurrence, quand le journal Libération (qu’on peut difficilement soupçonner de faire la promotion du Rassemblement national) se contente de constater un phénomène et d’en rendre compte, il est accusé de « faire le jeu de… ». Même plus besoin de poursuivre la phrase, tant l’expression est usée. À vrai dire, elle guide depuis des années les choix de nombre de rédactions, très loin de toute réflexion sur le rôle véritable du journaliste. Cette fois, c’est pis : la photo de une semble « renvoyer dos à dos » les deux protagonistes. Crime inexpiable. Au fait, qui avait reproché à Jean-Luc Mélenchon son « silence écrasant » durant l’entre-deux tours de 2017 ? Ah oui, Libération…

    "Faire le jeu de…"

    La question qui se pose est finalement de savoir quels sont les ingrédients pour être bien certain de faire d’une campagne électorale une pantomime pathétique. Il y a l’option 2017 : une affaire croustillante qui focalise sur la nécessaire « transparence » et les promesses de grand nettoyage. Exit les sujets de fond, la désindustrialisation, l’éducation, les inégalités, l’intégration, le terrorisme (un an et demi après les 130 morts du Bataclan, il fallait le faire…). Il y a l’option 2007 et les éditoriaux du Monde pour expliquer que la candidature Bayrou, quand il faut absolument un second tour UMP-PS, flirte avec le fascisme (oui, François Bayrou, l’homme de l’UDF puis du MoDem…). Il y a l’option référendums sur l’Europe et sa version 1992, en pleine guerre de Yougoslavie : « Voter non, c’est choisir l’épuration ethnique. »

    Il y a déjà longtemps que les médias se sont prêtés à ce genre de jeu, oubliant que leur rôle est d’apporter aux électeurs les informations et analyses qui leur permettront de choisir en connaissance de cause, mais, surtout, de mettre en avant les débats qui devraient être au cœur d’une campagne digne de ce nom. Sauf qu’à chaque instant resurgit la question en forme de soupçon : « Mais vous, Marianne que ferez-vous en cas de second tour Macron-Le Pen ? » Traduction : le plus important n’est pas de travailler à éclairer les citoyens mais de donner des gages.

    Echiquier politique figé

    Soixante-dix pour cent des Français ne veulent pas d’un second tour Macron-Le Pen. Ils révèlent par là qu’ils ont parfaitement compris en quoi la fixation d’une part de l’électorat protestataire du côté du Rassemblement national fige l’échiquier politique et empêche que surgissent des propositions permettant un véritable changement qui ne soit pas le chaos ou le déchaînement des passions identitaires.

    Voilà déjà plusieurs années que le pays est à la croisée des chemins, et que tout esprit lucide sait que la France ne peut se permettre de passer une fois de plus à côté de l’Histoire. La crise ouverte par l’épidémie de Covid-19 nous confronte à l’éventualité d’une perte de maîtrise de notre destin à échelle d’une génération. Hélas, l’un des risques est que nous passions cette année à commenter la stratégie vaccinale et les choix de reconfinement à géométrie plus ou moins variable. Au lieu de nous projeter dans l’avenir, une telle campagne nous plongerait dans le jeu pervers des coups de billard à trois bandes, où il s’agit avant tout d’expliquer qu’on aurait épargné des vies, puisque, avec des « si », on refait le monde et l’Histoire. Il faudra alors des trésors de persévérance aux journalistes encore soucieux de leur mission pour mettre en avant des débats aussi austères et complexes que l’indépendance énergétique, la survie des filières agricoles, les méthodes d’apprentissage, le retour d’un véritable aménagement du territoire, la politique du logement…, tous sujets dans lesquels nul ne peut se prévaloir d’être dans le camp du « bien » face à celui des salauds. C’est pourtant ce que les médias doivent à la démocratie.

    Source : https://www.marianne.net/

  • La voie héroïque (I), par Michel Michel.

    Nous pro­po­sons ici une réflexion libre de Michel Michel, socio­logue bien connu à l’Action fran­çaise dont il est un pilier (NDLR).

    J’ai jadis écrit pour dénon­cer les dan­gers d’une “dérive éthique” du roya­lisme[1]. En effet les roya­listes et sin­gu­liè­re­ment les mili­tants d’Action Fran­çaise ne sont pas essen­tiel­le­ment fédé­rés par une éthique mais par la volon­té de “conser­ver l’héritage et rame­ner l’héritier”. Il serait même dan­ge­reux, compte tenu de la diver­si­té des réfé­rences intel­lec­tuelles en France, qu’il n’y ait qu’une seule éthique qui soit professée.

    Mais, si le mou­ve­ment ne sau­rait avoir une éthique “offi­cielle”, les mili­tants eux doivent bien se don­ner une bous­sole pour com­prendre le sens de leur vie et de leurs engagements.

    Le texte qui suit ne pré­tend pas à s’imposer comme un élé­ment de l’orthodoxie de l’Action Fran­çaise, mais il me semble per­ti­nent pour un mili­tant et, en tout cas, c’est l’éthique qui m’a per­mis de “tenir” pen­dant 62 ans de mili­tan­tisme, avec les hauts et les bas que le mou­ve­ment a traversé.

    LA GUERRE SAINTE

    « Le Sei­gneur est un Guerrier

    son nom est Iod hé vau hé »

    1er Can­tique de Moïse (Exode XV 3)

    Notre inten­tion n’est pas de jus­ti­fier la révolte des Ksha­triyas contre les Brah­manes, ni de mettre en cause la supré­ma­tie du spi­ri­tuel sur le tem­po­rel, ni de contes­ter l’ordre tra­di­tion­nel si bien décrit par René Gue­non dans « Auto­ri­té spi­ri­tuelle et pou­voir tem­po­rel ».

    Mais enfin, pour qu’il y ait subor­di­na­tion, il faut bien qu’il y ait une réa­li­té subor­don­née. En termes de” Var­nas” (“cou­leur”) aux Indes, la hié­rar­chie se décline en quatre caté­go­ries de castes : Brah­manes, Ksha­triyas, Vais­chias et Sudras. Cette hié­rar­chie a sous-ten­du la consti­tu­tion sociale du monde indo-euro­péen (au moins) ins­ti­tu­tion­nel­le­ment jusqu’à la révo­lu­tion de 1789 (Cler­gé, Noblesse, Tiers-Etat). D’ailleurs on retrouve ces caté­go­ries même chez les plus ortho­doxes des mar­xistes qui dis­tinguent le niveau idéo­lo­gique (les repré­sen­ta­tions), poli­tique (les rap­ports de forces) et éco­no­mique dans lequel ils vou­draient voir “l’infrastructure” de la société.

    Certes, il y a dif­fé­rentes qua­li­fi­ca­tions. Tout le monde n’a pas voca­tion à être ksha­triya, guer­rier ou « mili­tant » ; il y a cer­tai­ne­ment des voca­tions bien supé­rieures… Mais Jésus pleu­ra sur le sort de Jéru­sa­lem ; et je trouve un peu sus­pects, ceux qui pro­clament leur amour de la Jéru­sa­lem céleste en se dés­in­té­res­sant de leur pauvre Jéru­sa­lem ter­restre. Ceux-là se croient brah­manes et ils ne vivent même pas comme des sûdras (ser­vi­teurs), mais en « hors-castes », tota­le­ment asser­vis à l’illu­sion indi­vi­dua­liste qui carac­té­rise notre monde. A toute époque, sur­tout dans les plus mal­heu­reuses, la guerre sainte, reflet de la théo­go­nie[2] céleste, demeure néces­saire pour réta­blir, autant que pos­sible, l’ordre prin­ci­piel. La guerre sainte exté­rieure dans le monde comme la guerre sainte inté­rieure en chacun.

    On ne peut igno­rer tota­le­ment l’un de ces niveaux sans mettre en péril l’é­co­no­mie géné­rale de la créa­tion, c’est-à-dire la main­te­nance d’un ordre recon­quis au sein même du désordre.

    La plu­ra­li­té des niveaux de voca­tion humaine étant légi­time, c’est d’un de ces niveaux subor­don­nés dont je vou­drais ana­ly­ser la situa­tion méta­phy­sique ici.

    Mes pro­pos ne pré­tendent pas à l’o­ri­gi­na­li­té, mais l’o­ri­gi­na­li­té n’est pas une valeur à laquelle j’attribue une grande importance.

    1. La Chré­tien­té a réus­si à trans­for­mer des sou­dards en Chevaliers.

    Pour­quoi cet inté­rêt spé­ci­fique envers ceux dont la fonc­tion est de faire la guerre ? Certes, aucune condi­tion n’é­chappe au tra­vail de la Grâce. Le Verbe qui s’in­carne à la fin des temps, au sol­stice d’hi­ver, à minuit, dans une étable sou­ter­raine, ce Verbe sait atteindre les pros­ti­tuées, les publi­cains et les brigands.

    Mais pour autant, la Chré­tien­té n’a pas ins­ti­tué des ini­tia­tions de pros­ti­tuées, de per­cep­teurs ou de détrous­seurs de grands chemins.

    C’est que ces états ne sont pas essen­tiels à la condi­tion humaine.

    Pour­quoi donc, à côté des ini­tia­tions arti­sa­nales et monas­tiques ce déve­lop­pe­ment des ini­tia­tions chevaleresques ?

    Sans doute, dans l’ordre de ce monde déchu, la guerre est-elle un fait, et même une néces­si­té et comme le constate René Guénon :

    « A moins d’être aveu­glé par cer­tains pré­ju­gés, il est facile de com­prendre (que) dans le domaine social, la guerre, en tant qu’elle est diri­gée contre ceux qui troublent l’ordre et qu’elle a pour but de les y rame­ner, consti­tue une fonc­tion légi­time, qui n’est au fond qu’un des aspects de la fonc­tion de « Jus­tice » enten­due dans son accep­tion la plus géné­rale. » (p.174 “Sym­boles de la science sacrée” 1962).

    Ces consi­dé­ra­tions font écho au juge­ment de Saint Paul sur l’au­to­ri­té poli­tique. « Ce n’est pas en vain qu’elle porte le glaive ; en punis­sant, elle est au ser­vice de Dieu pour mani­fes­ter sa colère envers les mal­fai­teurs » (Romains 13, 4).

    Mais cette néces­si­té de la guerre jus­ti­fie-t-elle pour autant une spé­ci­fi­ci­té spi­ri­tuelle du guerrier ?

    Consta­tons que la plu­part des socié­tés tra­di­tion­nelles ont tra­cé une voie aux guer­riers, et que dans beau­coup de cultures ‑celles en par­ti­cu­lier que naguère les sciences sociales qua­li­fiaient de pri­mi­tives ou d’archaïques‑, c’est la seule voie de réa­li­sa­tion offerte à la plus grande par­tie des hommes qui ne sont pas appe­lés à deve­nir chamanes.

    Les femmes donnent la vie, les hommes donnent la mort, comme guer­rier, ou comme prêtre, car les prêtres ne sont pas d’abord des conseillers spi­ri­tuels, ou des guides-chants mais essen­tiel­le­ment des sacri­fi­ca­teurs qui égorgent tour­te­relles, mou­tons et bœufs ou encore le Christ dont ils renou­vellent le sacri­fice à chaque messe. (Cf. Jean Hani “La Divine litur­gie”). C’est parce qu’on ne com­prend plus cette fonc­tion du prêtre ni celle de la femme qu’on sai­sit si mal pour­quoi, dans toutes les socié­tés tra­di­tion­nelles, les femmes n’exercent pas la prê­trise et non pas à cause d’une pré­ten­due men­ta­li­té archaïque miso­gyne, car il y a eu des femmes dis­ciples du Christ, des pro­phé­tesses et même des pros­ti­tuées sacrées ? Mais pas de prê­tresses, ni par­mi les “grands prêtres” du Temple, ni par­mi les Apôtres ni dans les socié­tés étu­diées par les eth­no­logues.[3]

    La rai­son de cette uni­ver­sa­li­té de la voie héroïque relè­ve­rait-elles seule­ment des condi­tions his­to­riques et sociales ? Ou bien ne décou­le­rait elles pas aus­si d’une néces­si­té méta­phy­sique ? Si tant est que les unes puissent être indé­pen­dantes de l’autre.

    Cette uni­ver­sa­li­té, ce carac­tère essen­tiel à l’homme de la condi­tion de guer­rier jus­ti­fie­rait que la voie che­va­le­resque puisse être pro­po­sée à des hommes qui, comme la plu­part d’entre nous ne par­tagent pas la condi­tion sociale du sol­dat ni même celle du militant.

    Sans doute, l’é­so­té­risme est une voie par­ti­cu­lière, à suivre au sein (pas à côté ni au-des­sus) de l’exo­té­risme uni­ver­sel, par cer­tains hommes qui ont une voca­tion spé­ci­fique ; mais éga­le­ment l’é­so­té­risme déve­loppe des vir­tua­li­tés par­ti­cu­lières, mais essen­tielles de l’homme.

    Quel est donc ce lien fon­da­men­tal qui relie la condi­tion humaine à la guerre ?

    Je m’ap­puie­rai dans un pre­mier temps sur une concep­tion anthro­po­lo­gique ins­pi­rée de Georges Dumé­zil, outre­pas­sant d’ailleurs ses théo­ries qui limi­taient pru­dem­ment la tri­par­ti­tion sociale au monde indo-euro­péen[4].

    L’homme entre en rela­tion avec trois niveaux : il inter­agit avec les choses, avec les autres, et avec le sens (ou représentations).

    Quand il entre en rela­tion avec les choses, l’homme est sei­gneur des formes, maître de ce qui demeure du jar­din de l’E­den, peut-être même par­ti­cipe-t-il du pou­voir créa­teur du Tout Puis­sant (? Je n’en suis pas cer­tain). De cette ver­tu découlent les ini­tia­tions arti­sa­nales dont le Com­pa­gnon­nage est exem­plaire : bâtir un temple en sui­vant l’ordre-même de l’U­ni­vers, c’est réité­rer ana­lo­gi­que­ment l’acte de la création.

    En tant que voie par­ti­cu­lière, voca­tion spé­ci­fique, l’é­thique che­va­le­resque se situe entre la voie de l’ar­ti­san – qui consiste à bien faire les bonnes ou les belles œuvres – et la voie du moine qui vise à retrou­ver la bien­heu­reuse uni­té par la contem­pla­tion de la Véri­té et l’a­pa­théia, l’ab­sence de pas­sion. (Excep­tion : le tan­trisme dans l’Hindouisme et les “Exer­cices spi­ri­tuels” d’Ignace de Loyo­la qui uti­lisent les émo­tions dans la voie spirituelle).

    (à suivre)

    [1] « Je suis roya­liste, mais je me soigne. De quelques tra­vers patho­lo­giques du roya­lisme et par­ti­cu­liè­re­ment de la dérive éthique ». En 2006, Thier­ry Jolif avait publié un ouvrage col­lec­tif sous le titre « ETRE ROYALISTE » (Ed. DUALPHA col­lec­tion « poli­ti­que­ment incorrect »).

    [2] Théo­go­nie : com­bats entre les dieux, les dieux et les titans, ou entre Saint Michel et le démon, etc.

    [3] Sauf dans de rares cultes déca­dents comme le vau­dou haï­tien où reli­gion et sor­cel­le­rie sont indistinctes.

    [4] Les trois ten­ta­tions du Christ cor­res­pondent bien à cette tri­par­ti­tion : s’alimenter pour l’artisan et le com­mer­çant, se jeter du haut du Temple pour que les anges le rat­trapent pour le spi­ri­tuel, le pou­voir sur le monde pour le poli­tique et le Guer­rier. Et pour­tant on est dans le monde sémi­tique et pas indo-européen…

    Source : https://www.actionfrancaise.net/

  • A propos des publications de lafautearousseau, pour mettre nos pendules à l'heure

    L F A R 3 - Copie copie.jpg

    Quelques informations concernant notre fonctionnement et nos nouveautés :

    t Les lundis de Louis-Joseph Delanglade (politique intérieure et extérieure généralement alternées) ont repris le 1er septembre.  Vous pouvez consulter les chroniques déjà parues, en cliquant sur l'icône les lundis de Louis-Joseph Delanglade, ouvrant le nouveau site où elles se trouvent regroupées. (Page d'accueil, colonne de gauche, partie haute). 

    t Le Journal inédit de l'année 14, de Jacques Bainville, est mis en ligne au quotidien. Il se continuera jusqu'à la fin de cette année. A ne pas manquer !   

    t Grands auteurs ou acteurs de l'Histoire, est un site annexe de lafautearousseau (nouveau !). Il s'enrichit, chaque semaine, de pensées et réflexions particulièrement pertinentes. Déjà cités : Edgar Poe, le Dalaï Lama, Tocqueville, Baudelaire, Vaclav Havel, Claude Lévy-Strauss, Charles Péguy, Dostoïevsky, Goethe, Anouilh, Malraux, Unamuno et la Satire Ménippée. Bien d'autres grands auteurs éclectiques et profonds sont à venir. "Du bonheur d'être réac ?" N'hésitez pas à consulter cette bibliothèque qui s'étoffe et se construit ! (Icône en page d'accueil, colonne de gauche, partie haute). 

    t Vimeo vous offre une sélection exceptionnelle de 128 vidéos : Documents d'archives, conférences anciennes et récentes, débats, cafés politiques, évènements et activités, etc.  (Icône en page d'accueil, colonne de droite, partie médiane).  

    t Enfin, les amateurs de réseaux sociaux, ne manqueront pas de participer à la vie très active de notre page Facebook et de notre compte Twitter. L'un et l'autre très actifs et en plein progrès.  

    t Dernier point : Pour nous adresser un courriel, vous pouvez cliquer directement sur notre adresse de messagerie lafautearousseau@outlook.fr (Page d'accueil, colonne de gauche, partie haute). 

    Que les esprits pessimistes ou inquiets y trouvent du réconfort : nous ne faisons pas rien ! Nous travaillons tous les jours, dans la nébuleuse lafautearousseau !

    Bonne lecture à vous tous u

     

  • ECOLOGIE • Le climat tue

     

    par Ph. Delelis

    Le changement climatique n’en finit plus de faire des victimes. Notamment chez les journalistes. Il y a eu d’abord le cas de Eric Holthaus qui, lisant le 5e rapport du GIEC dans l’avion, le 27 septembre 2013, a pleuré, immédiatement tweeté son chagrin et décidé de ne plus remettre les pieds à bord d’un aéronef.

    Depuis, il mesure l’impact positif de sa décision sur la planète. Franchement, l’épisode laisse sans voix. D’abord lire un rapport du GIEC plutôt que toute autre publication, comme le magazine de la compagnie aérienne par exemple, c’est plus que de la conscience professionnelle : une abnégation, puisque, de l’avis de ceux qui s’y sont risqués, on n’y comprend rien.

    Tous les 6 ans – ce qui est un délai raisonnable quand on travaille sur des données relatives à des milliers d’années (surtout quand on n’oublie pas celles qui faisaient du Groenland, mot à mot, un pays vert) – le GIEC publie des rapports de plusieurs milliers de page réunis en trois forts volumes (éléments scientifiques, impacts et adaptation, atténuation du changement climatique), chacun accompagnés d’un « résumé à l’intention des décideurs ».

    Mais, même ces textes sont abscons. Selon le Centre for Climate Change Economics and Policy de l’Université de Leeds « Les décideurs politiques doivent avoir l’équivalent d’un doctorat en science du climat pour commencer à saisir pleinement le sens des rapports ». Et ces chercheurs, qui ne sont pas nés de la dernière pluie, ajoutent que « même des textes d’Albert Einstein » sont plus limpides. On pourrait trouver là une autre explication des larmes de M. Holthaus : l’incompréhension, le regret de ne pas avoir terminé un doctorat en climatologie au MIT ?

    Mais on ne comprend toujours pas sa décision de ne plus prendre l’avion puisque, avec ou sans lui, le trafic aérien enregistre un doublement du nombre de passagers tous les 15 ans. En 2013, trois milliards d’inconscients ont préféré le magazine de la compagnie aérienne aux rapports du GIEC. Franchement, c’est à n’y rien comprendre.

    Autre victime récente parmi les journalistes, Philippe Verdier, présentateur de la météo sur le petit écran, auteur de « Climat Investigation » (Ed. Ring), licencié pour avoir, sans mettre de distance entre son employeur et lui, non pas nié le changement climatique mais seulement, émis des doutes sur la fabrication du consensus politique et dénoncé son caractère impératif. Aucun doctorat ne paraît nécessaire pour aborder son ouvrage, ce qui indéniablement, l’a desservi dans le procès en sorcellerie dont il a été victime.

    Il est vrai qu’auparavant d’autres scientifiques avaient été conduits au bûcher : Claude Allègre et Vincent Courtillot, notamment. Quant à Emmanuel Le Roy Ladurie, il va dans dire que personne, parmi les procureurs de la pluie et du beau temps, n’a lu son Histoire du Climat depuis l’an mil (Flammarion, 1967).

    Bien évidemment, on ne se prononcera pas sur le fond (ou la fonte) de ce sujet grave, mais on ne peut manquer d’être frappé de la violence avec laquelle le moindre doute est traqué, dénoncé, vilipendé, réprimé. 2015 est une sale année pour Voltaire : je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je vous battrai à mort pour que vous ne puissiez le dire…  

  • Notre-Dame et le peuple de Lourdes, par Gérard Leclerc.

    Le 11 février, nous fêtions Notre-Dame de Lourdes, puisque c’est un 11 février, en 1858, que la jeune Bernadette Soubirous, alors âgée de 14 ans, eut l’apparition de la Vierge Marie à la grotte de Massabielle. Le miracle devait se renouveler dix-huit fois, six mois durant. Étonnante et merveilleuse histoire ! L’abbé Laurentin, qui nous a quittés presque centenaire il n’y a pas si longtemps, s’en est fait le scrupuleux historien, montrant que l’événement échappe aux griffes de la critique rationaliste par son authenticité.

    gerard leclerc.jpgBernadette, par sa merveilleuse simplicité, est un vivant démenti à tous ceux qui voudraient la faire passer pour illuminée : « Je suis chargée de vous le dire, pas de vous le faire croire. »

    Elle n’a rien d’une vedette, la petite bergère de Bartrès. Elle appartient à une des familles les plus pauvres de Lourdes. Un moment, n’a-t-elle pas habité avec sa famille au cachot, l’ancienne prison de la petite ville ? Eh bien, la voilà investie d’une mission divine. Elle saura convaincre d’abord son curé, l’abbé Peyramale, un personnage assez peu perméable aux fables, puis son évêque, Mgr Laurence, qui dès 1862 reconnut officiellement les apparitions de Lourdes : « Nous sommes convaincus que l’Apparition est surnaturelle et divine et que, par conséquent, ce que Bernadette a vu c’est la Très Sainte Vierge. »

    On connaît la suite, l’extraordinaire vague de pèlerinages qui va affluer vers la cité mariale, dont l’Église de France va faire une sorte de capitale. Il est vrai que, durant toute une période, la religion populaire, dont Lourdes est l’incarnation, va se trouver en proie à des critiques. On se réclamera alors d’un christianisme épuré, méfiant des miracles et des dévotions. C’était une erreur totale, qui se trouve corrigée aujourd’hui, ne serait-ce que par un pape François qui entend réhabiliter pleinement la religion populaire. En décrétant que l’année 2025 serait une année jubilaire, il s’inscrit bien dans cette tradition où le message de l’Évangile retrouve les foules, à l’exemple de Jésus lui-même. On s’interroge sur la désaffection de la pratique religieuse lors de la décennie 1960-1970. Justement, elle n’est pas sans rapport avec le dédain de la religion populaire. L’Église a besoin de retrouver le peuple. Le peuple se reconnaîtra toujours dans Lourdes.

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 11 février 2020.

  • Le Pape face à la tempête, par Gérard Leclerc.

    La scène est unique dans l’histoire. Le Pape s’adresse au monde entier, depuis une place Saint-Pierre absolument vide de tout public. Il est vrai qu’en l’occurrence, c’est l’humanité entière qui se trouve symboliquement présente entre les colonnades du Bernin largement ouvertes comme deux bras tendus à tous les hommes et les femmes de bonne volonté. Dans ces circonstances exceptionnelles, le successeur de Pierre ne peut répercuter que le pur message de l’Évangile. En l’espèce, il a choisi le passage de l’évangile de saint Marc (4, 35-41) désigné habituellement comme celui de la tempête apaisée.

    gerard leclerc.jpgJésus et ses disciples se trouvent surpris par une tempête sur le lac de Génésareth. Le maître s’est endormi à l’avant de la barque, alors que les siens sont en proie à la plus vive angoisse : «  Maître, tu ne te soucies pas de ce que nous périssons ?  » Jésus va ramener la sérénité en commandant aux éléments.

    « Apeurés et perdus  »

    François a songé qu’il y avait analogie directe entre la tempête et la situation actuelle. «  Nous nous retrouvons apeurés et perdus. Comme les disciples de l’Évangile, nous avons été pris au dépourvu par une tempête inattendue et furieuse. Nous nous rendons compte que nous nous trouvons dans la même barque, tous fragiles et désorientés, mais en même temps tous importants et nécessaires. Tous appelés à ramer ensemble, tous ayant besoin de ramer ensemble, tous ayant besoin de nous réconforter mutuellement.  » Mais le Saint-Père creuse plus loin sa réflexion en invitant son auditoire à se poser les questions qu’impose une profonde remise en cause suscitée par la force déstabilisante de l’événement. «  La tempête démasque notre vulnérabilité et révèle ces sécurités, fausses et superflues, avec lesquelles nous avons construit nos agendas, nos habitudes et priorités.  » Il s’agit d’en finir avec «  le maquillage des stéréotypes avec lequel nous cachions nos “ego” toujours préoccupés de leur image  ».

    Âme en examen devant Dieu

    On retrouve bien là le disciple d’Ignace de Loyola, toujours préoccupé de l’exercice spirituel qui met l’âme en examen devant Dieu. Le Christ nous invite à saisir ce temps d’épreuve comme un temps de choix, «  le temps de choisir ce qui importe et ce qui passe, de séparer ce qui est nécessaire de ce qui ne l’est pas  ». En un mot, «  c’est le temps de réorienter la route de la vie vers toi, Seigneur, et vers les autres  ». Face à la parole papale, c’est l’unité de la communion ecclésiale qui devrait prévaloir, au-delà de tous les désaccords et loin de toutes les polémiques. Notre Église a connu, ces dernières années, bien des querelles et François lui-même n’a pas été indemne des critiques les plus vives, ce qui peut se comprendre dans le climat de crise qui a été le nôtre ces dernières années. Mais aujourd’hui, c’est l’impératif de rassemblement qui doit prévaloir en faveur d’un commun témoignage sur l’essentiel. Un essentiel qui se traduit notamment par des gestes sacramentaux dont celui de la bénédiction du Saint-Sacrement. Sans oublier le service du prochain à l’image de l’héroïsme de tous les soignants. «  La prière et le service sont nos armes gagnantes.  »

  • Au cinéma, la chronique de Guilhem de Tarlé : Once upon a time… in Hollywood

    A l’affiche : Once upon a time… in Hollywood, un film de Quentin Tarantino, avec Leonardo DiCaprio (Rick Dalton), Brad Pitt (Cliff Booth), Margot Robbie (Sharon Tate) et Mike Moh (Bruce Lee)...

    Once upon a time… Je ne me souviens plus dans quelle classe ni quel professeur d’anglais commençait chacun de ses cours par cette formule… et d’ailleurs je ne me souviens plus non plus du reste de ses cours – lui laissait-on la possibilité d’en dire plus ? – toujours est-il que ma connaissance de la langue britannique n’excède guère cette formule…

    Ainsi, il était une fois un petit garçon qui, comme tant d’autres, durant les années soixante est passé de l’adolescence au jeune homme… Il habitait la campagne berrichonne, il était le seul dans sa classe au lycée dont les parents n’avaient pas la télévision, il n’allait que très rarement au cinéma et ne connaissait donc rien ni des feuilletons ni du monde « people »…

    Pour lui les années soixante, c’était la guerre d’Algérie, le putsch du « quarteron de généraux fêlons », la campagne Tixier-Vignancour, Mai 68, son premier vote à 21 ans à savoir un Non au référendum fatal à de Gaulle (Alléluia !)…

    Tout ceci pour dire que ce Once upon a time… in Hollywood me parle (trop longuement… 2H3/4) d’un monde que je ne connais pas… et, convenons-en, un monde peu sympathique, imbu de lui-même, qui joue avec le Diable et finit par le rencontrer réellement…

    En ce sens, il est intéressant (mon épouse, qui n’a pas la même histoire que moi, l’a aimé davantage).

    Requiescant in pace… Pardonnez-leur, Seigneur, ils ne savaient pas ce qu’ils faisaient.

     

    PS : vous pouvez retrouver ce « commentaire » et plus de 350 autres sur mon blog Je ciné mate.

    Pour mémoire  

     

    Titre

    Violent/scabreux

    Date

    Il aurait été très dommage de ne pas le voir

    Moonwalk One

    non

    22/08/2019

    Une bonne soirée

    Moonwalkers

    oui

    15/08/2019

    Un très bon film

    Apollo 13

    non

    04/08/2019

    Un bon film

    Le roi Lion

    oui

    18/07/2019

    intéressant

    Once upon a time… in Hollywood

    oui

    28/08/2019

    A revoir en VF

    Van Gogh et le Japon

    Non

    13/06/2019

    J’aurais pu ne pas le voir

    Thalasso

    dialogues

    21/08/2019

    Je m’y suis ennuyé

    Un havre de paix

    non

    10/07/2019

    Je n’ai pas aimé du tout

    Nous finirons ensemble

    non

    12/05/2019

    Le film à retenir depuis le 1er janvier

    Le chant du loup

    Non

    15/03/2019

     

  • Le Camp des Saints, c'est maintenant ? Après plus de 40 ans, Jean Raspail revient sur ce roman prophétique

    jean_raspail_iafrate.jpgSoumission, de Michel Houellebecq, qui prévoit un régime islamique en France,en 2022, a été précédé il y a plus de quarante ans d'un autre roman "prophétique", Le Camp des Saints, de Jean Raspail, écrit en 1972 et publié en 1973.  

    On sait qu'il s'agit de l'histoire de ce million d'immigrants qui vient s'échouer sur nos côtes, attirés par la terre promise. C'est - déjà - le récit d'une France et d'une Europe menacées de submersion.

    Et Nous y sommes.

    Les faits ont donné raison à Jean Raspail, sinon, précise-t-il, que ça ne s'est pas passé exactement de la même façon. Dans le Camp des Saints, le million de migrants est arrivé d'un seul coup, tandis que maintenant ils arrivent peu à peu. En fait, le résultat est le même et il est catastrophique.    

    Dans ce livre, Raspail n'avait pas anticipé la puissance de l'Islam. Ce phénomène, dit-il, ne l'avait pas intéressé et, aujourd'hui encore, il s'inquiète davantage du nombre de migrants que de leur religion.

    Allons-nous vers un basculement démographique final ? Jean Raspail ne doute pas qu'il soit engagé. Mais, ajoute-t-il à fort juste titre, il y a aussi le grand remplacement des idées dans les cervelles

    A moins que ... Car l'amorce d'un retournement se profile aussi ...

    En enregistrant l'entretien qui suit, TV Libertés a fait œuvre utile. On l'écoutera, sans aucun doute avec le plus vif intérêt (18,30').

    Et puis, quant à nous, nous gardons de Jean Raspail quelques souvenirs déjà anciens, quelques autres plus récents. Il y a maintenant assez longtemps (années 1970-1980), François Davin et Pierre Builly l'avaient interrogé. L'entretien cordial et brillant qu'il leur avait accordé serait à exhumer des archives de ce mensuel aujourd'hui disparu...

    Nous n'oublions pas, non plus, que Raspail est venu et a pris la parole deux fois au Rassemblement Royaliste des Baux de Provence

    Les discours qu'il y a prononcés sont encore dans de nombreuses mémoires. Il y en a trace dans Lafautearousseau.

    Il a encore participé, il n'y a que quelques années à un banquet de la Restauration Nationale organisé par Hilaire de Crémiers.

    Et surtout nous gardons à l'esprit l'image de Jean Raspail, vêtu de son superbe uniforme d'écrivain de marine, au mariage du Prince Jean, à Senlis. 

    Pour TV Libertés, Jean Raspail reparle du Camp des Saints

    Lafautearousseau  

     

    Pour agrandir, cliquez sur l'icône en bas, à droite. 

    ∗ ∗

    Ecoutez le très beau discours de Jean Raspail au Rassemblement Royaliste :

     Jean Raspail aux Baux de Provence

  • Le patrimoine français restera toujours chrétien, n'en déplaise à certains.

    Sources : http://libertepolitique.com/

    https://www.lesalonbeige.fr/

    Alors que les destructions et vandalismes de lieux chrétiens se multiplient, les laïcistes s’en prennent à un calvaire dans la Sarthe. Ce Christ en fonte du XIXe siècle avait été oublié au fond d’une grange pendant une cinquantaine d’années. Restauré, il a été réinstallé le 27 juin au bord d’un chemin de randonnée, sur une parcelle de 2 m² octroyée par la commune de Bazouges-Cré-sur-Loir.

    La Fédération nationale de la libre pensée, dont on aimerait connaître le montant du financement public, s’offusque :

    « Comment comprendre cette inauguration officielle, accompagnée d’une bénédiction, dans une République qui a séparé les églises de l’État depuis 1905 ? »

    et réclame « le déplacement de cette croix sur un terrain privé » .

    Michèle Sadoulet, présidente de l’Association pour la sauvegarde du patrimoine de Bazouge-Cré, réplique :

    « Nombre d’anciens ont considéré qu’ils perdaient un peu de leur identité avec la fusion des deux villages. Les éléments du patrimoine sont des petits cailloux qui se posent au fur et à mesure. On nettoie, on restaure, on découvre ce qu’il y a d’écrit sur les édifices, on recherche leur histoire et on aperçoit un peu de la vie antérieure du village sous le lichen et la patine des ans. Ce n’est tout de même pas de notre faute si notre patrimoine est essentiellement chrétien! »

    En 2019, l’association raconte avoir reçu, de la part d’une veuve vendant sa propriété, ce Christ de 1 m 80 de haut, pesant 120 kilos, « avec la mission de le réimplanter en terrain communal afin que tous les habitants puissent se réapproprier ce patrimoine de près de 200 ans » . Cette croix de la Bridolaie apparaît sur le cadastre napoléonien de 1824, dans le domaine public. Mais, au fil des ventes et des remaniements cadastraux, la butte de la Bridolaie se retrouve propriété de la famille de Choiseul, « à la condition que les habitants de la commune puissent aller prier devant la croix », indiquent les archives départementales (Lire l’historique ici).

    Les anciens se souviennent que la dernière procession a eu lieu au début des années 1960.

    « L’ensemble s’est dégradé au fil du temps et il n’est plus resté que le Christ en fonte, qui a été remisé. Nous avons sollicité la Fondation Notre-Dame pour refaire une croix en bois et réinstaller l’édifice au plus près de son emplacement d’origine. Mais il n’est absolument pas question d’organiser des processions ni d’en faire un lieu de culte ! »

    La mairie assure n’avoir versé aucun argent public.

  • La tranquillité de l’ordre, par Gérard Leclerc.

    © CC by Kristoffer Trolle

    Source : https://www.france-catholique.fr/

    Cette rentrée ne se déroule pas sous des auspices très favorables. La discussion sur la sécurité sanitaire dans les écoles oppose les uns et les autres, notamment ceux que ne rassure pas forcément le ministre de l’Éducation nationale, lorsqu’il déclare : « Nous sommes préparés à tout. » Un autre sujet de préoccupation lancinant agite une opinion inquiète de l’insécurité régnant dans le pays. Plusieurs événements dramatiques ont mis en cause l’autorité de l’État, le fonctionnement de la justice et le rôle des forces de l’ordre.

    gerard leclerc.jpgLe président de la République n’a-t-il pas reconnu lui-même « une banalisation de la violence ». Son ministre de l’Intérieur a parlé d’« ensauvagement ». Il est vrai qu’il y a désaccord sur l’importance du phénomène, certains estimant qu’on l’exagère pour mieux charger le gouvernement et radicaliser l’opinion au profit de l’extrémisme idéologique.

    Autant alors se renseigner auprès de ceux qui observent les réalités sociales avec les méthodes les moins contestables. C’est le cas d’Alain Bauer, qui est professeur de criminologie et dont le discernement en cette matière nous est précieux. Il connaît les choses avec précision et les resitue dans leurs évolutions historiques. C’est ainsi qu’il peut noter une reprise forte de la criminalité homicide depuis une dizaine d’années : « 2019, déclare-t-il au Parisien, a été la pire année de l’histoire récente de la France en homicides, tentatives, coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort et règlements de compte. »

    Mais une fois le constat établi, il s’avère extrêmement difficile d’envisager des solutions. Il est quasiment impossible de trouver, par exemple, un accord entre magistrats et policiers sur les dispositions à prendre. On peut s’interroger aussi sur la santé morale d’une société, car c’est elle qui détermine d’abord ce que saint Augustin appelait « la tranquillité de l’ordre ». Les mesures répressives sont nécessaires. Elles ne sont jamais suffisantes. C’est sur les équilibres profonds qui inspirent les attitudes, les sentiments et les mœurs qu’il faudrait s’interroger. Il ne sert pas à grand-chose de se traiter mutuellement de laxistes et de fascistes. L’État doit jouer pleinement son rôle. Mais à lui seul, il ne rétablira pas la paix sociale. On parle à juste titre du rôle de l’éducation, mais l’éducation passe d’abord par les familles qui assument en priorité les tâches de développement de la conscience des enfants. En une période de surchauffe idéologique, il est extrêmement ardu d’obtenir un consensus général dans un pays profondément bouleversé et divisé.

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 31 août 2020.

  • Méditer sur du solide, par Gérard Leclerc.

    © Philippe Lissac/GODONG 

    En cette fin d’année plutôt morose, il vaut mieux réfléchir que se laisser aller à la mélancolie ou à des projections illusoires. Pour peu que nous ayons des responsabilités à l’égard des autres, de nos proches en particulier, c’est sur du solide qu’il importe de nous fonder…

    gerard leclerc.jpgEn cette fin d’année si singulière, je ne m’efforcerai pas de faire un bilan que d’autres dresseront beaucoup mieux que moi. Tout juste me permettrai-je de revenir sur un thème que j’ai esquissé les jours précédents. Il n’est pas facile d’être optimiste en cette période qui se charge de nous casser les bras à force d’interdits. La mélancolie a de bons motifs de s’infiltrer en nous, au point de nous paralyser. Certes, il est toujours permis de rêver au monde d’après qui serait, dit-on, forcément différent du monde d’avant, après une telle épreuve. Mais l’expérience de ce début de siècle nous invite à nous méfier des engouements trop rapides. Ainsi la thématique de la mondialisation heureuse a plus que du plomb dans l’aile, et ceux qui croyaient à une sorte d’avènement d’une après-histoire, suite à la chute de l’empire soviétique, ne peuvent que remâcher leurs désillusions. Ce n’est pas pour autant qu’il faut se laisser aller au scepticisme paralysant. Ce serait, à l’égard de ceux qui nous suivent, enfants et petits-enfants, une faute très lourde.

    Et puisque la mélancolie semble toucher aussi une part des fidèles de notre Église forcément marquée par le climat ambiant, il y a lieu de réfléchir sérieusement à notre situation, sans nous laisser trop impressionner par ceux qui s’engagent dans des procès comminatoires. Ce n’est rendre service à personne que de démolir une institution, qui est toujours à réformer dans le régime, l’économie qui lui est propre. Un certain nombre de documents peut aider à notre réflexion. Je suis attaché, pour ma part, à ceux que l’on pourrait appeler classiques, car leur densité de contenu les fait échapper à la contingence. C’est le cas de la Méditation sur l’Église du cardinal de Lubac, que je consulte souvent. Dans un moment difficile, il convient de méditer sur du solide, non de l’éphémère.

    En attendant cette fin de journée, tous mes vœux pour l’an qui vient !

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 31 décembre 2020.

    Sources : https://www.france-catholique.fr/

    https://radionotredame.net/

  • Au cinéma, la chronique de Guilhem de Tarlé : Aftershock.

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    En DVD : Aftershock, un film chinois (2010) de Xiaogang Feng, avec Fan Xu ( Li Yuanni, la mère), Jingchu Zhang et Chen Li (les deux jumeaux, Fang Den et Fang Da)

    guilhem de tarlé.jpgAftershock… Attention, si vous le recherchez sur le site Allocine vous verrez s’afficher 4 réalisations :
    Aftershock de Franck Harris, sorti en 1990, raconte le débarquement d’un alien au cours de la troisième guerre mondiale, tandis que les trois autres ont pour trame des tremblements de terre : Aftershock : tremblement de terre à New York, une série de  Chuck Scarborough (1999), Aftershock, l’enfer sur terre, un film de Nicolas Lopez (2012) qui se déroule au Chili ; et enfin le seul que j’ai eu le plaisir de voir Aftershock, tremblement de terre à Tangshan

    1976, en France c’est l’année de la sécheresse (et de l’impôt qui en porte le nom, « imposé » par le 1er ministre Chirac, sous Giscard). Peut-être y a-t-il un lien, mais la même année en Chine, un terrible séisme détruisit la ville de Tangshan faisant plus de 400 000 morts. J’avoue n’en avoir aucun souvenir, de même que celui qui sévit 32 ans plus tard, en 2008 au Sichuan.

    C’est l’histoire de rescapés, entre ces deux dates, que nous raconte pendant plus de 2 heures ce très bon long-métrage, un docu fiction au cours duquel, dans un monde physiquement et psychiquement dévasté, le réalisateur insiste sur la pureté des sentiments.
    C’est la mère des jumeaux et le père adoptif de Fang Den, qui refusent l’un et l’autre de « refaire leur vie » par fidélité à leurs conjoints, c’est toujours l’amour de Li Yuanni qui ne se remet pas de la mort d’un enfant et, dans la suite logique, c’est sa fille Fang Den, qui se souvient d’être ressuscitée des morts et qui refuse d’avorter l’enfant qu’elle porte en elle.

    Un très beau DVD que, n’en déplaise aux « droitdesfemmistes », je recommande.

     

     PS : vous pouvez retrouver ce « commentaire » et 500 autres sur mon blog Je ciné mate.

    Pour mémoire :  un tableau récapitulatif donnant, dans le désordre, un « top ten » des films vus au cinéma depuis le 1er janvier

    Titre

    Réalisateur

    appréciation

    genre

    nationalité

    Date de sortie

    Les Apparences

    Marc Fitoussi

    Un bon film

    Thriller

    Franco-belge

    Septembre 2020

    Dark Waters

    Todd Haynes

    Je recommande

    Biopic, drame

    américain

    Février 2020

    Le cas Richard Jewell

    Clint Eastwood

    Je recommande

    drame

    américain

    Février 2020

    La fille au bracelet

    Stéphane Demoustier

    Je recommande

    Drame, justice

    Français

    Février 2020

    Voir le jour

    Marion Laine

    Un bon film

    Comédie-dramatique

    Français

    Août 2020

    Les choses qu’on dit,
    les choses qu’on fait

    Emmanuel Mouret

    Un très bon film