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  • Jean Guitton...

                "Il faut choisir entre l'absurde et le mystère: j'ai choisi le mystère..."

                 Il y a dix ans, disparaissait Jean Guitton.

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                Canal Académie a choisi de l'évoquer d'une façon assez originale: dans une émission d'a peine plus de 8 minutes, Jean Mauduit, qui a lu les deux ouvrages consacrés à Guitton par deux femmes, qui ont travaillé à ses côtés -Anne Creuchet dans un récit-témoignage et Véronique de Bure dans un roman- présente ces deux ouvrages dans cette chronique littéraire.

                Deux portraits touchants de Jean Guitton, le philosophe homme de coeur.

                http://www.canalacademie.com/Deux-portraits-de-Jean-Guitton.html

                Florilège.....

    - «Avoir des opinions ne m'intéresse pas. C'est à la portée de n'importe qui. Mais avoir des idées vraies, absolument vraies, voilà qui est difficile et voilà qui est beau.» (Mon testament philosophique)

    - «Toutes les époques ont leurs lacunes et leurs erreurs. Si l'on me demandait quel est le défaut majeur de la nôtre, je répondrais que c'est la confusion et le renversement des valeurs.»

    - «En Occident la jeunesse est désemparée ; l'une des raisons de son trouble est que l'on n'exige plus assez d'elle. La jeunesse avec raison exige qu'on exige.» (Ce que je crois)

    - «Ce que nous appelons le hasard n’est que notre incapacité à comprendre un degré d’ordre supérieur.»

    - «Etre dans le vent, c'est avoir le destin des feuilles mortes.»

    - Un être raisonnable n'est pas serf quand il obéit, mais il l'est quand il n'obéit pas raisonnablement. Être raisonnable, c'est penser vrai. (Mon testament philosophique).

    - Qu'est-ce alors que le beau ? Voltaire l'a écrit : " Ce qu'il a de plus beau, pour le crapaud, c'est sa crapaude. " (Mon testament philosophique)

    - Notre civilisation sursaturée de connaissances et de moyens de savoir offre tant de masques et de faux appuis que l'homme ne sait plus ce qu'il sait et ce qu'il ignore. (Le travail intellectuel).

    - La règle d'or du travail intellectuel peut se traduire ainsi : « Ne tolère ni de demi-travail ni de demi-repos. Donne-toi tout entier ou détends-toi absolument. Qu'il n'y ait jamais en toi de mélange des genres ! » (Le travail intellectuel)

  • Indemnisation de Bernard Tapie : Heureusement qu'on a fait la révolution !...

              ... Et qu'on vit donc, depuis, sous le règne heureux de la Liberté et de la Fraternité, mais surtout, surtout, de l'Egalité ! Sinon qu'est-ce que ce serait !...

              On vient d'avoir une ènième confirmation du fait qu'il restera à Bernard Tapie -une fois réglées toutes ses dettes dues au fisc- quelque chose comme, à la louche, 45 millions d'euros. Tout de même...

              Au titre du dédommagement pour préjudice moral, carrière entravée etc... etc..... Somme à rapprocher, pour mémoire, de ce qu'ont touché, par exemple, des victimes de l'amiante (dont le moins que l'on puisse dire et que, elles aussi, elles ont subi un préjudice, et pas seulement moral; et qu'elles ont eu, elles aussi, leur carrière entravée etc... etc....) : 30.000 euros !

              Dès que Bernard Tapie eut gagné son procès, et qu'Eric Woerth eut confirmé que l'Etat ne ferait pas appel, nous avons relevé l'incohérence qu'il y avait de la part de certains socialistes à hurler à la mort d'une façon indécente : après tout, c'est bien François Mitterand qui a hissé Tapie aux sommets; et il est absolument évident que sans des directives venues de tout en haut jamais le Crédit Lyonnais ne serait allé aussi loin dans le soutien déraisonnable apporté indéfectiblement au-dit Bernard Tapie...

              Mais cette critique des incohérents ne veut bien sûr pas dire que nous ne trouvons pas cet épilogue scandaleux et écoeurant. Car il l'est, sans conteste, et il jette un discrédit évident sur le régime en place. Ne doit-on pas faire reproche au Pays Légal de ces pratiques, de ces moeurs, de ces décisions ? Etait-ce pour établir un régime pareil -aussi pourri, disons les choses clairement...- qu'on a tout cassé lors de la révolution, en promettant qu'on allait voir ce qu'on allait voir ? Eh bien, justement : on voit ! Et ce n'est pas brillant ! Tout ça, pour ca ?...

              Comme elle a vieilli, leur république ! Et, surtout, comme elle a mal vieilli !...

  • Bon pour l'esclavage ?.....

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              Les services préfectoraux vont examiner les dossiers d'un millier de travailleurs clandestins, employés pour la plupart dans la filière de l'hôtellerie-restauration. Un millier pour commencer, car on ne sait où tout cela s'arrêtera: le par ailleurs assez sympathique André Daguin a avancé le chiffre "d'une centaine de milliers" avant qu'on ne lui demande, en toute hâte, de "fermer sa gueule"(comme aurait dit Chevènement).

              Mais qu'est-ce à dire "examiner les dossiers" ?

              Il y a des lois et des règlements en France. Il y en a même des tonnes: des milliers de pages, qui empoisonnent la vie parfois, et la gâchent assez souvent. Du moins pour ceux qui respectent ces lois et règlements. Et qui finissent par se dire que peut-être, au lieu de s'embêter à les respecter, ils feraient mieux de faire comme les clandestins, et de les contourner....

              Donc, si l'on applique ces lois et règlements, tout étranger en situation irrégulière a vocation a être expulsé. Si on ne le fait pas et qu'on les régularise (et c'est ce qui va se passer pour un certain nombre d'entre eux...) à quoi cela aboutira-t-il ?

              D'abord à permettre légalement leur exploitation, puisqu'il sera accepté et officialisé par les services concernés qu'on leur versera un salaire de misère, dans des conditions de travail inadmissibles: belle régression sociale ! cette "chair à profits"sera donc le plus légalement du monde inséré dans une économie en voie de tiers-mondisation. Une tiers-mondisation préférée à un effort vertueux de progrès social que provoqueraient des salaires attractifs et des conditions de travail décentes.

              Ensuite, le chômage d'une part non négligeable de nos concitoyens continuera: on sait qu'environ 500.000 offres d'emploi ne trouvent pas preneurs, alors qu'on n'a pas loin de quatre millions de chômeurs/précaires/RMIstes et autres; et cela uniquement parce que les conditions de travail de ces emplois ne sont pas motivantes (salaires insuffisants et pénibilité insuffisamment voire pas du tout prise en compte ou compensée....). Comment cela pourrait-il changer si la pression vers le bas exercée sur les salaires par la présence de cette main d'oeuvre immigrée continue et s'accentue même, du simple fait de son officialisation par les pouvoirs publics ?...

              Autant de régularisés, autant de "chair à profits" en plus. Les comptes en banque de certains employeurs vont grossir, et les-dits employeurs engraisser. Des milliers de travailleurs français vont continuer à chômer. Et des milliers de pauvres immigrés à être exploités: beau (x) résultat (s) !.....

  • C’est pas en Chine qu’on verrait une pétaudière pareille…

               Lu le 15 Août sur le site internet d’AOL cet article: « Sur les Champs-Elysées en plein été, des sans-papiers continuent leur action

              En plein coeur de l'été, une quarantaine de travailleurs clandestins en grève poursuivent leur action sur la plus célèbre avenue de Paris, les Champs-Elysées, déterminés à obtenir des papiers.

              Tous les jours, les grévistes du Bistro Romain et du Quick, deux restaurants des Champs-Elysées, installent leurs chaises, quelques drapeaux du syndicat CGT et deux tirelires bricolées dans des seaux sur l'avenue investie par les touristes

              "Mais on ne se fera pas oublier, parce que la CGT nous aide", assure son collègue Kalilou Fissourou…."

              Suit un assez long article, illustré de deux photos, une de clandestin et une de banderole...

              Plusieurs centaines de salariés clandestins ont en effet entamé un mouvement de grève en région parisienne le 15 avril, à l'initiative du syndicat CGT et d'une association de soutien aux "sans-papiers" (hors la loi en bon français, ndlr).

              Mais qu’est-ce que c’est que cette action, en définitive, sinon la promotion de l’illégalité, de l’irrespect des lois par les uns (en vue de les imposer par la force) ; et la tolérance lâche, par les autres, de cette illégalité, de cet irrespect de la loi (en bon français : une démission de l’autorité) ?

              Télescopage (savoureux) de l’actualité : deux jours avant, on apprenait qu’en Chine quatre touristes anglo-saxons venaient d’être expulsés « pour trouble à l’ordre public ». Et le présentateur du JT de citer le communiqué justificatif des autorités chinoises, disant en substance : « Nous sommes en Chine. Il y a des lois et des règlements, et tout le monde doit les respecter. Y compris les étrangers… »

              Pour un peu, on serait tenté de dire « Heureux peuple !» , et on s’en mettrait presque à envier les Chinois. Eh oui, là-bas c’est permis, ils ont le droit de dire qu’ils ont des lois et de demander qu’on les respecte. Chez nous, en république française, c’est la loi des hors la loi…

  • Les prix du mardi...

            le prix citron: à Arnaud Montebourg. Dans un entretien accordé au journal Libération, le député socialiste Arnaud Montebourg a cru intelligent de dénoncer l'"absolutisme" (?!) de Nicolas Sarkozy.

              Sans craindre aucunement l'éxagération, l'ampoulé ni le ridicule qui, heureusement pour lui, ne tue plus, il déclare avec emphase et grandiloquence: "Cette présidence me fait penser aux Romains de la décadence. La classe dirigeante festoie pendant que le peuple peine à boucler les fins de mois". Et de poursuivre : "Il y a une sorte de faillite morale: trahison des promesses électorales, injustices fiscales, fiasco diplomatique, abandon du plus grand nombre..."

              Qu'est-ce qui lui prend? Le Bas-Empire, la décadence: il ne se rend pas compte qu'il se ridiculise avec ses exagérations? Voilà ce qui arrive quand on veut à toute force parler alors que l'on n'a rien à dire; on tombe dans les inepties et la boursouflure. On reste consterné pour ce député, finalement assez mondain lui même (voire "sauteur" comme on dit familièrement), qui se veut le contempteur d'une décadence dont on se demande bien où il l'a observée, et qui semble bien n'exister que dans son imagination. Mais n'est pas Pétrone qui veut. Et pour faire un autre Satyricon, deux ou trois billevesées du genre de cet entretien, comme dirait l'autre, "c'est un peu court, jeune homme..."

             le prix orange: à Vincent Hervouët. Toujours très en forme, mais encore plus que d'habitude ce mercredi 16 Janvier, sur LCI, lorsqu'il nous présente son toujours très intéressant "Journal du Monde", qu'il commence par son rituel: "Dans le Monde ce soir.....". C'est une valeur sûre que ce quart d'heure du soir: on sait qu'on en ressortira toujours un peu plus informé, un peu mieux renseigné, un peu plus au fait de l'actualité.....

            Ce soir-là, il y a un reportage sur Castro. Vincent Hervouët n'y va pas par quatre chemins, et c'est un vrai régal: "...Castro ne passera peut-être pas l'hiver, mais en tout cas il ne passera jamais la main!.....Quand il a dit, il n'y a pas si longtemps, que son devoir était de ne pas s'accrocher au pouvoir, il devait être dans un moment de déprime....Castro c'est Volpone dans la Caraïbe, la dictature en famille, la révolution en viager, et le règne éternel du mort vivant au pays du Vaudou..."

               Ouf! ça, c'est envoyé, et bien envoyé.....

  • Indépendance du Kosovo: maintenant les ennuis peuvent commencer.....

              Qu'est-ce qui empêchera demain les serbes du Kososvo de se retirer du nouveau Kosovo indépendant?

              Et les serbes de Bosnie, de quitter la Bosnie? Comme d'ailleurs les Croates? Et, à l'inverse, les albanophones de Macédoine de quitter cette petite république? Voilâ pour les pays de l'ex Yougoslavie, mais on connaît les tensions existantes en Grande Bretagne avec l'Ecosse, en Espagne avec la Catalogne et le Pays Basque, en Ukraine (même si elle ne fait pas partie de l'Union Européenne...) etc...

              Bernard Guetta avait raison lorsqu'il écrivait: "Par bêtise, par lâcheté, l'Europe a programmé une crise imminente...L'Europe risque de susciter là de nouveaux conflits...." en favorisant une "renaissance des tensions" (1). Et tout cela parce qu'elle a laissé faire les USA, qui ont choisi de jouer la carte musulmane (on se souvient que c'est la Maison Blanche qui a "lancé" Ben Laden, pensant contrer par là les Soviétiques, qui venaient d'envahir l'Afghanistan!....). Par le soutien qu'ils ont apporté aux populations musulmanes, les USA ont enfoncé un coin dans les Balkans entre populations chrétiennes et populations musulmanes. Et, ce faisant, ils ont durablement crée un abcés de fixation dont le moins qu'on puisse dire est qu'il gêne, qu'il affaiblit l'Europe.

              Mais, précisément, les USA ont-ils jamais eu une autre politique? N'ont-ils pas surtout, comme premier objectif, de dynamiter l'"Europe puissance"? Ne poussent-ils pas également à la roue afin de favoriser l'intégration de la Turquie, sachant pertinemment que, pour le coup, l'admission de la Turquie signerait pour de bon l'arrêt de mort final et définitif, cette fois, de l'Europe, réduite à n'être plus qu'un "machin" économique tout au plus. Incapable en tout les cas de leur faire de l'ombre...

              Question: quand les Européens feront-ils vraiment, et définitivement, l'Europe? Quand cesseront-ils de laisser ainsi les USA jouer à leur guise leur politique sur le Vieux Continent. Il est normal que les USA jouent leur politique et défendent leurs intérêts: est-il normal que nous les laissions faire, sur le sol européen, lorsque leur politique va directement à l'encontre du but que se propose, en théorie, la construction européenne?

              Quand donc l'Europe enverra-telle aux USA, par une sorte d'effet boomerang, quelque chose qui pourrait s'apparenter à une "doctrine Monröe" inversée: les pays membres de l'Union Européenne considèrent que toute intervention d'une puissance américaine sur le continent européen serait considérée comme une manifestation inamicale à l'égard des États membres de l'Union?......

    (1): "Libération", mardi 29 janvier 2008.

  • Pour le deuxième porte-avions nucléaire, mais pas avec les anglais !.....

              Dans la rubrique Commentaires, qui suit l'article du Figaro rendant compte des déclarations d'Hervé Morin sur le second Porte avions nucléaire, on a pu lire un ou deux billets disant en substance halte au cocorico et coopération avec la Grande-Bretagne.

              Outre que les anglais semblent être plus rapides que nous, et moins enclins à tergiverser (1), il ne nous paraît pas inutile de dire que, pour nous, on ne peut être favorables à la construction d'un deuxième porte-avions qu'à la condition qu'il soit exclusivement "français", et que l'on renonce explicitement à cette chimère farfelue et carrément utopique d'un porte-avions "franco-britannique".

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              Nicolas Sarkozy a parfaitement raison lorsqu'il parle de rationaliser les programmes européens de défense, et lorsqu'il suggère de nouer des alliances entre les pays européens afin de produire des matériels plus performants et à des coûts bien moindres; cela se fait déjà dans certains domaines militaires (hélicoptères entre autres...) ou civils (Concorde hier, Airbus aujourd'hui); et l'idée de développer cette mise en commun des savoir-faire, en obtenant une baisse des dépenses est excellente en soi. Mais elle n'a rien à voir avec l'aberration qui consiste, selon nous, à penser et à prétendre que l'on pourrait faire un porte-avions avec les Britanniques !

              Un seul exemple suffirait à démontrer, nous semble-t-il, l'inanité d'une telle proposition. Faisons un rêve: le porte-avions franco-britannique est construit, il existe et il marche à merveille. Survient la guerre en Irak. La France refuse d'y aller, la Grande Bretagne y va. Qu'est-ce qu'on fait avec le porte-avions ? Reste-t-il à quai ? Mais que diront les Britanniques : ils l'ont, en partie, payé ! Va-t-il faire la guerre et croiser dans le Golfe ? Mais là ce sont les Français qui ne pourront pas l'admettre !

              Alors il ne sert pas ? Mais, justement, s'il ne sert pas en cas de crise à quoi sert-il ? Et pourquoi l'avoir construit, en dépensant tant d'argent pour quelque chose qui ne sert pas, au moment où il devrait le plus servir, puisqu'il a bien été construit pour cela ?

              Finissons en donc avec les fadaises et les billevesées. Et que les dirigeants de la France dotent le pays des instruments dont il a besoin pour assurer sa défense et tenir son rang. Ceci ne pouvant se faire que dans le cadre d'une indépendance nationale assumée, à laquelle il serait dangereux d'essayer de substituer (ou de croire qu'on pourrait substituer) on ne sait trop quel projet aussi farfelu que chimérique....

    (1) : la Grande Bretagne a en effet déjà pris certaines décisisons (et passé certaines commandes) qui font que cette lubie du porte avions franco-britannique a toutes les chances de ne jamais voir le jour.....

  • Un Premier ministre qui ”parle vrai”...

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              Il n'y a pas si longtemps, François Fillon en avait étonné plus d'un en reconnaissant publiquement que "les caisses étaient vides". Certes, tout le monde le savait, mais la nouveauté résidait dans le fait que le Premier ministre, sans langue de bois, assumait crânement la situation, manifestant ainsi sa lucidité mais aussi un courage personnel indéniable. Toujours dans le même registre, voici ce qu'il a déclaré au micro de RTL, le 13 mars 2008 (et que l'on ne peut, bien sûr, qu'approuver...):

     

              "...J'ai écrit depuis des années, j'ai essayé de démontrer qu'une des grandes faiblesses de notre pays c'était son instabilité gouvernementale...Malgré des Institutions qui donnent une stabilité politique, la France est le seul pays européen -un petit peu avec l'Italie, mais même l'Italie fait mieux que nous sur une longue période- à changer de gouvernement à un rythme qui est, en gros...tous les 18 mois. Et depuis 20 ans qu'est-ce qu'on voit? On voit des majorités qui prennent des engagements vis à vis des français, qui commencent à les mettre en oeuvre, et puis à la première élection intermédiaire perdue, à la première difficulté avec l'opinion on remanie, et on change de politique...."

              Il convient de saluer, une fois de plus, la franchise de François Fillon, et d'apprécier à sa juste valeur ce "parler vrai" dont il fait preuve dans cette déclaration, et qui l'honore. Cela montre qu'il est lucide, et à la façon d'un Bainville (1), nous ne devons jamais manquer d'éviter de tomber dans une critique systématique et stérile des gouvernants et des hommes politiques.....

              Il y a peu de temps -et c'est à rapprocher de cette déclaration-, lors d'un sommet européen, le ministre allemand de l'économie et des finances avait salué son nouvel homologue français en lui disant, en substance, ceci: vous êtes mon septième ministre, et moi je suis ministre depuis sept ans....

              Sans tomber dans la critique facile, cette anecdote montre bien qu'il y a aussi des raisons politiques, institutionnelles, aux retards, aux problèmes, aux faiblesse que connaît la France par rapport à ses partenaires. Dans tous les domaines, et pas seulement dans le domaine économique.....

              Quand c'est l'un des tous premiers personnages de la république qui le dit, cela doit lui être compté. Et nous, nous ne devons pas bouder notre plaisir.....

    (1): Jacques Bainville n'a-t-il pas écrit, en effet, que l'art de gouverner -et surtout un pays comme la France...- était un art difficile, et qui devait amener à "une grande indulgence envers les gouvernants".... ,

  • Impressions sur le colloque du Cercle Vauban « Pour un nouveau Régime »

    Faute que les organisateurs (Le Cercle Vauban, Politique magazine, La Restauration Nationale) aient - à ce jour - donné et publié le moindre compte-rendu du colloque Pour un nouveau Régime, tenu à Paris samedi dernier 6 décembre, nous extrayons des commentaires parus dans Lafautearousseau, les impressions personnelles de François Davin qui donneront à ceux que cela intéresse au moins quelques indications sur ce qu'a été ce colloque. Dans le prologue des Quatre Nuits de Provence, Charles Maurras raconte la soirée de Martigues où, tout enfant, il avait posé à son père cette question essentielle : « Dis, qu'est-ce que c'est enthousiaste, papa ? ». La réponse vous est donnée, ici, par surcroît.  Lafautearousseau       

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    J'ai pu assister au colloque du Cercle Vauban : c'est peu de dire qu'il fut très réussi et particulièrement intéressant; par moment, même, au-delà de la bonne qualité, on a atteint l'excellence. A part une communication, j'ai tout trouvé d'un très bon niveau : Frédéric Rouvillois, Jean-Baptiste Donnier, Pierre Chalvidan, Jean Sévillia, François Reloujac, Axel Tisserand, Jacques Trémolet de Villers, Fabrice Hadjadj …  

    Lafautearousseau a eu le nez creux en acceptant de relayer les efforts des organisateurs du Colloque du Cercle Vauban. Ce colloque n'a pas été "un bon colloque" mais, par moments, un colloque d'exception : comme j'aurais regretté d'avoir manqué l'intervention de Fabrice Hadjadj ! A elle seule - mais, justement, elle ne fut pas seule... - elle eût justifié, et plus que très largement, les petits désagréments que représente toujours, pour nous qui sommes loin, une "montée" à Paris. On ne peut que repartir enthousiasmé d'une telle journée. En plus, nous avons pu retrouver des amis d'un peu partout (Bretons, Lorrains, Languedociens, Lyonnais...) : j'aurais aimé en retrouver certains autres, qui n'étaient pas là. Dommage... (Surtout pour eux !).

    J'ai pu m'entretenir avec les deux techniciens de l'enregistrement : tout est bien "mis en boîte", du premier mot au dernier. Cela nous promet de belles et bonnes vidéos dans les jours prochains...

    Claude Wallaert a été bien clair : ce ne sera pas un feu de paille, un "acte" isolé : d'autres colloques suivront. Comme après chaque bon épisode d'un bon feuilleton, on ne peut que se dire : vivement la suite, vivement le prochain !...
    Bravo aux organisateurs de cette journée où tout fut réussi (même le buffet, ce qui est rare...). Et, bien sûr, pour les prochaines, Lafautearousseau sera là pour relayer et amplifier, dans la mesure de ses moyens, les bons efforts mis au service de la bonne Cause... 

    Je voudrais juste revenir, pour y insister, sur cette sorte de "moment de grâce" que fut l'intervention de Fabrice Hadjadj : adéquation totale entre l'extrême sérénité (je dirai même, douceur) de l'intervenant et l'extrême profondeur (ou hauteur, comme on voudra) de son propos...  

    Écrit par : François Davin | lundi, 08 décembre 2014

  • MEDIAS • France télévision trop centrée sur les « hommes blancs de plus de 50 ans » ?

     

    Par Christian de Moliner * 

    Changer l'image de la France pour en changer la substance, c'est ce dont il s'agit ici, que Christian de Moliner pointe à juste titre.

    Christian de Moliner.jpgDelphine Ernotte, nouvelle présidente de France Télévisions, vient d’estimer au micro d’Europe 1 qu’il fallait impérativement que son entreprise résonne avec son public. Elle ajoute : « Honnêtement, en arrivant, mon premier constat, c’est que ce n’est pas le cas. On a une télévision d’hommes blancs de plus de 50 ans et ça, il va falloir que ça change » pour qu’il y ait « des femmes, des jeunes, toutes les origines ».

    Ces propos me plongent dans un abîme de perplexité.

    Qu’est-ce qu’une télévision d’hommes blancs de plus de 50 ans ? Y aurait-il une façon différente de concevoir un programme de télévision suivant sa race, son origine ethnique ou son sexe ? Imaginez le tollé que provoquerait un homme politique ou un intellectuel estampillé à droite qui déclarerait : « Ce film est un film de jeunes de couleur. » Il serait déféré devant les tribunaux pour injure doublement raciste !

    Je ne pense pas que Mme Ernotte soit attaquable sur le terrain du racisme, mais j’estime que son interview relève du tic de langage bien pensant, ce langage qui enferme les individus dans des cases communautaires : « blanc », « immigré », « jeune », « femme », « hétérosexuel », « transsexuel » et j’en passe !

    On multiplie ainsi le nombre de catégories et on propose à chacune un créneau horaire afin qu’il expose son point de vue qui, bien entendu, est de « gôche » et « progressiste ».

    On crée ainsi l’illusion du pluralisme d’opinion alors qu’il s’agit du même message décliné sous diverses formes avec quelques illusoires variantes.

    Et dans cet univers, dont Mme Ernotte est le nouveau héraut, on estime aussi qu’il faut rééduquer le « peuple » qui a tendance à mal se comporter (en votant pour Mme Le Pen ou M. Sarkozy, voire en approuvant M. Macron).

    Qu’attendre de « neuf » de France Télévisions après une telle déclaration ?

    Les dirigeants des chaînes privées doivent sans doute sabler le champagne. Grâce à la politique de Mme Ernotte, les téléspectateurs qui, déjà, se détournaient des chaînes publiques risquent de zapper un peu plus.  

    Professeur agrégé et écrivain - Boulevard Voltaire

     

  • 28 août 1914 ... L'élimination d'une demi-douzaine de radicaux du type vulgaire

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    A la suite d'incidents encore obscurs, mais graves et sur lesquels courent d'étranges rumeurs, reconstitution du ministère Viviani par l'élimination d'une demi-douzaine de radicaux du type vulgaire et la rentrée de Millerand, de Delcassé, de Briand et de Ribot. C'est un gouvernement qu'on appelle déjà de "défense nationale". L'autre était donc impropre à cette défense ? L'apparition de Marcel Sembat et de Jules Guesde dans cette société de modérés prouve que l'Elysée et peut-être tout le personnel républicain continuent de redouter une Commune. Il est remarquable que, du côté français autant que du côté allemand, les têtes sont hantées par l'analogie avec 1870...

    Dans cette occasion, on pense à ce qu'eût été le rôle de Jaurès s'il n'eût pas été abattu par le révolver d'un assassin. Il n'eût pas manqué d'être appelé à faire partie du ministère, et il y eût pris peut-être la place de Gambetta, celle de l'irréalisme et de l'éloquence. Guesde, tout théoricien qu'il est, a dans la cervelle beaucoup moins de nuées que Jaurès et ne parle que de ce qu'il connaît. Sembat a de la clarté et du bon sens. Comment se tirera-t-il, dans ses fonctions nouvelles, de son dilemme : Faites un roi, sinon faites la paix ? 

    Le gouverneur de Paris, général Michel, est remplacé par le général Gallieni, de qui on attend plus d'énergie pour les éventualités que l'on redoute. Le général Michel manquait de prestige et d'autorité; on s'en apercevait aux libertés que prenait déjà la presse, aux discussions et aux tons des discussions des journaux, à ces éditions criées à toute heure à travers Paris et qui énervaient le public sans rien lui apprendre. Le préfet de police, Hennion, créature de Caillaux, s'en va aussi. Qu'est-ce que cela veut dire ?

    En fin il est clair que le gouvernement est inquiet et prévoit des évènements graves. Ceux qui se souviennent de l'autre guerre se rappellent que l'accent, la physionomie des journaux, la manière de présenter les choses étaient exactement les mêmes en 1870.

    Un convoi de prisonniers allemands que l'on conduisait à Dinan a passé près d'ici. L'assurance des officiers, le monocle dans l'œil, de somptueux cigares dans la bouche et disant à tout propos que leurs camarades seraient bientôt à Paris, a fait impression sur les ruraux, les a intimidés.  

    Illustration : Jules Guesde, caricature. 

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  • TRADITION • La laïcité, une praxis au service du bien commun

    « Si l’association des maires de France a fait savoir que "la présence de crèches de Noël dans l’enceinte des mairies" ne serait "pas compatible avec la laïcité", beaucoup de maires provençaux considèrent que cette tradition populaire ne mérite pas polémique.,» (Quotidien La Provence PHOTO E.C.)

    par Gérard Leclerc

     

    283146557.JPGFaut-il cent fois sur le métier remettre le concept de notre sacro-sainte laïcité ? Chacun sait que pour beaucoup elle constitue le talisman précieux, capable de nous protéger de tous les maux : la peste, le choléra, et d’autres pires encore. Je galèje bien sûr, mais non sans intention de mettre les pieds dans le plat. Ce n’est pas la laïcité qui nous sauvera du terrorisme et de l’extrémisme djihadiste. Il n’est pas sûr qu’elle ait la capacité, à elle seule, de prendre la mesure du phénomène idéologique et religieux en cause. Qu’est-ce que la laïcité ? Très modestement, un dispositif de gouvernement, qui grâce à la séparation du politique et du spirituel, permet l’existence d’une société pluraliste, en assurant les conditions de la liberté de conscience. Je dis modestement, mais ce n’est pas rien de servir ainsi le bien commun et la liberté des citoyens. Cela ne justifie pas de gonfler le concept, si on me permet cette expression, qui risque d’éclater comme la grenouille qui veut se faire plus grosse que le bœuf.

    La laïcité consiste avant tout dans l’exercice pragmatique de l’autorité, capable de prendre de judicieuses décisions à un moment donné. En gros, c’est une praxis, ce n’est pas une philosophie, même si elle est circonscrite par quelques principes de base. Le philosophe John Rawls dirait que ce n’est pas une doctrine compréhensive, c’est-à-dire une pensée qui éclaire sur le sens de la vie humaine. La meilleure preuve, c’est qu’elle peut être une occasion de regroupement pour des gens aux conceptions les plus diverses dans les domaines philosophiques et religieux. C’est pourquoi il importe de noter d’un zéro pointé l’Association des maires de France qui vient de fournir sa propre définition de la laïcité : « Une approche philosophique du vivre ensemble que l’on peut qualifier d’humaniste parce qu’elle ne se réfère à aucun dogme religieux ni à aucune vérité “révélée” et qu’elle n’est soumise à aucun appareil religieux. » Cette définition, qui sent bon le rationalisme rabougri et le b-a ba de la rue Cadet, est tout simplement inepte. Elle confond laïcité et laïcisme, et s’ordonne dans une lourde dogmatique anti-religieuse. Quand on apprend dans le même texte que le plus beau fleuron de la laïcité consiste dans l’éradication des crèches de nos mairies, on se dit que la boucle est bouclée, et que le comble de la sottise est atteint par des gens qui n’ont rien trouvé de mieux que de pourchasser nos santons populaires, quand la maison brûle. Mon Dieu, quelle pitié !  

    Chronique sur Radio Notre-Dame le 24.11.2015

  • Europe : L’armée n’est pas un corps de fonctionnaires comme les autres, elle a, avec la nation, un lien existentiel

     

    En deux mots.jpgHier, nous avons reproché à Emmanuel Macron d’avoir utilisé l’expression « peuple européen » au singulier, lors du sommet de Bruxelles.

    Il existe, en effet, des peuples européens et entre eux de profondes parentés – que l’on s’obstine, d’ailleurs, à nier depuis quelques décennies – mais de peuple européen, unique et singulier, point. Vouloir mobiliser ses énergies en oubliant sa diversité relève donc de la gageure, en fait de l’idéologie utopique. Quant à vouloir en même temps, renouer avec l’Histoire - ce qui est méritoire - cela ne peut se faire en oubliant que ladite histoire est d’abord celle de terribles et incessants conflits. Une certaine identité européenne ne s’en trouve pas pour autant empêchée. Encore faut-il faire la part des choses. 

    Une autre orientation macronienne nous semble appeler la vigilance et la circonspection. Il s’agit des avancées que prône Emmanuel Macron en matière de défense européenne. 

    L’article 15 de notre constitution fait du président de la République le chef des armées. Qu’est-ce, en effet, qu’une armée sans chef ? Une bande armée. Si elle ne sert pas une diplomatie, un Etat, une nation, un peuple, qu’est-elle, quelle est sa mission ? Elle ne peut, d’ailleurs, avoir qu’un seul chef. Le commandement, comme la souveraineté, suppose l’unité.  

    L’armée n’est pas un corps de fonctionnaires comme les autres. Elle a, avec la nation, un lien existentiel. Elle est l’ultime garant de son existence. L’ultima ratio. Et à l’ère nucléaire, seul le Chef de l’Etat est en charge de la décision suprême. Celle qui peut risquer le tout pour le tout et, dans une large mesure, la vie même de la nation.  

    Qu’il y ait, entre Etats européens, des accords de coopération militaire renforcée est une chose. La France est le seul pays des 27 disposant d’une armée encore digne de ce nom et elle pourrait trouver dans l'affaire un rôle, une position, présentant quelques avantages. Que l’on veuille ressusciter la défunte C.E.D*., sans diplomatie commune, sans unité de peuple ni de commandement, ni même d’intérêts réellement communs, en est une autre.    

    Si le projet devait prendre un tour plus concret, il devrait être frontalement combattu. Et, s’il le fallait, il faudrait faire en sorte de raviver les vieilles alliances franco-françaises qui, en leur temps, avaient abattu la C.E.D. 

    * Communauté européenne de défense - Wikipédia

  • Jean-Edern Hallier comme nous l'avons connu, ce dimanche sur France 5


    Mur-bleu gds.jpgJean-Edern Hallier est mort à 60 ans, le 12 janvier 1997, il y a donc vingt ans : c'est la raison pour laquelle, dimanche, et malheureusement à une heure beaucoup trop tardive (22h35), France 5 a tenu à célébrer cet « anniversaire » et à lui rendre hommage, en diffusant un documentaire d'une petite heure sur « L’Idiot international », un journal « politiquement incorrect » (documentaire signé Bertrand Delais). 

    On y a retrouvé cet écrivain « libre et sans peur » que les lecteurs de Je Suis Français - qui fut, d'une certaine façon, une première mouture de Lafauteraousseau - avaient pu découvrir, grâce à l'entretien qu'il avait accordé à Pierre Builly et François Davin.

    « Je suis à la fois nationaliste, régionaliste et chrétien » entend-on dans ce documentaire : des propos qui avaient été tenus presque mot pour mot (en parlant également de la monarchie, et d'une façon positive...) dans l'entretien de JSF. « C’est le vent de la polémique qui chasse les miasmes et met de l'air pur, du ciel pur. La polémique est nécessaire aux périodes de grands bouleversements de la pensée ou de la politique. » entend-on également.

    Loin de nous la tentation de faire parler les morts, mais que dirait Jean-Edern, aujourd'hui, alors que plusieurs lois scélérates - qu'il faudra évidemment abroger, le plus vite étant le mieux -  restreignent la liberté de pensée et d'écriture, aboutissant, de fait, à une autocensure certaine d'une très large part de l'opinion ?

    D'après ce que l'on peut déduire de l'entretien dont nous parlions plus haut, il semble que l'on puisse au moins être sûr que ce genre de lois ne serait certainement pas de son goût, et que cet anarchiste inclassable ne se serait pas très facilement laissé enfermer dans leur carcan. Et que, face au « politiquement correct » qui veut nous étouffer, se serait levé « l’homme de la liberté, l'homme qui n'avait pas peur » comme dit de lui Gilbert Collard, qui rapporte ce mot de Jean-Edern : « Qu’est-ce qu'on pourrait faire pour les emmerder ? » et conclut, non sans raison : « Aujourd’hui, c'est l'homme qui nous manque. »

    Oui, face au monstre, face à ce hideux « politiquement correct », ce sont aussi des hommes comme Jean-Edern Hallier qui nous manquent. Nous sommes heureux de l'avoir approché, ne serait-ce qu'une fois, et d'avoir fait partager à nos lecteurs d'alors un peu de cette liberté intérieure qui était la sienne et qui l'habitait tout entier. 

  • Société & Actualité • Prendre de la hauteur

     

    par Gérard Leclerc

     

    2435494823.jpgPrendre de la hauteur en période de passion, ce n’est pas donné à tout le monde. Pourtant, c’est souvent la condition première de la lucidité.

    Durant cette campagne, qui se poursuit d’ailleurs, divers thèmes ont été traités sur le mode polémique. Y aurait-il donc une césure définitive entre les patriotes et les mondialistes ? Ceux qui sont attachés à la France en tant que sujet historique et ceux qui la considèrent comme un cadre suranné, rendu obsolète par les processus de la mondialisation ? Ou encore y aurait-il deux camps, celui de la générosité, de l’ouverture et celui de la peur, de la haine, de l’exclusion et du repli ? Il est pratiquement impossible, lorsqu’on est partie prenante dans une confrontation pour le pouvoir de prendre de la distance par rapport à ces qualifications catégoriques. Et pourtant, l’un et l’autre camp désignent des problèmes réels, des revendications ou des exigences qu’il serait dommage de ne pas prendre en considération. Non pas pour parvenir à une synthèse impossible ou à une réconciliation problématique, mais pour tenter une prise en compte générale des questions posées. Posées parce qu’elles sont incontournables.

    Philippe d’Iribarne, sociologue indépendant, s’est essayé, au Figaro d’hier, à cette prise en compte, et j’ai été sensible à son analyse, parce que justement elle prenait de la hauteur, ne méprisant personne, n’excluant aucun camp, sans pour autant se risquer à un « embrassons-nous Folleville » comme aurait dit l’excellent Labiche. Je ne puis résumer d’une formule sa grande page, je n’en retiendrai qu’un avertissement qui résume assez bien la substance de son propos. Sommes-nous condamnés à des solutions extrêmes, sans moyen terme pratique ? D’un côté l’ouverture sans limite, de l’autre la fermeture absolue ? « Qu’est-ce qu’en pratique un peuple ouvert ? Se réduirait-il à une foule informe ? Ou garde-t-il quelque chose de spécifique, un imaginaire, des rituels, des symboles, des mœurs, qui font que, par exemple, le peuple américain n’est pas le peuple anglais, le peuple finlandais n’est pas le peuple suédois. » Et puis attention, il arrive que les sociétés les plus ouvertes soient aussi les plus violentes. C’est la cohérence intérieure qui permet la paix civile. Voilà en tout cas de quoi faire réfléchir ! 

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 11 mai 2017

    France catholique