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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Traditions • Tout ce qui est racines est bon : Les fêtes de Bayonne, c'est tout le Pays Basque...

     Marée humaine en rouge et blanc 

     

    soleil.jpgTout ce qui est racines est bon ! Les fêtes de Bayonne, c'est tout le Pays Basque - où les traditions populaires se sont maintenues, plus qu'ailleurs exceptionnellement vivaces. Ces fêtes s'achèvent en ce dimanche. Elles ont duré cinq longues journées (et nuits...) dans un extraordinaire concours de peuple et une incessante animation (25-29 juillet). Nous les évoquons chaque année, parce qu'elles sont le reflet de la France profonde. On dirait aujourd'hui périphérique

    Les fêtes, c'est aussi le chant. En la matière, le Pays Basque a su maintenir sa superbe et pure tradition. Les choeurs foisonnent au Pays Basque mêlant le répertoire profane et sacré. Les chants sont le plus souvent a capella et les concerts ont lieu fréquemment dans les églises si particulières et belles des villes et villages basques. Lafautearousseau vous offre d'écouter chanter le groupe Oldarra, Egon Atzarririk (Un choeur ... une voix) pendant un peu plus de quatre minutes. Un choeur d'hommes composé de quarante chanteurs amateurs, l'un des plus célèbres au Pays Basque et ailleurs.  LFAR

     

    http://www.oldarra.com

    CONTACT : oldarra@orange.fr

    Les Fêtes de Bayonne et d'ailleurs ... 

    Les Fêtes de Bayonne, c'est, sur près d'une semaine, un million et demi de personnes qui se côtoient, se retrouvent et fraternisent, joyeusement, dans le bonheur de la fête et aussi - et surtout - la pleine conscience et la fierté légitime d'appartenir à un peuple, à une nation, héritiers d'une authentique culture, d'une riche et belle civilisation, de traditions plus que millénaires...

    Tout a commencé en 1932 : cette année-là, une quinzaine d'amis bayonnais sont à Pampelune, où ils découvrent le concept de la « fête de rue » en assistant aux traditionnelles Sanfermines, les fêtes de la Saint Firmin, et leurs lâchers de taureaux dans les rues de la vieille ville (les encierros). Enthousiasmés, ils décident d'importer chez eux, à Bayonne, en l'adaptant, ce qu'ils viennent de vivre dans la ville navarraise. La couleur traditionnelle, et officielle, en Navarre, est le « rouge et blanc » : au début, à Bayonne, ce fut bleu et blanc, mais, très vite, le rouge et blanc s'imposa. On peut porter l'écharpe rouge avant 22 heures, ouverture officielle de la fête, par exemple au poignet; mais ce n'est qu'à partir de l'ouverture officielle de la fête que l'on peut porter l'écharpe autour du cou, ce qui rappelle le martyre de Saint Léon, décapité à Bayonne vers 890... 

    A Reims et à Orléans, à Beauvais, les Fêtes Johanniques et celles de Jeanne Hachette exaltent l'histoire de France, la formation du territoire, en même temps qu'elles permettent de rendre hommage, à travers deux héroïnes majeures, à toutes ces femmes d'exception, si souvent présentes à des moments cruciaux de notre Histoire.

    En Provence, les deux pèlerinages annuels aux Saintes Maries de la Mer sont un témoignage vivant de nos racines chrétiennes, comme le sont les deux Tours de Ville du Saint Cordon de Valenciennes, les Ostensions du Limousin, les processions de la Sanch à Perpignan, le Catenacciu de Sartène et tant d'autres encore...

    Et ainsi de suite, dans toutes les provinces de France, ces fêtes qui font, qui sont la France parsèment l'année de leurs manifestations colorées, qui sont autant de manifestations de l'existence d'un Peuple français, d'une Nation française, n'en déplaise aux idéologues.

    Un peuple, une nation, qui se sont lentement cimentés sur le socle commun que représente le peuplement et la culture celtique : le Festival interceltique exalte, comme son nom le proclame fièrement, les traditions de ce peuple celte qui est comme le socle sur lequel est venu se former, peu à peu, notre nation, et qui est bien le fondement connu le plus ancien de ce qui allait devenir la France.

    A une exception près, et de taille : le peuple et la culture basques.

    2564127086.3.jpgLes Basques constituent, en effet, une population autochtone pré-indoeuropéenne, remontant au néolithique, implantée principalement au Sud-ouest de la France et au Nord de l’Espagne, dans le Pays Basque, précisément.  Et la langue basque est l’unique isolat européen et la seule langue non indo-européenne d’Europe de l’Ouest (en linguistique, un isolat est une langue dont on ne peut démontrer de filiation - ou « relation génétique » - avec d'autres langues vivantes : la langue basque, le coréen, le japonais sont des isolats).

    C'est à cette langue basque, à cette culture, à cette terre, à ce peuple... que sont dédiées, depuis 1932, les Fêtes de Bayonne : en rouge et blanc, pendant cinq jours, les festayres sont si nombreux (probablement plus d'un million de personnes) qu'ils font de cet événement l'une des fêtes les plus suivies, non seulement de France, mais même dans le monde.  

    Site officiel

     http://www.fetes.bayonne.fr/ 

  • L’Europe en état de décomposition avancée

    Après le drame de Gênes ... 

     

    Par François Reloujac

    Europe. La politique française n’étant dans l’esprit du président Macron qu’une dérivée de la politique européenne, il est bon de faire un point sur l’Europe dans son état actuel, sachant que toutes les décisions du gouvernement français sont dépendantes des impératifs bruxellois. 

    Alors que les Britanniques quittent le navire, la Hongrie, la Pologne, la Lettonie affichent de plus en plus leur opposition aux décisions que cherche à imposer la Commission européenne, sous la férule de l’Allemagne à la remorque de laquelle s’accroche encore la France et sous la pression des grands médias et des financiers internationaux. Tandis que la fronde menace au nord, le sud s’effiloche.

    Au pays des « fake news » la Grèce est reine

    Au cours du mois d’août 2018, la Grèce, dit-on triomphalement, a retrouvé son indépendance politique et n’est plus en faillite. Bonne nouvelle ! Non, « fake news », ou comme on dit en français : mensonge. La situation du pays ne s’est pas améliorée depuis que la crise a éclaté. Le taux de chômage y est encore de 20 % et s’il a baissé depuis 2013 où il dépassait les 27 %, c’est essentiellement grâce au départ des jeunes générations qui sont allées chercher fortune sous d’autres cieux. La Grèce s’est ainsi affaiblie du fait du départ de ses futures élites. La récession dure depuis dix ans, les investissements sont taris, de nombreuses entreprises ont disparu et les banques sont plus fragiles que jamais, le niveau des créances douteuses ayant explosé.

    Alors, pourquoi ce communiqué triomphal ? Parce qu’officiellement, la Grèce n’est plus en faillite ! Elle n’est, pour l’instant, plus en faillite puisqu’elle est autorisée à ne commencer à rembourser ses emprunts qu’à partir de 2022. Quatre ans de délais, pendant lesquels elle ne règlera que les intérêts tout comme, en leur temps, les bénéficiaires des prêts subprime américains – la crise ayant éclaté à partir du moment où ils ont dû commencer à rembourser le capital ! Or, qu’en est-il de la dette actuelle de la Grèce ? Elle est évaluée à près de 300 milliards d’euros (environ 200 % du PIB) tandis que les recettes fiscales totales du pays s’élèvent à peine à 18 milliards d’euros. Autant dire que, sauf miracle, la Grèce sera dans l’incapacité de rembourser sa dette quand débutera sa période d’amortissement. C’est pourquoi le professeur Colletis redoute un « inévitable embrasement social ». Mais, d’ici là, combien des dirigeants politiques européens actuels seront encore en poste ? 

    Le contre-exemple du Portugal

    À côté, la situation de la péninsule ibérique est très contrastée entre une Espagne, relativement docile aux injonctions internationales, et un Portugal plus rétif. Si, malgré les apparences, l’Espagne continue à s’enfoncer, c’est qu’elle souffre en particulier d’un problème démographique grave. Avec une liberté d’avorter pendant les 14 premières semaines de grossesse (22 en cas de « malformation » du fœtus), le taux de fécondité est tombé à 1,33 enfant par femme en âge de procréer. Le chômage des jeunes atteint le taux record de 34 % (le double de la moyenne européenne). Du coup, le paiement des retraites n’est plus assuré. La présidente du FMI, Christine Lagarde, a trouvé la solution. Il faut que l’Espagne absorbe d’ici à 2050, 5,5 millions d’immigrés. On peut cependant douter de la pertinence de cette solution puisque l’Espagne compte déjà plus de 3,5 millions de chômeurs – qu’il faut faire vivre – et le taux de chômage des populations immigrées y est très largement supérieur à celui des autochtones.

    À l’inverse de l’Espagne et de la Grèce qui sont toujours terriblement endettées, le Portugal est dans une position dont le journal La Dépêche explique qu’il s’agit d’un « miracle embarrassant pour Bruxelles car il repose sur une politique anti-austérité ». Le pays a beaucoup souffert après la crise de 2008 et même vu son PIB baisser de près de 20 %. Mais le Gouvernement n’a pas cédé aux pressions bruxelloises puisque, pour en sortir, il a augmenté le salaire minimum, les retraites et les allocations familiales et diminué les impôts pesant sur les classes moyennes. Entre 2010 et aujourd’hui, il a diminué les dépenses publiques de 10 % et élevé l’âge de départ à la retraite, désormais à 66 ans. Le taux de chômage a chuté pour s’établir aux alentours de 7 % et la croissance est repartie à la hausse et ce depuis 2014.

    Le maillon faible pourrait-il être l’Italie ?

    Depuis le début de l’été, c’est la situation de l’Italie qui semble le plus préoccuper la Commission européenne. Avant d’examiner rapidement les deux événements clés qui ont occupé la une des journaux, il faut examiner la situation globale du pays.

    Dans le dernier numéro d’Alternatives économiques, Guillaume Duval constate, avec une certaine complaisance, que loin d’être « le mauvais élève » de l’Europe, l’Italie a mené depuis plus d’un quart de siècle, « de strictes politiques d’austérité budgétaire. (…) Celles-ci ont même été plus sévères sur la durée que celles menées par les gouvernements allemands ». En fait, la politique de l’euro fort qui est favorable à l’industrie allemande a tué le commerce international italien qui n’était pas tiré par les mêmes produits. C’est pourquoi, « si les Italiens ont aujourd’hui un niveau insupportable de dette publique – 132 % du PIB – ce n’est donc pas à cause de leur laxisme budgétaire, mais parce que cette austérité permanente a freiné l’activité. (…) Du coup, la faiblesse de la croissance combinée à une inflation trop basse en Italie comme dans l’ensemble de la zone euro n’ont pas permis de faire reculer l’endettement malgré les excédents budgétaires primaires ».

    Dans ce contexte, poussée par la Commission européenne, l’Italie a mis en œuvre une politique de privatisation des autoroutes. Le principal bénéficiaire des concessions a été le groupe Benetton, plus connu pour ses publicités scandaleuses que pour son souci du bien commun. Ce groupe, aux ambitions démesurées, est déjà propriétaire en France, par la société espagnole Abertis interposée, de la SANEF qui gère les autoroutes du Nord et de l’Est de la France. Après le drame de Gênes, le gouvernement italien a imaginé retirer la concession ou renationaliser « l’autoroute des fleurs », mais le coût d’une telle opération a été estimé à plus de 15 milliards d’euros, rien que pour compenser « le manque à gagner » du groupe Benetton. On comprend que celui-ci ait pu proposer d’indemniser les familles des victimes à hauteur de 500 millions d’euros !

    Reste le dernier problème sur lequel on attaque aujourd’hui les « populistes » qui sont actuellement au gouvernement : celui de l’immigration. Indépendamment du fait que les autres pays européens qui sont toujours prêts à prêcher une leçon d’humanité, sont beaucoup moins prompts à partager le fardeau, l’Italie a déjà une situation économique préoccupante qui rend difficile l’accueil de nouvelles populations. De plus, la Commission européenne oublie que, depuis de nombreuses années déjà, l’Italie est confrontée à un problème d’émigration, de nombreux jeunes Italiens étant partis chercher fortune ailleurs. Dès lors ceux qui restent ont peur d’être envahis par des populations qui n’ont pas toutes, loin s’en faut, l’intention de s’intégrer. D’un point de vue politique, la situation est d’autant plus difficile que les populations qui enrichissent ainsi les passeurs, ne sont pas acceptées par des pays plus riches et dont la civilisation est plus proche.

    Ces quelques exemples montrent que, par son dogmatisme intransigeant, la Commission européenne, coupée des populations, détruit l’Europe et conduit les gouvernements à l’impasse d’une dette explosive dont on ne pourra sortir qu’en rendant à chacun son autonomie budgétaire et monétaire et en redonnant à chaque banque centrale un rôle adapté aux conditions financières internationales. ■ 

      

    Les impérities de l’État grec sont cause en partie du drame de l’incendie de cet été près de Rafina, le 24 juillet.

     
  • « Aujourd’hui, le royalisme »

    Le comte de Paris et ses petits-fils Jean et Eudes, en 1987, à Amboise où des milliers de royalistes s'étaient rassemblés. Mais l'événement avait rayonné bien au-delà des cercles monarchistes 

    par Jean-Baptiste d’Albaret

     

    Le 21 janvier dernier, ils étaient plusieurs centaines rassemblés en l’église Saint-Germain-l’Auxerrois, à Paris, pour la traditionnelle messe en mémoire du roi Louis XVI.  Survivance désuète, folklore, nostalgie ? La question intrigue les médias qui ne manquent jamais d’envoyer quelques caméras pour couvrir l’événement. Qui a dit que la France était la plus monarchique – et peut-être la plus royaliste - des républiques ? En 1987, feu le comte de Paris réunit à Amboise ses fidèles pour titrer ses petits-fils Jean et Eudes duc de Vendôme et duc d’Angoulême. En pleins préparatifs du bicentenaire de la Révolution, la cérémonie fait l’ouverture des journaux télévisés ! Le 21 janvier 1993, à la surprise générale, plusieurs milliers de personnes affluent vers la place de la Concorde pour commémorer le deux centième anniversaire du martyre du roi dont Emmanuel Macron a déclaré que le peuple français n’avait « pas voulu la mort »... Macron royaliste ? Il y aurait de quoi sourire. Et pourtant, la réflexion du ministre de l’économie, que l’on sait proche de personnalités connues pour leurs sympathies monarchistes, a plus d’épaisseur qu’il n’y paraît. Dans un sondage publié récemment par Atlantico, une majorité de Français ne se disaient-ils pas prêts à porter au pouvoir un candidat non issu d’un parti ? De fait, c’est dans cette absence de plus en plus durement ressentie au sommet de l’état d’un principe fédérateur, facteur d’équilibre politique et de paix sociale, qu’il faut replacer la « petite phrase » de Macron. Elle traduit une « sensibilité monarchiste » d’autant plus répandue au sein de la population que les institutions de la Ve République perdent toute substance. C’est sans doute aussi dans cette perspective qu’il faut comprendre le succès des émissions, des livres et des spectacles historiques dont témoigne, par exemple, l’engouement populaire autour du Puy du Fou, le parc de loisirs créé en Vendée par Philippe de Villiers.

    Dominé pendant cinquante ans par l’Action française et son journal, puis connaissant bien des avatars au cours des dernières décennies, le royalisme français semble ainsi retrouver une certaine vigueur au moment où il a quasiment disparu politiquement en tant que force organisée. On aurait tort cependant de l’enterrer trop vite. L’Action française, non sans un certain panache, court après son passé glorieux et connaît actuellement une renaissance militante qu’il lui faudra pérenniser. La Restauration nationale regroupe l’ensemble des fédérations royalistes de province et organise des conférences avec des personnalités prestigieuses sur tout le territoire. La Nouvelle action royaliste (la NAR) publie Royaliste, mais fonctionne essentiellement comme une société de pensée au moyen de ses fameuses conférences-débats des « mercredis de la NAR », fréquentées par des intellectuels de tous horizons. L’Alliance Royale continue courageusement à labourer le terrain électoral. Le Groupe d’action royaliste (GAR) approfondit les questions sociales. Sur Internet, le royalisme est présent tous les jours grâce à l’excellent site « lafautearousseau », premier « quotidien royaliste sur le net ». Ailleurs, des journalistes, des penseurs, renouvellent son héritage. Gérard Leclerc à France Catholique. Frédéric Rouvillois et Jacques Trémolet de Villers dans leurs articles et dans leurs livres. Hilaire de Crémiers qui, dans Politique magazine et La Nouvelle Revue Universelle, poursuit une réflexion originale sur les institutions.

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    Le prince Jean à Amboise en 1987. Il vient d'être titré duc de Vendôme 

    Sans exclusive ni esprit de chapelle, ces plaies du royalisme, voici donc le vaste dossier de ce numéro d’été de Politique magazine : où en est, 146 ans après l’établissement de la République, l’idée royale en France ? Quelle est aujourd’hui sa signification et sa portée ? L’enquête nous a menés jusqu’au domaine royal de Dreux où réside l’héritier des rois de France. Il faudrait, explique en substance le duc de Vendôme, que notre pays retrouve les vertus capétiennes qui ont fait son génie. De Macron au prince Jean, souhaitons que chacun puisse trouver dans cet « état des lieux » du monarchisme français des bonnes raisons de l’espérer ! 

    Repris du numéro de Juillet-Août de Politique magazine ♦ Commander ici !

    Dossier à suivre ...

     

  • Dans le monde et dans notre Pays légal en folie : revue de presse de lafautearousseau...

     

    À propos du Patriotisme...

    Sur Europe 1, le toujours excellent Dimitri Pavlenko a reçu le toujours excellent Michel de Jaeghere, qui a été... excellent ! :

    "...Simone Weil nous dit que le patriotisme ce n’est pas l’amour de soi, c’est l’amour du passé dans ce qu’il a de meilleur"

    (extrait vidéo 4'59)

    https://twitter.com/M_DEJAEGHERE/status/1631554030336897024?s=20

    Et, puisqu'on parle de Simone Weil, le hasard veut que ce montage sur Thibon, grand ami de Simone Weil, paraisse juste après l'extrait vidéo précédent, sur tweeter :

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    1. Quand Arnaud Montebourg - auditionné par la Commission d'enquête souveraineté de l'Assemblée nationale - dit des choses et des vérités, qui nous plaisent bien... sur la trahison de la France. Par les Gouvernants et le Système, certes, mais aussi par certains chefs d'entreprise, véreux et traîtres à la Patrie :

    "On a perdu en 15 ans : Arcelor, Pechiney, Alstom, Technip, Lafarge, Alcatel, Essilor..." Le tarif de la trahison de la France ? "Entre 10 et 15 millions d'€, c'est pas cher !" 

    (extrait vidéo 1'30)

    https://twitter.com/MontebourgRelai/status/1631206897901527040?s=20

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    2. Entièrement d'accord avec Fil Rouge France :

    "Macron promet 6 milliards d'€ pour aider le Gabon à protéger ses forêts. En France, on laisse nos forêts brûler car il n'y a pas un euro pour entretenir les canadairs indispensables à leur sauvegarde. Un avis sur le sujet ?"

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    3. Philippe Murer a bien fait de relever l'énorme mensonge d'Agnès Runacher : 

    "Énorme mensonge de @AgnesRunacher qui explique sur France Info que Macron a relancé la filière nucléaire dès 2018 ! Fin 2018, il annonce fermer Fessenheim et 14 autres réacteurs nucléaires dans les 15 ans à venir. Indigne de nous gouverner."

    (extrait vidéo 0'50)

    https://twitter.com/chrismiz7/status/1631348855613579285?s=20

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    4. De Michel Onfray, invité de BFMTV sur la Reforme des Retraites : tout y passe, des USA à Macron, de la dilution des Nations aux GAFAM qui vont faire la loi, aux boulangers qui vont mourir...

    "On n'en peut plus de cet homme et de sa politique"

    "Vous allez bosser toujours plus et vous allez être payés toujours moins !"

    (extrait vidéo 1'45)

    https://twitter.com/FrontPopOff/status/1631584667718545409?s=20

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    5. Merci à Christophe Dickès pour son bon conseil :

     "A LIRE : Excellent dossier de @mlkubacki sur la place de la femme  dans l'histoire de l'église @LaVieHebdo. Loin de tous les clichés habituels, quel fut l'apport féminin  à l'histoire du christianisme ?

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    6. A Nancy, les "faux antifas/vrais terroristes" ont encore frappé : la librairie Les deux Cités a été une nouvelle fois souillée, cette fois par un délirant un "Vive le Hezbollah". On voit bien que les faux antifas qui ont écrit "ça" ne savent pas ce que c'est que ce terrible Hezbollah, qui règne par la pire des terreurs jointe à la pire des corruptions et aux trafics en tous genres ! Question d'Anselme Boussuge (sur weeter) à Mathieu Klein, le Maire de Nancy :

    "Une réaction @mathieuklein ou alors allez-vous augmenter leurs subventions ?"

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    7. De SOS Calvaires (sur tweeter) :

     

     

    À DEMAIN !

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  • Les antinucléaires précipitent le réchauffement climatique, par Jean-Marc Frenove.

    Source : https://lalettrepatriote.com/

    On a tous en tête la décision germanique de fermer les centrales nucléaires et en conséquence, l’augmentation inéluctable de la part du charbon. Les anti-nucléaires allemands prétendaient remplacer l’énergie manquante par des énergies renouvelables, le solaire et l’éolien.

    Ça n’a pas marché.

    Car le solaire et l’éolien sont des énergies intermittentes, aléatoires, et beaucoup trop diffuses pour remplacer les centrales.

    La France, abreuvée par la même propagande, fait aujourd’hui la même erreur, mais à la française, c’est-à-dire en y engouffrant des milliards de façon ahurissante. La Cour des comptes, qu’on ne saurait soupçonner de parti pris, a alerté nos responsables politiques début 2018 sur le coût faramineux des énergies EnR, et sur leur résultat insignifiant. En comptant uniquement les subventions auxquelles l’État s’est engagé par contrats au bénéfice des producteurs d’électricité éolienne ou voltaïque, on atteint le chiffre faramineux de 121 milliards d’euros.

    5,6 milliards en 2020, 7,2 milliards en 2025, etc…, et ceci jusque 2044. La cour souligne que les seuls contrats voltaïques signés avant 2010 pèsent 38,4 milliards, et ne fournissent que 0,7% de l’électricité française. Or 38 milliards, c’est ce que coûterait le grand carénage permettant de prolonger de 20 ans tous les réacteurs nucléaires actuels, qui fournissent 75% de notre électricité : 75% au lieu de 0,7% ! De même, toujours selon la cour, les contrats éoliens vont coûter 40,7 milliards en 20 ans, pour 2% de la production française d’électricité. 121 milliards complètement inutiles, car le système électrique français repose à 95% sur le nucléaire et l’hydro-électricité, 2 énergies pilotables(1) qui n’émettent aucun gaz à effet de serre. Dit autrement, les 121 milliards ci-dessus n’auront AUCUN effet sur le ralentissement climatique.

    En revanche, 121 milliards, versés sous forme de subventions, c’est beaucoup plus qu’il n’en faut par exemple pour supprimer en France toutes les chaudières au fuel ou au gaz, et pour électrifier la totalité du parc des voitures de l’administration, ce qui entraînerait une décarbonation massive.

    Alors, a-t-on créé des emplois en France avec ces milliards ?

    Même pas, car la Chine détient un monopole dans la fabrication des panneaux voltaïques, et est en train de s’emparer du marché des éoliennes. Son industrie dispose d’une énergie très bon marché, le charbon, hélas. Donc ces milliards ne servent qu’à financer des importations, pesant lourdement sur notre balance commerciale.

    Ainsi les installations solaires et éoliennes acquises à l’étranger ont entraîné à elles seules 3 milliards d’euros de déficit en 2010, et 9 milliards jusqu’en 2017. Et cela continue, bien sûr. Pire pour l’avenir, quand vous achetez chinois vous faites fonctionner à plein les centrales à charbon du plus gros pollueur de la planète. L’énergie chinoise n’est pas du tout décarbonnée.

    Disons donc un grand merci à Messieurs les socialistes et aux écolos qu’ils traînent dans leurs wagons. Comme dit le philosophe : “Si on donnait le Sahara aux socialistes, dans cinq ans il faudrait qu’ils achètent du sable ailleurs.”

    (1)Pilotable : se dit d’une énergie qui peut fournir ce dont on a besoin quand on en a besoin, contrairement à l’éolien et au solaire.

  • Goldnadel : « Je suis culturellement réfractaire à l’humour multiculturel... » Nous aussi !

    Le président chauve-souris. Je suis oiseau, voyez mes ailes ! Je suis souris, vive les rats !

     

    Par  

    2293089609.14.jpgGilles-William Goldnadel écrit cela au sortir d'un été politique que l'on a presque unanimement qualifié de chaotique au point que quelques grosses pointures ont commencé à quitter le navire. Il le fait avec courage, lucidité, sans craindre de dire les choses. Il a raison. Malheureusement pour la France   LFAR

     

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    J’ai beau être un gaulois mature d’assez jeune souche, j'aime bien l'humour, qu'il soit gaulois (davantage encore depuis que la gauloiserie est regardée de travers), juif ou patagon.

    Mais j'avoue avoir du mal à suivre l'humour de Monsieur Macron.

    À dire le vrai, j'ai du mal à suivre ce président tout court, raison pourquoi je ne l'ai suivi lorsqu'il courait pour l’élection.

    Dès le premier abord, j'avais écrit que nous aurions un président hybride.

    Ni de droite, ni de gauche. Ni français, ni international. Un jour Jupiter et le lendemain, comique troupier. Pote avec Bellatar Yassine et ami avec Villiers Philippe de.

    Dans certains articles, je l'avais surnommé « le président chauve-souris ». Voulant contenter tout le monde et son père. Je suis oiseau, voyez mes ailes ! Je suis souris, vive les rats !

    Je suis un oiseau migratoire de gauche, ouvrez donc aux migrants ! je suis un rongeur économique de droite, fermez la porte aux indigents !

    Mais j'avais écrit aussi que les Français des deux camps à ciel ouvert ne seraient pas longtemps sous le charme de ce genre de petit mammifère qui ne vit bien que dans la pénombre.

    Nous y sommes. L'homme est brillant et sympathique, j’en atteste, mais, trop ambivalent, il ne fera bientôt que des mécontents.

    Dans le Figaro, lorsqu'il était candidat, et que je pouvais encore être irrespectueux, je lui avais donné du Macreux, tant je considérais qu’il lui manquait du fond.

    Je ne crois pas, hélas, m'être fourvoyé profondément.

    Il paraît que ce président de la république plaisantait, lorsqu'il a évoqué au royaume du Danemark « les gaulois réfractaires ». Je ne pense pas que les Français manquent d'humour gaulois, danois ou international, mais ils ne plaisantent plus, lorsqu'ils ont le sentiment qu'on ne les aime pas ou qu’on les prend de haut.

    Il faudra désormais que Monsieur Macron légende ses sorties, qu'il nous prévienne qu’il est sérieux ou qu’il s'agit d'une saillie.

    Mais après tout, peut-être, finalement, manquerais-je d’humour.

    A la réflexion, Monsieur Macron plaisantait sûrement avec Jean-Louis Borloo lorsqu'il disait qu'un mâle blanc n'était pas habilité à commander ou à rendre un rapport sur les banlieues françaises.

    Maintenant que j'y suis, il plaisantait encore et se gaussait des Algériens, lorsqu'il disait pour rire que la colonisation française était un crime contre l'humanité.

    Et ce blagueur impénitent n'était pas plus sérieux, lorsque pince-sans-rire, il prétendait que la culture française n'avait jamais existé ou que le patriotisme est une manière de lèpre.

    Et le plus farce, c'est que j'ai failli marcher.

    Quant aux Gaulois, de plus en plus réfractaires à l’humour à sens unique, ils ne marcheront plus quand on les fera marcher.  

    Valeurs actuelles - 3.09.2018
    Gilles-William Goldnadel est avocat et écrivain.  
  • Culture & Actualité • La France selon Tartuffe

    Raphaël Glucksmann, fils d'André Glucksmann

     

    Par Olivier Maulin 

    Raphaël Glucksmann publie un essai pour opposer sa vision de la France au « repli » qui tenterait aujourd'hui notre pays. Las, l'idéologie ne fait pas bon ménage avec l'intelligence. C'est ce qui est analysé ici avec brio par Olivier Maulin [Valeurs actuelles, 3.11]. Raphaël Glucksmann est symptomatique, emblématique, d'une pensée et d'une oligarchie qui se sentent aujourd'hui menacées par l'émergence d'une nouvelle ère, d'un nouveau cycle de l'Histoire, contraires à leurs utopies et qui, quoiqu'elles l'exercent encore très largement, redoutent la perte prochaine de leur hégémonie culturelle et idéologique. D'où, plus tard, politique. Ingénument, faussement naïf, Raphaël Glucksmann s'en alarme, s'en lamente, alerte ses semblables. On l'a même observé très agressif, jeudi dernier au soir, sur BFM-TV chez Ruth ElKrief, affronté à un Zemmour exact et impitoyable... Nous sommes en pleine actualité - pour lui très négative - et ce trop gentil jeune-homme est notre adversaire.  Lafautearousseau

     

    maxresdefault 10.jpgLes raisons d'être inquiet aujourd'hui ne manquent pas. L'immigration massive que l'on nous vend depuis trente ans comme une chance pour la France se retourne en partie contre nous ; une cinquième colonne que l'on est incapable d'évaluer a commencé de nous poignarder dans le dos ; l'évolution économique mondiale lamine notre modèle social et culturel ; l'Europe, qui était censée être notre avenir, s'avère être un ectoplasme incapable de nous protéger.

    Mais tout cela n'est que broutilles pour le jeune Raphaël, fils du philosophe André Glucksmann récemment disparu. Un an et demi après avoir publié un « manuel de lutte contre les réacs » plutôt comique, l'essayiste a en effet repéré la seule et véritable inquiétude actuelle : les maurrassiens sont en train de prendre le contrôle de l'histoire, dessinant à la France « un visage grimaçant d'angoisse et de ressentiment »... C'est pour répondre à ces bardes « sortis du néant dans lequel d'antiques trahisons les avaient relégués », manière délicate de renvoyer à Pétain ceux qui auraient l'audace de penser différemment de lui, que notre nouveau "nouveau philosophe" a pondu un livre laborieux pour rallumer la lumière et éclairer les ténèbres réactionnaires qui lentement se posent sur le pays en menaçant de l'asphyxier. Problème : loin d'être un projecteur, sa lumière est une petite loupiote qui se met très vite à clignoter et qui faute de jus finit logiquement par s'éteindre piteusement.

    Il y a au moins un point sur lequel on sera d'accord avec notre intellectuel en culottes courtes : ses idées ont bel et bien perdu la partie et ce n'est pas son livre prétentieux et bavard qui y changera quelque chose. Pour un homme de gauche habitué à arbitrer les élégances, c'est probablement un crève-coeur.

    La France de Glucksmann fils est un gag. C'est une pétition de principe, une idée pure, l'abstraction dans toute sa splendeur. La succession des travaux et des jours, l'année liturgique, les grands cycles paysans ayant marqué les paysages, les moeurs et les mentalités ? Pas un mot. Trop réel. La France est cosmopolite, universaliste, révolutionnaire et européenne. Mieux : elle l'est depuis toujours ! Elle est une promesse pour tous les hommes et en tout lieu et n'est jamais aussi belle que lorsqu'elle est "déterritorialisée". Bref, cette France est davantage nichée dans la brousse du Burkina Faso ou dans le coeur d'un Érythréen que dans le fin fond de la Creuse ou dans le coeur d'un vieux Français aux pieds enfoncés dans une glaise suspecte.

    Les Français descendraient d'un voleur de poules

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    Ce bon vieux Renart (ici sur une miniature du XlVe siècle) serait la preuve,
    selon Raphaël Glucksmann, que notre identité est "trouble"...

    Sans surprise, Glucksmann déplore ainsi le manque d'ardeur de notre pays à accueillir les "réfugiés" et loue la chancelière allemande d'avoir transformé le sien en une immense journée "portes ouvertes". Loin de l'effrayer, la formule magique de la mémère (« Nous y arriverons »), qui commence à inquiéter même les plus raisonnables, est pour lui la preuve que la politique est avant tout affaire de conviction.

    L'acmé de la France de Glucksmann se situe évidemment le 26 août 1789, jour de l'adoption de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen. Mais à la différence de certains républicains qui la font carrément naître ce jour-là, notre historien magnanime lui reconnaît bel et bien une histoire avant la glorieuse révolution. Mais une histoire... progressiste ! Il s'enhardit en effet à fouiller notre passé lointain pour y trouver les prémices de cette France éternellement désincarnée, faisant mystérieusement appel au personnage de Renart, tiré du roman du même nom écrit aux XIIe et XIIIe siècles, en lequel il voit le « père fondateur de notre identité » et la preuve que cette identité est « trouble ». Est-ce par simple plaisir d'affirmer que les Français descendent d'un voleur de poules que notre farceur est allé chercher là sa référence arbitraire ? Nul ne le saura probablement jamais. Quoi qu'il en soit, il faudrait rappeler à notre historien de la littérature que cet amusement carnavalesque pour clercs qu'est le Roman de Renart ne va pas sans l'ordre dont ce roman s'amuse et que la culture médiévale ne connaît pas le conflit qu'il lui prête entre un idéalisme dominant et des antimodèles contestataires. Le carnaval est nécessaire à l'équilibre de la société et les deux vont ensemble : retirer l'un à l'autre pour l'ériger en modèle n'a tout simplement aucun sens.

    Mais tout est bon pour tenter de prouver que l'identité française est fluctuante de toute éternité, fondamentalement "déracinée", un mot que l'auteur affectionne. Le destin de cette France est donc de se dissoudre dans le réel pour ne demeurer qu'une idée, un phare dans la nuit, une déclaration de principe, celle-là même que l'ancienne secrétaire d'État chargée des Affaires étrangères et des Droits de l'homme, Rama Yade, avait naguère fait placer dans une sonde spatiale et envoyé sans sommation dans l'espace infini, déclenchant par là même un fou rire universel.

    Estimant qu'il symbolise au mieux les "conservateurs", Glucksmann convoque également le Tartuffe de Molière sans comprendre que celui-ci a changé de camp. Le Tartuffe clame en effet aujourd'hui qu'il est un « patriote cosmopolite »; il assure la main sur le coeur qu'il est républicain mais se montre favorable au multiculturalisme; il prétend aimer la France mais la France qu'il dit aimer porte en elle son principe de destruction et ne se réalisera véritablement que dans sa complète dissolution. Le Tartuffe aujourd'hui s'appelle Glucksmann.

    IL A DIT

    « NOS PLUS GRANDS HOMMES, CEUX QUI ONT SU LE MIEUX EXPRIMER ET REPRÉSENTER L'ESPRIT FRANÇAIS, ONT TOUS FAIT L'EXPÉRIENCE DU DÉRACINEMENT. » Raphaël Glucksmann

    Olivier Maulin

     

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    Notre France, de Raphaël Glucksmann, Allary Éditions, 260 pages,18,90 €.

  • Les élites du Pays légal, par Germain Philippe (La technocrature, maladie sénile de la démocratie : 6/8).

    Résumé : En 2017 la technocrature à pris le pouvoir pour sauver la démocratie disqualifiée par son élite politique. Ne pouvant se satisfaire de la dénonciation complotiste de l’ultragauche, ni du référentiel populiste, l’Action française analyse la technocrature comme un phénomène de physique sociale. Utilisant la loi historique « du développement d’oligarchies nouvelles », elle découvre que Bonaparte a crée une nouvelle classe de privilégiés, nommée suivant les époques : Oligarchie ou Nomenklatura ou Pays légal. Cette classe est soudée par l’enrichissement résultant de le maîtrise de l’appareil d’Etat.

    philippe germain.jpgQui compose cette nouvelle classe/nomemklatura créée à partir de 1795  ? En fait Bonaparte prend des gens de tous les milieux, avides de faire « une fortune immense  », dira l’ancien évêque M. de Talleyrand. Ce sont des prêtres jureurs à la constitution civile du clergé, des membres de la vieille noblesse et des jacobins, des margoulins enrichis grâce à l’achat des biens nationaux, des commerçants grassement rétribués par les fournitures aux Armées. Ces «  habiles en finance  » constituent le noyau thermidorien de la nouvelle classe de privilégiés dont le grand l’historien de la Révolution Hyppolyte Taine précise «  Désormais tous les Français jouissent, en théorie, du droit commun  ; par malheur, ce n’est qu’en théorie. En fait, dans la cité, les nouveaux venus s’approprient la place, les prétentions et plus que les privilèges des anciens occupants.  »  Au noyau thermidorien s’agrège légitimement  les éléments les plus performants des «  anciens déshérités de l’histoire  » dont la condition était la plus basse sous l’Ancien-Régime «  les juifs, sorte d’étrangers, à peine tolérés, et les calvinistes, non seulement privés des droits des plus humbles, mais encore, depuis cent ans, persécutés par l’Etat  ». Pour ces habiles, Bonaparte crée immédiatement  la Banque de France et lui accorde le privilège exclusif d’émettre des billets. Pour l’historien Éric Bungener, « autour des régents de la Banque de France sous l’Empire s’est construit le mythe d’une HSP, “haute société protestante”, constituée d’un tout petit nombre de familles, très riches, se mariant entre elles  ». Voilà l’origine du concept des «  200 familles  » inventé par Edouard Daladier au congrès radical de 1934, puis largement repris par la gauche pour justifier l’échec du Front populaire de 1936. Les régents de la BdF symbolisent l’élite financière forgée par Bonaparte et dont nombre de descendants sont aujourd’hui parmi les «  super-riches  » au service desquels agit le Président Macron. Parmi les quatre-vingt-onze milliardaires recensés, on repère aussi les profiteurs de l’après-guerre et quelques rares fortunes nouvelles.

    A l’élite financière, Bonaparte ajoute une élite politique émanant de la nature même de son «  Régime moderne  » (H. Taine) basé sur une société à la fois militarisée et européanisée. La maçonnerie issue de la Grande Armée devient son armature, important dans les loges civiles la tendance laïque et anti-papale des loges militaires. Nombre de maréchaux sont francs-maçons, car Napoléon transforme la maçonnerie en institution quasi officielle et instrument d’influence majeur du pouvoir. La Terreur de Robespierre n’avait pas épargné les maçons mais Bonaparte place les survivants aux principales fonctions de l’Etat, les faisant ducs ou princes, les dotant de sénatoreries d’un bon rapport, leur permettant surtout, par une guerre qui épuise la nation, de poursuivre des malversations. La nomemklatura  comprend des généraux et maréchaux dont explique Taine «  en guise de dédommagement, on tolère  qu’ils pillent, qu’ils lèvent des contributions et s’enrichissent  ». Il ajoute  : «  S’il les a dotés magnifiquement, c’est en domaines découpés dans les pays conquis.  » Cette Europe moderne, révolutionnaire, obtient sur place le ralliement de notables, de hauts fonctionnaires gagnés aux Lumières (Auflarung) et d’entrepreneurs enrichi par l’élargissement des marchés et la protection de la concurrence anglaise. Ces ralliés, explique le professeur Etienne François, se retrouvent «  dans les mêmes loges et les même cercles, où les mariages mixtes sont fréquents…où s’accélère une dynamique d’intégration tacite à la France  ». Decette Europe révolutionnaire, les collaborateurs locaux participant au pillage refluent avec la Grande Armée en 1814 et tous ces Hollandais, Germains et Italiens s’agrègent à la nomenclature française. Ainsi est assurée le vivier d’une élite politique, caractérisée par une très forte stabilité du personnel parlementaire et ministériel comme de la haute administration. Ce personnel de «  politicards  » fut à partir de 1986, la cible du discours «  Tous pourris  » lepéniste, mais la normalisation du nationalisme électoral a transféré cette contestation vers le populisme de la mouvance Gilets Jaunes. 

    Après la chute de Napoléon en 1815, les deux élites financière et politique se sont ralliées à Louis XVIII pour sauver les meubles. Puis elles ont liquidé en 1830 Charles X, devenu dangereux, et en 1848 Louis-Philippe, qui cherchait à s’appuyer sur les notables. Comme Marx l’a expliqué, Napoléon III fit la part belle, très belle à la nouvelle classe. En revanche, pour prospérer au maximum grâce à l’Etat, cette nouvelle classe préfère un Etat faible. Elle va donc trouver son port d’attache avec la IIIe République, lorsque son élite politique prend la totalité du pouvoir en 1879. 

    Quoi de mieux pour la nomenklatura que le système représentatif, dans lequel les citoyens élisent des députés en leur abandonnant le soin de décider de la loi à leur place. Une fois élus, les députés échappent complètement à leurs électeurs, décidant de la loi sans avoir de compte à rendre. Pour conserver le pouvoir, l’élite politique doit donc contrôler l’opinion du pays réel, d’où le besoin d’un quadrillage médiatique de la société. Ainsi apparait la troisième élite, celle du «  parti médiatique  »  selon l’expression d’Antonio Gramsci, reprise par Régis Debray et Marcel Gauchet. A suivre Bernard-Henri Lévy, ses hommes ont pour origine le «  parti intellectuel  » crée à l’occasion de l’Affaire Dreyfus. Ils transforment la presse en outil de propagande avec la guerre de 14-18, abusent de l’usage photographique et inventent la «  peoplisation  » en faveur de Paul Painlevé qui, sous le Cartel des gauches, élabore le «  coup médiatique  ». Le paysage médiatique est profondément bouleversé à la Libération où tous les médias sont considérés coupables de soumission. Comme les biens nationaux de la Révolution, quantité d’immeubles, d’installations et de machines sont alors vendus à bas prix. Les héritiers du  «  parti intellectuel  »  nationalisent le secteur radiophonique et l’agence de presse Havas, qui devient l’Agence France-Presse (AFP). Ils deviennent surpuissants avec l’arrivée de la télévision dans les familles. L’élite médiatique obtient alors facilement le consentement du pays réel au dogme fantasmagorique de la «  souveraineté populaire  », permettant ainsi à l’élite politique de se maintenir au pouvoir. Le pays réel accepte ses chaînes car il est persuadé de choisir librement ses gouvernants en écoutant naïvement les responsables des rédactions, journalistes, présentateurs vedettes, éditorialistes migrateurs allant de chaîne étatique en radio privée, économistes et autres responsables de services politiques, tous sélectionnés sur l’intériorisation du politiquement correct conforme à l’institution démocratique. Aucun complot dans les stratégies mises en place sans concertation préalable, mais conséquence de l’uniformité des conceptions du monde découlant des intérêts de la l’oligarchie. Depuis 2017, l’ultragauche indigéniste de «  La France Insoumise  » s’est appropriée la dénonciation du «  parti médiatique  » — jusqu’alors terrain de la droitiste presse de réinformation –, et de sa petite poignée de milliardaires maîtrisant les médias pour entretenir avec l’Elite politique des relations incestueuses à base de subventions somptuaires et de passe-droits fiscaux.

    L’ analyse maurrassienne de physique sociale amène à presque admettre la conception marxiste de l’Etat émanant des classes dominante. Pour l’Action française, le pays légal est constitué par trois élites — groupes sociaux — en situation dominante dans la société, mais dont la position et même l’existence, sont déterminés par la forme du régime politique. Le pays légal prend pratiquement la forme d’un système oligarchique circulaire ou chaque élite joue un rôle. L’élite politique, par la maitrise du pouvoir législatif favorise l’enrichissement sans risque de l’élite financière au travers des moyens de l’Etat et au détriment de celui-ci. En contrepartie l’élite financière acquiert les grands groupes de presse au profit de l’élite médiatique dont le personnel est idéologiquement sélectionné. L’élite médiatique aliène alors l’électorat du Pays réel en propageant la fantasmagorie de la souveraineté populaire pour permettre à l’élite politique de garder la maîtrise du pouvoir législatif. La  boucle est bouclée. La préservation de ce système circulaire fondé sur l’intérêt financier implique le souci permanent de destruction des moyens de défense organiques du pays réel face au régime représentatif. C’est la clef de la démonstration maurrassienne de la distinction entre le pays légal et le pays réel.

    Pourtant ce système très efficace a été mis à mal en 2017 par l’apparition d’une quatrième élite  ; celle de la technocratie. Pourquoi  ? Qui compose la technocrature  ? Quel est son rôle  ?

  • Une politique pour l'an 2000 de Pierre Debray (4)

    lfar bleu.jpgNous poursuivons la publication de notre série, dont la lecture expliquera à ceux qui ne l'ont pas connu le rôle intellectuel important de Pierre Debray à l'Action Française dans les années 1950-2000.  Cette analyse politique, économique, sociologique et historique, menée méthodiquement, à la maurrassienne, comporte de multiples enseignements, utiles aujourd'hui à notre école de pensée. Comme un stimulant de notre réflexion sur la situation présente de la France et sur l'action que nous avons à y mener. Même si le lecteur devra tenir compte des événements et des faits intervenus au cours des trois dernières décennies.  LFAR

    1ère partie : l’Homme Masse2235704335.jpg

    « De Caillaux à Giscard » : le système libéral

    En effet, si la production élimine progressivement la masse, la consommation lui reste soumise. Quand les belles âmes s'indignent que certains proposent de renvoyer chez eux les immigrés, un calcul cynique explique l'appui qu'elles reçoivent des « médias «. Il ne faut pas laisser partir des consommateurs. Tout ralentissement des achats serait catastrophique. La massification ne s'explique pas que par le travail à la chaîne. Une transformation plus profonde peut-être s'est opérée. Pendant des millénaires, l'homme produisait pour consommer. Il fallait se nourrir, se vêtir, mais aussi satisfaire d'autres besoins, d'ordre spirituel, militaire ou intellectuel, construire des temples et des palais, entretenir des prêtres, des sorciers, des guerriers, des administrateurs. Désormais l'homme consomme pour produire. Les besoins étant, pour l'essentiel, satisfaits, l'organisation rationnelle du travail et le machinisme n'ont pas épuisé leurs capacités productives. Il convient donc de susciter le désir de marchandises qui ne sont pas nécessaires. La publicité s'en charge et rapidement le désir se transforme en besoin. L'habitant des villes peut sans difficulté, se passer d'une automobile, disposant de transports en commun confortables et souvent plus rapides. Qui ne possède pas sa voiture particulière passe pourtant soit pour un miséreux soit pour un attardé. Le conformisme et l'individualisme se conjuguent pour obliger à consommer, fut-ce des objets parfaitement inutiles, les gadgets. Si la consommation se ralentit, pour une raison ou pour une autre, que les gens ont moins d'argent, que la mode change, que la saturation apparaît, il faut fermer des usines et mettre des gens au chômage. Toute diminution du niveau de vie de la masse entraîne une crise économique. Si l'on veut assurer un développement harmonieux de la production, chaque individu doit pouvoir continuer de se procurer les produits de la grande industrie, qu'il soit en bonne santé ou malade, jeune ou vieux, riche ou pauvre.

    Le système libéral n'a pu fonctionner qu'aussi longtemps que la production de masse n'affectait qu'un secteur, le textile. Quand la demande l'emportait sur l'offre, les patrons devaient embaucher et accepter de payer des salaires plus élevés, des entreprises mal gérées parvenaient à subsister puisqu'elles trouvaient des débouchés. Le moment venait nécessairement où l'offre finissait par dépasser la demande. Les stocks s'accumulaient, les prix baissaient. Les entreprises mal gérées disparaissaient, les autres subsistaient en réduisant les salaires de ceux qu'elles conservaient. Peu à peu, les stocks s'écoulaient et la crise se résorbait. L'économie en sortait assainie. Seules les entreprises les mieux équipées, les mieux administrées subsistaient. Grâce aux gains de productivité qu'il leur avait fallu réaliser, elles produisaient à meilleur marché, elles avaient amélioré la qualité et la diversité de leurs fabrications. Ainsi les crises cycliques représentaient un facteur de progrès.

    Ce mécanisme ne fonctionnait qu'en raison de la structure de la consommation. Le budget des familles ouvrières, essentiellement consacré à la nourriture et au logement, comportait, sans doute, quelques achats de produits manufacturés (vêtements, meubles, quincaillerie) mais seulement en période de relative aisance, quand il était possible d'économiser. Les classes aisées absorbaient l'essentiel de la production. En temps de crise, elles continuaient d'acheter, moins sans doute mais suffisamment pour que s'écoulent les stocks. Certes, les ouvriers, réduits au chômage, survivaient dans les conditions les plus pénibles. Quelques philanthropes s'efforçaient d'adoucir leur sort mais personne, en dehors de catholiques sociaux et de socialistes, ne s'indignait d'une situation qui s'accordait à la nature des choses.

    Tout changea lorsque l'introduction du travail à la chaîne permit la production de masse. Ford et non Lénine, fut le grand révolutionnaire du début du siècle. Rompant avec la pratique patronale des bas salaires, il comprit que ses ouvriers étaient aussi ses futurs clients et qu'il convenait qu'ils gagnent assez pour acheter des voitures. La production de masse débouchait sur la consommation de masse. Ce qui allait modifier totalement la structure de l'économie. Ainsi la production de masse suppose l'immobilisation de capitaux considérables que l'autofinancement ne suffit plus à réunir. Entre le moment où le constructeur décide de lancer un nouveau modèle de voiture et le moment où celui-ci sort des chaînes, il s'écoule plusieurs années. De même l'innovation technologique devient l'affaire de bureaux d'études, qui mobilisent des équipes de chercheurs. Les entrepreneurs doivent faire appel aux banques, leurs fonds propres ne suffisant plus. Mais l'appareil financier recherche le profit à court terme. L'argent immobilisé ne « travaille pas » ou du moins trop lentement pour rapporter. Le banquier emprunte les sommes qu'il prête. Il faut que le capital dont il dispose soit toujours disponible. Ainsi l'entrepreneur a besoin de crédits à long terme et le banquier ne peut consentir que des crédits à court terme, sinon le taux d'intérêt deviendrait si élevé qu'il découragerait l'entrepreneur. Comment en sortir ? Par des artifices comptables qui transforment le court terme en long terme.

    Cette contradiction en a engendré une autre. L'investissement ne saurait être supérieur à l'épargne, c'est-à-dire à la part du revenu national soustrait à la consommation, d'une manière ou d'une autre. Cette vérité de bons sens convient à une économie de type classique où l'entrepreneur utilise ses propres capitaux ou ceux qu'il se procure en multipliant le nombre de ses associés grâce à des souscriptions d'actions. Vaut-elle encore, quand il lui faut investir à très long terme ? Il est conduit dans ses choix à anticiper. Le modèle que prépare le constructeur risque d'être périmé avant d'être mis en vente, de ne pas correspondre à l'évolution des goûts et des besoins de la clientèle.

    Et surtout, il est obligé de vendre à crédit. L'acheteur d'une voiture a rarement les moyens de payer comptant. Lui aussi anticipe. Il dépense l'argent qu'il n'a pas encore mais dont il compte disposer, pour autant que ses revenus continuent d'augmenter. Les organismes financiers, en principe, utilisent l'épargne reçue en dépôt d'une manière ou d'une autre (dépôts à vue, emprunts obligatoires, gestion de portefeuilles etc.…) pour financer ces diverses anticipations. Tout semble donc rentré dans l'ordre, mais à condition que les banquiers ne commettent aucune erreur, qu'ils ne se montrent ni trop timorés, car ils casseraient l'expansion, ni trop laxistes car ils cesseraient de la contrôler. En théorie, ces excès inverses devraient se compenser. Ce qui se révélerait exact si chaque opérateur prenait ses décisions par un calcul rationnel. Les risques d'erreur s'annuleraient à peu près. Les choses ne se passent pas ainsi en pratique. Il existe un effet d'entraînement. A certains moments, les banquiers, emportés par l'euphorie, prêtent avec trop de facilité, à d'autres, ils s'effraient et resserrent le crédit, étranglant les entreprises.

    Que s'est-il passé en 1929 ? La prospérité a conduit les industriels, les particuliers et les banquiers à anticiper sur un progrès supposé indéfini tant de la consommation que de la production. Les industriels ont succombé au vertige du gigantisme, les particuliers ont multiplié les achats à crédit - y compris les achats d'actions  et les banquiers ont trop utilisé les artifices comptables qui permettent de transformer le court terme en long terme, si bien que les Etats-Unis investissaient plus qu'ils n'épargnaient. Tout fonctionnait convenablement parce que la bourse de New York drainait les capitaux du monde entier. Il a suffi que le flux d'épargne diminue, même légèrement pour provoquer la catastrophe. Il fallait donc réajuster l'épargne et l'investissement. Les économistes libéraux ont immédiatement présenté une solution d'apparence raisonnable. Il suffisait de diminuer les salaires et même, de l'opinion de Rueff, de supprimer purement et simplement les allocations de chômage, en un mot de pratiquer une politique de déflation. C'était oublier que désormais la consommation de masse fournissait le moteur de la production de masse. Quand on fabriquait quelques milliers de voitures par an, la misère du peuple n'empêchait pas les stocks de s'écouler peu à peu et puisqu'il fallait bien les reconstituer, les commandes relançaient la production. Il n'en va plus de même, quand le stock se chiffre par millions de voitures. L'économie avait changé d'échelle et les libéraux, enfermés dans leurs abstractions ne s'en étaient pas aperçu. La solution fut trouvée non par un théoricien mais par deux hommes de terrain, l'allemand Schacht financier d'Hitler et Morgenthau, le principal conseiller de Roosevelt. L'un et l'autre partirent d'une idée simple. La mécanique libérale ne fonctionnait plus, les stocks ne diminuaient pas parce que les achats des classes aisées n'avaient plus qu'une influence marginale sur le marché. La production de masse ne reprendrait que si l'on donnait à la masse les moyens de consommer d'où une politique de grands travaux financée artificiellement. Il fallut néanmoins la seconde guerre mondiale pour surmonter la crise, les armements constituant une production dont la consommation n'est pas entravée par des considérations budgétaires.

    Ni Schacht ni Morgenthau n'avaient pu s'inspirer de la célèbre « general theory of employment, interest and money » de John Maynard Keynes, publiée seulement en 1936. Cependant, l'inspiration demeurait la même. Les uns et les autres substituaient à une conception statique de l'économie, où les équilibres se rétablissaient automatiquement, une « description dynamique » selon l'expression de Keynes. Les classiques visaient en fait un état quasi stationnaire. Ce qui donnera, sous une forme journalistique, la « croissance zéro » préconisée par le club de Rome, croissance zéro de la production et de la démographie. Mais l'expérience montre assez qu'il n'y a jamais d'état quasi stationnaire. En économie, comme dans les autres domaines, qui n'avance pas recule.   •  

    (A suivre - A venir : « De Caillaux à Giscard : Le système libéral » suite)

     

    Lire les articles précédents ...

    Une politique pour l'an 2000 de Pierre Debray (1)

    Une politique pour l'an 2000 de Pierre Debray (2)

    Une politique pour l'an 2000 de Pierre Debray (3)

     

    lafautearousseau

  • Une politique pour l'an 2000 de Pierre Debray (4)

    La production automobile de masse

     

    lfar bleu.jpgNous poursuivons la publication de notre série, dont la lecture expliquera à ceux qui ne l'ont pas connu le rôle intellectuel important de Pierre Debray à l'Action Française dans les années 1950-2000.  Cette analyse politique, économique, sociologique et historique, menée méthodiquement, à la maurrassienne, comporte de multiples enseignements, utiles aujourd'hui à notre école de pensée. Comme un stimulant de notre réflexion sur la situation présente de la France et sur l'action que nous avons à y mener. Même si le lecteur devra tenir compte des événements et des faits intervenus au cours des trois dernières décennies.  LFAR

     

    2235704335.jpg1ère partie : l’Homme Masse

    « De Caillaux à Giscard » : le système libéral

    En effet, si la production élimine progressivement la masse, la consommation lui reste soumise. Quand les belles âmes s'indignent que certains proposent de renvoyer chez eux les immigrés, un calcul cynique explique l'appui qu'elles reçoivent des « médias «. Il ne faut pas laisser partir des consommateurs. Tout ralentissement des achats serait catastrophique. La massification ne s'explique pas que par le travail à la chaîne. Une transformation plus profonde peut-être s'est opérée. Pendant des millénaires, l'homme produisait pour consommer. Il fallait se nourrir, se vêtir, mais aussi satisfaire d'autres besoins, d'ordre spirituel, militaire ou intellectuel, construire des temples et des palais, entretenir des prêtres, des sorciers, des guerriers, des administrateurs. Désormais l'homme consomme pour produire. Les besoins étant, pour l'essentiel, satisfaits, l'organisation rationnelle du travail et le machinisme n'ont pas épuisé leurs capacités productives. Il convient donc de susciter le désir de marchandises qui ne sont pas nécessaires. La publicité s'en charge et rapidement le désir se transforme en besoin. L'habitant des villes peut sans difficulté, se passer d'une automobile, disposant de transports en commun confortables et souvent plus rapides. Qui ne possède pas sa voiture particulière passe pourtant soit pour un miséreux soit pour un attardé. Le conformisme et l'individualisme se conjuguent pour obliger à consommer, fut-ce des objets parfaitement inutiles, les gadgets. Si la consommation se ralentit, pour une raison ou pour une autre, que les gens ont moins d'argent, que la mode change, que la saturation apparaît, il faut fermer des usines et mettre des gens au chômage. Toute diminution du niveau de vie de la masse entraîne une crise économique. Si l'on veut assurer un développement harmonieux de la production, chaque individu doit pouvoir continuer de se procurer les produits de la grande industrie, qu'il soit en bonne santé ou malade, jeune ou vieux, riche ou pauvre.

    Le système libéral n'a pu fonctionner qu'aussi longtemps que la production de masse n'affectait qu'un secteur, le textile. Quand la demande l'emportait sur l'offre, les patrons devaient embaucher et accepter de payer des salaires plus élevés, des entreprises mal gérées parvenaient à subsister puisqu'elles trouvaient des débouchés. Le moment venait nécessairement où l'offre finissait par dépasser la demande. Les stocks s'accumulaient, les prix baissaient. Les entreprises mal gérées disparaissaient, les autres subsistaient en réduisant les salaires de ceux qu'elles conservaient. Peu à peu, les stocks s'écoulaient et la crise se résorbait. L'économie en sortait assainie. Seules les entreprises les mieux équipées, les mieux administrées subsistaient. Grâce aux gains de productivité qu'il leur avait fallu réaliser, elles produisaient à meilleur marché, elles avaient amélioré la qualité et la diversité de leurs fabrications. Ainsi les crises cycliques représentaient un facteur de progrès.

    Ce mécanisme ne fonctionnait qu'en raison de la structure de la consommation. Le budget des familles ouvrières, essentiellement consacré à la nourriture et au logement, comportait, sans doute, quelques achats de produits manufacturés (vêtements, meubles, quincaillerie) mais seulement en période de relative aisance, quand il était possible d'économiser. Les classes aisées absorbaient l'essentiel de la production. En temps de crise, elles continuaient d'acheter, moins sans doute mais suffisamment pour que s'écoulent les stocks. Certes, les ouvriers, réduits au chômage, survivaient dans les conditions les plus pénibles. Quelques philanthropes s'efforçaient d'adoucir leur sort mais personne, en dehors de catholiques sociaux et de socialistes, ne s'indignait d'une situation qui s'accordait à la nature des choses.

    Tout changea lorsque l'introduction du travail à la chaîne permit la production de masse. Ford et non Lénine, fut le grand révolutionnaire du début du siècle. Rompant avec la pratique patronale des bas salaires, il comprit que ses ouvriers étaient aussi ses futurs clients et qu'il convenait qu'ils gagnent assez pour acheter des voitures. La production de masse débouchait sur la consommation de masse. Ce qui allait modifier totalement la structure de l'économie. Ainsi la production de masse suppose l'immobilisation de capitaux considérables que l'autofinancement ne suffit plus à réunir. Entre le moment où le constructeur décide de lancer un nouveau modèle de voiture et le moment où celui-ci sort des chaînes, il s'écoule plusieurs années. De même l'innovation technologique devient l'affaire de bureaux d'études, qui mobilisent des équipes de chercheurs. Les entrepreneurs doivent faire appel aux banques, leurs fonds propres ne suffisant plus. Mais l'appareil financier recherche le profit à court terme. L'argent immobilisé ne « travaille pas » ou du moins trop lentement pour rapporter. Le banquier emprunte les sommes qu'il prête. Il faut que le capital dont il dispose soit toujours disponible. Ainsi l'entrepreneur a besoin de crédits à long terme et le banquier ne peut consentir que des crédits à court terme, sinon le taux d'intérêt deviendrait si élevé qu'il découragerait l'entrepreneur. Comment en sortir ? Par des artifices comptables qui transforment le court terme en long terme.

    Cette contradiction en a engendré une autre. L'investissement ne saurait être supérieur à l'épargne, c'est-à-dire à la part du revenu national soustrait à la consommation, d'une manière ou d'une autre. Cette vérité de bons sens convient à une économie de type classique où l'entrepreneur utilise ses propres capitaux ou ceux qu'il se procure en multipliant le nombre de ses associés grâce à des souscriptions d'actions. Vaut-elle encore, quand il lui faut investir à très long terme ? Il est conduit dans ses choix à anticiper. Le modèle que prépare le constructeur risque d'être périmé avant d'être mis en vente, de ne pas correspondre à l'évolution des goûts et des besoins de la clientèle.

    Et surtout, il est obligé de vendre à crédit. L'acheteur d'une voiture a rarement les moyens de payer comptant. Lui aussi anticipe. Il dépense l'argent qu'il n'a pas encore mais dont il compte disposer, pour autant que ses revenus continuent d'augmenter. Les organismes financiers, en principe, utilisent l'épargne reçue en dépôt d'une manière ou d'une autre (dépôts à vue, emprunts obligatoires, gestion de portefeuilles etc.…) pour financer ces diverses anticipations. Tout semble donc rentré dans l'ordre, mais à condition que les banquiers ne commettent aucune erreur, qu'ils ne se montrent ni trop timorés, car ils casseraient l'expansion, ni trop laxistes car ils cesseraient de la contrôler. En théorie, ces excès inverses devraient se compenser. Ce qui se révélerait exact si chaque opérateur prenait ses décisions par un calcul rationnel. Les risques d'erreur s'annuleraient à peu près. Les choses ne se passent pas ainsi en pratique. Il existe un effet d'entraînement. A certains moments, les banquiers, emportés par l'euphorie, prêtent avec trop de facilité, à d'autres, ils s'effraient et resserrent le crédit, étranglant les entreprises.

    Que s'est-il passé en 1929 ? La prospérité a conduit les industriels, les particuliers et les banquiers à anticiper sur un progrès supposé indéfini tant de la consommation que de la production. Les industriels ont succombé au vertige du gigantisme, les particuliers ont multiplié les achats à crédit - y compris les achats d'actions  et les banquiers ont trop utilisé les artifices comptables qui permettent de transformer le court terme en long terme, si bien que les Etats-Unis investissaient plus qu'ils n'épargnaient. Tout fonctionnait convenablement parce que la bourse de New York drainait les capitaux du monde entier. Il a suffi que le flux d'épargne diminue, même légèrement pour provoquer la catastrophe. Il fallait donc réajuster l'épargne et l'investissement. Les économistes libéraux ont immédiatement présenté une solution d'apparence raisonnable. Il suffisait de diminuer les salaires et même, de l'opinion de Rueff, de supprimer purement et simplement les allocations de chômage, en un mot de pratiquer une politique de déflation. C'était oublier que désormais la consommation de masse fournissait le moteur de la production de masse. Quand on fabriquait quelques milliers de voitures par an, la misère du peuple n'empêchait pas les stocks de s'écouler peu à peu et puisqu'il fallait bien les reconstituer, les commandes relançaient la production. Il n'en va plus de même, quand le stock se chiffre par millions de voitures. L'économie avait changé d'échelle et les libéraux, enfermés dans leurs abstractions ne s'en étaient pas aperçu. La solution fut trouvée non par un théoricien mais par deux hommes de terrain, l'allemand Schacht financier d'Hitler et Morgenthau, le principal conseiller de Roosevelt. L'un et l'autre partirent d'une idée simple. La mécanique libérale ne fonctionnait plus, les stocks ne diminuaient pas parce que les achats des classes aisées n'avaient plus qu'une influence marginale sur le marché. La production de masse ne reprendrait que si l'on donnait à la masse les moyens de consommer d'où une politique de grands travaux financée artificiellement. Il fallut néanmoins la seconde guerre mondiale pour surmonter la crise, les armements constituant une production dont la consommation n'est pas entravée par des considérations budgétaires.

    Ni Schacht ni Morgenthau n'avaient pu s'inspirer de la célèbre « general theory of employment, interest and money » de John Maynard Keynes, publiée seulement en 1936. Cependant, l'inspiration demeurait la même. Les uns et les autres substituaient à une conception statique de l'économie, où les équilibres se rétablissaient automatiquement, une « description dynamique » selon l'expression de Keynes. Les classiques visaient en fait un état quasi stationnaire. Ce qui donnera, sous une forme journalistique, la « croissance zéro » préconisée par le club de Rome, croissance zéro de la production et de la démographie. Mais l'expérience montre assez qu'il n'y a jamais d'état quasi stationnaire. En économie, comme dans les autres domaines, qui n'avance pas recule.   •  

    (A suivre - A venir : « De Caillaux à Giscard : Le système libéral » suite)

     

    Lire les articles précédents ...

    Une politique pour l'an 2000 de Pierre Debray (1)

    Une politique pour l'an 2000 de Pierre Debray (2)

    Une politique pour l'an 2000 de Pierre Debray (3)

  • Société & Littérature • L’éclairage de Houellebecq

     
    Noël à Strasbourg

    par Gérard Leclerc 

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    Étonnante coïncidence 

    Houellebecq, son nouveau roman, paru hier, son génie littéraire et au-delà, proprement balzacien, évoqués, commentés le dernier jour de l'année qui vient de finir.... Nous aurons à y revenir.

    En ce dernier jour de l’année et juste avant les vœux présidentiels, nous vivons dans un drôle de climat, très éloigné des réjouissances habituelles.

    Que va-t-il se passer sur les Champs Élysées dans la soirée et la nuit de la nouvelle année ? Et puis, que sera cette année 2019 ? La révolte va-t-elle se ranimer ? L’autorité de l’État résistera-t-elle à une nouvelle épreuve ?

    16764359.jpgÉtonnante coïncidence : dans quelques jours paraîtra un roman de Michel Houellebecq intitulé Sérotonine, dont tout annonce qu’il sera un énorme succès de librairie. Et cela d’autant plus que l’écrivain est un prodigieux capteur de l’ambiance d’une époque. Et que son génie proprement balzacien, loin de permettre à ses lecteurs de s’évader dans un autre monde, va leur restituer leur monde présent avec une acuité remarquable.

    La critique rappelle le précédent de Soumission, paru le 7 janvier 2015, jour du massacre de Charlie Hebdo et qui se rapportait au défi de l’islam en France. Un confrère, qui ne manque pas d’humour, explique que le romancier, qui était promis au goudron et aux plumes infligés aux importuns, s’était trouvé épargné du fait du coup de poing de l’actualité. Dans le cas de Sérotonine, c’est aussi saisissant. Bien sûr, Houellebecq ne parle pas des gilets jaunes, mais il met en scène une violente fronde paysanne en Normandie, qui offre exactement les mêmes caractéristiques. Le président de la République, dans sa retraite tropézienne, aura-t-il pris le temps de lire Houellebecq, avant de rédiger son message de ce soir ? On le souhaiterait presque, car il importe avant tout aux responsables politiques de bien comprendre la nature exacte de cette révolte qui a bouleversé le pays et déstabilisé le sommet de l’État. Aucun rapport d’expert ne saurait remplacer le diagnostic d’un écrivain qui comprend la société actuelle comme personne et qui établit même une analyse politique et économique, dont les professionnels auraient bien tort de se priver.

    Faut-il rappeler qu’une des victimes de Charlie Hebdo, Bernard Maris, professeur d’économie, avait écrit, en 2014, tout un essai intitulé Houellebecq économiste, où il montrait la pertinence du romancier dans un domaine dont il n’était pas le spécialiste. Oui, on a tout intérêt à prêter attention à l’expertise originale de Michel Houellebecq.   ■ 

    Gérard Leclerc
    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 31 décembre 2018.
  • « LES PANTINS DE L’EUROPE »

     

    par François Marcilhac 

     

    500021990.jpgEn 1964, De Gaulle avait effectué une vaste tournée de trois semaines en Amérique latine avec l’objectif très net de contester la division bipolaire du monde et d’encourager les Etats sud-américains à affirmer leur indépendance vis-à-vis des Etats-Unis. 

    ENTRE ÉLECTORALISME ET TOURISME...

    Bien moins ambitieuse, car dépourvue de toute visée internationale et franchement électoraliste, fut la petite semaine qu’Hollande a passée à la fois en Amérique latine et dans la France du Pacifique. Pour cette dernière, il s’agissait de tenir une de ses promesses électorales ...à quatorze mois de la prochaine échéance : visiter tous les Français durant son mandat. Quant aux trois jours partagés entre le Pérou et l’Argentine, rythmés par deux nuits de fiesta, ils constituèrent un simple séjour touristique, culturel et gastronomique aux frais du contribuable. Il est vrai, quel message international aurait pu lancer l’autre côté de l’Atlantique celui qui, se mettant dans les pas de son prédécesseur, a fini d’aligner la diplomatie française sur celle des Etats-Unis ? Le seul fait notable de ce séjour fut un but marqué par le président lui-même dans les cages, sans gardien, du célèbre stade de la Bombonera de Buenos Aires, piteuse image donnée de notre pays par un chef d’Etat se conduisant à l’étranger comme un conseiller départemental inaugurant un terrain municipal. Quel symbole, également, que ce but évidemment réussi : signifie-t-il qu’Hollande ne saurait plus gagner que sans adversaire, voire qu’il envisage une présidentielle dépourvue d’opposants, du moins d’opposants qui le menaceraient sérieusement ?

    Toutes les options sont ouvertes, tant la situation politique est devenue incertaine, voire explosive. Son inauguration du salon de l’agriculture écourtée par l’accueil hostile des paysans, premières victimes de son refus des ruptures nécessaires, si radicales soient-elles, dans l’intérêt du pays, a montré bien mieux que des sondages, combien le président est devenu impopulaire, combien aussi, non seulement ses échecs, mais surtout sa politique d’esquive, ses petits compromis d’ancien premier secrétaire du PS, son absence de courage politique ou son habileté à la petite semaine compromettent la dignité de la fonction qu’il est censé incarner — ainsi ce lundi 29 février, le report, avant son abandon ?, de la présentation en conseil des ministres de l’avant-projet de loi sur le travail. Comment dès lors reprocher aux agriculteurs d’avoir, par leurs huées, manqué de respect à une fonction présidentielle que le chef de l’exécutif dévalue lui-même par la caricature qu’il en donne tous les jours ?

    LES PANTINS DE L’EUROPE 

    On le dit lucide, habile, voire génial tacticien : c’est possible, quand il s’agit des minables combats politiciens qui forment toute sa culture politique. Il n’est pas certain, en revanche, qu’il soit à la hauteur de cette tâche historique qu’est la direction d’un pays vieux de quinze siècles. Se rend-il compte seulement du mépris dans lequel le tiennent les Français, et avec lui toute une classe politique dont les mensonges ne font plus illusion, même si on arrive encore à se scandaliser de son abyssal cynisme ? Ainsi, alors que le gouvernement socialiste n’a pas remis en cause la réforme de la politique agricole commune voulue et signée par Sarkozy, responsable des difficultés actuelles des producteurs de lait, Valls, accompagné au Salon par Le Foll, son intermittent à l’agriculture — il a séché en 2015 40% des conseils européens —, a osé plaider, ce même lundi 29 février, avec un ton aussi lénifiant envers les paysans que servile envers Bruxelles : « Nous agissons au niveau européen pour que la Commission européenne entende pleinement la détresse d’une partie du monde agricole français. » « Vous êtes les pantins de l’Europe », lui a rétorqué un éleveur, avant d’ajouter : « Ils sont là pour se pavaner mais ils n’ont aucun pouvoir et nous on crève. »

    La remarque est d’autant plus juste que ce pouvoir, nos prétendus dirigeants politiques l’ont abandonné avec préméditation, en se soumettant, majorités après majorités, aux impératifs européens de libre-concurrence via des traités toujours plus asservissants — le prochain sera signé au nom de l’Europe avec les Etats-Unis. On est atterré du manque de réaction du gouvernement français aux dernières provocations de la Commission visant les accords, passés en 2015 et du reste déjà obsolètes, de certains grands distributeurs visant à acheter plus cher le porc français, accords passibles d’une amende pour entrave à la concurrence étrangère ! Le gouvernement s’est-il insurgé ? A-t-il exigé que la Commission, dans cette affaire aux ordres de Berlin, rende enfin ses conclusions sur les accusations de distorsion de concurrence en matière agricole portées à l’encontre de l’Allemagne, depuis plusieurs années, en raison de sa politique de main-d’œuvre, assimilable à du néo-esclavagisme ? Menace-t-il Bruxelles d’une crise ? Non, il se soumet, et avec lui toute la classe politique qui continue de chérir une des causes principales du mal français, qu’est notre soumission au Moloch européen alors que notre salut impose la remise en cause de traités qui, au seul plan économique, signent l’arrêt de mort de l’agriculture française après avoir concouru à notre désindustrialisation.

    TOUT FAIRE POUR GAGNER 

    Sauf le FN, dira-t-on ? Si la prolongation de la loi d’urgence et son inscription probable dans la Constitution ne peuvent que nous inspirer la méfiance la plus grande quant au respect par le pays légal de nos libertés fondamentales ou à la sincérité des prochaines échéances électorales — oui, nous le répétons, toutes les options sont ouvertes, même un coup de force du pays légal contre l’État de droit lui-même au nom des valeurs de la république —, toutefois, il n’est pas certain que l’oligarchie ait besoin d’en arriver là pour terrasser la Bête immonde. Nous évoquions à l’instant l’Europe et la nécessité de lutter contre une Union qui a toujours été pensée contre les nations, d’où le chantage actuel de Cameron sur un éventuel Brexit — qu’il rejette évidemment. Il n’est pas certain, en revanche, qu’en délivrant un message anxiogène sur une éventuelle sortie de l’euro, voire un éventuel Franxit en cas d’arrivée au pouvoir, le FN ne soit pas le meilleur allié des candidats socialiste et « républicain » à la présidentielle de 2017, quels qu’ils soient par ailleurs. Il faut savoir s’accorder à l’état de l’opinion publique, qui, depuis plusieurs décennies, s’agissant de l’Europe, a subi un vrai matraquage idéologique. On ne saurait compromettre l’avenir du pays par des slogans ressentis comme provocateurs.

    Hollande rêve, dit-on, d’un nouveau « 21-Avril », mais cette fois à son profit. Quant aux Républicains, chacun sait que Juppé, positionné à l’extrême centre, serait le meilleur, car le plus politiquement correct, pour rassembler au second tour en cas de duel avec Marine Le Pen. Encore faudrait-il que celle-ci y arrivât. Le FN croit-il encore possible une victoire en 2017 alors que les dernières régionales ont confirmé la persistance d’un plafond de verre ? Et qu’il n’est même pas certain qu’il réalise l’ambition, pourtant encore accessible, d’atteindre le second tour ? En l’état actuel des choses, l’oligarchie serait de toute façon gagnante dans les deux cas. La seule différence serait que, si Marine Le Pen est évincée, le nom de l’impétrant ne sera connu qu’au soir du second tour, et non du premier.

    Le FN se contente toujours de capitaliser sur le vote protestataire, qui croît en même temps que l’insatisfaction des Français. Pour vaincre, il lui faudra changer de culture, en termes de programme comme d’alliances. Il serait encore temps, même pour 2017. Mais le veut-il vraiment ? Nous y reviendrons. 

    François Marcilhac - L’Action Française 2000

  • Éphéméride du 3 février

    1190 : Philippe Auguste désigne les 6 membres du premier Conseil municipal de Paris  

     

    Ces échevins, pour rappeler la dépendance de leurs activités au trafic fluvial de la Seine, adoptent pour devise "Fluctuat nec mergitur" ("il est balloté, mais non submergé"), ainsi qu'un blason orné d'un bateau aux couleurs rouge et bleu. 

     

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    1590 : Mort de Germain Pilon

     

    Avec Jean Goujon, Germain Pilon (1537-1590) - issu d'une famille originaire de la région du Mans - fut l’un des plus grands sculpteurs français. Le paradoxe est que, comme pour Jean Goujon, on sait fort peu de choses sur lui...    

     De l'Encyclopedia universalis :

    3 fevrier,philippe auguste,paris,esther,racine,boileau,lully,phedre,louis xiv,simone weil,thibon,mauriac,stofflet"Germain Pilon, fut avec Jean Goujon, le plus grand sculpteur de la Renaissance française. Dans son œuvre, qui plonge ses racines dans la sculpture médiévale française, mais dont le style a subi l'influence décisive de l'art des Italiens de Fontainebleau, la Renaissance et le maniérisme italiens s'allient à la tradition française. L'étude des documents de l'époque fait apparaître l'image d'un homme de culture humaniste, occupant une position sociale élevée. Grâce à ses nombreux élèves, le sculpteur prépara la naissance de la statuaire du XVIIème siècle français.

    Germain Pilon est né à Paris. De son père, le sculpteur André Pilon, originaire de la région du Mans, il est presque certain qu'il reçut les premiers éléments de sa formation artistique. Mais aucune des créations d'André Pilon n'a été conservée, de sorte que l'on ne peut apprécier son style. Certaines commandes révèlent toutefois sa prédilection pour les statues en bois peint et pour la terre cuite, ce qui laisse supposer qu'il se rattachait au monde des formes médiévales.

    Germain Pilon, en plus des leçons de son père, profita d'une formation qui était restée inaccessible aux générations précédentes de sculpteurs. Il fit, en effet, des études à l'Université : en l'an 1540, il est qualifié d' "écolier, étudiant en l'université de Paris". Pilon put ainsi acquérir des connaissances qui le distinguaient des "imagiers" du Moyen Âge. On comprend donc que l'orfèvre Richard Toutain ait déclaré à son propos, en l'an 1573 : "Et j'estime qu'il est l'ung des plus scavans hommes de ce royaume en cest estat".

    Artiste éclectique, il travaillait aussi bien le marbre, la pierre et le bronze que le bois ou la terre cuite (ci dessous, sa Vierge à l'enfant, en marbre, dans l'église Notre Dame de la Couture, du Mans).

     

    Germain_Pilon_-_Vierge_a_lenfant_small.jpg
     

    Il fut l'un des artistes préférés de la Cour de France, et réalisa les monuments funéraires de François Ier et Henri II, dans la Basilique de Saint Denis, dans lesquels il a donné la pleine mesure de son génie :

                           tombeau-de-francois-1er-et-de-claude-de-france-saint-denis.jpg

     
    Ci dessus, le monument funéraire de François Premier et, ci dessous, celui d'Henri II
     
    Tombeau_Henri%20II.jpg
     

                

    Mais il sait aussi se montrer plus intimiste : commandée par Catherine de Médicis pour faire partie, à l'origine, du décor sculpté de la Rotonde des Valois à la Basilique de Saint-Denis (chapelle funéraire d'Henri II), sa Vierge de Douleur (ci dessous) correspond à la mystique de la Vierge Marie souffrant une passion parallèle à celle de son fils :

     

    vierge de douleur.JPG

               

    Il s'y montre très novateur dans sa composition, la Vierge étant seule sur le rocher du Calvaire, contrairement aux époques antérieures où elle était systématiquement représentée avec son fils mort sur les genoux (genre de représentation que l'on qualifie du terme de Pietà).

    Le musée du Louvre conserve la modèle en terre cuite de cette oeuvre, souvent considérée comme la réalisation maîtresse de l'artiste.

    Son talent était si varié, et il l'appliquait à tant de domaines différents, que même la numismatique fut profondément influencée par lui.

    Ci dessous, son René de Birague, pièce en bronze :

     

    RENE DE BIRAGUE.jpg

     

    On lui doit aussi les 385 mascarons (masques grotesques) du Pont Neuf de Paris (ci dessous). Les mauvaises langues de l'époque prétendaient qu'il aurait profité de ce travail pour caricaturer certains des gentilshommes de la Cour... 

     

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    Pour en savoir plus sur Germain Pilon :

    http://chrisagde.free.fr/val/h2arts.php3?page=5   

     

     

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    1689 : Première d'Esther

     

    Depuis Phèdre (1677), Racine n’écrit plus pour le théâtre : il se consacre essentiellement à son rôle d’historiographe de Louis XIV. Mais la pièce lui est commandée par Madame de Maintenon, épouse secrète de Louis XIV, qui vient de créer Saint-Cyr pour des jeunes filles nobles mais sans fortune.

    Madame de Maintenon fait appel à lui pour qu’il écrive sur "quelque sujet de piété et de morale, une espèce de poème où le chant fut mêlé avec le récit". Cette commande permet donc à Racine non seulement d’unifier la tragédie et l’opéra, très en vogue à l'époque, mais encore de renouer avec cette tradition issue des anciennes tragédies grecques qui consistait à mêler le chant à l’action (ce qu’il fait dans Esther grâce au personnage d’Élise) : il va prendre Boileau comme metteur en scène, et Lully comme compositeur :

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    1753 : Naissance de Stofflet 
     
     
    3 fevrier,philippe auguste,paris,esther,racine,boileau,lully,phedre,louis xiv,simone weil,thibon,mauriac,stoffletComme on peut le lire dans l'ouvrage d'Edmond Stofflet, paru en I875, et présenté dans le lien ci-dessous, "trop d’historiens n’ont vu en Stofflet qu’un militaire de second plan, placé au devant de la scène par la disparition des chefs. À tort.
    Il fut un officier de premier ordre, intrépide au combat, et un vigoureux meneur d’hommes. Soldat du régiment de Lorraine-Infanterie, puis garde-chasse du comte de Colbert à Maulévrier (Maine-et-Loire), Stofflet fut appelé dès le début de l’insurrection de mars 1793 à la tête des insurgés.
    Comme Cathelineau, il était issu du peuple et voua sa vie à la résistance vendéenne. Sa grande valeur militaire révélée lors de la Virée de Galerne et son rôle dans l’armée, injustement occulté par d’autres noms aussi prestigieux, s’affirmèrent pleinement à partir de février 1794. 
    Après la mort de La Rochejaquelein en janvier 1794, Stofflet mena en Anjou une guérilla implacable contre les armées de la Convention qu’il chassa des Mauges à la fin 1794.
    Chef de guerre au caractère intraitable, il refusa toute négociation avec la République et condamna le traité de la Jaunaye. Contraint de signer la paix, le 2 mai 1795, il reprit la lutte dès le début de l’année 1796.
    À la fois pieux Lorrain et fidèle Angevin, Stofflet a sacrifié sa vie pour la Vendée et mérite à ce titre sa place au Panthéon des Géants."
     
              3 fevrier,philippe auguste,paris,esther,racine,boileau,lully,phedre,louis xiv,simone weil,thibon,mauriac,stoffletL'acte de baptême de Nicolas Stofflet
  • Monarchies et dynasties du monde : le nouveau site de Frédéric de Natal.

    Loin de toutes caricatures distillées par mes confrères, depuis quelques années, je vous évoque quotidiennement sur le réseau social «Facebook», l’histoire des monarchies, des dynasties ou des mouvements royalistes de par le monde. Laissez-moi vous présenter ce qui sera, désormais, mon site officiel et qui reprend d’ores et déjà une grande partie de mes articles parus, ayant eu pour la plupart un certain succès.

    Pour lefrédéric de natal.jpg porter sur les fonts baptismaux, le chroniqueur bien connu des têtes couronnées et animateur de l’émission «Secrets d’Histoire », Stéphane Bern, a bien voulu m’accorder un entretien exclusif que je vous propose de découvrir.

    Ce site est fait pour vous, il est entièrement consacré au monarchisme international, il est unique en soi et a même rejoint depuis quelques heures le petit nid de l’oiseau bleu.

    https://twitter.com/DynastiesEt

    Le monarchisme, une histoire qui se lit au passé comme au présent et une réalité ancrée dans notre siècle. Bonne découverte et lecture à tous, n’hésitez pas à le partager, le faire connaître autour de vous.

     

  • Du Prince Jean, dans la Lettre de Gens de France: symbole de réconciliation, Henri IV est un modèle pour le temps présen

                De l'exemple donné par son aïeul, Henri IV, le Prince tire un double enseignement: il faut réconcilier les français entre eux; mais aussi, réconciliation inséparable de la première, réconcilier la France avec son Histoire....

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    A Rome, fin 2009, pour les cérémonies d'ouverture de l'Année Henri IV:
    le Prince, devant la statue de son ancêtre, dans la cathédrale de Rome, Saint Jean de Latran.