Société & Littérature • L’éclairage de Houellebecq
par Gérard Leclerc
Étonnante coïncidence
Houellebecq, son nouveau roman, paru hier, son génie littéraire et au-delà, proprement balzacien, évoqués, commentés le dernier jour de l'année qui vient de finir.... Nous aurons à y revenir.
En ce dernier jour de l’année et juste avant les vœux présidentiels, nous vivons dans un drôle de climat, très éloigné des réjouissances habituelles.
Que va-t-il se passer sur les Champs Élysées dans la soirée et la nuit de la nouvelle année ? Et puis, que sera cette année 2019 ? La révolte va-t-elle se ranimer ? L’autorité de l’État résistera-t-elle à une nouvelle épreuve ?
Étonnante coïncidence : dans quelques jours paraîtra un roman de Michel Houellebecq intitulé Sérotonine, dont tout annonce qu’il sera un énorme succès de librairie. Et cela d’autant plus que l’écrivain est un prodigieux capteur de l’ambiance d’une époque. Et que son génie proprement balzacien, loin de permettre à ses lecteurs de s’évader dans un autre monde, va leur restituer leur monde présent avec une acuité remarquable.
La critique rappelle le précédent de Soumission, paru le 7 janvier 2015, jour du massacre de Charlie Hebdo et qui se rapportait au défi de l’islam en France. Un confrère, qui ne manque pas d’humour, explique que le romancier, qui était promis au goudron et aux plumes infligés aux importuns, s’était trouvé épargné du fait du coup de poing de l’actualité. Dans le cas de Sérotonine, c’est aussi saisissant. Bien sûr, Houellebecq ne parle pas des gilets jaunes, mais il met en scène une violente fronde paysanne en Normandie, qui offre exactement les mêmes caractéristiques. Le président de la République, dans sa retraite tropézienne, aura-t-il pris le temps de lire Houellebecq, avant de rédiger son message de ce soir ? On le souhaiterait presque, car il importe avant tout aux responsables politiques de bien comprendre la nature exacte de cette révolte qui a bouleversé le pays et déstabilisé le sommet de l’État. Aucun rapport d’expert ne saurait remplacer le diagnostic d’un écrivain qui comprend la société actuelle comme personne et qui établit même une analyse politique et économique, dont les professionnels auraient bien tort de se priver.
Faut-il rappeler qu’une des victimes de Charlie Hebdo, Bernard Maris, professeur d’économie, avait écrit, en 2014, tout un essai intitulé Houellebecq économiste, où il montrait la pertinence du romancier dans un domaine dont il n’était pas le spécialiste. Oui, on a tout intérêt à prêter attention à l’expertise originale de Michel Houellebecq. ■
Commentaires
-Nous ne sommes pas résignés, a affirmé Emmanuel Macron lundi soir, confirmant qu’il entendait bien lancer cette année, comme prévu, les réformes de l’assurance-chômage, des retraites et de la fonction publique. « Je suis au travail », a conclu le Président debout.
En effet, tout un symbole est… « en marche » : pendant la campagne présidentielle, le candidat Macron fustigeait « les assis », clin d’œil à Arthur Rimbaud qui moquait « ces vieillards » qui « ont toujours fait tresse avec leurs sièges ». Lui incarnerait le mouvement, l’action, la transformation. Aux législatives, le jeune Président demandait aux candidats En marche de « ne jamais être des assis, des installés, des habitués ». « Je ne serai pas un Président assis », promettait-il même le 9 mai 2017.
-L’enjeu de ce discours, c’était de relancer le logiciel, de montrer qu’il tient le cap et que rien ne l’arrêtera ! décrypte Arnaud Benedetti, professeur-associé à la Sorbonne, auteur de LE COUP DE COM’ PERMANANT (éditions du Cerf).
Il faut se le mettre dans la tête : il ne s’arrètera pas.
Emmanuel Macron se croit investit d’une mission. Les loges lui ont fait croire qu’il était l’homme Providentiel chargé de « réformer » la France dans un sens judéo-maçonnique,avec sa République révolutionnaire et sionisée qui en est la caricature la plus grotesque, avec son hymne national aux accents meurtriers et sanguinaires indignes d’un peuple chrétien nourri pendant treize siècles de l’enseignement et des exemples de Notre- Seigneur Jésus-Christ, mais en parfaite harmonie avec la mentalité révolutionnaire et celle de Chrétiens apostats ou incohérents. Ce chant ignoble qui augure bien de la crédibilité des droits de l’homme sans Dieu, et que des hommes politiques mécréants et parvenus, et leur soutien, chantent à tue-tête lors des campagnes électorales.
La prochaine imposture, c’est un économiste, Jean Peyrelevade, qui nous le révèle :
-La source la plus importante pour dégager des ressources, c’est de retarder l’âge de la retraite...
Les signes s’accumulent. Comme dans ACQUAMAN, le vengeur des abysses est en train de remonter à la surface. Dans l’oeuvre du Raspail, LE ROI AU-DELA DE LA MER, ouvrage séduisant au contour de tous Royaliste, qui ne peut qu’espérer et recréer à son tour ce que pourrait accomplir le souverain combattant, le souverain en marche vers son trône. Le principe du livre est cependant de l’ordre du retour. Raspail s’adresse aux Princes de France dans un roman lettre-ouverte, mais son Prince est ficitf. Le quel est-il ? Nous n’en savons rien. Louis, Jean, Henri, celà a peu d’importance. Le Prince concerve son panache, il s’éloigne de tout compromission -même avec son propre milieu- prend le large pour se faire désirer, rendre sa présence indispensable par l’absence. Evidemment, quelle autre destination Raspail pouvait-il choiri que l’Ecosse ? Son Prince marche dans les traces de Bonny Prince Charly, Charles Spencer Stuart…
Raspail connaît et développe l’histoire de la Duchesse de Berry qui, en 1832, essaya de reconquérir le trône de son fils alors agé à peine de dix ans avec panache et bravoure. Elle échoua, mais la cause n’était pas perdue d’avance, tout comme celle de Charles Stuart ne le fut pas. Ils se donnèrent les moyens de vaincre, trempèrent leurs mains dans des coffres d’or, du sang frais et l’encre de missives secrètes.
Le premier élément du projet Royaliste, est de « refaire l’unité Française », entre bien commun accepté et convivialité sociale : il n’est pas certain que cela soit simple ou facile, mais c’est la condition première pour que la France sorte du cycle des révoltes et des crispations…