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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Dans votre quotidien, cette semaine...

    LAFAUTEAROUSSEAU sans inscription.jpgMardi, c'est Noël : ce jour-là, comme le jour de Pâques et le 15 août, c'est "relâche" sur lafautearousseau, et, à l'exception des Ephémérides, on ne publie pas de notes, proprement dites. On sait pourquoi, redisons-le pourtant, en toute simplicité : on peut être royaliste sans être chrétien, et l'action politique est "distinguée" de l'action religieuse ("distinguée" ne voulant pas dire ignorante, ou séparée...) mais, nous prenons les choses comme elles sont : la France est un pays qui s'est, historiquement, donc objectivement, constitué, entre autres sources et fondements, autour de la foi chrétienne. Les racines chrétiennes de la France (et de l'Europe) sont un fait, que même les non-chrétiens, les indifférents et autres ne peuvent nier. Nous le manifestons donc, dans ce quotidien politique, en réservant un traitement spécial à ces trois jours, comme le font nos ancêtres, sur cette terre qui est la nôtre, depuis bientôt deux mille ans. Et donc, à un moment où certains croient malin d'oublier d'où ils viennent, et souhaitent de "joyeuses vacances d'hiver" (ou de Printemps, au lieu de Pâques, et rien du tout pour le 15 août), nous souhaiterons, nous, mardi, un JOYEUX NOËL ! en majuscule, en gras, en italique, en souligé, en rouge et de toutes les façons les plus tonitruantes possibles. Non par provocation ou par agressivité, mais parce que nos ancêtre le font, depuis près de deux mille ans, et parce que le legs chrétien est partie prenante de notre héritage et de notre Être collectif profond, même pour ceux qui ne croient pas, et qu'il est mêlé à ce que nous sommes d'une façon tout à fait spéciale et particulière; qu'il est indissociable de la France. Tout simplement...

    Nous présenterons donc, mardi, une Crèche, de Strasbourg cette fois-ci, et - pour méditer... - un texte inattendu de... Jean-Paul Sartre !

            Sinon, le reste de la semaine, nous donnerons notre analyse du voyage et des propos présidentiels en Algérie. 

               On lira l'analyse politique d'Hilaire de Crémiers (Echéances à l'horizon...), et l'analyse économique de François Reloujac, le tout accompagné des grains de sel de Scipion, et de notes courtes sur l'actualité, comme hier sur l'intervention de Tapie au JT de France 2 sur "l'affaire Depardieu"...

            On gardera le samedi, comme on en a pris l'habitude maintenant, pour une note en deux parties : 1. D'abord, une revue des Blogs, de Facebook et d'ailleurs : cette semaine, en attendant "La manif pour tous" du 13 janvier, la Tribune de Mgr Centène dans Le Figaro; après le Téléthon, le communiqué de la Fondation Jérôme Lejeune ; en marge du voyage de "François normal 1er" en Algérie : Ouh, la, la ! Quel "politiquement incorrect" ce Friedrich Engels ! ; et la bande-annonce du film "La valise ou le cercueil", en salle dès el 13 février; sur le Blog de Jean-Philippe Chauvin : Florange, quand la République trahit les travailleurs... 2. Et, ensuite, on donnera les liens que des lecteurs ont envoyés pour approfondir tel ou tel thème traité dans telle ou telle note; ce sera "la bourse aux liens"...

               "L'Album Daudet" avance : 144 photos pour l'instant, dont 140 terminées de rédiger; nous en commencerons bientôt la publication, en feuilleton, comme nous l'avons fait cet été pour "L'aventure France racontée par les cartes", car cette façon de faire a plu, semble-t-il, et elle permettra de "démarrer", sans attendre encore trop longtemps...

    ARIANESPACE.jpg        On aura, évidemment, les Ephémérides, car c'est "tout cela, tous ceux-là, aussi, la France" : du baptême de Clovis au lancement de la fusée Ariane, mais aussi à la première automobile de Louis Renault et à la première projection publique payante de cinéma. En passant par le sacre de Charlemagne, les raids Vikings sur Paris, l'assassinat du duc de Guise, la Bourgogne et la Picardie qui deviennent françaises, Molière qui publie L'Ecole des Femmes et de Sèze qui prononce sa magnifique plaidoirie au pseudo-procès de Louis XVI... Sans oublier l'évocation de Jean Goujon et Germain Pilon; les naissances de Champollion, Guynemer, Emmanuel Frémiet (qui a réalisé la statue de Saint-Michel couronnant le Mont, Pasteur; les morts de Joinville, Champlain, Ronsard, Hyacinthe Rigaud, Eiffel... En plus de la Table des Matières (pour les 366 jours de l'année, les Ephémérides proposent, en permanence L'Album des Ephémérides : L'aventure France racontée par les Cartes (200 photos)... et aussi... de la MUSIQUE DANS LES EPHEMERIDES.pdf

            Notre rubrique Activités partout en France (mise à jour quotidiennement) propose en permanence une trentaine d'activités diverses et publie, depuis le 20, le tableau des manifestations prévues pour le 21 janvier 2013 : 18 sont déjà annoncées. Faites-nous parvenir les annonces le plus tôt possible: la dernière fois, nous avons reçu la dernière annonce le jour même du 21 janvier, à 10h12, pour une messe le soir !... : "sitôt reçu, sitôt publié", elle est à votre disposition pour annoncer et répercuter tout ce qui se fait chez vous, "sans nostalgie ni folklore", pour un royalisme intelligent. Lafautearousseau se veut la "maison commune" de toutes les bonnes volontés royalistes, fidèles à la Maison de France.

    lafautearoiusseau page facebook.jpg        Bienvenue à nos nouveaux "Amis", cette semaine, sur notre Page Facebook Lafautearousseau Royaliste

  • Qu'est-ce que « le Système » ? Retour sur quelques définitions

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    La question – évidemment importante - nous a été posée dans les commentaires : " Le Système " et sa contestation sont à l'ordre du jour. S'agit-il là d'une tendance lourde ? (…) Il est temps d'éclairer les uns et les autres sur ce que nous nommons " le système ". (…) Pour lutter contre le Système, (…) encore faut-il le définir avec plus de précisions et en dessiner finement le contour. Mais la réponse ne va pas de soi. Même si, aujourd'hui, la contestation du système se généralise massivement et si on ne peut donc pas nier que le terme soit "ressenti".

     

    Par définition, un « système », bien qu’il constitue une unité active, est chose complexe, composite. Il n’est donc pas si simple de le définir. Hasardons néanmoins quelques réflexions qui, si elles n’épuisent pas le sujet, contribueront à y mettre un début d’ordre et de clarté.

     

    Qu’est-ce qu’un système ? Classiquement, les dictionnaires en donnent une définition de ce type : « Un système est un ensemble d'éléments interagissant entre eux et se définit par : ses éléments constitutifs ; les interactions entre ces derniers ; sa limite ». Voilà qui correspond bien à notre sujet.

     

    Notons que (sans-doute dans les années 1920) Léon Daudet – que nous citons souvent – dit son opposition au Régime, celle de l’Action française, alors qu’aujourd’hui nous avons plutôt tendance - par delà Droite et Gauche - à pointer le Système, le second incluant et subordonnant de plus en plus le premier. Tendance lourde ? Sans doute.

     

    Lorsque Daudet dit son opposition au Régime, il s’agit évidemment de la République, en l’occurrence de la IIIème. Aujourd’hui comme hier, la Constitution définit les Institutions de la République : la Présidence de la République ; le Gouvernement ; le Parlement, Assemblée Nationale et Sénat ; les Partis politiques qui, de fait, les composent et dont la Constitution consacre le rôle ; le Conseil Constitutionnel … Etc. Tel est notre Régime politique. Mais l’on « ressent » bien que le Système avec lequel, selon la définition des dictionnaires, le Régime interagit - dont il est l’un des éléments, théoriquement le premier - est un ensemble qui s’étend bien au-delà des Institutions politiques proprement dites et se compose d’autres éléments, devenus, somme toute, souvent tout aussi déterminants. Dans l’écart entre ces deux termes (Régime et Système) se trouve sans doute la réponse à la question que nous nous posons.       

     

    Par delà les Institutions de la République proprement dites et leurs différents moyens d’action, les autres éléments constitutifs du Système – en interaction permanente avec les Institutions aussi bien qu’entre eux - sont assez aisément discernables. Pour être brefs, nous nous bornerons, sans les analyser en détails, à les désigner :

     

    = Une pensée dominante (le Politiquement correct, la Bien-pensance, les sempiternelles et indéfinies valeurs de la République ...) qui, malgré un certain nombre d’oppositions et de réactions, est très généralement partagée par l’ensemble des composantes du Système ; elle a valeur politique, sociétale, morale, voire religieuse. Rien à voir avec l’une de ces grandes pensées politiques, dont Edgar Morin déplore la disparition. Il s’agit d’un ensemble d’opinions.

     

    = Les moyens de communication et d’information, notamment audiovisuels, et la grande presse, largement peuplés de journalistes et de managers en grande majorité pénétrés de la doxa que nous avons évoquée précédemment et spontanément appliqués à la diffuser, l’imposer à tous, la ressasser incessamment comme croyances et morale obligées. A noter que cette profession n’est pas loin de constituer, ne serait-ce que du simple point de vue des rémunérations, une communauté de privilégiés. A noter, aussi, les nombreux couplages existant entre le monde politique et celui des médias.

     

    = Le monde clos des financiers, propriétaires, soutiens et utilisateurs des moyens de communication en question (chaînes de télévision, grands titres de la presse écrite, etc.). Ils les achètent ou ils les vendent. Ils payent leurs factures et assurent leurs fins de mois.       

     

    = Ce que l’on nomme de plus en plus, comme s’agissant d’un tout homogène et mono-orienté, les Associations, à peu près comme l’on dit les Institutions (!). N’ont d’influence et d’interaction avec les autres éléments du Système que les associations conformes à la doxa commune, quelle que soit leur importance réelle. (Aucune chance pour la Manif pour tous d’exercer une influence sur le Régime ou sur le Système).  

     

    = L’Etat, en France, s’en étant attribué la responsabilité et le contrôle, l’Education Nationale  est, à l’évidence, une autre composante essentielle du Système. Monopolisée par une caste de faiseurs de programmes et de pédagogistes - qui se renouvellent, d’ailleurs par cooptation - elle a de moins en moins pour mission la transmission des savoirs, comme l’atteste la dégringolade des niveaux scolaires. Il s’agit bien davantage de former la jeunesse de notre pays aux dogmes et comportements qu’implique la doxa commune, cette Religion républicaine qui, selon Vincent Peillon, doit remplacer les anciennes religions et façonner le citoyen nouveau. L’introduction de la théorie du Genre à l’école, qui implique la négation des sexes, montre que cette Religion nouvelle admet les lubies les plus extrêmes.     

     

    Si l’on ajoute aux composantes du système, les appareils syndicaux et, malgré leur faible représentativité, leurs cohortes d’apparatchiks, largement intégrés à la classe des bureaucrates de l’Administration ou, même, des grandes entreprises, un certain monde de la culture et des arts ou prétendus tels, l’on comprend que cette imposante conjonction de moyens, d’hommes, de structures et d’argent, puisse exercer sur l’ensemble du peuple français une sorte de totalitarisme mou et qu'il soit, bel et bien, largement ressenti comme tel.

     

    Chacune des composantes du Système énumérées ci-dessus mériterait une étude spécifique qui, ici, nous mènerait trop loin. Toutes nous semblent concourir à un même résultat : celui de la déconstruction.

     

    Il n’est pas forcément mauvais qu’un peuple, une nation, un Etat soient régis par un Système quasi unanimement reconnu et respecté, sous réserve qu’il n’étouffe ni les libertés, ni les différences légitimes. L’erreur du nôtre, sa spécificité, est qu’il vise la déconstruction : déconstruction nationale, déconstruction sociétale, déconstruction culturelle, déconstruction anthropologique.

     

    Nous n’avons pas épuisé ce (trop) vaste sujet. Les réalités multiformes du quotidien nous y ramèneront immanquablement.  

  • CHÔMAGE : L’ARNAQUE DE HOLLANDE

     

    par François Marcilhac

     

    500021990.jpgLors de ses vœux aux Français, le 31 décembre dernier, François Hollande avait décrété « l’état d’urgence économique et social » : c’est qu’en trois ans et demi son bilan en matière d’emploi est pire que celui de cinq années de Sarkozy, qui n’était déjà pas brillant.

    Quelques chiffres pour résumer la catastrophe : plus 764 500 chômeurs de longue durée, c’est-à-dire inscrits à Pôle emploi depuis plus d’un an, avec une ancienneté moyenne passant de 103 jours à 570 jours ; une destruction de 217 600 emplois marchands ; 10,6 % de la population touchés par le chômage (plus 0,9 %) et 25 % des jeunes (plus 1,7 %), lesquels étaient pourtant la priorité du quinquennat. Ainsi, les 300 000 contrats aidés et 70 000 services civiques, le pacte de responsabilité et de solidarité, visant à « rendre nos entreprises compétitives » et à « créer les conditions de la création d’emplois » via la baisse du coût du travail et celle, progressive, de l’imposition des entreprises — 28 % en 2020 contre 33 % aujourd’hui —, le vote de la loi fourre-tout Macron I et 7 milliards d’euros annuels en traitement social du chômage n’auront servi de rien. On peut toujours se consoler en disant que la situation serait encore pire si toutes ces mesures n’avaient pas été prises. Et feindre de placer des espoirs démesurés dans la transformation prochaine du CICE en baisses des « charges » sociales. On peut aussi regretter une politique erratique baissant l’aide à l’apprentissage ou asphyxiant par la fiscalité les entreprises ou les ménages, notamment les familles nombreuses des classes moyennes, avant des rétropédalages bien tardifs et surtout peu opérants.

    Pour Hollande, l’essentiel n’est pas là : s’il a décrété le 31 décembre dernier seulement « l’état d’urgence économique et social  » et non plus tôt, alors que la situation le méritait dès sa prise de fonction compte tenu du bilan, nous l’avons dit, déjà peu brillant de son prédécesseur — depuis 2007, Sarkhollande, ce sont plus d’1,5 million de chômeurs supplémentaires —, c’est parce que la lutte contre le chômage n’est pour lui qu’un argument électoral. En promettant qu’il ne se représenterait en 2017 que s’il réussissait à inverser durablement la courbe du chômage, il se condamnait, ou plutôt il condamnait les Français à ne préparer que pour le début de la campagne électorale des mesures aux effets aussi rapides qu’éphémères. Car il ne s’agit pas pour Hollande de prendre des mesures pérennes, permettant de lutter en profondeur contre le fléau social du chômage, qui n’est que la conséquence d’un autre fléau, celui de la désindustraliation préméditée du pays par des élites dénationalisées soumises aux marchés financiers mondiaux : non, pour ce faire, il faudrait rompre avec la politique suivie par la droite et la gauche depuis la libéralisation complète des capitaux opérée par le Traité de Maëstricht en 1992 et avec une immigration toujours plus invasive, et non pas se contenter, comme le veut la droite libérale, qui a les yeux rivés sur le XIXe siècle, d’un détricotage du code du travail qui ne profiterait qu’aux cabinets d’avocats tout en renforçant sa complexité, et accroîtrait le nombre de travailleurs pauvres et précaires. Car une certaine dose de libéralisation du marché du travail ne peut être envisagée qu’avec l’arrêt de l’immigration et dans le cadre d’un protectionnisme intelligent. Or la droite libérale est fanatiquement immigrationniste et libre-échangiste ... au même titre que la gauche, et finalement pour les mêmes raisons : en finir avec les identités nationales qui sont autant d’obstacles à la suprématie du marché globalisé.

    Non, pour Hollande, il s’agit simplement de manipuler les chiffres du chômage le temps de la campagne électorale. Or celle-ci a débuté, début décembre, le soir même du second tour des élections régionales, qui ont été mauvaises sans être catastrophiques pour la gauche et décevantes pour la droite, tout en confirmant l’isolement du Front National. Comment manipuler les chiffres ? Grâce notamment à l’annonce, ce 18 janvier, d’un énième plan de formation des chômeurs qui, visant 500 000 demandeurs d’emploi, permettra d’inverser artificiellement, au moins jusqu’en mai 2017, d’autant la courbe du chômage. La ficelle est un peu grosse, mais serions-nous toujours en république si l’électeur ne pratiquait pas le vote de l’autruche et ne se laissait pas duper ? C’est ainsi que 2 milliards d’euros vont être dépensés pour subventionner ...jusqu’à la fin de 2017 !, l’embauche dans les TPE-PME, financer un nouveau plan de formation ou encore créer 1000 postes supplémentaires de formateurs pour développer l’apprentissage.

    À un journaliste de Boulevard Voltaire lui demandant, ce 13 janvier, pourquoi, lui, le maire de Béziers, qui avait déclaré ne vouloir se consacrer qu’à sa ville, appelait à un combat national, Robert Ménard a répondu : « Si la France n’était menacée ni par l’immigration ni par l’islamisation, si des millions de Français ne souffraient pas du chômage et de la pauvreté, si nos enfants allaient dans des écoles où on les instruisait plutôt que les préparer à « s’insérer » dans un marché du travail mondial, etc., alors l’essentiel des problèmes qui se posent à un maire, car ils se posent à ses administrés, disparaîtrait. Il existe un lien constant entre l’échelon local et le niveau national. Il n’y a donc pas de rupture mais, au contraire, prolongement de l’action. » Cette réponse résume à elle seule la situation dans laquelle nous nous trouvons. L’état général du pays est le fait de responsables économiques et politiques, plus généralement d’élites qui n’ont plus aucun souci du Bien commun et vendent la France à l’encan : ce qu’il reste de ses trésors industriels — récemment encore Alstom —, l’unité de son peuple, la richesse de sa civilisation et son pacte social millénaire, tout est délibérément sacrifié à des intérêts étrangers à ceux de la nation.

    En ce 21 janvier 2016, que le souvenir du roi-martyr soit une invitation à redoubler d’efforts et de détermination pour imposer à nos concitoyens la conviction que rien n’est perdu si les patriotes savent, par-delà leurs querelles partisanes et, plus encore, leurs luttes d’ego, créer une dynamique nationale rassemblant, sans exclusive aucune ni arrière-pensée boutiquière, tous ceux qui sont convaincus que le temps de la France n’est pas encore révolu. A l’heure où plusieurs nations européennes se réveillent de l’engourdissement mortel dans lequel les a plongées la ciguë de l’idéologie européenne et confient à des gouvernements patriotes le soin d’administrer à leur pays des antidotes puissants, il appartient aux Français de rejoindre ce grand mouvement de libération des peuples, et, pourquoi pas, d’en prendre la tête. 

    L’Action Française 2000  [Editorial]

  • «Marcher ensemble vers l’espérance »: le prince Jean d’Orléans donne son «Point de Vue», par Frédéric de Natal.

    Source : http://www.monarchiesetdynastiesdumonde.com

    «Cette crise confronte chacun de nous à ce qui est le cœur de l’existence humaine. Elle exacerbe les fractures entre plusieurs France (…) ».  Entre deux communiqués publiés sur sa page officielle Facebook, le prince Jean d’Orléans, actuel prétendant au trône de France a été interviewé par « Point de vue », le magazine spécialisé des têtes couronnées. Entouré de sa famille au château de Dreux, le comte de Paris fait le bilan de ces deux mois de confinement forcé depuis le déclenchement de la crise du covid-19 et livre sa pensée politique sur l’état de la France.

    On arrête plus le prince Jean d’Orléans. Depuis qu’il est le nouveau prétendant au trône de France, pas un mois ne se passe sans qu’il n’accorde une interview à la presse politique ou spécialisée. Suivi quotidiennement par plus d’une dizaine de milliers personnes sur les réseaux sociaux, le descendant d’Henri IV, ne semble plus cacher ses ambitions. Le prince intrigue, passionne ou surprend. Il réside à l’année au château de Dreux où reposent dans la chapelle royale, les membres de la maison royale de France. A commencer par son ancêtre direct, Louis-Philippe Ier d’Orléans, dernier roi des Français de 1830 à 1848. C’est ici que le comte de Paris a accepté de se confier au micro d’Antoine Michelland, journaliste pour le magazine « Point de Vue ».  

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    Un début de programme ? «Cette crise confronte chacun de nous à ce qui est le cœur de l’existence humaine. Elle exacerbe les fractures entre plusieurs France (…) ».  Confiné durant deux mois comme le reste de l’Hexagone et le monde ultramarin, le prince Jean d’Orléans analyse la crise qui secoue la France au cours d’un entretien reportage de six pages, photos comprises. Politique, économique, sociale, désormais sanitaire, jamais Vème République n’a été autant fragilisée que depuis sa fondation en 1958. Le prétendant au trône de France assume son rôle, se pose en prince fédérateur, se veut soucieux du bien commun comme de la famille, annonce les thèmes qu’il entend défendre. [Cette crise nous] oblige à revoir notre modèle social, invite à retrouver notre souveraineté, notamment sur le plan de la santé, à explorer de nouveaux modes de production qui allègent notre empreinte carbone» affirme le comte de Paris qui attache une importance à la terre et à la défense de l’environnement.  L’union sacrée existe depuis longtemps au niveau local » explique d’ailleurs le prince qui a été en contact avec le maire de Dreux et le préfet de la région Centre-Val de Loire et qui reste satisfait de la gestion de la crise du covid-19 par ces deux fonctionnaires d'état.  

    Page de garde du reportage sur le comte de Paris; magazine Point de vue

    Au chevet de la France ? Depuis quelques mois, le prince Jean d’Orléans fait l’objet de rumeurs persistantes sans que rien ne soit pourtant ancré dans le marbre de la certitude. Il multiplie les communiqués sur les réseaux sociaux, qu’il suit avec beaucoup d’intérêts, y compris ceux qui ne lui sont pas favorables. Il est curieux mais semble convaincre ses adversaires. Il prépare un tour de France de son propre aveu comme il l’a précisé le 10 mai dernier sur sa page officielle.  Et n’hésite pas à critiquer le gouvernement. Avec le déconfinement, Jean d’Orléans craint la remise en question des libertés individuelles et s’oppose au « projet d’application permettant de suivre les personne contaminées sur leurs smartphone. (…)». 

    Se prépare-t-il à entrer dans l’espace politique français ? La question brule sur toutes les lèvres de ses partisans et les états-majors des différents mouvements royalistes (Action française-Restauration nationale et Nouvelle action royaliste) se sont mis en ordre de bataille pour le soutenir au moment voulu. «Il a un boulevard devant lui» est la phrase-credo qui revient le plus sur les pages Facebook consacré au royalisme. Depuis septembre dernier, le prince Jean suit «une formation militaire liée aux problématiques de Défense en compagnie du prince Joachim du Danemark». Il conforte ainsi ses liens avec les autres maisons royales dont la plupart reconnaisse comme chef de la maison royale de France. «Mon grand-père a voulu que je sois en mesure d’accomplir mon devoir, si le destin m’y conduit». Il a été à bonne école avec le prince Henri d’Orléans (1908-1999), pressenti un temps pour succéder au général de Gaulle. «La monarchie capétienne, c’est la poursuite d’un projet politique- la construction de la France-auquel s’est vouée ma famille dans l’intérêt des français (…) » affirmait-il déjà dans son livre « Jean de France, un prince français », publié en 2004.

    «Nous devons réfléchir à ce que nous voulons vraiment construire. On ne peut pas faire sans les citoyens, rebâtir un monde qui se résume à une oligarchie décidant et agissant dans l’entre –soi » surenchérit le prétendant au trône au journaliste de «Point de Vue». Le comte de Paris reconnaît qu’il plaide pour l’établissement d’un nouveau «pacte social» et «d’un retour en force des corps intermédiaires (…)», qui permettraient aux français de «marcher ensemble vers l’espérance» conclut-il. Jean d'Orléans a-t-il endossé le costume de prince- candidat ? L’avenir le dira.

    Copyright@Frederic de Natal

  • Une politique pour l'an 2000, de Pierre Debray (2)

     

    TRAVAUX DIVERS - Largeur +.jpgNous poursuivons la publication de notre série, dont la lecture expliquera à ceux qui ne l'ont pas connu le rôle intellectuel important de Pierre Debray à l'Action Française dans les années 1950-2000.  Cette analyse politique, économique, sociologique et historique, menée méthodiquement, à la maurrassienne, comporte de multiples enseignements, utiles aujourd'hui à notre école de pensée. Comme un stimulant de notre réflexion sur la situation présente de la France et sur l'action que nous avons à y mener. Même si le lecteur devra tenir compte des événements et des faits intervenus au cours des trois dernières décennies.  LFAR

    debray 1.jpg1ère partie : l’Homme Masse

    L'homme masse ou le triomphe de Démos

    Au XIXème siècle, la division du travail se développe. Un militant syndicaliste, Griffuelhesn constate, en 1900, qu'autrefois « l'ouvrier cordonnier prenait la peau telle qu'elle sortait de chez le tanneur et confectionnait la chaussure prête à porter ». A sa place 24 ouvriers spécialisés, travaillant sur 24 machines, réalisent les 24 opérations qu'il effectuait, d'où un gain considérable de productivité mais aussi une perte d'intérêt pour le travail. Le système Taylor, qui décompose les gestes accentue cette évolution. Peu à peu les ouvriers hautement qualifiés, qui demeuraient des artisans, sont éliminés, à l'exception de quelques régleurs, au profit de manœuvres, formés sur le tas, qui répètent mécaniquement un seul mouvement.

    Au plan social l'avènement de l'ouvrier spécialisé, l'O.S., aura des conséquences décisives. Le professionnel n'était pas un prolétaire. Il avait conscience d'être propriétaire de son métier. Son savoir-faire lui donnait l'illusion d'être irremplaçable. Rien de semblable avec l'O.S., réduit à un travail parcellaire, d'où toute réflexion, toute initiative sont bannies. Il doit exécuter rapidement, interminablement le geste élémentaire qui s'enchaîne à ceux de ses voisins. Pour lui le travail devient l'accessoire et le désagrément de la vie, oubliant les gestes créateurs de l'artisan et du paysan, l'homme simple « appendice de la machine » se transforme en robot et ce n'est pas un hasard si ce mot vient du tchèque « robota » qui signifie travail forcé. Luckas, un philosophe marxiste, parle de « réification ». L'ouvrier n'est plus qu'un objet manipulé par un bureau d'études. Le corps à corps avec la matière du professionnel, cette « poésie des choses, s’évanouit, tout rapport, entre la qualité du produit et le travail disparaît. Il ne reste que le nombre d'heures passées à l'atelier, une quantité infiniment divisible en gestes stéréotypés.

    Le processus de massification ne se limite pas à l'usine. Il s'étend à tous les domaines de l'activité humaine. La guerre cesse d'être un affrontement d'hommes. Au guerrier se substitue le conducteur de machines qui anéantit indistinctement militaires et civils. La mort elle-même perd son visage. Elle frappe au hasard, destin indéchiffrable. L'urbanisation, qui construit des mégapoles, enchevêtrement inextricable de blocs, de tours, d'autoroutes, dont le dessin, même vu d'avion, paraît incompréhensible, abolit les solidarités de voisinage. Les habitants se juxtaposent, sans se connaître. Le Corbusier ne réduit-il pas la maison à une « machine à habiter », jeu de mécano qui juxtapose des plaques de béton préfabriquées ou rien n'accroche le regard, en deçà du beau et du laid, sans autre critère que fonctionnel. Tout se massifie, jusqu'au loisir qui transforme les « vacanciers », en jonchées de corps nus, jusqu'au plaisir sexuel, codifié en recettes par le taylorisme de la jouissance, jusqu'à l'art qui se détourne de l'objet, faisant éclater l'espace, le morcelant en taches ou en lignes.

    Tout se réduit à des statistiques. Même les opinions se pèsent. Un homme politique n'existe que par sa cote de popularité. La masse gomme toute singularité. Elle engendre le conformisme, expression psychologique de la désagrégation des rapports sociaux. Il faut faire comme l'autre puisque l'autre n'est personne. La massification entraîne la déshumanisation. L'on prétend parfois que la mort de Dieu a provoqué celle de l'homme. C'est l'inverse qui s'est produit. Le sentiment religieux suppose une démarche personnelle. Dieu étant le Tout Autre, il faut pour le reconnaître que subsiste l'altérité. Dans un monde où les êtres humains, devenus interchangeables, choses parmi les choses, manipulées à l'usine par le bureau d'études et hors de l'usine par les « médias », la publicité, la propagande, le divin se dissout. Cependant le conformisme conduit à l'individualisme. La masse est semblable au sable, dont chaque grain est à la fois identique aux autres et séparé d'eux. Le repli sur soi permet de s'abstraire d'un monde où tout n'est qu'abstraction, d'où l'importance que prend le corps. Seul, son corps permet à l'individu de fonder sa différence. Le mot clé d'une société massifiée n'est-il pas le « look », l'apparence. Seule l'apparence distingue l'individu.

    Les trente ans — 1945-1975 — que M. Jean Fourastié nomme les trente glorieuses le furent sans doute par la prodigieuse accumulation de richesses qu'elles créent, du moins dans les pays industrialisés. C'est oublier trop facilement les dégâts qu'elles provoquèrent : urbanisation rapide et improvisée, destruction des valeurs spirituelles et morales, dissolution de toutes les structures sociales, la famille, la cité et même la nation. Le processus de massification, commencé au XIXème siècle, préparé idéologiquement au XVIIIème par Rousseau s'est accéléré, provoquant la crise générale que nous traversons. Mais voici que par un retournement prévisible, la masse devient l'obstacle au progrès technologique. On n'a plus besoin d'elle. Dès l'instant que l'homme se transformait en appendice de la machine, le robot électronique ou la machine automatisée devaient se substituer à lui. Il n'était qu'un pis-aller. On lui imposait des mouvements machinaux parce que l'on ne savait pas encore construire des machines plus fiables, insensibles à la fatigue, à l'ennui, à la revendication qui prendrait sa place. La masse est de trop. Chassée du processus de production elle se dilue en chômeurs, des hommes sont renvoyés à la casse, à la façon des machines dont on n'a plus l'usage. Mais les dégâts demeurent et d'abord les deux traits fixés dans la conscience collective, le conformisme et l'individualisme. Comment construire une société post-industrielle, c'est-à-dire une société ou seul un petit nombre d'hommes sera occupé à la production des biens quantitatifs, avec des travailleurs formés et déformés par le processus de massification ? D'autant que les infrastructures, les mégapoles en particulier, subsistent et sont autant d'obstacles au progrès. Nul n'a le droit d'espérer qu'une guerre fasse table rase et pourtant, plus que la rivalité des deux « grands » la nécessité de se débarrasser des obstacles au progrès est grosse d'un conflit mondial. Tout le monde ne peut pas comme Néron mettre le feu à Rome pour se donner les moyens d'une reconstitution.  •  

    (A suivre - A venir : « Le communisme en Europe : fatalité d'un déclin »)

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    Une politique pour l'an 2000 de Pierre Debray (1)

    lafautearousseau

  • Une politique pour l'an 2000 de Pierre Debray (2)

     

    lfar bleu.jpgNous poursuivons la publication de notre série, dont la lecture expliquera à ceux qui ne l'ont pas connu le rôle intellectuel important de Pierre Debray à l'Action Française dans les années 1950-2000.  Cette analyse politique, économique, sociologique et historique, menée méthodiquement, à la maurrassienne, comporte de multiples enseignements, utiles aujourd'hui à notre école de pensée. Comme un stimulant de notre réflexion sur la situation présente de la France et sur l'action que nous avons à y mener. Même si le lecteur devra tenir compte des événements et des faits intervenus au cours des trois dernières décennies.  LFAR

     

    2235704335.jpg1ère partie : l’Homme Masse

    L'homme masse ou le triomphe de Démos

    Au XIXème siècle, la division du travail se développe. Un militant syndicaliste, Griffuelhesn constate, en 1900, qu'autrefois « l'ouvrier cordonnier prenait la peau telle qu'elle sortait de chez le tanneur et confectionnait la chaussure prête à porter ». A sa place 24 ouvriers spécialisés, travaillant sur 24 machines, réalisent les 24 opérations qu'il effectuait, d'où un gain considérable de productivité mais aussi une perte d'intérêt pour le travail. Le système Taylor, qui décompose les gestes accentue cette évolution. Peu à peu les ouvriers hautement qualifiés, qui demeuraient des artisans, sont éliminés, à l'exception de quelques régleurs, au profit de manœuvres, formés sur le tas, qui répètent mécaniquement un seul mouvement.

    Au plan social l'avènement de l'ouvrier spécialisé, l'O.S., aura des conséquences décisives. Le professionnel n'était pas un prolétaire. Il avait conscience d'être propriétaire de son métier. Son savoir-faire lui donnait l'illusion d'être irremplaçable. Rien de semblable avec l'O.S., réduit à un travail parcellaire, d'où toute réflexion, toute initiative sont bannies. Il doit exécuter rapidement, interminablement le geste élémentaire qui s'enchaîne à ceux de ses voisins. Pour lui le travail devient l'accessoire et le désagrément de la vie, oubliant les gestes créateurs de l'artisan et du paysan, l'homme simple « appendice de la machine » se transforme en robot et ce n'est pas un hasard si ce mot vient du tchèque « robota » qui signifie travail forcé. Luckas, un philosophe marxiste, parle de « réification ». L'ouvrier n'est plus qu'un objet manipulé par un bureau d'études. Le corps à corps avec la matière du professionnel, cette « poésie des choses, s’évanouit, tout rapport, entre la qualité du produit et le travail disparaît. Il ne reste que le nombre d'heures passées à l'atelier, une quantité infiniment divisible en gestes stéréotypés.

    Le processus de massification ne se limite pas à l'usine. Il s'étend à tous les domaines de l'activité humaine. La guerre cesse d'être un affrontement d'hommes. Au guerrier se substitue le conducteur de machines qui anéantit indistinctement militaires et civils. La mort elle-même perd son visage. Elle frappe au hasard, destin indéchiffrable. L'urbanisation, qui construit des mégapoles, enchevêtrement inextricable de blocs, de tours, d'autoroutes, dont le dessin, même vu d'avion, paraît incompréhensible, abolit les solidarités de voisinage. Les habitants se juxtaposent, sans se connaître. Le Corbusier ne réduit-il pas la maison à une « machine à habiter », jeu de mécano qui juxtapose des plaques de béton préfabriquées ou rien n'accroche le regard, en deçà du beau et du laid, sans autre critère que fonctionnel. Tout se massifie, jusqu'au loisir qui transforme les « vacanciers », en jonchées de corps nus, jusqu'au plaisir sexuel, codifié en recettes par le taylorisme de la jouissance, jusqu'à l'art qui se détourne de l'objet, faisant éclater l'espace, le morcelant en taches ou en lignes.

    Tout se réduit à des statistiques. Même les opinions se pèsent. Un homme politique n'existe que par sa cote de popularité. La masse gomme toute singularité. Elle engendre le conformisme, expression psychologique de la désagrégation des rapports sociaux. Il faut faire comme l'autre puisque l'autre n'est personne. La massification entraîne la déshumanisation. L'on prétend parfois que la mort de Dieu a provoqué celle de l'homme. C'est l'inverse qui s'est produit. Le sentiment religieux suppose une démarche personnelle. Dieu étant le Tout Autre, il faut pour le reconnaître que subsiste l'altérité. Dans un monde où les êtres humains, devenus interchangeables, choses parmi les choses, manipulées à l'usine par le bureau d'études et hors de l'usine par les « médias », la publicité, la propagande, le divin se dissout. Cependant le conformisme conduit à l'individualisme. La masse est semblable au sable, dont chaque grain est à la fois identique aux autres et séparé d'eux. Le repli sur soi permet de s'abstraire d'un monde où tout n'est qu'abstraction, d'où l'importance que prend le corps. Seul, son corps permet à l'individu de fonder sa différence. Le mot clé d'une société massifiée n'est-il pas le « look », l'apparence. Seule l'apparence distingue l'individu.

    Les trente ans — 1945-1975 — que M. Jean Fourastié nomme les trente glorieuses le furent sans doute par la prodigieuse accumulation de richesses qu'elles créent, du moins dans les pays industrialisés. C'est oublier trop facilement les dégâts qu'elles provoquèrent : urbanisation rapide et improvisée, destruction des valeurs spirituelles et morales, dissolution de toutes les structures sociales, la famille, la cité et même la nation. Le processus de massification, commencé au XIXème siècle, préparé idéologiquement au XVIIIème par Rousseau s'est accéléré, provoquant la crise générale que nous traversons. Mais voici que par un retournement prévisible, la masse devient l'obstacle au progrès technologique. On n'a plus besoin d'elle. Dès l'instant que l'homme se transformait en appendice de la machine, le robot électronique ou la machine automatisée devaient se substituer à lui. Il n'était qu'un pis-aller. On lui imposait des mouvements machinaux parce que l'on ne savait pas encore construire des machines plus fiables, insensibles à la fatigue, à l'ennui, à la revendication qui prendrait sa place. La masse est de trop. Chassée du processus de production elle se dilue en chômeurs, des hommes sont renvoyés à la casse, à la façon des machines dont on n'a plus l'usage. Mais les dégâts demeurent et d'abord les deux traits fixés dans la conscience collective, le conformisme et l'individualisme. Comment construire une société post-industrielle, c'est-à-dire une société ou seul un petit nombre d'hommes sera occupé à la production des biens quantitatifs, avec des travailleurs formés et déformés par le processus de massification ? D'autant que les infrastructures, les mégapoles en particulier, subsistent et sont autant d'obstacles au progrès. Nul n'a le droit d'espérer qu'une guerre fasse table rase et pourtant, plus que la rivalité des deux « grands » la nécessité de se débarrasser des obstacles au progrès est grosse d'un conflit mondial. Tout le monde ne peut pas comme Néron mettre le feu à Rome pour se donner les moyens d'une reconstitution.  •  

    (A suivre - A venir : « Le communisme en Europe : fatalité d'un déclin »)

     

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    Une politique pour l'an 2000 de Pierre Debray (1)

  • Limogeage à Saint-Jean de Passy: qu’est-ce que « l’éducation intégrale » ?, par Pierre d'Herbès.

    Source : https://www.causeur.fr/

    Un peu trop "militaire" au goût de certains

    Le 14 avril dernier, le directeur de Saint-Jean de Passy a été brusquement mis à pied. Un personnage emblématique de cet établissement scolaire d’exception du très chic seizième arrondissement…. 

    1.jpegSi le conseil d’administration de l’école a justifié le limogeage de François-Xavier Clément en pointant des « pratiques managériales dysfonctionnelles », c’est plus probablement les méthodes pédagogiques du chef d’établissement qui sont en cause. Se revendiquant de « l’éducation intégrale », ce catholique convaincu a donné à cette école une empreinte particulière, des résultats exceptionnels, mais il a aussi récolté certaines critiques.

    Depuis plusieurs années, la pédagogie appliquée à Saint-Jean de Passy a largement développé l’attractivité de cet établissement catholique de l’ouest de la capitale. Il y a d’ailleurs quelques semaines, le Figaro publiait un reportage élogieux sur « l’éducation intégrale » appliquée par son directeur. Uniforme, un enseignement rigoureux et un accompagnement particulier pour chaque élève, le tout accompagné par des cours de catéchèses obligatoires, tout le long de la scolarité. Avec la prétention de former « le cerveau, mais aussi le cœur et l’âme », le directeur de l’établissement pouvait s’enorgueillir de très bons résultats : aux dernières sessions du baccalauréat, 99% des élèves du lycée remportaient leur diplôme avec mention.

    Un virage vers un enseignement plus traditionnel couronné de succès, mais qui aurait aussi suscité quelques tensions : en 2018, un article du Parisien relatait les tensions internes à l’établissement, une partie du personnel éducatif dénonçant une « dérive national-catholique ». En mars dernier, le Figaro soulignait que la ligne pédagogique « ne plaisait pas à tout le monde et certains parents d’élèves grinçaient des dents ». « On s’inquiète de la tournure que le lycée est en train de prendre, ça devient un peu trop militaire à mon goût » aurait ainsi déclaré la mère d’un élève au quotidien de droite.

    Hasard ou coïncidence, un mois plus tard, dans des circonstances encore très nébuleuses, le conseil d’administration de l’établissement a fait paraître un communiqué qui pointait du doigt « l’existence de pratiques managériales dysfonctionnelles portant atteinte à la santé et à la sécurité physique et psychique des collaborateurs ». Quelques heures plus tôt, un huissier était dépêché au domicile du directeur François-Xavier Clément, lui annonçant sa mise à pied.

    Une situation pour l’instant très confuse, tant les reproches adressés au chef d’établissement semblent servir de prétexte pour évincer un directeur d’établissement aux méthodes résolument conservatrices. C’est en tout cas la conviction du collectif de parents d’élèves « Tous unis autour du Directeur », qui dans son dernier communiqué pointe du doigt « un courant d’opposition interne purement idéologique, lequel n’a rien à voir avec des compétences managériales. ». Un audit aurait été commandé au mois de janvier dernier au cabinet AlterHego par le conseil d’administration. Alors que les conclusions de ce rapport n’ont jamais été publiées et qu’un nombre très restreint de membres du personnel avaient alors été interrogés, les soutiens au directeur dénoncent une cabale montée de toute pièce. Pour ces derniers, cet audit justifie a posteriori un licenciement motivé en réalité par des désaccords idéologiques. Mais pourquoi la méthode de « l’Éducation Intégrale » de François-Xavier Clément fait-elle polémique ?

    « L’Éducation Intégrale » : une vision catholique de l’enseignement scolaire

    En se revendiquant de « l’Éducation intégrale », le directeur de Saint-Jean de Passy s’est donc exposé à un certain nombre de critiques, qui pourraient bien expliquer sa destitution aujourd’hui. Mais de quoi parle-t-on ? Dans le Figaro publié en mars dernier, François-Xavier Clément revendique s’inscrire dans les pas des « Frères des écoles chrétiennes » qui fondèrent l’établissement en 1839. Un ordre religieux laïc, consacré à l’éducation et l’enseignement.

    Et de fait, « l’Éducation intégrale » est avant tout un concept catholique, qui cherche à détacher l’enseignement traditionnel de sa dimension purement « matérielle ». Au-delà d’une éducation restreinte à la seule acquisition de compétentes et de savoirs, l’Église défend un enseignement aussi capable « de faire grandir l’homme dans son intégralité ». Une vision qui s’inscrit dans la morale catholique, qui considère l’homme comme un être à la fois corporel, mais aussi spirituel.

    Dans une conférence organisée en 2006 au siège de l’Unesco sur le thème de l’Éducation, le Saint-Siège avait ainsi rappelé sa vision de l’enseignement : la scolarité n’est pas seulement l’occasion d’apprendre des connaissances pour s’intégrer au monde du travail et à la société ; c’est aussi un outil d’épanouissement personnel et spirituel. Une perspective qui accorde donc une large place à l’enseignement religieux, mais aussi aux humanités (histoire, littérature…). Le tout avec un accompagnement adapté à chaque élève, aucun d’entre eux ne devant être « abandonné » en cours de scolarité.

    La pédagogie appliquée depuis 2015 à Saint-Jean de Passy semble résolument s’inscrire dans cette démarche. Une approche atypique pour les défenseurs de l’ancien directeur de l’établissement, anachronique pour ses opposants. Dans le prestigieux lycée parisien, le bras de fer ne fait que commencer…

  • Une semaine libanaise avec Annie Laurent : 5/8, Le Liban, un « message de liberté » en péril

    Annie_Laurent.jpgAlors que le Liban commémore son centenaire en 2020, le pays connaît depuis quelques mois d’importants soubresauts populaires.

    De quoi s’agit-il précisément, comment analyser la situation profonde du Liban aujourd’hui ?

    Quelle place pour les chrétiens ?

    C’est à ces questions que répond ce dossier.


    par ANNIE LAURENT

    3992027935.jpg

     

    «L’Église désire manifester au monde que le Liban est plus qu’un pays : c’est un message de liberté et un exemple de pluralisme pour l’Orient comme pour l’Occident ! », écrivait Jean-Paul II dans une Lettre apostolique adressée à tous les évêques catholiques du monde, le 7 septembre 1989, alors que le pays du Cèdre vivait l’un des épisodes les plus tragiques de la guerre.

    C’est dire l’importance qu’il lui accordait, au point d’ajouter que sa « disparition serait sans doute l’un des plus grands remords du monde ».

    Et c’est pour soutenir cette vocation que le saint pape a convoqué un Synode spécial des Évêques sur le Liban qui s’est tenu à Rome en 1995. Il s’agissait de restaurer les chrétiens dans leur mission spirituelle, morale et culturelle. Car une partie d’entre eux, inspirés par le voisin israélien, étaient alors tentés de s’isoler de leur environnement islamique, tant sur le plan territorial que politique.

    Pour convaincre les musulmans que son geste n’avait pas de visée politique, le Saint-Père avait tenu à associer au Synode trois personnalités représentatives de l’islam local, tandis que le Saint-Siège soutenait la création de plusieurs instances vouées au dialogue (un Comité national et divers centres universitaires) (1).

    D’autres initiatives semblables suivront, inspirées par l’exhortation apostolique post-synodale, Une espérance nouvelle pour le Liban (10 mai 1997). Parmi elles, la Fondation Adyan, créée en 2006 par un prêtre maronite, Fadi Daou, et une universitaire sunnite, Nayla Tabbara, dispose d’un Institut de la citoyenneté qui promeut une autocritique honnête du passé pour favoriser les retrouvailles entre les diverses confessions. Faute d’un manuel d’histoire unifié pour les élèves, chaque communauté continue cependant de lire le passé selon sa propre version.

     

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    Jean-Paul II : un fort attachement au Liban auquel il consacra un synode spécial en 1995

     

    En 2006 aussi, deux maronites, le général Khalil Hélou, entré dans l’armée en réaction aux premiers affrontements interchrétiens, et Raymond Nader, bénéficiaire de grâces mystiques reçues par saint Charbel et reconnues par l’Église, lançaient Liban-Message, un mouvement explicitement catholique.

    Seul un christianisme en « bonne santé » peut garantir la réussite de cette ambition, et cela passe par l’unité des chrétiens. Or, très affaiblis par leurs guerres fratricides et leur perte de prérogatives au sein de l’État, l’accord de Taëf ayant signé leur défaite, les uns et les autres cherchent à survivre politiquement en recourant à des alliances confessionnelles avec des musulmans opposés entre eux. Cela accroît leurs divisions et les place en position d’être instrumentalisés pour des intérêts qui ne sont pas les leurs, tout en les privant du rôle de médiation correspondant à la vocation baptismale.

    À cet égard, un événement heureux est à signaler : la réconciliation « historique » entre Samir Geagea, chef des Forces Libanaises, et Sleiman Frangié, chef du parti des Marada, autrefois adversaires dans le rapport avec l’occupant syrien. En 1978, Geagea, jeune milicien, avait participé à une expédition punitive meurtrière dans le fief des Frangié. En août 2018, tous deux se sont pardonnés devant leur patriarche, le cardinal Béchara Raï.

    Plus circonstanciel est, en revanche, le rapprochement entre Geagea, allié du dirigeant sunnite Saad Hariri, et Michel Aoun, engagé auprès du Hezbollah. Ennemis acharnés depuis 1990, ils ont conclu en 2016 un pacte qui a permis l’élection du second à la présidence de la République. Mais le soutien que Geagea apporte à l’intifada en cours entraîne de facto sa rupture avec Aoun.

    L’influence chrétienne a décru pour d’autres raisons : la multiplication d’institutions culturelles et universitaires musulmanes, à quoi s’ajoutent l’appauvrissement financier des congrégations enseignantes chrétiennes, non subventionnées par l’État, et la sécularisation d’une partie d’entre elles.

    Il y a aussi des considérations démographiques: d’une part, les déracinements intérieurs imposés par la guerre (la présence chrétienne sur la surface totale du Liban est passée de 70 % en 1975 à 30 % en 2002); d’autre part, la dénatalité et l’émigration (les chrétiens ne représenteraient plus que 35 % de la population).
    « Un coup fatal a ainsi été porté au rôle unificateur des chrétiens », note Carole Dagher (2).
    Pour corriger cette situation, l’ancien ministre Michel Eddé a créé la Fondation maronite dans le monde, vouée à consolider les liens entre la diaspora (majoritairement chrétienne) et la mère-patrie, obtenant même, en 2017, le vote d’une loi qui autorise les émigrés inscrits dans les consulats étrangers à participer aux élections.
    Enfin, quelle que soit la sincérité de certains acteurs musulmans dans leur engagement en faveur d’une conscience libanaise commune, le réalisme oblige à considérer que l’islam n’a pas renoncé à son projet conquérant. À la fin des années 1990, Raffic Hariri, maître d’œuvre du chantier de reconstruction du centre-ville de Beyrouth, n’a pas hésité à en violer les règles, édifiant une mosquée gigantesque qui écrase de sa masse la cathédrale voisine, Saint-Georges des maronites.

    En réponse, celle-ci s’est dotée d’un campanile avec clocher, de même hauteur que les quatre minarets, surmonté d’une croix lumineuse.


    A. L.

     

    (1) Cf. A. Laurent, Les chrétiens d’Orient vont-ils disparaître ?, Salvator, 2017, p. 174.
    (2) Le défi du Liban d’après-guerre, L’Harmattan, 2002, p. 131.

  • Les contradictions ou les mensonges de Macron sur l’islam et l’immigration (2∗), par Christian Vannest

    En 2017, pris dans le tourbillon médiatique et judiciaire lancé par les amis du candidat Macron, les Français ont fait entrer celui-ci à l’Elysée pour ne pas y installer Marine Le Pen. Toutefois ils ont écarté cette dernière beaucoup plus en raison des inquiétudes liées au « jour d’après » économique et social qu’en raison d’un rejet de l’idéologie « nationale ».

    Beaucoup n’avaient pas perçu d’où venait Mister Macron, qui avait pris soin d’aller à Orléans et au Puy-du-Fou, comme il s’est adressé récemment à Valeurs Actuelles. Dans la ville libérée par Jeanne d’Arc, il avait parlé de l’unité de la France, et en Vendée affirmé qu’il n’était pas socialiste...

    vanneste-christian.jpgUn homme politique doit être jugé sur ses actes et non sur ses discours, surtout si ces derniers se contredisent systématiquement et pratiquent ce que les médias admiratifs appellent la triangulation, c’est à dire la démagogie qui s’adresse successivement à toutes les portions de l’électorat pour tenter de les séduire. Derrière le mot emprunté à un conseiller de Clinton, il y a l’idée de définir une position qui dépasse les oppositions stériles entre deux opinions afin de dégager une troisième voie. L’ennui, c’est que entre deux thèses contradictoires, il n’y a pas de synthèse possible et que cela revient alors à jouer les maîtres Jacques allant vanter la première à ses partisans et la seconde aux siens : l’unité de la France, à Orléans, et la mosaïque des migrants à Marseille. Quand on étudie le parcours de Mister Macron, on voit bien qu’il s’inscrit à gauche, mais dans une gauche à l’américaine plus qu’à l’européenne, favorable à l’immigration, au multiculturalisme, au progressisme sociétal.

    La France n’est pas un pays vieux de quelques siècles, mais une nation de longue tradition et de vieille histoire. Loin d’attirer les diplômés du monde entier, ou les catholiques de l’Europe du sud, comme naguère, elle a mis en place un système absurde qui transforme en Français de papier et en allocataires sociaux, une foule étrangère qui, loin d’être fascinée par un phare éclairant le monde, vient quelquefois se venger d’un passé colonial injustement décrié, ou au mieux trouver en France une générosité inespérée, une qualité des soins et des moyens d’existence qui font parfois défaut aux Français eux-mêmes. L’immigration aux Etats-Unis est économique. Soit elle apporte des diplômés qui viennent enrichir le pays, soit elle contribue à fournir une main d’oeuvre peu exigeante. En France, le regroupement familial en est le principal vecteur. Entre 2017 et 2018, le flux migratoire s’est poursuivi, avec 256 000 titres de séjour accordés, en augmentation de 3,4 %, dont 33 000 pour motif économique et 90 000 pour raison familiale. Le stock présente un écart considérable : le motif familial correspond à 1 200 000, l’humanitaire à 381 000 et l’économie seulement à 186 000. Les demandes d’asile ont augmenté de 21,8% à 123 000 et 33 000 ont été accordés soit 4,4% de plus qu’en 2017. Le décalage entre les deux chiffres correspond à la lenteur de l’instruction, qui conduira à une majorité de rejets, pour beaucoup sans suite, les demandeurs d’asile déboutés devenant des clandestins, eux mêmes évalués à 300 000, mais par définition l’évaluation est très imprécise. Face à cette politique menée dans le brouillard, et qu’il a poursuivie, le président tente de rationaliser les faits par le discours, un discours évidemment favorable à l’immigration : « Je préfère avoir de la migration légale, enregistrée, sous quotas, pendant x années plutôt que du travail détaché dissimulé. Je préfère avoir des gens qui viennent de Guinée ou de Côte d’Ivoire légaux, qui sont là et qui font ce travail, que des filières bulgares ou ukrainiennes clandestines. »

    Cette déclaration avait un but apparent: justifier l’immigration légale par rapport à l’immigration illégale. Elle avait une intention plus discrète : valoriser l’immigration africaine, plus visible aux yeux des Français. Elle a eu un résultat : révulser les gouvernements ukrainien et bulgare qui ont convoqué les Ambassadeurs de France. Il avait oublié que la Bulgarie fait partie de l’Union Européenne. Son objectif était d’opposer apparemment les immigrés légaux et illégaux, mais en fait de montrer la supériorité de l’immigration du sud sur celle de l’est, dans un esprit bien cosmopolite tendu vers une France métissée. Volonté de discriminer, c’est sa psychologie, mais de discriminer positivement, c’est-à-dire à l’envers, c’est son idéologie. Macron est typiquement un oligarque de gauche, qui prétend lutter contre le communautarisme alors qu’il favorise le multiculturalisme. Comme les démocrates américains, il segmente la société et essaie de séduire une à une les « communautés » qui forment selon lui la mosaïque nationale. On ne peut comprendre que de cette manière ses déclarations envers les Algériens et donc les Français d’origine algérienne et les doubles nationaux et qui ne peuvent que blesser de nombreux Français. Ce fut la monstruosité de l’expression « crime contre l’humanité » commis par la France en Algérie, et ce sont maintenant des félicitations inopportunes à l’occasion du 1er Novembre que l’Algérie célèbre comme le début de sa « révolution », alors que pour la France elle marque la date d’assassinats de Français, les uns venant de métropole, les autres Français d’Algérie, chrétiens, juifs ou musulmans lors de la Toussaint rouge de 1954.

    Mister Macron, fasciné par son rêve américain, pourtant assombri par la question de l’intégration des noirs, n’a pas compris que la France a créé artificiellement un problème infiniment plus grave. Loin d’importer une mosaïque dans un pays d’immigration, on fait éclater la France en un archipel où « les communautés » ne sont pas « côte à côte mais face à face », comme l’avait craint Gérard Collomb. Béziers, Mantes-la-Jolie, Chanteloup-les-Vignes : en quelques jours, des incendies d’écoles, des guets-apens tendus aux policiers et aux pompiers sont venus rappeler l’existence de ces territoires perdus de la République qui vivent de trafics illicites, obéissent à d’autres lois que les nôtres et refusent la présence de l’Etat dans leur périmètre. Vouloir réduire ces faits à des comportements imbéciles est d’une totale irresponsabilité. Cette réalité déchire l’illusion macronienne.

    Retrouvez la première partie de cet article : Les contradictions ou les mensonges de Macron sur l’immigration et l’islam, par Christian Vanneste

  • SOLIDARITÉ KOSOVO !... : VIDÉOSURVEILLANCE – SOLIDARITÉ KOSOVO PROTÈGE LE MONASTÈRE DE GRACANICA

    Site officiel : Solidarité Kosovo

    lafautearousseau "aime" et vous invite à "aimer" la page facebook Solidarité Kosovo :

    https://www.facebook.com/solidarite.kosovo/

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    VIDÉOSURVEILLANCE – SOLIDARITÉ KOSOVO PROTÈGE LE MONASTÈRE DE GRACANICA

    Des siècles d’occupation ottomane, des destructions multiples pendant les différentes guerres ayant secoué la région et des attaques ciblées pendant les pogroms de 2004 n’ont pas réussi à effacer les traces, innombrables, de la riche histoire orthodoxe du Kosovo-Métochie. Ce patrimoine religieux exceptionnel est aujourd’hui encore menacé. Cet été, nous avons mené une nouvelle opération pour protéger un de ses plus beaux éléments.

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    Le monastère de Gracanica, en plein cœur du Kosovo, est l’un des plus beaux joyaux de l’orthodoxie serbe. Fondé en 1321 par le grand roi Milutin dans un style typiquement byzantin, il renferme des fresques exceptionnelles par leur richesse et leur beauté. Après la guerre en 1999, il a été le point de ralliement de milliers de familles serbes chassées de leurs terres un peu partout au Kosovo et se trouve aujourd’hui au beau milieu d’une des plus grandes enclaves serbes au Kosovo-Métochie.

    Cette situation ne le met pas à l’abri des menaces. En 2004, une longue colonne d’Albanais venus de Pristina et se dirigeant vers Gracanica avait été arrêtée et repoussée par la Kfor. Les habitants de l’enclave avaient alors coiffé de barbelés la longue muraille entourant les terres du monastères. En 2018, un groupe djihadiste composé d’Albanais du Kosovo revenus de se battre en Syrie a été arrêté. Ils préparaient une série d’attentats dans les enclaves « pendant une fête religieuse ». Parmi leurs cibles, Pec, Mitrovica, Prizren… et Gracanica.

    Prier et travailler en paix

    Milovan, volontaire de Solidarité Kosovo, visite l’installation de vidéo-surveillance du monastère de Gracanica.

    Ce système de vidéo-protection, dont l’installation complète à coûté 45000 euros, permet de garder nuit et jour l’oeil ouvert sur l’ensemble du terrain du monastère. Les images, transmises en temps réel sur trois écrans, sont bien entendu enregistrées pour pouvoir être, en cas d’incident, transmises à la police, qui aurait ainsi du mal à prétendre qu’elle ne peut pas identifier les coupables. Elles pourraient aussi être fournies à la Kfor, ainsi qu’aux médias le cas échéant, permettant ainsi de faire pression sur les autorités pour qu’elles mènent vraiment l’enquête.

    Il permettra aux religieuses de continuer à mener leur vie de prière et de travail au coeur du Kosovo-Métochie et de l’enclave de Gracanica.

    Cette opération au monastère de Gracanica fait suite à plusieurs autres opérations de protection du patrimoine religieux menées par Solidarité Kosovo depuis sa création. Parmi les plus marquantes, on se souvient de l’érection d’une muraille autour des monastères de Decani et de Banjska ou de l’installation de caméras de surveillance autour de l’église de Laplje Selo, située à l’écart du village et au bord d’une route, situation en faisant une cible idéale pour de multiples attaques, vols et dégradations.

     

    Encadré / Le patrimoine religieux, une cible prioritaire

    La cathédrale Saint-George de Prizren, incendiée pendant les pogroms antiserbes de mars 2004. Sur ce qui reste des piliers de l’auvent monumental, détruit, l’inscription « Mort aux Serbes ».

    Les monastères et églises serbes orthodoxes du Kosovo-Métochie ont toujours été menacés, depuis la bataille de Kosovo Polje (1389), qui a marqué le début de l’occupation ottomane, jusqu’à aujourd’hui.

    Les Ottomans, tout au long des cinq siècles d’occupation, ont toujours cherché à attaquer par tous les moyens ces monastères qui représentaient des points d’appuis pour les populations serbes occupées. Détruire un monastère, c’était blesser profondément l’âme serbe et entamer sa résistance. Humilier des moines, c’était humilier tous les Serbes qui vivaient autour d’eux et les affaiblir. Pendant cinq siècles, ceux des monastères qui ont échappé à la destruction ont dû faire face à des brimades permanentes et systématiques.

    Aujourd’hui, la situation est étrangement semblable. Les premières années de l’arrachement du Kosovo-Métochie ont été le théâtre de la destruction de 150 églises et monastères serbes. Cette première vague de violence extrême passée, les persécutions se font plus discrètes mais non moins quotidiennes.
    Nos amis du monastère de Visoki Decani par exemple, le courageux père Sava Janjic en tête, passent une partie importante de leur temps à lutter pied à pied contre des tracasseries administratives sans fin qui ont pour objectif de les décourager. Entrecoupées d’attaques ouvertes, de menaces explicites et d’agressions de moines ou de pèlerins, qui justifient qu’aujourd’hui le monastère soit encore protégé jour et nuit par les troupes de la Kfor.

    Il y a quelques semaines, le maire de Decani a traité Sava Janjic de « vieux fou » dans un communiqué officiel après que ce dernier s’est élevé contre une énième provocation. Et un politique de Pristina a déclaré dans la presse « les monastères [serbes] sont une menace permanente pour la sécurité du Kosovo ».

    Ces deux déclarations choquantes n’ont provoqué aucune réaction côté albanais.

  • Des imams femmes pour la France ? [1/3]

    Des femmes lisent le Coran devant la grande mosquée de Paris pendant Ramadan. AFP 

    Par Sylvie TAUSSIG

    Ce texte a été rédigé conjointement avec Karim Ifrak, islamologue.

    AVT_Sylvie-Taussig_4260.jpgUne mosquée inclusive où le prêche serait fait alternativement par un homme et une femme : la proposition de la doctorante en islamologie Kahina Bahloul (École pratique des hautes études) et du journaliste Faker Korchane a fait du bruit à Paris, en ce début d’année 2019.

    Le paysage islamique français se caractérise par une grande diversité en termes d’offre et de demande, au cœur d’un espace « religieux » parmi les plus dynamiques d’Europe. Tous les courants de l’islam y sont représentés, ses manifestations les plus tardives comprises, traduisant l’extrême inventivité de l’islam contemporain. Dans cet ensemble où l’étanchéité des initiatives est l’exception, il manquait à l’appel un courant, certes extrêmement minoritaire, mais évoluant dans d’autres pays, à savoir une mosquée « inclusive », dont le trait le plus apparent est le fait qu’il revendique l’imamat féminin.

    amina-wadud partie 22.jpgLe concept se décline en réalité en deux projets, la mosquée Fatima et la mosquée Simorgh, portée par Eva Janadin et Anne-Sophie Monsinay, fondatrices de l’association Voix d’un islam éclairé. [Photo]

    La mosquée Fatima en question

    Les deux projets présentent des différences significatives. Le projet de la mosquée Fatima se revendique du rite hanafite, rejette la mixité et recommande le voile pour les hommes comme pour les femmes et ce, sans toucher aux pratiques, mais elle dit se subordonner aux enseignements mutazilites et au soufisme dualiste, un courant récent du soufisme.

    Dans le projet Fatima, l’idée d’un imamat féminin, tel que présenté par Fader Korchane a bien évidemment créé des tensions. Mais les détracteurs s’en prennent davantage à Kahina Bahloul, en raison de ses origines algériennes et de son féminisme qu’elle dit universaliste et non islamique.

    Son désir de libération et d’égalité réelle s’oppose ainsi au machisme intégral – la journaliste et auteure Nadia Tazi parle de « politiques de la virilité »– et fait écho à la salafisation des pays du Maghreb où elle a grandi et a été éduquée.

    Le modèle « Fatima » existe déjà en Chine (depuis 1820)), en Afrique du Sud (depuis 1995), au Mexique au Canada et aux États-Unis (depuis 2005), en Angleterre (Oxford en 2008, Londres en 2012, Bradford en 2018), au Danemark (depuis 2016), mais également en Inde, en Suède, en Allemagne et en Suisse.

    Mosquée « inclusive » aux États-Unis.

    Le projet de la mosquée Simorgh en revanche dit ne s’attacher à aucune école juridique, choisit la mixité et ne pose aucune recommandation vestimentaire. Les fidèles auront une totale liberté pour adapter les pratiques, les enseignements seront mystiques et progressistes.

    Une justification théologique complexe

    Les fondateurs des deux projets n’hésitent pas à parler de précédents dans le monde islamique, citant notamment les femmes scientifiques ayant marqué leur temps comme Asma Bint Assad b. al-Furāt (m. 864) ou Tāhira Bint Aḥmad al-Tanūkhyya (m. 1044).

    Or, cela ne signifie pas pour autant qu’elles ont été un jour imam, c’est-à-dire, qu’elles ont eu la possibilité de conduire des prières collectives « obligatoire ou subrogatoire », une mission qui incombe, selon la jurisprudence islamique, aux hommes uniquement sous des conditions précises particulières (Abd al-Rahman al-Gazayri, al-Fiqh âla al-Madāhib al-arbaâ [La jurisprudence (islamique) selon les quatre écoles], 1/243, Dār al-Kitāb, Beyrouth, 2005).

    Certes, le statut de « imam », dans l’histoire « théologique » de l’islam a été l’exclusivité des hommes. Mais concernant ce point, le Coran n’est guère loquace.

    moment-toutefois-projet-balbutiements_0_729_486.jpgCe vide juridique a laissé le champ libre aux traditionnistes et aux juristes acquis au hadithisme (interprétation de l’islam concentrée sur celle des hadiths, dits et faits du prophète Mahomet). D’un commun accord, ils ont ainsi décrété au fil des siècles que la femme ne peut prétendre au statut d’imam, mais que la chose reste possible dans le cas où les fidèles sont de sexe féminin exclusivement, et cela à l’exception de l’école malékite qui le proscrit.

    Une des solutions modernes est de désigner une femme, imam « de troisième rang », comme en Belgique dans la mosquée Assahaba, dont le salaire est payé par l’État fédéral comme les deux autres et qui, même si elle est censée « développer l’encadrement de la population féminine », remplit toutes les fonctions de l’imam homme, sauf celle de diriger la prière.  [Série à suivre demain et après-demain].

    Sylvie Taussig
    Chercheuse, CNRS, Institut français des études andines
    Voir dans Lafautearousseau ...
    De Péroncel-Hugoz : SYLVIE TAUSSIG SOULÈVE LE COIN DU VOILE D’UN ISLAM SANS HOMMES…
  • JEAN-LOUIS GOURAUD, « LA PLUS BELLE CONQUÊTE DU CHEVAL »

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    « ... Ça tient à un seul mot : Cheval. » 

    C’est au Maghreb que j’ai pris conscience du rayonnement de mon confrère Jean-Louis Gouraud (Le Figaro, Jeune Afrique, La Revue, etc.). Un rayonnement pan-nord-africain car, dans les cinq pays (Libye, Tunisie, Algérie, Maroc, Mauritanie), composant cet ensemble géopolitique, jadis romano-berbère puis musulman sunnite et où, malgré les points communs, chacun se déteste, s’épie, se joue des tours, se nuit (surtout depuis la décolonisation au milieu du XXème siècle) ; eh bien Gouraud, lui y a toujours eu et continue à y avoir partout des amis loyaux et efficaces. Ça tient à un seul mot : Cheval. 

    51XM4YT18SL._SX333_BO1,204,203,200_.jpgL’hippologue et hippophile français fait l’unanimité au Maghreb à cause de sa science hippologique. Les Nords-Africains ont une passion commune : le cheval. Ardente, indémentie, pas suffisante pour dépasser les clivages politiques mais permettant à Gouraud, depuis des décennies, d’être partout bien reçu au Maghreb ; chez feu le colonel Kadhafi, au temps de sa rude splendeur, chez les rugueux cactus du sérail politique algérois, à la cour policée de Sa Majesté chérifienne ou encore dans l’ancien Fort-Gouraud en Mauritanie qui reprit un jour son nom français pour honorer le journaliste hippologue en visite. 

    « Si Gouro » 

    Je me souviens des commentaires de mes confrères marocains, au fameux Salon international du cheval d’El-Jadida (Mazagan de son nom indigène historique), il y a peu d’années, lorsque « Si Gouro »[1] y fut reçu en audience particulière par le roi Mohamed VI et son frère unique, l’émir Moulay-Rachid : « Gouraud aime et connaît les chevaux ». Au Maroc, une telle remarque vous classe un homme une fois pour toutes et a le pas sur toute autre considération. De quoi causèrent le monarque chérifien, le prince et l’hippologue ? De chevaux bien sûr et en particulier du geste remarquable du Palais ayant consisté à racheter, pour les haras royaux du Maroc, les derniers percherons français, cette antique race paysanne abandonnée par une France infidèle à son héritage campagnard, contrairement à son ancien Protectorat marocain. 

    jlgouraud-equitation-blog-cheval-aventure.jpgGouraud, c’est aussi l’homme d’un fameux raid équestre à travers la Russie, en 1990, au cours duquel il franchit 3333 kilomètres en 75 jours avec la même monture, qu’il offrit ensuite au libérateur Mikhail Gorbatchev, l’ex-apparatchik qui fit sortir son pays du communisme avec le moins de casse possible. Au passage, signalons quand même, pour les curieux, que Gouraud, un vrai Arabe en ce qui concerne sa vie personnelle, est marié à une ressortissante russe qui lui a donné un fils nommé Nicolas-Timour. Les enfants Gouraud, nés auparavant d’autres unions de notre ami, portent les prénoms très évocateurs d’Hannibal (qui ne faisait pas la guerre aux Romains qu’avec des éléphants mais aussi, bien sûr, avec des chevaux) ou d’Attila (qui conquit l’Europe à cheval). 

    De Xénophon à Jeanne d’Arc 

    Véritable encyclopédie vivante du cheval à travers âges et civilisations, Gouraud a publié, comme auteur ou éditeur, des dizaines d’ouvrages sur les thèmes équins et où défilent aussi bien Xénophon que Jeanne d’Arc ou l’émir Abdelkader. 

    51iltBlOAhL.jpgUn des livres les plus captivants de Gouraud est Le Pérégrin émerveillé (Prix Renaudot 2013 du Poche) où il nous fait voyager en croupe « par monts et par chevaux ». Pas avare d’humour envers lui-même, ce qui est fort rare, notre homme a intitulé un de ses ouvrages : Hippomanie… Pour l’anecdote encore, sachez que c’est Gouraud qui révéla au monde la confiscation par le Président François Mitterrand d’un cadeau d’Etat, reçu en Kirghizie, lors d’une visite officielle, à savoir le cheval de la rarissime race Akhal-téké prénommée Gendjim et que Mitterrand avait détourné au profit de sa fille adultérine férue d’équitation… 

    Bref, rien, absolument rien de ce qui concerne les chevaux n’échappe à Gouraud et il en fait bénéficier le public avec une générosité sans faille. C’est ce que je constatais en 2018, au Salon d’El-Jadida, avec l’essayiste et vétérinaire marocain Jamal Hossaini-Hilali[2], en écoutant ensemble une conférence publique de Gouraud, riche en ironie et en notations politico-historiques, en liaison avec « La plus belle conquête de l’Homme », conférence restée inédite à notre connaissance. Voici donc ce texte plein de saveurs pour les lecteurs de lafautearousseau.  

    [1] Si : Monsieur en arabe nord-africain
    [2] Auteur entre autres d’un excellent livre sur un thème inédit : Des vétérinaires au Maroc sous le Protectorat français (1912-1956) Ed. Adrar, Rabat, 2015. Prix 2016 de l’Académie vétérinaire de France. Cet auteur s’est aussi fait connaitre pour avoir redécouvert un peintre animalier français du Maroc protectoral, Mattéo Brondy, ancien vétérinaire militaire fixé ensuite à Meknès, où il mourut en 1944. Hossaini-Hilali prépare maintenant sur Brondy un livre qui, sans doute, ne laissera pas Gouraud indifférent… Sur Brondy, voir aussi mon article « La colonisation par les vétérinaires » La Nouvelle Revue d’Histoire, Paris, janvier 2015.
  • Dans le monde et dans notre Pays légal en folie : revue de presse de lafautearousseau...

     

    La perle du jour, pour bien commencer la journée : évidemment, c'est du Sandrine Rousseau dans le texte ! Il n'y avait qu'elle pour oser dire "ça", et pour y arriver sans trébucher...

    Sandrine Rousseau raconte... mais, malheureusement cela ne dure que 14 secondes !

    https://twitter.com/HalaOukili/status/1586680410322386947?s=20&t=-XTmvLFsHxyHUJBeRBmfjQ

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    1. (Dans Le Courrier du Soir) Révélation explosive : la société du mari de Von Der Leyen qui a reçu 320 millions de l’UE était inactive. Il s'agit ni plus ni moins que d'un système mafieux d'enrichissement personnel sur le dos de l'UE... Cette femme, élue par personne, mandatée - ou plutôt co-optée... - par un petit groupe de personnes elles-mêmes élues ou mandatées par... personne, est un danger public pour la paix (avec ses positions sur l'Ukraine) et pour la France (avec ses directives (?) qu'elle impose et qui vont directement à l'encontre, onze fois sur dix, de nos intérêts supérieur. Qui va la virer du poste qu'elle occupe, sans qu'on sache pourquoi, et surtout quand ?...

    https://lecourrier-du-soir.com/revelation-explosive-la-societe-du-mari-de-von-der-leyen-qui-a-recu-320-millions-de-lue-etait-inactive/

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    2. SYSTÈME POURRI, DONT MACRON N'EST QUE LE ÉNIÈME REPRÉSENTANT ! Écrasés d'impôts, les Français paient de plus en plus pour recevoir de moins en moins en retour, et les Services publics, sur une trop large partie du territoire, disparaissent - ou ont déjà disparus... à la vitesse grand V. On manque d'argent dans les Hôpitaux, on manque d'argent pour la lutte contre les incendies, on manque d'argent dans nos Armées, on manque d'argent pour entretenir nos infrastructures (routes, ponts...), et on va s'arrêter là car la liste serait trop longue... Mais, dans le Finistère, une gendarmerie est rénovée par l'État pour accueillir des dizaines d'immigrés clandestins !

    Le Système a clairement fait son choix : la préférence nationale c'est NON, mais il dit un grand OUI à la préférence étrangère, et il favorise, encourage, organise, promeut et impose l'immigration/invasion ! Et, bien entendu, AVEC NOS IMPÔTS, AVEC NOTRE ARGENT !

    Vu sur tweeter, posté par Balvenie matricule 1726 :

    (extrait vidéo 2'08)

    https://twitter.com/Balvenie01/status/1586775269569863681?s=20&t=NMIXX9KPRpf7g7TMlG_FqA

    Arzano NON au CAO

    faites comme lafautearousseau : signez la pétition des Arzanois contre cette greffe forcée de clandestins dans leur commune...

    https://www.mesopinions.com/petition/social/arzano-cao/50132

     

    3. D'accord avec François-Xavier Bellamy, qui ne peut à son tour, d'après ses propos, qu'être en accord avec les nôtres sur ce Système "de" folie" et "en" folie...

    "...Nous vivons un effondrement de la rationalité. Pendant que des post-adolescents aspergent des tableaux en Europe, la Chine va ouvrir 56 centrales à charbon : le climat n'est pas menacé par nos agriculteurs, mais par ce que nous importerons quand ils auront disparu..."

    (extrait vidéo 2'12)

    https://twitter.com/fxbellamy/status/1586812181441662980?s=20&t=UC_9HHz-YfcLkLx891mOmQ

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    Il ne faut pas se tromper de combat : le problème numéro 1 n'est pas la chaleur, en elle-même, ni le soleil; le vrai problème, mortel, c'est le manque d'eau, la sécheresse. Il faut couvrir la France de réservoirs d'eau, sous quelque forme que ce soit (en utilisant des grottes et cavités souterraines, en créant des lacs artificiels, des retenues d'eau partout où c'est possible; en conservant le plus possible des mètres cube d'eau qui tombent en hiver (on n'en conserve que 2% en France, contre 20% en Espagne, où il pleut beaucoup moins que chez nous, encore !). Comme à Sivens, où ils ont empêché un barrage nécessaire et où maintenant c'est "le sec" et la mort qui dominent, les escrolos ne veulent pas de "bassines" : qu'il faille bien raisonner leur implantation et leur fonctionnement, soit; mais de là à refuser systématiquement la seule chose qui soit devenue indispensable : couvrir la France de réserves d'eau, il y a un pas, que les escrolos inconscients/insensés ont une fois de plus franchi, après avoir réussi à faire fermer une centrale ultra moderne et ultra sûre (Fessenheim) avec comme conséquence directe le maintien en fonctionnement de la dernière centrale à charbon de France et la ré-ouverture d'une qui était déjà fermée !

    Ah, les beaux escrolos que voilà !

     

    4. On le sait, on l'a dit mille fois, mais il faut le répéter encore et sans cesse, comme le fait ici Pierre Gentillet :

    "La France n’est pas, sur ses 1500 ans d’histoire, une terre d’immigration. Les vagues de polonais, italiens, espagnoles sont ridicules en comparaison de la vague migratoire africaine que nous vivons depuis 40 ans. Et avant il n’y avait rien ! Et pour quel coût économique ?..."

    (extrait vidéo 1'40)

    https://twitter.com/Pierre_GTIL/status/1586817246973788163?s=20&t=UC_9HHz-YfcLkLx891mOmQ

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    5. La folie habite de nombreux pays : l'Allemagne est l'un d'eux. L'église d'Immerath vient d'être détruite, malgré les protestations des habitants et même des écologistes, afin d'agrandir encore une déjà gigantesque mine d'extraction de charbon. Rappelons juste que le charbon allemand est l'un des plus "sales", des plus gras au monde (si ce n'est "le plus")...

    https://www.leparisien.fr/international/allemagne-une-eglise-du-xixe-siecle-rasee-pour-agrandir-une-mine-de-charbon-11-01-2018-7496016.php

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    (extrait vidéo 1'04)

    https://twitter.com/MacLesggy/status/1586413607159480328?s=20&t=ixRKB6_Nmycqe2KLrtNnqA

     

    6. Pas plus que ses prédécesseurs, Macron ne "passe" les crédits militaires à 4%, comme il faudrait le faire (1% pour chacune des trois Armes et 1% pour le nucléaire). Par contre, pour maintenir "son" ordre contre les gueux que nous sommes, il trouve de l'argent, et même beaucoup : le premier Centaure à été livré au Groupement Blindé de Gendarmerie Mobile de Satory, près de Paris. Il s'agit d'un véhicule imposant, lance-grenades 30 coups, caméra longue portée, diffuseurs lacrymogène, mitrailleuse... 30 des 90 blindés commandés seront livrés d'ici la fin de l'année. On a les ennemis qu'on peut ! Et, en attendant, notre Armée reste une armée d'échantillons; tous remarquables, certes, et parmi les meilleurs au monde, dans tous les domaines, mais en nombre ridiculement bas...

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    7. Et, pour cette fois-ci, on ne finira pas par un petit sourire, mais par quelque chose de bien triste, au pays de Saint François d'Assise...

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    À DEMAIN !

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  • Italie, le cauchemar de l’Europe de Bruxelles

     
    par Olivier Pichon 
     
    1581440061.jpgGuelfes et Gibelins au XXIe siècle 

    « Il n’existe pas une Europe mais une Allemagne entourée de pays craintifs » nous explique Paolo Savona dans Comme un cauchemar.

    Le Sarde, économiste de renom dans la péninsule, fut l’éphémère ministre des Finances du gouvernement Italien actuel. Il ajoute : l’Allemagne a « pensé et créé l’euro pour contrôler et exploiter les autres pays européens de manière coloniale » et qualifie l’euro de « prison allemande ». On pourra trouver ces propos excessifs mais, économiquement, les taux de changes fixes ont été sans aucun conteste un carcan pour l’industrie italienne. Néanmoins, c’est François Mitterrand qui aura forcé l’intégration monétaire, avec des arrières pensées de “containment” de l’Allemagne : que savait-il des taux de changes, et de l’économie en général ? À l’inverse, le point de vue de Jean-Louis Harouel est que l’Union européenne ne constitue pas un retour au Saint-Empire romain germanique. L’auteur de Revenir à la nation pense qu’il est injuste d’accuser les Allemands. En tout état de cause, sous la modernité du pouvoir des « populistes » italiens et, au-delà, en Europe, se cache la vieille querelle des Guelfes et des Gibelins. Conflit en apparence limité au Saint-Empire, dont l’Europe de Bruxelles pourrait être un avatar lointain, l’opposition entre Guelfes et Gibelins va se transporter dans diverses parties de l’Europe, et principalement dans les villes de la péninsule italienne. (XIIe et XIIIe siècles). L’opposition traversait parfois les villes et le contado (les périphéries au sens de Ch. Guilluy) d’une façon qui ressemble un peu, mutatis mutandis, à l’opposition entre les villes mondialisées et leur hinterland. Mais la nouveauté, c’est que des régions riches et prospères participent maintenant au mouvement européen de rejet de Bruxelles : Padanie, Bavière, Flandre. Matteo Salvini, quoi qu’il en soit, reprend les idées de Paolo Savona même si celui-ci a été remplacé aux finances par Giovanni Tria et la question pour l’Italie est maintenant : que faire face aux risques économiques ?

    Bruxelles menace

    La fin de la politique monétaire d’assouplissement quantitatif va ôter son bouclier protecteur à l’Italie. Avec une dette publique qui représente 132 % du PIB. Les achats obligataires de la BCE (la planche à billets) atteignent en effet le chiffre de 44 % du bilan de la BCE, soit le double du ratio de la Fed aux États-Unis. L’italien Draghi est sur le départ. Les faucons ont déjà pris le pouvoir à la BCE. La hausse des taux pourrait faire dérailler les coûts de la dette de l’Italie et de la France aussi, mais notre pays semble moins inquiété, serait-ce parce qu’il a “mieux” voté que l’Italie ?  Jusqu’à présent, la BCE achetait la moitié des obligations italiennes, soit 17 % du PIB, un des ratios les plus élevés au monde. Les créances douteuses du système bancaire sont très importantes, de l’ordre de 13 %. Le sauvetage de Monte Paschi est d’un coût très élevé. Banca Carige et Credito Valtellinese sont aussi dans une situation désespérée. À cela s’ajoute un déficit budgétaire trois fois supérieur aux prévisions initiales : le budget italien pour 2019 affiche un déficit prévisionnel de 2,4 % du produit intérieur brut (PIB) contre 0,8 % prévu en juillet. Mardi 23 octobre, le commissaire européen aux affaires économiques, Pierre Moscovici, a demandé à l’Italie de réviser son budget en lui lançant un ultimatum : elle a trois semaines pour représenter son budget, ce qui paraît difficile, puisque ce budget est le résultat d’un compromis laborieux entre la Ligue et le M5S. Si sa nouvelle copie est refusée, Rome pourrait être officiellement visée par une « procédure pour déficit excessif ». La sanction financière prévue irait jusqu’à 0,2% de son PIB (plus de trois milliards d’euros). Entre 2009-2012, pendant la crise des dettes souveraines, quinze des dix-sept États membres de la zone euro s’étaient retrouvés visés par de telles procédures, sans jamais être sanctionnés. Ce fut le cas de la France, qui fut en déficit excessif pendant neuf ans (2009-2018). L’eurodéputé Angelo Ciocca a fait savoir son mécontentement «  à l’Italienne » en mettant sa chaussure sur le texte du discours de Moscovici à la tribune à Strasbourg.

    « À Strasbourg, j’ai piétiné (avec une semelle made in Italy !!!) La montagne de mensonges que Moscovici a écrite contre notre pays !!! L’Italie mérite le respect, et ces euro-imbéciles devront le comprendre : nous ne baisserons plus la tête !!! J’ai bien fait ? »

    À dire vrai, personne ne croit vraiment aux menaces des eurocrates, même le Wall Street Journal écrit (23 octobre) qu’il s’agit plutôt d’une accusation de « mal vote » que de mauvaise gestion.

    L’autre menace, celle des marchés

    Le « spread » – la différence entre les taux d’emprunts italiens et allemands – a bondi à son plus haut niveau depuis cinq ans. Conséquence, la dette allemande fait plus que jamais figure de valeur de refuge. L’indice phare de la Bourse italienne, le FTSE Mib, a perdu 13 % en un mois et le patron du Mécanisme européen de stabilité (MES), Klaus Regling, a reconnu un risque de contagion pour le système bancaire. Le gouvernement italien a assuré qu’il allait réduire son déficit à partir de 2020 : 2,4% du PIB en 2019, 2,1% en 2020 et 1,8% en 2021 a affirmé Giuseppe Conte. Le stock de dettes devrait se réduire, passant de 132% aujourd’hui à 126,5% en 2021. Les promesses n’engagent que ceux qui les reçoivent disait jadis un ministre de l’Intérieur français ! La probabilité de défaut reste grande et tout ralentissement économique va immédiatement remettre en cause la capacité à long terme pour l’Italie de soutenir sa dette.

    Vers une sortie de l’Euro ?

    Certains prédisent l’apocalypse à l’Italie, ils parlent d’un scénario bien plus dur que le Brexit (rappelons que la Grande-Bretagne a gardé sa livre sterling). Le pire n’est jamais sûr, car l’euro n’est monnaie unique qu’en apparence seulement. En effet les euros italiens ne peuvent pas dévaluer vis-à-vis des euros français ou allemands mais, en fait, les banques centrales des pays européens sont toujours techniquement indépendantes les unes des autres (dans le SEBC, Système européen des banques centrales) et présentent toutes les aspects d’une monnaie propre à chaque pays avec leurs réserves physiques en or. Elles pourraient reprendre immédiatement, chacune, leur indépendance vis-à-vis des autres banques centrales. La BCE n’est, en fait, que la consolidation comptable des bilans des différentes banques centrales européennes. Le  système dit Target 2 de règlement entre les banques centrales fait qu’aujourd’hui, dans la zone euro, la Bundesbank détient mille milliards d’euros de créances bancaires sur les autres banques centrales alors que la Banque centrale d’Italie est débitrice de 460 milliards d’euros, principalement vis-à-vis de l’Allemagne.

    La question est donc : l’équipe au pouvoir à Rome est-elle prête à assurer une sortie ? En réalité elle y songe fermement. Quels en sont les bénéfices et les coûts : contrôle des changes, fermeture des banques (pour éviter le bank-run) retour des dévaluations compétitives, non-remboursement des dettes, mais baisse du pouvoir d’achat déjà effectif de toute façon pour les Italiens. Cependant la balance d’utilité économique passera après la balance de l’utilité politique, qui se mesure à l’aune de la souveraineté parce que la crise en Europe est aussi une crise institutionnelle. Entre le spread et le peuple les dirigeants italiens on déjà choisi. Les économistes Olivier Delamarche, Charles Gave, Joseph Stiglitz voient un italexit à brève échéance. Mais l’Italie c’est le troisième PIB européen ! Une aide de l’Europe  pour la faire rester et éviter la contagion ? Too big to save ! Et cette aide serait allemande ?… L’IFO, le plus important institut de prévision allemand, annonce lui aussi cette sortie de l’euro et le refus des contribuables allemands de remettre la main à la poche (comme pour la Grèce). Pourquoi la Bavière paierait-elle en effet pour la Calabre alors même que la Padanie ne le veut pas. Si ce scénario devait se préciser, inutile de dire que les répercussions sur la France seraient considérables : la fermeture des banques italiennes pourrait entraîner celle des banques françaises, toujours pour éviter le bank-run. Dans cette histoire, tous les chemins viennent de Rome. Si pour certains économistes ce serait le commencement de la GAF, la Grande Apocalypse Financière, pour d’autres, côté politique, au contraire, la botte italienne pourrait aider à soustraire les peuples européens à la botte de Bruxelles.  

  • Solidarité Kosovo ! LE CONVOI DE NOËL, CONTRE VENTS ET MARÉES..

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    Site officiel : Solidarité Kosovo

    lafautearousseau "aime" et vous invite à "aimer" la page facebook Solidarité Kosovo :

    https://www.facebook.com/solidarite.kosovo/

    Finalement, le 19e convoi de Noël a eu lieu, au grand soulagement des habitants des enclaves. Malgré les tensions à leur comble avec l’administration albanaise de Pristina et les barricades érigées au nord par les Serbes pour s’en protéger, Solidarité Kosovo a tenu à maintenir ce rendez-vous annuel très attendu.

    C’est dans ce contexte de crise qu’une équipe de 9 volontaires s’est lancée dans l’aventure du 26 décembre 2022 au 3 janvier 2023. Ils auront parcouru la province de long en large pour livrer 12 tonnes d’aide humanitaire d’une valeur dépassant les 90 000 euros. En plus de vêtements chauds et de chaussures neuves, des jouets pour les enfants, des fournitures scolaires et des poêles à bois, des troupeaux d’animaux ont été distribués pour favoriser l’élevage familial. Au total, 48 chèvres, 40 moutons et 5 vaches ont été remis aux familles les plus démunies du Kosovo-Métochie.

    Solidarité Kosovo vous invite à plonger dans le quotidien de ce convoi pas comme les autres grâce au témoignage touchant de Sterenn. Elle raconte l’expérience incroyablement humaine, hautement saisissante et enrichissante qu’elle a partagée avec huit autres volontaires, Diane, Solenn, Aleksandra, George, Henri, François-Marie, Andreï et Mladen.

     

    « Ça chauffe en ce moment au Kosovo, tu pars quand même ? » Voilà la question inquiète du père d’une volontaire, quelques jours avant le départ. Alors qu’en France nous préparions les festivités de Noël, les Serbes du nord du Kosovo dressaient des barricades pour empêcher les forces spéciales kosovares de sévir à Mitrovica. Mais pour les volontaires, pas question de manquer le rendez-vous ! Le 26 décembre, nous prenons donc l’avion depuis les quatre coins de la France pour rejoindre le chef de convoi qui nous attend pour traverser la Serbie jusqu’au sud.

    Pour les sept nouveaux, c’est l’aventure qui commence car la plupart ne sont jamais venus en Serbie.

    Durant les six heures de trajet, le chef de convoi rappelle les consignes de sécurité et nous met au courant du programme de la semaine. Il nous apprend également que la veille de notre arrivée, le Patriarche de l’Église orthodoxe serbe, sa Sainteté Prophyre, a été interdit d’entrer au Kosovo, comme Arnaud Gouillon en 2018. Nous avons conscience que tout peut arriver au poste administratif de Merdare, alors on se prépare pour le pire en espérant le meilleur. Rarement un convoi a passé les contrôles aussi vite ! Milovan, du bureau humanitaire, qui était venu à notre rencontre en cas de problème nous guide jusqu’à Gracanica, le point de base de toutes les opérations.

    Arrivés au konak, l’auberge, nous partageons un repas traditionnel fait de viandes grillées et de salade d’hiver, avec bien sûr de la rakija et une pogaca, ce pain que l’on coupe en suivant un rituel bien précis. Il faut prendre des forces car la journée du lendemain sera chargée !

    Prendre le rythme

    À neuf heures, nous sommes devant l’entrepôt de Gracanica, là où sont stockés les cartons de vêtements, chaussures et de jouets récoltés auprès d’entreprises françaises et livrés quelques semaines plus tôt. Nous y retrouvons le père Serdjan, Slavko, Marko, les volontaires serbes. Pour les uns, ce sont de chaleureuses retrouvailles, pour les autres de nouvelles rencontres ; mais il n’y a pas de temps à perdre, Milovan donne les directives : il faut charger le nécessaire pour plus d’une centaine d’enfants ainsi que de robustes poêles à bois de fabrication serbe que nous offrirons à plusieurs familles. Très vite, notre groupe prend ses marques et organise efficacement le chargement. Le soleil se couche très tôt dans cette région et il faut profiter de tous les moments avant la nuit qui tombe dès 16 heures. Une fois les camions pleins, nous prenons la route de Strpce, dans le sud du Kosovo. En nous éloignant, nous pouvons voir que la grande plaine qui entoure Pristina est noyée dans un nuage gris de pollution qui se fond dans le ciel bleu. Sa centrale à charbon en fait la ville la plus polluée d’Europe. À l’horizon se dessinent les montagnes aux cimes enneigées, près de la Macédoine.

    Premier arrêt, nous déchargeons et disposons les cartons devant la première école. Le directeur nous prévient : il y a plus d’une centaine d’enfants. Il faut sortir les petites tailles d’abord, pour les classes les plus jeunes qui forment déjà une longue file. Les élèves plus âgés sont en cours, mais de temps en temps un visage curieux surveille ce qui se passe à l’extérieur. Les uns après les autres, les enfants munis d’un sac reçoivent des vêtements, des chaussures, des jouets et des fournitures scolaires. Nous nous débrouillons comme nous pouvons pour demander la taille ou l’âge avec deux ou trois mots de serbe ou d’anglais. Régulièrement les serbophones viennent à la rescousse pour traduire la bonne pointure ou des mots de remerciement.

    Une fois la distribution achevée et les cartons remballés, les nouveaux volontaires découvrent le plaisir de partager un café et une rakija, de l’eau-de-vie, avec nos hôtes. L’occasion pour ces derniers de nous faire part des difficultés du quotidien dans leur village.

    Puis nous repartons à quelques kilomètres de là, dans une autre école, moins grande, avec des élèves plus jeunes. Pour eux nous descendons un énorme carton de jouets et jeux en tout genre. Avant de repartir, une jeune fille nous dit quelques mots en anglais, brisant la barrière de la langue : « Merci de votre aide, vous êtes des gens bien. » Que lui répondre à part que leur courage et leur résilience sont pour nous une source de motivation autant qu’un exemple à suivre.

    Cette première journée s’achève par la livraison de deux poêles à bois à plusieurs familles de la région. En Serbie en général et à la campagne en particulier, le poêle à bois est le cœur du foyer. Il sert à la fois à chauffer la maison et à cuisiner. D’ailleurs, un proverbe serbe dit que lorsque l’on déménage, c’est la dernière chose que l’on retire.

    Course poursuite dans la montagne

    Pour la deuxième journée, nous nous rendons à l’est du Kosovo, près de Kamenica où officie le père Serdjan. Nous y offrirons nos habituels cadeaux aux enfants et nous remettrons également du bétail à quelques familles. Le premier arrêt se fait dans la cour d’une maison où nous avons rejoint des employés du complexe agricole de Novo Brdo, financé par Solidarité Kosovo. Sous le regard émerveillé du fils aîné, une vache de belle taille descend du camion. Elle est stressée, mais les bons soins qui lui sont prodigués la rassurent et elle se laisse conduire à l’étable. Pour sa nouvelle famille, son arrivée leur permettra de gagner en autonomie alimentaire car elle leur donnera du lait pour faire du fromage ou du kajmak, un mets délicieux entre le beurre et le fromage.

    Nous nous rendons ensuite dans une école primaire où nous sommes attendus de pied ferme. Située sur une hauteur, on aperçoit d’en bas deux petits garçons qui accourent à notre arrivée avant de prévenir la directrice. Notre équipe est désormais bien rodée et les cartons s’alignent au pied du camion. Le père Serdjan donne les consignes aux enfants qui, le sourire aux lèvres et les yeux qui pétillent, attendent sagement leur tour. Ils reviennent les bras chargés de manteaux, chaussures et jouets qu’ils sont impatients de déballer. Les professeurs en rappellent certains à l’ordre : d’abord la traditionnelle photo de groupe, ensuite ils pourront examiner leurs cadeaux de plus près. Après un café, nous déposons quelques cartons supplémentaires pour la crèche avant de repartir livrer un poêle à une famille un peu plus loin. Nous sommes reçus par le père qui élève seul ses trois garçons, de solides gaillards au regard franc. Nous ne pouvons pas refuser un verre de rakija avant de repartir, dans un collège/lycée.

    Nous déchargeons les camions sur le terrain de sport et plus d’une centaine d’élèves se presse, classe par classe, de venir recevoir à leur tour des vêtements, des chaussures ou des fournitures scolaires. Au bout de quelque temps, quelle n’est pas notre surprise de voir trois soldats américains de la KFor assister sur le côté à la distribution. Les enfants repartent avec un grand sourire aux lèvres, disant « hvala » ou « merci ».

    Nous terminons la journée dans un hameau dans les hauteurs où nous livrons une machine à laver à une famille où, une fois encore, le père élève seul ses cinq enfants dont le plus jeune est handicapé et a notamment besoin d’un lit spécial.

    Nous leur apportons également des moutons. Mais si la vache en début de journée n’avait pas fait d’histoire, les ovins nous ont donné du fil à retordre ! Juste après être descendus du camion, une partie d’entre eux a pris la poudre d’escampette, donnant lieu à une course poursuite mémorable dans les collines.

    Avant de rentrer à Gracanica, nous repassons par Kamenica où le père Serdjan nous fait les honneurs de son église. Construite sous domination ottomane, les bâtisseurs ont dû se conformer aux lois musulmanes. Ils ont notamment créé un espace séparé pour les femmes, situé en hauteur avec une claie pour les soustraire aux regards des hommes.