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Rechercher : Rémi Hugues. histoire

  • D’Orléans à Reims ?, par Jean-Philippe Chauvin.

    Pour les croyants, certains événements particuliers sont des signes quand les autres, politiques d’abord, y voient plutôt, selon le beau mot de Léon Daudet, des intersignes. Un fidèle de la Maison de France, dont la foi catholique est fervente quand sa passion politique ne l’est pas moins, nous a envoyé ce témoignage d’un récent voyage princier à Orléans.

    jean philippe chauvin.jpgAu-delà des querelles dynastiques qui, trop souvent, amoindrissent la crédibilité du propos monarchiste, il nous a semblé intéressant de reprendre de larges extraits de son texte inspiré par une ferveur royaliste toute bernanosienne.

    « Orléans – 8 mai 2021 – Sainte Jeanne d’Arc veille sur la Maison de France,

    Après la très sainte Messe célébrée ce 8 mai en la cathédrale Sainte Croix d’Orléans, comment ne pas remercier la Sainte de la Patrie pour la sollicitude toute particulière qu’elle manifeste envers la Maison de Bourbon-Orléans ?

    Comment ne pas être touché par sa tendresse, si l’on se rappelle le sentiment de paix et de concorde familiale qui régnait lors des funérailles de Son Altesse Royale le Prince François de France célébrée le 6 janvier 2018, en la fête de l’Epiphanie. Ce jour étant le 606ème anniversaire de la Sainte de la Patrie.

    Plus tôt dans le temps, Son Altesse Royale, feu le Comte de Paris (1933-2019) avait eu le grand courage de demander pardon pour le vote régicide de son aïeul Philippe Egalité, à l’occasion d’une Messe du 21 janvier célébrée en l’Eglise Saint Germain l’Auxerrois en la mémoire du Roi Martyr. La providence lui fit une grâce insigne en permettant son rappel à Dieu le 21 janvier 2019, le remerciant de son beau geste, et accordant ainsi une protection particulière à la Maison de France. Le signe était fort, au-delà du deuil…

    Le 29 avril 1429 Sainte Jeanne d’Arc dit à Dunois (Déposition du procès de Jeanne) : « Je vous amène, dit-elle, le meilleur secours qui ait jamais été envoyé à qui que ce soit, le secours du Roi des cieux. Il ne vient pas de moi, mais de Dieu même qui, à la requête de saint Louis et de saint Charlemagne, a eu pitié de la ville d’Orléans ».

    Ainsi, ce 8 mai 2021 marquait en même temps le 592ème Anniversaire de la libération d’Orléans et la fin des combats en 1945 ! Mais auparavant la ville avait déjà résisté victorieusement aux Huns, puis aux Normands. Etonnant destin de cette simple cité qui régulièrement marque l’histoire de France de manière éclatante et providentielle.

    Ce jour du printemps 2021, leurs Altesses Royales arrivèrent à Orléans, dans un climat difficile marqué par la crise sanitaire et des polémiques stériles. Dés son arrivée en cette auguste ville, Monseigneur le Comte de Paris déclara « Cela fait toujours plaisir à un Orléans de venir à Orléans ». (La République du Centre, 9 mai 2021).

    A la surprise de tous, ils furent reçus personnellement par le Maire d’Orléans, avant la Messe, ce qui de la part de Monsieur Serge Grouard n’était pas joué d’avance. Mais l’histoire réunit parfois ceux que la politique du présent pourraient séparer.

    La très belle homélie de Monseigneur de Moulins-Beaufort Archevêque de Reims, restera le texte de tous les possibles – toute orientée vers la gloire de Dieu, avec un superbe final :

    « La gloire du Père que Jésus veut procurer, et tous ses amis avec lui, est la vie de tous les humains, et cela pour toujours, dans la paix vivante de Dieu. Cette paix pour tous, cette paix vivante et pour toujours, nous la demandons et nous la recevons aujourd’hui comme hier et demain dans l’Eucharistie de Jésus et nous espérons, Dieu le voulant, Dieu aidant, en être les serviteurs, chacun selon la part qui lui est confiée, Amen. ».
    Sous la protection de Sainte Jeanne d’Arc, Son Altesse Royale le Prince Jean de France a reçu le corps du Christ des mains de l’Archevêque de Reims, comme en son temps le Roi Clovis, le reçut des mains de Saint Rémi. Comment ne pas y voir un signe qui peut parler à tous, croyants comme simples spectateurs ? « Celui qui croyait au Ciel, celui qui n’y croyait pas », comme le dit Louis Aragon, peuvent se retrouver ici, aux confins de la foi et de l’histoire…
    Ne peut-on pas dire alors, qu’en ce 8 mai 2021, à Orléans en l’année Saint Joseph, le Ciel de notre France s’est ouvert ! »

    Restent alors aux hommes à faire que ce qui doit être advienne : pour la Monarchie royale, en France. Et, là encore, Jeanne d’Arc, la Sainte de la Patrie, nous le souffle, au-delà des siècles : « Les hommes batailleront, et Dieu donnera la victoire »…

    Source : http://www.actionroyaliste.fr/

  • Navigation sélective sur le Net : échos des Blogs, des Pages Facebook, et d'ailleurs...

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     1. Sur les Blogs, sur Facebook ou  ailleurs... :  

     

    1. Le monde s'arme alors que l'Occident désarme (par Jean-Dominique Merchet) : http://www.lopinion.fr/blog/secret-defense/monde-s-arme-alors-que-l-occident-desarme-11598

    1 BIS (J-D M), à propos du Rafale : http://www.lopinion.fr/blog/secret-defense/dissuasion-vous-avez-dit-reunion-11687

    3. (Vidéo) François Hollande chahuté et sifflé à Carmaux, chez Jaurès : http://www.francetvinfo.fr/politique/video-francois-hollande-chahute-a-son-arrivee-a-carmaux-la-ville-de-jean-jaures_583873.html

    4. (Vidéo) Sur RFI, le juge Marsaud parle des djihadistes « français » ( !) en Syrie : http://www.rfi.fr/emission/20140424-alain-marsaud-depute-pdt-groupe-travail-syrie/#./?&_suid=139843399312507552310605199264

    5. Dans Le Point, par Jean-Paul Brighelli : "Les forums de profs , une cour de récré dictatoriale" : http://www.lepoint.fr/invites-du-point/jean-paul-brighelli/brighelli-les-forums-de-profs-une-cour-de-recre-dictatoriale-24-04-2014-1815776_1886.php

    6. Dans Valeurs actuelles, Fabrice Madouas interroge Hugues Moutouh : "Il faut adapter notre législation antiterroriste" : http://www.valeursactuelles.com/soci%C3%A9t%C3%A9/hugues-moutouh-%C2%AB-il-faut-adapter-notre-l%C3%A9gislation-antiterroriste-%C2%BB

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  • La nation française, tentative d'une définition. Partie 2 : La naissance d'une nation, bien avant 1789, par Jean-Philipp

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    Sous l’Ancien régime, la nation française existe sans que la notion soit toujours précisée en tant que telle :

    jean philippe chauvin.jpgpour faire simple, il est possible de dire que, si l’État de France naît avec l’élection en 987 du roi Hugues Capet (et sans que le nom de France ne soit, d’ailleurs, accolé au titre de roi, ce qui n’adviendra qu’à partir de Philippe-Auguste), la nation française, elle, apparaît d’une certaine manière en 1214 avec la victoire de Bouvines et le soutien des bourgeois des villes aux armées royales de celui qui, alors, passe du statut de suzerain (« le roi des nobles », en somme) à celui de souverain (« le roi de France » et, désormais, des Français au-delà des simples liens féodaux). Mais la France est déjà la France, quelles qu’en soient les frontières et l’espace du moment considéré, et c’est en cela aussi qu’il est crédible de la qualifier de « nation », c’est-à-dire de cadre dans lequel est reconnue (sinon acceptée…) une autorité temporelle (politique) suprême, parfois sans beaucoup de pouvoir(s), et qui s’incarne alors dans « le » roi, qu’il faut comprendre au double sens de personne physique inscrite dans une suite familiale (qualifiée de dynastie) et de magistrature suprême de l’Etat, résumée à « l’Etat », terme employable ici dans le sens de l’instance de décision politique « supérieure » du royaume, au-delà des centres de décision locaux, féodaux ou communaux.

     

    Au Moyen âge et jusqu’en 1789, la Monarchie construit la nation comme espace politique et géopolitique, inaliénable ou revendiqué comme tel (ce qu’évoquent les fameuses lois fondamentales du royaume, véritable constitution coutumière et traditionnelle), et sur lequel s’exerce la souveraineté de l’État royal sans, pour autant, supprimer toutes les autres instances de décision du pays, qu’elles soient politiques, administratives ou religieuses (mais aussi sociales et corporatives). « Les rois ont fait la France », affirmait un vieux chant royaliste (en l’occurrence « la Royale », hymne de l’Action Française depuis les années 1920), et ce n’est pas faux, si l’on précise bien le sens du verbe « faire » en cette occasion historique. Faire la France, c’est-à-dire en « construire » les contours territoriaux mais aussi fonder une culture politique d’Etat particulière, former une unité qui, au-delà des différences et des diversités (termes qu’il convient d’accorder pour que ce qu’ils recouvrent ne deviennent pas antagonistes), ordonne l’ensemble en un équilibre supérieur et « reconnaissable » autant à l’intérieur que pour l’étranger.

     

    C’est l’espace de la Cité France (au sens de la « polis » tel que les Athéniens l’ont définie il y a 2500 ans) qui se construit au fil des siècles et qui permet, en 1789, d’avoir les frontières métropolitaines que nous connaissons encore aujourd’hui, à quelques exceptions et ajouts près (la Sarre en moins ; Avignon, Nice et la Savoie en plus), et qui forment « l’hexagone » identifiable sur les cartes depuis le XVIIIe siècle. Mais la nation n’est-elle qu’un pays, un territoire ? Bien sûr que non : elle est aussi une « unité » (terme préférable à « identité » qui renvoie trop à l’uniformité et à l’égalité jacobines) incarnée et garantie par l’autorité royale jusqu’à la Révolution, une « histoire d’histoires » dominée par celle de l’État royal (qu’il met en scène, d’ailleurs, par volonté d’une légitimation fondée sur les temps passés et la « gloire du roi ») mais complétée par une histoire « sainte » (autour de l’Église, de ses rites et doctrines, de ses saints parfois très locaux et de ses traditions enracinées dans des terroirs, y compris sous forme de superstitions ancestrales…) et des histoires « communautaires », mélanges de mémoires ethniques, « provinciales » (les provinces étant, d’une certaine manière, une « invention » de l’État royal unificateur et incorporateur pour garantir un sentiment d’appartenance à l’ensemble sans trancher les racines de mondes anciens parfois immobiles) et villageoises.

    L’effort multiséculaire de la Monarchie pour « faire France » se traduit, au-delà de la conquête, du traité, du mariage ou de l’héritage, par la mise en place d’un appareil d’État (qui s’appuie aussi sur « l’apparat d’État » depuis les rois de la Renaissance et particulièrement le roi-mécène François 1er jusqu’aux rois versaillais) et d’une culture royale qui, bientôt, se fait nationale, en particulier à travers l’édit de Villers-Cotterêts qui fait de la langue du roi (la langue française) la langue des actes administratifs (en remplacement du latin, et non des langues locales) et la création du Collège des lecteurs royaux (aujourd’hui Collège de France), mais aussi l’Académie française. La Révolution, dans son surgissement et ses rugissements, croira faire œuvre originale en remodelant le pays selon un schéma rationnel et presque clinique, et cela au nom d’une conception idéologique de la nation (qui se doit d’être « une » comme la « volonté nationale » qui doit en être l’unique législatrice pour l’ensemble des territoires qui, eux-mêmes, se doivent d’être « égalisés », selon la conception des constituants de 1789-1795) ; en rompant avec ce qui avait fait, justement, la particularité (sans être forcément originale, à bien y regarder) de la nation française depuis les premiers capétiens, c’est-à-dire l’acceptation et l’incorporation des histoires et des enracinements immémoriaux, de ces multiples « traditions critiques » au sein d’un ensemble pluriel. La richesse culturelle de la France, de cette France aux mille blasons, sera fortement dépréciée par le jacobinisme d’État hérité de la Révolution et de l’Empire… Mais elle survivra, « malgré la République ». Et c’est aussi elle qui permet à notre pays d’être, jusqu’à la crise sanitaire, la première destination touristique mondiale…

     

    (à suivre)

    Source : https://jpchauvin.typepad.fr/

  • Sur le blog de notre ami Marc Rousset : 10 arguments en faveur de l’immigration qui sont faux (II/II).

    Source : http://marcrousset.over-blog.com/

    6) “L’immigration est une chance économique pour la France”

    Une telle affirmation relève là encore de l’acte de foi, et non d’une tentative d’examiner objectivement la question. Pour en arriver à une telle contre-vérité, il faut par exemple, à la manière du Figaro en 2014, ne regarder que l’immigration européenne : ils titraient ainsi “Les immigrés contribuent plus à l’économie britannique qu’ils ne lui coûtent” en référence à un article de Dustmann & Frattini.

    Quel était le réel bilan que vous pouviez lire dans cette étude ? L’immigration européenne a rapporté 4 milliards de livres au Royaume-Uni de 1995 à 2011 quand l’immigration extra-européenne en a coûté… 118 milliards. Un exemple parmi d’autres de manipulation classique des chiffres consiste donc à ne jamais considérer uniquement l’immigration extra-européenne (ou simplement africaine), alors qu’il s’agit bien de cette immigration là que critique une bonne partie des Français.

    Si le fait d’accueillir 10 millions d’étrangers augmentera mécaniquement le PIB de la France, cela permettrait-il pour autant d’augmenter la richesse par tête ? Que nenni.

    Alors que quelques employeurs profiteront peut-être d’une main d’oeuvre peu chère, les travailleurs faiblement qualifiés seront les premiers à y perdre en terme de salaire et d’emploi, et les études sont nombreuses à le prouver (Chiswick, 2006; Jaeger, 1998; Borjas, 2004; Dustmann, 2013; Nickell & Salaheen, 2008). Incroyable mais vrai, la gauche prétendument “sociale” fait semblant de l’ignorer, car elle sacrifierait n’importe lequel de ses idéaux sur l’autel de l’anti-racisme et de la diversité.

    En réalité, le coût total de l’immigration à l’échelle de la France est quasiment impossible à déterminer précisément. Les estimations les plus optimistes, en s’appliquant à oublier un très grand nombre de paramètres qui pèsent négativement sur la balance, arrivent timidement à des bilans à peine positifs. L’étude de référence sur “L’Impact budgétaire de 30 ans d’immigration en France” publiée en 2018 par le CEPII estime le coût de l’immigration à environ 40 milliards d’euros.

    Il semblerait pourtant que même ce chiffre soit sous-estimé. L’étude s’arrête en 2011, tandis que le phénomène migratoire a au contraire connu une forte hausse depuis dix ans. Cette étude exclut également les coûts de l’immigration irrégulière, alors qu’ils sont considérables au moins depuis la crise des réfugiés de 2015. Pour finir, seules les dépenses individualisables au niveau des foyers sont prises en compte, réduisant l’analyse aux dépenses sociales et d’éducation, et oubliant ainsi une bonne partie des dépenses.

    En réalité, quasiment toutes les tentatives d’estimation du coût de l’immigration “oublient”  de très nombreux paramètres, qui sont pourtant des pertes nettes considérables pour la France : coût de l’immigration clandestine, coût de la politique d’asile, coût des migrants en matière de santé, coût de l’insécurité (j’ai prouvé ici que l’immigration était responsable d’une grande partie de la délinquance en France), coût de la paix sociale, évasion sociale colossale, coût des étudiants étrangers, et enfin, coût de la propagande pour convaincre les Français indigènes que l’immigration est une richesse.

    La prochaine fois que quelqu’un prétend trouver un bilan économique positif de l’immigration à la France, posez-lui donc les questions suivantes : prend-il en compte tous ces paramètres, prend-il en compte les descendants d’immigrés, et distingue-t-il l’immigration africaine du reste?

    Sources :

    Christian Dustmann, Tommaso Frattini, The Fiscal Effects of Immigration to the UK, The Economic Journal, Volume 124, Issue 580, November 2014, Pages F593–F643

    “L’Impact budgétaire de 30 ans d’immigration en France”, CEPII (2018)

    7) “Ils ne sont pas plus criminels que les autres”

    Parmi les arguments pour l’immigration, celui-ci consiste tout simplement à nier l’existence de la sur-criminalité des populations issues de l’immigration. C’est par exemple le cas de l’ultra-immigrationniste Aurélien Taché, qui demandait il y a quelques mois à ce qu’on lui “donne les titres de presse qui montrent que des demandeurs d’asile ont fait de la délinquance”. On peine à imaginer qu’il croit vraiment ce qu’il dit, tant cet aveuglement est aberrant, mais on peut lui rappeler l’histoire récente de Tommie Lindh, ou encore de ce Congolais qui a violé une vieille dame de 92 ans dans un EHPAD.

    Mais évidemment, même si nous faisions une liste des centaines de faits divers atroces impliquant des immigrés, cela ne convaincrait pas un immigrationniste. Cela est compréhensible, et même défendable dans la mesure où l’argument du lien entre immigration et criminalité doit s’appuyer sur des moyennes et non des cas isolés !

    Avant d’évoquer ces moyennes, rappelons un élément fondamental : l’immigration que nous critiquons est majoritairement l’immigration africaine. Nous n’avons aucune difficulté à admettre que les Est-asiatiques en France ne posent aucun problème de délinquance, ou même qu’ils puissent être encore moins délinquants que les Français de sang. (Pour autant, cela ne justifierait pas leur venue en France, mais c’est un autre débat.)

    Même en France où il est difficile d’établir des statistiques ethniques, le lien entre immigration et sur-criminalité existe et a été prouvé plusieurs fois, j’y ai consacré un article entier en faisant une liste de 10 preuves irréfutables. Je vous renvoie à mon article, mais je vais rapidement rappeler les éléments les plus accablants :

    • D’après le bilan statistique “Insécurité et délinquance” publié par le Ministère de l’Intérieur, les étrangers sont en moyenne 3 fois plus souvent mis en cause pour homicides que les Français, et 8 fois plus souvent mis en cause pour vols violents sans armes.
    • Le bilan de l’étude de Hugues Lagrange, datant de 2010 et publié dans “Le Déni des Cultures” est le suivant : A statut social égal, « les adolescents éduqués dans des familles (originaires de pays) du Sahel sont trois à quatre fois plus souvent impliqués comme auteurs de délits que les adolescents élevés dans des familles autochtones; et ceux qui sont éduqués dans des familles maghrébines, deux fois plus ».
    • L’enquête de délinquance autorapportée conduite en 2000 par Sebastian Roché et publiée dans La Revue Internationale de Criminologie conclut que les jeunes d’origine maghrébine sont presque deux fois plus nombreux que les Français autochtones à commettre plus de dix actes peu graves, et presque trois fois plus nombreux que les Français autochtones à commettre plus de trois actes graves.
    • Selon l’étude menée entre 1985 et 2000 sur les dossiers du tribunal de Grenoble par des chercheurs du CNRS, les Français autochtones sont 2 fois plus victimes de faits graves qu’ils n’en sont les auteurs, tandis que les Africains d’origine (Afrique du Nord et subsaharienne) sont auteurs de faits graves trois fois plus qu’ils n’en sont victimes.

    Sources :

    Hugues Lagrange, 2010, Le déni des cultures, Paris, Seuil

    “Insécurité et délinquance”, SSMSI, 2018

    Sebastian Roché. Ethnicité et délinquance des jeunes en France : Une question politique à la lumière des résultats d’un enquête auto-déclarée. Revue Internationale de Criminologie et de Police Technique et Scientifique, Polymedia Meicht

  • Éphéméride du 13 janvier

    Poitiers, de nos jours

     

     

    367 ou 368 : Mort d'Hilaire de Poitiers 

     

    Né dans une famille gallo-romaine païenne d'Aquitaine, noble et riche, Hilaire demande le baptême à 30 ans, puis est élu évêque de Poitiers.

    Il rencontre saint Athanase d'Alexandrie, alors en exil en Gaule à cause de l'hérésie arienne.

    Combattant à son tour cette hérésie, il est exilé en Phrygie sur ordre de l'empereur Constance pour avoir défendu la foi trinitaire dans une Gaule acquise à l'arianisme. Il revient d'Orient après la mort de Constance pour finir ses jours à Poitiers en 367 ou 368.

    En accueillant saint Martin, pour fonder le monastère de Ligugé, il favorisa l'instauration du monachisme. 

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    Saint Hilaire et Saint Athanase, champions de l'orthodoxie chrétienne face à l'arianisme

     

    http://sainthilaire-culture.monsite-orange.fr/hilairedepoitiers/index.html 

     

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    1129 : Hugues de Payns fonde l'Ordre du Temple

     

    Le nouvel ordre - religieux et militaire - suit la règle de Saint Benoît, et ses membres deviennent vite célèbres sous le nom de Templiers.

    Il fut créé par Hugues de Payns (prononcer "pin") au Concile de Troyes, sous forme de la milice des Pauvres Chevaliers du Christ et du Temple de Salomon. Il reçut sa reconnaissance canonique dix ans plus tard, le 29 mars 1139.

    Il ne dura pas tout à fait deux siècles, puisqu’il fut dissous le 22 mars 1312, par le Concile de Vienne.

    En France, tous ses membres furent arrêtés d'un coup, le même jour, le 13 octobre 1307, sur ordre de Philippe le Bel (voir l'Éphéméride du 13 octobre) et le Grand maître de l'Ordre, Jacques de Molay, fut brûlé vif à Paris en 1314 (voir l'Éphéméride du 18 mars)  :

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    http://templiers.org/templiers.php

     

     

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    1151 : Mort de Suger

     

    On a presque tout dit de Suger et sur Suger - en tout cas on a cerné l'essentiel de son être profond... - lorsqu'on a rappelé sa célèbre et magnifique devise : 

    De materialibus ad immaterialia...

    Une règle de vie qu'il a tirée de l'inépuisable trésor constitué par la sagesse et la philosophie antique; qu'il a reçue et apprise de ces grecs et de ces romains dont nous sommes issus et à qui nous devons tout...

    Toute la vie, toute l'oeuvre de Suger tient en cela en effet : amener les hommes, par des choses matérielles et sensibles, vers les choses supérieures et immatérielles.

    On sait que Suger peut être légitimement regardé comme celui qui a, sinon inventé, du moins donné ses lettres de noblesse à ce que l'on appelle fort improprement l'Art gothique, et dont le nom véritable est Art ogival ou Art français. C'est précisément à travers cet Art, dont Saint Denis (qu'il a reconstruit, ci dessous) est le premier exemple que Suger a mis en application sa doctrine.

    PLC97_45.jpg    

    Ce n'est pas tant la croisée d'ogives (connue par les architectes romans) qui caractérise le nouveau style que va imposer Suger. C'est bien plutôt le passage du mur porteur au pilier porteur, comme le montrent les deux croquis suivants :

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    Les parties hautes (charpente, toiture...) sont désormais supportées par des ogives,
    qui retombent non sur les murs mais sur des piliers.
     
     

    Pour faire court, donc, le bâtiment roman "fonctionnait" par muralité, c'est-à-dire que le poids des parties supérieures (charpentes et toitures, sommet des murs et des tours etc...) reposait intégralement sur les murs extérieurs - alors que le nouveau style va "fonctionner" par piliers porteurs. Les murs, dasn l'art roman, devaient donc être extrêmement épais et, par voie de conséquence, ne pouvaient ni monter très haut ni être percés de trop larges fenêtres, ce qui les aurait affaiblis et aurait entraîné l'écroulement de l'ensemble. 

    suger Croisee Ogive.JPG
     Même chose, mais vue par en-dessous...
     

    D'où, à l'intérieur, cette ambiance très intime de l'Art roman. Au demeurant fort belle et fort prenante, et tout à fait propre à élever l'âme...

    Avec le nouveau style, et Suger, tout va changer, comme on le voit ci dessous avec ces deux vues intérieures de Saint-Denis :

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              La consécration du chevet de Saint Denis eut lieu le 11 juin 1144, six ans et demi avant la mort de Suger : voir l'Éphéméride du 11 juin

     

    L'idée est, bien sûr, de faire se croiser les ogives, comme on le faisait depuis longtemps, mais surtout et essentiellement de reporter au maximum la poussée des parties supérieures sur des piliers : énormes (voyez ceux de Notre-Dame de Paris) ces piliers vont soulager les murs; qui, du coup, pourront monter beaucoup plus haut mais, surtout, être percés de larges baies.

    Voire même, comme à la Sainte Chapelle, disparaître presque complètement. D'où des édifices inondés de lumière à l'intérieur (voyez Amiens...) et une ambiance radicalement différente de celle de l'art roman.

    Il s'agit bien là d'une conception théologique de la lumière, pourrait-on dire : cette lumière qui inonde tout, et qu'il faut laisser entrer à flots, pour Suger, c'est évidemment "la" seule et unique vraie lumière, celle du Christ, éclairant et illuminant les hommes.

    Et voilà comment, "de materialibus"..., ceux-ci sont conduits "ad immaterialia"...

    028.jpg

    Dans notre album L'aventure France racontée par les cartes. voir la photo "Expansion de l'art ogival (ou "art français)"

     

    http://www.tourisme93.com/document.php? project=basilique&locale=fr&level1=menu1_basilique_b1_1&level2=3&doc=dec_architecture&page=2

     

     

    Voir aussi notre Album : La Basilique de Saint Denis, nécropole royale.... 

    ou ce même Album en version "vidéo" :  En vidéos : Lieux, Monuments, Personnages majeurs de nos Racines, de notre Histoire, de notre Être profond... )

     

     

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    1654 : Mort de Jacques Lemercier

     

    Architecte et Ingénieur du Roi, il s'est largement illustré à Paris, où il a bâti L'oratoire du Louvre, la Chapelle de la Sorbonne, le Palais-Royal (appelé d'abord Palais Cardinal), l'église Saint-Joseph des Carmes, le Val de Grâce (commencé par François Mansart, qui n'y travailla qu'une année, remplacé ensuite par Lemercier : voir l'Éphéméride du 10 février consacrée au Voeu de Louis XIII), le Pavillon de l'Horloge au Louvre, ainsi que le quart Nord-Ouest de la Cour carrée : il double la façade de Pierre Lescot, élève le pavillon d'angle et commence l'aile septentrionale...

    Il est aussi celui qu'a choisi Richelieu - à partir de 1631 - pour faire édifier la ville et le Palais de Richelieu : si le Palais a été, hélas, intégralement démoli à la Révolution, la ville, elle, reste un très intéressant exemple de modernité urbanistique à l'époque et de la cité idéale, telle qu'on la concevait alors... 

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     Jacques Lemercier, représenté devant une vue de la chapelle de la Sorbonne, construite entre 1635-1653, Philippe de Champaigne, 1644

     

           À propos de Richelieu (ville et Château) les deux vidéos suivantes permettent de se faire une petite idée de la beauté et de la richesse de ce Patrimoine dont nous a privé la Révolution :

     

              • Ensemble, extérieur et intérieur :

              http://www.dailymotion.com/video/x2kmkt_trailer-richelieu...

     

             • Extérieur et jardins seuls :

            

  • Dans le monde et dans notre Pays légal en folie : revue de presse et d'actualité de lafautearousseau...

     

    Hier, nous parlions ici-même de nos frères du Kosovo, pour, modestement et avec nos trop faibles moyens, au moins dire qu'ils sont chez eux, chez eux, dans leur terre du Kosovo serbe, et qu'ils sont fondés à reprendre, fût-ce par la force, ce qu'on leur a injustement enlevé, par la force...

    Nous exprimons aujourd'hui - une fois de plus !... - notre soutien à d'autres frères : ceux d'Arménie, en général, et de l'Artsakh, en particulier : ils sont en première ligne face à l'agression brutale et haineuse de l'Islam expansionniste exterminateur, comme en 1915...

    Au moins, nous ne les oublions pas, nous ne restons pas indifférents : mieux vaut allumer une lumière, si petite soit-elle, que de maudire l'obscurité...

    https://factuel.media/blogs/blog-articles/quel-avenir-pour-les-120-000-armeniens-du-haut-karabagh_ba_20506902

    Paris : Rassemblement pour Artsakh

     

    VIVE LE KOSOVO SERBE !

     

    VIVE L'ARTSAKH LIBRE,

     

    PARTIE INTÉGRANTE DE L'ARMÉNIE !

     

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    1. De Fabien Bouglé (sur tweeter) :

     

    2. Sur Europe 1, reçu par Dimitri Pavlenko, Gaspard Proust n'a pas "loupé" la NUPES ! :

    (extrait vidéo 4'36)

    https://twitter.com/EllaKelian/status/1664175088588005381?s=20

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    3. Il vient encore d'être durement attaqué : Didier Raoult se défend, calmement :

    "Leçon du covid : c'est nous les gentils ! Il fallait organiser de tester le plus tôt possible. Confinement, couvre feu et masques dans la rue ne servent à rien en situation épidémique. Les virus mutent très rapidement, il fallait séquencer leur génomes. Il fallait surveiller les élevages de visons dès juin 2020 pour éviter l'émergence de variants nouveaux. Il ne fallait pas croire que l'hydroxychloroquine tuait 10% des patients traités (Lancet), ni que le traitement par hydroxychloroquine était un désinfectant d'aquarium toxique ! (cf olivier veran). Il ne fallait pas croire que l'ivermectine est un médicament réservé aux animaux (information FDA). Il ne fallait pas croire qu' un vaccin allait éradiquer une maladie qui infecte aussi les animaux et dont l' immunité naturelle est faible car on peut faire plusieurs covid. On ne peut considérer éthique un consentement dans un essai vaccinal obtenu par contrainte (déclaration d' Helsinki). Le vaccin n' empêche pas la contagion qui n'avait pas été évaluée. Le vaccin Covid n'est plus recommandé au dessous de 50 ans car sans bénéfice (pour les patients). On ne doit pas interdire un traitement anodin comme l' hydroxychloroquine avant de s' être donné les moyens de prouver qu'il est inefficace ou dangereux (on a avec hydroxychloroquine la plus basse mortalité au monde : 7% des hospitalisés à l' IHU en 2020 et 2021). Et c'est nous qu'on harcèle !"

    https://images.bfmtv.com/R5v0nQdiy4_5a0V-vvHrBN-wFiw=/0x0:1280x720/1280x0/images/Un-collectif-de-scientifique-reproche-a-Didier-Raoult-des-essais-sauvages-1646551.jpg

     

    4. Vivre Français communique :

    "Adhérez à Vivre Français !  Rejoignez un cercle de réflexion et une communauté dynamique, composée de personnes engagées partageant une vision commune pour la France. Ensemble, nous écrivons une nouvelle page. Rejoignez-nous dès maintenant !"
     
     

     

    5. D'accord avec la juste colère de Bruno Attal et, donc, le ton de son message (sur tweeter) :

    "635 000€ des #FondsMarianne pour ça ? Vous vous foutez de nous ?"

    https://twitter.com/Bruno_Attal_/status/1664030457359368195?s=20

    La réponse est "OUI", Bruno Attal !

    OUI, LE SYSTEME SE FOUT DE NOUS !

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    6. Le Figaro Histoire :

    "Parce qu'il n'est pas vrai que "rien n'est plus faux que de dire que l'Europe a des racines gréco-romaines", le Figaro Histoire rappelle l'immensité du legs reçu de l'Antiquité, avec Rémi Brague, Alexandre Grandazzi, Stéphane Ratti, Peter Burke, Jean Louis Voisin."

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    7. Et puisqu'un bon dessin vaut mieux qu'un long discours, terminons cette série d'aujourd'hui avec celui paru dans Famille chrétienne :

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    À DEMAIN !

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  • Cela s'est passé dans la basilique de Sainte Sophie...

    Hasard du calendrier, télescopage de l'Histoire et de l'actualité : au moment où l'on apprend que "l'apprenti Hitler" de la Turquie, qui rêve de reconstituer l'Empire Ottoman, re-transforme en mosquée la basilique de Sainte Sophie, notre Ephémeride de ce jour, 16 juillet, raconte comment s'est noué le drame du schisme de 1054, précisément dans la basilique Sainte Sophie...

    1054 : Humbert de Moyenmoutier dépose la Bulle d'excommunication du Patriarche de Constantinople sur l'autel majeur de Sainte Sophie 

     

    De Michel Mourre (Dictionnaire Encyclopédique d'Histoire, pages 2245/2246) :

    "Cardinal français. Originaire de Lorraine ou de Bourgogne, moine bénédictin à l'abbaye de Moyenmoutier, il devint le secrétaire de Bruno de Toul, qui, devenu le pape Léon IX, l'appela à Rome et le fit cardinal (1050). Il fut avec Hildebrand (futur Grégoire VII) l'un des plus actifs artisans de la réforme de l'Eglise au milieu du XIème siècle. En 1054, il fut envoyé comme légat pontifical  à Constantinople, où son manque de diplomatie contribua à rendre définitif le schisme byzantin."

    16 juillet,concordat,napoleon,pie vii,tunnel du mont blanc,de gaulle,montlhéry,jeanne de chantal

    C'est l'Empereur Justinien qui fit édifier la basilique Sainte-Sophie (du grec Ἁγία Σοφία / Hagía Sophía, qui signifie "sainte Sagesse", "Sagesse Divine", en turc Ayasofya) ; lorsqu'il pénétra dans l'édifice, enfin terminé, et stupéfait par tant de splendeur, il s'écria "Je t'ai surpassé, Salomon !", faisant allusion à la magnificence du Temple de Jérusalem.

    C'est pourtant dans ce monument si splendide qu'eut lieu - en 1054 -  l'épisode peut-être le plus tragique de l'histoire de l'Eglise chrétienne...

    http://medieval.mrugala.net/Architecture/Turquie,_Istanbul,_Basilique_Sainte-Sophie/Turquie,_Istanbul,_Basilique_Sainte-Sophie.htm

     

    16 juillet,concordat,napoleon,pie vii,tunnel du mont blanc,de gaulle,montlhéry,jeanne de chantalPour comprendre le rôle respectif des uns et des autres, dans ce drame de la séparation de l'Eglise chrétienne, il faut replacer les choses dans le cadre du pontificat de Léon IX (ci contre, le seul pape alsacien de l'histoire, voir l'Ephéméride du 19 avril), profondément pénétré par les idées réformatrices du milieu ecclésiastique lotharingien, et qui s'appliqua à rétablir la discipline religieuse.

    Dès son élection, décidé à engager une intense réflexion sur ce que devait être la réforme de l'Église - ce qui aboutira à la réforme Grégorienne... -  Léon IX s'entoura de ces prélats lotharingiens acquis aux idées réformatrices : Humbert de Moyenmoutier, Hugues Candide, Frédéric de Lotharingie (futur pape Étienne IX); et de deux moines italiens : Pierre Damien et Hildebrand (futur Grégoire VII), les faisant tous cardinaux.

    Mais, parallèlement, et indépendamment de ces sujets, la mésentente cordiale entre Rome et Byzance ne faisait que s'amplifier. Ulcérés par la politique pontificale en Italie du Sud, où ils avaient des intérêts, les Byzantins, sous le patriarcat de Michel Cérulaire (1043-1058), s'éloignèrent de plus en plus de Rome. Et les rancoeurs se cristallisèrent à l'occasion d'une controverse sur l'usage des azymes dans la communion (les Latins se servaient d'hosties non fermentées pour célébrer l'Eucharistie, contrairement à l'usage traditionnel conservé par les Grecs qui employaient du pain ordinaire). Léon IX fit entreprendre la réfutation des traités grecs sur ce problème, et sur l'ensemble du contentieux qui opposaient Romains et Byzantins : dans son Dialogus, Humbert de Moyenmoutier écarta les assertions des Grecs, condamna le mariage des prêtres en usage en Orient depuis l'Antiquité, accusa les Byzantins d'hérésie parce qu'ils n'admettaient pas le Filioque et les menaça d'excommunication...

    16 juillet,concordat,napoleon,pie vii,tunnel du mont blanc,de gaulle,montlhéry,jeanne de chantalCe dialogue mal engagé s'acheva tout aussi mal lors de la légation romaine à Constantinople, malgré les efforts de l'empereur Constantin IX Monomaque (ci contre) : les légats Humbert, Frédéric et Pierre d'Amalfi excommunièrent le patriarche et ses partisans (16 juillet 1054); Michel Cérulaire riposta par une excommunication générale des Latins...

    Cette rupture ne doit cependant pas être exagérée : au départ, elle n'était pas plus grave que bien d'autres schismes précédents, finalement sans conséquences majeures ni pérennes; mais, du fait des circonstances, la séparation devint définitive et entraîna les autres patriarcats orientaux ainsi que les peuples convertis au christianisme par les Grecs (Serbes, Bulgares, Russes, Roumains)... C'est donc, en quelque sorte, un concours de circonstances malheureux qui consolida une des frontières religieuses les plus durables qui aient été.

    Au moment où le schisme fut consommé, Léon IX était déjà mort (19 avril 1054), et rien ne permet de voir dans cette rupture entre l'Orient et l'Occident une action calculée d'Humbert de Moyenmoutier ou des lotharingiens de l'entourage de Léon IX (même si rien ne permet de dire le contraire) : est-ce que, de part et d'autre, on savait où on allait (au schisme définitif) ou est-ce que, parce qu'il était bilingue, Humbert s'est vu confier une mission de dispute théologique qu'il a menée avec application, en conformité avec son engagement de réformateur "intraitable" et qui - par manque de diplomatie de part et d'autre... - a dégénéré sans que nul n'en ait perçu dès l'abord les conséquences ?

    16 juillet,concordat,napoleon,pie vii,tunnel du mont blanc,de gaulle,montlhéry,jeanne de chantal

    lafautearousseau

  • Au hasard de la navigation sur le Net : échos des Blogs, des Pages Facebook, et d'ailleurs....

    capture d'ecran blog.jpg        (Cette chronique n'a pas d'autre objet que de communiquer à nos lecteurs des articles et prises de positions sur lesquels nous nous trouvons en convergence, totale ou, au moins, partielle, et sur des points d'importance; elle ne signifie évidemment pas accord total et permanent, sur tous sujets et en toute occasion, avec les Blogs ou Pages mentionnées... Même chose pour les liens envoyés par des lecteurs, pour approfondir tel ou tel sujet traité sur le Blog, pour "aller plus loin"...)  

     

     1. Sur les Blogs, sur Facebook ou ailleurs... :  

    Les "jeunes" nous souhaitent la Bonne Année : c'est sur Boulevard Voltaire : http://www.bvoltaire.fr/christinetasin/les-identitaires-ne-sont-que-des-amateurs,7438

    1. Les Enfants d'abord : tribune du Professeur Joyeux dans Le Figaro : http://www.professeur-joyeux.com/images/lefigaro_20121226.pdf

    2. Le scandale de la chapelle Laënnec, monument historique "rasée par erreur" - et en cachette -il y a un an : http://patrimoine.blog.pelerin.info/2013/01/03/la-sacristie-classee-hopital-laenec-detruite-par-erreur/?utm_source=feedburner&utm_medium=email&utm_campaign=Feed%3A+PatrimoineEnBlog+%28Patrimoine+en+blog%29

    3. "Tête d'Henri IV" : l'ADN a-t-il vraiment parlé définitivement ? : Sud-Ouets donne la parole aux "oui" et aux "non" (dont Philippe Delorme... :

    - les "oui" : http://www.sudouest.fr/2012/12/31/le-crane-mysterieux-authentifie-c-est-bien-la-tete-du-roi-henri-iv-922451-3.php

    - les "non" : http://www.sudouest.fr/2013/01/03/sciences-l-authentification-de-la-tete-d-henri-iv-contestee-par-un-historien-924364-4344.php

    4. Merci les patrons : une charge bienvenue de Christophe Geffroy sur cette immigration folle qui nous ruine Merci les patrons.pdf

    5. Sur son Blog, le dernier livre de Bernard Lugan : Mythes et manipulations de l'histoire africaine : http://bernardlugan.blogspot.fr/2013/01/nouveau-livre-de-bernard-lugan-mythes.html 


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    2. La "bourse aux liens", envoyés par des lecteurs, pour approfondir et aller plus loin...

     

    1. Pour celles et ceux qui ne lisent pas le Fig, un article court, clair et rigoureux du professeur Rémi Brague, sur l’enfant dans un couple d’homosexuelsLes plateaux de télé et les radios sont saturés d’écrivassiers et de défenseurs de l’adoption pour les invertis et autres tribades, qui alimentent leurs discours creux par un “toutes les études ont montré ...”. Rémi Brague explique l’absurdité d’une telle affirmation : 121229 REMI BRAGUE FIG MARIAGE.pdf

     

    2. Sur le petit texte de Marguerite Duras :

    Avec cette liste nous avons la confirmation de la boboisation de ce débat infecte. Comme toujours les commentaires des lecteurs montrent que le bon sens populaire n’est pas perverti par cette camarilla de petits bourgeois friqués qui ne savent comment exister en haut de l’affiche.

    http://tempsreel.nouvelobs.com/mariage-gay-lesbienne/20130108.OBS4745/manifeste-au-mariage-pour-tous-nous-disons-oui.html

    L’autre enseignement est le soutien que constitue le NouvelObs à un concubin en perdition, seul journal de gauche aussi couché, dans cette catégorie. Les contorsions de son rédacteur en chef, Claude Weill dans des émissions comme C dans l’air, pour essayer de sauver tant l’image qu’un embryon de programme de normal 1er ont quelque chose de pathétique … Comme c’est une affaire où l’on va tout droit à des crimes de pédophilie si la loi passe, il est important de conserver cette liste …
     

    3. Sur François Hollande, "Je taxe donc je suis" :

    Depuis 30 ans, la France se contente de médiocrité. Par Christian Saint Etienne
    Quand les riches partent, les pauvres s’appauvrissent mais aujourd’hui la sphère éducative et les médias fustigent les entreprises.
    On ne retrouve cette médiocrité consentie que dans de rares pays tels le Venezuela, la Corée du Nord ou Cuba.
    L’économiste Christian Saint Etienne, invitée de Hedwige Chevillon, revient sur l’état de la France et de sa médiocratie…
    Dans notre pays 1 million d’entrepreneurs font vivre 64 millions de français
    Mais pourquoi sommes-nous si médiocre ?
    Selon lui, 3 grandes sphères expliquent que l’on se contente de cette médiocrité :
    - La sphère éducative où l’on aborde l’entreprise uniquement du coté négatif : faillites, chômage etc… Jamais, la prise de risque n’est abordée !
    - La sphère médiatique (à l’exception de BFM) où l’on traite les entreprises de la même manière qu’à l’école et où l’on oublie de dire que les 25 années avant la crise de 2008 ont permis de créer, en France, 2,5 millions d’emplois !
    - Enfin la sphère : « opinion publique », L’éducation et les médias travaillent sur les cerveaux des concitoyens qui ne voient l’entreprise que négativement.

    Alors comment faire ?
    Déjà se poser les bonnes questions :
    - Quel rebond pour notre économie ? Et surtout quelle vision sur notre contrat social ? Il n’est pas normal de voir des jeunes créateurs d’entreprise français vouloir partir ailleurs. Le potentiel de la France est énorme…

    http://businessclubdefrance.com/tag/mediocratie/

  • Dans le monde et dans notre Pays légal en folie : revue de presse et d'actualité de lafautearousseau...

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    À Nice, des groupes d’élèves de plusieurs écoles ont organisé des prières musulmanes sur leur temps de pause méridienne. Une "minute de silence à la mémoire du prophète Mohammed" a, par exemple, été respectée par des enfants scolarisés en CM1 et CM2...

    Ces prières à l’heure du déjeuner concernent dix élèves de CM1, le 16 mai, et trois enfants du même niveau dans une autre école, le 5 juin, a précisé le Rectorat de Nice au Figaro. Dans un troisième établissement, un élève de CM2 a pris l’initiative, le 8 juin, d’organiser la minute de silence à la mémoire de Mohammed, en appelant ses camarades à y participer.

    En tout, une quinzaine d’élèves sont concernés, dans cinq établissements de primaire (Saint-Sylvestre, Fuon Cauda et Bois de Boulogne) et de secondaire (collège Pablo-Picasso, à Vallauris, et lycée d’Estienne-d’Orves, à Nice)...

    Mais, soyons clairs : ce qui nous étonne, c'est...

    que l'on s'étonne !

    Des mots indignés ont été prononcés ici ou là, mais, pourquoi s'indigner ? : si l'on plante un arbre, s'indignera-t-on de le voir, à son heure, donner des fruits ?

    Bossuet disait : "Dieu se rit des hommes qui maudissent les conséquences dont ils chérissent les causes...".

    Le Système a imposé à la France, depuis cinq décennies, une greffe jamais vue de population étrangère, provenant très majoritairement d'Afrique du Nord et sub-saharienne; et dans laquelle on compte de très, très nombreux musulmans.

    Quinze millions d'entrées - à la louche - en un peu plus de quarante ans : du jamais vu !

    Certes, tous ces nouveaux venus ne sont pas musulmans, et même, chez les Noirs, compte-t-on de nombreux chrétiens.

    Il n'empêche : dans ce trop grand nombre d'entrées en trop peu de temps, on compte forcément - on pourrait dire : statistiquement - une part forcément importante de musulmans. Et, dans le contexte d'incandescence qui est celui des mondes islamiques aujourd'hui, on aurait bien du se douter, en haut lieu, qu'un jour, forcément, il se poserait un certain nombre de problèmes, liés aux traditions et façons d'être et de faire, aux moeurs et coutumes (alimentaires, vestimentaires, religieuses et autres) de ces populations; et se dire que, peut-être, que, probablement, la greffe pourrait ne pas prendre...

    Alors, maintenant que la masse est telle que partout fleurissent les abayas, les voiles et - dans le sujet qui nous occupe ici - des prières en plein air (peu importe que ce soit dans les rues ou dans les établissements scolaires) on ferait mine de s'étonner, de s'indigner, d'écrire au Préfet, voire, comme ce pauvre Estrosi, au Premier ministre, dame Borne, pour lui dire, l'air scandalisé, que, c'est bien connu, quand les bornes sont franchies, il n'y a plus de limites ?

    Soyons sérieux : ce n'est pas le fait que quelques ados, manipulés de toute évidence par leurs parents ou par les groupes islamiques, aient organisé des prières en public et dans des écoles qu'il faut dénoncer : c'est la politique folle et suicidaire, mais voulue, du Système, qui nous a conduit là où nous en sommes. Et nous n'en sommes qu'au début, qu'à l'apéro, si on nous permet la familiarité !....

    C'est donc ce Système lui-même qu'il faut accuser, lui qui change le Peuple, aujourd'hui dans sa composition ethnique, après l'avoir changé, hier, dans son esprit et son mental, en menant une lutte quotidienne contre nos Racines historiques et religieuses, qui sont chrétiennes...

    À qui profite le crime ? Dans Atlantico, l'article de Guylain Chevrier : 

    "ASSAUT SUR LA LAÏCITÉ : Derrière les prières musulmanes dans des écoles de Nice, la redoutable stratégie d’entrisme islamiste dans l’Education nationale" :

    https://atlantico.fr/article/decryptage/derriere-les-prieres-musulmanes-dans-des-ecoles-de-nice-la-redoutable-strategie-d-entrisme-islamiste-dans-l-education-nationale-guylain-chevrier

     

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    1. D'accord avec Grégoire de Fournas... :

     

    2. ... et avec Gabrielle Cluzel :

    "Un voile islamique sur un site gouvernemental rattaché au ministère de l’Education… Le ministre Pap NDiaye devrait commencer par envoyer ses équipes « valeurs de la République » dans ses propres bureaux" 

     

    3. (Dans Front populaire : La période que nous vivons aujourd’hui, celle de la #ReformeDesRetraites (…), vient à nouveau soulever l’idée que la France de Macron n’est plus une démocratie. Peut-on pour autant parler d’État totalitaire ou de dictature ?...

    https://frontpopulaire.fr/opinions/contents/la-macronie-un-regime-autoritaire_tco_22406609

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    4. Proposé par Christophe Dickès, sur tweeter :

    "Rien n'échappe à l'histoire d'Ambroise Tournyol du Clos

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    5. On le sait, mais il faut toujours le rappeler, comme le fait ici Jordan Bardella :

    "L’Aide médicale d’Etat (AME), qui offre la palette de soins gratuite aux clandestins, coûte 1,2 milliard d’euros par an. Ce gouvernement choisit de diminuer le remboursement des soins dentaires pour les Français, mais de ne surtout pas toucher à l’AME !"

    https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/sante-la-securite-sociale-veut-baisser-ses-remboursements-de-soins-dentaires-a-partir-d-octobre-2023_5891890.html

     

    6. Encore un Français tué par un... Un quoi ? D'Éric Zemmour :

    "J’ai bien compris : je ne dois pas dire que c’est un #francocide. Alors, disons que c’est juste UNE FOIS DE PLUS un étranger (Algérien) qui a tué un Français."

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    7. Enfin, l'on terminera cette série de dimanche avec la bonne (et laconique) nouvelle, donné par Rémi Soulié :

    "Il est arrivé"

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    Nous pensons que Rémi Soulié ne nous en voudra pas si nous profitons de l'occasion, après avoir signalé son ouvrage au public, pour proposer également notre Album :

    Maîtres et témoins (1) : Frédéric Mistral...

     

     

     

    À DEMAIN !

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  • Lire Jacques Bainville...(XVI) : La Provence en deuil...

    Voici le lien pour lire, sur le journal, l'article de Bainville, signé lui aussi "Léonce Beaujeu" et paru lui aussi sous le "titre" bizarre "Au jour le jour" : il se trouve en quatrième et cinquième colonne (les deux tiers inférieurs de la quatrième, et le début de la cinquième) :

    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k7583485/f1.item.zoom

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    LA PROVENCE EN DEUIL

    Comme nous arrivions en Avignon, nous ne manquâmes pas de rencontrer l'excelllent Mouret et son automobile à la gare... Quand vous irez en Avignon, Mouret est un chauffeur que je vous recommande. Il connaît la Provence route par route, arbre par arbre, pierre par pierre. Ses itinéraires sont d'une précision infaillible, et il sait, de son pays, toutes les belles et toutes les bonnes choses... Donc, comme nous convenions avec lui d'une promenade, (cela ne lui ressemble guère d'être questionneur), il nous demanda d'une voix devenue soudain un peu inquiète :

    - "Nous passerons quand même à Maillane peut-être ?"

    Je ne saurais dire ce qui était le plus significatif et le plus touchant, de ce "quand même" ou du visage du bon Mouret, un visage hâlé par le mistral, et sur lequel passait à ce moment-là un nuage de mélancolie.

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    Tout le deuil, toute la tristesse, toute la grande sensation d'absence qui sont sensibles au pays provençal, depuis la mort de son poète, ils étaient dans la pudeur de cette question, dans ce "quand même", dans cette manière de faire allusion à la disparition de Frédéric Mistral sans prononcer son nom.
    Eh bien ! Mouret avait pensé juste; nous ne sommes pas allés à Maillane. Vraiment, il n'en est pas temps encore, et le coeur nous aurait manqué. Nous nous serons contentés d'apercevoir, du pied des monuments romains de Saint-Rémy, à la naissance des Alpilles (ne dites jamais les "Alpines", ce contre-sens irritait Mistral), le célèbre village d'où a coulé, pendant plus d'un demi-siècle, une des sources de poésie les plus abondantes qui se soient trouvées dans notre pays, le village où finit de s'élaborer en ce moment une légende poétique qui, d'ici peu d'années, sera une des plus belles de notre histoire littéraire. Ne troublons point ce travail. Laissons cette cristallisation s'accomplir. En ce moment, le "stupide indiscret" dont a parlé Moréas, s'il faisait irruption dans Maillane, serait presque un profanateur.
    Dans le salon de Mme Roumanille, en Avignon, parmi tant de précieux souvenirs du félibrige, j'ai vu une image qui est d'une valeur symbolique. Elle représente Mistral lisant Calendal aux félibres réunis. Ils sont tous là, les initiateurs et les chefs, Roumanille, Aubanel, Félix Gras, Anselme Mathieu, d'autres encore dont un parisien comme moi ne saurait reconnaître les visages. Et voilà qu'ils sont tous morts, ceux qui avaient les premiers connu Calendal. Et le félibrige, leur audacieuse entreprise, leur admirable aventure, voilà qui est entré dans la gloire....
    Avec sa divination de poète, Mistral avait prévu qu'il ne périrait pas dans la mémoire des hommes. Mais, avec sa modestie de Maillanais qui n'avait jamais consenti à quitter son village, il ne s'était pas flatté qu'une louange immortelle entourerait son nom. Dans le plus beau, peut-être, des poèmes de son dernier recueil, les Olivades, il a dit ce que deviendrait, dans la suite des âges, son tombeau, le monument qu'il avait fait construire sur le modèle du pavillon de la reine Jeanne, cette perle des Baux... Je ne crois pas qu'on ait marqué avec une plus magnifique et plus poétique sérénité la coulée des générations, l'éloignement des âges, qu'on ait mieux fait entendre les pas des siècles qui fuient, que dans ces quelques strophes. Et d'abord, dit Mistral, quand on demandera quelle est cette tombe, des anciens du pays répondront : "C'était un enfant du terroir, un poète, et nous l'avons vu souvent, jadis, qui se promenait par ces chemins." Puis, plus tard, on dira : "C'en était un qui avait aimé une certaine Mireille. Et, entre les Mireille qui ornent la terre de Provence, celle-là était devenue célèbre tant elle avait été aimée." Et, plus tard encore, aux curieux, on ferait cette seule réponse : "C'était un mage : car, d'une étoile à sept rayons, le monument porte l'image..."
    Je crois que Mistral s'est trompé. Sa gloire sera plus personnelle et plus nominative que ne le promet son poème. Déjà, de tous côtés, son oeuvre s'incorpore à la terre qu'il a chantée. Mireille, ce sont tous les villages heureux, les mas, les routes blanches, les micocouliers et les cyprès. Mireille, c''est l'immortelle bucolique des campagnes provençales, comme Calendal est l'épopée de toute la Provence, depuis les Baux jusqu'à la Sainte-Baume, depuis Cassis jusqu'aux Saintes-Maries, comme le Poème du Rhône est le chant du fleuve, comme Nerto est inséparable du mystérieux palais des papes d'Avignon.
    Déjà ces paysages appartiennent à Mistral. Cette région est son royaume et les imaginations poétiques la rechercheront à travers ses vers; ces par ses strophes que ces paysages seront immortels.
    On m'a raconté que, dix jours exactement avant sa mort, Mistral vint à Saint-Rémy et, tout seul, trois heures durant, fit une longue promenade à travers les premiers contreforts des Alpilles. Je ne connais guère de chose plus émouvante que cette méditation suprême de l'Homère provençal en tête à tête avec la terre qui l'avait nourri et qu'il avait chantée. Et nous avons refait ce pélerinage avec le sentiment d'un grand deuil, apaisés par la certitude d'une grande immortalité.

    L'Action française, 7 mai 1914.

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    Contreforts des Alpilles; c'est dans un endroit comme celui-ci - et peut-être celui-ci... - que Mistral fit cette dernière promenade/méditation de trois heures dont parle Bainville...

  • Interview : Louis XVII par Philippe Delorme, par Frédéric de Natal.

    Source : http://www.monarchiesetdynastiesdumonde.com/

    Philippe Delorme*, vous êtes historien et journaliste. On vous doit notamment la résolution d’un mystère qui a passionné la France depuis 1795. Celui de la mort de l’enfant du Temple, Louis XVII, fils du roi Louis XVI et de la reine Marie-Antoinette. Le début d’une affaire avec ses multiples rebondissements, ses faux prétendants, le mythe de sa survivance et son « happy-end » en 2004.

    Frederic de Natal (FdN) : Avant d’aborder ce fascinant mystère, pouvez-vous nous expliquer pourquoi l’Histoire est jalonnée d’énigmes aussi intrigantes les unes des autres ?

    Philippe Delorme (PhD) : Tout d’abord merci. Vous savez, les décès mystérieux sont des phénomènes que l’on retrouve partout dans l’Histoire. Dès lors qu’un personnage célèbre disparaît dans des conditions quelque peu obscures, les rumeurs et les fantasmes se développent. À partir de ce moment, les rumeurs naissent et laissent sous-entendre qu’il ou elle a survécu (e), qu’il ou elle s’est échappé (e). On le retrouve aussi bien au Portugal avec les faux Sébastien qu’en Russie avec les faux Dimitri ou plus récemment aux Etats-Unis autour des Kennedy, les chanteurs Elvis Presley ou Mickael Jackson. La France n’en est donc pas exclue. C’est le cas pour le fils de Louis XVI et de Marie-Antoinette. Avant lui, n’oublions pas que nous avons connu de faux rois Jean Ier ou de fausses Jeanne d’Arc. Des énigmes résolues aujourd’hui mais qui peuvent toujours passionner.

    2.jpgFdN : Comment est né le mystère Louis XVII ?

    PhD : Au cours du XIXe siècle, principalement sous la Restauration, une petite frangede royalistes, plus ultras que les ultras eux-mêmes, vont se réfugier dans l’idée que Louis XVII n’est pas mort, qu’il va revenir et restaurer un régime « idéal » tel qu’il aurait été avant la Révolution française.  Ce sont des nostalgiques qui n’arrivent pas à accepter l’évolution de la société, que Louis XVIII ait octroyé une charte libérale et gouverne de manière constitutionnelle. À cela vont se greffer les ambitions personnelles ou les délires mégalomaniaques de personnages qui, tour à tour, se déclareront Louis XVII. Environ une centaine entre 1795 et 1850, dont certains ont laissé des traces derrière eux.

    On peut citer Jean-Marie Hervagault, Mathurin Bruneau, le baron de Richemont - certainement le plus célèbre à son époque - et évidemment Karl-Wilhelm Naundorff qui se déclare tardivement sous le règne de Louis-Philippe Ier. Cet individu va capter l’attention d’anciens courtisans et sur lui se focalisera le mystère qui nous préoccupe. Il ne parle pas un mot de français mais semble doté d’un certain charisme qui va lui permettre de réunir autour de lui des partisans, persuadés qu’il est bien le Louis XVII évadé du Temple. Il va manipuler son entourage avec maestria, reprenant quelques anecdotes de la vie du petit prince à Versailles, glanées ici et là auprès de témoins de cette époque. Ainsi s’épaissit le mystère Louis XVII qui va agiter bien des cercles royalistes durant deux siècles.

    FdN : Pourquoi cet intérêt autour de « l’Affaire Louis XVII », à laquelle vous avez consacré divers ouvrages, et qui vous a consacré comme l’un des meilleurs spécialistes de cette énigme ?

    PhD : C’était la grande énigme de l'Histoire de France ! J’en ai entendu parler depuis mon enfance. Avant moi, l’historien Alain Decaux, entre autres, en avait fait son cheval de bataille et soutenait le mythe survivantiste. Peu avant le bicentenaire de la mort de Louis XVII, en 1995, j’ai entrepris de parcourir les nombreux méandres de ce mystère dans le but d’explorer les diverses hypothèses émises depuis des décennies. J’ai alors publié un livre « L’affaire Louis XVII » (Ed. Tallandier). Déjà à l’époque, j’ai acquis la quasi-certitude que Louis XVII était bel et bien mort en 1795, sans pouvoir le confirmer. L’étude par l’ADN était à ses balbutiements et j’évoquais en conclusion de mon ouvrage la possibilité de pratiquer un jour des analyses sur le cœur de l’enfant du Temple, « soustrait » lors de son autopsie par le docteur Philippe-Jean Pelletan. A la même époque, cette méthode d’analyse génétique avait permis déjà de résoudre le mystère des Romanov, exécutés en 1918.

    3.jpgFdN : C’est donc une analyse ADN du cœur de Louis XVII qui a permis la résolution de ce mystère ?  

    PhD : Du moins cette analyse y a apporté le point final, la preuve ultime. En 1999, j’ai pris contact avec le duc de Bauffremont, président du mémorial de France à Saint-Denis, détenteur de la relique, pour obtenir son accord afin d’effectuer des analyses. En 1895, le cœur avait été remis par l’héritier du docteur Pelletan au prince Carlos de Bourbon, prétendant carliste aux trônes de France et d’Espagne. En 1975, les petites-filles de don Carlos l’avaient confié au duc de Bauffremont, pour qu’il le dépose dans la crypte de la basilique de Saint-Denis.

    Le duc de Bauffremont, qui nous a quitté il y a peu, s’est montré très intéressé par le projet et c’est ainsi que nous avons pu procéder à cette étude. Des prélèvements ont été analysés par deux laboratoires étrangers, qui ont comparé son ADN mitochondrial à celui des sœurs de la reine Marie-Antoinette et de deux de leurs descendants, Anne et André de Bourbon-Parme. Les résultats de la génétique, complétant l’enquête historique, ont alors confirmé que le cœur de l’enfant du Temple était bien celui de Louis XVII.

    FdN : Il n’y a donc aucune possibilité aujourd’hui que ce soit le cœur de son frère aîné décédé en 1789 ?

    PhD : En dépit de ce qu’affirment encore les partisans de Naundorff, on est bien en présence du cœur du fils cadet de Louis XVI et non de celui de son frère aîné. L’argument d’une substitution ne tient pas. Certes, l’ADN ne fournit pas une identité mais juste une parenté. Les analyses de 2000 nous apprennent seulement qu’il s’agit du cœur d’un enfant apparenté en ligne féminine à Marie-Antoinette. Pour conclure que c’était bien Louis XVII, une enquête historique était nécessaire. J’en ai publié les tenants et aboutissants dans mon livre, « Louis XVII, la vérité : sa mort au Temple confirmée par la science » (Éditions Pygmalion), démontrant point par point l’identité de ce cœur.

    Primo, jamais le cœur de Louis XVII et celui de son frère Louis Joseph n’ont été réunis. Secundo, ils étaient très dissemblables. La conservation des cœurs des princes de France respectait un protocole immuable, consistant à les ouvrir, les remplir d’aromates, les entourer de bandelettes. Si Louis Joseph, mort en 1789, a subi ce procédé, le cœur de Louis XVII a seulement été conservé dans l’alcool comme un banal objet d’anatomie, avant de se pétrifier naturellement, sans aucune trace d’embaumement. Cette certitude nous a permis d’organiser une cérémonie le 8 juin 2004 à Saint-Denis afin que le cœur de Louis XVII repose auprès de ses parents. 5000 personnes y ont assisté. C’était à la fois simple et grandiose.

    4.jpgPhD : En tant qu’historien, quel regard portez-vous sur Louis XVII ?

    FdN : Il est le miroir d’une période tourmentée. Ses dix ans de vie sont certainement les années les plus cruciales de l’Histoire de France. Il naît à Versailles en 1785 à un moment où la monarchie reste florissante, et semble indéracinable. Quand il meurt en 1795, la Révolution française est presque terminée, avec bientôt l’avènement du Directoire puis la reprise en main par Napoléon. Il connaît d’abord la vie heureuse d’un jeune prince, quoique enfermé dans le carcan doré de Versailles avec ses parents, avant de vivre une descente aux enfers jusqu’au Temple. Louis XVII a été une victime de la folie des adultes. Pour moi, il reste un symbole de ce que tous les enfants peuvent subir encore aujourd’hui. C’est d’ailleurs ce que mon épouse, la sculptrice Catherine Cairn, a voulu traduire lorsqu’elle a réalisé son buste, installé aujourd’hui au musée des guerres de l’Ouest à Plouharnel.

    5.jpgPhD : Peut-on considérer que sa mort est un crime de la Révolution française ?  

    FdN : Je suis historien, je me garderais bien de porter un jugement. Je me contente d’examiner les éléments, d’essayer d’établir des vérités factuelles et de les replacer dans le contexte d’une époque. Louis XVII, incarnation de l’enfant innocent, est mort dans des conditions atroces. On l’a gardé en captivité, dans une tour insalubre, soumis à des vexations et des sévices atroces. Un enfant qu’on a d’abord essayé de transformer en petit « sans-culotte », avant de le laisser croupir dans la crasse et la solitude. C’est évidemment un point noir de cette Révolution française qui, à l’instar de Saturne, a fini par dévorer sa propre progéniture. Je laisse donc à chacun de répondre à votre question.

    PhD : Les Naundorff restent une famille divisée avec des partisans, surnommés les survivantistes ou naundorffistes. Ils ont deux prétendants au trône de France. Que pouvez-vous nous dire à leur sujet ?

    FdN : C’est une famille qui garde des partisans, extrêmement peu nombreux. Au cours du XIXe et du XXe siècle, ils se sont exprimés par le biais d’associations et de journaux, toujours groupusculaires. Ils y développent un traditionalisme catholique assez caricatural, aux relents de prophétisme. Beaucoup d’entre eux attendent le retour du « Roi caché ». Pour ce qui est des Naundorff, il existe deux lignes rivales. L’un des prétendants vit à Toronto et l’autre en France. Ce dernier, Hugues de Bourbon, ne prétend d’ailleurs plus à rien depuis quelques années Je l’ai rencontré, il est libraire à Tours, expert en livres anciens, et n’a d’ailleurs pas d’héritier mâle. Quant à son cousin canadien, c’est un très vieux monsieur qui ne parle presque pas français…

    6.jpgPhD : En 2014, le professeur Gérard Lucotte publie une nouvelle analyse ADN affirmant qu’Hugues de Bourbon serait bien le descendant de Louis XVI. Or vous réfutez cette thèse. Pourquoi ?

    FdN : Le docteur Gérard Lucotte - qui n’est d’ailleurs pas « professeur » - a été il y a fort longtemps, un précurseur dans le domaine de la génétique humaine. Hélas, il s’est depuis lors fourvoyé. Il est marginalisé par le monde universitaire qui ne reconnaît plus ses travaux. Ainsi, le professeur Jean-Jacques Cassiman, de l’université de Louvain, qui a fait les études sur le cœur de Louis XVII et isolé le chromosome Y des Bourbons, a magistralement démonté les prétendues conclusions de Lucotte. 

    Ce qui est intéressant de rappeler, c’est que Charles-Louis de Bourbon-Naundorff, le prétendant canadien, avait financé en 2004 une nouvelle étude, nécessitant l’exhumation du squelette de son ancêtre de sa tombe de Delft en Hollande. Les résultats, concluants, n’ont pas dû lui plaire puisqu’il en a interdit la publication ! Je profite de cette interview pour lui demander instamment de lever ce veto !

    Quant aux « analyses » de Lucotte, elles ne montrent que quelques vagues corrélations entre Hugues de Bourbon-Naundorff et les Bourbons authentiques. Si faibles que, si l’on suivait ses conclusions, n’importe qui pourrait passer, même vous ou moi, pour un descendant direct des rois de France ! Mais Gérard Lucotte, très fantasque, s’est fait une spécialité de ce genre conclusions hâtives voire cocasses. N’a-t-il pas soutenu que Jésus Christ avait des morpions et qu’il fumait de l’opium ?  À partir de là, comment croire à la validité de ses allégations sur le cas Louis XVII ? 

    FdN : Pourquoi les descendants de Karl-Wilhelm Naundorff portent-ils le nom de Bourbon si celui-ci n’a jamais été Louis XVII ?

    PhD : Lorsque Karl-Wilhelm est mort aux Pays-Bas en 1845, ses partisans ont fait enregistrer son décès sous le nom de « Charles-Louis de Bourbon, né à Versailles, fils de Louis XVI et Marie-Antoinette ». Cela s’explique car, à l’époque, l’état-civil était seulement déclaratif, et l’on n'exigeait aucune preuve d’identité, se contentant de la bonne foi des témoins. Fort de cet acte officiel, ses descendants vont garder ce nom de « Bourbon » et créer une sorte de dynastie parallèle.

    7.jpgFdN : Le « survivantisme » connaît un regain d’activité ces dernières années alors qu’il s’était réduit comme peau de chagrin après la résolution du mystère Louis XVII. Comment expliquez-vous ce soudain renouveau autour de cette faction minoritaire du monarchisme français

    PhD : Tout est relatif. C’est même très excessif de parler de renouveau ! Le survivantisme aujourd’hui comme hier n’est qu’un microcosme dans le microcosme royaliste. Cela ne concerne que quelques personnes, soit nostalgiques d’une monarchie fantasmée, caricature de l’Ancien régime, soit en mal de reconnaissance et friandes de titres nobiliaires totalement inventés. Tout cela constitue un petit monde extrêmement réduit.  Si l’on devait parler de regain aujourd’hui, c’est plutôt au niveau de l’idée royale, d’un intérêt pour l’Histoire de France, s’inscrivant dans le cadre d’une certaine crise institutionnelle. Le seul prince qui me semble crédible, et légitime aux yeux de la majorité des monarchistes, est l’actuel comte de Paris, le prince Jean d’Orléans, chef de la Maison royale de France, lequel d’ailleurs s’efforce d’être davantage présent dans les médias.

    8.jpgFdN : Émettons l’hypothèse que les Naundorff soient vraiment les descendants de Louis XVII, seraient-ils vraiment dynastes au regard des lois de succession ?

    PhD : Hypothèse totalement gratuite, mais on peut s’amuser ! Au regard des lois strictes successorales de France - telles qu’eux-mêmes les défendent -, la réponse serait négative. Naundorff lui-même était d’abord luthérien avant de se convertir au catholicisme, puis de créer sa propre religion dont il s’est proclamé prophète ! Le pape l’a d’ailleurs clairement excommunié. Parmi ses descendants, on note plusieurs protestants, des enfants nés hors mariage et adultérins, sans doute des filiations illégitimes. Bref, aucun des Naundorff - même s’ils étaient ce qu’ils ne sont pas - ne serait apte à s’asseoir sur le trône de Saint Louis !

    FdN : De nombreux livres sont parus sur ce mystère.  Intitulé, « Louis XVII a survécu à la prison Temple. La preuve par analyse », un nouveau livre écrit par Charles-Louis de Bourbon-Naundorff, le fameux prétendant canadien, devrait paraître sous peu. Quel est votre avis sur ce énième livre traitant de cette affaire ?

    PhD : Je n’ai aucun avis ! (rires). D’ailleurs je doute qu’il en soit l’auteur. Depuis quelque temps, le prétendant canadien est flanqué d’un « chancelier »

  • La défaite de la pensée face à l’antiracisme, par Christian Vanneste.

    L’effondrement du niveau des débats politiques et de la pensée en général dans notre pays est à la fois le signal, la cause et la conséquence du déclin et de la décadence de celui-ci. Le fait que l’on puisse introduire la couleur de la peau comme critère d’identité en France est un signe inquiétant : une députée qui avait déjà attiré l’attention sur elle par des stupidités indignes du mandat qu’elle détient vient de viser le nouveau premier ministre comme un homme blanc et de droite. Qu’il soit de droite peut se discuter en raison même de sa collusion avec un président venu de la gauche. Qu’il soit un homme peut décevoir les tenants de la parité. Mais, le fait de l’identifier comme « blanc » est une aberration.

    christian vanneste.jpgLe Guyanais Gaston Monnerville a été Président de la Haute Chambre du Parlement, aujourd’hui le Sénat, de 1947 à 1968 sans que cela pose le moindre problème. La « couleur » existe aux Etats-Unis, non en France. L’immigration très récente d’Africains, l’accession trop rapide à la nationalité française d’un trop grand nombre de personnes, qui ne sont pas adaptées à la culture française, n’ont rien à voir avec la présence continue aux Etats-Unis de descendants d’esclaves. L’histoire, la culture et les normes juridiques françaises rendent l’introduction dans notre pays de critères raciaux fondés sur la couleur incongrue, indécente et intellectuellement inepte. La distinction entre la nature et la culture est un trait dominant de la pensée française de Rousseau à Levi-Strauss. La « couleur » appartient à la nature parce qu’elle est déterminée par l’hérédité. L’identité est, quant à elle, un produit de l’éducation. Le problème posé par les « noirs » comme ceux qui s’agitent autour de la Famille Traoré n’est pas lié à la couleur de leur peau, mais à des comportements qui témoignent d’une absence d’assimilation et même d’intégration à la nation française. Cette famille est malienne, et donc musulmane. Les 17 enfants issus de 4 femmes et d’un père polygame n’auraient jamais du se trouver dans notre pays et posséder la nationalité française. Ce n’est pas une question de couleur, mais de comportement, de culture. La distance culturelle rend l’assimilation difficile voire impossible. L’oublier en permettant à n’importe qui de venir en France et devenir français, c’est faire preuve d’aveuglement, c’est pratiquer ce que Hugues Lagrange appelait le Déni des cultures. Cette famille qui comprend des délinquants multirécidivistes n’est pas victime du racisme, mais coupable de vivre dans un pays qu’elle n’aime pas et au sein duquel une partie importante de ses membres joue un rôle néfaste.

    Le fait que la distinction noir-blanc puisse animer des débats dans notre pays témoigne d’un recul de la pensée, d’une confusion entre la race et d’autre critères qui sont plus déterminants comme la religion. Des gendarmes originaires des Antilles ont participé à l’arrestation mouvementée d’Adama Traoré. Il s’agissait de « noirs », en l’occurrence sans doute de descendants d’esclaves, mais élevés dans une ambiance culturelle chrétienne. La discrimination entre les hommes fondée sur la « nature », l’hérédité, la couleur, est du racisme. La distinction pratiquée en fonction de critères culturels n’est pas du racisme car elle mesure une distance objective entre des comportements incompatibles. Le fait que notre pays ait « avalé » l’identification de l’une à l’autre, que la loi ait mis dans le même sac, en quelque sorte, la race, la religion, et pourquoi pas le sexe, le prétendu « genre » etc…. est une défaite de la pensée, une régression mentale collective, y compris chez ceux qui essaient de défendre la « blancheur » de la France. Que les Français soient encore majoritairement blancs est un fait, mais l’important pour eux est de conserver leur culture, chrétienne, grecque et latine, et de tirer une grande fierté de leur histoire. Or, à force d’accepter le débat sur le terrain de la couleur, on oublie l’essentiel : la défense et illustration de notre véritable identité, qui est culturelle et historique. Colbert appartient à l’avènement du plus éclatant règne de notre histoire. On peut contester ses conceptions centralisatrices et mercantilistes, mais elles ont façonné notre pays. Le reste est négligeable. L’idée d’abattre ses statues ou de débaptiser ce qui porte son nom est une capitulation scandaleuse, car elle alimente ce qui est véritablement à l’oeuvre dans notre pays : la coagulation des forces qui veulent le détruire.

    L’incapacité de former une véritable élite capable de transmettre cette philosophie française humaniste, universaliste, rationaliste mais aussi patriote qui va de Montaigne à de Gaulle, cette pensée à la fois ouverte sur le monde mais soucieuse d’y défendre les intérêts de la France, est la cause première de notre déclin et de notre décadence. Lorsque les dirigeants d’un pays et parfois même ceux qui pensent le défendre se mettent à parler le langage de ses ennemis, ce pays est en danger ! Les déclarations honteuses de Macron à propos de l’oeuvre française en Algérie ont conduit cette dictature à demander des excuses à la France. L’abêtissement généralisé de ceux qui sont prêts à s’agenouiller pour se faire pardonner des fautes qu’ils n’ont pas commises, la contamination des politiciens et des magistrats par cette pathologie de la culpabilité et de l’excuse donne tout son sens à ce que Louis Pauwels appelait justement le SIDA mental, une expression qui lui a été reprochée alors qu’elle était analogiquement très juste : la France est en train de perdre son immunité culturelle, et c’est une tragédie pour elle et pour le monde auquel elle avait apporté beaucoup.

  • Que veulent les royalistes ?, par Jean-Philippe Chauvin.

    De récents événements ont mis en lumière des royalistes contestataires intervenant lors d’une assemblée du Conseil régional siégeant à Toulouse et, souvent, évoqués par les médias de manière peu sympathique, avec cris d’orfraies et fantasmes, croyant apercevoir derrière les quelques militants de l’Action Française perturbateurs un vaste complot extrémiste…

    jean philippe chauvin.jpgComme si deux manifestants tenant une banderole et lançant quelques slogans représentaient un « péril » pour la République. Si tel devait être le cas, avouons que cela serait fort peu rassurant pour… la République ! Nous, royalistes sociaux, trouvons singulier ce grand effroi des médias et des politiciens (« le pays légal » évoqué par Maurras) qui ressemble à ce que l’écrivain éminemment royaliste Georges Bernanos traitait de « grande peur des bien-pensants »… Il ne nous appartient pas de défendre l’Action Française et ses manifestations, mais nous ne hurlerons pas avec les loups, fidèles à la devise capétienne : « Savoir raison garder ».
    En revanche, c’est l’occasion de dresser un petit tableau, très succinct, des principales idées dans lesquelles la plupart des royalistes (mais pas tous, soyons modestes et lucides, et ce n’est pas forcément une mauvaise chose), qu’ils se disent d’Action Française ou qu’ils soient proches de la Nouvelle Action Royaliste ou de l’Alliance Royale, se reconnaissent et pour lesquelles ils militent, chacun à leur façon.
    1. L’attachement à la nation française, à sa longue histoire et à son indépendance diplomatique, c’est-à-dire au refus de l’alignement systématique sur les États-Unis, alignement qui caractérise trop fréquemment les autres États d’Europe. Cela entraîne une certaine méfiance à l’égard de l’Union Européenne, du moins telle qu’elle se construit actuellement. Les royalistes sont, avec des nuances diverses, pour une Europe qui prenne en compte les nations, soit dans le cadre d’une Confédération (refus du « fédéralisme européen » ou de « l’Europe fédérale ») des États d’Europe, soit dans le cadre d’une Europe des cercles concentriques (un noyau dur constitué par quelques États-moteurs et une organisation de l’UE organisée en cercles concentriques selon le degré d’intégration des États dans les politiques communes de l’UE).
    2. L’attachement à la France, c’est aussi une prise en compte de son histoire, de toute son histoire, y compris les tragédies qui l’ont parsemée. La France n’est pas née en 1789, mais en 987 avec l’élection d’Hugues Capet (l’État) et en 1214 avec la victoire de Bouvines (la nation française), et elle est le fruit d’une action politique de long terme des rois capétiens, jusqu’à la dynastie des Bourbons, une action qui s’est poursuivie au-delà de la Révolution mais dont l’efficacité et la visibilité ont été largement affaiblies durant les Républiques et les Empires. Quand la Monarchie royale a su unir les Français après les grandes discordes (guerre de Cent ans, guerres de religion, Révolution française), la République n’a jamais su, en général, que raviver les plaies, vivant de cette division des Français qui lui permet, encore, de régner, de présidentielle en présidentielle…
    3. La volonté d’une instauration royale pour rendre à la France sa « tête » et sa « liberté d’État », sa souveraineté : c’est le cœur même de l’idéal royaliste, la monarchie royale « à la française » n’étant que le moyen institutionnel politique pour permettre au pays et à ses citoyens (et non-citoyens, ou citoyens en devenir) « d’être et de durer au monde ». L’instauration d’une Nouvelle Monarchie doit être, dans les années qui suivent l’acte d’instauration, légitimée par trois principes majeurs : 1 : unité française sur le plan intérieur comme en diplomatie, et fédératrice des « provinces unies de France »; 2 : souci environnemental ; 3 : justice sociale.
    4. Une large décentralisation pour permettre une meilleure « respiration des communautés » (famille, commune, région, entreprise, etc.) et rendre leurs « pouvoirs » (libertés concrètes d’agir sur leur environnement social et politique proche) aux corps sociaux et aux personnes : c’est l’une des bases du combat royaliste qui peut se résumer selon la vieille formule : « L’autorité au sommet, les libertés à la base » ou « Sub rege, rei publicae » (Sous le roi, les libertés publiques). C’est aussi l’application politique du principe de subsidiarité. Le roi est juste le trait d’union entre les provinces, il est l’incarnation de l’unité nationale par delà les différences communautaires, provinciales ou religieuses : Louis XVI, d’ailleurs, s’adressait aux peuples de France (au pluriel)…
    5. Une politique ambitieuse sur le long terme qui n’est possible que par l’existence d’un « État durable », c’est-à-dire inscrit dans la durée et la permanence, la continuité, État qui ne peut être que la Monarchie à transmission héréditaire : « le roi est mort, vive le roi ! », est la formule la plus simple et la plus humainement naturelle pour transmettre la magistrature suprême de l’État à travers les âges et les générations.
    Les royalistes ne sont pas des « doux dingues » ou des « extrémistes farouches » : ils n’ont qu’une ambition, servir au mieux la France et, pour cela, lui redonner le meilleur outil qui soit : la Monarchie royale. Non pour « se servir » et chercher querelle aux concurrents politiciens. Mais, juste pour servir la France et ceux qui vivent et croient en elle, sur ses territoires comme au-delà de ses frontières, pour le souvenir d’hier et les générations d’aujourd’hui et de demain !
     
  • À la découverte du fonds lafautearousseau (44) : Saint Louis...

    lafautearousseau, c'est plus de 28.000 Notes ou articles (et autant de "commentaires" !), 21 Albums, 49 Grands Textes, 33 PDF, 16 Pages, 366 Éphémérides...

    Il est naturel que nos nouveaux lecteurs, et même certains plus anciens, se perdent un peu dans cette masse de documents, comme dans une grande bibliothèque, et passent ainsi à côté de choses qui pourraient les intéresser...

    Aussi avons-nous résolu de "sortir", assez régulièrement, tel ou tel de ces documents, afin d'inciter chacun à se plonger, sans modération, dans ce riche Fonds, sans cesse augmenté depuis la création de lafautearousseau, le 28 février 2007...

    Aujourd'hui : Naissance du futur Louis IX, saint Louis...

    (tiré de notre Éphéméride du 25 avril)

    (retrouvez l'ensemble de ces "incitations" dans notre Catégorie :

    À la découverte du "Fonds lafautearousseau")

     

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    1214 : Naissance du futur Louis IX (Saint Louis)         

     

    Il naît à Poissy, où il sera baptisé, et signait volontiers, pour cette raison, Louis de Poissy. 

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    Les fonts baptismaux de Poissy, où fut baptisé Saint Louis 

     

    De Jacques Bainville (Histoire de France, chapitre V, Pendant 340 ans, l'honorable maison capétienne règne de père en fils) :

    "...En 1236, Louis IX est majeur. Il vient d'épouser Marguerite de Provence. Mariage politique qui prépare la réunion d'une autre province. Mais les époux ont d'étranges affinités. Leurs sentiments sont les mêmes. Le saint roi a près de lui une véritable sainte. Quel est ce règne étonnant qui s'ouvre ? Oh ! si le phénomène est d'une incomparable beauté, s'il est unique dans l'histoire, il n'échappe pourtant pas à une sorte de règle. Le règne de saint Louis succède à ce qu'on pourrait appeler, en forçant un peu les mots, le rationalisme du temps de Philippe Auguste. C'est une réaction. La royauté capétienne a déjà vu Robert le Pieux succéder à Hugues. Saint Louis représente un retour à l'idée du prêtre-roi. Il est en harmonie avec son temps, celui de saint Thomas d'Aquin, marqué par un renouveau de foi chrétienne. Toutes proportions gardées, c'est ainsi qu'après les encyclopédistes, le début du dix-neuvième siècle verra le Génie du christianisme et une renaissance religieuse.

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    Enluminure représentant le roi et sa mère, Blanche de Castille           

     

    Mais la monarchie a grandi, Louis IX, ce n'est plus le pieux Robert qui s'enfermait dans son oratoire. La monarchie a des devoirs, des traditions, une vitesse acquise. Saint Louis continuera ses prédécesseurs. Seulement il les continuera en développant un élément que, jusqu'à lui, la dynastie capétienne n'avait qu'à peine dégagé. Les qualités de sa race, il les poussera jusqu'à la vertu, jusqu'à la sainteté. La royauté française était un peu terre à terre. Par lui, elle prendra un caractère de grandeur spirituelle dont elle gardera toujours le reflet. On a remarqué que la plupart des autres maisons royales ou impériales d'Europe avaient pour emblèmes des aigles, des lions, des léopards, toutes sortes d'animaux carnassiers. La maison de France avait choisi trois modestes fleurs. Saint Louis a été la pureté des lis... 

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    ...À l'intérieur également le règne de saint Louis fut celui de la justice. Ce ne fut pas celui de la faiblesse : il eut la justice des justiciers et savait fort bien faire pendre, même les barons. Il y a aussi une sainteté de l'ordre et des lois. Louis IX continua l'œuvre des légistes, - il en avait pour amis, - en l'adoucissant de christianisme et d'humanité. "Bataille n'est pas voie de droit", disait-il pour refuser les "jugements de Dieu". C'est comme juge royal, sous le chêne de Vincennes, que son souvenir est resté populaire. Il ne se contentait pas de prêcher d'exemple. Il organisait les tribunaux, la procédure. Il mettait le "Parlement" au-dessus des autres juridictions. C'est sous son règne que cette cour d'appel et de justice reçoit ses attributions principales. Et le Parlement jouera un grand rôle dans notre histoire. En unifiant le droit, il unira la nation. Il renforcera l'État en éliminant peu à peu les justices féodales, jusqu'au jour où le Parlement lui-même, devenu pouvoir politique, sera un danger pour la monarchie.

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    Réformateur judiciaire, saint Louis fut aussi un réformateur de la société. Il pousse à la libération des serfs, il étend le droit de bourgeoisie. Surtout il organise les corporations. L'existence et les droits de l'ouvrier reçoivent protection dans un "ordre social chrétien", inscrit au célèbre Livre des Métiers. Si la figure de saint Louis est devenue si vite idéale, si elle est restée légendaire, ce n'est pas seulement parce que ce roi était bon, juste et charitable. C'est parce que, sous son règne, par "la bonne droiture", comme disait Joinville, la France était devenue plus prospère, la vie plus douce, plus sûre, plus humaine. Il léguera à la monarchie capétienne et à la France une renommée qui ne s'effacera plus.

    Ce pieux roi, il ne faudrait pas le prendre pour un roi clérical. Pas plus que celle de Philippe Auguste, sa monarchie n'est une théocratie. Le roi n'est pas l'esclave du clergé, dont la noblesse n'est pas davantage l'associée. C'eût été trop simple ! À chaque instant, les intérêts diffèrent, les conflits et les compétitions éclatent. La piété, la sainteté même de Louis IX le rendaient plus indépendant qu'un autre dans ses relations avec l'Église parce qu'il était insoupçonnable du point de vue de la foi. Michelet remarque avec raison que, s'il n'y avait eu saint Louis, Philippe le Bel n'eût peut-être pas osé entrer en lutte avec le pape..."

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    Voltaire - dans son Essai sur les moeurs - écrira à propos de Saint Louis :

                "Il n'est pas donné à l'homme de porter plus loin la vertu".

  • À la découverte du fonds lafautearousseau (58) : 1054, la séparation de Rome et de Constantinople...

    lafautearousseau, c'est plus de 28.000 Notes ou articles (et autant de "commentaires" !), 21 Albums, 49 Grands Textes, 33 PDF, 16 Pages, 366 Éphémérides...

     

    Il est naturel que nos nouveaux lecteurs, et même certains plus anciens, se perdent un peu dans cette masse de documents, comme dans une grande bibliothèque, et passent ainsi à côté de choses qui pourraient les intéresser...

    Aussi avons-nous résolu de "sortir", assez régulièrement, tel ou tel de ces documents, afin d'inciter chacun à se plonger, sans modération, dans ce riche Fonds, sans cesse augmenté depuis la création de lafautearousseau, le 28 février 2007...

    Aujourd'hui :  1054, la séparation de Rome et de Constantinople...

    (tiré de notre Éphéméride du 16 juillet)

    (retrouvez l'ensemble de ces "incitations" dans notre Catégorie :

    À la découverte du "Fonds lafautearousseau")

     

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    1054 : Humbert de Moyenmoutier dépose la Bulle d'excommunication du Patriarche de Constantinople sur l'autel majeur de Sainte Sophie 

     

    De Michel Mourre (Dictionnaire Encyclopédique d'Histoire, pages 2245/2246) :

    "Cardinal français. Originaire de Lorraine ou de Bourgogne, moine bénédictin à l'abbaye de Moyenmoutier, il devint le secrétaire de Bruno de Toul, qui, devenu le pape Léon IX, l'appela à Rome et le fit cardinal (1050). Il fut avec Hildebrand (futur Grégoire VII) l'un des plus actifs artisans de la réforme de l'Église au milieu du XIème siècle. En 1054, il fut envoyé comme légat pontifical  à Constantinople, où son manque de diplomatie contribua à rendre définitif le schisme byzantin."

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    C'est l'Empereur Justinien qui fit édifier la basilique Sainte-Sophie (du grec Ἁγία Σοφία / Hagía Sophía, qui signifie "sainte Sagesse", "Sagesse Divine", en turc Ayasofya) ; lorsqu'il pénétra dans l'édifice, enfin terminé, et stupéfait par tant de splendeur, il s'écria "Je t'ai surpassé, Salomon !", faisant allusion à la magnificence du Temple de Jérusalem.

    C'est pourtant dans ce monument si splendide qu'eut lieu - en 1054 -  l'épisode peut-être le plus tragique de l'histoire de l'Eglise chrétienne... 

    http://medieval.mrugala.net/Architecture/Turquie,_Istanbul,_Basilique_Sainte-Sophie/Turquie,_Istanbul,_Basilique_Sainte-Sophie.htm

     

    1A.jpgPour comprendre le rôle respectif des uns et des autres, dans ce drame de la séparation de l'Église chrétienne, il faut replacer les choses dans le cadre du pontificat de Léon IX (ci contre, le seul pape alsacien de l'histoire, voir l'Éphéméride du 19 avril), profondément pénétré par les idées réformatrices du milieu ecclésiastique lotharingien, et qui s'appliqua à rétablir la discipline religieuse.

    Dès son élection, décidé à engager une intense réflexion sur ce que devait être la réforme de l'Église - ce qui aboutira à la réforme Grégorienne... -  Léon IX s'entoura de ces prélats lotharingiens acquis aux idées réformatrices : Humbert de Moyenmoutier, Hugues Candide, Frédéric de Lotharingie (futur pape Étienne IX); et de deux moines italiens : Pierre Damien et Hildebrand (futur Grégoire VII), les faisant tous cardinaux.

    Mais, parallèlement, et indépendamment de ces sujets, la mésentente cordiale entre Rome et Byzance ne faisait que s'amplifier. Ulcérés par la politique pontificale en Italie du Sud, où ils avaient des intérêts, les Byzantins, sous le patriarcat de Michel Cérulaire (1043-1058), s'éloignèrent de plus en plus de Rome. Et les rancoeurs se cristallisèrent à l'occasion d'une controverse sur l'usage des azymes dans la communion (les Latins se servaient d'hosties non fermentées pour célébrer l'Eucharistie, contrairement à l'usage traditionnel conservé par les Grecs qui employaient du pain ordinaire). Léon IX fit entreprendre la réfutation des traités grecs sur ce problème, et sur l'ensemble du contentieux qui opposaient Romains et Byzantins : dans son Dialogus, Humbert de Moyenmoutier écarta les assertions des Grecs, condamna le mariage des prêtres en usage en Orient depuis l'Antiquité, accusa les Byzantins d'hérésie parce qu'ils n'admettaient pas le Filioque et les menaça d'excommunication...

    16 juillet,concordat,napoleon,pie vii,tunnel du mont blanc,de gaulle,montlhéry,jeanne de chantalCe dialogue mal engagé s'acheva tout aussi mal lors de la légation romaine à Constantinople, malgré les efforts de l'empereur Constantin IX Monomaque (ci contre) : les légats Humbert, Frédéric et Pierre d'Amalfi excommunièrent le patriarche et ses partisans (16 juillet 1054); Michel Cérulaire riposta par une excommunication générale des Latins...

    Cette rupture ne doit cependant pas être exagérée : au départ, elle n'était pas plus grave que bien d'autres schismes précédents, finalement sans conséquences majeures ni pérennes; mais, du fait des circonstances, la séparation devint définitive et entraîna les autres patriarcats orientaux ainsi que les peuples convertis au christianisme par les Grecs (Serbes, Bulgares, Russes, Roumains)...

    C'est donc, en quelque sorte, un concours de circonstances malheureux qui consolida une des frontières religieuses les plus durables qui aient été.

    Au moment où le schisme fut consommé, Léon IX était déjà mort (19 avril 1054), et rien ne permet de voir dans cette rupture entre l'Orient et l'Occident une action calculée d'Humbert de Moyenmoutier ou des lotharingiens de l'entourage de Léon IX (même si rien ne permet de dire le contraire) :

    est-ce que, de part et d'autre, on savait où on allait (c'est-à-dire au schisme définitif) ?...

    •  ou est-ce que, parce qu'il était bilingue, Humbert s'est vu confier une mission de dispute théologique qu'il a menée avec application, en conformité avec son engagement de réformateur "intraitable" et qui - par manque de diplomatie de part et d'autre... - a finalement dégénéré, sans que nul n'en ait perçu dès l'abord les conséquences ?

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