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Cela s'est passé dans la basilique de Sainte Sophie...

Hasard du calendrier, télescopage de l'Histoire et de l'actualité : au moment où l'on apprend que "l'apprenti Hitler" de la Turquie, qui rêve de reconstituer l'Empire Ottoman, re-transforme en mosquée la basilique de Sainte Sophie, notre Ephémeride de ce jour, 16 juillet, raconte comment s'est noué le drame du schisme de 1054, précisément dans la basilique Sainte Sophie...

1054 : Humbert de Moyenmoutier dépose la Bulle d'excommunication du Patriarche de Constantinople sur l'autel majeur de Sainte Sophie 

 

De Michel Mourre (Dictionnaire Encyclopédique d'Histoire, pages 2245/2246) :

"Cardinal français. Originaire de Lorraine ou de Bourgogne, moine bénédictin à l'abbaye de Moyenmoutier, il devint le secrétaire de Bruno de Toul, qui, devenu le pape Léon IX, l'appela à Rome et le fit cardinal (1050). Il fut avec Hildebrand (futur Grégoire VII) l'un des plus actifs artisans de la réforme de l'Eglise au milieu du XIème siècle. En 1054, il fut envoyé comme légat pontifical  à Constantinople, où son manque de diplomatie contribua à rendre définitif le schisme byzantin."

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C'est l'Empereur Justinien qui fit édifier la basilique Sainte-Sophie (du grec Ἁγία Σοφία / Hagía Sophía, qui signifie "sainte Sagesse", "Sagesse Divine", en turc Ayasofya) ; lorsqu'il pénétra dans l'édifice, enfin terminé, et stupéfait par tant de splendeur, il s'écria "Je t'ai surpassé, Salomon !", faisant allusion à la magnificence du Temple de Jérusalem.

C'est pourtant dans ce monument si splendide qu'eut lieu - en 1054 -  l'épisode peut-être le plus tragique de l'histoire de l'Eglise chrétienne...

http://medieval.mrugala.net/Architecture/Turquie,_Istanbul,_Basilique_Sainte-Sophie/Turquie,_Istanbul,_Basilique_Sainte-Sophie.htm

 

16 juillet,concordat,napoleon,pie vii,tunnel du mont blanc,de gaulle,montlhéry,jeanne de chantalPour comprendre le rôle respectif des uns et des autres, dans ce drame de la séparation de l'Eglise chrétienne, il faut replacer les choses dans le cadre du pontificat de Léon IX (ci contre, le seul pape alsacien de l'histoire, voir l'Ephéméride du 19 avril), profondément pénétré par les idées réformatrices du milieu ecclésiastique lotharingien, et qui s'appliqua à rétablir la discipline religieuse.

Dès son élection, décidé à engager une intense réflexion sur ce que devait être la réforme de l'Église - ce qui aboutira à la réforme Grégorienne... -  Léon IX s'entoura de ces prélats lotharingiens acquis aux idées réformatrices : Humbert de Moyenmoutier, Hugues Candide, Frédéric de Lotharingie (futur pape Étienne IX); et de deux moines italiens : Pierre Damien et Hildebrand (futur Grégoire VII), les faisant tous cardinaux.

Mais, parallèlement, et indépendamment de ces sujets, la mésentente cordiale entre Rome et Byzance ne faisait que s'amplifier. Ulcérés par la politique pontificale en Italie du Sud, où ils avaient des intérêts, les Byzantins, sous le patriarcat de Michel Cérulaire (1043-1058), s'éloignèrent de plus en plus de Rome. Et les rancoeurs se cristallisèrent à l'occasion d'une controverse sur l'usage des azymes dans la communion (les Latins se servaient d'hosties non fermentées pour célébrer l'Eucharistie, contrairement à l'usage traditionnel conservé par les Grecs qui employaient du pain ordinaire). Léon IX fit entreprendre la réfutation des traités grecs sur ce problème, et sur l'ensemble du contentieux qui opposaient Romains et Byzantins : dans son Dialogus, Humbert de Moyenmoutier écarta les assertions des Grecs, condamna le mariage des prêtres en usage en Orient depuis l'Antiquité, accusa les Byzantins d'hérésie parce qu'ils n'admettaient pas le Filioque et les menaça d'excommunication...

16 juillet,concordat,napoleon,pie vii,tunnel du mont blanc,de gaulle,montlhéry,jeanne de chantalCe dialogue mal engagé s'acheva tout aussi mal lors de la légation romaine à Constantinople, malgré les efforts de l'empereur Constantin IX Monomaque (ci contre) : les légats Humbert, Frédéric et Pierre d'Amalfi excommunièrent le patriarche et ses partisans (16 juillet 1054); Michel Cérulaire riposta par une excommunication générale des Latins...

Cette rupture ne doit cependant pas être exagérée : au départ, elle n'était pas plus grave que bien d'autres schismes précédents, finalement sans conséquences majeures ni pérennes; mais, du fait des circonstances, la séparation devint définitive et entraîna les autres patriarcats orientaux ainsi que les peuples convertis au christianisme par les Grecs (Serbes, Bulgares, Russes, Roumains)... C'est donc, en quelque sorte, un concours de circonstances malheureux qui consolida une des frontières religieuses les plus durables qui aient été.

Au moment où le schisme fut consommé, Léon IX était déjà mort (19 avril 1054), et rien ne permet de voir dans cette rupture entre l'Orient et l'Occident une action calculée d'Humbert de Moyenmoutier ou des lotharingiens de l'entourage de Léon IX (même si rien ne permet de dire le contraire) : est-ce que, de part et d'autre, on savait où on allait (au schisme définitif) ou est-ce que, parce qu'il était bilingue, Humbert s'est vu confier une mission de dispute théologique qu'il a menée avec application, en conformité avec son engagement de réformateur "intraitable" et qui - par manque de diplomatie de part et d'autre... - a dégénéré sans que nul n'en ait perçu dès l'abord les conséquences ?

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lafautearousseau

Commentaires

  • Désinformation romaine , une fois de plus . Sans doute inconsciente . Le fameux "filioque" fut AJOUTE par Charlemagne , qui se piquait de théologie , et ce , en dehors de tout concile . Le pape (de Rome) de l'époque , Léon III , outré , a fait graver en lettres d'or le véritable credo (dit "de Nicée-Constantinople) sur le tombeau attribué à St Pierre . Les légats romains , habitués depuis plus de 2 siècles à la proclamation du Credo AVEC le filioque , ont été scandalisés , en arrivant à Byzance , de voir le credo être proclamé SANS le filioque , et ont aussitôt cru que les byzantins l'avaient supprimé , alors que c'est le contraire . Par ailleurs , l'expression "schisme" pour caractériser la situation est erronnée . Et hérésie encore plus , car s'il y a eu hérésies , c'est bien du côté romain , à commencer par la monstrueuse doctrine du "péché originel" INVENTEE par Augustin d'Hippopne , au V ième siècle , et en discordance avec tout ce que les Pères , tant grecs que latins et syriaques avaient enseigné jusqu'ici .
    Le gros pb des ktos militants , c'est qu'ils ne voient l'histoire qu'au travers du prisme déformants de clercs romains,eux mêmes mal formatés , qui croient en leur mensonges . Jusqu'en 1054 , l'Eglise de Rome était "catholique" dans son essence ET "orthodoxe" dans sa foi (exprimée ds le symbole de Nicée-Constantinople , intégral et sans modification , tout comme l'Eglise byzantine . . Certes tout cela devient surréaliste , car maintenant , ds nombre de paroisses dites catholiques , en France notamment , on a remplacé le "credo" depuis des décennies par un cantique foireux ...Idem sur le "mariage des prêtres" . Non , l'Eglise , qu'elle soit en occident ou enorient , jamsi elle n'a autorisé le "mariage de spr^tres" . Expression digne de ces journaleux ignares de nos médias pourris . Non , mais elle a toujours pratiqué l'ordination d'hommes mariés , et ce , yk compris dans l'Eglise de Rome . Jusqu'au XI ième siècle . Et là , en supprimant cette coutume , l'Eglise de Rome s'est tiré une balle dans le pied , faute majeure qu'elle n' a pas fini de payer ...

    Revenez à l'orthodoxie , camarades . Dans le Patriarcat de Moscou si possible .

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